Chapitre 8critères de Rupture Des Roches
Chapitre 8critères de Rupture Des Roches
Chapitre 8critères de Rupture Des Roches
Introduction :
Afin de pouvoir au mieux mettre sur place des ouvrages sur des massifs rocheux, il est important
de pouvoir se prononcer sur les contraintes que ce dernier est capable de supporter.
Les critères de rupture constituent un parmi ces moyens d’estimation de ces contraintes. En effet,
ces critères permettent de calculer la contrainte à la rupture de la roche en s’appuyant sur des
essais de laboratoire. Nous pouvons citer parmi ces critères :
Ces critères sont des moyens adaptés pour la détermination des paramètres des massifs rocheux.
1- Le critère de Tresca
Ce critère est basé sur une limitation du cisaillement en un point. Il revient en fait à limiter le
rayon du plus grand des cercles de Mohr et de ce fait il est particulièrement bien adapté à des
sollicitations de cisaillement comme la torsion d’une poutre. Son expression est simplement
donnée en contraintes principales ordonnées par la formule :
On se trouve devant un critère simple à définir et à mettre en œuvre mais qui ne permet pas de
prendre en compte la complexité des différents résultats d’essais. On constate qu’il n’y a
aucune limitation à une sollicitation de traction isotrope, ce qui va à l’encontre des résultats
expérimentaux.
2- Le critère de Mohr-Coulomb
Ce critère est de la forme
Sa courbe intrinsèque est une droite qui limite deux domaines. Au-dessus de la courbe (valeurs
supérieures à celle de la courbe), nous avons le domaine plastique tandis que pour les valeurs
inférieures, on est dans le domaine élastique. Sa formulation mathématique, qui traduit une
surface de charge, s’écrit :
Avec
Et
Lors de la mise sur place des ouvrages sur des massifs, ce critère est aussi utilisé pour le calcul
des résistances à la compression et à la traction simples.
Ce critère est le plus employé en mécanique des sols. Son application aux roches est très limitée.
En effet, pour ces dernières, il ne s’applique qu’à celles ayant une faible résistance mécanique et
par conséquent à la plupart des roches sédimentaires et aux roches magmatiques altérées ou très
discontinues.
3- Le critère de Hoek-Brown
Ce critère a été mis sur place par Hoek et Brown en 1980 et a subi plusieurs retouches pour son
adaptation aux différentes classes géomécaniques des roches. C’est un critère qui, tout en
restant empirique représente mieux l’état des contraintes planes . Sa courbe intrinsèque, à la
différence de celle de Mohr-Coulomb, n’est pas une droite mais plutôt une parabole. Son
équation est de la forme :
Pour l’estimation de la résistance à la traction uni-axiale, c’est plutôt la relation suivante qui
est utilisée :
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Chapitre 8 Les critères de rupture des roches Géotechnique I
Lorsque les données sont disponibles, on pourra aussi utiliser les contraintes effectives dans
l’utilisation de ce critère. Le critère s’écrira alors sous la forme suivante :
Ce critère est basé dans le cadre de la Mécanique de la Rupture Fragile. En effet, le maillage des
matériaux fragiles est caractérisé par une abondance des microfissures. Ainsi, selon
Griffith (1920) En effet, une formulation de ce critère en fonction des contraintes principales et
de la contrainte tangentielle permet d’écrire que :
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Chapitre 8 Les critères de rupture des roches Géotechnique I
Conclusion
Ces critères de rupture sont d’une importance de taille pour toute étude mécanique dans la mesure
où, à l’instar des systèmes de classification, ils permettent aussi de définir les paramètres
mécaniques des massifs et de pouvoir prédire les risques de ruptures. Suivant le type de massif
dont on a affaire, l’adaptabilité du critère diffère. Le critère de Mohr est adapté aux roches
tendres et aux discontinuités, le critère de Hoek est quant à lui adapté aux masses rocheuses non
discontinues ou à nombre de discontinuité supérieur ou égal à trois ; et le critère de Griffith aux
roches dures à comportement cassant. En effet, le critère de Mohr utilise les contraintes
principales majeure et mineure. Lorsque le matériau est granulaire et de faible cohésion, ce
critère constitue un moyen adapté de définir les paramètres intrinsèques comme l’angle de
frottement interne, la cohésion et les résistances à la compression et à la traction. Le critère de
Hoek est adapté aux roches non fracturées. La détermination des paramètres de ce critère utilise
les indices des systèmes de classifications géomécaniques. Contrairement au précédent, ce critère
est très adapté à l’étude des roches car tient compte de leur état de fracturation. Le critère de
Griffith est un critère énergétique dont la formulation se base sur l’énergie libérée au cours des
phénomènes de ruptures. Il considère le matériau comme comportant au départ une fissure
elliptique. C’est cela qui constitue d’ailleurs sa limite puisque les matériaux géologiques sont
constitués d’un nombre important d’imperfection.