Nazi Boni
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Culture intégrale
Crépuscule des temps anciens, NAZI BONI
par Hassankindo à 12:13
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Crépuscule des temps anciens
Introduction
BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE
1- BIOGRAPHIE
Né en 1909 à Bwan, un petit village de la Haulte Volta actuel Burkina Faso, Nazi Boni
appartient à l’ethnie Bwaba sous groupe de la branche des mandés. C’est de son village natal et
des villages environnants qu’il est question dans Crépuscule des temps anciens. Il fréquente
l’école primaire de Dédougou chef lieu Bwaba de 1921 à 1925 puis l’école primaire
supérieure de 1925 à 1928. Enfin à l’Ecole Normale William PONTY de CORE au Sénégal
de 1928 à 1931 il sortie nanti du diplôme d’instituteur. En 1939, il obtint le Diplôme
d’Aptitude Professionnelle (DAP)
Nazi BONI fut d’avantage un homme politique qu’un homme de lettre. D’abord
député au palais Bourbon en France de 1944 à 1958. Il devient membre de l’assemblée
territoriale de la Haute Volta de 1958 à 1959. Il fut contraint à l’exil en 1960 ses biens
confisqués mais idéaliste qu’il était, il se tourna sans aucune amertume vers les lettres.
Certainement empli de cette nostalgie que récentes tous les exilés, il écrivit Crépuscule des
temps anciens se consacra à la recherche et produisit Histoire synthétique de l ’Afrique
résistante. Il entra dans son pays natal en 1966 mena des activités politiques et littéraires, fonda
le collège de l’avenir de Bobo Dioulasso qui a formé et forme encore aujourd’hui bien
de cadres de la nation. C’est en se rendant à une conférence sur « les fondements
traditionnels et modernes des pouvoirs en Afrique » dans le cadre du cercle de l’activité
littéraire et artistique de la Haute Volta ( CALAHV) qu’il trouva la mort dans un accident
de voiture en 1969. Il a récemment été érigé au rang de « héro national du Burkina Faso ».
2- Bibliographie
Nazi Boni ayant été plus un homme politique qu’un homme de lettres n’a laissé à la
Littérature Burkinabé écrite que deux œuvres à savoir Crépuscule des temps anciens publié
en 1962 aux éditions présences africaines et Histoire synthétique de l’Afrique résistante qui
sera édité à titre apostume en 1972
« Crépuscule des temps anciens » est un roman peut volumineux de 256 pages et
comporte 15 chapitres. On peut alors diviser l’œuvre de la manière suivante :
Première partie : le passé harmonieux du Bwamu. Cette partie se situe exactement entre les
chapitres I à V (pages 21, 31,103). L’auteur évoque la vie paradisiaque des Bwamu par le
biais de l’ancêtre du village. En ces temps régnait une parfaite symbiose entre l’homme et
la nature. Des saisons avaient succédé aux saisons mais le Bwamu vivait toujours dans une
ambiance exaltante. La fin de cette partie est marquée par les activités du Yumbeni
(obsèques) de l’ancêtre Diyioua.
Chapitres VI à XIII. Dans cette partie, l’auteur peint le courage et le labeur des juniors animés
par la grande volonté de prendre la « force » aux mains de leurs aînés, les yénissa. Il est
également question du quatrième mariage de Térhé, le héros avec Hadonfi et aussi de son
pacte de sang avec Hakanni. En marge de tout cela, cette partie fait cas de la préparation d’une
décoction fatale par le vieux Lowan qui tenait à éliminer sa nièce Hakanni et son amant.
Troisième partie : la fin du vieux Bwamu (pages 205-256) cette partie est comprise entre les
chapitres XIV- XV. Elle est marquée par l’arrivée des colons sur la terre de Bwan et ses
environnants. Elle marque également l’empoisonnement de Térhé par Lowan, suivi de sa mort
et la mort de kya, le « téméraire ». Notons aussi la mort de Hakanni, due au pacte signé entre elle
et Térhé. Lowan, le sinistre n’échappe pas, lui aussi appel de Dombéni (DIEU le Grand)
Le Bwamu, terre natale de Nazi, a fait l’objet de son œuvre, Crépuscule des temps
anciens » avant et pendant l’invasion coloniale. Le récit commence par une évocation de
l’âge d’or qui est de trois cent ans moins vingt pour s’achever dans le sang et les ruines de
la grande révolte. Par le biais de cette œuvre, l’auteur relate avec minutie la vie quotidienne
du peuple Bwamu. En effet, les Bwamu menaient une vie paisible du fait qu ’ils jouissaient
d’un riche e trésor, de mystères et de magies. En outre il faut reconnaître que l’intérêt de
l’œuvre se situe au niveau de l’analyse de certains personnages représentatifs du Bwamu :
Térhé et Hakanni, symboles de force, de beauté, de perfection et d ’harmonie, Lowan et Kya,
illustration de l’aspect négatif, anti –progressiste du Bwamu. Le conflit vécu par ces
personnages constitue sans doute l’essentiel de la maire intrigue de cette œuvre. Kya, faisant
déjà parti de la légende était considéré comme
Comme un brave homme et reconnu pour son courage .Mais il tuait par vanité et pour la passion
de la gloire c'est-à-dire pour le plaisir de tuer .Cependant, grâce, aux exploits de Terré, Kya perdit
peu à peu son titre .Ainsi après sa mort, son père Lowan ayant longtemps guette Terré réussit à
l’empoisonner en versant dans son l’eau de bain une substance mortelle de sa fabrication.
Malgré les efforts consentis par son père , les anciens , les voyants , et les guérisseurs , le
champion de Bwans ; l’intrépide Térhé mourut .Mais sa mort ne se fit sans punition .Térhé Yaro ,
son premier fils tue Louwan avec l’aide de ses trois camarades pour se venger de la mort de son
père .En effet , la mort de Térhé ne pouvait rester impunie car elle était assimilée au déclin du
Bwamu .Hakani , à cause du pacte de sang conclu avec son « tout « rendit l ’âme à son tour et
put ainsi partager la même tombe que Térhé .En d’autres termes , ce roman serait la mésaventure
de la société traditionnelle du Bwamu
1) L’optimisme
Selon le Larousse , l’optimisme est l’attitude de ceux qui prétendent que tout est pour le mieux
dans le monde ou que la somme des biens l’emporte sur celles des maux .
Ainsi dès les premiers pages de l’œuvre, Nazi Boni nous laisse penser à un optimisme
incontestable dans lequel baignait le peuple Bwamu .En effet la sagesse bwa nous apprend que : «
le Dombeni c'est-à-dire Dieu le grand ne crée jamais un oiseau aveugle sans au préalabre nanti des
moyens de trouver sa pitance » page22. Autrement dit tout être crée par le Dieu tout puissant ne
manquera jamais de quoi se nourrir sur terre .De ce fait le peuple bwa ne devrait plus se faire des
soucis quant à leur avenir d’autant plus que le Dombeni a tout prévu pour eux .Cela s’illustre à
travers ces questionnements : « pourquoi se préoccuper de l’avenir ? Pourquoi se tracasser ? »
Page 22. leur confiance en eux même et en leur puissance occulte était telle qu ’en face même de
l’ennemi les habitants de chaque quartier bwa se disaient capables de le vaincre à telle enseigne
qu’ils n’alertent pas leurs voisins .Chacun se voyait courageux et invinsible : « Nous sommes
des hommes et non des femmes. Nous n’appellerons pas au secours. »
2) Pessimisme
Pessimisme vient du (latin pessimus = très mauvais) opinion de ceux qui pensent que tous va au
plus mal .Ainsi croyant vivre dans l’Eldorado, la succession des événements présages un
sentiment de désespoir pour le bwamu notamment avec l’avènement du colon .De ce fait, on
reconnaissait que le bwamu vivait les instants crépusculaires d’une ère mourante .Les uns après
les autres, d’importants événements révélaient le prochain craquement de l’armature des
institutions traditionnelles.
A l’instar des autres peuples, le Bwamu était également organisé : cette organisation permit au
peuple Bwamu de réaliser des exploits et de relever dans cette même optique des dépits. Ainsi
chacun reconnaissait sa place et la tâche qui lui revenait. A la tête de cette organisation se trouvait
le chef de terre suivit des seniors qui l’assistaient dans ses discisions , ensuite venait les juniors
qui faisaient preuve de bravoure et de dynamisme dans toutes les activités qu’ils
entreprenaient .En effet , les Bwawa dominés par la passion de la gloire et la force physique
adoraient la guerre et le sport , ils luttaient en toute occasion .En saison sèche , ils pêchaient
chassaient à l’arc aux fusils et organisaient des fréquentes compétitions de courses ( page 29) ;
en hivernage , ils s’occupaient des travaux champêtres entretenaient des jardins de légumes et de
tabac . « Parallèlement, ils s’adornaient à l’agriculture, à l’élevage des bestiaux et surtout de
la volaille » page (29 30) .Quatre choses faisaient le bonheur du Bwamu : le sport, le flirt, la
musique et la danse .Les Bwans accordaient une importance à l’honneur au devoir, à la loyauté,
à la solidarité qui sont des valeurs principales de la société traditionnelle Bwamu. En plus, les
Bwans avaient une croyance aux fétiches.
Le roman crépuscule des temps anciens est une chronique qui, couvre 3 siècles de l’histoire du
Bwa jusqu’au début de la colonisation.
Le peuple Bwamu tout comme les autres sociétés africaines qui ont connus la colonisation va
subir une métamorphose surtout au niveau culturel .En effet dans la société Bwa , certains rites
sacrés seront bafoués par le colon considéré comme l’être surnaturel ‘’ a qui on craignait
toute tentative de reproche .C’est ainsi que Binger est monté chaussé à l’étage du vieux Dofini
sans être puni .La désobéissance des coutumes entraine la colère des dieux et génies Bwamu qui
ne répondent plus aux attentes de leurs adorateurs d’où un malheur éminent : « par malheur les
femmes enceintes faisaient fausses couches , les bébés mouraient , et les chèvres biquetaient les
animaux crevaient , les œufs pourrissaient (….) , le Bwamu s’acheminaient vers son calver page
232. »
Cependant avec la mort de Tèhré, l’héros invinsible du Bwamu qui a été empoisonné est un
signe qui montre la chute du Bwamu face à la puissance étrangère.
L’auteur à travers l’annonce du décès de ce dernier, confirme la décadence de la gloire du
Bwamu et l’avènement du nouveaux temps qui se réalise.
Pour faire connaitre un peuple d’Afrique noire , hormis la technique de la pure recherche
scientifique , Nazi Boni s’est tourné vers les détenteurs de la tradition pour restituer avec
précision l’univers du Bwamu .C’est d’ailleurs ce qui fait de lui le premier célèbre écrivain
burkinabé et l’un des pionniers de la négritude .Dans le Crépuscule des temps anciens; l ’auteur
nous fait découvrir des valeurs d’éthique et d’esthétique inhérentes au peuples Bwamu .Il
exprime la vie paysanne , religieuse , guerrière et sentimentale de ce peuple en action à une
époque antérieur à la colonisation .Cette façon d’écrire entretient des relations avec le courant de
la négritude .Dans cette œuvre Nazi Boni appelle l’Afrique à la renaissance , à l’adaptation et à
la réalisation .De ce fait elle doit surmonter son complexe d’aliénation , refouler ses rancœurs se
réconcilier avec elle –même et avec le reste du monde
Conclusion
Crépuscule des temps anciens n’est pas la description d’une société statique d’un moment de
l’histoire .Nazi Boni fait une étude diachronique du Bwamu dans son œuvre .Ainsi l’usage du
Bwamu dans cette œuvre s’inscrit dans le cadre d’une pratique negro- africaine .Celle –ci est
déjà notoire chez Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor.
Selon Nazi Boni le rôle de la littérature est d’inventorier et de faire connaitre les éléments de la
culture africaine. Cela permettra à l’Afrique d’être « au rendez-vous du donné et du recevoir »
Crépuscule des temps anciens est donc un roman de la négritude puisqu’il vise à rattacher les
noirs à leur histoire, leur tradition, leur langue.