Montpellier: Carte Géologioue

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CARTE BUREAU DE

GÉOlOGIOUE RECHERCHES
GÉOLOGIQUES
A 1/50000 ET MINIÈRES

MONTPELLIER
XXVII-43

MONTPE LU ER
2 e ÉDITION

la carte géologique il 1/50000


MONTPELLIER est recouverte par les coupures suivantes
de la carte géologique de la France â 1/ BD 000 :
au nord: lE VIGAN (nO 221)
au sud: MONTPELLIER (n C 233)

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SERVICE GËOLOGIOUE NATIONAL
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NOTICE EXPLICATIVE

INTRODUCTION

La feuille Montpellier, entièrement située dans le département de l'Hérault, se


rattache à deux régions bien distinctes. La moitié nord, constituée de collines à
substrat calcaire (300 m d'altitude maximale), est le domaine de la garrigue et des bois.
La moitié sud, occupée par des plaines côtières (20 à 40 m d'altitude), a une vocation
agricole plus affirmée. La vigne et, dans une plus faible mesure, les primeurs et les
fruits, sont la base de la vie agricole de cette région.
Du point de vue géologique, cette feuille est l'une des plus intéressantes du
Languedoc pour les raisons suivantes :
a) La série cénozoïque y est très complète, puisqu'on y rencontre pratiquement
tous les terrains depuis le Crétacé terminal jusqu'au Quaternaire.
En dehors des niveaux marins du Miocène et d'une partie du Pliocène, on est en
présence de faciès continentaux extrêmement variés et très fossilifères. En effet, il
s'agit probablement de la région de France où on a découvert, sur une surface aussi
réduite, le plus grand nombre de gisements de Vertébrés, puisqu'actuellement on en
dénombre une quarantaine.
Nous nous trouvons donc dans des conditions assez exceptionnelles pour dater avec
précision les différents événements paléogéographiques et tectoniques qui se sont
produits dans le Languedoc.
b) La Tectonique y est fort intéressante car : 1° on se trouve au front d'un des
chevauchements majeurs du Languedoc et on a la possibilité d'étudier en détail la mise
en place des structures tangentielles et d'aborder les problèmes généraux qui s'y
rattachent ; 2° la distension oligocène y est développée de façon très spectaculaire, de
sorte qu'on y rencontre des fossés d'effondrements dont il y a probablement peu
d'équivalents en France.

STRATIGRAPHIE

QUATERNAIRE, VILLAFRANCHIEN

Fz. Alluvions récentes. De composition fort variable suivant le cours d'eau qui les a
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déposées, elles ne prennent quelque importance que dans les vallées du Lez et de la
Mosson où elles sont de nature limoneuse et se raccordent au remblaiement palustre
dans l'angle sud-est de la feuille.
Comme éléments de datation, on ne peut citer que des tessons de céramique
romaine et protohistorique dans les alluvions du Vertoublanc, en aval de l'Oppidum
de Murviel, et la station protohistorique des Lattes où l'on voit les limons jaunes
recouvrir les argiles grises palustres. Les limons jaunes, dont la granulométrie est la
suivante :
— sable grossier 10,3 %,
— sable fin 0,7 %,
— Jimon grossier 52 %,
— limon fin 20 %,
— argile 16 %,
contiennent des niveaux à céramique datant du 1er millénaire avant notre ère. Les
argiles grises palustres sous-jacentes ont livré à - 2 m (sous le niveau marin actuel) de la
céramique chasséenne datant du 3ème millénaire.
Fx-y. Alluvions anciennes. Difficiles à caractériser la plupart du temps, ces alluvions
forment un lambeau de terrasse dans la vallée de la Mosson, en aval de Juvignac. Le
matériau (galets siliceux) est emprunté à la terrasse plus ancienne qui le domine et le
paléosol qui affecte cette surface paraît lui assigner un âge rissien. Ailleurs, ces
alluvions anciennes n'ont pu être individualisées.
Cz. Colluvions récentes. On a rangé sous cette appellation toutes les formations plus
ou moins limoneuses à graveleuses, qui ne sont qu'un remaniement quasiment sur
place des affleurements voisins. De ce fait, la distinction entre Fz et Cz est souvent
difficile.
Cx-y. Colluvions anciennes. Bien développées sur la feuille voisine de Lunel, ces
formations ne dépassent pas vers l'Ouest, la vallée du Lez.
K. Cailloutis anguleux. On a réuni, sous cette même appellation, deux formations
bien différentes par leur composition :
Pour la première on connaît, en général à peu de distance des zones d'affleurement,
des calcaires à chai Iles du Bajocien, des épandages caillouteux composés de chai Iles
anguleuses décalcifiées qui prennent une extension particulièrement grande à
l'Ouest de Saint-Georges-d'Orques. Ce cailloutis, en raison de sa nature siliceuse, a
fixé les oxydes de fer qui lui donnent une coloration rouge.
Par ailleurs, à proximité de la limite méridionale de la feuille, entre les localités de
Cournonterral (sur la feuille Sète) et de Pignan, il existe une nappe d'épandage de
cailloutis calcaire anguleux, formant une terrasse du Coulazou. Le cailloutis calcaire
qui a son origine dans les divers termes de la série jurassique voisine, est enveloppé dans
une matrice argileuse rouge.
L. Limons et loess. Ces formations ne sont développées largement que dans l'angle
sud-est de la feuille, autour de la vallée du Lez, en aval de la cluse de Castelnau. Là,
cette rivière a entaillé, au sein des sables jaunes astiens, une surface villafranchienne
dont les témoins descendent depuis 56 m au bois de Doscare jusqu'à 7 m à Pérols. La
surface moyenne (30 à 40 m) est empâtée, ainsi que les talus de raccordement, par des
limons dont la granulométrie, tout à fait analogue « aux limons actuels du Lez (voir
paragraphe « Alluvions récentes »), est la suivante :
— sables grossiers 9 %,
— sables fins 0,5 %,
— limons grossiers 52,0 %,
— limons fins 23 %,
— argiles 15 %,
T. Tufs. Ces dépôts formant cascade au sortie de la cluse du Lez, descendent
au-dessous des alluvions modernes en aval de Castelnau. Ils paraissent correspondre à
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l'existence de rapides lors du creusement épigénique de la cluse. Les empreintes


végétales permettent de reconnaître : Clematis vitalba, Acer monspessulanum, A.
opulifolium et Var. neapolitanum, Vitis vinifera, Ilex aquifolium, Rubus discolor,
Cotoneaster pyracantha, Hedera hélix. Cornus sanguinea, Viburnum tinus, Rubia père-
grina, Fraxinus excelsior, F. ornus, Phillyrea média, Ph. angustifolia, Laurus nobilis,
Eux us sempervirens, Ficus carica, Ulmus campestris, Quercus sessiliflora, Q. ilex, Salix
cinerea, Alnus glutinosa. Pi nus laricio, Smilax aspera, Typha angustifolia, Sparganium
ramosum, Pteris aquilina, Scolopendrium officinale, Fegatella conica.
Sur ces trente espèces, cinq seulement ont été refoulées (influence anthropique ? )
vers les Cévennes ou leurs premiers contreforts calcaires (A. opulifolium, I. aquifolium,
C. pyracantha, F. ornus et P. laricio). Cette liste dénote un mélange d'espèces
aquatiques et de bord de rivière avec des plantes plus xérophiles. L'espèce L.
canariensis parfois citée de ce gisement ne paraît pas confirmée. Si son existence venait
à être prouvée, ce serait la seule exotique de la liste. De plus A opulifolium, F. ornus,
Ph. média, L nobilis, B. sempervirens, Q. ilex sont déjà connues de notre région dès le
Plaisancien par le gisement de Théziers dans le Gard.
E. Éboulis. Bien que les escarpements calcaires donnent parfois quelques éboulis de
pied de falaise, ceux-ci, trop peu importants en superficie, n'ont pas été cartographiés.
Par contre, les nappes alluviales nourrissent assez souvent sur les pentes qu'elles
dominent, des glacis qui masquent les formations sous-jacentes et le contact de celles-ci
avec la base de la nappe alluviale. Ce sont ces formations de pente composées de galets
siliceux qui ont été cartographiées ici.
Fv. Alluvions villafranchiennes. Dans le quart sud-est de la feuille, reposant sur une
surface inclinée régulièrement depuis Celleneuve jusqu'à Pérols, existe une formation
alluviale disséquée où les éléments d'origine alpine (quartzites, variolites, les premiers
en quantité toujours appréciable) indiquent une première influence rhodanienne.
Les alluvions villafranchiennes reposent indistinctement sur les divers faciès
sommitaux de l'Astien sans les raviner profondément bien qu'elles soient composées
d'éléments (quartzite et autres) atteignant ou dépassant parfois la trentaine de
centimètres (le module étant aux environs de 15 cm).
Cette formation alluviale a subi par la suite une pédogenèse, sinon intense (aucune
trace d'altération ferralitique tropicale) du moins de très longue durée. Ce fait a abouti
à la formation d'un paléosol extrêmement lessivé, bien caractérisé au bois de Doscares
(bordure orientale de la feuille).
Ce paléosol, tout à fait semblable à celui qui affecte la surface de Chambaran dans
le Bas-Dauphiné, est le seul élément dont on dispose pour dater ici cette formation qui,
sur la feuille voisine de Lunel, a fourni une dent 6'Efephas meridionalis au pont du
Vistre et sur celle d'Arles une dent de Mastodon arvernensis à Saint-Gilles.
Fvl. Alluvions villafranchiennes à éléments locaux. La formation alluviale dont il
vient d'être question ci-dessus, se raccorde géométriquement à l'Ouest de la Mosson
aux hauteurs dominant immédiatement à l'Est, Saint-Georges-d'Orques. De là, descend
une formation composée essentiellement d'éléments locaux (chaiIles décalcifiées du
Bajocien et quartz). Cette nouvelle formation descend rapidement (étant exclu le glacis
d'éboulis qui la prolonge) vers la vallée de la Mosson bien au-dessous du niveau des
quartzites de Celleneuve. Ce dénivelé met en évidence le rejeu post-villafranchien de la
faille de la Mosson (voir au paragraphe «Helvétien inférieur» la justification de son
existence)

NÉOGÈNE (fig. 1 )

P1. Pliocène. La feuille Montpellier est primordiale pour l'étude de cette formation,
à cause des séries mammalogiques soit anciennement, soit nouvellement découvertes
en divers gisements de la banlieue montpelliéraine.
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Tout d'abord, la nature de cette formation de remblaiement est mise en évidence


par son épaisseur très variable qui noie une topographie accusée (haut fond jurassique
du Pont Trinquât prolongeant à faible profondeur, 40 à 50 m, le massif de la Gardiole
jusqu'à la vallée du Lez et sondage du Mas Aldebert près de l'aérodrome de
Fréjorgues qui, à 107 m, n'est pas sorti de cette formation).
Ce remblaiement aboutit à une surface plane décelable encore actuellement au
contact de la nappe alluviale villafranchienne, malgré le basculement général
postérieur. La fin de ce remblaiement est marquée par des formations soit lagunaires,
soit même continentales, contenant à Celleneuve, dans un niveau ligniteux, une faune
de Mammifères : Palaeoryx cordieri, Semnopithecus monspessufanus, Chalicomys
sigmodus, Cricetus angustidens, Apodemus cf. dominans, Muscardinus cf. pliocaenh
cus ; des pollens : Abies, Tsuga, Pinus, Cedrus, Cary a, Liquidambar, Microtopis cf.
fallax, Pistacia cf. terebinthus, Phillyrea, Quercus type ilex-coccifera, Cistus, Tilia ;
enfin des Hystrichosphères et des Foraminifères.
A Celleneuve, au sommet de la série, on observe encore actuellement un niveau qui
a livré des Mollusques : Hélix gaspardi, H. quadrifasciata, Ferussacia obovata, Cfausilia
sinistrorsa, Planorbis submarginatus, Cyclostoma sulcatum, Paludina ventricosa. Cette
lentille se lie à la marne argileuse à Potamides basteroti, Ophicardelus brocchii,
Melampus myotis. Le gisement du Palais de Justice qui a livré Semnopithecus
monspessufanus paraît appartenir à ce même niveau sommitai. A signaler que le gîte
de Mandon qui fut classique de ce niveau, appartient en réalité à l'Aquitanien.
Au-dessous et parfois latéralement, se développe la grande masse des sables jaunes
astiens qui a livré la faune des gros Mammifères dite des « Sables de Montpellier ».
C'est surtout au lieu-dit «La Pompignane» où l'on a exploité autrefois des carrières
situées bien au-dessous (20 à 30 m) de la surface sommitale du remblaiement pliocène,
dans le talus de raccordement de la moyenne terrasse du Lez avec la basse terrasse,
qu'a été trouvée la faune suivante : Chalicomys sigmodus, Prolagus corsicanus,
Pliohyrax occidentalis, Hipparion crassum, Rhinocéros megarhinus, Tapirus arvernen-
sis, Sus arvernensis, Palaeoryx cordieri. Antilope sp., Cervus cauvieri, C. australis,
Paracervulus sp., Mastodon arvernensis, Pithecus maritimus, Hyaenarctos insignis,
Ursus arvernensis, Viverra aff. pepraxti, Hyaena sp., Felis christoli, Plesiogulo
monspessulanus, Lutra affinis, Pristiphoca occitana, des Cétacés et un Sirénien
Felsinotherium serresii, une Tortue : Trionyx pliopedemontana, des Sélaciens, des
bancs ô'Ostrea (Gryphaea) virleti (=serresi = cucullata = undata) et Anomies, enfin des
Foraminifères. Ce faciès se poursuit (pendant 40 m au sondage de Sarnelly, le plus
proche de la Pompignane) en se chargeant d'argile vers le bas et passe par intercalations
décimétriques répétées aux argiles bleues plaisanciennes qui ne sont nulle part visibles
en affleurement sur cette feuille.
Dans la région à l'Ouest de Montpellier (jamais à l'Est) on voit se développer aes
lentilles d'un faciès caillouteux à éléments locaux où les calcaires prédominent et les
quartzites sont toujours absents. En particulier, une grande traînée caillouteuse prend
naissance au Mas Gimel et peut être suivie par Celleneuve (où, à nouveau, M.
arvernensis se manifeste par une dent), jusqu'au Mas Sicard où on la perd. Deux
lentilles isolées de ce même faciès s'observent, l'une au Nord de Saint-Jean-de-Védas,
l'autre au Sud-Est. La masse principale de ces cailloutis, à contours toujours bien
délimités, incorporée à la masse sableuse qu'elle ne ravine pas, paraît figurer un cours
pliocène commun du Lez et de la Mosson qui empruntaient l'ensellement de
Font-d'Aurelle pour franchir la barre jurassique du pli de Montpellier, pendant que se
déposaient les sables jaunes.
Des sondages récents ont montré que le Pliocène signalé autrefois en aval de
Courpouiran est en réalité de l'Aquitanien, de même que le Pliocène indiqué aux
environs de Lavérune est du Miocène supérieur.

Surface de contact du Pliocène et du Miocène.


En raison de la nature peu consolidée du Pliocène, le contact avec le Miocène ne
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peut être observé nulle part sur la feuille dans de bonnes conditions. Seuls quelques
sondages permettent de suivre ce contact en profondeur où, malgré l'absence d'un
horizon supérieur repère dans le Miocène (Tortonien) on peut tout de même mettre en
évidence un ravinement de la série miocène par le Pliocène, tant ce ravinement est
parfois profond.
Ce ravinement mettant généralement en contact les argiles grises du Plaisancien avec
les argiles de même couleur des divers niveaux de l'Helvétien et parfois du Burdigalien
supérieur (depuis le sondage 7-145 jusqu'au Mas de Grille près de l'échangeur
Montpellier ouest de l'autoroute), le passage du Pliocène au Miocène serait parfois
difficile à mettre en évidence si on ne faisait appel à la microfaune et aux diagraphies.
Partant de la côte + 75 m NGF environ près du Mas de Jimel où le Pliocène
cailloutaux repose sur l'Aquitanien, ce contact descend à la côte + 20 m sous
l'emplacement de l'ancienne gare de Celleneuve (sondages des Merlets 7-175), remonte
à la côte +32 m (sondage Laget 7-145), de là il faut gagner la colline du MasSicard
(près du Marché-gare) pour retrouver ce contact à peu près au zéro NGF. De là,
toujours vers le Sud-Est au carrefour de Tandon, le sondage 8-122 a montré le repos
direct à — 13 m des argiles bleues du Plaisancien sur le Jurassique du haut fond,
prolongeant l'extrémité nord-orientale de la Gardiole (feuille Sète) jusqu'au Pont
Trinquât. Sur ce haut fond, le contact Pliocène sur le Jurassique se maintient entre
— 22,5 m et — 30 m d'après de nombreux forages.

Si l'on écarte de cet axe de coupe, les données sont beaucoup moins sûres car elles
proviennent de forages anciens difficiles à interpréter. A la gare d'Arène (Montpellier)
le contact Miocène-Pliocène pourrait être placé à la cote — 17 m, à Lattes peut-être à
— 74 m, au Mas Aldebert (près de l'aérodrome de Fréjorgues) au-delà de — 105 m.

MIOCÈNE

Remarque générale préliminaire : le Miocène a été subdivisé en une série d'étages ou


sous-étages. Il ne faut cependant pas attribuer à ces subdivisions des significations
stratigraphiques trop précises ; elles ont été adoptées dans un but de simplification et
généralement sans avoir été caractérisées paléontologiquement de façons rigoureuse.

m3c. Helvétien supérieur. A cause du ravinement décrit ci-dessus, ce ne sont pas les
termes les plus élevés du Miocène qui viennent en contact de la série pliocène. Par suite
de la structure monoclinale du bassin miocène situé à l'Ouest de Montpellier, les
termes les plus récents de la série miocène affleurent à la limite sud de la feuille près de
l'ancien moulin du Trou où des argiles grises à microfaune miocène sont recouvertes
par un banc calcaire bioclastique découpé en plusieurs blocs par de petites failles à
faible rejet.
Le conglomérat sur lequel est bâti, un peu plus au Nord, le moulin de Tourtourel,
paraît appartenir au Pliocène. Par contre, les formations concordantes avec la série
sous-jacente et qui s'étendent depuis les alentours de Lavérune jusqu'aux limites sud de
la feuille, en passant par Valautres, doivent être rattachés au Miocène supérieur. A leur
base, existe une formation détritique contenant des Ostrea crassissima roulées. Mais
superposés à ce niveau on retrouve des bancs incontestablement miocènes. Le sondage
7-149 (Lacombe) foré à l'extrémité orientale de l'agglomération de Lavérune jusqu'au
Burdigalien inférieur, a traversé ces formations entre 0 et 15 mètres.
m3b. Helvétien inférieur. Depuis la station de chemin de fer de Lavérune jusqu'au
Pioch Redon (à la limite sud de la feuille), affleure une bande d'argiles marneuses plus
ou moins visibles en affleurement à cause des cultures qui les couvrent. Ces marnes
contiennent quelques bancs métriques plus calcaires bien visibles au lieu-dit « Font
Saurette» (entre Lavérune et Saussan). Leur épaisseur est d'une soixantaine de mètres
puisqu'elles ont été traversées entre 15 et 73,5 m dans le sondage 7-149. Les bancs un
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peu calcaires, tous épais d'un mètre, ont été rencontrés aux profondeurs de 23,30,30,
48 et 50 mètres.
Deux affleurements complètement isolés existent au Nord du pli de Montpellier à
120 m d'altitude, entre Montarnaud et Vailhauques ; ils sont riches en bancs d'Ostres
crassissima en biocœnose.
m3a. Helvétien basal (ou Burdigalien supérieur). Formant une cuesta plus ou moins
marquée depuis l'extrémité sud de la tranchée de l'Engaran jusqu'au Pioch Redon (où
elle est exploitée de temps immémorial), une barre de calcaire coquillier s'insère dans
la série monoclinale miocène. Cette barre s'amincit aussi bien vers le Nord que vers
l'Est (puisque traversée par le sondage 7-149 entre les profondeurs de 73 à 80 m).
A ce niveau appartiennent également un banc à moules de Turritelles et de
Lamellibranches (de 3 m seulement d'épaisseur) qui affleure dans une petite carrière
immédiatement au Sud de la route de Montpellier à Lavérune à hauteur du sondage
7-145. Ce banc n'a pas été rencontré dans ce sondage à cause du ravinement du
Pliocène (voir paragraphe consacré à ce sujet ci-dessus) mais, immédiatement
au-dessous de la place que ce banc devrait occuper dans ce sondage, les corrélations
diagraphiques deviennent excellentes (voir paragraphe ci-dessous) avec le sondage
7-149 où la série est complète.
On a donc ainsi la confirmation de la tendance à la disparition vers l'Est par
changement de faciès de la série calcaire des carrières du Château Saint-Martin.
D'autre part, étant donné la position (50 m d'altitude environ) et son pendage, il en
découle l'existence d'une faille nord-sud sous les alluvions de la M os son depuis
Juvignac jusqu'au moulin de Tourtourel (prolongement avec inflexion vers le Nord de
la faille qui borde au NW le massif jurassique de la Gardiole sur la feuille voisine de
Sète). Cette faille de la Mosson affaisse le compartiment ouest et explique le tracé de la
rivière sur cette partie du parcours ; son rejet paraît s'annuler vers le Nord entre
Juvignac et Celle neuve. L'âge de cette formation qui aux carrières du Château
Saint-Martin a livré Pecten fuchsi et P. substriatus est à la limite entre l'extrême base
de l'Helvétien et le sommet du Burdigalien.
m2b. Burdigalien supérieur (ou moyen) (Marnes du Château Saint-Martin). Depuis le
lit du Lasseredon près du Château Saint-Martin et jusqu'à la terrasse à éléments
anguleux delà tuilerie de Cournonterral, s'étend une dépression cultivée correspondant
à l'affleurement de marnes argileuses traversées entre 84 et 191 m au sondage 7-149
ainsi qu'entre 33 et 159 m au sondage 7-145. Enfin, entre 0 et 81 m, le sondage
7-146 au Château Saint-Martin même a traversé la majeure partie de cette formation
dont l'épaisseur doit osciller autour de 110 mètres.
La zone comprise entre 84 et 126,5 m au sondage 7-149 reproduit fidèlement la
diagraphie de la zone 33 à 72 m du sondage 7-145, justifiant ainsi l'âge attribué, dans
le paragraphe ci-dessus, à la formation affleurant en rive gauche de la Mosson.
m2a. Burdigalien inférieur (formation de Juvignac). De dessous les marnes du
Château Saint-Martin sur la bordure du bassin miocène près de la limite sud de la
feuille, on voit sortir des bancs plus ou moins calcaires et coquilliers qui contiennent
Chlamys tournali et des bancs d'O. crassissima de petite taille, intermédiaire entre le
type et O. aginensis de l'Aquitanien.
A partir de Pignan, cette formation bien individualisée débute à la base par un
remarquable banc à biocœnose d'O. granensis qui se poursuit jusqu'à Caunelle au Nord
de Juvignac.
A l'Est de la Mosson, le sondage 7-145 a traversé de 139,00 à 165,50 m cette
formation terminée par un banc calcaire entre 157,50 et 163,50 m. Des marnes,
traversées de 165,50 à 172,00 m (profondeur où ce sondage a été arrêté) seraient
aquitaniennes.
Le réservoir aquifère burdigalien a été atteint entre Juvignac et Lavérune par les
sondages 7-26, 7-139 et 7-144, ce qui permet d'assurer la régularité du pendage de ce
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niveau repère sous le bassin. Par contre, le sondage 7-149 ne paraît avoir atteint à
186,50 m qu'un banc précurseur de cette formation.
Quelques affleurements existent dans la partie nord de l'agglomération montpel-
liéraine où il a été exploité anciennement aux carrières de Boutonnet aujourd'hui
disparues. La base de la formation est marquée, comme bien d'autres lieux, par des
galets à enduits glauconieux.
m1. Aquitanien. Dans la coupe du Lasseredon comme à Caunelle, la dalle
burdigalienne surmonte quelques niveaux d'argile sableuse à Anomies, puis des argiles
marneuses bleuâtres à Ostrea aginensis. Ces argiles se développent sur une trentaine de
mètres d'épaisseur jusqu'à un niveau de calcaire lacustre connu en affleurement à
Caunelle seulement. Au-dessous de ce calcaire lacustre, affleurent encore des argiles à
Potamides bidentatus, P. plicatus, P. margaritaceus, Corbula carinata et Cytherea sp.
Sous ce niveau qui est le plus ancien venant en affleurement (par suite d'un profond
relief fossilisé par la transgression aquitanienne), on a observé un niveau mamocalcaire
entre 18,00 et 19,50 m de profondeur dans le sondage 7-174.
Grâce à ce même sondage, on a pu traverser entre 19,50 et 39,50 m de nouvelles
argiles grises puis un banc de lignite épais d'un mètre entre 39,50 m et 40,50 m.
Au-delà, régnent jusqu'à 50 m des argiles bleutées analogues à celles rencontrées dans
le reste de la série. Mais on sait, grâce au sondage 7-141, que cette série de
remblaiement se poursuit sur 220 m d'épaisseur depuis la dalle budigaJienne jusqu'aux
marnes du Lias retrouvées, en ce point, directement sous l'Aquitanien. Cette grande
épaisseur de l'Aquitanien n'existe qu'au SE d'une grande faille passant par Montferrier
(basalte), Fontcaude (source hypothermale) puis entre les sondages 7-9 et 7-114 (qui
montrent un dénivelé de 200 m du substratum mésozoïque) pour s'aligner sur la
bordure jurassique nord faillée du bassin miocène qui vient d'être décrit. En effet, les
sondages situés au NW de cette ligne, atteignent le substratum aux environs de la
cinquantaine de mètres de profondeur, alors qu'au SE de cette même ligne, ce
substratum n'a été rencontré qu'au delà de 250 mètres.
Autrefois, au Château de la Gaillarde, aujourd'hui inclus dans l'agglomération
montpelliéraine, une lentille molassique a fourni : Pyrula lainei, Turri tel la aquitanica,
Natica burdigalensis, Chenopus grateloupi, Conus aquitanicus. Solarium sp., Lutraria
sanna, Tapes vetulus, Artemis basteroti, Cardium leognanense, Arca aquitanica,
Cytherea sp.
Il faut signaler que le site de Mandon (annexe de l'Ecole d'Agriculture) cité comme
gisement à Potamides basteroti du Pliocène, appartient en réalité à l'Aquitanien.
Le calcaire lacustre de Font d'Aurelie (banlieue NW de Montpellier) se situe à la
base de l'Aquitanien, ou au sommet de l'Oligocène, sans qu'il soit possible de faire la
distinction, et ce, d'autant plus que les conditions d'affleurement sont mauvaises.

OLIGOCÈNE
g2-3. Oligocène moyen et supérieur. Cette formation continentale, recouverte en
discordance faible par l'Aquitanien, est conservée dans des dépressions ; celles-ci
correspondant généralement à des demi-grabens, qui s'individualisent à cette époque le
long des failles qui sillonnent la moitié nord de la feuille.
Dans cette formation, on rencontre trois faciès principaux :
a) des brèches ; b) des calcaires lacustres ; c) des marnes de couleurs jaune clair à
brique.
Ces brèches sont particulièrement développées au voisinage des failles (exemple : la
brèche des Matelles) où elles sont constituées par des blocs calcaires de tailles variables,
peu ou pas roulés, provenant du démantèlement des reliefs lié au fonctionnement de
ces failles. Quand on s'éloigne des reliefs, les brèches passent latéralement à des marnes
et à des calcaires ; les variations de faciès sont généralement très rapides.
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Ces niveaux marno-calcaires sont souvent très fossilifères (Pulmonés, Charophytes,


Rongeurs) ce qui a permis d'attribuer divers gisements à des niveaux précis de
l'Oligocène moyen et supérieur. Ainsi à Saint-Vincent-de-Barbeyrargues on trouve une
association de Pulmonés (Hydrobia elongata, Pseudamnicola brongniarti, Galba
subpalustris minor, Planorbarius cornu, P. crassus, Abida subvariabilis, Pupilla parvula,
Vallsnia cf. sandbergeri, Cecilioides aurillacensis, Testacella sandbergeri, Disais sp.,
« Hélix » cf. eumicron), de Charophytes (Rhabdochara major, Chara microcera) de
Rongeurs (Theridomys lembronicus, T. blainvillei, Archaeomys gervaisi) qui indiquent
le sommet de l'Oligocène moyen.
g1. Oligocène inférieur. Série continentale, atteignant environ 300 m d'épaisseur,
formée par une alternance d'argiles, de grès et de conglomérats. Les galets des
conglomérats, dont la taille peut atteindre 50 cm, sont toujours bien roulés et de
nature très variée (provenant du Paléozoïque, du Mésozoïque et de l'Eocène).
Grâce à l'analyse des galets, on peut prouver que les épandages f luviatiles qui sont à
leur origine provenaient, au moins en partie, de régions plus méridionales où devaient
alors se trouver, comme plus à l'Ouest, les reliefs de la chaîne des Pyrénées. Cet
Oligocène succède donc à la surrection des Pyrénées, il recouvre au NW de Grabels,
en discordance, la partie frontale des structures tangentielles du pli de Montpellier.
Sur la feuille, cette formation n'a fourni que des restes indéterminables de
Vertébrés et de plantes et n'a donc pu être caractérisée paléontologiquement.
Son âge oligocène inférieur est cependant bien acquis car :
1°) cette formation passe vers le NE (feuille Sommières) à la formation des Grès de
Celas, datée par des Vertébrés.
2°) elle est antérieure au Stampien fossilifère qui la recouvre en discordance et
postérieure aux Vertébrés ludiens de Saint-Gély-du-Fesc.

EOCÈNE

e6. Eocène supérieur. Nous avons groupé sous ce vocable une série à faciès variés,
comprise entre la masse des calcaires lacustres de l'Eocène moyen et les conglomérats
de l'Oligocène inférieur. Les faciès permettent de distinguer deux domaines. Au Nord
du «pli de Montpellier», la série est peu épaisse et arrive même au Nord à disparaître
totalement ; on y rencontre des marnes à intercalation de calcaires lacustres crayeux
(c), et un niveau très caractéristique de gros pisolithes (p), dont la taille va jusqu'à plus
de 20 cm ; au NE ce niveau est parfois légèrement glauconieux et contient des Milioles.
Dans le « pli de Montpellier », ou à son front, la série précédente passe à des brèches,
à éléments très anguleux, dont la taille peut dépasser 50 centimètres. Dans la région de
Clapiers, on peut observer le passage du domaine nord au domaine sud et constater que
les brèches reposent en discordance sur l'Eocène sous-jacent.
Dans le « pli de Montpellier » cette discordance est de règle : les brèches reposent
jusque sur le Jurassique moyen ; en outre, elles participent à la tectonique tangentielle.
Par suite de la localisation des brèches au front du « pli de Montpellier » et de leur âge,
qui est aussi celui de la formation des chevauchements du « pli de Montpellier », on
peut considérer qu'on est en présence de brèches syntectoniques. Il s'agissait
vraisemblablement de brèches d'écroulement de falaises, par climat aride.
Il faut souligner que l'âge éocène supérieur de la formation a été adopté dans un but
de simplification et qu'il n'est pas prouvé paléontologiquement ; en toute rigueur, il
faudrait parler de formation supra-lutétienne et anté-conglomérats oligocènes.
Dans la partie nord, où la série est très réduite, on a trouvé au siècle dernier, des
Vertébrés ; ceux-ci restent cependant peu utilisables car leur localisation précise reste
inconnue. Il s'agit du Lophiodon tapiroides dit des Mate Iles, qui pourrait provenir du
niveau à pisolithes ; celui-ci serait alors daté de l'Eocène moyen - base de l'Eocène
supérieur. Il s'agit aussi de Vertébrés ludiens (Plagiolophus minor, Anoplotherium)
- 9 -

décrits par Gervais et provenant des « lignites de Saint-Gély » ; on peut penser, que ces
lignites sont ceux que l'on rencontre immédiatement sous les conglomérats oligocènes
au Sud de cette localité ; dans ce cas le sommet de ce que nous avons cartographie
Eocène supérieur appartiendrait en fait déjà à l'Oligocène inférieur.
e3-5. Eocène moyen. Ensemble englobant les classiques calcaires lacustres, dits
« lutériens », à Planorbes et les niveaux à dominante marneuse qui y sont intercalés, ou
qui se trouvent à leur base.
Cette série est caractérisée par :
1°) des changements notables d'épaisseur du Nord au Sud et d'Est en Ouest (moins de
100 m au NE, plus de 300 m à l'Ouest).
2°) de nombreuses variations de faciès qui rendent difficiles les raccords entre les
différentes coupes et qui font qu'il est pratiquement impossible d'individualiser et de
suivre des niveaux repères.
Nous nous sommes contentés de cartographier les principales limites de faciès.
Les calcaires lacustres qui devraient plutôt être qualifiés de palustres sont souvent
durs et massifs, formant des falaises qui dominent les niveaux marneux. On peut
généralement individualiser plusieurs barres calcaires ; la barre supérieure, peu épaisse à
l'Est (50 m), est très développée à l'Ouest (plus de 200 m) ; les calcaires deviennent
parfois tendres et crayeux ; à l'Ouest (Nord de Saint-Paul-et-Valmalle) ils contiennent
des lits de silex. On a tous les intermédiaires entre des calcaires à grain fin,
sublithographiques et des calcaires à débris roulés et encroûtés. Ces fossiles sont
fréquents ; il s'agit surtout de « Planorbis » (P. pseudo-ammonius), de Lymnaea (L.
michelini), de Charophytes et rarement des Vertébrés. Le gisement d'Aumelas a fourni
une riche faune de l'Eocène moyen dont : Lophiodon leptorhynchum, Lophiotherium,
Propalaeotherium, Hyrachius, Cebochoerus, Anchomomys (fin du Lutétien), Micropa-
ramys, ainsi que des restes de Poissons et de Reptiles.
Les niveaux marneux ou mamo-calcaires, contiennent souvent, à côté de débris de
Gastéropodes, des écailles et des dents de Poissons, des restes de Reptile^, des dents
de Rongeurs, des fragments d'œufs d'Oiseaux et très souvent des Charophytes parmi
lesquelles et de bas en haut de la série : Tectochara thaleri, Stephanochara, Maedle-
riella embergeri, M. mangenoti.
L'ensemble marneux inférieur est très variable ; il se biseaute progressivement vers
le NE, et vers le Sud, sur le «pli de Montpellier» où il arrive à disparaître totalement et
se trouve remplacé par des brèches ; entre les deux bordures, son épaisseur dépasse
200 mètres. Les séries réduites contiennent des lignites, à Coulondres (NE de
Saint-Gély), ayant fourni Microparamys et Palaeochiropteryx, et à la Paillade (banlieue
NW de Montpellier) où l'on a récolté une très riche faune du Cuisien avec : Lophiodon,
Tapirotherium, Propalaeotherium, Propachynolophus, Hyrachyus minimus, Protodi-
chobune aff. oweni, Protoadapis aff. klatti, Eogliravus et Palaechiropteryx. On y
rencontre également à Coulondres, au Sud de Teyran et vers Aumelas, des travertins à
plantes (Marchantia sezannensis et Flabellaria gelyensis).
La série marneuse inférieure contient partout des niveaux sableux (qui ont fourni
des Vertébrés probablement cuisiens au Mas de Piquet), des niveaux pisolithiques
enrobant souvent des débris de plantes, et des conglomérats à galets calcaires bien
roulés ; on y rencontre aussi des intercalations calcaires ; l'une d'elles contient à
Valmaillarges et au Nord de Montarnaud, Bulimus hopei.
Soulignons pour terminer que, malgré l'existence à l'extrême base de la série e3-5
d'un gisement de Vertébrés attribués au Cuisien, c'est-à-dire à ce qu'il est convenu
d'appeler Eocène inférieur, nous avons conservé ici le terme d'Eocène moyen. Nous
l'avons fait pour montrer que ce Cuisien n'existe que localement et ne correspond qu'à
une petite partie de la série, qui en est cartographiquement inséparable, et qu'en fait, il
existe une lacune de la majeure partie de l'Eocène inférieur.
e1. Vitrollien. Cette formation de teinte générale rouge, très apparente dans le
- 10 -

paysage, offre des faciès différents suivant qu'on se trouve dans le pli de Montpellier
ou plus au Nord.
Dans la partie nord, la série peu épaisse (souvent moins de 50 m) est constituée
d'argiles rutilantes et de calcaires lacustres blanc rosé, à petits grains de quartz rose ;
les seuls fossiles sont des restes de Microcodium.
Au front du pli de Montpellier, ou bien sur celui-ci (Bel Air), la série devient
beaucoup plus épaisse en même temps qu'y apparaissent des faciès bréchiques tout à
fait remarquables. Ces brèches vitrolliennes, riches en Microcodium, sont formées
d'éléments calcaires peu roulés, d'origine locale, où l'on rencontre tous les terrains
allant du Lias supérieur au Rognacien. On peut ainsi prouver que la structure
anticlinale du pli de Montpellier existait déjà, ce qui est confirmé par la très nette
discordance de ces brèches sur du Jurassique plissé.
On peut plus précisément considérer que ces brèches sont syntectoniques comme
celles de l'Eocène supérieur. Elles sont en effet bien localisées au front du pli de
Montpellier tout en étant discordantes sur des plis.
Par comparaison avec la Provence, on peut considérer que ce Vitrollien correspond
à du Paléocène.

CRÉTACÉ

C8. Rognacien. Cette formation continentale peu épaisse est caractérisée par deux
faciès : 1°) des calcaires lacustres noduleux roses à Gastéropodes (Bauxia disjuncta,
Cyclophorus heliciformis, Physa galloprovincialis, Lychnus ellipticus) avec l'alternance
d'argiles brun rouge ; 2°) des grès à patine brune, à dragées de quartz, associés à des
grès calcaires à pisolitrtes et des débris de plantes et des argiles ; les grès ont fourni un
assez grand nombre d'os et d'oeufs de Dinosaures.
Le passage du Rognacien au Vitrollien est difficile à situer.
B. Bauxite. Dans l'avant-pays du pli de Montpellier et parfois à son front (région de
Saint-Paul-et:Valmalle), le Rognacien recouvre d'importantes poches de bauxite
installées sur les calcaires kimméridgiens-portlandiens. Il s'agit de bauxites détritiques
allochtones remplissant des dépressions karstiques. La bauxite est généralement à
boehmite, fine, compacte, aphanitique, localement déferrifiée ou pisolithique.
A ces bauxites sont souvent associés des niveaux ferrugineux et des argiles rouges.
La base des séries continentales fossilise toujours un karst qui pénètre parfois
profondément dans le substratum calcaire ; ce karst est le témoin de la longue
émersion qui a affecté toute la région, probablement à partir de l'Aptien.
On peut noter que la surface anté-bauxitique repose sur des niveaux différents,
allant du Valanginien au Kimméridgien ; on met ainsi en évidence une légère
discordance due à des mouvements d'âge crétacé.
n2. Valanginien. Il se présente sous deux faciès : marneux ou calcaires. Le faciès
calcaire devient prédominant au sommet de cette formation, où sous le nom de
calcaire miroitant (calcarénite à débris d'Échinodermes et Trocholines) il peut
constituer des bancs résistants. A la base de cette barre, on observe des passages
latéraux au faciès marneux et marno-calcaire qui forme la partie inférieure de la
formation : ce sont des alternances de marnes gris-jaunâtre et de marno-calcaires à
Brachiopodes (Terebratula valdensis, Rhynchonella peregrina) et rares Ammonites
(dont Neocomites neocomiensis).
n1. Berriasien. Bien que le passage au Valanginien soit assez progressif, les
marno-calcaires du Berriasien sont plus franchement gris et les niveaux marneux y sont
rares. Les marno-calcaires et calcaires marneux sont des micrites à flammes sombres,
avec des empreintes d'Ammonites abondantes (Lissoceras grasi, Berriasella boissieri, B.
occitana). Au bois de la Valette on peut observer dans la série de passage du
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Valanginien au Berriasien des calcaires à Serpules.

JURASSIQUE

J9-8 Portlandien et Kimméridgien. Ces deux étages sont représentés dans la moitié
ouest de la feuille par 200 à 300 m de calcaire en gros bancs métriques. La patine est
blanche, la pâte sublithographique claire (grise ou beige) jusqu'à devenir blanche vers
le haut où le faciès « tithonique » est atteint à la chapelle du Cardonnet, au Pioch des
Montres et dans la partie aval de la Grande Combe dans le causse d'Aumelas. Ilots
dolomitiques dans le haut de la série. Ce faciès tithonique se retrouve au NE de la
feuille. Par contre, à Mûries, dans l'angle nord-ouest, on a trouvé : Perisphinctes
richteri, P. contiguus, Lissoceras eiimatum, Heterodiceras luci, Diceras beyrichi var.,
Cardium corallinum, Nerinea sp., Terebratula moravica, Cidaris glandifera. La zone à
Neumayria trachynota du Kimméridgien inférieur n'a pu être caractérisé. Surfaces
lapiazées.
J7. Séquanien (*) Il se distingue du Kimméridgien par un passage assez rapide
(quelques mètres) à un ensemble de petits bancs bien réglés de 0,05 à 0,20 m
d'épaisseur, à pâte sublithographique de teinte claire (soit gris, soit beige). Patine
claire. La base de l'étage se charge en marnes sèches, jaunâtres et feuilletées.
Le Séquanien donne des zones déprimées et non lapiazées qui en font un bon repère
entre les étages qui l'encadrent. On a signalé Perisphinctes polyplocus. L'épaisseur est
de l'ordre de 180 mètres.
J6. Rauracien (*) Cette formation forme une barre (de 100 à 150 m) en gros bancs
calcaires de 0,20 à 0,80 m, à patine claire, gris à la cassure, et à pâte sublithogra-
phique. Vers le haut, la stratification peut disparaître surtout avec l'aide de la
lapiézation toujours présente. Ilots de dolomitisation (sous la Tour d'Arthus et dans les
garrigues de Tamareau de Saint-Paul-et-Valmalle).

J4-5 Argovien-Oxfordien. Ensemble marneux d'une centaine de mètres formant une


dépression assez souvent cultivée ou qui le fut. Dans cet ensemble, l'Argovien a été
caractérisé par Phylloceras tortisulcatum, Lissoceras erato, Aspidoceras perarmatum,
A. arolicum, Peltoceras transversalumf P. plicatilis, P. martelli, Belemnites hastatus,
Ochetoceras canaliculatum marque le haut, Cardioceras vertébrale le bas. L'Oxfordien
d'épaisseur réduite au Sud, disparaît vers le Nord. Dans l'ensemble nord-ouest (causse
de Viols-le-Fort), l'Argovien se réduit à son tour jusqu'à disparaître, ce qui se traduit
par de multiples lacunes sur bancs corrodés, des enduits de glauconie et un mélange de
fossiles de diverses zones.
J3b. Callovien supérieur. Dans le causse d'Aumelas, nouvel ensemble d'une centaine
de mètres de gros bancs calcaires (0,40), lapiazés, à patine claire, gris sombre à la
cassure et à pâte fine ou granuleuse. Le sommet est masqué par un niveau à grosses
chai Iles rondes (2 à 5 m). Ailleurs, marno-calcaire lité à Reineckeia anceps, avec quartz
bipyramidés dans la partie haute ; au-dessous, faciès granuleux à Foramifères et
spicules d'Epongés.
J3a. Callovien inférieur. Au Sud-Ouest de la feuille (causse d'Aumelas), ensemble de
marnes à l'Est de la grande faille nord-sud Saint-Paul-Fertalières (Devois de la Planète
au Nord du Mas de Védas) avec un banc de calcaire à chai Iles intercalé ; à la base,

(*) Depuis le colloque de Luxembourg (1962) sur le Jurassique, le Séquanien a perdu valeur
d'étage et est interprété comme un faciès du Kimméridgien. De même, il a été admis que le
Rauracien et l'Argovien étaient des faciès particuliers de l'Oxfordien. Kimméridgien et
Oxfordien sont donc employés par les auteurs de cette notice, avec un sens très restreint.
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formation dolomitique qui se développe à l'Ouest du Coulazou pour donner l'ensemble


calcaréo-dolomitique de la « Plaine », au Sud de la Clapisse, dont la structure de détail
est mise en évidence par cette alternance lithologique.
Plus au Sud, dans la Plaine Roubière, la masse dolomitique a nettement les caractè-
res d'une dolomie primaire, caractère plus accentué, encore plus au Sud, au lieu-dit « La
Baumette » (à l'Ouest de Fertalières) où l'on voit nettement les bancs dolomitiques
interstratifiés dans la série calcaréo-marneuse.
Les niveaux marneux auraient fourni Macrocephalites canizzaroi et Hecticoceras
lunula au-dessus et Macr. macrocephalus au-dessous (il est à signaler que le point
fossilifère indiqué au Sud de la Tour sur la première édition est en pleine zone
dolomitique). L'étage mesurerait 150 à 200 m dans ce secteur du causse d'Aumelas.
Vers le Nord (causse de Viols-le-Fort), le faciès dolomitique envahit tout l'étage
(JD) et vient au contact à son sommet avec le Callovien supérieur. Vers la base, une
partie de la masse dolomitique peut correspondre au Bathonien et l'englober
totalement ainsi que le Bajocien, en totalité ou en partie au moins vers le Nord.
J2. Bathonien. Dans le causse d'Aumelas (angle,sud-ouest de la feuille) sous les
dolomies (voir ci-dessus) sortent des calcaires en petits bancs à interlits marneux, à
patine claire et à cassure gris terne, finement grenue, souvent miroitante. Ces calcaires
sont souvent exempts de chailles mais admettent également ailleurs de petites chai Iles
«en mouches». On peut signaler : Lytoceras tripartitum, Oppelia fusca, Morphoceras
polymorphum, Parkinsonia neuffensis. La limite inférieure a été fixée, en l'absence de
niveau repère, à l'apparition des grosses chailles abondantes.
Ainsi délimité, l'étage mesurerait la centaine de mètres (La Clapisse). Parfois des
Cancellophycus apparaissent très haut dans la série.
J1. Bajocien. Comme il vient d'être indiqué, ci-dessus, le. Bajocien débute par des
calcaires identiques à ceux du Bathonien, mais chargés de nombreuses et grosses
chailles. Les Cancellophycus apparaissent ou deviennent plus nombreux surtout vers le
bas qui se charge en interbancs marneux pour passer en continuité insensible à
l'Aalénien supérieur. En l'absence de fossiles, la limite avec cet étage a été faible en
fonction de la prédominance des marnes sur les calcaires. L'épaisseur du Bajocien est
d'environ 200 mètres.
l6b. Aalénien supérieur. Ne s'observe dans de bonnes conditions qu'au cœur de
l'anticlinal de Murviel. A Valmalle et dans le flanc nord du pli de Montpellier, il
souligne les chevauchements vers le Nord. Composé d'une alternance de bancs de
calcaire siliceux et de marnes, il passe insensiblement vers le haut (comme indiqué
ci-dessus) au Bajocien dont sa distinction est arbitraire, en l'absence de faune et vers le
bas aux marnes de l'Aalénien inférieur, lorsque cessent d'exister les bancs calcaires
(distinction non moins arbitraire). Son épaisseur atteint certainement la centaine de
mètres, mais dans les sondages, des répétitions tectoniques, difficilement discernables
dans ces ouvrages, ont pu lui faire attribuer des épaisseurs bien supérieures.
l6a. Aalénien inférieur. Marnes noires feuilletées, individualisées dans le cœur de
l'anticlinal de Murviel avec Lioceras opalin um, Trochus subduplicatus, Nucula eudorae,
Leda aff. mucronata, Thecocyathus mactra. Une cinquantaine de mètres serait visible
en affleurement ; le sondage de Murviel permet de doubler cette épaisseur avant
d'atteindre le toit du Toarcien qui n'est connu nulle part en affleurement sur la feuille.

ROCHES VOLCANIQUES

β. Basaltes. Dans la région de Prades-Montferrier-Grabels, des basaltes se sont


mis en place à une époque récente, sans doute au Quaternaire ancien. Ce sont parfois
des filons (Moulin Neuf, près de Prades, tranchée de Valmaillargues) mais plus souvent
- 13 -

des brèches basaltiques ramenant à la surface des roches très variées, provenant entre
autre du socle cristallin (gneiss à grenat à Grabels). A Montferrier, on est en présence
d'un appareil volcanique peu évolué (cheminée au Nord de l'Église) accompagné de
brèches basaltiques vers le Nord.
L'association de ces venues basaltiques avec des failles antérieures est souvent nette.

SÉRIE STRATIGRAPHIQUE CONNUE D'APRÈS LES SONDAGES PROFONDS

1°/ - Pour la bordure orientale, on est prié de se référer (jusque et y compris


l'Ordovicien) à la coupe du sondage de Castries 1 donnée dans la notice de la feuille
voisine « Lunel ».
2°/ - Angle sud-ouest, sondage 6-7, Murviel 1 (C.E.P.).
0 à 50 m Aalénien inférieur. Calcaire argileux et marne gris foncé fortement
gréseux et micacés.
50 à 327 m Toarcien supérieur et moyen. Marnes feuilletées plus ou moins
argileuses, grises à gris foncé, finement micacées et pyriteuses.
Lenticulina subalata, L. sp., Ogmoconcha sp.
327 à 367 m Toarcien inférieur. Schistes carton.
367 à 422 m Domérien (probablement tronqué par faille, puisque de 422 à
438 m, on a à nouveau les schistes carton). Marnes schisteuses, plus
ou moins argileuses grises à gris foncé, finement micacées et
pyriteuses.
422 à 773 m Domérien. Même faciès que ci-dessus.
773 à 1050 m Pliensbachien. Marno-calcaire gris foncé, légèrement gréseux. Micro-
faciès : calcaire grumeleux, silteux, chargé de matière organique.
Filonnets de calcite. Quelques Echinodermes, spicules et Ostracodes.
1050 à 1165 m Sinémurien supérieur. Calcaire gris, légèrement gréseux avec quel-
ques passées dolomitiques. Microfaciès : calcaire grumeleux, silteux
et pyriteux, avec plus ou moins nombreux débris d'Echinodermes.
Nombreux spicules. Petits Foraminifères (Valvulinidés).
1165 à 1210 m Sinémurien moyen. Dolomie siliceuse grise avec passées de calcaire
oolithique plus ou moins siliceux et dolomitique.
1210 à 1260 m Sinémurien inférieur. Dolomie siliceuse grise avec passées de calcaire
oolithique.
1260 à 1403 m Hettangien. Dolomie gris clair à beige, très fracturée avec, de 1312 à
1326 m, un calcaire oolithique gris légèrement dolomitique et
siliceux.
1403 m Plan de chevauchement majeur du pli de Montpellier.
1403 à 1443,3 m (Cote de fin de sondage) Rognacien-Vitrollien.
1403 à 1435 m Argile rouge brique avec petits nodules ferrugineux. Passées gréseuses
de 1418 à 1424 m.
1435 à 1443,3 m Calcaire lacustre beige dont le microfàciès est celui d'un calcaire
grumeleux, avec plages de calcite et joints stylolithiques. Algues à
structure concentrique. Ostracodes. Characées.
3°/ - Angle nord-ouest, sondage 1-1, Viols-le-Fort 101 (R.A.P.).
0 à 36 m Argovien. Calcaire gris-brun, argileux à cryptocristallin, parfois
légèrement glauconieux avec quelques intercalations marnes gris
foncé, feuilletées.
36 à 63 m Callovien. Calcaire beige, cristallin, dolomitique à rares entroques.
FIG.1- COUPE SCHÉMATIQUE DES ENVIRONS DE MONTPELLIER ET PRÉSENTATION DE LA SÉRIE STRATIGRAPHIQUE CÉNOZOïQUE

N s
Bassin de Garrigues Bassin mio-pliocène
SI Martin-de-Londres Pic SI Loup calcaires Fossés oligol:ènes "Pli" de Montpellier de Montpellier

10 km environ
-----------' T . '. '.~.~. : :.~; .... '.~'.: Fv

4 <l
Brèches "slampiennes"

T e3'
Cf, , ,
. " 40
l " ,~.
..
....
Brèches "bartoniennes"

GOo~:,~~:=~~~~-._~~~~l~'.::
n

~~T'?Ih ~T
\~r

Fv Villafranchien e 3-5 Eocène moyen


p Pliocène el Vitrollien
Helvétien cB Rognacien
m Miocène Burdigalien n2 Valanginien
Aquitanien n' Berriasien
g2-3 Oligocène moyen et supérieur Js Jurassique supérieur
g' Oligocène inférieur T Vertebrés. Pulmonés. Charophytes
e6 Eocène supérieur
- 16 -

63 à 600 m Bathonien.
63 à 499 m Dolomie beige brunâtre, souvent grossièrement grenue et
pulvérulente, et dolomie beige clair parfois calcaire, fine-
ment grenue ou cristalline, compacte, rares entroques.
Entre 424 et 440 m et entre 451 et 476 m, présence
d'argile rougeâtre associée à la calcite et à de la dolomie
(karst colmaté ? ).
499 à 552 m Dolomie lie-de-vin puis beige à beige brunâtre finement
grenue, siliceuse, compacte, à rares petits silex.
552 à 570 m Dolomie beige ou beige brunâtre assez grossièrement
grenue, parfois friable, très rarement et légèrement
siliceuse.
570 à 585 m Dolomie beige, siliceuse à nombreux silex.
585 à 600 m Dolomie beige, cristalline, compacte.
600 à 784 m Bajocien (d'après diagraphies).
600 à 784 m Calcaire gris-brun, riche en entroques, localement ooli-
thique, passant parfois à un calcaire gris argileux à rares
entroques.
613 à 626 m Dolomie beige à silex.
626 à 648 m Calcaire siliceux parfois argileux, parfois riche en entro-
ques, à silex abondants.
648 à 666 m Calcaire beige siliceux à entroques.
666 à 686 m Calcaire dolomitique à entroques, à rares silex.
686 à 695 m Coupe inconnue (forage en perte de circulation).
695 à 702 m Dolomie beige à gris clair à entroques.
702 à 707 m Coupe inconnue (forage en perte de circulation).
707 à 708 m Dolomie beige, grossièrement grenue, pulvérulente.
708 à 750 m Coupe inconnue (forage en perte de circulation).
750 à 750,8 m Carotte. Calcaire gris foncé cristallin ou grumeleux à
graveleux, riche en entroques.
750,8 à 798,4 m Coupe inconnue (forage en perte de circulation).
784 à 1048 m Aalénien (d'après diagraphies). Coupe inconnue (forage en perte de
circulation) en dehors des diagraphies et des carottes prélevées.
798,4 à 799,4 m Marne gris foncé à noire, sableuse et calcaire finement
sableux, irrégulièrement argileux.
857 à 858,4 m Marne gris foncé ou noire, fortement sableuse et grès fin
fortement calcaire pouvant passer à un calcaire sableux.
937,7 à 944,2 m Calcaire gris foncé, cristallin, fortement sableux, parfois
microcrinoïdique plus ou moins argileux et marnes
noires, fortement sableuses.
1000 à 1001,5 m Marne gris foncé à noire, et calcaire argileux, irré-
gulièrement grumeleux.
1022,5 à 1023,7 m Calcaire gris foncé, argileux, parfois légèrement sableux
et marne gris foncé à noire, faiblement sableuse.
1048 à 2049,50 m Toarcien, Aalénien. Coupe inconnue jusqu'à 1180m (forage en
perte de circulation), en dehors des diagraphies et des carottes
prélevées.
1098,7 à 1100,7 m Calcaire noir argileux parfois sableux ou grumeleux, et
argile calcaire noire schisteuse.
1154 à 1157,5 m Marne noire plus ou moins sableuse à intercalations de
calcaire argileux finement sableux.
1181,2 à 1237 m Marne gris foncé à noire, plus ou moins sableuse, parfois
schisteuse à intercalations de calcaire gris foncé, forte-
ment argileux.
- 17 -

1237 à 1257 m Argile noire finement sableuse plus ou moins calcaire


avec quelques intercalations de marne noire, très fine-
ment sableuse.
1257 à 1521 m Argile noire parfois calcaire, schisteuse, souvent riche en
pyrite.
1521 à 1560 m Marnes noires à intercalations de calcaire microcristallin
noir.
1560 à 1993 m Argiles noires, schisteuses, pyriteuses, parfois calcaires
avec, entre 1770 et 1820 m, quelques intercalations
marneuses.
1993 à 2049,5 m Marnes noires, finement grenues, légèrement micacées.
2049,5 à 2382,5 m Pliensbachien-Sinémurien.
2049,5 à 2188 m Calcaire gris foncé, microcristallin, souvent argileux,
parfois finement crinoïdique ou grumeleux.
2188 à 2200 m Calcaire gris foncé à noir souvent argileux, oolithique et
graveleux, parfois riche en entroques, parfois siliceux.
2200 à 2251 m Calcaire gris foncé à noir, cristallin, argileux, localement
siliceux, parfois oolithique ou graveleux.
2251 à 2330 m Calcaire gris foncé, argileux souvent siliceux, localement
oolithique, graveleux ou encrinique.
2330 à 2382,5 m Calcaire gris foncé, oolithique, plus rarement graveleux,
parfois cristallin, localement dolomitique.
Telle est la coupe donnée par le «log final», établi par la R.A.P. qui signale, par
ailleurs, dans son « Rapport de fin de sondage» que «la section de terrain 829 - 852 se
retrouve très bien de 853 à 883 m. Aucun autre redoublement n'a pu être mis en
évidence par les diagraphies » : point important à souligner eu égard à la surépaisseur
du Lias marneux rencontré dans ce forage.

TECTONIQUE

La tectonique de la feuille Montpellier est particulièrement intéressante, pour les


raisons suivantes :
1°) on y observe un tronçon de la partie externe de la chaîne des Pyrénées,
caractérisé par une structure tangentielle importante chevauchant un avant-pays peu
plissé.
2°) on y rencontre une partie du réseau de fossés d'effondrement, qui ont affecté, à
l'Oligocène, une grande partie du Languedoc.
On a ainsi des exemples particulièrement clairs de structures de compression et de
distension. On peut en outre y reconstituer quelques-uns des mouvements de type
épîrogéniques qui ont affecté la région au cours du Mésozoïque et du Cénozoïque.

I - LES SUBDIVISIONS STRUCTURALES DE LA FEUILLE (fig. 2)

1°) Le « Pli de Montpellier ». On qualifie ainsi la structure chevauchante qui est


constituée du Jurassique plissé affleurant largement à l'Ouest de Montpellier.
L'allure chevauchante est très claire au niveau de Grabels, où du Jurassique repose
anormalement sur le Vitrollien. Grâce au sondage de Murviel, qui a rencontré du
Rognacien-Vitrollien sous le Lias, on sait que la flèche du chevauchement atteint un
minimum de 6 kilomètres.
Les plis de la série chevauchante semblent d'autant plus intenses que l'on se trouve
FIG.2 - SCHÉMA MONTRANT LES GRANDES SUBDIVISIONS
TECTONIQUES DE LA FEUILLE MONTPELLIER
ET DES TERRITOIRES VOISINS
(Sud de la feuille Saint-Martin-de-Londres et Nord de la feuille Sète)

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BASSIN DE
ST MARTIN-DE-LONDRES
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1::..:.:...1 Zone plissée c=::J Zone tabulaire

Faille inverse Faille normale o Sondage profond


- 19 -

plus près du front du chevauchement.


Le pendage du chevauchement frontal varie depuis l'horizontale (Grabels) jusqu'à
des valeurs très fortes (Saint-Paul-et-Valmalle).
2°) L'écaillé vitrollienne. Elle correspond à une lame de Vitrollien bréchique
tectoniquement coincée en avant du Jurassique chevauchant.
Au NW de Grabels, le front de l'écajlle vitrollienne est recouvert par de l'Oligocène
inférieur discordant, attestant l'âge éocène supérieur des chevauchements.
3°) L'avant pays autochtone du « pli de Montpellier ». On peut clairement séparer
les structures anté-oligocènes et post-oligocènes.
a) Structures anté-oligocènes. On distingue successivement :
1/ des plis et localement des écailles situées immédiatement en avant du « pli de
Montpellier » et vraisemblablement liés à sa mise en place (région au Nord de
Saint-Paul-et-Valmalle, à l'Ouest, et de Clapiers, Teyran, à l'Est).
2/ une vaste zone tabulaire, essentiellement formée de calcaires jurassiques
massifs et de marno-calcaires néocomiens. Ici la compression ne s'est guère
manifestée que par des décrochements de toutes tailles, et des microstructures.
3/ la structure anticlinale de Viols-le-Fort qui est associée, à l'Ouest, à un grand
décrochement, tout en étant sillonnée par de nombreux décrochements de moindre
importance ; elle se prolonge à l'Est par la structure anticlinale du Pic Saint-Loup
(feuille Saint-Martin-de-Londres).
b) Structures post-oligocènes. Elles correspondent à un réseau NNE-SSW de failles
normales qui provoque la formation de fossés d'effondrement remplis de sédiments
oligocènes. Ceux-ci sont généralement dissymétriques et accompagnés- de grands
crachons de failles qui sont responsables de la formation de structures synclinal es
parallèles au fossé. Les failles normales oligocènes se superposent généralement à des
décrochements pyrénéens.
4°) Le bassin mio-pliocène de Montpellier. Il recouvré en discordance toutes les
structures précédentes ; sa structure est très simple : l'ensemble plonge légèrement vers
le SE pour s'enfoncer, au Sud, sous la Méditerranée.
5°) Le bassin miocène de Gigean. Correspond à une dépression d'orientation NE-SW,
due à une tectonique post-miocène se manifestant par des failles normales sur la feuille
Sète et située entre le « pli de Montpellier » au Nord, et le massif de la Gardiole au Sud.
6°) Le massif de la Gardiole. Seul apparaît l'extrême Nord de ce massif qui affleure
largement sur la feuille Sète. Il s'agit d'un massif jurassique très faille mais
pratiquement dénué de plis. Grâce au sondage Gardiole, on sait qu'il correspond
vraisemblablement à une série secondaire décollée au niveau du Trias.

II - COMMENTAIRE DE LA COUPE GÉNÉRALE

Une coupe interprétative (située au bas de la carte) donne l'allure profonde


probable des différentes unités structurales.
On y distingue nettement deux domaines.
a - Au Sud, on est en présence d'une série décollée au niveau du Trias, probablement
déplacée d'une dizaine de kilomètres vers le Nord et largement chevauchante sur son
avant-pays.
Dans ce panneau chevauchant nous avons figuré successivement :
— des failles normales antérieures au décollement et s'arrêtant contre lui (comme
par exemple dans la Gardiole) ; ces failles sont donc anté-Éocène supérieur.
— des plis antérieurs au décollement, et s'arrêtant contre lui ; il s'agit des plis de la
- 20 -

phase fini-Crétacé.
— des plis contemporains du chevauchement du «pli de Montpellier», qui sont donc
d'âge éocène supérieur.
— des failles inverses qui sont essentiellement contemporaines du chevauchement
mais donc certaines peuvent déjà s'êtres formées lors de la phase fini-Crétacé.
— des failles normales, post-décollement, c'est-à-dire post-Éocène supérieur ; cer-
taines affectent le Miocène dans la Gardiole.
L'allure profonde de la surface de décollement, du chevauchement, de l'écaillé
vitrollienne et du substratum autochtone situé sous le chevauchement est évidemment
conjecturale.
Pour dessiner la coupe, nous avons supposé qu'une structure anticlinale importante
s'est formée après le Rognacien et avant, ou pendant le Vitrollien ; de ce fait, nous
avons dessiné, dans l'autochtone, recouvert par le « pli de Montpellier », du Vitrollien
discordant jusque sur le Lias (pour tenir compte de la présence dans le Vitrollien, de
galets de cet âge) et nous avons supposé que le Vitrollien bréchique de l'écaillé
vitrollienne s'est déposé encore plus au Sud.
Si la phase de plissement était non seulement anté-vitroMienne mais aussi
anté-rognacienne, le dessin de la coupe serait différent ; on expliquerait d'ailleurs, dans
ce cas, la présence au sein de l'écaillé vitrollienne, de Rognacien, ce qui est difficile à
expliquer dans l'hypothèse que nous avons adoptée sur la coupe.
Seuls de nouveaux sondages profonds ou des prospections sismiques, permettront
peut-être de résoudre ces problèmes.
b - Au Nord, la série peu ou pas décollée est subtabulaire et peu perturbée, sauf au
niveau de l'anticlinal de Viols-le-Fort.
Nous y avons figuré deux types de failles normales, les unes s'amortissant dans le
niveau du Trias, les autres affectant le substratum hercynien. En fait, il faudrait
disposer des résultats de la sismique-réflexion effectuée par les pétroliers, pour savoir
si ces deux types de failles existent.
Tout au Nord, nous avons supposé que la structure de Viols-le-Fort est liée à un
décrochement qui affecte le socle.

/// - LES CARACTÈRES STRUCTURAUX ET L'ÉVOLUTION DE LA RÉGION (fig. 3)

1) Le substratum anté-mésozoïque, touché dans le sondage de Castries, est constitué


par du Paléozoïque qui a été très tectonisé lors de l'orogenèse hercynienne. On peut
considérer qu'il s'agit de faciès et de structures en gros analogues à ceux de l'ensemble
Montagne Noire-Mouthoumet ; mais il n'en reste pas moins que sur la feuille, l'allure
de la chaîne hercynienne du substratum nous reste totalement inconnue. Il est
cependant probable pour des raisons générales, que le matériel hercynien ait été
découpé par des décrochements tardi-hercyniens et que le réseau de failles d'âge
tertiaire soit partiellement dû à la remise en mouvement de ces cassures anciennes.
Dans le sondage de Castries, on rencontre du Permien qui est discordant, comme
partout ailleurs, sur le substratum hercynien.
2) La série mésozoïque atteint dans la région de Montpellier, plus de 3000 m
d'épaisseur ; elle est caractérisée par l'existence, à sa base, d'un niveau très plastique
(argiles, sel, gypse) du Trias, assez épais (plus de 500 m), qui a été utilisé comme
niveau de disharmonie et de décollement généralisé.
Au-dessus, la série est formée par une alternance de niveaux massifs et rigides,
réagissant de façon cassante (Lias dolomitique et calcaire, Jurassique moyen
dolomitique, calcaire du Jurassique supérieur) et de niveaux plastiques (Lias supérieur
marneux, base du Jurassique supérieur marno-calcaire, Valanginien marneux et
marno-calcaire) ; il en résulte, là aussi, des disharmonies telles celles rencontrées dans
le sondage de Viols-le-Fort.
- 21 -

Au cours du Mésozoïque, la région est le siège, comme tout le Languedoc, de


mouvements faibles à composantes verticales, de type épirogénique ; ce sont ces
mouvements qui sont essentiellement responsables des variations de faciès et ces
lacunes que l'on rencontre : par exemple le passage du faciès corraligène du
Jurassique supérieur au faciès tithonique, ou encore l'épaississement des séries
néocomiennes vers le Nord-Est.
A cette époque, on se trouvait sur la bordure SE de la fosse vocontienne dont le
cœur se trouve dans la région d'Avignon, où le Mésozoïque atteint 10 km d'épaisseur.
Après l’Hauterivien, et probablement à l’Aptien, la mer se retire par suite de
mouvements verticaux qui créent ce qu'on a appelé l'isthme durancien ; il est probable
que cette remontée a été contemporaine de failles normales, qui, cependant, ne sont
nettes que sur la feuille Sète. Il s'élabore alors une surface d'érosion qui tronque en
biseau la série, depuis le Valanginien à l'Est, jusqu'au Jurassique supérieur à l'Ouest ; la
discordance n'atteint cependant que quelques degrés et n'est que cartographique. Sur
cette surface, subissant l'évolution des pays calcaires, viennent se déposer des bauxites
allochtones, qui, après avoir été remaniées plusieurs fois, ne nous apparaissent
actuellement plus que dans des poches karstiques ; de la sorte, la longue évolution
continentale qu'a subi la région pendant plus de 30 millions d'années ne peut plus
guère être reconstituée.
Les choses ne changent qu'à la fin du Crétacé, où, au Rognacien, une partie du
pays karstifié est recouvert par des lacs et des sables fluviatiles d'origine continentale,
qui fossilisent la surface bauxitique précédente.
Signalons que, déjà avant le Rognacien, certaines des failles NE-SW qui sillonnent
l'avant-pays avaient dû fonctionner : dans le Néocomien, on trouve des glissements
sous-marins qui peuvent être liés à leur fonctionnement ; la faille des Matelles semble
déjà anté-rognacienne puisque d'un côté le Rognacien repose sur le Valanginien et de
l'autre sur du Jurassique.
3) Le Cénozoïque. Mais c'est au Vitrollien que se produisent les modifications les plus
importantes ; le front du « pli de Montpellier » est le siège d'une sédimentation
bréchique qui est clairement liée à des reliefs d'origine tectonique ; des plis se forment
dès cette époque, ce qui est d'ailleurs attesté par la discordance du Cuisien sur du
Jurassique plissé, et l'existence de galets très variés allant jusqu'au Lias supérieur et
probablement jusqu'au Keuper (présence de quartz bipyramidés) ; nous sommes en
présence de la première phase de plissement, qui semble, cependant, tout à fait
localisée au front du futur « pli de Montpellier », car ailleurs le Jurassique est souvent
concordant avec la série du Rognacien-Vitrollien. L'âge exact de la première phase de
plissement ne peut être déterminée ; s'il est certainement anté-vitrollien, on ne peut
savoir avec certitude s'il est anté ou post-rognacien, ou les deux.
L'Éocène moyen est de nouveau une période de calme tectonique ; des marnes et
des calcaires lacustres se déposent dans un grand bassin qui couvrait la majeure partie
de la feuille, en ayant son épaisseur maximale au Nord du futur «pli de Montpellier»,
lequel devait, tout au Sud, constituer une zone en relief.
L'activité tectonique recommence à l’Eocène supérieur, époque à laquelle se
produit la tectogenèse pyrénéenne ; en effet, les brèches « bartoniennes » sont à la fois
discordantes sur des structures (plis, failles inverses) où l'Éocène moyen est impliqué et
affectées elles-mêmes par des plis et des failles inverses antérieures à l'Oligocène
inférieur.
Au cours de cette phase pyrénéenne, le panneau jurassique du « pli de Montpellier »,
déjà plissé et faille au Crétacé terminal, subit une translation de 5 à 10 km vers le
Nord, tout en^s'écaillant et en se plissant une nouvelle fois. Il en résulte un grand
contact anormal plat, se redressant souvent à son front ; en avançant vers le Nord, la
masse chevauchante a transporté devant elle les brèches vitrolliennes précédemment
déposées et a formé une écaille vitrollienne qui constitue une caractéristique de la
partie ouest du pli ; dans sa partie est, au Nord de Montpellier, cette écaille vitrollienne
- 22 -

a disparu ; elle est remplacée par des écailles et des plis affectant le Jurassique et le
Crétacé.
L'Oligocène inférieur correspond de nouveau à une période de calme tectonique ;
de vastes épandagcs fluviatiles recouvrent le tout, provenant des reliefs de la chaîne
pyrénéenne plus méridionale.
L'activité tectonique recommence à l’Oligocène moyen ; à cette époque commen-
cent à se former des structures de distension, avec en particulier des fossés
d'effondrement remplis de sédiments oligocènes. Cette activité se poursuit pendant
tout l'Oligocène ; elle semble correspondre à une activité saccadée des failles ; celles-
ci formaient des reliefs, qui devaient être sans cesse rajeunis, pour donner pendant
tout l'Oligocène moyen et supérieur, une sédimentation bréchique.
A partir de l’Aquitanien, la mer envahit à nouveau la région, venant du Golfe du
Lion, en utilisant les dépressions formées à l'Oligocène. La mer aquitanienne ne devait
pas dépasser beaucoup la zone des affleurements actuels, en particulier parce que les
sédiments marins butent contre des reliefs correspondant à la côte. Au Miocène par
contre, la mer, devait pénétrer largement dans l'arrière-pays comme l'atteste le
lambeau miocène de Montarnaud ; le pays devait en outre être bien nivelé, ainsi que
l'indique la surface d'érosion probablement miocène, qui nivelle le « pli de
Montpellier ». La tectonique qui affecte le Miocène, en particulier dans le bassin de
Gigean, s'est probablement produite au Miocène supérieur.
Au Pliocène on assiste à un retrait progressif de la mer qui aboutit au Villafranchien
à l'élaboration d'une belle surface d'érosion, recouverte de cailloutis rhodaniens.
Cette surface a elle-même été légèrement déformée au cours du Quaternaire ; elle a
en particulier été basculée vers le Sud, où, le long du littoral, elle s'enfonce sous la
Méditerranée.

RESSOURCES DU SOUS-SOL

LES GÎTES MINÉRAUX

Les bauxites. Les bauxites ont comme mur le Jurassique supérieur (calcaire
sublithographique karstifïé) et sont recouvertes par le Rognacien continental : grès,
poudingues, marnes rouges. Elles se présentent en amas lenticulaires (remplissage de
poches creusées dans un karst). Elles contiennent 53 à 58 % de Al2O3 et 2 à 6 % de
SiO2.
Les gîtes principaux sont ceux de la Combe del Rat (Saint-Paul-et-Valmalle), de la
Taillade (Aumelas) : dossier 990.5.34, exploitation abandonnée depuis 1951, et du
Travers des Romarins : 990.1.51, dernière exploitation entre 1936 et 1968. Elles ont
été utilisées comme minerai d'alumine et pour l'industrie des ciments fondus.
Les lignites. Ils sont situés stratigraphiquement à la base des calcaires lacustres de
Lutétien inférieur.
Les derniers travaux miniers datent de 1943 (Saint-Gély-du-Fesc). Les gisements
connus sont :
. Les Campas (La Mine) à Saint-Paul-et-Valmalle,
. Le Figueras à Montarnaud,
. Coulondres à Saint-Gély-du-Fesc.

LES MATERIAUX DE VIABILITÉ

Ces matériaux ont vu dans les dix dernières années leur importance s'accroître avec
les travaux d'autoroutes et de voiries desservant les aménagements du littoral. En
l'absence de grandes ressources en sables et graviers fluviatiles dans les environs
- 23 -

immédiats, les calcaires sont exploités activement.


On notera :
- pour gravillons concassés (et enrochement)
— les calcaires durs du Jurassique supérieur (Séquanien à Portlandien) :
. Le Grès (990.4.16), Saint-Vincent-de-Barbeyrargues (La Fleurette : 990.4.12) :
. St Jean de Védas (La Mosson : 990.7.156) ;
— Les calcaires durs du Valanginien (Teyran : 990.4.15).
- pour matériaux criblés
— les sables et graviers du Pliocène fluviatile du Rieucoulon (exploitation ouverte
pour l'autoroute, terminée actuellement : 990'.7,1 52).

MATÉRIAUX POUR L'INDUSTRIE DU BATIMENT

Les exploitations de pierre de taille sont en régression. La plus importante demande


concerne surtout les graviers à béton qui sont fournis principalement par la vallée de
l'Hérault. A noter sur la feuille Montpellier :
1 — argile calcaire pour briques dans l'Aalénien inférieur de Murviel (990.6.18).
2 — moellons taillés pour façades et pierres de dallage dans le Séquanien en petits
bancs favorisant'le précalibrage : Cournonterral (extension importante sur la feuille
Sète) : 990.6.27.
3 — les molasses (calcaires gréseux coquilliers) du Burdigalien supérieur et Helvétien
basai, exploitations autrefois très importantes pour la pierre de taille (carrière de
Saint-Jean-de-Védas : 990.7.154) qui ne sont actuellement utilisées que comme
«recoupes» (carrière de Pignan : 990.7.158).
4 — les sables astiens (carrières de la Pompignane : 990.8.152 et 155) sont encore
utilisés comme enduits et soubassements de carrelage.
5 — parmi les exploitations importantes autrefois, mais actuellement arrêtées, il faut
encore citer les carrières de pierre à chaux du Valanginien inférieur (La Valette :
990.8.169, Castelnau : 990.8.161, Clapiers : 990.8.162).

HYDROGÉOLOGIE

Affleurant sur plus de la moitié du territoire couvert par la feuille, présents surtout
en profondeur, les terrains calcaires, ceux du Secondaire essentiellement, fournissent
grâce à quelques points de captage privilégiés, la plus grande partie (de l'ordre de 80 %)
des ressources en eau souterraine actuellement exploitées, le reste étant prélevé par de
nombreux ouvrages dans les diverses formations de perméabilité qui se rencontrent
dans le Tertiaire et le Quaternaire.
Aquifères calcaires. De tous les niveaux calcaires présents dans la série géologique, ce
sont, de très loin, ceux qui se développent de façon continue du Bajocien au Berriasien
qui constituent le meilleur réservoir aquifère : leur grande épaisseur, l'étendue de leurs
affleurements au-delà des limites de la feuille, leur intense facturation, l'ampleur de la
karstification à laquelle ils ont été soumis à diverses périodes depuis le Crétacé,
confèrent à ces niveaux un rôle hydrogéologique privilégié attesté par de grosses
sources pérennes et temporaires et par les résultats positifs, parfois spectaculaires, de
quelques forages, résultats qui laissent présager d'intéressantes possibilités pour
l'avenir.
1 — Dans la moitié nord de la feuille, se trouve la plus importante de ces sources, la
source du Lez, dont le débit varie de 0,5 à 10 m3 /s. Captée depuis 1854 par la ville de
Montpellier, on se contentait d'y dériver jusqu'à ces dernières années un débit voisin
de son débit d'étiage. Mais des études récentes (C.E.R.H.) ont démontré qu'elle
- 24 -

pouvait fournir beaucoup plus par pompage, et des travaux viennent d'être entrepris
pour doubler la capacité de la conduite d'adduction. Des expériences de colorations
ont permis de préciser l'étendue de son bassin d'alimentation qui, outre la région des
Matelles, (causse de Viols pro parte) englobe une grande partie de la moitié orientale
de la feuille Saint-Martin-de-Londres. La situation de cette source, dans les secteurs
affaissés situés à l'Est de la faille de Corconne, à une distance notable des
affleurements calcaires qui l'alimentent, et le caractère temporaire des sources situées à
la périphérie de ces affleurements (sources du Lirou, de Montlobre, Foux de
Puéchabon), font la preuve que le karst est également aquifère sous couverture :
d'autres points de prélèvements pourraient donc y être recherchés. La source de la
Fleurette, bien que temporaire, est ainsi captée pour l'alimentation de Prades-le-Lez
par pompage de la nappe retrouvée par forage sur le site même de la source.
2 — Dans la moitié sud de la feuille, les calcaires jurassiques du pli de Montpellier
assurent en grande partie (quart sud-ouest de la feuille) l'alimentation des sources
pérennes d'Issanka et de la source sous-marine de la Vise —toutes deux situées sur la
feuille Sète— l'eau souterraine transitant, entre le pli de Montpellier et le massif de la
Gardiole, par la partie profonde des calcaires sous la couverture miocène du bassin de
Montbazin—Gigean. Le forage de Pignan (6.2.) exploite l'eau de ces calcaires avec un
débit de 40 m3/h. Le forage pétrolier de Murviel (6.7.) a établi que le Lias calcaire et
dolomitique (Hettangien) reconnu en profondeur est également aquifère sans que l'on
puisse préjuger de la qualité de son eau. Plus près de la Mosson, la source
hypothermale de Fontcaude (18° à 23°) témoigne d'un cheminement de l'eau
souterraine en profondeur et milite en faveur de l'existence d'un accident important en
bordure sud du pli de Montpellier.
A l'Est de la Mosson, les affleurements calcaires sont localisés à l'étroite bande que
constitue le front du pli de Montpellier dans la région de Castelnau, et à la terminaison
septentrionale du massif de la Gardiole. Les relations hydrogéologiques profondes
entre ces deux unités sont encore mal connues : toutefois des forages implantés au
Pont Trinquât (S-SE de Montpellier, ont atteint les calcaires jurassiques sous 40 m de
couverture : très fissurés et karstif iés ils ont donné aux essais 430 m3 /h sur un forage
(8.7). De même, à Castelnau, un forage (8.173) les a atteint à 18 m de profondeur et
fourni 150 m3/h. D'importantes possibilités existent donc en profondeur à l'Est
comme à l'Ouest de la Mosson, entre le pli de Montpellier et le massif de la Gardiole.
Autres aquifères calcaires.
— La partie calcaire du Valanginien (quart nord-est de la feuille), fissurée et
karstif iée, alimente les petites sources de la Cadoule (captée pour Castries) et du Grès,
et paraît offrir quelques possibilités supplémentaires d'exploitation par forage : celui
du Mas de Banal (4.3) a donné aux essais près de 40 m3 /h.
— L'Éocène moyen (calcaire lacustre du Lutétien), quoique moins karstifié, est
également le siège de circulations souterraines qui alimentent quelques petites sources ;
sources de Saint-Laurent (captée pour Aniane), de Grabels (captée pour le chef-lieu),
du Mas de Gentil, de la Mosson... Bien qu'en disposition synclinale fréquente, ses
possibilités paraissent assez limitées. A la Boissière, un forage (1.61) l'a reconnu stérile
sur une centaine de mètres. A Montarnaud, un horizop calcaire, éocène, a été atteint
par un forage (6.1) qui ne fournit que 7 m3 /h.
— Enfin, les aquifères calcaires, quel que soit leur âge, peuvent se trouver en
continuité hydraulique avec les aquifères voisins non calcaires ; de tels échanges d'eau
souterraine ont notamment été mis en évidence au voisinage de la Gardiole (au profit
du karst) et en bordure sud du pli de Montpellier (au détriment du karst).
Aquifères divers non calcaires.
— Le Miocène, bien connu par forages à l'Ouest de la Mosson, offre quelques gîtes
aquifères dans ses niveaux détritiques grossiers les moins cimentés, mais ils sont
souvent lenticulaires. Un niveau continu paraît se situer dans le Burdigalien : des
- 25 -

forages, situés entre Juvignac et Lavérune, y sollicitent une nappe captive localement
artésienne ; toutefois, les débits obtenus ne dépassent pas 10 m3 /h. La recherche d'eau
est plus aléatoire dans l'Helvétien —surtout exploité sur la feuille Sète— en raison de la
distribution capricieuse des niveaux aquifères : certains forages (Sud de Lavérune)
donnent pourtant des débits allant jusqu'à 20 m3 /h.
— Le Pliocène, localisé au quart sud-est de la feuille, renferme une nappe générale
dans ses faciès sableux (Astien) qui peut s'étendre localement dans ses faciès
caillouteux où elle n'offre alors qu'un intérêt médiocre. Cette nappe s'écoule vers le
littoral et se trouve drainée par les écoulements de surface par l'intermédiaire de leurs
alluvions. Autrefois très exploitée (puits de la ville de Montpellier) ses possibilités
restent assez faibles, liées aux variations de faciès, et elle ne saurait assurer de gros
besoins ponctuels. Les débits spécifiques obtenus par puits ou forages sont compris
entre 1 et 3 m3 /h.
— Les alluvions quaternaires, graveleuses et limoneuses, ne présentent d'intérêt que
dans les seules zones à écoulement de surface permanent (Lez, Mosson en aval de
Juvignac). Les meilleurs débits, atteignant parfois jusqu'à 100 m3/h, sont obtenus au
voisinage de ces écoulements par dérivation partielle de l'eau de surface, mais la qualité
de l'eau peut s'en trouver affectée. Au Sud de Montpellier, les alluvions du Lez sont
surmontées de limons dont l'épaisseur croît d'amont en aval. Au .Sud de Lattes, où
sont installés les captages qui alimentent la ville de Palavas, ces alluvions sont mal
connues, les quelques puits existants ne dépassant pas la tranche limoneuse, elle-même
faiblement aquifère mais suffisante à assurer de modestes besoins ; on peut craindre
toutefois qu'en raison du voisinage des étangs, et de leur situation au-dessous du niveau
marin (—7 m à Lattes), ces alluvions ne se trouvent rapidement contaminées par l'eau
salée.
Les autres formations que comporte la carte se révèlent, à de rares exceptions près,
très localisées, d'un intérêt hydrogéologique médiocre lorsqu'elles ne sont pas tout à
fait imperméables.
Qualité des eaux.
S'agissant surtout d'eaux issues de terrains calcaires, le faciès chimique prédominant
sera le faciès bicarbonaté-calcique avec souvent une teneur en chlorures et sulfates
relativement élevée (source du Lez).
Les eaux des autres formations présentent un faciès très variable selon la lithologie.
Si elles sont toujours assez fortement minéralisées, la plupart de ces eaux restent
potables du point de vue chimique malgré l'inconvénient d'une dureté élevée.
Les risques de pollution par des déchets divers demeurent importants dans les
régions calcaires ou au voisinage des écoulements de surface. Ils nécessitent souvent un
traitement bactériologique des eaux destinées à la consommation humaine.

LISTE DES SONDAGES PRINCIPAUX

Dans les tableaux qui suivent, les sondages portés sur la carte sont classés par
territoires communaux. Les indices de classement B.R.G.M. comportent un premier
chiffre (de 1 à 8) qui correspond au huitième de feuille de l'I.G.N. où se trouve situé le
sondage. Le deuxième numéro est un numéro d'ordre arbitraire correspondant à un
pointage sur un exemplaire de ces feuilles I.G.N. au 1/20 000, consultable au siège du
Service géologique régional à Montpellier.
Les valeurs indiquées dans les colonnes correspondent aux profondeurs, exprimées
en mètres, du mur de la formation traversée par le sondage. Lorsque ce nombre est
entre parenthèses, cela signifie que le sondage a été arrêté à cette profondeur sans avoir
traversé complètement la formation.
SONDAGES CONCERNANT LA S~RIE ANT~-N~OGl!NE

Indices Ëocène ~ocène ~oc. inf. Crétacé


Communes Oligocèna Jurassique Remarques
B.R.G.M. supérieur moyan + Rognacian inférieur

castelnau-le-Lez 4-9 ( 71) A partir de 60 m, zone fissurée avec calcite.


CI~piers 4-5 ( 237)
4-10 (116,3) A 116 m, passage du faciès calcaire au
faciès marneux.
Juvignac 7·20 52 ( 69)
Les Matelles 3-3 ( 50)
Montarnaud 6-1 100 (120) 1
.... 6-4
6-5
( 60)
59 ( 83) '"Cl1
.... 6-6
6-8
35
51,3
101 (117,5)
( 80)
6-16 ( 41)
Montp,eIlier 8-172 (100)
8-173 (140)
Murviel 6-7 (1443) (1403) Voir coupa dans § sondages profonds.
Pignan 6-2 2 ( 48,3) ( 100)
Saint-Paul-et-Valmalle 6-1
Saint-Jean-de-Védas 6-3 13 ( 80)
Meyran 4-1 ( 30)
4-3 44,2 64,5 (123,4)
Viols-le-Fort 1-1 (2382,5) Voir coupa dans § sondages profonds.
SONDAGES CONCERNANT LA S~RIE N~OGÈNE

Indices
Communes Quaternaire Altlen Plelsenclen m3c m3b m3e m2b m2e ml Remarques
B.R.G.M

Cou rno nterral 6-3 3,5 lB ( 55)

... ...
Juvignac 7-9 3 45
7.25 3,5 51 ( 55)

... ....
7·114 (140)
7·139 4 72 (100,B)
7·141 3 35 255 Marne du Lias jusqu'è 323 m
.. .. 7·144 0,9 102 (125)
(prof. finale).

..
Lattes 11-7
11-18
13
19,8
39,B
43 75
Jurassique de 39,8 è 80,5 m.
Oligocène de 173 è 251 m (prof. finale)
. 11-23
11-171 4
45
23 35,3
Calc. Jurassique de 45 è 53 m.
Jurassique de 35,5 è 42,2 m
1

...
1\)
(prof. finale). -.J
11-180 19 (20) voir coupe 11-18 très proche. 1
. 11-181
11-185
19
1,2
(20)
(12,5)
Voir coupe 11-18 très proche.

.
Lavérune
... 7·15 2 50 7 7 ( 83) Voir coupe 7·149

...
7-38 1 (41,5)
. 7.148
7·149
2
3
(20,5)
59 73,5 80 191 (192) Dlagraphles de 0 au fond et étude
. . 7·150 (72)
de la mlcrofau ne.

Mauguio 11-127 5,2 52,2 (107)


Montpellier 7·17 5 50 Grès et conglomérat ollgoœnes
.. .... ·7·18 7 7 46 81 ( 90)
de 50 è 111 m.

. .. 7-35
7-43
24,8
(14)
(46,5)

. . è72
7-88 (0,5) (15)
Feelès alluvial sens éléments alpins.

. . è 101
7·113 1 44 45
Faciès caillouteux.
SONDAGES CONCERNANT LA S~RIE N~OGêNE (lUite)

IndlC81 m2a ml Remarques


Quaternaire Astlen Plalsenc1en m3c m3b m3a m2b
Communes
B.R.G.M

Mompellier 7-118 0,8 29 ? ( 63) Limite entre Plalaenclen et


.. .. 7-128 4 27 42 64 ( 70)
Helvétlen non décelée•
Limite du Plelsenclen pla_ à

.... .... 7-143 0,8 17,6 ? (111,2)


167 163,5 (172)
42 m d'""r" 7-176.
Même remarque que pour 7..118.
Diagraphles, corrélations excellentes
7-145 33
.... .... 7-147 36,3 ? 66 (140,5)
avec 7·149.
Olagr""hl.. de redlo-ectlvlté seulement

.. ..
.... ....
7-163
7-186
35
33
(40)
? 62,5 127,6
( 67)
A 18 m, O. undBte (G. virlBtiJ•
7-167 1,5 9 53,5
.... ....
8-84
8-122
6,6 22,8
28,6 37,1
102
Juraalque de 22,63 III 32,90 m.
Jurallique de 37,15 III 54 m.
De 192 à 129 m, Ollgocàne? pull
8-150 9,5 35
1
.. .. ~172 2 67 (60)
( 83)
jUlque 260 m, ~oc.ne Inférieur?

""1
c:o
Plgnen 6-34 3,8 67
.. .. 7-137
7-145
35
81
( 40)
(110)
Salnt..Aunès 8-1 3,9 (33,3)

.... ....
St Jeen-d.Véd. 7-34
7-37
6
7
11 18 82
45
( 94)
( 51,5)
.. .. 7-38
7-73
4 11
(11,2)
De 11 Il 18 m, dolomie jurassique.
Feel" alluvial jUlqu'à 5 ou 9 m,

.. .. à82
7-83 ( 6,8)
Astlen I8bleux au-delà.
Feel" I8bleux.
.. .. à 87
7-112 31,6 ( 49)

Les auteurs suivants ont participé à la rédaction de la notice :


A. BONNET (Quaternaire, Villafranchien, Néogène)
J. ANDRIEUX, M. MATTAUER (Oligocène, ~ocène, Crétacé, Jurassique)
M. MATIAUER (Tectonique)
L. COUBÈS (Ressources du Sous-sol)
H. PALOC (Hydrogéologie)
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