Tap Tous La Chromatographie
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1 | P a g e
Enseignant M. MEDJOUR A.
Université D’El-Oued Année 2016/2017
Cours de T.A.B. 3ème Année Biochimie et toxicologie, licence LMD
3.1.1.2. Principe
Le principe de la chromatographie est basé sur la migration différentielle des divers
solutés contenus dans l’échantillon analysé et obtenue par la partition des solutés entre les
phases fixe et mobile. Chaque molécule du mélange à séparer est soumise à une force de
rétention, affinité du soluté pour la phase fixe, et à une force de mobilité, entraînement du soluté
par la phase mobile (entraînement qui dépend essentiellement de la solubilité de la molécule
dans la phase mobile). La résultante de ces deux forces étant variable selon la molécule, chacune
d’elle migrera à une vitesse qui lui est propre.
La chromatographie est également une méthode d’analyse quantitative permettant le
dosage des constituants d’un mélange analysé.
3.2. Différents types de chromatographie et leurs applications en biologie
3.2.1. Chromatographie de partage
3.2.1.1. Principe
Cette chromatographie liquide-liquide est appelée chromatographie de partage, parce
que fondée sur la partition différentielle de chacun des solutés entre deux liquides non
miscibles, l’un constituant la phase stationnaire, l’autre la phase mobile.
3.2.1.1.1. Le coefficient de partage
Lorsqu’un soluté A est distribué entre deux liquides non miscibles (S et S’), il s’établit
un équilibre :
⇔ ′
On appelle coefficient de partage le rapport des
concentrations de soluté dans les deux phases à l’équilibre,
′
à une température donnée :
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3.2.1.2.3. Support
Le support est le solide poreux imprégné de liquide, son intervention en tant
qu’adsorbant est inévitable et peut quelquefois être prépondérante sur l’effet de partage.
Le papier est choisi en fonction de critères expérimentaux (épaisseur, texture). Les
supports pour colonne sont très variables : cellulose, gel de silice. etc.
3.2.1.3. Analyse des fractions
L’analyse des fractions est presque toujours qualitative, la chromatographie de partage
est essentiellement une méthode d’analyse immédiate. Elle est quelquefois quantitative.
3.2.1.3.1. Analyse qualitative
Les dépôts ne sont pas quantitatifs. L’identification des composés du mélange peut se
faire selon plusieurs procédés :
Par utilisation de témoins : ce sont des composés supposés du mélange dont on dépose
des solutions pures sur le même chromatogramme. On compare la migration des témoins à celle
des spots de l’échantillon analysé ;
En caractérisant la migration d’un soluté du mélange par son Rf : à une température
donnée, pour un système chromatographique défini (support, solvants de développement), le Rf
est caractéristique d’un soluté :
distance parcourue par le composé
distance parcourue par le solvant mobile
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Remarque :
Dans le cas où l’on chromatographie des substances incolores, il est nécessaire de
visualiser les spots : plusieurs procédés peuvent être utilisés :
Par fluorescence ;
Par une réaction chimique colorée appelée révélation
Les unes générales, utilisées pour un groupe de composés, comme la réaction à
la ninhydrine pour les acides ammés et la réaction de Molisch pour les sucres ;
Les autres spécifiques, employées pour une seule substance, comme la réaction
de Millon pour la tyrosine par exemple.
3.2.1.3.1. Analyse quantitative
La chromatographie de partage peut quelquefois donner lieu au dosage des solutés
séparés.
Dans ce cas, les dépôts sont quantitatifs. Les procédés consistent en :
Une planimétrie des spots. Cette méthode, assez grossière, utilise la proportionnalité qui
existe entre le logarithme de la surface du spot et la concentration du soluté ;
Une élu1ion : les spots sont découpés, élués dans un solvant convenable, dosés par
absorptiométrie moléculaire ;
Une densitométrie, directe sur chromatoplaque. Ce procédé courant mesure la densité
optique du spot, grandeur proportionnelle à 1a concentration.
3.2. Chromatographie d’adsorption
3.2.1. Principe
La chromatographie d’adsorption est basée sur le partage des solutés entre l’adsorbant
fixe et la phase liquide, mobile. Chacun des solutés est soumis à une force de rétention par
adsorption et une force d’entraînement par la phase mobile. L’équilibre qui en résulte aboutit à
une migration différentielle des solutés de l’échantillon à analyser, ce qui permet leur
séparation.
L'adsorption est la fixation des molécules dissoutes par la phase fixe solide. Cette
fixation est due à l’établissement de liaisons secondaires de surface entre l’adsorbant et la
molécule adsorbée : liaisons dipôle-ion, ou dipôle-dipôle ou liaisons de Van der Waals.
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3.2.2.2. Solvants
Un soluté fixé par un adsorbant est entraîné par la phase mobile. Pour un système
chromatographique donné (caractérisé par une phase stationnaire, la température, la pression et
le soluté), le pouvoir éluant dépend de la polarité du solvant.
Prenons comme exemple une phase stationnaire constituée d’un adsorbant polaire (le
gel de silice), d’un soluté polaire adsorbé et d’un solvant polaire (le méthanol). Le solvant
polaire possède un pouvoir éluant élevé, fortement adsorbé, il déplace le soluté. En revanche
un solvant apolaire comme l’éther de pétrole possédera un mauvais pouvoir éluant, mais
entraînera un soluté apolaire.
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est caractérisée par son volume de rétention (VA pour la fraction A. VB pour la fraction B, etc.)
et est utilisée pour l’identification d’un composé dans un système chromatographique donné.
Lorsque la courbe d’élution est enregistrée sur table traçante, l’abscisse est évaluée en temps,
calibrée par la vitesse de défilement du papier.
On parle alors de temps d’émergence ou de temps de rétention des solutés.
Les temps d’émergence et les volumes d’élution sont des grandeurs proportionnelles à débit
constants :
V= d x t
V = volume d’élution
d = débit
t = temps d’émergence
Courbe d'élution
3.2.3.2.2. Technique
La cuve, remplie du solvant mobile, est saturée en vapeur avant la chromatographie. La
saturation de la cuve a pour but de limiter l’évaporation de la phase mobile depuis la
chromatoplaque.
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Les dépôts sont effectués sous forme de petits cercles ou de courts segments, à l’aide
d’une pipette de dépôt capillaire. Le développement est assuré par migration du solvant par
capillarité.
Les solutés de l’échantillon se distribuent entre les deux phases. En fin de
développement les spots sont révélés.
Remarque :
L’adsorption n’est pas toujours le seul mécanisme mis en jeu lors d’une
chromatographie sur couche mince. En effet, si la phase mobile est un mélange de solvants, au
cours de la saturation de la cuve il s’établit un équilibre entre les phases liquide et gazeuse.
L’introduction d’une chromatoplaque dans ce mélange de vapeurs, peut provoquer la fixation
sélective de certains solvants au détriment d’autres. Dès lors, une certaine proportion de la
chromatographie s’effectue selon un mécanisme de partage.
3.3. Chromatographie en phase inversée
C’est une chromatographie liquide-solide dans laquelle la phase stationnaire se
distingue par son apolarité. Elle est représentée, la plupart du temps, par des silices greffées
apolaire. Il existe des greffons apolaires de taille différente, de 2C à 18C, donc de polarités
différentes (figure ci-dessous)
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R-G-X+ + C+ R-G-C+ + X+
On appelle résines anioniques celles qui échangent réversiblement des anions:
R-G+Y- + A- R-G+A- + Y-
La chromatographie par échange d’ions se pratique le plus souvent sur colonne, mais méthode
peut être transposée sur couche mince. Du papier échangeur d’ions est également
commercialisé. Enfin l’échange d’ions peut être réalisé en « batch » : la résine est mise en
présence de la solution et agitée mécaniquement.
3.4.2. Propriétés des échangeurs d’ions
3.4.2.1. Support
Les propriétés du support vont conditionner les propriétés mécaniques et chimiques de
l’échangeur d’ions et par conséquent ses possibilités d’utilisation en HPLC de même que sa
résistance aux acides et bases.
D’autre part, sa porosité déterminera l’accessibilité des solutés de l’échantillon aux
groupements fonctionnels.
Le support peut être minéral, mais il est plus souvent organique, constitué soit d’une
résine de copolymérisation, soit de polyosides (dextrans ou celluloses).
A titre d’exemple, on peut décrire une matrice hydrocarbonée formée de copolymérisation de
styrène et de divinylbenzène (DVB) (figure ci-dessous).
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Granulométrie Diamètre
inférieur à 20 mesh supérieur à 850 µm
de 20 à 50 mesh de 850 à 300 µm
de 50 à 100 mesh de 300 à 150 µm
de 100 à 200 mesh de 150 à 75 µm
de 200 à 400 mesh de 75 à 38 µm
supérieure à 400 mesh inférieur à 38 µm
Les échanges sont d’autant plus actifs que la résine est divisée ; mais, en contre-partie,
l’écoulement est plus rapide avec de gros grains. Le choix de la granulométrie est un compromis
entre ces deux phénomènes.
3.4.2.3. Capacité de rétention d’un échangeur d’ions
C’est le nombre de milliéquivalents d’ions que la résine peut échanger par unité de
masse (on l’exprime par gramme de résine sèche) ou par unité de volume (par cm3 de résine
humide).
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Exemples :
Pour l’amberlite IR-4B, qui est une résine anionique, la capacité de rétention est de 2,5
meq/cm3 pour la résine humide et 10 meq/g pour la résine sèche.
Pour l’amberlite IRC-50, qui est une résine cationique, la capacité de rétention est de
3,5 meq/cm3 pour la résine humide et 10 meq/g pour la résine sèche.
3.4.3. Réaction d’échange d'ions
La réaction d’échange d’ions permettra la résolution d’un mélange, si la résine présente
une affinité différente pour les ions du mélange. La constante, qui caractérise l’affinité de la
résine pour un ion, peut être assimilée à la constante d’équilibre d’un système chimique. Soit
un système simple, dans lequel deux ions monovalents A et B sont échangés :
As + Br Ar + Bs
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La colonne est remplie sans fissures ni bulles. Le volume de résine utilisé s’appelle le
lit de résine « bed volume » = BV). Ce volume est déterminé en tenant compte de la capacité
de rétention de la résine, du volume et de la concentration de l’échantillon et de l’affinité de la
résine.
Colonnes de chromatographie.
Après avoir déposé le mélange à analyser, on règle la vitesse d’écoulement. Elle est
généralement exprimée en gouttes/min ou en ml/min. Il est préférable de l’exprimer en BV/min
car la vitesse d’écoulement est fonction du volume de résine. Une vitesse d’écoulement de 0,1
à 0,2 BV/min est généralement adoptée pour des résines de 20-50 mesh (850 à 300 µm), vitesse
qui est diminuée pour des résines de grains plus petits.
3.4.4.2. Élution
L’élution consiste à déplacer l’ion fixé par un autre, de densité de charge et de
concentration plus élevées :
Le cation C+ est élué, la résine sulfonique est sous forme sodique.
Pour éluer un ion, on doit prendre en considération :
La nature de l’ion régénérant : on utilisera de petits ions fortement chargés Cl-. HO-, Na+,
H+… ;
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3.5.2. Gels
On peut distinguer les gels hydratés et les gels permanents. Les premiers acquièrent leur
porosité après gonflement dans l’eau, les seconds possèdent d’emblée une structure réticulée.
3.5.2.1. Gels hydratés
Dans le commerce, on trouve des gels comme le Sephadex, faits à partir de polyosides
bactériens : les dextrans (poly D-glucopyranosyl α1-6). Les Sephadex présentent une grande
affinité pour l’eau, ils s’hydratent fortement (fixant jusqu’à 10 fois leur masse d’eau) et gonflent
jusqu’à former un réseau, dont le nombre et les dimensions des mailles sont déterminés par les
liaisons établies dans l’édifice moléculaire formé par le dextran hydraté figure ci-dessous.
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La quantité d’eau retenue par un gel donné est appelée « gain d’eau », elle est exprimée
en grammes d’eau fixée par gramme de substance sèche.
Les gels polyosidiques sont insolubles dans l’eau et dans les solutions salines, stables
dans les solutions alcalines ou faiblement acides, mais hydrolysés par les acides forts. De plus,
ces gels doivent être protégés d’une hydrolyse enzymatique, consécutive à une contamination
bactérienne.
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Un soluté sera distribué entre l’eau interne et l’eau externe suivant un coefficient de distribution
KD.
Si KD = 0 : le soluté est totalement exclu et ne pénètre donc pas dans les granules ;
Si 0 < KD < 1 le soluté est partiellement inclus, le taux de pénétration augmente avec
KD ;
KD = 1 est une valeur théorique, qui correspond à une inclusion totale du soluté dans le
gel ;
KD> 1 correspond à un soluté inclus et adsorbé de surcroît par le gel.
Pour comprendre le tamisage moléculaire, on peut prendre l’exemple simple d’un mélange
M de deux solutés A et B, dont les constantes de distribution sont respectivement égales à 0 et
1.
Si l’on dépose le mélange M au sommet de la colonne, le soluté A sera élué pour un volume
d’élution égal à V, le volume vide. Le soluté B sera élué pour un volume d’élution égal à V0 +
Vi (volume vide + volume interne).
L’analyse de cette courbe d’élution montre que la séparation des deux solutés A et B est
complète.
Le volume d’élution de A est égal à V0, celui de B à V0 + Vi. Les concentrations d’A et
B dans l’effluent sont dans le rapport des concentrations dans le mélange.
Les volumes élués E' et E" sont sensiblement plus élevés que le volume de l’échantillon
E. Ce phénomène de dilution varie avec les conditions expérimentales et la nature des solutés.
Mais il ressort de l’interprétation du diagramme d’élution que la séparation est d’autant
plus complète que le volume de l’échantillon est faible devant celui de la colonne. Si le volume
de l’échantillon E est supérieur à Vi, la séparation est incomplète.
Pour améliorer la résolution de cette séparation il convient de diminuer le volume de
l’échantillon ou d’augmenter celui de la colonne.
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L’expression générale qui relie le volume d’élution d’un soluté à son coefficient de
distribution est : Ve = V0+KD.Vi
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Détermination du volume
d’élution d'un soluté.
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Cette technique a même été utilisée pour séparer des virus, d’un autre point de vue, le
tamisage moléculaire permet la détermination masses molaire de macromolécules et elle est
appliquée de façon courante aux protéines.
La colonne est préalablement étalonnée à l’aide de marqueurs : mélange de 4 à 5 protéines
pures de masses moléculaires connues.
Puis, sur la courbe étalon lg M = f (VE), on reporte le volume d’élution de la protéine
analysée, ce qui permet de déterminer le logarithme de sa masse moléculaire.
La méthode a un avantage certain, sa simplicité et sa rapidité d’exécution, mais présente
également quelques inconvénients :
L’utilisation d’une échelle logarithmique peu précise,
L’obtention de résultats anormaux avec des molécules asymétriques (fibrinogène,
lysozyme).
3.6. Chromatographie d’affinité
3.6.1. Principe
Les protéines forment avec certaines molécules ou macromolécules des complexes
spécifiques et réversibles.
La chromatographie d’affinité est basée sur les interactions entre un ligand, lié par
covalence à un support inerte qui constitue la phase fixe, et son partenaire d’affinité en solution.
Dans le complexe de nature biologique, dont la formation est à la base de la
chromatographie d’affinité, l’un des partenaires au moins est une protéine ; cette protéine peut
constituer le ligand fixe ou le partenaire d’affinité en solution. Les interactions qui conduisent
à la formation du complexe P + L PL sont représentées par une constante de
Principe de la chromatographie
d’affinité.
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Afin de décrire les opérations qui permettent une séparation par ce type de
chromatographie, on envisagera la purification d’une enzyme en utilisant, comme ligand fixe,
un inhibiteur de cette enzyme.
La première opération consiste à préparer le gel d’affinité, en fixant le ligand sur un
support. Une colonne est remplie de ce gel d’affinité, on y fait passer la solution aqueuse
contenant l’enzyme à purifier (le partenaire d’affinité spécifique de l’inhibiteur fixe) (figure ci-
dessous). Celle-ci est retenue, alors que les contaminants en solution passent librement. On
élimine toute trace de produits indésirables par des lavages successifs.
Enfin on élue l'enzyme retenue en décomposant le complexe. Pour cela, on modifie les
conditions de milieu : changement de pH, utilisation d’un dénaturant réversible où l’on fait
passer une solution contenant un ligand ayant, pour la macromolécule retenue, plus d’affinité
que le ligand fixe.
3.6.2.1. Supports
Les supports utilisés en chromatographie d’affinité doivent présenter les propriétés sut
vantes :
Être insolubles dans l’eau, mais mouillables ;
Être poreux ;
Être stables chimiquement et mécaniquement ;
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Le premier comporte un spacer, relativement long, assurant une certaine distance entre
le ligand et le support, ce qui réduit les contraintes stériques et facilite la réaction de
complexation.
Le second comporte un spacer court ; il se prête à la fixation d’effecteurs de masse
moléculaire élevée.
La CM-cellulose aminohexylique succinylée (n = 6) et la CM-cellulose
aminododécylique succinylée (n = 12) sont des supports utilisés pour fixer des effecteurs
comportant une fonction -NH2 réactive.
La longueur du bras suspenseur est choisie de manière à limiter les contraintes stériques.
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La fixation est faite en établissant des liaisons amides, liaisons stables qui permettent la
réutilisation fréquente des gels d’affinité, et leur utilisation à des pH extrêmes acides ou
basiques.
Lorsque les groupements -NH2 et -COOH sont suffisamment réactifs, il suffit de mettre
en contact le ligand et le support pour que la liaison amide s’établisse. Dans le cas contraire il
est nécessaire d’activer l’une ou l’autre de ces deux fonctions.
3.6.3. Effecteurs
Peuvent être effecteurs (ligands fixes) toutes les substances capables de former des
complexes stables avec les molécules à isoler et possédant, par surcroît un groupement réactif
assez éloigné du site actif pour que celui-ci reste librement accessible après la fixation.
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Le tableau suivant compare le nombre de plateaux théoriques que l’on peut calculer dans
divers systèmes chromatographiques. Il est éloquent de constater que l’on passe de 100 plateaux
en chromatographie liquide en colonne ouverte à 5 000 en HLPC, et 50 000 en micro HLPC.
On rappelle qu’en chromatographie sur colonne, on appelle plateau théorique la portion
de colonne dans laquelle un soluté est en équilibre de répartition entre les phases mobile et
stationnaire.
L’HPLC analytique traite des quantités d’échantillon de l’ordre du microgramme ; en
HPLC semi-préparative on traite des quantités d’échantillons de l’ordre du milligramme et en
HPLC préparative, de l’ordre du gramme.
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0 = Temps de l'injection
V0 = volume mort de la colonne, c’est le volume d’élution d’une substance qui n’interagit pas
avec la phase stationnaire, on l’appelle aussi volume vide : car il correspond au volume
intergranaire
t0 = temps mort = Vo/Débit
t - t0 = temps de rétention réduit
V = volume de rétention total = volume de solvant nécessaire pour éluer le composé
V- V0 = volume de rétention réduit
Wb = largeur du pic à la base
Wh = largeur du pic à mi-hauteur
Le volume de rétention d’un composé est donné par la relation suivante :
V = V0 + K Vs
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K’ varie avec la force d’élution du solvant, K’ diminue quand la force d’élution du solvant
augmente.
α est le coefficient de sélectivité, il rend compte de l’efficacité de la séparation de deux pics
voisins (figure suivante).
Coefficient de sélectivité :
′
′
Si α = 1, cela indique que les structures des composés analysés sont trop proches pour
permettre leur séparation effective dans le système utilisé. La valeur minimum de α que l’on
doive accepter est 1,1. En dessous, on change d’éluant ou de phase stationnaire.
Le coefficient de sélectivité α ne prend pas en compte la largeur des pics, aussi définit
on le coefficient de résolution de 2 pics voisins (R) comme le rapport entre les volumes de
rétention des 2 pics et la moyenne arithmétique des largeurs à la base des pics (figure ci-
dessous) :
,
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Les flacons des 3 solvants sont connectés aux 3 entrées de l’électrovanne. Celle-ci sur une
période de T secondes, va s’ouvrir t1 secondes pour A, t2 secondes pour B et t3 secondes pour
C ; (t1 + t2 + t3 = T).
Puis le mélange est monté en pression, et t1, t2 et t3 varient en fonction du temps selon un
programme délivré par le système informatisé qui pilote le « gradient former ».
Le système d’injection est constitué le plus souvent d’une vanne rhéodyne 6 voies (figures ci-
dessous : A et B).
La boucle d’injection (capacité de 5 à 5 000 µl) est remplie dans un premier temps
(figure ci-dessous A), puis dans un deuxième temps en tournant la vanne on procède à
l’injection (figure ci-dessous B).
Pour réaliser une injection dans de bonnes conditions, il convient :
De ne pas surcharger la colonne ; si l’échantillon est trop important on aboutit à des pics
très larges et des phénomènes de traîne, autant de facteurs qui concourent à diminuer le
pouvoir de résolution de la chromatographie ;
D’injecter très rapidement.
La durée d'une injection est égale à :
/
Conclusion : Pour injecter rapidement, on injecte des échantillons de faible volume.
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La (les) colonne(s)
Colonnes et précolonnes (colonnes de protection) sont commercialisées prêtes à
l’emploi.
Exemple de colonne : L (longueur) : 125 mm
ID (diamètre interne) : 4,6 mm
Stationary phase : spherisorb ODS2 (garnissage de la colonne), 5 mm (granulométrie).
Elle est constituée d’un tube en acier in oxydable, terminé par 2 frittés, 2 filetages
permettent le raccord avec les tuyaux de l’appareil.
Le fritté protège la colonne de particules non dissoutes et homogénéise le flux.
La colonne est remplie de matériaux divers, selon le type de chromatographie que l’on
souhaite mettre en œuvre. Pour être utilisable en HPLC, le matériel de garnissage doit résister
aux fortes pressions.
Le problème de la reproductibilité des mesures exige :
Une granulométrie parfaitement maîtrisée (3, 5, 7 ou 10 µm) ;
Un garnissage de densité constante.
La température
On travaille généralement en isotherme, certains HPLC sont équipés d’un dispositif de
gradient de température sous forme d’une jaquette de colonne à programmation de température.
La détection
Les détecteurs utilisés sont :
L’absorbance UV-Visible : On peut mesurer des absorbances à longueur d’onde fixe, en
utilisant des filtres interférentiels, ou à longueur d’onde variable, en utilisant un réseau (190-
700 nm). On se placera à une longueur d’onde pour laquelle la mesure d’absorbance sera
maximale pour chaque composé élué. Certains HPLC sont équipés d’un dispositif appelé
« stop flow », qui arrête la pompe lorsqu’un composé élué se trouve dans la cuve
spectrophotométrique à circulation dans laquelle se fait la mesure d’absorbance, ce qui
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Le contrôle de qualité de l’analyse est fait par une étude statistique des données :
Essais de répétabilité ;
Détermination de la valeur la plus probable (représentée par le mode de la distribution
gaussienne des valeurs) ;
Détermination des paramètres de distribution des valeurs (écart-type et étendue).
Il est aussi indispensable de déterminer la limite de détection, qui est la plus petite quantité
ou concentration détectée, c’est-à-dire une mesure significative par rapport aux fluctuations
possibles des mesures statistiques.
Il faut aussi déterminer la limite d’évaluation, c’est-à-dire la plus petite quantité ou
concentration au-dessus de laquelle on peut faire une détermination quantitative fiable.
Analyse quantitative :
Les concentrations sont calculées en comparant les aires des pics des inconnus à celles
d’étalons ; en l’absence d’un intégrateur, on peut comparer les hauteurs, à condition que les
largeurs à la base des pics soient sensiblement égales.
Utilisation d 'un étalon externe
Supposons que l’on dose le composé X dans l’échantillon ; pour cela, on réalise une
deuxième chromatographie, identique à la première, en injectant le même volume d’une
solution étalon du composé X, de concentration connue : CE.
′é
′é
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3.6.5. Applications
HPLC d’adsorption
La phase stationnaire est constituée d’un solide polaire et adsorbant : silice non greffée,
silice greffée polaire. chromosorb, etc.
La phase mobile est un éluant isocratique apolaire ou un gradient de polarité.
HPLC phase inversée : (RP- HPLC)
La phase stationnaire est un solide apolaire, c’est une silice greffée apolaire, par exemple
une silice greffée l8 carbones.
La phase mobile est un éluant isocratique polaire ou un gradient de polarité.
HPLC d’exclusion stérique
La phase stationnaire est un solide poreux, silice poreuse à groupements silanols bloqués
ou supports organiques, polymères réticulés.
La phase mobile est un éluant isocratique inerte.
HPLC ionique
La phase stationnaire est une silice greffée chargée ou un support acrylique chargé.
La phase mobile est un gradient de pH ou de force ionique.
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point de vue technique, la colonne est maintenue dans un four à bain d’air thermostaté. La
période de mise en régime est souvent longue et nécessite un long conditionnement préalable
de l’appareil.
La phase stationnaire
En CPG gaz-solide, les adsorbants gel de silice, alumine, etc. peuvent subir différents
traitements, afin de modifier leur pouvoir adsorbant. Ils sont introduits dans la colonne à densité
constante après avoir été lavés, séchés et tamisés. Le remplissage de la colonne est effectué par
vibration et aspiration. Les colonnes sont commercialisées préconditionnées.
En CPG gaz-liquide, la phase stationnaire est un support imprégné d’un liquide. Le support
doit présenter une adsorption minimale de façon à interférer le moins possible avec le partage
du soluté entre les phases gazeuse et liquide.
Pour éliminer ce pouvoir adsorbant, on est amené à lui faire subir un traitement préalable :
lavage à l’acide, puis imprégnation de silanes (DMCS, diméthylchlorosilane et HMDS,
hexaméthyldisilane).
Le support se présente sous forme de grains de diamètre de l’ordre de 150 à 200 µm ; cette
dimension est un compromis, des grains très fins augmentent les échanges (augmentation du
nombre de plateaux théoriques) mais nécessite l’utilisation d’une forte pression d’entrée, avec
une importante perte en charge.
Le support doit présenter une faible porosité, de manière à limiter la diffusion de la phase
mobile dans le support. La surface du grain doit permettre la rétention du film liquide qui
constitue la phase stationnaire.
Les supports utilisés sont : le chromosorb (brique réfractaire pilée), le kieselguhr (terre de
diatomées), le quartz, le carborandum, etc.
Le liquide stationnaire est un hydrocarbure, une silicone, un ester, un polyol, caractérisé par
sa température d’utilisation et sa polarité.
On fixe généralement 20 parties de liquide sur 100 parties de support.
On dissout la phase fixe dans un solvant volatil, le support est introduit dans cette solution
puis l’ensemble est chauffé afin d’éliminer le solvant.
La colonne
Les colonnes sont métalliques, en plastique pour des séparations à basse température, en
verre et joints Téflon lorsque le métal des colonnes risque de provoquer une décomposition
catalytique de l’échantillon analysé. Diverses formes ont été utilisées ; rectilignes, en U, en
spirales ; cette dernière est la plus employée car elle permet de limiter l’encombrement de
l’appareil.
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augmente.
Les définitions du coefficient de sélectivité α et du coefficient de résolution R ont été
données au cours de l’HPLC.
L’augmentation du diamètre détériore les fronts, comme le montre la figure suivante :
Le choix de la taille d’une colonne résulte donc d’un compromis. En CPG d’adsorption
on utilise des colonnes de 1 m de long et de 3 mm de diamètre. En CPG de partage on travaille
avec des colonnes pouvant atteindre 5 m.
La grande innovation, ces dernières années, est la CPGC, chromatographie capillaire,
qui permet d’obtenir un nombre de plateaux égal à 100 000/m.
La colonne capillaire (L = 5 à 10 m, diamètre de 100 à 250 µm) est utilisée en
chromatographie gaz-liquide, sans support ; la paroi interne du capillaire sert de support.
3.8.3. Technologie
3.8.3.1. Trace des pics
La figure ci-dessous décrit le tracé obtenu avec un détecteur différentiel de
chromatographe en phase gazeuse. Il existe une grande analogie avec celui que l’on obtient en
HPLC.
Un système d’acquisition et de traitement de données détermine les temps d’émergence
et calcule l’aire des pics.
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