Guide Evaluation GAD ThannWittMaseCern
Guide Evaluation GAD ThannWittMaseCern
Guide Evaluation GAD ThannWittMaseCern
Quels sont les codages à éviter pour l’évaluation de compétences et/ou de capacités ? ................... 11
Comment réaliser le bilan des acquis en fin de trimestre ou de semestre au sein d’une discipline ?
............................................................................................................................................................ 13
Comment communiquer avec les familles sur les acquis des élèves ? .............................................. 14
Conclusion .......................................................................................................................................... 15
Outils de suivi pour positionner l’élève tout au long du cursus de sa formation .............................. 16
Annexes .............................................................................................................................................. 18
Bibliographie : .................................................................................................................................... 29
1
Préambule
Ce guide pratique a pour objectif d’aider les enseignants à faire le point sur l’évaluation des résultats des
élèves, en s’interrogeant sur ce qu’ils savent, sur ce que l’on a pris l’habitude de désigner sous le terme
générique d’ « acquis » qui portent aussi bien sur les connaissances, les compétences, et les comportements
que sur la « culture ».
Son contenu pointe deux éléments de la construction d’un individu et de son développement intellectuel,
notamment en mettant en évidence la nécessité de faire évoluer les pratiques de l’évaluation :
pour développer une vision plus globale de la formation, sans se limiter à la mesure de résultats
parcellaires des acquis des élèves, mesurés notamment au gré des contrôles en cours de formation et
autres examens,
pour placer l’évaluation au cœur des processus d’apprentissage.
Dans ce guide pratique, qui est le fruit d’une réflexion partagée des équipes pédagogiques de plusieurs
établissements entreprise pendant de nombreuses réunions de travail, on trouvera des éléments essentiels
permettant de mieux comprendre l’intérêt de l’approche par compétences, qui vise à donner plus de sens aux
apprentissages et plus de visibilité aux élèves et aux familles.
Cette approche n’escamote en aucun cas l’importance d’ancrer les apprentissages sur l’acquisition rigoureuse
de connaissances solides sans lesquelles les compétences visées ne seraient que châteaux de sable. Mais cette
approche permet de donner du sens aux savoirs enseignés à l’école, d’en augmenter la portée au-delà de
l’horizon de la seule réussite aux épreuves scolaires.
Qu’est-ce qu’évaluer ?
L’apprentissage se construit avec la mise en place de stratégies d’évaluation à trois moments clés : au début,
c’est l’évaluation diagnostique, en cours, c’est l’évaluation formative et à la fin, c’est l’évaluation sommative
qui participe à la validation finale.
L’évaluation est un élément majeur du processus de formation et ceci dans toutes les disciplines avec une
attention particulière pour l’évaluation en cours de formation, car celle-ci peut servir de « balise » pour l’élève
lors de l’apprentissage.
Les évaluations font partie des actions pédagogiques et ont plusieurs applications :
en mettant en évidence les manques, elles permettent de mettre en place les remédiations,
en ciblant les compétences non maîtrisées, elles permettent d’orienter les dispositifs
d’accompagnement (accompagnement personnalisé, tutorat, EGLS,…)
en montrant à l’élève quels sont ses points faibles, elles l’impliquent dans ses processus
d’apprentissage,
en montrant à l’élève ses points forts et ses réussites, elles le confortent dans ses apprentissages.
L’évaluation est au cœur de la
formation. Sa mise en œuvre n’est
possible que si les intentions
pédagogiques ont été clairement
définies sous forme d’objectifs
opérationnels.
L’évaluation est au service d’une
pédagogie de la réussite. Elle ne vise
pas à sélectionner les meilleurs
mais à aider le plus grand nombre à
atteindre les objectifs.
En somme, l’évaluation est un
processus continu qui permet de
mesurer les progrès des élèves.
Si l’on souhaite évaluer une compétence, il faut garder à l’esprit que cette démarche doit s’effectuer dans des
situations variées et complexes afin, d’une part, de ne pas se réduire au constat d’une capacité appliquée à
une situation déjà vue, et, d’autre part, de bien vérifier la maîtrise de la compétence lors de la résolution d’un
problème nouveau (concept de transférabilité). On peut évidemment imaginer qu’une même compétence
puisse être évaluée par différents enseignants.
Évaluation et notation sont ainsi deux notions à bien différencier entre elles et à bien différencier de la
validation qui, elle, est binaire : une compétence est déclarée maîtrisée (acquise, donc validable) ou non.
La définition finalement adoptée par le parlement européen, le 26 septembre 2006, est la suivante : « Une
compétence est une combinaison de connaissances, d’aptitudes (capacités) et d’attitudes appropriées à une
situation donnée. Les compétences clés sont celles qui fondent l’épanouissement personnel, l’inclusion
sociale, la citoyenneté active et l’emploi ».
La définition retenue dans le texte français du socle diffère légèrement : « chaque grande compétence
du socle est conçue comme une combinaison de connaissances fondamentales pour notre
temps, de capacités à les mettre en œuvre dans des situations variées mais aussi d’attitudes
indispensables tout au long de la vie, comme l’ouverture aux autres, le goût pour la recherche
de la vérité, le respect de soi et d’autrui, la curiosité et la créativité. »
Une compétence repose sur la mobilisation, l’intégration, la mise en réseau d’une diversité de ressources : les
ressources internes, propres à l’individu, ses connaissances, capacités, habiletés plurielles, mais aussi les
ressources externes mobilisables dans l’environnement de l’individu (autres personnes, documents, outils
informatiques, etc.). Cette mobilisation des ressources s’effectue dans une situation donnée, dans le but d’agir
: la compétence est nécessairement située ; pour autant, elle s’exerce dans une diversité de situations, à
travers un processus d’adaptation et pas seulement de reproduction de mécanismes.
Ces éléments constitutifs mettent clairement l’accent sur une conception dynamique de la compétence et
invitent à un recentrage sur les processus d’apprentissage de l’élève plutôt que sur les contenus
d’enseignement, sur la nécessaire synergie entre l’acquisition de connaissances, le développement de
capacités ou d’habiletés, et l’adoption d’attitudes. Ils insistent aussi sur le processus de contextualisation-
recontextualisation – recontextualisation qui préside à tout transfert de savoirs et mobilisation de ressources
dans de nouvelles situations. Ces points essentiels font appel à une véritable « intelligence des situations» ;
d’où l’importance d’un choix pédagogique judicieux des situations problèmes.
Dans une approche par compétences, le discours de l’évaluation repose essentiellement sur quatre notions
fondamentales. Il y a d’abord la notion de « compétence » et son corollaire, la notion de « situation », sur
lesquelles il faut s’entendre. Lorsqu’il s’agit d’évaluer pour faire apprendre, il est important d’identifier le plus
clairement possible ce vers quoi on veut amener les élèves au terme de leur formation.
Le résultat attendu ne peut être envisagé sans tenir compte de la notion de « progression » puisqu’il faut
guider les élèves dans leur démarche d’apprentissage et orienter les actions de régulation.
Enfin, le « jugement » est essentiel dans une pratique d’évaluation ayant pour visée le développement de
compétences. Ce jugement est posé à chaque jalon identifié dans une progression, à chaque moment critique,
comme au terme de cette progression.
Repères simples
On peut très bien connaître par cœur cette formule sans pour autant être capable de la mettre en
œuvre.
Le triangle est clairement identifié comme étant rectangle et le contexte ne laisse aucun doute quant
au choix de l’outil à mobiliser ; l’élève doit simplement identifier le côté appelé hypoténuse et ensuite
utiliser ou transformer l’égalité pour obtenir la longueur inconnue. Si la connaissance exacte de la
formule et ses conditions d'utilisation et de transformation ne sont pas connues de l’élève alors celui-
ci ne pourra pas résoudre le problème.
Ce type d'activité peut se résoudre par application de procédure de routine, ce n'est pas à ce stade que
l'on peut observer la compétence, puisqu'aucune attitude n’est adoptée.
Le troisième stade ne comporte aucun indice, ce qui oblige l’élève à choisir, et donc à mettre en
œuvre une attitude, pour résoudre ce problème.
En résumé :
Si j’ai la connaissance mais pas la capacité, je ne peux pas résoudre complétement la
situation.
Si j’ai la capacité mais pas la connaissance, l’échec produit devrait indiquer clairement si
la compétence est acquise ou n’est pas acquise.
L’attitude, c’est ce qui permet, à partir d’une situation donnée, de choisir quelle(s)
capacité(s) et quelle(s) connaissance(s) mobiliser.
Une capacité est un geste simple, alors que la compétence est une combinaison de gestes 5
simples devant une situation complexe.
Guide pratique de l’évaluation des acquis de l’élève
Equipes pédagogiques du GAD de Thann et Equipe RVP
Développer une compétence chez l’apprenant c’est lui permettre de mobiliser des ressources en
adoptant une attitude appropriée en fonction d’une situation donnée.
Les activités qui obligent à intégrer des connaissances ou développer des capacités qui portent le nom
d’automatismes doivent être maintenues, mais il est nécessaire de confronter l'apprenant à des situations
où il n'y a pas d'indice explicite lui imposant une méthode plutôt qu’une autre, qu’il soit libre dans son
analyse et dans les choix qu’il effectuera pour résoudre le problème qui lui est posé.
Lors des réunions de travail du GAD, il s’est avéré que certaines activités sont facilitatrices pour mieux
former par compétences. Ce sont notamment :
- Les activités de projet qui permettent de motiver les élèves lorsque le lien avec la formation
professionnelle est prouvé. L’attractivité des projets pour les élèves a été reconnu comme
contribuant à la dynamique des apprentissages car ils créent une émulation et de l’enthousiasme.
La plupart des projets menés au sein du GAD comme l’organisation d’un voyage scolaire par les
élèves, la création et l’organisation d’une mini-entreprise ou encore l’élaboration d’une pièce de
théâtre ont montré que les élèves avaient pu mobiliser de nombreuses compétences aussi bien
liées à l’enseignement professionnel qu’à l’enseignement général. L’ensemble des professeurs
ayant mis en place de tels projets ont reconnu que cela demandait un véritable travail d’équipe et
qu’il était nécessaire de trouver des points de contact entre les différents référentiels et
programmes.
- La tâche complexe ou la situation –problème sont des tâches mobilisant des ressources
internes (culture, capacités, connaissances, vécu...) et externes (aides méthodologiques,
protocoles, fiches techniques, ressources documentaires...).
Elle fait donc partie intégrante de la notion de compétence. Dans ce contexte, complexe ne veut
pas dire compliqué. La tâche à réaliser est souvent accompagnée de consignes de travail larges
mais précises.
- De ce fait, la scénarisation de la consigne est essentielle car elle crée un contexte stimulant qui
pousse les élèves à s'engager.
Confronter les élèves à des tâches complexes ou à des situations problèmes permet de :
les former à gérer des situations concrètes et nouvelles de la vie réelle en mobilisant des
connaissances, des capacités, des attitudes, c’est-à-dire à exprimer de véritables compétences
dans des situations nouvelles,
faire acquérir à chacun les mêmes connaissances, les mêmes méthodes mais en tenant compte
des différences entre individus,
laisser à chacun le choix des procédures de base présentes dans le répertoire de ses ressources
et de leur combinaison selon sa propre démarche intellectuelle,
les motiver.
- En géographie, l'étude sur les voyages et les grandes découvertes peut également se faire au travers
d'un jeu. L’utilisation de mises en situations ludiques peut favoriser l’acquisition de compétences.
- Pour entrer dans la formation par compétence, il peut être intéressant d’inverser les choses : même
s’il y a des connaissances à faire passer sur la Révolution française, l'objectif premier n'est pas de
transmettre simplement « ses » connaissances. La révolution française, avec son lot de
connaissances permet d'amener les élèves à développer des compétences.
Il n'est pas possible de former sur toutes les compétences en même temps, et à trop vouloir en faire, on
risque de passer à côté de l’essentiel ; d'où la nécessité de programmer, par le biais d’outils de
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planification des progressions et des parcours de formation, les objectifs à atteindre ainsi
que les contraintes temporelles et matérielles.
Quelques exemples de pratiques présentées lors des réunions :
- CAP Restaurant : compétences tout au long du cursus en lien avec les degrés de maîtrise attendus
- document de Damien Simler
- Bac pro Technicien constructeur bois : compétences tout au long du cursus avec échelles -
document de Pierre Hildebrand
Les objectifs doivent absolument être explicités auprès des élèves, un individu informé ayant tendance à
plus s'engager s’il est en mesure de visualiser des objectifs réalistes et réalisables.
L'explicitation ne consiste pas à partager les documents officiels avec les élèves, mais doit faire l'objet
d'un travail permettant de rendre les objectifs compréhensibles et utilisables pour que l’élève puisse
organiser sa progression (voir annexe 3).
L'équipe des enseignants en « vente » du lycée Amélie Zürcher (Wittelsheim) a supprimé toute
distinction entre les enseignements professionnels… c'est-à-dire que chaque enseignant de discipline
professionnelle peut intervenir dans une, deux ou trois disciplines.
Au lycée Eiffel de Cernay, les enseignants de français et d'allemand n'hésitent pas à travailler avec leurs
élèves dans les ateliers à partir de documents et de contextes professionnels. Il a notamment été réalisé
des films en lien avec les métiers. (Excellente illustration de la pratique des EGLS)
Une compétence s'acquiert en continu et progressivement ou en "spirale" (la compétence est mobilisée
plusieurs fois tout au long du cursus). La notion de temps ou d'échéance n'est pas la même dans une
évaluation par compétences que dans un contrôle classique et le degré d’acquisition doit être
personnalisable.
Cette phase est essentielle car elle met en œuvre des automatismes qui sont bien évidemment
indispensables à l'acquisition de compétences construites sur des situations complexes.
Attention tout de même à ne pas tomber dans le travers qui consisterait à évaluer tout et tout le
temps !
De la même façon qu'il faut expliciter les objectifs pédagogiques de la formation, il faut définir les critères
de l'évaluation de façon à ce que les élèves puissent se les approprier. Il n'est pas à exclure que les critères
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d'évaluation soient discutés et définis avec les élèves, afin qu'ils s'en emparent réellement (voir annexe
5).
Certains enseignants utilisent des tableaux Excel, qu’ils ont eux-mêmes développés, et qu'ils renseignent
régulièrement pendant ou après les séances (voir annexe 6) ;
Mais subsiste un bémol : cela fonctionne avec des groupes à effectifs relativement restreints ; qu’en sera-
t-il avec une classe de 30 élèves ?
Certains enseignants du GAD les utilisent pour faciliter le suivi et la traçabilité des compétences acquises
des logiciels « Cerise » ou « SACoche » ;
D’autres enseignants ont développés leurs propres outils de suivi : cela nécessite des compétences dans
l’utilisation des tableurs, voire même des compétences en termes de programmation.
Evaluer par compétences demande, dans une certaine mesure, de changer les pratiques au quotidien,
dans son rapport aux élèves et la façon dont on les fait travailler, dans la collaboration entre les membres
de l’équipe éducative et la façon dont sont perçus et mesurés les acquis des élèves.
Aussi, lors de la réunion de travail, a-t-il été suggéré que le conseil de classe puisse évoluer dans sa forme,
son contenu et sa finalité : un conseil de progrès ?
La nécessité d’une réflexion collective sur la façon dont on met les élèves en activité, dont on les observe,
consigne et évalue leurs acquis et compétences, dont on utilise les nouveaux outils de gestion des
évaluations, amène naturellement à ce constat :
Où trouver le temps ?
- en n’hésitant pas à utiliser régulièrement le créneau heure de vie de classe, souvent sous-
exploité.
- en favorisant les temps d’échange en fin d’année pour préparer les démarches pédagogiques
communes de l’année à venir (ex : EGLS SEN/Maths),
- en travaillant en équipe d’après les répartitions de service prévues pour la rentrée
- en partageant les travaux des membres des équipes éducatives… l’outil numérique est conçu
pour cela (constitution de banques de données, de TP, d’activités disciplinaires ou
interdisciplinaires…)
Pour évaluer une compétence, il est nécessaire de définir une échelle, une taxonomie, qui soit à la fois
exploitable par l’enseignant et compréhensible par l’apprenant et, idéalement, par sa famille.
Les taxonomies ou échelles possibles sont nombreuses, qu’il s’agisse d’évaluer des compétences, des
connaissances, des capacités ou attitudes, et vous trouverez de nombreux exemples en Annexes.
D’après l’expérience des enseignants du GAD, il semble que celle-ci ne doive pas comporter trop de
niveaux. Certains utilisent des échelles à 4 niveaux (non évalué ou non évaluable / Non acquis / En voie
d'acquisition / Maîtrisé).
Si l’échelle comporte trop de niveaux, on risque de se perdre dans des subtilités. A contrario, si l’échelle
comporte peu de niveaux, nombreux seront les élèves positionnés sur le niveau « en voie d’acquisition »,
et ce, pour une durée qui peut être relativement longue.
D’où la nécessité de préciser, au moyen d'un commentaire ou d’un dialogue, ce que l'on entend par « en
voie d'acquisition », car l'élève qui passe toute sa scolarité avec « en voie d'acquisition » sur certaines
compétences à besoin d'indication par rapport à sa réussite et au chemin restant à faire.
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Différents points de vue ont été présentés lors des réunions de travail. Mais tout le monde s’accordait à
reconnaître qu’à certains moments il fallait convertir un bilan de compétences en une note chiffrée. Par
ailleurs, habitude ou prétexte, il est régulièrement rappelé que les parents « veulent des notes », mais
l’institution demande également des notes au moment des examens et de l’orientation post-bac.
Le bilan de compétences serait, aux yeux de certains parents, moins lisible qu’une note et apparaîtrait
comme un outil de spécialistes. La référence à la moyenne y étant sans doute pour quelque chose. Mais
alors, doit-on mettre en place deux systèmes d’évaluation (un premier par compétences et un second avec
des notes) ou bien peut-on faire l’économie de l’un d’entre eux et procéder à une transformation du
premier, le jour où l’on veut produire une note ? Lors des travaux de groupe, il est ressorti que certains
enseignants souhaitaient que l’évaluation par compétences ne puisse déboucher sur une note globale
jugée totalement arbitraire. (Si on dit qu’un élève « vaut 14 », pourquoi ne « vaudrait-il pas 13,5 ou
15 » ?). Pour d’autres enseignants, cela ne pose pas de problème d’affirmer que tel « élève vaut 14 » ou
que « l’élève vaut 8 » après avoir effectué un bilan de compétences. Le débat reste ouvert.
Dans tous les cas, il convient de bien expliciter la procédure permettant le passage du bilan de
compétences à la note (aux élèves, à l’administration, aux parents) afin de ne pas être accusé de recourir
à l’arbitraire. Il convient d’éviter les procédures trop complexes qui compliqueraient la vie de l’évaluateur
et seraient trop difficiles à comprendre par les non spécialistes. Cela nécessite de présenter les
compétences que l’on cherche à évaluer au fil de l’année dès le début du cursus de formation (par exemple
sous forme d’un tableau distribué aux élèves qu’il faudra par la suite commenter) et de s’y tenir ; de même,
on prendra quelques minutes, lors du premier bilan de compétences converti en une note pour justifier
la conversion. Cette étape est capitale car elle doit prouver l’honnêteté de la démarche de l’enseignant
évaluateur et donc sa crédibilité ; elle doit être la garantie d’une évaluation sincère.
Autoévaluation:
L'élève évalue lui-même ses propres productions au regard des objectifs, des attendus et des critères
Évaluation mutuelle :
Deux ou plusieurs élèves s’engagent dans une évaluation réciproque ou conjointe de leurs démarches,
progressions, difficultés, stratégies, résultats respectifs
Coévaluation :
L’autoévaluation de l’élève, (ou d’un groupe d’élèves) est confrontée à l’évaluation formulée par l’enseignant
concernant les démarches, progressions, difficultés, stratégies, résultats d’apprentissages
Mais toutes ces formes d’évaluation s’inscrivent dans une démarche globale que nous nommerons dans la
suite « autoévaluation ».
L’autoévaluation des élèves est le processus par lequel l’élève recueille des données et réfléchit à son
propre apprentissage ; cela donne à l’élève une conscience et une compréhension accrues de lui-même
en tant qu’apprenant. C’est une composante essentielle de l’évaluation formative.
Pour toute personne qui essaie d’apprendre, la rétroaction sur ses efforts comporte trois éléments :
- la conscience de l’objectif à atteindre,
- des indications sur son niveau actuel,
- une certaine compréhension de la façon de combler l’écart entre les deux premiers points.
Guide pratique de l’évaluation des acquis de l’élève 12
Equipes pédagogiques du GAD de Thann et Equipe RVP
Il est indispensable de comprendre ces trois éléments si l’on veut améliorer son apprentissage.
Il faut avoir conscience que l’estime de soi joue un rôle crucial dans la justesse et la pertinence de
l’autoévaluation et de la détermination des objectifs. La confiance en soi influence les objectifs
d’apprentissage que se fixent les élèves et les efforts qu’ils accomplissent pour atteindre ces objectifs.
En enseignant précisément aux élèves la manière de fixer des objectifs appropriés et réalistes et
d’évaluer leur travail de façon réaliste et juste, les enseignants peuvent contribuer à cette amélioration
de l’apprentissage et de la confiance en soi.
- Déterminer les critères avec les élèves, de sorte qu’ils puissent se donner eux-mêmes une
rétroaction au regard de ces critères au cours de leur apprentissage (participation à l’élaboration
de grilles d’évaluation de manière à améliorer leur compréhension des critères qu’ils utilisent
pour s’évaluer),
- S’assurer que les élèves s’autoévaluent en fonction des résultats d’apprentissage et des critères
d’évaluation préétablis,
- Offrir de nombreuses possibilités de mettre en pratique l’autoévaluation,
- Fournir des exemples de travaux de qualité,
- Aider les élèves à se fixer des objectifs d’apprentissage personnels,
- Recueillir les autoévaluations à différents moments (pas toujours aussitôt après leur réalisation).
Au lycée Charles Pointet de Thann, les compétences transversales sont validées par le professeur
principal qui utilise les remarques des bulletins. Les collègues peuvent intervenir lors du conseil de classe.
Cela fonctionne bien et satisfait les équipes. Les enseignants affirment qu’elles constituent un véritable
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levier pour le développement des compétences disciplinaires, notamment en rendant visibles les
ressemblances qu’elles ont entre elles. Ayant trait aux aspects les plus génériques de la pensée humaine
aussi bien qu’à des habiletés plurielles d’ordre personnel et social, elles rendent manifeste toute
l’importance de sa réflexion sur ses processus d’apprentissage.
Les échanges montrent qu’il y a là un nouveau chantier : comment évaluer collectivement des
compétences dites « transversales » ? Comment tenir compte de « l’informel » et du « non formel »
dans le processus académique des apprentissages et dans l’évaluation des acquis ? Comment évaluer les
acquis des élèves en tenant compte de leurs habiletés plurielles ?
Autant de questions qui suscitent des débats et qui nécessitent une réflexion partagée pour continuer à
donner du sens aux apprentissages et à faire en sorte que l’évaluation puisse aider à la consolidation des
compétences et servir le progrès de l’élève.
Les postures à privilégier : laisser l’élève s’exprimer, analyser avec lui ses progrès, ses manques, l’aider à
définir les actions nécessaires pour mener à bien son projet professionnel.
Cela suppose bien sûr de préparer un cours par niveau d’élève suivant le rythme des uns et des autres, par
groupe et un investissement certes en début de démarche, mais qui ensuite fait gagner du temps en gestion
de classes …Cela évite aussi la dichotomie professeurs/élèves…, facilite le relationnel et donc les
apprentissages. L’usage des TICE est une aide précieuse et le partage des sources et productions diverses
aussi, comme évoqué plus haut.
Comment communiquer avec les familles sur les acquis des élèves ?
De nombreuses expériences menées depuis plus de 30 ans en France ou encore dans d’autres pays comme
le Québec ont montré que les bulletins trop descriptifs ne répondaient pas aux attentes des parents qui
souhaitaient des informations écrites plus générales et davantage d’échanges et de contacts directs. Un
bulletin devrait être de lecture aisée, simple et de consultation rapide de manière à donner aux parents
une première idée d’ensemble de la situation scolaire, mais suffisante pour les alerter en cas de problèmes
scolaires majeurs de leur enfant.
L’ensemble des enseignants s’est donc mis d’accord sur le fait qu’il était nécessaire de choisir une autre
écriture des compétences : celles données aux parents via le bulletin doit être plus explicites. Dans de
nombreuses disciplines comme celles liées à la filière bois ou encore en PSE, un travail a été réalisé pour
faire ressentir une évolution de la formulation des compétences tout au long du parcours pour les élèves,
mais la réflexion a été également menée pour les « écrire autrement » sur le bulletin.
Concernant les élèves de classe de CAP : le bulletin tel que celui qui est mis en place a été jugé comme
étant trop analytique pour les familles et l'échelle difficile à comprendre (le « non évaluable » n’est
souvent pas compris). Il sera proposé une amélioration.
Certaines équipes ont utilisé la symbolique « 3A » pour indiquer que la compétence a été validée 3 fois.
Il a été suggéré qu’une explication de l’évaluation par compétences soit donnée aux élèves et aux familles
lors de l’accueil en début d’année ou encore lors de la première réunion parents professeurs. Le contact
direct est à privilégier. Une piste pourrait être de montrer deux exemples simples (en enseignement
professionnel et en enseignement général) en intégrant l’explication de l’échelle des compétences. Il
pourrait être adressé aux parents une page au format A4 à destination des parents où serait explicité
clairement chaque degré d’acquisition de la compétence.
Point de vigilance : Il faudra veiller à ce que la rencontre n’ait pas comme seul objectif de parler de
l’évaluation, il pourra être question d’échanger sur les projets, l’organisation et le fonctionnement de la
classe, la manière dont les élèves apprennent,…
Conclusion
Cette réflexion pédagogique s’est déroulée dans un cadre consensuel, elle a permis aux uns et autres de
s’enrichir mutuellement des apports et des travaux entrepris. Des uns et des autres.
Débattre sur le sujet « note ou pas note » aurait été stérile ; l’important est l’esprit de la démarche et que
l’on se pose les bonnes questions.
Comment rendre lisible à l’élève le parcours de formation dans lequel il est engagé ?
Comment pratiquer une démarche pédagogique différenciée en s’appuyant sur l’évaluation par
compétences et des items clairement compréhensibles.
Autant de questions qui interrogent les pratiques pédagogiques et autant de de chantiers pédagogiques
et de perspectives de travaux didactiques à entreprendre ensemble. Ce travail a permis à l’équipe de
dépasser le clivage des disciplines pour s’interroger sur les pratiques au quotidien dans la classe et en
dehors de la classe pour d’une part, mieux repérer la difficulté des élèves et d’autre part entreprendre des
stratégies pédagogiques innovantes favorisant l’individualisation des parcours et la différentiation
pédagogique.
Le soutien apporté par les chefs d’établissements respectifs et l’accompagnement de l’équipe RVP et des
inspecteurs ont servi de leviers pour mener à bien cette réflexion. Tous les enseignants qui ont participé
à ces travaux s’accordent à dire que ce travail doit être poursuivi en réseau (les quatre établissements
représentés) et dans les établissements mais toujours avec une focale élargie incarnée par
l’interdisciplinarité.
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En attendant que soit développé un outil commun aux établissements de l'académie, par le biais
d'Entea, plusieurs outils sont utilisés au sein du GAD. On retrouve « Sacoche », « Cerise », mais aussi
des outils développés par les enseignants eux-mêmes.
CERISE
La collection est éditorialisée et industrialisée par le CRDP de Poitou-Charentes, établissement public
dépendant du Ministère de l’Education Nationale.
En savoir plus sur CERISE Pro : http://www.cerise-collection.fr/pro-index.php
Depuis un poste connecté à internet (au lycée, au domicile, etc.), sur Mac ou PC et sans installation locale,
CERISE Pro permet à l'enseignant :
d'assurer le pilotage de la formation des apprenants sur la durée de la formation ;
de suivre l'acquisition des compétences des apprenants sur le cycle de formation ;
de visualiser une aide à la décision pour le déclenchement du Contrôle en Cours de Formation.
de constituer leur passeport professionnel pour le Baccalauréat professionnel Gestion
Administration ;
de saisir leurs fiches de travail pour les Baccalauréats professionnels Transport et Logistique ;
d'exporter leurs extraits de passeport professionnel ou leurs fiches d'activités conformes aux
circulaires nationales pour la certification.
L'utilisation de CERISE Pro nécessite, d'une part, la commande de l'application CERISE Pro sans
référentiel et, d'autre part, la commande d'au moins un module. Depuis juillet 2014, 3 modules sont
disponibles :
Baccalauréat professionnel Gestion Administration (avec des attaches vers le BEP Métiers des Services
Administratifs) - Baccalauréat professionnel Transport - Baccalauréat professionnel Logistique.
D'autres référentiels sont en cours d'intégration.
Les enseignants du GAD chargés de la formation des Bac pro Gestion-Administration utilisent CERISE,
mais certains trouvent l’outil lourd à renseigner et les bilans produits pas réellement exploitables et
compatibles avec les objectifs de bilan de fin de période… et la production d’une évaluation chiffrée.
SACoche
L’application SACoche (les trois premières lettres signifient « Suivi d’Acquisition de Compétences ») est
développée sous licence libre par Sésamath.
En savoir plus sur SACoche : https://sacoche.sesamath.net/
http://revue.sesamath.net/spip.php?article265
SACoche en 18 points :
Une présentation du logiciel et de certaines de ses possibilités a été assuré par Pierre Hildebrand,
enseignant du lycée Eiffel; l’outil offre une grande liberté et le champ des possibles est impressionnant,
mais il est nécessaire de prendre le temps de le configurer.
Présentation de l'outil Sacoche (par Pierre Hildebrand – Lycée des métiers Gustave
Eiffel) :
L'outil peut être paramétré de façon à être simple d'usage, mais tout est relatif et un vrai travail de
concertation et d'équipe est nécessaire pour arriver à un paramétrage efficient.
Cet outil est développé par Sésamath, la documentation est très bien faite et le logiciel est sous
licence libre, mais il faut tout de même que l'établissement l'héberge sur son serveur.
Les référentiels ne sont pas intégrés, il faut donc créer les arborescences avec des compétences.
On est libre de classer ces dernières par semestre ou par trimestre. Chaque enseignant peut avoir
accès à des compétences disciplinaires et/ou professionnelles. SACoche permet d'évaluer les élèves
à des moments différents.
En conclusion, les logiciels « Cerise » ou « Sacoche » ont l'avantage de faire la synthèse des compétences
sans passer par la note.
17
Annexes
Annexe 1
Annexe 2
Bac pro Technicien constructeur bois
Annexe 3 :
Bac pro Commercialisation et services en restauration - comment expliciter les objectifs auprès des élèves :
Guide pratique de l’évaluation des acquis de l’élève 18
Equipes pédagogiques du GAD de Thann et Equipe RVP
19
Annexe 4
Annexe 5
Documents réalisés par C.Willmé
Annexe 6
Fichier Excel – évaluations et suivi des élèves réalisé par Hamid Benachour.
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Annexe 7
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1) Des chiffres (1, 2, 3, 4) : ce codage est possible, il est utilisé en Suisse dans certains cantons et dans d’autres
pays européens. On peut lui reprocher l’analogie avec les notes qui pourraient être faite par les apprenants et
leur famille.
2) Des lettres (A, B, C, D) : ce codage est très proche des chiffres. On a pu observer la dérive de voir apparaître
des B- ou D+. L’analogie avec une note est alors très proche.
3) Des degrés d’acquisition (acquis, à renforcer, en voie d’acquisition, non acquis) : ces expressions font très
« jargon» mais ont le mérite de permettre une autre perspective de progrès et non de jugement de valeur
comme les : très bien, bien, assez bien, passable, insuffisant, très insuffisant.
On trouve également d’autres nombres d’acquisition :
6 (réussite totale – réussite partielle – à renforcer – non acquis – non évaluable – absent),
4 (acquis – à confirmer – en début d’acquisition – non acquis),
3 (acquis – en voie d’acquisition – non acquis),
2 (acquis – non acquis).
4) Les présentations graphiques comme , les smileys, les feux tricolores, les symboles ++ + - - - ou les
codes couleurs sont très utilisées dans les écoles maternelles et primaires. On peut leur reprocher de mettre de
l’affect dans l’évaluation.
5) Une échelle très utilisée notamment dans les écoles maternelles, primaires et voire dans certains collèges :
6) D’autres écoles, en particulier pour les compétences transversales, utilisent les termes suivants : J (jamais), P
(parfois), S (souvent), T (toujours) ou R (régulièrement).
(Compétence 1)
(Compétence 2)
(Compétence 3)
Appréciation générale :
25
Annexe 9
27
Annexe 10
Bibliographie :
André de Peretti, Jean Boniface et Jean-André
Legrand, Encyclopédie de l’évaluation en formation et en éducation,
Paris, ESF éditeur, 1998.
Plus qu’un guide, une encyclopédie ! On y retrouve des méthodes
d’évaluation, mais aussi des outils d’auto-évaluation pour des élèves de
tous niveaux, des outils de gestion de la classe, de l’établissement, des
suggestions méthodologiques... Un livre incontournable.
29
TEXTES EN LIGNE
Alain Houchot et Florence Robine (dir.) - Les livrets de compétences : nouveaux outils pour
l’évaluation des acquis - Paris, 2007 - Télécharger le document (format PDF)
Philippe Meirieu - « Si la compétence n’existait pas, il faudrait l’inventer » - Télécharger le
document (format PDF)
Marc Romainville - « Et si on arrêtait de tirer sur les compétences ? » in Direct, « Les clés de la
gestion scolaire », 10, 31-43, 2008.
Une réponse en quelque sorte à Marcel Crahay et à d’autres qui « brûlent ce qu’ils ont adoré »… Un point de
vue intelligemment modéré et non dénué de l’humour de nos voisins d’outre Quiévrain. - Télécharger le
document (format PDF)
Philippe Perrenoud - « Évaluer des compétences » in L’éducateur, mars 2004, p. 8-11. - Lire
l’article en ligne
Un site qui est une mine : celui du chercheur du Québec Gérard Scallon
Guide pratique de l’évaluation des acquis de l’élève 30
Equipes pédagogiques du GAD de Thann et Equipe RVP
Le dossier toujours très documenté de l’INRP (VST) établi par Olivier Rey
Et le remarquable dossier du Café pédagogique
Rapport - n° 2007- 048 - juin 2007 - Les livrets de compétences : nouveaux outils pour
l’évaluation des acquis - http://www.education.gouv.fr/cid5579/les-livrets-de-competences-
nouveaux-outils-pour-l-evaluation-des-acquis.html
Livret personnel de compétences, Repères pour sa mise en œuvre au collège - DGESCO, mai
2010 -
http://media.eduscol.education.fr/file/socle_commun/97/5/ReperesLivretcompetences_145975.pdf
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