Le Droit de Grève
Le Droit de Grève
Le Droit de Grève
Cours
Qu’est-ce que le droit de grève?
Le Droit de Grève est un droit des salariés prévu par la Constitution. Si le principe n’est donc
pas contesté, l’exercice du droit de grève est cependant soumis à certaines règles – préavis
de grève -, définies par la jurisprudence. Il convient de savoir quels critères et conditions
doivent être réunis pour qu’une grève soit licite, ainsi que les possibles conséquences pour
les salariés grévistes, et les droits et obligations des salariés grévistes.
Hormis dans les services publics, le droit de grève ne fait l’objet d’aucune réglementation.
Un seul texte : L521-1 : prévoit une certaine protection du gréviste. Il ne définit pas le droit
de grève.
Définition du mouvement :
– Soit le mouvement est une grève => on applique le régime du droit de grève. Exercice d’un
droit constitutionnel.
Peu importe la durée et la fréquence des arrêts de travail. Ex : nombreux arrêts de courte
durée = grève.
La grève est un droit individuel qui s’exerce collectivement. C’est un droit qui appartient à
chaque salarié : chacun est libre de faire ou de ne pas faire grève (la grève n’a pas à obéir à
mot d’ordre syndical et n’a pas à obéir à des conditions de vote ou de majorité).
– un salarié peut être seul à faire grève dans son entreprise quand il répond à un mot
d’ordre formulé au plan national (soc 29 mars 1995)
– un salarié peut être seul à faire grève quand il est le seul salarié de l’entreprise (soc 13
nov. 1996)
– les mouvements de solidarité externe : arrêt de travail par solidarité avec des salariés
d’une autre entreprise.
– les mouvements de solidarité interne : si les mouvements de solidarité ont pour objet de
protester contre une mesure purement individuelle (licenciement pour faute par ex) : soc :
cet arrêt de travail n’implique rien d’autre que la faute personnelle du salarié sanctionné
donc aucune revendication professionnelle en cause => mouvement illicite.
vs : protestation contre licenciement pour motif éco d’autres salariés de l’entreprise : soc 22
nov. 1995 : un arrêt de travail pour protester contre un projet de licenciement éco a pour
objet la défense et le maintien de l’emploi dans l’entreprise => revendications
professionnelles.
Mais cass considère que le mouvement est bien constitutif d’une grève dès lors qu’il existe
d’autres revendications que celles auto-satisfaites : soc 25 juin 1991.
Les salariés n’ont pas à attendre une quelconque réponse de l’employeur concernant leur
revendication pour cesser le travail.
(Attention arrêt de 1968 dans le code dit qu’il faut attendre le refus de l’employeur : c’est
faux).
L521 : la grève ne rompt pas le contrat de travail sauf faute lourde du salarié. le contrat de
travail est suspendu.
Le salarié n’exécute pas son travail => l’employeur n’a pas à le rémunérer. C’est un
mécanisme synallagmatique.
L’employeur peut-il procurer des avantages particuliers aux non-grévistes, voire mettre en
place des systèmes de primes anti-grève ?
Pour que cette Jurisprudence s’applique il faut un manquement grave et délibéré. Cass : le
fait de ne pas payer les salaires pour un employeur en situation de liquidation judiciaire
n’est pas un manquement délibéré => salariés ne pourront pas demander le paiement du
temps de grève.
L521-1 : la grève ne rompt pas le contrat de travail sauf faute lourde du salarié. Règle
édictée à peine de nullité.
L122-45 : aucun salarié ne peut être sanctionné ou licencié en raison de l’exercice normal du
droit de grève.
Jurisprudence : sauf faute lourde, le salarié ne peut subir aucune sanction (ni licenciement,
ni MAP, ni avertissement) : soc 16 déc. 1992.
Il faut des actes suffisamment graves : Cass : des insultes au cours d’un conflit collectifs ne
constituent pas une faute lourde.
Pour qu’il y ait faute lourde, il faut caractériser la faute personnelle du salarié.
== Prendre des mesures concernant la marche de l’entreprise ? Il peut être tenté de fermer
l’entreprise. En principe, la grève est un droit individuelle donc toute personne a droit de ne
pas faire grève. L’employeur reste donc contractuellement tenu en cas de conflit dans
l’entreprise de fournir du travail aux non-grévistes.
– Ex : soc 4 juil. 2000 : chaîne d’activité dans une entreprise. Un service en grève. Le blocage
a entraîné le blocage de tous les services de l’entreprise => cass : paralysie de tous les
secteurs de l’entreprise => l’employeur avait attendu que le fonctionnement de l’entreprise
soit totalement bloqué. Cass : situation contraignante rendant impossible la fourniture de
travail aux non-grévistes => chômage technique, pas de rémunération.
– Ex : soc 30 sept. 2005 : arrêt de la production pour des raisons de sécurité. Mais possibilité
de fournir des tâches annexes. Cass : pas d’impossibilité de fournir des tâches supplétives en
rapport avec leur contrat de travail => indemnisation des salariés non-grévistes.
Sous réserve de cette interdiction légale, l’employeur peut prendre toutes les mesures pour
réorganiser l’entreprise et assurer la continuité de l’activité : placer des non grévistes aux
postes des grévistes, recourir à des bénévoles (soc 11 janv. 2000)
– Le salarié engage sa responsabilité dès lors qu’il commet une faute lourde =>
condamnation à la réparation du préjudice.
– Responsabilité du syndicat PM : soc 9 nov. 1982 : le syndicat n’est pas le commettant des
grévistes donc un syndicat n’engage pas sa responsabilité pour des fiats commis par ses
adhérents ou les DS. Sa responsabilité ne peut être engagée que si celui-ci a effectivement
participé à des faits ne pouvant se rattacher à l’exercice normal du droit de grève : montrer
que la PM a donné des directives, qu’elle a été l’instigatrice des débordements, qu’elle a
donné les moyens de commettre les fautes.
– Le juge devra déterminer pour chacun la faute commise et le préjudice subi du fait de
celle-ci.