These Serehane
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THESE DE DOCTORAT
Présentée à la Faculté des Sciences et Techniques – Fès
En vue de l’obtention du titre de
Docteur de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah
Spécialité : Génie industriel
Par :
Mme: SEREHANE Lamyae
Sujet de la thèse :
ABOUABDELLAH Abdellah P.H. Ecole Nationale des Sciences Appliquées de Kénitra Rapporteur
BOUMANE Abderrazak P.H. Ecole Nationale des Sciences Appliquées de Tanger Rapporteur
Résumé de la thèse
Dans une ère de concurrence imparfaite et féroce, un contexte économique
mondialisé et incertain, l'entreprise fait face à une multitude de facteurs de contingence
et de menaces externes et internes qui lui imposent d’agir sur les différentes dimensions
de la performance telles que la qualité de ses produits et de ses processus. L'entreprise
4.0 doit accompagner ses avancées technologiques par des innovations dans son style de
management qui aujourd'hui se veut un management éclairé qui dépasse même le
management participatif et ce afin de pallier { l’obsolescence rapide des produits et des
connaissances qu’elle incarne et par conséquent réduire son time-to-market ainsi que ses
coûts.
Le lean thinking est une innovation organisationnelle qui annonce cinq principes
nécessaires pour la création de la valeur et la satisfaction du client. Ces principes agissent
sur quatre composantes essentielles de l’entreprise { savoir la philosophie de l’entreprise,
les processus, le personnel et les partenaires ainsi que la résolution des problèmes, ce qui
permet aux organisations d’adapter facilement leurs processus aux changements de
l’environnement, de saisir les opportunités du marché et d’être plus performantes. Le
lean thinking dépasse les pratiques du lean manufacturing, qui se focalisent sur la
réduction des gaspillages des processus et sur l’efficacité opérationnelle, et s’étend vers
un état de pensée lean qui permet aux différents acteurs d’identifier les activités qui
n’apportent pas de valeur ajoutée et de les éliminer grâce à un processus structuré de
résolution des problèmes. L’entrave majeure au succès du Lean est qu’il est souvent
perçu comme des chantiers provisoires d'amélioration et de changement, et dès que les
premiers gains apparaissent, le personnel reprend ses activités quotidiennes et ses
anciennes habitudes, les efforts d'amélioration cessent, et les résultats du lean ne tardent
pas à disparaître.
Ainsi, pour faire face aux limites du lean et pérenniser ses gains, il est indispensable
d’abandonner les anciennes connaissances et habitudes, uniquement celles devenues
inutiles et obsolètes, pour développer de nouvelles grâce au désapprentissage
organisationnel. Ce dernier permet de ressortir le personnel de sa zone de confort et de
le rendre conscient des nouvelles perceptions, d’améliorer sa capacité de résolution des
nouveaux problèmes et développer son aptitude d’évaluation critique au lieu du suivi
d’instructions, faisant de lui un réel acteur dans les démarches d’amélioration continue.
Abstract
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Centre d’Etudes Doctorales Sciences et Techniques de l’Ingénieur
Faculté des Sciences et Techniques - Fès ; Route d’Immouzer, B.P. 2202 Fès-, Maroc –
Tél. : (212) 5 35 60 80 14 ; Tél. : (212) 5 35 60 29 53 ; Fax : (212) 5 35 60 82 14 ; Site web : www.fst-usmba.ac.ma
Dédicaces
Le lean thinking, en tant que mode de pensée, a été introduit par Womack et Jones pour
la première fois en 1996 après plusieurs recherches portant sur le système de production
Toyota. Le lean thinking dépasse la chasse aux gaspillages recherchée par le lean
manufacturing, vers l’instauration d’un mode de pensée et d’un état d’esprit dont le but
principal est de créer de la valeur en se basant sur la collaboration dépassant toutes les
limites hiérarchiques et fonctionnelles.
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Les cinq points qui définissent les piliers du lean thinking sont la valeur, la définition de la
chaine de valeur, les flux, le pull system et la recherche de la perfection. Ensuite, ces
principes ont été repensés et étendus vers les 8P, à savoir : les processus, le personnel, le
pull system, la prévention, les partenaires, la planète, la perfection et l’objectif (Purpose).
Toutefois, la limite que confronte le lean en tant que démarche d’amélioration de la
performance opérationnelle, est qu’il est souvent réduit { une palette d’outils appliqués
dans une période donnée, et dès que les premiers résultats apparaissent, la motivation
commence { s’éteindre et ces résultats ne tardent pas { disparaitre. Donc la question qui
se pose est comment pérenniser les résultats obtenus , dépasser l’ancien mode de
pensée vers un mode de pensée lean tout en intégrant les dimensions du facteur humain
et du mode d’apprentissage efficace et ainsi instaurer une philosophie holistique
d’amélioration de la performance opérationnelle en continu ?
Contexte de la thèse
Dans un contexte économique mondialisé caractérisé par une concurrence accrue, des
fluctuations du marché, des consommateurs plus exigeants et des avancées
technologiques rapides, chaque entreprise se doit de mettre en place une vision
stratégique lui permettant d’acquérir des avantages concurrentiels qui garantissent sa
pérennité.
Pour ce faire, elle sera amenée à diagnostiquer sa position dans le marché, revoir
continuellement ses produits, identifier ses forces et ses faiblesses afin de définir ses
orientations stratégiques. Plusieurs approches se présentent aux organisations pour
définir leurs stratégies.
Premièrement, nous citons les approches qui s’appuient sur l’étude des facteurs externes
en analysant la concurrence, les clients, les fournisseurs pour entamer le diagnostic
stratégique. L’exemple { citer est celui des forces concurrentielles de PORTER qui sont :
l’entrée des nouveaux concurrents, la menace des produits de substitution, le pouvoir de
négociation des fournisseurs et la pression concurrentielle du secteur.
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La seconde catégorie d’approches se focalise sur l’étude des activités internes de
l’entreprise pour déterminer ses atouts concurrentiels. Une des approches d’évaluation
des compétences internes de l’entreprise est la théorie des compétences clés de Prahalad
et Hamel (Hamel & Prahalad, 1994) qui prône que l’entreprise qui réussit n’est pas celle
qui arrive à maitriser le jeu concurrentiel provenant de son environnement externe mais
c’est celle qui mobilise ses ressources internes ( humaines, financières, technologiques,
organisationnelles,…) afin de créer de la valeur et par conséquent une offre différenciée
des concurrents.
Le dernier type d’approches est celui qui intègre les facteurs internes et externes de
l’entreprise pour adresser sa stratégie. Plusieurs méthodes se présentent dans ce sens,
nous citons { titre d’exemple la matrice SWOT qui est un outil d’analyse stratégique qui
permet de croiser les analyses internes et externes avec les environnements micro et
macro de l’entreprise, en dressant ses forces, ses faiblesses, ainsi que les opportunités et
menaces du marché.
Une fois l’entreprise définit ses orientations stratégiques, celles-ci doivent être déclinées
en objectifs tactiques qui définissent les leviers de performance sur lesquels il faudra agir
et qui sont appelés des inducteurs de performance. Cette dernière est une notion qui
dépasse les résultats financiers de l’organisation et repose essentiellement sur les
ressources immatérielles de l’entreprise qui font sa richesse et lui permettent de détenir
l’avantage concurrentiel.
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vecteur de compétitivité de l’entreprise partant du fait que le contexte économique
actuel impose un modèle de knowledge based enterprise en contraste avec le modèle
classique (Labor based enterprise).
Par rapport { ses clients, l’entreprise pourra agir sur son image de marque ainsi que la
relation établie avec ses clients et ce par le biais d’actions de communication ciblées et de
CRM (Customer Relationship Management).
Quant { l’axe produit, l’entreprise pourra se distinguer de la concurrence par des offres
de produits attractives. Cette attractivité ne pourra être garantie uniquement par la
diminution des coûts mais à travers la création de la valeur en raison des économies
devenues mondialisées. Afin de favoriser cette création de valeur, l’entreprise se trouve
dans l’obligation d’être plus innovante, d’apporter constamment des améliorations { ses
produits, de diversifier son offre et de faire émerger de nouveaux concepts.
Une entreprise pourra agir sur son organisation afin de s’adapter aux fluctuations du
marché tout en intégrant l’ensemble de ses partenaires. L’optimisation et l’amélioration
de l’organisation porteront sur ses processus et ses modes opératoires. Dans ce sens,
deux catégories d’approches se présentent : celles qui prônent que le changement doit
passer par une refonte totale du système à savoir les approches du types BPR (Business
Process Reengineering), d’autres affirment que le changement doit être incrémental et
continu pour atteindre des résultats durables.
Ainsi, nous avons caractérisé certains inducteurs de performance pour chacun des axes
du capital immatériel sur lesquels les efforts doivent être concentrés et autour desquels
l’entreprise doit centrer son suivi et son pilotage de la performance
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Figure 1: Inducteurs de la performance selon les axes du capital immatériel
Problématique
La mesure de la performance et son pilotage sont des facteurs clés dans l’élaboration des
plans stratégiques d’une entreprise. Ils constituent des éléments indispensables pour
« l’évaluation de la capacité d’une entreprise { gagner et maintenir un avantage
concurrentiel ainsi qu’{ énoncer des ajustements correctifs et des actions » (Holban,
2009). Cette mesure de la performance se fait généralement à travers un tableau de bord
contenant un ensemble d’indicateurs ,qui avant tout, se concentre sur la maitrise des
processus de production de biens et de service tel que confirme les travaux sur la chaine
de valeur de Porter. D’autre part, les protagonistes de Ressource Based View placent les
ressources internes de l’entreprise comme source de génération de l’avantage
concurrentiel.
Ces deux aspects sont les deux facettes d’une même pièce, puisqu’ils sont
complémentaires indissociables et en aucun cas contradictoires. De ce fait, l’entreprise
est un macro système constitué de deux systèmes majeurs :
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Un système de production de biens et services et dont la performance se traduit
par la maitrise de ses processus opérationnels
Un système de production des connaissances et compétences qui constituent un
inducteur de performance reposant sur le développement des connaissances au
sein de l’entreprise.
L’entreprise d’aujourd’hui est appelée à maitriser ces deux systèmes pour fuir la pression
concurrentielle par les prix et réaliser une concurrence structurelle qui lui permet de se
différencier par la qualité de ses produits, ses innovations ainsi que l’image de marque
qu’elle se construit.
Ses capitaux concurrentiels sont les garants de sa pérennité et l’un de ses principaux
patrimoines sont le savoir qu’elle détient. Ainsi, la performance doit passer par le
développement des compétences, le savoir-faire, la polyvalence de son personnel et par
conséquent atteindre un niveau supérieur de qualité des produits et de flexibilité du
système de production.
A partir du contexte de cette recherche, il apparait clairement que les deux inducteurs sur
lesquels doit porter notre recherche sont une bonne gestion des connaissances ainsi que
l’amélioration des processus. De ce fait, l’objectif que nous nous sommes fixé dans le
cadre de cette thèse est de proposer une démarche qui aboutira à une amélioration des
processus opérationnels tout en tenant compte du capital humain, source de richesse de
l’entreprise. Cette démarche visera en premier lieu les entreprises disposant d’une main
d’œuvre { forte valeur ajoutée et qui œuvrent dans des secteurs hautement compétitifs
nécessitant réactivité, flexibilité et veille stratégique.
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Afin de répondre à ces questions, nous avons structuré ce manuscrit en cinq chapitres
comme suit :
Dans le premier chapitre nous avons mis l’accent sur les notions de processus,
d’amélioration continue et ses démarches et nous avons dressé un comparatif entre
celles-ci. Ensuite, nous avons explicité l’élément central de notre recherche qui est la
performance et ses aspects pour finaliser le chapitre par le lean manufacturing, sa
définition, ses outils et ses concepts de manière générale.
Dans le second chapitre de l’étude théorique, nous nous sommes centré sur le lean en
tant que mode de pensée en détaillant les principes du lean thinking, ses étapes mais
aussi son rôle comme vecteur de la performance et ses limites. D’où l’intérêt d’introduire
les notions du Knowledge Management pour accompagner le lean par un mode
d’apprentissage efficace et adapté. Un mode qui pourra accroitre l’adhésion du personnel
aux programmes d’amélioration, rendre chaque employé soucieux de l’amélioration des
processus et capable de détecter les activités qui n’apportent aucune valeur ajoutée puis
les éliminer à travers un processus structuré de résolution des problèmes.
Le chapitre quatre adresse le modèle conceptuel proposé qui s’est basé sur les résultats
de l’enquête et de l’étude théorique. Ce modèle se présente sous forme de boucles
causales de rétroaction qui inter-relient tous les facteurs clés de succès du lean comme
démarche d’amélioration continue tout en insistant sur le désapprentissage
organisationnel. Ce dernier constitue une innovation majeure dans les préceptes de
l’apprentissage et qui est un axe de recherche en plein essor.
Le dernier chapitre présente une étude de cas qui porte sur une entreprise industrielle.
Nous avons tenté à travers celle-ci d’approcher les aspects terrain du lean d’une
entreprise en cours de démarrage.
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La première partie de ce manuscrit est consacrée à la présentation et la synthèse des
notions liées { notre thématique. Dans un premier temps, le chapitre état de l’art
présentera les concepts de la performance, de l’amélioration continue du lean
manufacturing pour arriver { l’essence de notre thématique qui est le lean thinking et le
développement des connaissances en entreprise et qui font l’objet du second chapitre.
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Partie 1 : Cadre
théorique de la
recherche
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Chapitre 1 : Etat de l’art
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1. L’évolution des systèmes de production
1.1. Système de production
La taille de l’entreprise et son effectif croissant induisent une variabilité dans les
approches et les pratiques divergentes en raison de différentes expériences, ceci est un
premier facteur important imposant la standardisation des pratiques dans un système de
production efficace. De plus, la diversification des produits et services et par conséquent
la complexité des processus de production constituent des raisons suffisantes pour
définir un système de production performant.
Dans ce qui suit, nous allons expliciter l’évolution de ces systèmes d’une production
artisanale à une production industrielle développée.
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La première phase était une phase de production artisanale exploitant les richesses
naturelles pour satisfaire les besoins d’une minorité, elle est donc caractérisée par de
faibles quantités et une grande diversité.
La quatrième période : Depuis la fin des années 70, les clients sont devenus plus
exigeants, l’offre est plus diversifiée et donc la pression concurrentielle de plus en plus
accrue. C’est l’ère de la production en série mais avec plusieurs variantes d’un produit. Et
encore une fois, c’est dans l’industrie automobile que les nouvelles méthodes sont
apparues pour confronter le besoin du marché et particulièrement au sein de Toyota
grâce à ses pionniers Taichi Ohno et Shingo qui ont mis en place les bases du toyotisme et
de la production en juste-à-temps. Ainsi, l’entreprise est tenue produire ce qui est déjà
vendu.
Un système de production utilisant plusieurs ressources et soumis à de nombreuses
contraintes, en raison de l’évolution décrite dans les phases précédentes, induit une
complexité et une multitude de paramètres à contrôler. Celui-ci doit donc être structuré,
et prendre en compte toutes ses activités, les identifier, les analyser, les maitriser afin
d’en améliorer la performance.
De ce fait, il est nécessaire d’identifier les processus du système qui seront pilotés par un
ensemble d’indicateurs de performance.
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2. Pilotage et organisation par les processus
2.1. Définitions des « processus »
Selon la norme ISO 9000 : 2000, un processus est un : « Ensemble d’activités corrélées ou
interactives qui transforment des éléments d’entrée en éléments de sortie. ». Ces
activités impliquent l’attribution de ressources, notamment en personnel et en matériels.
Le processus est « le quoi faire dans un ordre prédéfini » et il ne faut pas le confondre
avec le procédé qui est « la façon de faire » d’une tâche. De ces définitions, nous pouvons
tirer clairement les principales caractéristiques d’un processus : (Cattan, 2008)
-il est alimenté par des données (d’entrée) qu’il transforme en nouvelles données (de
sortie) en générant de la valeur ajoutée ;
-son fonctionnement dépend pour une bonne part de la maîtrise de ces données, qu’elles
soient d’entrée ou de sortie ;
- il interagit avec son environnement. Différents paramètres exercent une influence sur sa
structure et son fonctionnement :
- environnement économique ;
- environnement social ;
- environnement technologique.
Environnement
Pilotage du processus
Entrées Sorties
Contraintes :
-Temps
Moyens (ressources) -Lieu
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Selon (Perrin, 1999), les processus représentent la somme des entrées et des sorties
contribuant { la réalisation des produits ou des services destinés { un client. La clé d’un
pilotage réussi est donc d’établir une articulation entre les entrées et les sorties et de
maitriser les relations aux frontières des processus. Ceci implique une description des
relations entre les finalités et les moyens d’exploitation (Genelot, 2001).
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processus. L’approche processus fournit un mode d’organisation favorisant la création de
la valeur et la satisfaction du client.
Les organisations sont souvent structurées en unités fonctionnelles fonctionnant avec
une logique séquentielle où les interactions sont verticales. Dans cette représentation,
toutes les parties prenantes n’ont pas nécessairement une perception commune et
partagée des besoins du client final. Par conséquent, plus d’attention est accordée aux
objectifs { court terme propres { chaque unité fonctionnelle, qu’aux problèmes et
interactions aux interfaces qui influencent l’intérêt de l’ensemble de l’organisme et de ses
clients.
L’organisation par processus consiste { « enrichir la vision des activités en superposant à
la représentation par grandes fonctions une représentation transversale regroupant
l’ensemble des activités contribuant { une finalité donnée » (Genelot, 2001)
L’approche processus impose ainsi de tisser des liens horizontaux entre les différentes
unités fonctionnelles où le mot d’ordre serait un fonctionnement par séquences
d’activités transversales ayant des interactions maitrisées. L’efficacité et le bon
fonctionnement de ces séquences sont suivis et est évalué par un responsable de
processus appelé pilote du processus.
La question qui se pose est comment choisir ses processus de façon à ne pas en avoir trop
{ cause d’un découpage excessif qui risque d’être très fin et mal compris et non plus avoir
un nombre limité de processus généraux et non précis.
Selon Longin et Demet (Longin & Denet, 2008), les processus doivent être choisis sur la
base des critères suivants :
-Le type de management et la stratégie de développement
-Le secteur d’activité de l’entreprise et la nature de la valeur ajoutée qu’elle crée.
- La culture d’entreprise et les usages
Le mieux serait de se concentrer sur les séquences qui génèrent beaucoup de valeur
ajoutée. Celles-ci constitueront les principaux processus. Ensuite, il faudrait suivre ces
processus { l’aide d’indicateurs. La notion de valeur ajoutée a une interprétation et
assimilation commune chez tout le personnel qui connait les mécanismes pour l’obtenir,
la méthode pour l’évaluer et son impact sur le client.
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L’identification des principaux processus émane d’une décision managériale. Celle-ci
traduit la vision de la direction pour les transversalités entre les différents métiers et
fonctions. Ensuite, viendra l’étape de description des processus. Cette dernière aura
pour rôle de situer le processus dans son environnement, le définir sans ambiguïté,
identifier les clients et les fournisseurs, décliner le processus en procédures et déterminer
les outils de son pilotage.
La description est d’autant plus claire lorsqu’elle est complétée par une schématisation {
travers une cartographie des processus et un tableau de pilotage qui reprend le pilote du
processus, les objectifs, les dates de revue du processus…
Une fois ces processus décrits et mis en place, il faudrait instaurer les mécanismes de leur
pilotage. Le bon fonctionnement et maintien des processus relève d’un pilotage efficace.
Ce dernier consiste à :
Déterminer les points critiques à suivre régulièrement, les écarts et les déviations
par rapport aux objectifs et au bon fonctionnement
Proposer des mesures correctives et amélioratrices
Déceler l’impact d’un processus sur les autres
Capitaliser les expériences et les bonnes pratiques
Former et suivre le capital humain, acteur déterminant dans la bonne marche de
tout processus
Dans sa première version, la norme ISO 9001 : 1987-1994 s’est intéressée uniquement aux
aspects d’identification et de planification des processus de production. Les versions de
2000 à 2008 sont ensuite venues adresser cette notion dans un sens plus large et la
définissent comme un mode d’organisation efficace lorsqu’ils sont gérés de façon {
maitriser les interactions et les corrélations entre eux dans le cadre d’un système
cohérent. C’est ainsi que l’approche processus s’est cristallisée avec l’introduction des
rubriques qui traitent de :
-L’identification des processus du SMQ ainsi que leurs interactions
-La détermination des critères et méthodes pour la maitrise et l’efficacité des processus
-La surveillance, le mesurage et l’analyse
-L’amélioration des processus.
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La nouvelle version de la norme ISO 9001 :2015 a apporté plus d’exigences quant { la
définition des indicateurs de performance, à la maitrise des risques ainsi que
l’amélioration des processus pour une meilleure satisfaction des clients. Celle-ci exige de :
« - Déterminer les entrées et sorties de chaque processus. L'organisme doit établir,
mettre en œuvre, tenir { jour et de manière continue améliorer un système de
management de la qualité, y compris les processus nécessaires et leurs interactions, en
accord avec les exigences de la présente Norme internationale. L’organisme doit
déterminer : les éléments d'entrée requis et les éléments de sortie escomptés pour ces
processus. (Paragraphe 4.4 a).
-Déterminer et maitriser les risques produits et clients. Les risques et les opportunités
susceptibles d'avoir une incidence sur la conformité des produits et des services et sur
l'aptitude à améliorer la satisfaction du client sont déterminés et traités. (Paragraphe 5.1.2
b)
-Mettre en place les indicateurs de performances les critères, les méthodes, y compris les
mesures et les indicateurs de performance associés nécessaires pour assurer le
fonctionnement et la maîtrise efficaces de ces processus. (Paragraphe 4.4 c).
Aujourd’hui, le besoin de l’amélioration n’est plus un choix qui se pose mais une réalité
qui s’impose aux entreprises. Chaque organisation qui ne prônera pas des améliorations
perpétuelles dans sa quête de la performance, se retrouvera dépassée par ses
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concurrents. Cependant l’amélioration peut prendre plusieurs formes, selon les objectifs
de l’entreprise et le niveau de maturité et de variabilité de ses processus.
Dans une première phase, les processus qui viennent d’être instaurés sont peu connus, la
performance fluctue et est sujette à beaucoup de variabilité. Cette dernière impacte
négativement les indicateurs des processus et donc le besoin dans un premier temps est
celui de la maitrise des paramètres et des causes de variabilité. Par la suite, ces
paramètres identifiés constitueront les opportunités et les éléments sur lesquels va
porter l’effort d’amélioration continue.
L’amélioration continue est définie comme une culture d’améliorations durables dont
l’objectif est l’élimination de tous les gaspillages dans les systèmes et les processus d’une
organisation (Bhuiyan & Baghel, 2005). Bhuiyan et Baghel la définissent comme « quelque
chose qui arrive par des améliorations incrémentales ou par des améliorations radicales
basées sur des nouvelles technologies ou des idées innovantes ». Elle peut être perçue
aussi comme un ensemble d’approches, outils et techniques pour l’identification et
l’élimination des gaspillages ainsi que l’amélioration de la qualité.
L’amélioration continue peut aussi être considérée comme « un flux continu, une grande
implication, des changements incrémentaux dans les produits et les processus pour une
performance organisationnelle élevée » (Ljungström & Klefsjö, 2002) ou « un processus
d’innovation incrémentale { l’échelle de toute l’entreprise ».
Les définitions déj{ citées mettent l’accent sur deux éléments essentiels : Le premier
élément est que l’amélioration continue est une affaire de tous les acteurs de l’entreprise,
elle ne doit pas se faire { l’échelle d’un département particulier ou un processus bien
spécifique mais nécessite la participation et l’implication de tous les employés afin
d’améliorer l’ensemble des processus de l’entreprise. Ainsi, les organisations sont
amenées à développer une résistance contre le traitement unique et systématique des
problèmes quotidiens et faire de la résolution des problèmes un moyen d’amélioration
continue et que celle-ci constitue une culture de l’entreprise.
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Le second point est que : l’amélioration incrémentale et continue qui n’engage pas de
ressources importantes et ayant un coût moins élevé résulte en améliorations
remarquables, qui demandent généralement un investissement important et des
innovations technologiques majeures ou des idées totalement nouvelles, à condition que
ces améliorations progressives soient maintenues.
3.2. Facteurs de succès de l’amélioration continue
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Les méthodes : Selon les objectifs escomptés, l’entreprise doit choisir les
approches et outils d’amélioration continue appropriés. Elle doit veiller { ce que cette
amélioration soit appliquée { l’échelle de toute l’organisation. Si les objectifs sont la
réduction des rebuts, l’amélioration des flux des processus de production et de la qualité
des produits, il est judicieux de passer par une approche systématique. Cette dernière
permet { l’équipe qui travaille sur l’amélioration de rester concentrée sur l’achèvement
de l’initiative en exécutant des étapes prédéfinies jusqu’{ l’atteinte des buts (Reid &
Koljonen, 1999)
3.3. Un apprentissage continu pour une amélioration continue
Dans une entreprise dont l’organisation est centrée autour des processus, les employés
sont généralement tenus effectuer une panoplie de tâches plus abondantes que dans le
cadre d’une organisation fonctionnelle classique. Ajouté au fait que les entreprises font
de plus en plus appel aux nouvelles technologies, impose aux employés d’actualiser
continuellement leurs connaissances et compétences. En effet, les employés qui
cherchent { renouveler leurs connaissances sont plus favorables d’accepter de nouvelles
idées et concepts que se conformer aux façons de faire traditionnelles.
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d'une définition uniforme de TQM, la définition de TQM est assez problématique (Prajogo
& Sohal, 2001). Selon Rahman, TQM est une approche de gestion pour améliorer la
performance organisationnelle qui englobe une variété de sujets techniques et
comportementaux. Une autre définition de TQM est celle de Kaynak (Kaynak, 2003) ,
"TQM est une philosophie de gestion holistique qui s'efforce d'améliorer continuellement
toutes les fonctions d'une organisation ". TQM est une approche multidimensionnelle qui
se compose de plusieurs activités ayant un impact tant sur la performance financière et
non financière. Ces activités sont le leadership de la direction, le rôle du département de
la qualité, la formation, les relations avec les employés, les données et les rapports de
qualité, la gestion de la qualité des fournisseurs, la conception du produit/service, la
gestion de processus, la planification stratégique, l’orientation client, la technologie de
l'information et l’analyse, la gestion des personnes (Saraph, Benson, & Schroeder, 1989)
(Prajogo. & S.Sohal, 2003)
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-Définir précisément les processus métier d’une organisation et identifier les clients
internes et externes.
-Modéliser et analyser les processus métiers
-Mettre en évidence les opportunités d’améliorations radicales
-Mettre en place des améliorations { travers une combinaison d’améliorations
technologiques et de bonnes pratiques de travail.
-Mettre en place des mécanismes permettant d’assurer une amélioration continue des
processus après la ré-ingénierie.
C’est une méthode d’amélioration des processus quel que soit leur nature, orientée
données et qui se focalise sur l’élimination des défauts. Cette approche est basée sur des
méthodes statistiques afin de cibler la réduction de la variation au sein d’un processus
(Hensley & Dobie, 2005)
Cette méthode trouve ses origines chez Motorola en 1980 qui l’a conçue dans le but de
réduire les coûts de la non-qualité. Le principe de la méthode repose sur le fait que la
variabilité d’un processus ne doit pas être supérieure { six fois l’écart-type de la moyenne
étudiée. Cette méthode fait usage de données mesurables et suit une approche
structurée de cinq étapes à savoir : DMAIC, Définir, Mesurer, Analyser, Innover, Contrôler.
L’étape de définition correspond { l’identification du besoin du client et des processus à
améliorer. Ensuite, les données concernant les processus sont traités à travers des calculs
statistiques dans la phase d'analyse, ce qui permet de déceler les causes racines des
problèmes et rejaillir les opportunités d’amélioration. Ainsi, dans l’étape d’amélioration, il
s’agira de définir un plan d’action et de veiller { son application/ implémentation.
En dernier lieu, il faudra contrôler l’adéquation entre actions mises en œuvre et les
résultats atteints puis assurer que les améliorations soient durables.
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BPR
BPR Radical TQM Six sigma Lean
révisionniste
Niveau de Petits
Radical Incrémental Incrémental Incrémental
changement bonds/sauts
Un processus
Portée Organisation Les processus Les processus Organisation
particulier
Niveau de
Reconcevoir Reconcevoir Améliorer les
Niveau base, Améliorer les
les processus les processus processus
d’action commence à processus actuels
actuels actuels actuels
zéro
De haut en Top-down et De bas en
Participation Bottom-up transversal
bàs bottom-up haut
Acteur Acteur
Rôle de l’IT Acteur clé Acteur clé Acteur essentiel
essentiel primaire
Amélioration de
Objectif Réduction des Réduction des Amélioration Amélioration la performance et
principal coûts coûts de la qualité de la qualité élimination des
gaspillages
Tableau 1: Comparaison des méthodes d'amélioration des processus
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Pour ce faire, le BSC trouve tout son sens en se basant sur quatre perspectives :
Perspective financière : Quelle est la valeur créée pour les actionnaires
Perspective client : Quelle est la valeur créée pour les clients.
Perspective processus internes : Quelle est la performance des processus clés de la
réussite.
Perspective apprentissage organisationnel : Quelle est notre capacité à progresser
Le Balanced Scorecard a ensuite évolué vers le sustainability Balanced Scorecard qui
intègre la notion de responsabilité sociétale mettant en œuvre les objectifs et des
indicateurs sociaux, environnementaux (Hockerts, 2001)
Triple Bottom line reporting : Cette approche prône le principe selon lequel la
performance globale d’une entreprise dépend de sa contribution dans trois facteurs : la
prospérité économique, le capital social et la responsabilité environnementale.
L’analyse de la valeur : C’est une méthode créée par Miles en 1947 qui était
responsable d’achats chez General Electric. Cette méthode a évolué lorsqu’elle était
introduite au Japon et en Grande Bretagne en 1955. Elle est définie dans la norme NF X50-
152 comme « une méthode de compétitivité, organisée et créative visant la satisfaction de
l’utilisateur par une démarche spécifique de conception { la fois fonctionnelle,
économique et pluridisciplinaire.
L’analyse de la valeur considère tout produit comme étant un ensemble de fonctions
destinées { satisfaire le client tout en optimisant les ressources employées. C’est une
démarche structurée en six grandes étapes : Phase d’initialisation, phase de lancement,
analyse fonctionnelle du besoin, la recherche et l’étude des solutions, l’analyse
comparative et enfin l’évaluation des résultats et le retour d’expérience. L’analyse de la
valeur est parfaitement transposable sur les services ainsi que sur les processus
administratifs et industriels. Cependant, cette approche ne prend pas en compte l’aspect
multicritère de la performance et s’intéresse uniquement aux aspects de satisfaction du
client et celui des coûts.
5.2. Aspects conceptuels de la performance
Performance organisationnelle
Selon Giraud et al. (Giraud, Saulic, Naulleau, Delmond, & Bescos, 2002) , la performance
organisationnelle est : « le rapport entre production de valeur et consommation de
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ressources », Ainsi, être performant au niveau organisationnel revient à créer de la valeur
tout en minimisant les coûts.
Morand (Morand, 2008) définit la performance organisationnelle comme étant : « la
manière dont l’entreprise est organisée pour atteindre ses objectifs et la façon dont elle
parvient à les atteindre ».
La performance organisationnelle est « la capacité d'une organisation à déterminer et à
mettre en œuvre de bonnes stratégies dans le cadre des finalités qu'elle poursuit »
(Bouquin, 1997). Kalika (Kalika, 1988) présente quatre facteurs de l'efficacité
organisationnelle :
- Le respect de la structure formelle : le non-respect de la structure annoncée par la
direction induit { des déviations et dysfonctionnements au sein de l’entreprise.
- Les relations entre les services : Lorsqu’une organisation recherche continuellement {
minimiser les conflits, cela signifie qu’une meilleure coordination doit être mise en place
pour atteindre l’efficacité escomptée.
- La qualité de la circulation de l'information : Une organisation performante doit
toujours fournir des informations fiables au bon moment et ce à travers les systèmes
d’information.
- La flexibilité de la structure : l'aptitude de celle-ci { s’adapter aux mutations de
l’environnement est un facteur déterminant de la performance organisationnelle.
Performance stratégique :
La performance stratégique est la plus importante de toutes. Elle est fondée sur la
construction d’un système d’excellence visant la performance au long terme. la
croissance des activités, une stratégie bien pensée, une culture d’entreprise dynamique,
une forte motivation des membres de l’organisation ou un système de volonté visant le
long terme, la capacité de l’organisation { créer de la valeur pour ses clients, la qualité du
management et du produit pour les clients, la maîtrise de l’environnement sont les piliers
de l’atteinte d’une performance stratégique (Marmuse, 1997) (Barette & Jocelyn, 2000) .
G. Hamel et C.K. Prahalad (Hamel & Prahalad, 1989)insistent sur la motivation des acteurs
de l’organisation comme facteur clé d’une performance stratégique et un avantage
concurrentiel de l’entreprise. Ces facteurs conduisent certes { l’efficacité mais peuvent
aussi aboutir { l’échec si elles sont employées de manière extrême. P. Drucker qui pense
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qu’{ la même extrémité, la rationalité du management devient la rationalité en soi et se
traduit par un négativisme conduisant toujours { l’inefficacité. (Drucker, 2001).
Performance concurrentielle
La performance organisationnelle d’une entreprise dépend aussi de sa capacité {
s’adapter au jeu concurrentiel propre { son secteur d’activité. Dans une telle optique, la
performance de l’entreprise est déterminée par sa capacité { définir son positionnement
par rapport aux forces concurrentielles, détecter les caractéristiques changeantes dans
son environnement et réagir rapidement afin de saisir les opportunités du marché et se
différencier par rapport { la concurrence. Porter 1981 définit 3 niveaux d’actions
stratégiques :
Performance socio-économique :
La performance sociale concerne le degré de prise en compte des relations sociales et
humaines au sein de l’entreprise. Selon Marmuse, la performance sociale se définit par la
nature des relations qui impactent le climat social, la motivation et la satisfaction des
employés, le fonctionnement des cercles de qualité et la participation à la prise de
décision. Selon Morand « Il est de plus en plus reconnu que l’entreprise n’est pas
durablement performante si elle n’est pas performante humainement et socialement »
Selon les recherches de Carroll (Caroll, 1979), la RSE est le croisement de trois dimensions
: les principes de responsabilité sociétale (économiques, légaux, éthiques et
discrétionnaires), les philosophies de réponses apportées aux problèmes sociétaux qui se
présentent (allant du déni { l’anticipation) et les domaines sociétaux au sein desquels
l’entreprise est impliquée.
La performance économique et financière peut être définie comme la survie de
l’entreprise ou sa capacité { atteindre ses objectifs (Roland, Livian, & Sarnin, 1989).La
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performance économique est placée au cœur de tous les modèles de mesure des
résultats financiers. Son calcul fait appel à plusieurs données comptables ou soldes
intermédiaires tels que l’excédent brut d’exploitation (EBE) qui représente le « cash-
flow » tiré de l’exploitation d’une entreprise, avant de prendre en compte les impacts de
son mode de financement, la production qui reflète sa capacité d’utiliser efficacement ses
ressources et ses moyens de production et le bénéfice net qui mesure la rentabilité des
capitaux apportés.
6. LEAN Manufacturing
6.1. Historique du lean
A partir des années cinquante, le système de production Toyota a vu le jour grâce à ses
fondateurs Taïchi Ohno et Shingo. Ce système avait deux concepts piliers : le Juste-à-
temps et le Jidoka. Depuis les notions du TPS (Toyota Production System) ont évolué
jusqu’{ l’apparition de l’approche lean aux Etats-Unis aux années quatre-vingt. Au début
de cette décennie, trois chercheurs du MIT, Ross, Womack et Jones ont mené un projet
en collaboration avec trente-six constructeurs automobiles, gouvernements et
organismes nommé : « International Motor Vehicle Program » qui avait pour objectif de
benchmarker les usines des constructeurs { l’échelle mondiale. Et c’est au sein du MIT
que le terme lean a vu le jour. Synonyme de maigre ou allégé, il permet de refléter la
nature de réduction des gaspillages du système de production Toyota mais aussi pour
l’opposer aux modes de production artisanales et de masse (Womack, Jones, & Ross,
1991). Dès les années quatre-vingt-dix, la démarche lean a été appliquée dans l’ensemble
du secteur automobile mondial et chez les sous-traitants (Kochan, Lanvury, & Macduffie,
1998) .Ensuite, plusieurs secteurs d’activité tels que l’industrie de l’électronique,
l’aérospatial et la grande consommation ont emprunté le chemin du lean (Crute, Ward,
Brown, & Graves, 2003) (Abdulmalek & Rajgopal, 2007)
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Cette notion de valeur est définit par le client. Afin de définir ce qui est une valeur ajoutée
au produit de ce qui ne l’est pas, il faudra poser la question suivante : « le client est-il prêt
à payer pour ce que nous dépensons ?». Cette adéquation entre les coûts de production
et fonctions du produit est réalisée { travers l’analyse de la valeur, traitée dans le
paragraphe 5.1.
Ainsi, une entreprise lean est celle qui oriente ses efforts et vise l’élimination des
gaspillages et des opérations sans valeur ajoutée. Ces pertes dans l’organisation
industrielle sont classées selon trois catégories : Muri, Mura et Muda.
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• Méthodes inadaptées : on parle ici de processus inadaptés, trop complexes par
rapport au produit et { son prix, non optimisés ou manquant d’instructions claires et
d’étapes standardisées.
• Stocks : les stocks ont pour objectif de remédier aux aléas de fabrication ou de
consommation (variabilité de la demande, temps de changement de série
important…). Sa réduction voire son élimination doit faire l’objet d’un plan d’action
et s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue. Généralement, les stocks ne
sont que la conséquence et la partie apparente d’autres dysfonctionnements qui
doivent être exposés pour les traiter durablement.
• Attentes : Ceci inclut l’attente de la main d’œuvre, les pannes machines… .Elles sont
dans la plus part des cas dues { un manque d’organisation ou de synchronisation des
tâches.
Muri-Mura : Muri désigne tout ce qui est excessif, inadapté, surchargé ou
déraisonnable alors que Mura se traduit par la variabilité. Ces deux catégories de
gaspillage ont une relation de cause à effet avec les Muda. On peut citer la variabilité
des procédés comme exemple qui résulte en pièces défectueuses et donc de la non-
qualité.
6.3. Concepts et outils lean
Les 5S
Chaque chantier kaizen débute par la mise en ordre et la propreté des zones ciblées et
ceci commence par la mise en place d’une compagne 5S. Les S désignent 5 activités
commençant par un S, à savoir :
Seiso : Nettoyer.
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Le management visuel
Il consiste { construire un système d’indications et de solutions visuelles pour permettre
une communication immédiate et en temps réel de la performance des postes de travail
ce qui permet une réactivité face aux dérives et { la variabilité d’un processus. Ces
informations laissent peu de place aux systèmes informatisés et aux analyses chiffrées
(Houy)
Les outils de management visuel prennent plusieurs formes au sein des entreprises. Nous
pouvons citer l’exemple du système Andon, qui est un signal sonore ou visuel qui avise le
superviseur de ligne en cas de dysfonctionnement. Un autre type est l’affichage dans des
zones dédiées à des réunions quotidiennes en atelier ou au bord de chaine. Ces affichages
regroupent généralement des indicateurs clés de pilotage de la performance et des plans
d’actions { court terme. L’affichage des règles de travail et les modes opératoires dans les
postes de travail (Marquage au sol des emplacements, l’affichage des quantités
produites, les signalisations lumineuses) sont aussi des exemples d’outils du management
visuel.
Juste-à-temps
L’un des piliers du lean est le juste { temps, il a été pensé par Ohno en 1950 en s’inspirant
du fonctionnement d’un supermarché américain. Le JIT(Just-In-Time) consiste à produire
ce qui est déjà vendu en quantité juste nécessaire et à apporter au bon endroit, le bon
produit au bon moment. Le JIT repose sur un ensemble de notions essentielles à savoir
les flux tirés, le Heijunka et le Kanban.
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Flux tirés : chaque poste ne produit que ce qui est déjà consommé par le poste aval.
Contrairement aux flux poussés, où chaque poste reçoit de la matière du stock ou des en-
cours puis réalise sa phase de la gamme de fabrication et pousse le lot au poste aval, le
fonctionnement en flux tirés a pour objectif de diminuer les temps de cycle pour diminuer
les délais de livraison, de minimiser les stocks, les encours et les coûts qui y affèrent.
Kanban
Kanban est l’outil permettant la concrétisation des flux tirés. Il permet d’éviter la
surproduction et les déplacements inutiles. Le Kanban a été introduit dans l’usine de
Honsha en 1953. L’outil se base sur la circulation d’étiquettes où chaque étiquette est
attribuée à un lot ce qui permet de fluidifier le flux informationnel et par conséquent
diminuer les encours et stocks .Ohno (Ohno, 1988)a définit les règles de fonctionnement
du Kanban.
- Le poste amont retire la quantité exacte mentionnée sur le Kanban du poste aval.
- L’amont fabrique la quantité retirée telle que portée par l’étiquette.
- Un Kanban doit absolument accompagner les lots.
- Ne rien produire ou transférer sans Kanban.
- Arrêter la production dès qu’une pièce défectueuse apparait.
- Exiger la qualité parfaite au poste et réduire le nombre de Kanban en circulation.
Il existe deux types de Kanban : le Kanban de production qui n’est rien que l’étiquette
d’instructions correspondante { l’opération de production (Shikake Kanban) et le Kanban
de transfert qui est la fiche d’identification et de transport (Hikitore Kanban).
Nous ne nous attarderons pas dans cette partie sur les formules de calcul du nombre du
kanban.
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l’opérateur reçoit ses consignes de production qui doivent être égalisées tout au long de
la période considérée. L’autre dimension du Heijunka est le lissage de la répartition des
mix des références produites. Lisser cette répartition se traduit par des récurrences de
références plus courtes. Plus les récurrences sont courtes, plus la taille des lots diminue,
ce qui se projette également sur les en-cours. Pour atteindre cet objectif, toutes les
parties prenantes doivent y contribuer. Du côté du management :
-Il faut instaurer un suivi régulier des cadences et à des périodes courtes
-Impliquer les fournisseurs pour que les approvisionnements suivent le même rythme du
lissage de charge.
Management participatif
Le lean place le rôle de l’homme au cœur de l’organisation et comme facteur clé de
succès des démarches d’amélioration continue. Le père du TPS, Taïchi Ohno disait « les
salariés ne vont pas chez Toyota pour y travailler mais pour y penser ». Selon cette vision,
l’homme n’est pas considéré comme un outil de production mais aussi comme acteur
dans les initiatives d’amélioration continue.
Liker 2004 (Liker J. , 2004) définit dans la figure ci-dessous les différents modes de
management.
Le mode de management participatif tel que montrée dans la figure ci-après définit un
mode basé sur l’interaction management-opérationnels enrichie par les compétences
organisationnelles et de leadership du côté du management mais aussi par le pouvoir
opérationnel des hommes du terrain qui, de par leur expérience, apportent des solutions
concrètes.
Page 42
Centré sur les relations
Adjudant-chef
Animateur de groupe
« Voil{ ce qu’il faut faire et la
« Vous êtes responsable » manière de faire- exécution ! »
Conclusion
Les concepts étalés dans ce chapitre sont les maillons d’une même chaine. Le
management par l’approche processus a été prôné par les entreprises depuis son
introduction par la série des normes ISO 9000/9001. Cependant, plusieurs d’entre celles
qui ont emprunté des démarches processus dissociées du terrain et de l’aspect
opérationnel, n’ont pas atteint les objectifs escomptés. Ainsi, il est essentiel de mener
une réflexion globale sur l’ensemble des processus, tout en se concentrant sur les liens
transversaux entre eux, en veillant à exprimer, en langage simple et partagé, les buts
d’efficacité à atteindre et décliner la vision stratégique du management en actions
opérationnelles.
Page 43
Chapitre 2 : Lean et KM
Page 44
La notion de performance industrielle fait référence { l’aptitude d’une entreprise à
garantir des résultats par son organisation et donc à assurer sa survie. En outre, un
système qui n’évalue sa performance que par les résultats financiers n’est plus
recommandé car il ne reflète pas l’état des lieux de l’entreprise. Aujourd’hui, chaque
entreprise doit être à la conquête de la perfection, non pas par les grands chantiers de
restructuration ou de re-engineering, mais par une amélioration durable par percées.
C’est dans cette optique que le lean thinking a été introduit par Womack et Jones pour la
première fois en 1996 après plusieurs recherches portant sur le système de production
Toyota. Le lean thinking dépasse la chasse aux gaspillages recherchée par le lean
manufacturing, et vise de faire du lean un mode de pensée étendu à toutes les fonctions
de l’entreprise qui dépasse les limites hiérarchiques .
1. LEAN Thinking
1.1. Les principes du lean thinking
Womack et jones ont distingué trois axes sur lesquels portent les principes de la pensée
lean à savoir :
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conformer aux principes de la production en juste { temps, ainsi l’utilisation
d’outils comme le Kanban s’avère nécessaire.
5- Perfection : a pour objectif de trouver la meilleure solution et de toujours apporter
des améliorations au produit, afin de satisfaire les attentes du client dans les délais
prévus et dans les meilleures conditions sans défauts. Cependant pour atteindre
cet objectif, il est nécessaire d’établir une communication directe avec le client et
d’impliquer tout le personnel.
Les principes de la pensée lean peuvent être formalisés selon quatre composantes
essentielles de l’entreprise : la philosophie de l’entreprise, les processus, le personnel et
les partenaires ainsi que la résolution des problèmes ( Voir Figure 4)
Axe philosophie
- Baser les décisions sur une vision à long terme même au détriment des objectifs
financiers à court terme
Axe processus
-Créer un flux continu des processus pour révéler les problèmes existants
- Utiliser les flux tirés pour produire le juste nécessaire et éviter la surproduction
- Ajuster la charge de travail
-Construire une culture d'arrêter( ou de remise en cause) pour résoudre les problèmes
afin d’obtenir des produits bons du premier coup
- Standardiser les tâches pour instaurer l’amélioration continue et responsabiliser les
employés
-Utiliser le contrôle visuel pour qu’aucun problème ne soit caché
- Utiliser uniquement des technologies fiables et testées qui permettent de servir le
personnel et les processus
Axe personnel et partenaires
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Axe résolution des problèmes
Aller voir sur le terrain pour voir ce qui se passe et analyser la situation
Adopter un flux pièce à pièce et mettre en place le système andon.
Procéder par l’outil de questionnement 5 Pourquoi
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Aller voir sur le terrain voir ce qui se passe et analyser la situation
Se rende au gemba est un élément essentiel du lean .Les japonais ont même proposé le
concept du « gemba walk » tour d’usine, l{ où se trouve la réalité pour analyser la
situation et déceler les possibilités d’amélioration.
Dans une optique de résolution des problèmes, plusieurs outils peuvent être mis en place
pour améliorer la réactivité des responsables face à des dysfonctionnements.
Standard de travail :
Le standard de travail est l’ensemble des règles de fonctionnement nécessaires { savoir
pour obtenir un produit bon du premier coup et ce dans un temps bien précis. Un
standard de travail met l’accent également sur la séquence de travail, pas sur des actions
ou des activités. Un standard de travail définit les besoins juste nécessaires et les
conditions requises pour faire correctement le travail. Toutefois, le standard est aussi fait
pour être « rompu » afin de mener la réflexion sur de meilleures méthodes de réalisation
du travail d’où les initiatives d’amélioration continue.
Le rapport A3
Le « rapport A3 » ou « A3 report » est un outil mis en place par Toyota Motor Corporation
qui permet de structurer le processus de résolution des problèmes. Il s’agit d’une feuille
A3 qui inclut : les éléments pouvant impacter les flux de production, les acteurs impliqués
dans la fabrication d’un produit, les dysfonctionnements qui apparaissent et les actions {
entreprendre pour y remédier dès les premières occurrences.
Optimiser l’utilisation des goulots
La bonne utilisation des ressources goulots conditionne la bonne circulation des flux et la
réduction des pertes de production et l’amélioration du rendement. Il faut éliminer les
dysfonctionnements sur ces postes qui sont surchargés puisque leur retard ou arrêt
impactent la totalité des flux
Adopter un flux pièce à pièce
Le flux pièce { pièce consiste { adopter des lots de production d’une seule unité.
L’utilisation d’un flux { une pièce permet de gagner en flexibilité quant aux temps de
changements de série ainsi que de réduire le temps de défilement des pièces (Lead Time).
De plus, chaque dysfonctionnement peut être détecté immédiatement par l’opérateur,
qui contrôle lui-même ses pièces, et corrigé avant de transmettre le lot au poste aval.
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Le paramètre qui régule ce mode de production est appelé le Takt Time. Ce dernier
permet d’ajuster la cadence de production au rythme des ventes. Il est calculé par la
formule suivante :
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méfiants et peuvent mener l’implémentation du Lean { l’échec. De ce fait,
l’implémentation du lean doit commencer par le changement des attitudes (Roos, 1990).
La mise en place du lean ne doit être faite { travers l’application d’un ensemble d’outils ou
de démarches indépendants, mais à travers une approche globale systémique où les
composantes du système sont en interaction entre eux. Baglin et capraro estiment que le
diagnostic seul reste incomplet sans propositions d’actions et celles-ci restent inutiles
sans adhésion des acteurs et formation du personnel. (Baglin & Capraro, 1999)
Nombreuses sont les études qui traitent l’impact du lean sur la performance. (Kilpatrick,
2003) a défini trois niveaux selon lesquels les effets du lean peuvent être classés, à savoir
le niveau opérationnel, administratif et stratégique. Les impacts recensés sur le plan
opérationnel sont multiples, tel que la réduction des stocks et des coûts de production, la
réduction des temps de cycle (Shah & Ward, 2003) (Arbos, 2002) (Demeter & Matyusz,
2010). Une étude menée sur une quarantaine d’entreprises a confirmé l’impact positif
espéré sur les différents indicateurs ; Ainsi, une augmentation de la productivité d’un taux
de 50%, une réduction du temps de changement de série de 70%, une optimisation des
espaces et une réduction des stocks ont été observés. Ces impacts sont valables pour
tous les secteurs d’activités et aussi pour les entreprises de différentes tailles (Dickson,
Singh, Cheung, Wyatt, & A.S., 2009).
Les impacts recensés de la mise en œuvre du lean sont aussi observables au niveau
administratif, nous citons la réduction de l’occurrence des erreurs dans le traitement des
commandes ainsi qu’une amélioration des délais et de la qualité des livraisons. Sur le plan
stratégique, le lean contribue dans l’augmentation des volumes des ventes
considérablement et l’amélioration d’indicateurs clés tel que le taux de service.
La mise en place du lean a prouvé ses effets également sur le personnel. Saurin et Ferreira
ont noté une amélioration des conditions du travail des employés après l’implémentation
du lean dans une grande firme américaine (Saurin & Ferreira, 2009). Cependant, certaines
études ont montré que la mise en place du lean augmente la charge de travail.
Page 50
1.4. Les limites du lean
La culture lean apporte des bénéfices multiples { l’entreprise qui l’adopte, tant sur le plan
de l’élimination des gaspillages que de la réduction des coûts. Cependant, ces bénéfices
dépendent du mode de management de l’entreprise et de la façon avec laquelle elle
planifie et projette la mise en place du lean, ce qui rend les résultats variables et
l’efficacité { des niveaux différents d’une firme { une autre. Selon une étude menée par
Alarçon et al. (Alarçon, Diethelm, Rojo, & Calderón) auprès de 77 entreprises concernant
les limites et les difficultés du Lean a soulevé les points suivants : généralement, les
entreprises sous estiment le temps nécessaire à l’implémentation du lean, ne forment pas
le personnel { la culture et aux outils du lean. En plus, l’étude a aussi montré que le
personnel manque également d’esprit critique lui permettant de poser les bonnes
questions et apporter les actions d’amélioration.
L’une des limites démontrées par l’étude de Fine et Al (Fine, Golden, Hannam, & Morra,
2009) est la réticence et le manque d’appropriation du personnel de la démarche. Cette
crainte provient de plusieurs raisons telles que l’idée que le lean peut engendrer des
suppressions d’emplois, que le lean n’est qu’une tendance qui finira par se dissiper
comme d’autres. Thio et Taylor (Thio & Taylor, 2011)ont conclu grâce à une enquête
menée auprès d’une centaine d’entreprises que 88% de celles-ci ont noté une baisse
d’implication et d’appropriation. Cette dernière a été d’ailleurs observée chez Toyota
même. La notion d’implication est tributaire du mode d’apprentissage adopté par
l’équipe accompagnatrice dans la mise en place de la démarche Lean. Plusieurs auteurs se
sont attardés sur ce mode d’accompagnement, et il semble qu’une remarque commune
se dégage de différentes observations est que celui-ci prend l’aspect prescriptif intolérant
à la remise en question des principes et méthodes. Toulouse et al. ont accompagné des
consultants dans leurs missions d’accompagnement dans la résolution des problèmes. Ils
ont constaté que les consultants se focalisaient sur les outils et méthodes du lean plus
que sur la réflexion à mener en cas de problème, comment le diagnostiquer et proposer
des solutions (Toulouse, Nastasia, & Imbeau, 2005). Toulouse et al. ont qualifié la
participation des salariés comme davantage « un moyen pour faciliter des changements
qui ont été déj{ partiellement décidés, plutôt qu’un processus de consultation sur les
transformations à apporter ». Carolly et Bourgeois ont aussi soulevé ce mode prescriptif
Page 51
de l’accompagnement, ils décrivent la mission des consultants comme un enseignement
aux apprenants « des bons comportements durables performants » sans pour autant
laisser les employés discuter, réfuter ou partager leur propre vision (Bourgeois, 2012)
(Caroly, Coutarel, Escriva, Roquelaure, Schweitzer, & Daniellou, 2008)
Cette approche d’accompagnement considère les employés comme des exécutants d’une
vision déjà préétablie. Il convient donc de penser une méthode d’apprentissage qui prend
les spécificités des exécutants que nous allons traiter plus loin. Cependant, l’obstacle
majeur commun à plusieurs entreprises est la difficulté de pérennisation des résultats qui
n’est généralement pas posé comme objectif au début des initiatives de mise en place du
lean.
2. Le Knowledge Management
Le Knowledge management est une innovation organisationnelle dont les principes ont
existé depuis plus d’une décennie et qui a atteint une maturité suffisante pour que
plusieurs ouvrages et études s’y attardent. Son champ d’application couvre plusieurs
secteurs. Son but principal est de définir un cadre et d’étudier les différentes façons avec
lesquelles une entreprise gère la connaissance qu’elle détient pour créer de la valeur. La
raison pour laquelle nous nous attarderons sur cette approche est que la gestion des
anciennes connaissances des employés est un point déterminant pour faire face à la
résistance au changement, principale entrave au succès et à la pérennité du lean.
2.1. Définition du KM
Une étude menée par Dalkir (Dalkir, 2005) a identifié près de cent définitions différentes
du KM qui s’étendent sur plusieurs domaines. Ces définitions ont permis de distinguer
plusieurs perspectives selon lesquels on peut définir le KM.
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Selon Grey (Grey, 1996), le KM est une approche collaborative et intégrée de création,
capture, organisation, accès et utilisation des actifs intellectuels d’une entreprise, ce qui
constitue le second aspect du KM.
Le capital des connaissances, idées, savoirs faire est ce qui constitue la ressource
fondamentale qui nous permet de travailler intelligemment. Ces connaissances prennent
plusieurs formes et sont capitalisées à travers les livres, les technologies, les pratiques et
les standards. Tout cela se manifeste tant au niveau organisationnel que sociétal. Selon
Wiig (Wiig, 1993) , la connaissance est le principal facteur qui rend tout comportement
personnel, organisationnel ou sociétal intelligent.
Selon Davenport et Prusak (Davenport & Prusak, 1998), la connaissance est un mélange
d’informations contextuelles, d’expériences encadrées, de valeurs et d’expertises qui
génèrent de l’innovation.
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La connaissance peut être vue également comme la culture organisationnelle, les
compétences, la réputation et la théorie codifiée qui influencent le comportement et la
pensée humains (Hall & Adriani, 2003). La gestion des connaissances est une approche
pointilleuse envers l’optimisation du capital de la connaissance d’une entreprise. Elle
implique plusieurs éléments comme les pratiques des ressources humaines, la
technologie, la culture et les structures organisationnelles (Du Plessis, 2007) .Selon Lee et
Choi (Lee & Choi, 2003), les catalyseurs de la connaissance sont les mécanismes employés
par les organisations pour favoriser l’utilisation cohérente de connaissances.
L’un des principaux atouts du KM est le fait qu’il traite des connaissances ainsi que de
l’information. Toutefois, il existe une différence notable entre information et
connaissance. Cette dernière est un moyen plus subjectif du savoir, elle est basée sur des
valeurs individuelles et expérientielles des perceptions et expériences. Contrairement à la
donnée qui est un contenu directement vérifiable et l’information qui est un contenu qui
résulte du traitement et d’analyse des données.
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Cette connaissance tacite se manifeste à travers des actions observables une fois les
individus comprennent et utilisent cette connaissance. Duffy et Van Burren (Duffy, 2000)
(Van Buren, 1999) affirment que la connaissance, dans sa forme passive, est inutile.
Cependant, quand elle est activée par le processus d’application, de partage et de
réapprovisionnement peut mener à des performances exceptionnelles. De ce fait, le KM
se positionne comme le processus d’activation des connaissances passives au profit des
organisations afin d’acquérir l’avantage concurrentiel.
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2.3.2. Processus de capture des connaissances.
C’est un processus impliquant la création de nouveaux contenus et le remplacement de
ceux existants (Pentland, 1995).Il est nécessaire que les organisations capturent à la fois
les connaissances implicites et explicites (Park, 2006). Pour une exploration intra-
organisationnelle, des moyens peuvent être utilisés pour capturer les connaissances
(l'expérience et le savoir du personnel, pratiques d'essais et d'erreurs,…) (Raj & Ha-
Brookshire, 2016) .En plus, les méthodes traditionnelles et les nouvelles technologies
telles que les vidéos conférences, les outils de reconnaissance vocale et le data mining
sont aussi des outils entre autres pour capter la connaissance. (Sharma, Gupta, &
Wickramasinghe, 2004).
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2.3.6. Processus de mise en application de la connaissance
Le point essentiel dans la gestion des connaissances est de s'assurer que la connaissance
est appliquée de manière productive pour faire profiter l'organisation .Le processus
comprend la mise en application des connaissances, la résolution des problèmes et la
prise de décision, ce qui à son tour résulte en création de connaissances d'où le cycle de la
gestion des connaissances. De là sont venus les KMS, les systèmes de gestion qui
assistent les processus par lesquels les individus utilisent d'autres connaissances.
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2.4.2. La structure organisationnelle
O’Dell et grayson et essaides affirment que la structure organisationnelle peut inhiber la
gestion efficace des connaissances (O’Dell, Grayson, & Essaides, 1998) . La structure
comporte trois dimensions : la formalisation, la centralisation /décentralisation et la
spécialisation. Dekoulon et Trivelas définissent la formalisation comme « le degré selon
lequel les décisions, les relations de travail, le travail et les routines sont régis par des
standards politiques et règlements »
Elles ont un rôle primordial pour faciliter la communication en organisation .Selon Ngoc,
les rôles essentiels des IT dans le KM sont l’apprentissage collaboratif, la recherche de la
connaissance et la communication. Cold et Arvind pensent qu’il doit y avoir un
investissement important dans les infrastructures technologiques pour faciliter diverses
activités systématiques au sein de l’organisation.
Conclusion
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Les différentes études menées sur la question de la performance ont soulevé l’écart
énorme qu’existe entre les réalités managériales et celles socioculturels qui font que les
gestionnaires ont du mal à faire adhérer les employés et ces derniers n’arrivent pas {
trouver le sens du travail et le pourquoi des approches d’amélioration. La rigidité des
modèles de performances existants et la prédominance des procédures, des règles sur les
valeurs et la culture de l’entreprise n’ont pas cessé d’augmenter ce gap et c’est ce qui a
stimulé la réflexion sur d’autres modes managériaux qui peuvent remédier à ces limites.
L’un des modes de management qui tentent de surmonter ces difficultés et qui a connu
un succès croissant depuis les années 2000 est le Lean management .Dans son sens large,
c’est un mode qui prône la chasse aux gaspillages dans un objectif d’optimisation des
couts et d’augmentation de la production. Les études et les recherches qui se
poursuivent jusqu’{ aujourd’hui dans l’univers du Lean ont élargi son prisme vers un
mode de pensée qui ne repose pas uniquement sur la chasse aux gaspillages mais
également sur la recherche de perfection, la chaine de valeur … . Cependant, à ce jour
plusieurs entreprises font l’erreur de penser que l’implémentation du Lean se fait selon
cinq étapes correspondantes { cinq niveaux de maturité Lean et qu’{ chaque niveau ,un
certain nombre d’outils doivent être appliqués et stabilisés pour passer au niveau suivant.
De tout cela résulte le fait que le lean est appréhendé par les employés comme une
charge de travail supplémentaire et des chantiers provisoires, et dès que les résultats
apparaissent, ceux-ci sont tentés de reprendre leurs tâches quotidiennes avec les mêmes
habitudes antérieures.
Le pionner du Lean , Toyota , expliquait à ses employés que le rôle du management n’est
pas celui de contrôler les employés sur le terrain de manière { ce qu’ils améliorent les
processus actuels sur lesquels ils travaillent. Il a comme rôle de créer l’environnement qui
permet à chaque employé , une fois au travail , de détecter et identifier les activités et
comportements qui n’apportent aucune valeur ajoutée que ce soit { l’entreprise , au
client ou au produit et de les éliminer grâce à un processus structuré de résolution de
problèmes.
De là, il apparait clairement que le facteur humain est central dans le Lean. Le capital
humain ne peut adhérer continuellement { l’esprit lean que s’il a bénéficié d’un
accompagnement approprié et d’un mode d’apprentissage où l’employé est également
Page 59
prescripteur d’amélioration , d’idées et non seulement réceptacle de méthodes et outils
qui est d’ailleurs un mode d’apprentissage inefficace et qui n’arrive pas { chasser les
anciennes pratiques , connaissances et façons de faire obsolètes. Les questions qui se
posent donc sont : quels sont les éléments essentiels sur lesquels l’entreprise doit agir
pour pérenniser les apports du Lean, quel sont les facteurs clés du succès du Lean pour
faire de celui-ci un vecteur de performance et comment mobilisez l’ensemble du
personnel pour atteindre les résultats escomptés du lean.
Page 60
Partie 2 :
Méthodologie de
recherche et
résultats
Page 61
Maintenant que nous avons inscrit notre recherche dans son cadre théorique, nous allons
aborder la partie pratique de notre travail de thèse. La présente partie sera consacrée
dans un premier temps au questionnaire qui aura comme objectif de dresser l’état des
lieux des processus des entreprises participantes, de savoir les démarches d’amélioration
utilisées et d’estimer le degré de prise en compte du facteur humain dans ces démarches.
À partir de celui-ci, nous allons pouvoir présenter les propositions de recherche et ainsi
définir le modèle conceptuel cœur de ce travail de thèse dans le chapitre 4. Finalement, le
dernier chapitre concernera une étude de cas dans laquelle nous avons mis en application
les principes du lean thinking tels qu’ils sont déployés par le modèle conceptuel proposé.
Page 62
Chapitre 3 : Etude empirique
Page 63
Avant de proposer tout modèle d’amélioration de la performance opérationnelle, il
convient de diagnostiquer l’existant dans les entreprises en terme d’amélioration des
processus, de gestion du changement, de gestions du facteur humain et ce à travers une
enquête par questionnaire.
L’enquête causale : qui permet de connaitre les causes d’un phénomène donné. La
démarche utilisée consiste en une expérimentation dans laquelle on fait varier une
variable « indépendante » et d’observer les variations de la variable dite « dépendante ».
Comme déj{ énoncé au début du chapitre, l’objectif de notre enquête sera le diagnostic
de l’existant et c’est pour cela que nous allons procéder par enquête descriptive.
Page 64
1.1. L’objectif de l’enquête
niveau de la performance
L’objectif final d’un questionnaire est de recueillir des données qui reflètent au mieux et
représentent fidèlement un phénomène donné. Pour cela, il est important de veiller à
avoir un taux de participation élevé, à ce que les participants comprennent ce qui est
demandé et l’information recherchée { travers les questions et enfin de s’assurer de la
fiabilité des réponses obtenues. Ces éléments renvoient à la notion de compliance de
l’enquêté, c’est-à-dire le degré d’adhésion de celui-ci.
Partant de l’objectif de notre enquête, il a été important pour nous de choisir les
dimensions du questionnaire méticuleusement. Chaque dimension doit refléter au plus
juste { l’enquêté l’intérêt des questions et le pourquoi de celles-ci sans pour autant lui
Page 65
faire sentir qu’il est audité ou jugé. C’est pour cela que nous avons choisi dans un premier
temps la dimension Identité de l’entreprise pour introduire le participant de façon fluide
aux autres dimensions de l’enquête.
La troisième dimension de notre questionnaire est l’aspect humain. Il s’agit dans cette
partie de définir les motivations du personnel, son degré d’implication et l’importance de
la formation et de la communication interdépartementale.
Se limiter à quatre dimensions a été pensé dans le but d’éviter la lassitude du répondant.
Page 66
sont plus compliquées à dépouiller, toutefois, elles apportent des explications
supplémentaires aux réponses des questions fermées.
A-côtés du questionnaire
Pour une bonne marche de l’enquête, nous avons consacré dans la première page une
partie pour énoncer le cadre de l’enquête, les objectifs de l’étude afin de sensibiliser
l’enquêté { l’importance de sa contribution. Un courrier d’accompagnement a été établi
pour rappeler ces éléments et rassurer le répondant quant aux aspects éthiques à savoir ;
le respect de l’anonymat et la confidentialité des données importantes afin de donner
plus de crédibilité et légitimité à notre étude.
Pré-test :
Page 67
justifié par le fait que ces responsables sont en contact régulier avec les réalités du
terrain, que leurs métiers nécessitent une vue globale de la chaine de valeur.
1.4. Administration du questionnaire
Afin d’encourager les participants { répondre sans aucune réserve, il était nécessaire de
garantir l’anonymat du questionnaire. De plus, l’enquête est destinée { des responsables
en entreprise qui sont à court de temps et qui ne peuvent pas s’attarder sur un outil
difficile { manipuler. C’est pour cela que nous avons choisi google forms comme outil car
il présente plusieurs avantages. C’est un outil gratuit, qui peut être mis en ligne et qui
permet un suivi en temps réel des réponses. A travers la suite google, nous avons envoyé
des courriels aux contacts ciblés contenant le lien du questionnaire et le texte
d’accompagnement.
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Conflits entre personnes/services Procédures mal adaptées
Personnel non motivé Autre
15%
43%
24%
18%
30
24
25
20
15
11
10
6
5 3
0
Audits internes PDCA Lean Six Sigma Autre
Figure 9: Utilisation des méthodes d'analyse des risques Figure 10: Diffusion des coûts de non-qualité
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Interprétation des résultats
Dans cette partie, nous avons dressé uniquement les résultats pertinents de la dimension
management des processus.
Le premier tri à plat a démontré que 18,9% des entreprises interrogées ne disposent pas
de cartographie des processus. Après avoir consulté les réponses, cette proportion est
totalement constituée de PME Marocaines dans les secteurs de l’industrie du bois, des
produits sanitaires et de la construction mécanique. De là apparait clairement le retard
pris par les entreprises Marocaines dans l’organisation par processus. Cette absence de
vue macroscopique et globale des activités de l’entreprise et des interactions entre ses
activités ne permet pas un pilotage et une maitrise des flux dans l’entreprise, la recherche
des causes racines d’un problème ou d’une dérive devient difficile. Dans ce cas-là, la
notion même de performance devient insignifiante puisqu’elle sera évaluée par le seul
critère du profit.
Entre ces entreprises qui disposent d’une cartographie des processus, certaines n’ont pas
de certification qualité ISO 9001, ce qui est toujours le cas d’entreprises Marocaines. Ceci
confirme le gap qu’existe entre les entreprises multinationales et les entreprises
Marocaines en termes de standards, procédures et organisation des modes opératoires.
Concernant les sources de dérives, 43% ont répondu que ça provient des conflits inter
départementaux ou entre personnel et 24% du personnel non motivé. Ceci montre que
plus 60% des dérives proviennent du facteur humain et ce { tous les niveaux qu’il s’agisse
d’entreprises structurées multinationales ou non. L’existence de standards et de
procédures ne peut à lui seul garantir une performance opérationnelle élevée si
l’adhésion du personnel, la communication interdépartementale et le décloisonnement
ne sont pas au rendez-vous.
L’enquête a montré également que peu d’entreprises (dans notre cas six entreprises sur
trente) adoptent le lean comme démarche d’amélioration. Ces six entreprises sont des
multinationales qui œuvrent dans l’industrie automobile et aéronautique, alors que les
audits internes ont été la démarche la plus prisée. De là, nous remarquons que
l’amélioration se limite chez ces entreprises au seul aspect du contrôle et suivi des
indicateurs et du respect des processus. Une réelle culture du kaizen et de l’amélioration
Page 70
quotidienne par percées est donc négligée ce qui se reflète directement sur les temps des
cycles, sur les indicateurs des livraisons à temps et par conséquent sur la performance de
l’entreprise.
Finalement, le dernier indicateur qui revêt d’une importance capitale est la diffusion du
coût de la non qualité au sein des entreprises. L’enquête a montré que même si les
entreprises chiffrent les CNQ, ceux-ci ne sont pas toujours diffusés. 37,8% des entreprises
ont répondu non, ce qui a impact très négatif. Le personnel qui n’est pas conscient des
coûts des rebuts ou des retours clients provenant des défauts qualité ne peut pas avoir le
souci de l’amélioration, sachant que cela influence les indicateurs de performance et les
objectifs des divisions process, production et par conséquent entrave également les
promotions, les primes par objectifs etc…
Degré de
Figure 12: Degré de motivation du personnel
motivation
Page 71
- Degré d'implication dans le système totale de la qualité et proposition d'améliorations.
- Évaluation annuelle de tout le personnel.
-Le résultat du travail accompli
- Implication dans les nouveaux projets/challenges
- Performance dans le poste
- Résistance au changement
-par le rendement, la communication et l'esprit d'équipe
-par le rendement au travail et l'absentéisme.
-à travers la réactivité aux engagements définis ainsi que la satisfaction des résultats par rapport aux
objectifs déterminés.
Reconnaissance
Evolution
Suffisante pour pouvoir exécuter son travail... mais qui peut augmenter pour but de hausser la rentabilité
Psychologiquement
- l'atteinte des objectifs collectifs et individuels
- le climat social
Par le faible taux d'absentéisme
Par la fierté d'appartenir au groupe Coca-Cola et la passion pour les produits
Les évaluations annuelles, audit social
ENTRETIENS INDIVIDUELS
TAUX DE RENDEMENT ET PRODUCTIVITÉ
taux de productivité
système en ligne de suggestion
évaluation annuelle
Par le nombre réduit des accidents
Par l'adhésion du personnel dans les décisions de la direction
Absentéisme
Toute personne est motivée et informé sur l'objectif de son poste ainsi que de la vision globale de la
société
Entreprise offre des opportunités au personnel dynamiques, travailleurs, téméraires
Rendement et engagement
par l'attachement à leur travail
l'assiduité du personnel
La réactivité du personnel et la collaboration des différents acteurs
Avoir l'autonomie dans son travail et la fierté d'appartenance au groupe
Taux de démissions.
Tableau 3 : Réponses concernant le moyen de mesure de la motivation
Page 72
Evolution
difficulté de prendre ses jours de récupération en cas de charge de travail
parfois la lourdeur du système
Les montants faibles des primes annuelles
Le processus d'évaluation
La mesure de capacité à développer des compétences continuellement
Rémunération
Salaire
charge, pression, stress, la non reconnaissance...
Pénibilité des taches
Les conditions de travail
La maltraitance.
aspect autoritaire des managers
l'incompatibilité des salaires avec le travail fournit
le manque d'évolution dans le poste de travail
Routine au travail répétitif
Manque de motivation salariales
La rotation importante des effectifs
Changement intense et modification des modes de travail.
Non reconnaissance du N+1.
Manque de promotion interne.
Les employés ne s'intéressent plus à l'entreprise
Baisse de la productivité
Page 73
Figure 16: Le changement est-il bien perçu Figure 17:Utilisation des méthodes de gestion de
par le personnel? changement
Dans ce qui précède, nous avons explicité les résultats pertinents des deux dimensions
aspect humain et gestion de changement.
Cependant, ce qui a attiré notre attention c’est que parmi les entreprises qui ont répondu
non, il existe des multinationales qui ont parfois des standards complexes et des process
pointus et précis et qui se doivent d’intégrer des formations.
La question de la motivation du personnel est une question sur laquelle les avis ont été
très départagés. Treize réponses ont choisi des valeurs inférieures ou égales à cinq, les
entreprises qui ont répondu par des degrés de plus de cinq sont toutes des
multinationales et qui ont spécifié comme moyen de mesure de cette motivation
l’adhésion du personnel, les résultats et le rendement.
Page 74
engagement, sa fierté et son degré de participation dans les nouveaux challenges. La
deuxième catégorie mesure la motivation par le rendement et la productivité et la
troisième catégorie concerne l’absentéisme et les démissions. Ces trois aspects sont très
liés, le premier étant le plus présent parmi toutes les réponses. Ce qui confirme que la
motivation du personnel relève de son implication dans les décisions stratégiques et dans
la vision de son entreprise et que l’augmentation du rendement en découle comme
conséquence évidente.
Page 75
Tableau 5: Dépendance facilité de communication perception du changement
Interprétation :
Conclusion
Dans la première partie, nous avons passé en revue les notions de performance,
d'amélioration continue, de management des processus, du lean et du KM. Tous ces
éléments sont inter reliés dans le même objectif celui de l'amélioration de la
performance. Cette revue de littérature a montré que les entreprises qui utilisent le Lean
comme démarche d'amélioration sont toujours confrontées aux limites de celui-ci, cela
émane de la perception du lean comme une palette d'outils à appliquer aveuglement sans
instaurer une culture et un mode de pensée lean qui englobent les niveaux stratégique
tactique et opérationnel. À travers l'enquête, nous avons voulu confirmer ou infirmer les
Page 76
hypothèses citées dans les objectifs du questionnaire afin de se rapprocher des réalités
du terrain et des entreprises basées au Maroc et aussi pour avoir un socle de
connaissance suffisant pour proposer un modèle conceptuel qui répond au mieux à notre
problématique.
- Le lean est perçu également chez quelques entreprises comme méthode de gestion de
changement
Un des éléments essentiels sur lesquels nous voulons insister est la gestion du
changement. Dans plusieurs cas, les projets d'amélioration sont confrontés à un obstacle
majeur qui est la résistance au changement. Cela émane de:
Ainsi, malgré les programmes de formation qui sont établis, le personnel ne tarde pas à
revenir à ses anciennes habitudes et façons de faire et le succès des approches
d'amélioration reste temporaire. Dans notre modèle conceptuel, nous allons nous
intéresser à comment combiner les facteurs clés de succès du Lean tout en s'appuyant
sur un mode d'apprentissage efficace.
Page 77
Chapitre 4 : Modèle conceptuel
proposé
Page 78
La problématique de notre travail de thèse est comment contribuer { l’amélioration de la
performance opérationnelle de l’entreprise tout en se basant sur une démarche
d’amélioration durable et par percées et en prenant en considération le capital humain de
l’entreprise, principale source de sa richesse.
Nous avons retenu le lean comme approche globale d’amélioration des processus et ce
pour plusieurs raisons. Premièrement, le lean est un axe de recherche en plein essor et
qui présente toujours quelques limites sur lesquelles nous pouvons nous pencher pour
apporter une contribution scientifique consistante. Deuxièmement, nous avons constaté
le manque d’appréhension du lean comme un mode de pensée et comment les
entreprises se limitent à son seul aspect de réduction des gaspillages, et donc nous allons
essayer { travers notre modèle d’approcher tous les acteurs de l’entreprise de ce qu’est
le lean, comment peut-on récolter ses bénéfices durablement et faire converger les
perceptions du top management et des employés qui sont en contact régulier avec ces
processus. Enfin, c’est un mode d’amélioration continue qui a fait ses preuves tant sur le
plan de la réduction des coûts que des leads times.
L’un des aspects les plus délicats du lean est d’assurer sa pérennité et faire face { la
résistance au changement et à l’inertie propre { chaque entreprise. Dès que les
principaux chantiers sont terminés et les quicks-wins sont perçus, l’enthousiasme s’éteint
et laisse place au traitement quotidien des problèmes et au sur place. De plus,
l’amélioration { petites percées que prône le lean est souvent appréhendée comme de
l’immobilisme. Assumer un projet lean dans la durée doit passer par deux niveaux, l’un
concerne la méthodologie qui doit couvrir l’amont et l’aval des chantiers. Le second a
attrait au corps de l’entreprise, c’est-à-dire les aspects managériaux qui doivent passer
d’un mode top-down à un mode de leadership, puis assurer un encadrement et un
accompagnement continus et capitaliser sur les humains plutôt que sur les bonnes
pratiques.
Page 79
Cependant, pour garantir la performance qui n’est rien d’autre que le résultat des idées,
des usages, des conceptions et des habitudes, le lean doit être accompagné par une
action de désapprentissage qui permet de créer les conditions pour surmonter toutes les
croyances limitantes, et qui est nécessaire avant chaque apprentissage, dans ce cas on
peut citer l’exemple des enfants qui ont une grande capacité { apprendre rapidement
juste parce qu’ils ont moins de choses { désapprendre.
1. Le désapprentissage organisationnel
1.1. Définitions
Les changements de l’environnement ainsi que les avancées technologiques font que les
connaissances et les compétences dont dispose l’entreprise deviennent rapidement
obsolètes. Ainsi les organisations sont tenues de trouver de nouvelles solutions pour
rester compétitives dans un marché aussi fluctuant. Pour cela, des innovations
technologiques et organisationnelles radicales s’avèrent indispensables pour le
développement et la performance de celles-ci. Toutefois, les innovations radicales
imposent de prendre le risque du passage de l’état actuel des connaissances de
l’entreprise et exigent un degré important de nouvelles connaissances, ce qui pourra
perturber la trajectoire technologique existante et mener à un effet social prépondérant
(Dosi, 1982) (Golder, Shacham, & Mitra, 2009). Dans ce contexte, perturber signifie
désapprendre, ce qui désigne que l’entreprise devra désapprendre ses anciennes
connaissances et compétences, devenues obsolètes, et apprendre d’autres qui
n’existaient pas en interne de ses frontières. Plusieurs définitions ont été proposées pour
la notion de désapprentissage organisationnel, nous retenons la définition de Tsang &
Zahra qui ont étudié trente-quatre définitions différentes : “le désapprentissage
organisationnel se réfère à la mise au rebut des vieilles routines pour faire place à de
nouvelles” (Tsang & Zahra, 2008) . Les chercheurs ont distingué entre deux dimensions
du désapprentissage organisationnel selon l’objectif escompté de leur recherche qui
sont soit le fait d’écarter des connaissances anciennes ou ce qui est appelé par certains
chercheurs ‘l’oubli organisationnel’ (De Holan & Phillips, 2004) (De Holan & Lawrence,
Page 80
2004) ou le fait de les remplacer par des connaissances nouvelles, en d’autres termes “le
changement dans les routines et croyances” (Akgün, Lynn, & Byrne, 2000). Akgün, Lynn
et Byrne définissent le désapprentissage organisationnel par l’ensemble
des “changements de cognition collective et routines qui facilitent la mise en œuvre du
processus de changement organisationnel” (Akgün, Byrne, Lynn, & Keskin, 2007).
De ce qui précède, nous pouvons remarquer la multitude des définitions et des aspects
du désapprentissage organisationnel, Néanmoins, il existe des préceptes communs à
toutes ces définitions, et qui sont des piliers de cette notion. Ces préceptes sont au
nombre de quatre à savoir :
Page 81
désapprentissage profond dépasse le désapprentissage des valeurs et des
suggestions vers le désapprentissage de certains comportements et pratiques
(Rushmer & Davies).
Environnement
extérieur
Connaissance Connaissance
explicite inerte
Apprentissage Apprentissage
individuel organisationnel
Connaissance Mémoire
tacite organisationnelle
Désapprentissage Désapprentissage
individuel organisationnel
Cadres de Culture
référence organisationnelle
Figure 19: Modèle de désapprentissage organisationnel et individuel (Windeknecht & Delahaye 2004)
Page 82
Orientation vers le sujet : Le désapprentissage organisationnel peut concerner
plusieurs sujets jugés obsolètes. Les aspects obsolètes les plus considérés par le
désapprentissage organisationnel sont les connaissances, les habitudes, les
expériences, les croyances, les méthodes, la routine, la structure de l’information,
les normes, les procédures, les hypothèses, le cadre mental….
Cette dimension a pour but d’éliminer les structures et cadres cognitifs qui pourraient
constituer un filtre rejetant les nouvelles idées et connaissances. Chaque connaissance
passe par les filtres cognitifs individuels et organisationnels, si celle-ci n’est pas conforme
à ces filtres, le processus de désapprentissage est rejeté. Ainsi certains chercheurs
insistent sur la dimension cognitive dans chaque processus de désapprentissage tel
qu’Esa et Abdussamad qui ont défini le désapprentissage comme processus basé sur les
hypothèses et les cadres mentaux (Esa & Abdulsamad)
Après avoir passé le filtre cognitif et ressorti les connaissances absolues, il est nécessaire
de se débarrasser de celles-ci. Cette dimension est d’une importance capitale car elle peut
être entravée par le fait que certaines connaissances et actions sont devenues
habituelles, parfois faites inconsciemment puisqu’elles se manifestent dans les routines,
processus et procédures.
Le tableau ci-après explicite une comparaison entre les deux dimensions cognitive et
comportementale.
Page 83
Dimension comportementale Dimension cognitive
2. Modèle conceptuel
2.1. Boucles causales de rétroaction
Notre modèle conceptuel a pour objectif de répondre à la question : Quels sont les
déterminants de la performance, inversement quels sont les facteurs qui peuvent
expliquer la contre-performance de l’entreprise.
Le listing et l’énumération des facteurs constituent une vision limitée car ne permettent
pas de déceler les relations de dépendance et de causalité entre les différents facteurs.
C’est pour cela que nous avons choisi d’inscrire notre modèle dans le cadre de la théorie
des systèmes grâce aux boucles causales de rétroaction.
Page 84
Selon Ludwig, un système est deux ou plusieurs éléments en interaction. (Bertalanffy,
1951).Une rétroaction est toute relation circulaire entre deux éléments du système. Une
rétroaction peut être positive ou négative selon les cas.
Relation de causalité
Polarité - : les deux variables vont dans la direction opposée. Du + mène au – et du – mène
au +.
Selon Forrester, les rétroactions positives sont responsables des processus de croissance
alors que les boucles négatives sont à la base des rétrécissements (Forrester, 1969). Une
présence majeure des boucles positives dans un modèle est un indice d’accélération de la
croissance, et inversement si les boucles négatives sont prédominantes, cela indique une
tendance baissière et donc une régression.
Le modèle ci-après montre les facteurs clés qui résultent en performance industrielle. Le
modèle est représenté comme un diagramme de boucles causales et illustre les
interactions entre les facteurs clés. Une flèche entre les facteurs signifie que le facteur X
affecte le facteur Y. Un signe positif indique que si le facteur X augmente, alors le facteur
Y augmente également. Un signe négatif indique que si le facteur X augmente, alors le
facteur Y diminue. Lorsque plus d'une flèche converge vers un losange, cela signifie que
toutes ces flèches (conditions) doivent être réunies pour que le résultat se réalise.
(Serehane & Talbi, 2016)
Page 85
Rechercher les voix :
du client, des
employés, des
processus et du
business
+
Définition
de la
Appui du valeur
managemen +
t + Création
+ de valeur
+ Temps +
d’amélioratio +
n + + Pensée
Motivation +
lean
des
employés +
Montée
+ en
Désapprentissag Changement
+ compéten
e individuel + culturel
Désapprentissag Apprentissag +
+ e
e
organisationnel +
Amélioratio
n continue
Performanc
e
-
Figure 20: Modèle conceptuel de la thèse
Besoin
d’amélioration
Page 86
2.3. Discussion
L’importance de déceler la voix du business est qu'elle permet aux analystes d'identifier
les résultats financiers des projets qui ont été choisis et déployés, d’évaluer la valeur
ajoutée qu’ils génèrent. Une fois ces leviers de valeur sont identifiés (stratégique,
processus, client et financier), les analystes les hiérarchisent pour ensuite les structurer
en zones d'opportunité, niveau d'effort et valeur du projet, et ainsi sélectionner un projet
par rapport { d’autres.
Page 87
Le comportement des clients est le point de départ de la stratégie et de la conception des
processus, leurs besoins orientent les leviers de valeur et la cartographie des processus,
et leur perception des qualités et des caractéristiques intrinsèques du produit est ce qui
définit la vraie valeur ajoutée. De plus, leur feedback suite { l’utilisation des produits aide
l’entreprise { identifier les opportunités de développement et d’amélioration de ceux-ci.
La voix du client permet dans certains cas de mettre l’accent sur des processus inadaptés
ou des technologies obsolètes et ce à travers la définition de nouvelles spécifications
clients ou { travers l’exigence d’avoir une certification qualité donnée (Exemple des
constructeurs automobiles qui exigent à leurs équipementiers d’être certifiés IATF 16949)
Page 88
Les employés ont également un impact sur les résultats financiers. Grâce à leur
connaissance parfaite des réalités du terrain, des avancées technologiques et de la
complexité des processus, ils peuvent aider dans la sélection des ressources fiables et
optimales, des talents qui répondent au besoin de l’entreprise, au recrutement et même
dans les décisions d’investissement dans de nouveaux matériels ou projets.
L’interaction VOC, VOB, VOE, VOP permet de définir clairement ce qu’est la valeur
ajoutée pour le client, quels sont les processus qui rentrent dans la réalisation de cette
valeur, comment cette dernière contribue { l’atteinte des objectifs du business tout en
impliquant l’ensemble des employés.
En conséquence, nous voyons une utilisation généralisée des outils Lean mais très peu de
transformations Lean. Nous constatons un engagement généralisé parmi les salariés et
en particulier le personnel professionnel, mais peu d'engagement parmi les cadres. Nous
constatons de faibles gains de productivité et de réduction des coûts, mais nous ne
voyons que peu d'exemples des gains importants résultant du flux continu et du flux
tendu. Ce qui se fait réellement est la gestion classique avec l'ajout de quelques outils
Lean.
Si les chefs d'entreprise ont intérêt à adopter Lean, pourquoi votent-ils perpétuellement
contre lui? Pourquoi la plupart des dirigeants votent-ils contre leurs propres intérêts?
Page 89
du pouvoir, du contrôle, du prestige, du statut, du temps, du savoir, des responsabilités,
de l'interaction humaine, de la reconnaissance, de la formation, des priorités, du travail,
des compétences, des récompenses, des préjugés, du soutien et des avantages indirects,
pour n'en nommer que quelques-uns.
Ce n'est pas un secret que la plupart des chefs d'entreprise considèrent négativement les
salariés et les professionnels du point de vue du statut social, et que les cadres se
considèrent comme plus importants et plus dignes, ou plus utiles à l'organisation que
d'autres.
Les salariés et le personnel professionnel peuvent avoir des besoins légitimes en ce qui
concerne l'accomplissement de leur travail, que le Lean peut actualiser, pour aider
l'entreprise à croître et à avoir plus de succès. Mais ces besoins ne seront pas satisfaits
tant que les chefs d’entreprises les considéreront comme inférieurs. Donc, même si le
mode de gestion classique nuit { l’économie, { l’environnement, etc., les dirigeants
continuent à l’adopter, car il sert leurs intérêts à éviter la redistribution.
Le système de gestion de Toyota et son approche lean ont déclenché une révolution dans
la prise de conscience de ce que devraient être le leadership et la gestion. Mais cela a
également provoqué une réaction négative parce que la gestion lean ne correspond pas
{ la vision des chefs d’entreprise sur la main-d’œuvre et { son droit: respect de l’individu,
travail exigeant, épanouissement social et prospérité économique.
Lorsque la vision du management ne sera plus que le lean est un centre de coût
supplémentaire et les objectifs des chefs d’entreprises et des employés convergeront, le
temps accordé aux initiatives d’amélioration augmentera.
Page 90
2.3.6. La motivation des employés
Plus la motivation des employés augmente plus ceci influence positivement les efforts
déployés sur l’amélioration. La motivation des employés se réalise que si les efforts sont
reconnus et les résultats deviennent visibles rapidement. Cependant, si les résultats
prennent du temps à apparaitre alors la motivation commence à diminuer. De plus dans
chaque organisation, il existe certains employés qui ont l’esprit d’amélioration et qui
prennent l’initiative de changer, d’autres qui disposent de nouvelles idées mais sans
esprit d’initiative et un groupe qui n’a aucun intérêt pour l’amélioration.
Plusieurs entreprises pensent que la motivation des employés passe uniquement par un
système de récompenses financières. Certes celles-ci apportent un brin de motivation
mais les expériences ont montré que les gains en productivité provenant des
récompenses et primes sont temporaires au meilleur des cas pour ne pas dire
préjudiciable.
La réalité est que les entreprises doivent faire plus que récompenser les employés si elles
veulent vraiment changer leur comportement et les motiver de manière substantielle.
Dans ce qui suit, nous allons donner quelques suggestions de méthodes qui peuvent
booster la motivation des employés tout en favorisant la reconnaissance et la valorisation
du capital humain.
-Prévoir plus de rencontres en one-to-one entre managers et subordonnés
La démotivation des employés ne provient pas essentiellement de la surcharge ou du
niveau de salaire(les résultats de l’enquête confirment ce constat), mais du manque
d’interaction entre les managers et les membres de leurs équipes. Généralement, les
managers attendent les évaluations annuelles ou semi-annuelles pour mener des
conversations au sujet de la stratégie, des projets en cours du rendement individuel, et
entre-temps les employés perdent leur motivation.
Certes Les réunions d'équipe et les discussions de groupe sont utiles. Mais cela n’égale
pas les sessions en one-to-one avec son manager pour discuter de questions qui sont
vraiment pertinentes pour l'employé. Au cours de ces réunions, les employés peuvent
discuter des objectifs à court et à long terme, ainsi que de la manière dont ils peuvent
aider à atteindre les objectifs respectifs. Les employés sont plus fidèles aux entreprises
lorsqu'ils estiment que leurs objectifs et idées sont pris en charge.
Page 91
-Développer des pistes pour l'apprentissage continu
Habituellement, les employés empruntent des parcours de formation d’orientation dès
leur recrutement ou lors de l’intégration de nouvelles méthodes, une fois l’employé est
estimé comme assez bon pour être opérationnel dans son domaine, l’apprentissage et le
développement s’arrêtent. Comme la formation des employés est généralement
coûteuse, ce raisonnement peut paraitre logique ; Toutefois, la démotivation des
employés peut avoir un coût bien supérieur et difficile à quantifier. Sans ressources
facilement disponibles pour perfectionner leurs compétences ou découvrir de nouvelles
facettes intéressantes de leur travail, les employés peuvent se lasser de la monotonie de
leur quotidien.
Aujourd’hui, plusieurs solutions pas très onéreuses ou même gratuites peuvent se
présenter comme solution, telles que les bibliothèques en ligne remplies de contenues de
cours pertinents et gratuits (Lynda, Coursera, Khan academy…) et { ce titre les managers
peuvent fixer des objectifs à atteindre pour leurs employés ( Types de cours, nombre de
cours à lire par mois, système de scoring..)
-Offrir aux employés des rôles de leadership
Les bons employés qui excellent dans leurs rôles et dépassent les objectifs qui leurs sont
assignés, veulent passer à un niveau supérieur dans les aspects managériaux. Pour cela, il
faut leur donner des opportunités pour prendre le lead. Le rôle des managers doit se
limiter au mentorat en donnant les lignes directrices et les conseils pour réussir. Non
seulement cela démontre leur capacité à s'attaquer à un nouveau projet, mais cela
montre aussi la reconnaissance des efforts et du leadership
-Offrir des horaires de travail flexibles
Le nombre d’heures excessif que les employés des entreprises, et plus particulièrement
des industries, travaillent les empêchent de répondre aux exigences de leurs vies
personnelles. Cette préoccupation survient au travail et distrait les employés ce qui
impacte la productivité et le moral de l’employé.
Les entreprises qui ont instauré des horaires de travail flexibles ont gagné en motivation
des employés et ainsi en productivité.
Les employés d’aujourd’hui veulent travailler { la maison plus souvent parce qu'ils
chérissent un équilibre travail-vie personnelle. De plus, il arrive souvent que le travail soit
terminé et que les employés sentent qu'ils perdent du temps à attendre que la journée se
Page 92
termine. Bien sûr, l'horaire de travail flexible peut être annulé si la qualité du travail
diminue. D'un autre côté, si les attentes continuent à être satisfaites, il n'y a aucune
raison de ne pas leur laisser la possibilité d’avoir un horaire plus flexible.
-Reconnaitre le travail bien fait
Cela peut passer par un message publié sur les réseaux sociaux professionnels de
l’entreprise ou via un courriel de masse reconnaissant et détaillant le travail bien fait. Cela
donne aux employés un sentiment de fierté et d'appropriation de leur travail. Le plus de
la reconnaissance c’est qu’elle produit un effet d'entraînement. D'autres employés auront
besoin d'éloges similaires et déploieront plus d'efforts dans leur propre travail pour
obtenir l'attention et les éloges désirés de la part de la direction.
2.3.7. Le besoin d’amélioration
Le besoin d’amélioration impacte positivement le temps consacré { l’amélioration. Ce
besoin est perçu tant qu’il y a un écart entre la performance réalisée et la performance
ciblée. Si les résultats financiers et le volume de production réalisés sont satisfaisants, les
gestionnaires auront moins tendance { rechercher des améliorations. En d’autres termes
si les résultats de l’amélioration continue sont obtenus et par conséquent la performance
est atteinte, la pression faite par les managers concernant l’amélioration diminue, mais si
la conjoncture et le benchmarking imposent des performances élevées, les objectifs
augmenteront et donc le besoin d’amélioration aussi.
2.3.8. La performance
Toute démarche d’amélioration de la performance doit passer par les étapes suivantes :
Recueillir les informations nécessaires à savoir les quatre voix, voix du client, voix du
business, voix du processus et la voix des employés. Ensuite, il s’agira d’analyser ces
informations et trouver les relations de cause à effet, et les causes racines des problèmes
rencontrés et la troisième phase est la recherche et l’implémentation des améliorations.
Afin de réussir ces étapes, il est nécessaire de disposer de personnel avec des capacités
d’analyse des données et de résolution de problèmes afin de trouver des solutions aux
causes racines et non aux symptômes. C’est pour cela qu’une montée en compétences
d’une masse critique de collaborateurs est indispensable ce qui requière de la formation,
de la sensibilisation, et plus globalement tout un système d’apprentissage et de l{
apparait tout l’intérêt de l’action de désapprentissage cruciale pour abandonner les
Page 93
anciennes connaissances, pratiques et expériences devenues inutiles et sortir de la zone
de confort des employés.
2.3.9. Le désapprentissage
Le chemin de l’amélioration continue et par conséquent de la performance passe
nécessairement par le changement des cadres cognitifs et des comportements pouvant
constituer un frein { tout processus d’apprentissage. Cependant, l’apprentissage et le
changement sont souvent perçus comme deux actions isolées dans le temps,
indépendantes et sont réalisées par des acteurs différents. En effet, les organisations
établiront des référentiels et des guidelines pour décrire les compétences nécessaires aux
prescriptions d’une situation future, en cours de construction, et dont les contours
restent toujours flous pour les employés, ceux-ci seront tentés de revenir à leurs
habitudes et routines et de limiter le changement à ses aspects techniques. De là, il
apparait qu’il n’est guère judicieux d’appliquer systématiquement une nouvelle couche
d’apprentissage sur des apprentissages obsolètes. Mettre ses employés { l’épreuve de
nouvelles situations ne peut résulter en apprentissage. Les individus et groupes doivent
disposer de ressources leur permettant d’affronter de tels évènements, d’où le rôle
prépondérant du désapprentissage. Une autre dimension du problème se traduit à
travers les deux approches d’apprentissage { savoir : le single loop learning, et le double
loop learning. Le paradigme organisationnel procure aux acteurs les éléments nécessaires
pour approcher un problème et le résoudre, et ce en présumant que les problèmes
proviennent des situations quotidiennes et que l’apprentissage suivra le processus
normal (résolution du problème, nouvelles connaissances acquises et changement des
cognitions : Single loop learning). Or, les changements sont souvent imposés par des
facteurs externes et ne suivent pas la logique incrémentale du paradigme organisationnel
et donc il ne sera plus question de résoudre les problèmes mais de reconnaitre l’existence
de ceux-ci. (Double loop learning).
Page 94
volonté et d’être ouvert { de nouvelles façons de faire et de l{ l’ancienne connaissance se
retrouvera oubliée et délaissée systématiquement (Conner, 2005). Peter Senge & al. ont
présenté un mécanisme de désapprentissage sous le nom de « Presencing » ou aussi la
théorie U. Cette approche comporte sept étapes réparties selon un U. La descente dans
le U est constituée des étapes suivantes : la suspension : voir avec un œil neuf,
redirection : détection { partir du terrain, et l’abandon. Au bas du U, il faut « retirer et
réfléchir » { partir d’un point profond de l’écoute et de se demander comment pouvons-
nous devenir partie de l'histoire de l'avenir plutôt que de tenir à l'histoire du passé? En
dernier lieu, la remontée du U permettra d’agir et d’explorer le futur en laissant venir de
nouvelles connaissances puis en cristallisant une vision et ensuite en prototypant la
nouveauté (Senge, Scharmer, Jaworski, & Betty Sue, 2005)
Les avantages majeurs énoncés par la communauté de recherche dans ce domaine sont :
Page 95
changements des systèmes et des processus organisationnels (Hafner, Ellis, &
Hafne, 2014). Becker affirme que le désapprentissage est une impérative pour le
changement. Rebernik et Sirec attestent que le désapprentissage est une étape
essentielle et un catalyseur dans le processus de changement (Rebernik & Sirec,
2007).
Le transfert de connaissances : Selon Tsang, le désapprentissage affecte le
transfert de connaissances dans toutes ses étapes depuis l’initiation, puis
l’implémentation, la montée en cadence et l’intégration (Tsang E. ).
Gestion des connaissances : Innovation : Zeng et Chen déclarent que le
désapprentissage organisationnel a des effets directs et indirects sur l’innovation
alors que l’apprentissage joue un rôle de médiation entre les deux (Zeng & Chen,
2010). Sherwood confirme que le désapprentissage favorise la génération des
idées dans le processus d’innovation (Sherwood, 2008).
Conclusion
Dans ce quatrième chapitre nous avons présenté le modèle conceptuel de notre
recherche. Ce framework a pour objectif l’amélioration de la performance de l’entreprise
à travers le lean thinking et le désapprentissage organisationnel.
Nous avons explicité les clés de succès du lean en tant que démarche d’amélioration mais
aussi en tant qu’état d’esprit. A travers ces facteurs, notre modèle adresse également la
problématique de pérennisation des résultats du lean.
Nous avons insisté sur les étapes nécessaires du succès du lean : comprendre la
différence entre management et leadership, créer et déployer une vision inspirante,
définir, démontrer et encourager les comportements corrects, créer un système de
communication dynamique, un système de formation et d’apprentissage pull et enfin
étendre toutes ces étapes { l’ensemble de ses partenaires pour atteindre le niveau de
maturité lean le plus élevé où le lean devient « a way of life ». Or, chaque nouvelle
approche introduite dans une entreprise, qui peut révéler les défaillances des méthodes,
pratiques, expériences et pensées actuelles est exposée à une réticence de la part des
employés, ce qui pourrait être source de son échec. C’est ainsi que nous avons allié le
désapprentissage organisationnel au lean thinking et l’avons introduit comme l’ensemble
Page 96
des changements cognitifs et comportementaux des routines et croyances obsolètes et
inutiles pour laisser place à de nouvelles connaissances cruciales pour la pérennité de la
démarche lean. Toutefois, il existe peu de recherches et d’études qui se sont focalisées
sur le désapprentissage organisationnel comme dimension importante de tout processus
d’apprentissage, sur le processus selon lequel les individus et les organisations
désapprennent, c’est ce qui a fait l’objet de la dernière partie de ce chapitre en énonçant
les critères { respecter lors de la mise en place d’un processus de désapprentissage.
Page 97
Chapitre 5 : Validation du modèle-Etude de
cas
Page 98
1. Etude de cas
Afin de valider notre modèle, nous l'avons transposé chez un équipementier automobile
qui produit des composants d'essieu et plus particulièrement sur l'activité d'assemblage
des carters d'engrenages.
Cette entreprise sait ce qu'elle doit faire pour survivre dans un environnement
manufacturier en évolution (voix de l'entreprise) et a déjà mis en place des outils lean,
mais n'a obtenu que des résultats modestes, car les principes Lean ont été communiqués
à un groupe restreint d'employés et à travers une formation insuffisante. Son objectif
stratégique est d'augmenter son chiffre d'affaires, d'acquérir une position de leader sur le
marché et d'élargir son offre de produits en cascadant l'état d'esprit au niveau tactique et
opérationnel. Le top management est conscient que les gains attendus du lean ne sont
possibles que si les efforts d'amélioration continue sont alignés sur la vision stratégique.
Ainsi, la première condition nécessaire pour atteindre la performance, c'est-à-dire l’appui
du management, est vérifiée.
Le mapping des flux de valeur consiste simplement à transférer des informations sur le
flux de valeur vers une «carte», qui représente l'état actuel ou futur du système de
fabrication.(Voir annexe A)
Comme son nom l'indique, une carte de flux de valeur (VSM) à l'état actuel montre
comment les matériaux et les informations circulent dans les processus du système
actuel. Une VSM d'état futur représente l'état idéal du système de fabrication.
Page 99
1.2. La cartographie de l’état actuel
Le premier paramètre à définir et qui joue un rôle déterminant dans les systèmes de
fabrication est le Takt time puisqu’il permet d'équilibrer les lignes de production,
d'identifier les goulets d'étranglement, de diminuer les coûts de production et d'éviter le
gaspillage.
Les informations suivantes relatives à la ligne de production sont utilisées pour calculer le
Takt time: nombre de shifts par jour = 2, Heures de travail par shift= 8 heures, Temps
disponible par shift = 480 minutes, temps de lavage par shift = 10 minutes, pause par
shift= 30 minutes, réunions d'équipe par shift = 5 minutes, demande quotidienne = 775
unités.
Page 100
important en raison des temps de cycle déséquilibrés. Enfin, l'opération hand tap
présente des taux de défauts considérables (Serehane & Talbi, 2016)
Production
control
Tube supplier
Customer
MRP
Shaft supplier
Daily
1 day
2 days
1,5 days Gear supplier Daily schedule
2 days
Unbalanced
cycle time Inventory
2/week Downtime Downtime
Rough drill Finish drill Drill Hand tap Wash Assemble Package
I I
1
I 1
I 1
I I I I
2 1 3 1
23 16 57 11 47 18 903
C/T = 63 s C/T = 78 s C/T = 58 C/T = 63 C/T = 13 s C/T = 249 s C/T = 12 s
Inventory
PR=99% • InduI
E Inducteurs
PR=95% Processus
PR=99% PR=90% PR=95% PR=100%
PR=95%
Defects=0,5% Defects=1% Defect
Defects=5% Defects=0,5% Defects=2% Defects=0,1%
Inducteurs
Defects=1% s
2 shifts •
2 Inducteurs
I 2 shifts 2 shifts 2 shifts 2 shifts 2 shifts
5,8 days • G 25,82 min 17,96 min 17,98 min 25,95 min 52,76 min 52,78 min 1 ,17 min
Page 101
L'un des problèmes importants de la carte VSM actuelle est la quantité importante
d’encours entre les postes de travail. L'idéal serait de créer un flux d'une seule pièce afin
de garantir un flux continu, ainsi les gaspillages de temps d'attente et d'inventaire
pourraient être éliminés. Cependant, les trois processus de goulot d'étranglement ont
des temps de cycle importants ; par conséquent, le flux d'une pièce ne semble pas
réaliste. Ensuite, la solution suggérée est de mettre en place un système kanban combiné
à l'utilisation de supermarchés pour créer un système de flux tirés au lieu du système
push existant afin de diminuer le niveau de stock. Le nombre de kanbans dans un
supermarché doit être défini précisément. Si le nombre de kanbans dans un supermarché
est très élevé, cela conduira à des coûts d'inventaire plus élevés. Inversement, si le
nombre de kanbans est trop faible, cela entraînera un retard dans les processus en aval.
Le processus d'assemblage est celui qui a le temps de cycle le plus long, nous suggérons
de l'assembler avec le processus de packaging dans une cellule pour devenir le processus
le plus en aval dans le flux de valeur, puis en faire le processus pacemaker. Ainsi, ce
processus servira de point d'ordonnancement et de point de nivellement du volume dans
le flux. La cartographie de l’état futur basée sur ces améliorations est illustrée sur la
Figure 22.
Page 102
Production
control
Tube supplier
Customer
MRP
Shaft supplier
Daily
1 day
1,5 days Gear supplier
2 days
2/week 2 days
OXOX
Assemble/Package
Rough drill Finish drill Drill Hand tap Wash
1 1 1 2 1 4
NVA 5,12days
VA 656 secs
Page 103
Afin d'atteindre les résultats attendus de ce processus d'amélioration, il est nécessaire
d'étendre l'esprit Lean à tout le personnel de l'entreprise tout en exploitant l'expérience
de l'équipe qui a déjà été formée avec les principes du Lean. L'apprentissage de nouvelles
compétences et connaissances qui réfutent les hypothèses et les cadres cognitifs
existants sont souvent confrontés à des réticences. Ainsi, il serait sage de suivre une
pédagogie d'apprentissage précédée de désapprentissage selon les étapes
suivantes (Gilbert, 2008):
- Étape 1 (individuel): identification des détenteurs d'expérience. Dans notre cas, les
membres de l'équipe qui ont déjà été formés pour s'appuyer sur des principes et les
appliquer sont des détenteurs d'expérience.
Une fois le désapprentissage accompli, il est crucial de mettre en place l'élan nécessaire à
la diffusion des connaissances et au développement de la capacité de l'équipe à résoudre
des problèmes tels que le nombre important de déchets détectés lors des écoutes. Le
QRQC (Quick Response Quality Control) est un système de gestion conçu par Nissan qui
mobilise, de manière structurée, tous les composantes de l'entreprise, en commençant
par les opérateurs à travers les différents niveaux hiérarchiques jusqu'au top
management. Cette méthode a l'avantage de cascader la résolution de problèmes sur
trois niveaux QRQC équipe / cellule / ligne, QRQC atelier / service, QRQC usine, permettant
aux opérateurs de résoudre même des problèmes simples qui ne sont pas abordés par les
Page 104
gestionnaires et ingénieurs, et qui réduisent la motivation et l'efficacité des employés.
Cette approche est adaptée et recommandée à l'entreprise dans l'étude de cas grâce aux
principes suivants:
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté une étude de cas d’une entreprise industrielle qui
a déjà entamé l’expérience de la mise en place de la démarche lean mais qui n’a pas
atteint les résultats escomptés. Cette entreprise était consciente que le succès du lean ne
pourra se réaliser que si elle cascade l’approche et l’état d’esprit { tous les niveaux
(stratégique, tactique et opérationnelle).
Nous avons ainsi décortiqué l’état actuel de sa cartographie de la chaine de valeur, pour
pouvoir définir les postes goulots, les postes qui présentent un taux de scrap important,
l’état des encours et stock. A travers l’analyse de celle-ci et en se basant sur les principes
d’amélioration d’une VSM, nous avons opéré quelques améliorations pour fluidifier les
flux, diminuer les encours, diminuer le lead time et aussi agir sur le pourcentage des
défectueux. Nous avons également explicité la démarche d’accompagnement des autres
employés tout en exploitant l’expérience de l’équipe qui a été déj{ formée et ce { travers
le désapprentissage organisationnel.
Page 105
Conclusion
Dans un premier temps, nous avons décrit le contexte général de notre thèse. Nous
avons mis l’accent sur les différents facteurs de contingence auxquels l’entreprise est
exposée, et nous avons par la suite explicité les différents inducteurs de performance sur
lesquels elle peut agir. La notion de performance, étant évaluée par plusieurs entreprises
à travers le seul aspect financier, qui est une vision d’ailleurs restreinte et erronée, nous
avons choisi d’aborder les deux axes humain et organisationnel comme inducteurs de la
performance. Ensuite, nous avons situé la problématique majeure de notre thèse, celle de
pouvoir agir sur la performance opérationnelle de l’entreprise { travers une démarche
d’amélioration continue durable mais également en intégrant le capital humain, principale
source de richesse de l’entreprise.
Suite à ces constats, nous avons défini une orientation principale pour notre travail de
thèse celle d’intégrer le lean comme état d’esprit et culture d’entreprise { tous les
niveaux et de proposer une méthode de gestion de la connaissance des employés qui
favorise l’actualisation des savoir et savoirs faire et la définition des cadres cognitifs qui
peuvent accompagner le lean dans sa mise en place.
Page 106
Dans le troisième chapitre, nous nous sommes fixé comme objectif de se rapprocher des
réalités du terrain et ce à travers un questionnaire de diagnostic de l’état des processus.
Les résultats du questionnaire ont confirmé nos hypothèses initiales. Très peu
d’entreprises adoptent le lean comme démarche d’amélioration continue, certaines
entreprises le perçoivent comme une méthode de gestion du changement. De plus, le
cloisonnement entre les différents services ou départements, les conflits interpersonnels
ont été soulevés comme raisons essentielles des dysfonctionnements et des dérives des
processus. Ensuite, les évaluations des degrés de motivation et les sources de motivation
et de démotivation ont été le reflet exact de nos hypothèses de départ. Plusieurs
participants ont confirmé que le manque d’implication et de reconnaissance, le manque
des dispositifs de formation et d’apprentissage et l’absence d’un plan de carrière sont les
principales sources de démotivation des employés. Ce qui confirme que les axes de
recherche sur lesquels nous avons travaillé sont consistants.
Dans le chapitre quatre, nous avons mis en exergue notre modèle conceptuel qui
rassemble les facteurs clés de succès du lean thinking qui permet de booster la
performance opérationnelle en prenant en compte la voix du business, la voix des
employés, la voix des processus et la voix des clients. Le modèle adresse également le
problème des modes d’apprentissage inadaptés et propose le processus de
désapprentissage des individus puis organisationnel pour mettre en place des cadres de
référence et des cadres cognitifs qui privilégient un apprentissage efficace et une montée
en compétence importante.
Finalement, le chapitre cinq traite une étude de cas d’une entreprise industrielle qui a mis
en place le lean mais qui a constaté que les résultats n’étaient que temporaires. Nous
avons ainsi proposé des améliorations pour fluidifier le flux, éliminer les gaspillages et
ressortir avec une cartographie des processus idéale.
Le lean thinking reste un sujet très controversé. Son succès suppose un réel état d’esprit
prêt au changement, { l’ouverture sur de nouvelles méthodes et au rejet de certaines
anciennes pratiques. Notre travail de thèse essaye de répondre aux problématiques
d’amélioration de la performance, de pérennisation, d’accompagnement des employés
pour devenir de vrais acteurs de l’entreprise. Il ouvre également la voie sur d’autres
perspectives.
Page 107
Ainsi, il serait intéressant de traiter dans la suite de ce travail, les niveaux de maturité lean
et comment accompagner l’entreprise dans le passage d’un niveau { l’autre. Notre étude
de cas s’est intéressée à une entreprise ayant déjà la volonté de mettre en place le lean, le
défi serait alors d’appliquer notre modèle { une entreprise déstructurée et de commencer
ce travail par l’organisation même des processus. Il serait également judicieux de
remodéliser notre modèle conceptuel avec un formalisme reconnu et de l’approfondir
pour intégrer d’autres facteurs clés de succès du lean thinking et de l’amélioration
continue.Un des défis majeurs de ce travail est de pouvoir proposer une processus clair
du désapprentissage qui prend en compte les connaissances tacites et explicites mais
également les différents niveaux d’expériences et de savoir faire.
Page 108
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Annexes
Page 115
Annexe B : La maison du lean thinking
Page 116
Annexe C : Les indicateurs du lean
Indicateur Signification
Combien de fois l'inventaire d'une
Rotation des stocks entreprise est vendu et remplacé sur une
période
La valeur totale du temps de valeur ajoutée
Manufacturing cycle efficiency
dans le temps total de manufacturing
Le rendement qui résulte de la première
First time yield (premier rendement) fois à travers le processus avant toute
reprise
La durée à partir de laquelle les matériaux
Cycle Time entrent dans une la ligne de production
jusqu'à la sortie du produit final
Le rythme de production requis pour
Takt time répondre à la demande des clients
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Annexe D: Exemple d’un rapport A3
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Annexe E : Les niveaux de maturité de
l’amélioration continue
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Annexe F : Questionnaire de diagnostic
Questionnaire de diagnostic : LPE2D, EST Fès
*Obligatoire
A-Identité de l'entreprise
Raison sociale *
Taille *
Forme juridique *
Date de création *
Secteur d'activité *
Oui Non
Oui Non
Oui Non
Quels sont les principaux outils/démarches d'amélioration des processus utilisés dans
votre entreprise ? *
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Audits internes
PDCA
Autre :
Autre :
Oui Non
Si oui, lesquels ?
Oui Non
Oui Non
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Affectez- vous un responsable à vos processus ? *
Oui Non
C- Aspect humain
Existe-t-il un programme de formation du personnel/ nouvelles recrues ? *
Oui Non
Quel est le degré de motivation de votre personnel ? *
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Page 122
D-Gestion du changement
Le changement est-il bien perçu par le personnel de l’entreprise ? *
Oui Non
Nous vous remercions pour le temps que vous avez consacré pour répondre à ce
questionnaire, nous vous garantissons l'anonymat et la confidentialité des informations
et nous souhaitons avoir vos commentaires, informations complémentaires ou
suggestions d'amélioration.
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