Chapitre Acoustique Musicale
Chapitre Acoustique Musicale
Chapitre Acoustique Musicale
Un son pur est un son obtenu à partir d’une seule fréquence. Un son complexe est la superposition de plusieurs sons purs
De nombreux sons musicaux sont périodiques mais ne sont pas sinusoïdaux. Le mathématicien Joseph FOURIER (1768-
1830) démontra qu’un signal périodique pouvait être décomposé en une somme de signaux sinusoïdaux.
Ainsi, à l’aide d’un traitement informatique, on peut décomposer un signal en une série de signaux sinusoïdaux de
fréquences et d’amplitudes différentes : c’est l’analyse de Fourier. La représentation de l’amplitude de ces signaux en
fonction de leur fréquence est appelée le « spectre en fréquences » du signal analysé.
Exemples :
Oscillogramme Spectre en fréquences
Amplitude
Fondamental
f Fréquence
(Hz)
1
Amplitude
Fondamental
Harmonique
de rang 2 Harmonique
de rang 3
f f f f f f f Fréquence
(Hz)
1 2 3 4 5 6 7
Un son comportant un seul harmonique est appelé son pur.
Un son comprenant un fondamental et des harmoniques est appelé son complexe : il n’est pas sinusoïdal.
Remarque :
- La fréquence d’un signal sonore complexe (ou hauteur) est égale à la fréquence du fondamental ;
- La hauteur de chaque pic du spectre en fréquence traduit l’amplitude relative de la fonction sinusoïdale pour la
fréquence correspondante. L’ensemble contribue au timbre du son émis (voir §4).
2. Acoustique musicale
2.1. Caractéristiques d’un son
La hauteur
La hauteur d'un son correspond entre autres à sa fréquence de vibration. Plus la vibration est rapide, plus le son est dit
aigu ; au contraire, plus la vibration est lente, plus le son est dit grave. Le seuil de reconnaissance de la hauteur est défini
à 1/100e de seconde en moyenne (pour des fréquences de l'ordre de 440 Hz) pour l'homme. Plus bref, le son perçu n’a
pas de hauteur définie et est qualifié par les acousticiens de « claquement ».
L’attribut de hauteur est aussi dépendant de l'intensité : Harvey Fletcher a montré expérimentalement qu’un son paraît
baisser dès que l’on augmente son volume pour les fréquences inférieures à 2 000 Hz. Pour des fréquences supérieures
à 3 000 Hz, un accroissement d’intensité élève la hauteur perçue. Heureusement, ce phénomène ne concerne que les
sons purs, et il n’affecte donc pas les instruments de musique.
Remarque : La fréquence d’un signal complexe est égale à la fréquence du fondamental.
Le timbre
Le timbre est en quelque sorte la « couleur » propre d’un son, il permet de différencier deux notes de même hauteur
jouées par des instruments différents. Il dépend de :
- l’enveloppe du son : elle traduit l’évolution de l’amplitude (volume) du signal sonore au cours du temps ;
- la complexité du son : plus les fréquences des harmoniques sont proches des multiples entiers de la fréquence
fondamentale, plus le son est pur ou harmonique et inversement, plus elles s'éloignent des multiples entiers,
plus le son est inharmonique.
Le timbre dépend également de l'attaque du son (le début du son). Le timbre et l'attaque des sons nous permettent, par
exemple, d'identifier, sans le voir, un instrument de musique quelconque, reconnaître au téléphone la voix d'une personne
familière avant que celle-ci ne se soit présentée. Plusieurs expériences en laboratoire ont montré qu'un son dont l'attaque
est supprimée devient totalement impossible à reconnaître du point de vue de son timbre.
Le timbre permet de différencier deux notes de même hauteur jouées par des instruments différents.
L'intensité acoustique
Lorsqu’une onde sonore est émise avec une certaine « force » (appelée
puissance acoustique P) par une source ponctuelle, elle se propage
uniformément dans toutes les directions. À chaque instant, la surface atteinte
par cette onde est une sphère d’aire S (ci-contre).
On définit l’intensité acoustique (ou sonore), notée I, par la puissance
acoustique (ou puissance sonore) reçue par unité de surface du récepteur ; elle
s'exprime en watt par mètre carré (symbole : W.m²).
L'intensité acoustique maximale perçue par l'oreille humaine est de l'ordre 25 W.m² : c’est le seuil de douleur. Au-
delà, il y a destruction du tympan.
Le rapport de fréquences entre deux notes consécutives de fréquences respectives f1 et f2 est constant :
1
f2
212
f1
Une « octave » est définie comme un intervalle de sons musicaux dont les fréquences limites sont dans un rapport
de 2 ;
Dans la gamme tempérée, l’octave est divisée en douze intervalles égaux appelés demi-tons. Donc deux notes
séparées d’une octave sont séparées de 12 demi-tons.
Exemple : fDo1 = 2 fDo2
Une « tierce » est un intervalle constitué de deux notes qui sont séparés par une note.
La tierce majeure est l'intervalle séparant deux sons dont les fréquences fondamentales sont dans le rapport 5
⁄ 4,
quand elle est pure. C'est un intervalle de deux tons.
La tierce mineure est l'intervalle séparant deux sons dont les fréquences fondamentales sont en rapport 6
⁄5, quand
elle est pure. C'est un intervalle d'un ton et demi.
Exemples : fMi = 5/4 fDo (tierce majeur pure) fDo = 1,2 fMi b (tierce mineur pure)
Une « quinte » (juste) est définie comme un intervalle de sons musicaux dont les fréquences limites sont dans un
rapport de 3⁄2. C’est un intervalle constitué de deux notes qui sont séparées par trois notes.
Lorsqu'on parle de « quinte » sans davantage de précision, le mot renvoie alors à la quinte juste, dont l'étendue exacte
est de trois tons et un demi-ton diatonique.
La note de référence est celle du La de la gamme numérotée 3 (ou La3) et sa fréquence est fixée à 440 Hz.
3. La perception d’un son
Rappel : Le système auditif humain est d'une très grande sensibilité : il peut détecter des sons provoquant des
déplacements du tympan de l'ordre de 10 nm !
La sensation auditive n'est pas proportionnelle à l'intensité acoustique I : elle est liée au niveau d'intensité acoustique
(voir la remarque). Le niveau d'intensité acoustique (ou sonore) L (L comme « level » en anglais) est défini par :
p IS I
L W 10 log 10 log 10 log L
p0 I0 S I0
On peut aussi avoir la même expression avec la puissance acoustique
L’oreille humaine perçoit des signaux sonores dont l’intensité varie entre une valeur minimale I0 = 1 1012 W.m²,
correspond au seuil d'audibilité, et une valeur maximale Imax = 25 W.m², correspondant au seuil de douleur.
Exemples :
4.1. La réverbération
La réverbération est un phénomène qui se produit lorsqu'une onde sonore se réfléchit sur des obstacles multiples, par
exemple les murs d'une pièce. Elle arrive alors aux oreilles de l'auditeur avec un léger retard, altérant la qualité de
l'écoute.
Définition
Le temps de réverbération TR est le temps mis par un son pour s'atténuer de 60 dB dans un local fermé. Il s'exprime
en secondes (symbole : s) et est donné par la formule de Sabine :
Remarques :
Si TR est trop petit, le local est qualifié de « sec » ou « lourd » ;
Si TR est trop grand, le local est qualifié de « réverbérant », ou « cathédrale » ;
Le seuil pour percevoir un écho est de 50 ms de décalage entre la perception de l'onde émise et de l'onde
réfléchie.
5. Émetteurs sonores
5.1. La voix
La voix est une onde de pression dans l’air émise par le système de phonation humain. Il s’agit d’une onde sonore qui
se propage dans l’air. On parle d’onde de pression car elle correspond à une vibration des couches du milieu de
propagation (une succession de compressions et de détentes des tranches d’air). La voix est donc une onde mécanique
progressive longitudinale.
Les trois parties du corps qui interviennent dans la voix sont :
– le système respiratoire (les poumons et l’air qu’ils apportent dans la trachée) ;
– les cordes vocales présentes dans le larynx ;
– la gorge (le pharynx) et les cavités buccale et nasales qui jouent le rôle d’un résonateur ou d’une caisse de
résonance dont le rôle est d’amplifier certaines fréquences ou harmoniques du son de la voix et d’en
atténuer d’autres ;
– la bouche (et les lèvres) est l’émetteur qui transmet la voix au milieu de propagation extérieur.
Souffle
(poumons + diaphragme)
Vibration
(cordes vocales)
Résonance
(gorge, bouche et nez)
Vibration de l’air
Pour produire un son avec un instrument de musique il faut qu’il remplisse deux rôles, « vibrer » et « émettre » :
- L’excitateur est le système mécanique vibrant ;
- Le résonateur est le système assurant le couplage avec l’air pour émettre le son.
Exemples :
Type
À cordes À vent À percussions
d’instrument
Une anche (clarinette)
Excitateur Ensemble de cordes Une lame (djembé, xylophone)
Un biseau (flûte à bec, orgue)
Résonateur Caisse de résonance Tuyau Caisse
5.3. Le haut-parleur
Le haut-parleur électrodynamique est un transducteur électro-acoustique : il convertie une grandeur électrique (la tension
appliquée à ses bornes) en un signal sonore (onde acoustique).
Définition :
La courbe de réponse d’un haut-parleur est la représentation graphique du niveau d’intensité sonore obtenu
(exprimé en dB) en fonction de la fréquence de la tension qui l’alimente (exprimée en Hz) ;
La bande passante d’un haut-parleur est le domaine de fréquences des sons qu’il est capable de restituer. Elle se
déduit de la courbe de réponse du haut-parleur : elle correspond à la plage de fréquences pour lesquelles la réponse
du haut-parleur est sensiblement constante.
Corde
Lorsqu’une corde (de longueur L), tendue entre deux points fixes, est excitée sinusoïdalement, pour certaines fréquences
d’excitation, elle prend l’aspect d’un ou plusieurs fuseaux de longueurs égales : on parle de modes propres de
vibration :
Mode fondamental (f1) À la plus basse de ces fréquences de vibration, appelée
fréquence fondamentale (ou mode fondamental ou
harmonique de rang 1) et notée f1, on observe un seul
fuseau.
Fréquence : f1
1
ℓ1 Longueur d’onde : λ 1 = 2L ( L )
2
La longueur du fuseau est : ℓ1 = L
Harmonique de rang 2 (f2 = 2 f1)
On obtient plusieurs fuseaux lorsque la fréquence
excitatrice est multiple de la fréquence fondamentale.
Fréquences : fn = n f1 (n
ℓ2
ℕ*)
Harmonique de rang 3 (f3 = 3 f1) (les fréquences fn sont appelées fréquences harmoniques de rang n)
L n
Longueurs d’onde : λn = 2 (L n
n 2
ℓ3 )
Harmonique de rang 4 (f4 = 4 f1) longueur de chaque fuseau : ℓn = L/n
Ainsi, lorsqu’une corde de longueur L est excitée sinusoïdalement selon le mode propre de rang n (fondamental ou
harmonique), on observe :
- n « fuseaux » de longueurs L/n ;
- n + 1 « nœuds » de vibrations, c’est-à-dire des points qui ne vibrent pas, les points d’attache de la corde étant
comptés comme des nœuds ;
- n « ventres » de vibration, c’est-à-dire des points qui vibrent avec une amplitude maximale.
ANNEXE
L’enveloppe sonore :
Elle peut être représentée par une courbe en cloche qui présente trois parties :
l'attaque est le segment ascendant de la courbe ;
le maintien est la partie supérieure de la cloche ;
la chute est le segment descendant.
L’enveloppe ADSR :
L'enveloppe ADSR (Attack Decay Sustain Release) est une modélisation par quatre paramètres de l'enveloppe sonore
d'un son généré par un synthétiseur. Cela permet de décrire comment l'instrument doit faire évoluer l'amplitude (le
volume) du son créé, en fonction du temps.
Les quatre paramètres sont:
Attack : l'attaque décrit le temps nécessaire au son pour atteindre son amplitude maximale, après avoir appuyé
sur une touche du synthétiseur.
Decay : le déclin indique le temps au-delà du pic, pour atteindre le moment où le son entre en phase de maintien,
Sustain : le maintien décrit le niveau sonore conservé tant que la touche est maintenue enfoncée. Si le claviériste
relâche la touche trop tôt, le son entre directement en relachement.
Release : dès le relâchement de la touche, ce paramètre indique la rapidité avec laquelle le son diminue pour
s'éteindre complètement.