Poly BP
Poly BP
Poly BP
DE LA JEUNESSE
Selon l’Eurocode 2
Mai 2012
Bruno COUSIN
Maître de Conférences
Université Montpellier 2
Table des matières
1 GENERALITES 4
1.1 Définition des précontraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.1 Définition générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.2 Application au béton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Exemples d’ouvrages en béton précontraint . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Etude d’une poutre isostatique fléchie de section rectangulaire . . . . . . . . . . . . 7
1.3.1 Précontrainte centrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.2 Précontrainte excentrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.3 Compensation d’une action permanente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.4 Tracé des câbles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4 Précontrainte et effort tranchant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4.1 Effort tranchant de précontrainte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.4.2 Etat de contrainte et inclinaison des fissures . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.5 Différents types de précontrainte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5.1 Précontrainte par pré-tension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5.2 Précontrainte par post-tension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5.3 Armatures adhérentes et non adhérentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2 MATERIAUX 15
2.1 Les bétons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.1 Comportements expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.2 Résistances moyennes et caractéristiques, classes de résistance (EC2 3.1) . . 16
2.1.3 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.1.4 Relations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.1.5 Résistances de calcul (EC2 3.1.6 et 2.4.2.4) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.1.6 Modélisation pour les justifications vis-à-vis des ELS . . . . . . . . . . . . . 18
2.1.7 Modélisation pour les justifications des sections vis-à-vis des ELU (EC2 3.1.7) 19
2.1.8 Modélisation du comportement des bétons pour l’analyse structurale non-
linéaire (EC2 3.1.5) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.1.9 Retrait (EC2 3.1.4) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.1.10 Fluage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.1.11 Autres paramètres (EC2 3.1.3) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2 Les aciers passifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2.1 Lois de comportement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2.2 Caractéristiques réglementaires des aciers d’armature . . . . . . . . . . . . . 27
2.2.3 Modèles de comportement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.3 Les armatures de précontrainte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.3.1 Différents types d’armatures de précontrainte . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.3.2 Classes, résistance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.3.3 Loi de comportement (EC2 3.3.3) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.3.4 Modèles de calcul (EC2 3.3.6) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.3.5 Relaxation des contraintes (EC2 3.3.2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1
2.3.6 Principales unités de précontrainte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2
6.5.1 Force minimale de précontrainte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
6.5.2 Noyau de passage correspondant à PI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
6.6 Section sous-critique, section sur-critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
6.6.1 Respect des conditions d’enrobage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
6.6.2 Définition d’une section sous-critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
6.6.3 Section sur-critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
6.7 Valeurs des contraintes limites de traction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
6.8 Tracé du câble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
6.9 Choix des câbles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3
Chapitre 1
GENERALITES
Eugène Freyssinet est à l’origine du béton précontraint moderne grâce à l’emploi d’acier à haute
résistance et à la mise au point de systèmes d’ancrage performants. La première démonstration
du procédé date de 1907. Il s’agissait d’un tirant destiné à reprendre les poussées d’un arc de 50
m de portée et de 2 m de flèche.
4
1.2 Exemples d’ouvrages en béton précontraint
Photo de couverture : pont-dalle d’un échangeur de Ouagadougou, vue des ancrages.
5
Figure 1.6 : Centrale nucléaire de Belleville
6
1.3 Etude d’une poutre isostatique fléchie de section rectan-
gulaire
Dans ce paragraphe, la section est supposée homogène et la matériau élastique linéaire. Les
relations de la "RdM" classique s’appliquent.
Remarque : en béton précontraint, le béton, supposé non fissuré, est considéré comme un ma-
tériau homogène.
7
M étant le moment fléchissant dû aux actions extérieures.
D’où :
6M
P1 = (1.2)
h
Calculons la force P 2 nécessaire et son excentricité e0 pour obtenir l’état de contrainte ci-dessus.
On a :
6M P 12P · e0 h P 12P · e0 h
σ0 = = + − et 0= + (1.3)
bh2 bh bh3 2 bh bh3 2
8
1.3.3 Compensation d’une action permanente
On peut concevoir que le diagramme de précontrainte comporte une part de traction en fibres
supérieures qui sera toujours compensée par la compression due à la flexion sous charges perma-
nentes. On obtient les diagrammes suivants :
Calculons la force P3 nécessaire et son excentricité pour obtenir l’état de contrainte ci-dessus.
On a :
P3 12P3 · e0 h P3 12P3 · e0 h
−σG = + et σG + σQ = + − (1.5)
bh bh3 2 bh bh3 2
La résolution du système 1.5 conduit à :
3MQ h 2MG + MQ
P3 = et e0 = − (1.6)
h 6 MQ
La première expression fait apparaître que le moment MG dû aux charges permanentes n’intervient
pas dans l’intensité de la force de précontrainte. On dit parfois qu’en précontrainte, la charge
permanente est "gratuite". Cette allégation n’est vraie que si l’excentricité e0 est compatible avec
la hauteur de la poutre. Dans beaucoup de cas on est conduit à réduire la valeur de e0 pour que les
câbles soient dans la poutre et correctement enrobés. La valeur de la force de précontrainte doit
alors être augmentée et le moment dû aux charges permanentes intervient alors dans le calcul.
9
Figure 1.15 : Exemple de tracé de câble dans le cas d’une poutre isostatique
Figure 1.16 : Exemple de tracé de câble dans le cas d’une poutre continue
10
Section A Section A
Figure 1.18 : Etat de contrainte dans le cas d’une poutre non précontrainte
Figure 1.20 : Fissuration due à l’effort tranchant dans le cas d’une poutre non précontrainte
11
Cas du béton précontraint
Dans le cas du béton précontraint, une contrainte de compression est appliquée sur les facettes
de normale n2 :
La présence d’une contrainte de compression a pour effet de déplacer le cercle vers la droite.
Ceci a pour conséquence de diminuer l’importance de la contrainte principale de traction. Par
ailleurs, on voit que l’angle d’inclinaison des fissures, θ , est plus petit que 45◦ .
12
Figure 1.23 : Fissuration due à l’effort tranchant dans le cas d’une poutre précontrainte
On voit que quelle que soit la précontrainte σp , on ne peut s’affranchir totalement d’une
contrainte principale de traction. La seule solution pour éliminer toute traction consiste à appliquer
une précontrainte transversale σpt (figure 1.24) :
Figure 1.25 : Cercle de Mohr des contraintes en présence d’une précontrainte transversale
Dans le cas des ouvrages courants, la précontrainte transversale est rarement mise en œuvre.
Cela impliquerait l’emploi d’armatures actives transversales de faible longueur pour lesquelles les
pertes de précontrainte, par recul d’ancrage notamment, seraient rédhibitoires. En revanche, des
ouvrages tels que des enceintes de réacteur nucléaire, qui ne doivent connaître, en principe, aucune
fissuration font l’objet d’une précontrainte multidirectionnelle.
13
1.5 Différents types de précontrainte
1.5.1 Précontrainte par pré-tension
La technique de mise en précontrainte par pré-tension consiste à couler le béton sur les câbles
préalablement mis en tension. Les câbles sont relâchés après durcissement du béton. L’adhérence
entre l’acier et le béton permet la transmission de l’effort de précontrainte. Cette technique est
bien adaptée à la production en usine de séries de pièces de petites dimensions transportables par
la route. Le tracé des câbles étant généralement rectiligne, il est difficile d’ajuster précisément la
précontrainte au moment appliqué dans une section. On peut toutefois gainer au maximum 1/3
des torons au voisinage des extrémités pour réduire la précontrainte. Dans de rares cas, on peut
avoir recours à des déviateurs pour adapter le tracé qui suivra alors une ligne brisée.
En précontrainte intérieure, des gaines métalliques sont placées dans les coffrages et fixées aux
armatures passives. Le tracé est généralement courbe pour s’adapter au diagramme des moments
fléchissants. Les câbles sont passés dans les gaines puis mis en tension à l’aide de vérins lorsque
la résistance du béton est suffisante. La transmission de l’effort de précontrainte au béton se fait
par l’intermédiaire d’organes d’ancrage aux extrémités des câbles. Les gaines de précontrainte sont
injectées d’un coulis de ciment, ou parfois de graisse, afin de protéger les câbles de la corrosion.
En précontrainte extérieure, les câble et cheminent à l’extérieur du béton dans des gaines en
PEHD (polyéthylène haute densité) ou en acier. Les câbles exercent sur la poutre des actions
au niveau des ancrages d’extrémité et des déviateurs. Les gaines sont injectées à la graisse ou
non injectées. Le tracé des câble est constitué de segments rectilignes entre les déviateurs. Cette
technique peut être utilisée pour de la précontrainte additionnelle.
14
Chapitre 2
MATERIAUX
Figure 2.1 : Allure des lois de comportement expérimentales pour un béton ordinaire et un BHP
Outre par leur résistance (fc2 > fc1 ), ces deux types de béton diffèrent par :
– leur raideur (pente à l’origine), plus grande pour le BHP,
– leur ductilité, plus faible pour le BHP : εcu2 − εc2 < εcu1 − εc1
– leur raccourcissement au pic de contrainte, plus grand pour le BHP : εc2 > εc1
En traction, les bétons ont un comportement de type élastique-fragile : la rupture intervient sans
aucune déformation plastique. Notons que l’adjonction de fibres métalliques permet de conférer
une certaine ductilité au béton, mais ces matériaux n’entre pas dans le cadre de l’Eurocode 2.
15
Table 2.1 : Classes minimales de résistance en fonction de la classe d’exposition (Annexe
Nationale tableau E.1.1 NF)
2.1.4 Relations
Résistances en compression
La formule 2.1 permet de calculer la résistance moyenne en compression à une date t 6= 28j :
16
( " 21 #)
28
βcc (t) = exp s 1 − (2.2)
t
avec :
– s = 0, 20 pour des ciments de classe R : CEM 42,5R, CEM 52,5N et CEM 52,5R
– s = 0, 25 pour des ciments de classe N : CEM 32,5R et CEM 42,5N
– s = 0, 38 pour des ciments de classe S : CEM 32,5N
Ces formules sont valables pour une maturation à 20 ◦ C en accord avec la norme EN 12390.
Dans le cas d’un béton subissant une cure thermique, on peut calculer la résistance pour t ≤ 28
jours en remplaçant dans la relation 2.2 l’âge réel du béton par l’âge corrigé calculé par la formule
2.48. βcc est toutefois limité à 1.
La résistance au temps t d’un béton ayant subit une cure thermique jusqu’au temps tp < t peut
se calculer par la formule :
fcm − fcmp
fcm (t) = fcmp + log(t − tp + 1) (2.3)
log(28 − tp + 1)
fcmp est la résistance moyenne en compression après cure thermique, au temps tp .
(2/3)
fctm = 0, 30 fck pour classe ≤ C50/60 (2.6)
fcm
= 2, 12 ln 1 + pour classe > C50/60 (2.7)
10
Les résistances caractéristiques et moyennes sont liées par les relations :
17
2.1.5 Résistances de calcul (EC2 3.1.6 et 2.4.2.4)
La résistance de calcul du béton se déduit de la résistance caractéristique par application d’un
coefficient partiel de sécurité :
En compression :
fck
fcd = (2.13)
γc
En traction :
fctk0,05
fctd = (2.14)
γc
γc = 1, 5 à l’ELU dans les situations de projet durables et transitoires,
γc = 1, 2 à l’ELU dans les situations de projet accidentelles
18
2.1.7 Modélisation pour les justifications des sections vis-à-vis des ELU
(EC2 3.1.7)
On rappelle que les justifications vis-à-vis des ELU visent à s’assurer de la sécurité des utilisa-
teurs de l’ouvrage en cas de dépassement des efforts de service. Des dommages irréversibles sont
donc admis dès lors qu’une sécurité par rapport à la ruine existe. En particulier, les matériaux
pourront entrer en plasticité. La sécurité vis-à-vis de la rupture s’exprime en terme de déformation
limite.
On adopte pour les justifications de la résistance des sections une loi de comportement de calcul
dite "parabole-rectangle" décrite figure 2.3.
19
Figure 2.4 : Loi de comportement bilinéaire pour le calcul des sections
σc kη − η 2
= pour 0 ≤ εc ≤ εcu1 (2.23)
fcm 1 + (k − 2)η
k a pour expression :
20
Table 2.2 : Caractéristiques de résistance et de déformation des bétons (EC2 tableau 3.1)
21
εc1
k = 1, 05Ecm (2.24)
fcm
εcd,0 étant la valeur nominale du retrait de dessication non gêné dont la valeur est donnée dans le
tableau 2.3, ou calculé avec les formules 2.28.
Table 2.3 : Valeurs nominales du retrait de dessication non gêné εcd,0 en 0 /00
kh est un coefficient qui dépend du rayon moyen h0 de la pièce. Le rayon moyen est défini par :
2Ac
h0 = (2.27)
u
Ac est l’aire de la section transversale du béton,
u est le périmètre exposé à la dessication. Les valeurs de kh sont données dans le tableau 2.4.
22
fcmo =10 MPa,
αds1 =3 et αds2 =0,13 pour les ciments de classe S
αds1 =4 et αds2 =0,12 pour les ciments de classe N
αds1 =6 et αds2 =0,11 pour les ciments de classe R
(t − ts )
βds (t, ts ) = p (2.31)
(t − ts ) + 0, 04 h30
avec :
βas (t) = 1 − exp(−0, 2t0,5 ) (2.34)
Dans le cas des bétons subissant une cure thermique, on néglige le retrait au cours de la cure et
le retrait endogène total (EC2 10.3.1.2).
2.1.10 Fluage
La déformation finale de fluage du béton sous une contrainte constante de compression σc
appliquée à la date t0 est donnée par :
σc
εcc (∞, t0 ) = ϕ(∞, t0 ) (2.35)
Ec
Ec est le module tangent à l’origine qui peut être pris égal à 1, 05Ecm .
ϕ(∞, t0 ) est le coefficient de fluage.
Lorsque la contrainte σc est inférieure à 0, 45fck sous combinaison quasi-permanente des charges
(EC2 7-2(3)), le coefficient de fluage peut être déterminé à partir des abaques de la figure 2.6.
23
Figure 2.6 : Abaque de détermination du coefficient de fluage du béton
Dans l’abaque de la figure 2.6, S, N et R font référence aux types de ciment définis précédem-
ment.
Dans le cas où σc est supérieure à 0, 45fck (t0 ) sous combinaison quasi-permanente des charges
(EC2 3.1.4(4)), il y a lieu de tenir compte de la non linéarité du fluage vis à vis de la contrainte.
24
Le coefficient de fluage précédent doit être remplacé par :
avec :
σc
kσ = (2.37)
fcm (t0 )
fcm (t0 ) étant la résistance moyenne en compression du béton à la date de l’application de la
contrainte.
Lorsqu’une grande précision est recherchée ou lorsqu’on veut calculer le coefficient de fluage à
un âge t 6= ∞, on utilise les expressions suivantes :
25
tT est l’âge du béton corrigé en fonction de la température, remplaçant t dans les expressions
concernées.
T (∆ti ) est la température durant la période ∆ti , en ◦ C.
∆ti : nombre de jours pendant lesquels règne la température T (∆ti ).
Le type de ciment influe sur le fluage. Ceci est pris en compte en modifiant l’âge du chargement
selon l’expression : !α
9
t0 = t0,T +1 ≥ 0, 5 (2.49)
2 + t1,2
0,T
t0,T est l’âge du béton au moment du chargement corrigé en fonction de la température par 2.48.
α = −1 pour les ciments de classe S
α = 0 pour les ciments de classe N
α = 1 pour les ciments de classe R.
Figure 2.7 : Allure des lois de comportement expérimentales des aciers d’armature
26
2.2.2 Caractéristiques réglementaires des aciers d’armature
La valeur de fyk ou f0,2k doit être comprise entre 400 et 600 MPa (EC2 3.2.2(3)).
On désignera un acier par la lettre S suivie de la valeur de fyk . L’acier le plus courant est le S500.
La limite élastique réelle d’un acier fy,max ne doit pas dépasser 1,3fyk (EC2 C.2).
L’annexe C de l’Eurocode 2 définit trois classes de ductilité et donne les caractéristiques exigées
(tableaux 2.5) :
27
flèche, l’EC2 (EC2 7.2.(5)) limite la contraite de traction dans l’acier à l’ELS à 0, 8fyk ou 0, 8f0,2k
sauf dans le cas où la contrainte est due à une déformation imposée.
Le comportement à l’ELS est modélisé par une loi linéaire :
σs = Es εs (2.50)
Es = 200 GP a (2.51)
A l’ELU
Pour les justifications vis-à-vis des ELU, on peut prendre l’une ou l’autre des lois de compor-
tement de calcul données figure 2.10 (EC2 3.2.7(2)).
Les barres ont un diamètre supérieur ou égal à 12,5 mm. Elles sont livrées rectilignes avec une
longueur maximale de l’ordre de 12 m. Elles peuvent être soit lisses, soit nervurées. Les diamètres
les plus courants sont 26 mm, 32 mm et 36 mm. Mais il existe des barres plus grosses (Ø 40, 50
et même 75 mm). Les barres sont peu employées et uniquement en post-tension.
Les torons sont des ensembles de fils enroulés hélicoïdalement les uns sur les autres ou autour
d’un fil central en une ou plusieurs couches. Les torons les plus courants sont à 7 fils. Ils sont dé-
signés par leur diamètre nominal. Les diamètres les plus utilisés sont les suivants : 12,5 mm, 12,9
mm, 15,2 mm, 15,7 mm. Les torons sont employés aussi bien en pré-tension qu’en post-tension.
28
2.3.2 Classes, résistance
La résistance caractéristique à la rupture d’une armature de précontrainte est notée fpk . La
classe d’une armature correspond à la valeur de fpk exprimée en MPa. Les classes principales sont
les suivantes :
Figure 2.9 : Loi de comportement d’un acier de précontrainte (toron T15S, fpk = 1770M P a,
fp0,1k = 1520M P a, doc Freyssinet)
29
– Ep = 195 GPa pour les torons.
A l’ELU
On adopte à l’ELU l’une ou l’autre des lois de comportement de calcul :
30
Dans l’expression précédente, ρ1000 doit être introduite en %.
La température influe sur la relaxation. Lorsqu’une cure thermique est appliquée au béton, les
pertes par relaxation sont accrues. On calcule la relaxation par la formule 2.53 en ajoutant à t un
temps équivalent teq (en h) qui se calcule comme suit (EC2 10.3.2.2) :
n
1, 14(Tmax −20) X
teq = (T (∆ti ) − 20) ∆ti (2.54)
Tmax − 20 i=1
Il est fréquent qu’une armature de précontrainte subisse des échelons d’allongement au cours
du temps du fait des différentes phases d’exécution et de chargement de l’ouvrage. On utilise pour
calculer la contrainte après relaxation la méthode dite du temps équivalent (EC2 D.1). La figure
2.11 illustre les variations de contrainte dans une armature ayant subi une succession d’échelons
de déformation.
Dans un premier temps, on calcule à l’aide de l’équation 2.53 le temps te qu’aurait mis l’arma-
+ ∗ +
ture pour atteindre la tension σp,i partant d’une tension initiale virtuelle σpi égale à σp,i augmentée
du cumul de toutes les pertes par relaxation précédent ti :
i−1
X
∗ +
σpi = σp,i + ∆σpr,j (2.55)
j=1
Dans l’équation 2.53, le terme µ doit également tenir compte de la tension initiale virtuelle :
∗
σpi
µ= (2.56)
fpk
31
Table 2.7 : Caractéristiques des principaux câbles de précontrainte. Documentation CIPEC.
32
Chapitre 3
33
– une tête d’ancrage en acier usiné de forme circulaire percée d’autant de trous coniques que
de torons présents dans le câble,
– une plaque d’appui avec ou sans trompette d’épanouissement,
– des clavettes coniques.
34
Figure 3.3 : Ancrage passif à manchons filés (doc Freyssinet)
Ancrages bouclés
Les torons forment une boucle autour d’une plaque ou d’un treillis cylindrique (figure 3.5).
L’ancrage se fait à la fois par adhérence et par blocage au niveau de la plaque.
35
Figure 3.6 : Différents types de coupleurs (doc Freyssinet et BBR)
3.6 Injection
L’injection est indispensable à la protection des armatures contre la corrosion. De plus, elle
assure, dans le cas d’injection au coulis de ciment, l’adhérence acier-béton prise en compte dans
les calculs par l’hypothèse d’identité des déformations des armatures et du béton adjacent.
Le coulis d’injection doit avoir les qualités suivantes :
– avoir une viscosité assez faible pour pénétrer facilement dans tous les espaces entre les fils
ou les torons sur une longueur importante,
– conserver cette faible viscosité pendant un délai suffisant,
36
– avoir, après durcissement une résistance suffisante pour assurer l’adhérence acier/béton,
– présenter un retrait quasiment nul,
– ne pas être agressif vis-à-vis des armatures de précontrainte.
L’injection se fait en principe aux points bas du tracé par des orifices prévus au niveau des
ancrages et/ou par des tubes en partie courante des gaines. Ces tubes doivent être solidement
fixés aux gaines. De plus, des évents d’injection doivent être placés à tous les points hauts du tracé
(figure 3.8).
L’injection doit être réalisée dans un délai maximum de deux à trois semaines après mise en ten-
sion des câbles.
37
Chapitre 4
1 10 Structures provisoires∗
∗
les structures ou parties de structures qui peuvent être démontées dans un but de réutilisation ne doivent
normalement pas être considérées comme provisoire
38
4.2 Situation de projet (EC0 3.2)
L’Eurocode 0 définit les différentes situations de projet suivantes :
– transitoire : exécution, réparation.
– durable : situation de projet d’une durée du même ordre que la DUP. Cette situation de
projet correspond à l’utilisation normale de l’ouvrage.
– accidentelle.
– sismique.
39
Ed,dst représente la valeur de calcul (indice d) de l’effet des actions déstabilisatrices,
Ed,stb représente la valeur de calcul de l’effet des actions stabilisatrices.
La notion de valeur de calcul est précisée au paragraphe 4.6
ELU STR
Un ouvrage est justifié vis-à-vis de l’ELU de défaillance structurale STR si :
Ed ≤ Rd (4.2)
Ed ≤ Cd (4.3)
4.5 Actions
4.5.1 Différents types d’action
On distingue :
– les actions permanentes : G,
– les actions variables : Q,
– les actions accidentelles : A
– les actions sismiques : AE
Figure 4.1 : Distribution gaussienne de l’intensité d’une action variable et valeur caractéristique
40
Cette probabilité définit le fractile correspondant à la valeur caractéristique.
Par exemple, pour une action climatique, la valeur caractéristique correspond classiquement à un
fractile de 98%, soit une probabilité de 0,98 de ne pas être atteinte, sur une durée de référence de
1 an. Le risque que la valeur caractéristique soit atteinte ou dépassée est donc de 2 pour cent, soit
une période de retour de 50 ans.
La valeur caractéristique d’une action variable est notée Qk .
41
Table 4.2 : Valeurs recommandées des coefficients Ψ pour les bâtiments
Action Ψ0 Ψ1 Ψ2
Charges d’exploitation des bâtiments,(voir EC1 1.1) :
- Catégorie A : habitation, zones résidentielles 0,7 0,5 0,3
- Catégorie B : bureaux 0,7 0,5 0,3
- Catégorie C : lieux de réunion 0,7 0,7 0,6
- Catégorie D : commerces 0,7 0,7 0,6
- Catégorie E : stockage 1,0 0,9 0,8
- Catégorie F : zone de trafic, véhicules de poids ≤ 30kN 0,7 0,7 0,6
- Catégorie G : zone de trafic, véhicules de poids compris entre 30 et 160 kN 0,7 0,5 0,3
- Catégorie H : toits 0 0 0
Charges dues à la neige sur les bâtiments (voir EC1 1.3)* :
- Finlande, Islande, Norvège, Suède 0,7 0,5 0,2
- Autres Etats Membres CEN, pour lieux situés à une altitude H>1000 m a.n.m. 0,7 0,5 0,2
- Autres Etats Membres CEN, pour lieux situés à une altitude H≤1000 m a.n.m. 0,5 0,2 0
Charges dues au vent sur les bâtiments (voir EC1 1.4) 0,6 0,2 0
Température (hors incendie) dans les bâtiments (voir EC1 1.5) 0,6 0,5 0
NOTE : Les valeurs des coefficients Ψ peuvent être données dans l’Annexe Nationale.
*Pour des pays non mentionnés dans ce qui suit, se référer aux conditions locales appropriées.
Table 4.3 : Valeurs recommandées des coefficients Ψ pour les ouvrages d’art
Fd = γf Frep (4.5)
42
(ad ) grâce à un modèle de calcul. Un coefficient global γSd est appliqué pour tenir compte des
incertitudes de modélisation.
Ed = γSd E{Fd,i ; ad } i≥1 (4.6)
soit en vertu de 4.5 :
Ed = γSd E{γf,i Frep,i ; ad } i≥1 (4.7)
Sous forme simplifiée, on écrit généralement :
Ed = E{γF,i Frep,i ; ad } i≥1 (4.8)
avec γF,i = γSd γf,i .
Ed = E{γG,j Gk,j ; γP Pm ; γQ,1 Qk,1 ; γQ,i Ψ0,i Qk,i } j≥1 i>1 (4.9)
Pm représente la force de précontrainte probable. Dans les cas courants, les coefficients γF,i
sont donnés dans le tableau 4.4.
NB1 : γP,unf av = 1, 2 pour la vérification des effets locaux. NB2 : Toutes les actions perma-
nentes de même origine doivent être affectées du même coefficient γG,inf ou γG,sup .
43
Combinaisons fréquentes
Les combinaisons fréquentes sont utilisées notamment pour la vérification de l’ouverture des
fissures en précontrainte par armatures adhérentes.
Combinaison quasi-permanente
La combinaison quasi-permanente est utilisée pour la vérification des effets à long terme
(fluage), de la déformée et de l’ouverture des fissures en précontrainte par post-tension.
44
4.9 Dimensions effectives des poutres
Portée effective (EC0 5.3.2.2)
La portée effective lef f des poutres et des dalles se calcule comme suit :
lef f = ln + a1 + a2 (4.15)
ln est la distance entre nus intérieurs des appuis et ai est explicité sur la figure 4.2.
console
45
Le calcul de la largeur effective des poutres en Té repose sur la distance l0 entre points de moment
nul que l’on peut estimer à partir de la figure 4.3.
46
Chapitre 5
ENROBAGE ET DISPOSITIONS
CONSTRUCTIVES
cmin,dur est l’enrobage minimum vis à vis de la durabilité, cmin,b est l’enrobage minimum vis à vis
de l’adhérence acier-béton.
L’enrobage nominal, cnom , c’est à dire la valeur portée sur les plans et prise en compte dans les
calculs doit tenir compte de la tolérance d’éxécution ∆cdev :
avec :
– ∆cdev = 10mm dans les cas courants,
– 10mm ≥ ∆cdev ≥ 5mm si la fabrication est assujettie à un système d’assurance qualité dans
lequel le contrôle de l’enrobage est prévu,
– 10mm ≥ ∆cdev ≥ 0mm si il existe un système d’assurance qualité couvrant toutes les phases
de la conception à l’exécution comprenant des impositions définies dans l’annexe nationale
de l’EC2,
– 10mm ≥ ∆cdev ≥ 0mm lorsque l’on peut garantir l’utilisation d’un appareil de mesure très
précis pour le contrôle des enrobages, notamment en préfabrication.
47
Table 5.1 : Correction de la classe structurale en vue de la détermination de cmin,dur (Annexe
nationale)
Critères Classe d’exposition
X0 XC1 XC2, XC3 XC4 XD1, XS1, XD2, XS2, XD3, XS3,
XA1* XA2* XA3*
Durée d’utilisa- 100 ans : majoration de 2 classes structurales
tion de projet
25 ans et moins : minoration d’1 classe structurale
Classe de minoration de 1 classe structurale si classe de résistance :
≥C30/37 ≥C30/37 ≥C30/37 ≥C35/45 ≥C40/50 ≥C40/50 ≥C45/55
résistance minoration de 2 classes structurales si classe de résistance :
≥C50/60 ≥C50/60 ≥C55/67 ≥C60/75 ≥C60/75 ≥C60/75 ≥C70/85
Nature du liant minoration de 1 classe structurale
si béton à base de CEM I sans
cendres volantes et de classe de ré-
sistance supérieure à
≥C30/37 ≥C40/50
Enrobage com- minoration d’1 classe structurale
pact**
*Pour les classes d’exposition XAi, cette correspondance est indicative sous réserve d’une justification
de la nature de l’agent agressif.
**Ce critère s’applique dans les éléments pour lesquels une bonne compacité des enrobages peut être
garantie :
- Face coffrée des éléments plans (assimilables à des dalles, éventuellement nervurées), coulés hori-
zontalement sur coffrages industriels.
- Éléments préfabriqués industriellement : éléments extrudés ou filés, ou faces coffrées des éléments
coulés dans des coffrages métalliques
- Sous face des dalles de pont, éventuellement nervurées, sous réserve de l’accessibilité du fond de
coffrage aux dispositifs de vibration.
Table 5.2 : Classes de référence à retenir pour la détermination de cmin,dur pour les ouvrages
en classe d’exposition XF (annexe nationale)
Type de salage (cf. Classe d’exposition de l’ouvrage
Recommandations
GEL 2003)
XF1 XF2 XF3 XF4
Peu fréquent XC4 Sans objet XC4 si le béton est for- Sans objet
mulé sans entraîneur d’air,
XD1 si le béton est for-
mulé avec entraîneur d’air
Fréquent Sans objet XD1, XD3 pour élé- Sans objet XD2, XD3
ments très exposés* pour élé-
ments très
exposés*
Très fréquent Sans objet Sans objet Sans objet XD3
* : Pour les ponts : corniches, longrines d’ancrage des dispositifs de retenue, solins des joints
de dilatation
48
Cas des armatures passives
Le tableau 5.3 donne la valeur de cmin,dur à prendre en compte pour les armatures passives.
49
5.2 Espacements entre armatures et gaines (EC2 8)
5.2.1 Armatures passives
Dans le cas d’un ferraillage en plusieurs lits, les barres de chaque lit doivent se superposer.
La distance horizontale ou verticale entre barres doit permettre de bonnes conditions de bétonnage
et de vibration. La distance minimale est :
50
Chapitre 6
PREDIMENSIONNEMENT D’UNE
POUTRE ISOSTATIQUE EN
FLEXION SIMPLE
51
e0 est l’ordonnée de la position du câble de précontrainte. Dans le cas où il y a plusieurs câbles,
c’est la position du câble moyen. Cette valeur est positive ou négative. v est la distance de la fibre
supérieure au centre de surface de la section. v ′ est la distance de la fibre inférieure au centre de
surface de la section. v et v ′ sont des grandeurs arithmétiques (sans signe).
Soient IGy le moment d’inertie par rapport à l’axe Gy et Ac l’aire de la section brute, on définit
le rendement géométrique de la section :
IGy
ρ= (6.1)
Ac vv ′
Figure 6.2 : Diagrammes de contraintes sous moments mini et maxi dans une section
52
et
σ(−v ′ ) ≥ σM sous MM (6.3)
soit,
P P e0 + Mm
+ v ≥ σm (6.4)
Ac IGy
et
P P e0 + MM ′
− v ≥ σM (6.5)
Ac IGy
En introduisant le rendement géométrique de la section défini par 6.1 ces deux conditions
conduisent à l’encadrement :
Ac σm Mm Ac σM MM
e2 = −ρv ′ 1 − − ≤ e0 ≤ ρv 1 − − = e1 (6.6)
P P P P
En posant :
′ ′ Ac σm
c = ρv 1 − (6.7)
P
et
Ac σM
c = ρv 1 − (6.8)
P
L’encadrement 6.6 s’écrit :
Mm MM
e2 = −c′ − ≤ e0 ≤ c − = e1 (6.9)
P P
Cet encadrement définit le noyau de passage du câble moyen pour le respect des contraintes
limites de traction.
53
avec h = v + v ′ .
L’égalité 6.14 devient compte tenu de l’expression de ρ (6.1) :
IGy IGy
∆M + v ′ σM + v σm
PI = (6.16)
ρh
e1 − e2 = 0 (6.18)
Le noyau de passage se réduit donc à un point lorsque la force de précontrainte est égale à PI :
MM Mm
e0I = e1 = e2 = c − = −c′ − (6.19)
PI PI
L’expression précédente montre que si Mm > 0 (donc MM > 0 aussi), alors e0 < 0. Inversement,
si MM < 0 (donc Mm < 0 aussi), alors e0 > 0.
Si MM > 0 et Mm < 0, le signe de e0 dépend de l’importance relative des valeurs absolues de
moments. On peut montrer que si MM /|Mm | > (c − 1)/(c′ − 1) alors e0 < 0.
Pour le respect des conditions d’enrobage, l’excentricité du câble moyen doit satisfaire :
−(v ′ − d′ ) ≤ e0 ≤ (v − d) (6.20)
54
6.6.2 Définition d’une section sous-critique
Une section est dite sous-critique si la relation 6.19 est compatible avec la relation 6.20. Au-
trement dit :
−(v ′ − d′ ) ≤ e0I ≤ (v − d) (6.21)
Il est donc possible de disposer les câbles conformément à la relation 6.19 tout en assurant de
bonnes conditions d’enrobage. On peut alors prendre une force de précontrainte égale à la force
minimale : P = PI (relation 6.16).
55
6.7 Valeurs des contraintes limites de traction
L’Eurocode 2 ne donne pas explicitement les contraintes limites de traction à prendre en
compte dans tous les cas. Les valeurs que l’on prendra pour le prédimensionnement résultent de
l’interprétation de certains articles du réglement :
1. Article 7.1 : Pour le calcul des contraintes, les sections sont considérées non fissurées si la
contrainte de traction en flexion n’excède pas fct,ef f . La valeur de fct,ef f peut être prise
égale à fctm .
2. Annexe nationale tableau 7.1NF : Dans le cas des armatures adhérentes en classe XC2, XC3
et XC4, il ne doit pas y avoir de décompression du béton sous combinaison quasi-permanente.
3. Annexe nationale tableau 7.1NF : En classe d’exposition XD et XS, il ne doit pas y avoir de
décompression du béton sous combinaisons fréquentes.
4. Annexe nationale tableau 7.1NF : A moins de 25 mm des gaines ou armatures de précon-
trainte, le béton doit être comprimé.
5. Eurocode 2 partie 2 article 7.3 : Pour les ouvrages d’art, le béton situé à moins de 100 mm
des gaines ou armatures de précontrainte doit être comprimé.
6. Article 7.3.2 (4) et annexe nationale : Aucun ferraillage passif minimal pour la maîtrise
de la fissuration n’est requis si la contrainte de traction ne dépasse pas 1, 5fctm pour la
précontrainte par fils adhérents et fctm dans les autres cas.
Dans le cas des armatures adhérentes et de moments positifs, on peut interpréter ces dispositions
sous la forme des graphiques de la figure 6.4. On a ici élargi la condition 2 aux classes XD et XS
qui sont a priori au moins aussi agressives que les classes XC2 à XC4.
56
Figure 6.4 : Contraintes limites de traction pour le prédimensionnement de la précontrainte
Dans le cas des armatures non adhérentes sous moment positif, quelle que soit la classe d’ex-
position, on peut a priori prendre σm = σM = −fctm .
57
Figure 6.5 : Fuseau de passage d’une poutre sur deux appuis simples dans le cas d’une section
centrale sous-critique : le fuseau a une ouverture nulle en x=L/2.
Figure 6.6 : : Fuseau de passage d’une poutre sur deux appuis simples dans le cas d’une section
centrale sur-critique : le câble doit se trouver dans le fuseau de passage tout en restant en dehors
de la limite d’ nécessaire pour la protection des armatures.
58
Chapitre 7
59
Pertes instantanées en post-tension
Dans le cas de la post-tension, les pertes instantanées sont dues :
– au frottement du câble dans sa gaine,
– au recul de l’ancrage actif lors du transfert de l’effort au béton,
– à la déformation instantanée du béton lors de la mise en précontrainte d’un câble voisin ou
de l’application de charges permanentes additionnelles. Dans ce dernier cas, il peut s’agir
d’un regain de tension.
Pertes différées
Les pertes différées sont dues :
– au retrait du béton
– au fluage du béton
– à la relaxation des contraintes dans les armatures actives.
Frottement en courbe
La figure 7.1 montre le bilan des actions sur un tronçon de câble compris entre les abscisses
curvilignes s et s + ds.
−→
dF est l’action de la gaine sur le câble.
On pose :
dP = P (s + ds) − P (s) (7.3)
Lorsque dP < 0, alors P (s) > P (s + ds) et le mouvement a lieu vers la gauche.
Inversement, lorsque dP > 0, le mouvement a lieu vers la droite.
En écrivant l’équation d’équilibre en projection sur les axes t et n, on trouve :
60
La loi de frottement de Coulomb relie dT et dR :
|dP |
= µ|dα| (7.7)
P (s)
Si le mouvement a lieu vers la gauche alors dP < 0 et |dP | = −dP . 7.7 s’écrit alors :
dP
= −µ|dα| (7.8)
P (s)
Si le mouvement a lieu vers la droite alors dP > 0 et |dP | = dP . 7.7 s’écrit alors :
dP
= µ|dα| (7.9)
P (s)
Notons : Z s
α(s) = |dα| (7.12)
0
61
alors : Z b
|dα| = α(b) − α(a) (7.13)
a
7.13 permet d’écrire 7.10 et 7.11 sous la forme :
Si le mouvement a lieu vers la gauche,
P (b) = P (a)e−µ[α(b)−α(a)] (7.14)
Si le mouvement a lieu vers la droite,
P (b) = P (a)eµ[α(b)−α(a)] (7.15)
En divisant 7.14 et 7.15 par la section du câble, on obtient des expressions similaires en terme de
tension :
Si le mouvement a lieu vers la gauche,
σp (b) = σp (a)e−µ[α(b)−α(a)] (7.16)
Si le mouvement a lieu vers la droite,
σp (b) = σp (a)eµ[α(b)−α(a)] (7.17)
Table 7.1 : Coefficient de frottement µ pour les armatures de précontrainte par post-tension
62
La valeur de la déviation parasite k dépend de la qualité d’exécution, de la distance entre les
points de fixation des gaines, du type de gaine et de l’intensité de vibration. Pour les armatures
intérieures, on prend k dans la fourchette :
63
Figure 7.4 : Tension dans un câble avant et après recul de l’ancrage
Calcul de d
La valeur totale g du recul de l’ancrage correspond à la variation d’allongement du câble :
Z L
g= ∆εp (x)dx (7.26)
0
∆εp (x) est la variation de l’allongement du câble lors du recul de l’ancrage. ∆εp (x) est reliée
à la variation de tension dans le câble par la loi de l’élasticité linéaire :
Z L Z d Z d
g · Ep = ∆σp (x)dx = ∆σp (x)dx = σp,max e−K(x) − e[K(x)−2K(d)] dx (7.29)
0 0 0
K(L)
K(x) = x (7.31)
L
7.30 devient :
d
K(L) K(L) 2
Z
g · Ep = 2σp (0) (−x + d)dx = σp,max d (7.32)
L 0 L
64
De 7.32, on tire l’expression de d :
12
gEp L
d= (7.33)
σp,max K(L)
Figure 7.5 : Diagrammes des tensions dans le cas d’une mise en tension par les deux
extrémités, cas où d < L/2
Dans le cas où d > L/2, les zones d’influence des reculs d’ancrage, de surface gEp chacune, se
chevauchent. La courbe des tensions après recul doit s’établir de telle sorte que la surface comprise
entre elle et la courbe des tensions avant recul vaille 2gEp . Or la surface couverte par la réunion
des deux zones d’influence est inférieure à 2gEp du fait de leur chevauchement. Il s’ensuit un
abaissement général de la courbe des tensions qui se retrouve en dessous de la courbe obtenue
pour une mise en tension par une seule extrémités. Ceci est illustré par la figure 7.6. En résumé,
quand d > L/2, on ne mettra pas en tension par deux extrémités.
65
Figure 7.6 : Diagrammes des tensions dans le cas d’une mise en tension par les deux
extrémités, cas où d > L/2
Si tel est le cas, il convient de prendre en compte le moment dû au poids propre pour le calcul de
∆σc (x).
Faisons l’hypothèse que chaque câble apporte à ∆σc (x) une contribution égale. Si n est le nombre
de câbles, la contrainte apportée par chaque câble vaut ∆σc (x)/n.
La déformation relative du béton au niveau du câble moyen due à la mise en tension d’un câble
vaut :
∆σc (x)
∆ε(x) = (7.34)
nEcm
Tous les câbles déjà tendus voient donc leur tension diminuer de :
Ainsi, lors des mises en tension successives les tensions évoluent comme indiqué dans le tableau
7.2.
Table 7.2 : Evolution des tensions dans les câbles lors des mises en tension successives
Câble mis en tension Raccourcissement relatif Variation de tension dans les câbles
au niveau du câble moyen
Câble 1 ∆ε Câble 1 : ∆σ1 = 0
Câble 2 2∆ε Câble 1 : ∆σ1 = Ep ∆ε
Câble 2 : ∆σ2 = 0
Câble 3 3∆ε Câble 1 : ∆σ1 = Ep 2∆ε
Câble 2 : ∆σ2 = Ep ∆ε
Câble 3 : ∆σ3 = 0
..... ..... .....
Câble n n∆ε Câble 1 : ∆σ1 = Ep (n − 1)∆ε
Câble 2 : ∆σ2 = Ep (n − 2)∆ε
.....
Câble n − 1 : ∆σn−1 = Ep ∆ε
Câble n : ∆σn = 0
66
La perte de tension moyenne par câble à la fin du processus de mise en tension est définie par :
n
1X
∆σp (x) = ∆σi (7.36)
n i=1
soit : n
1 X
∆σp (x) = Ep ∆ε (n − i) (7.37)
n i=1
Compte tenu de l’égalité :
n
X n(n − 1)
(n − i) = (7.38)
i=1
2
et compte tenu de 7.34, 7.37 devient :
1 n − 1 Ep
∆σp (x) = ∆σc (x) (7.39)
2 n Ecm
soit :
Ep
∆σp (x) = ∆σc (x) (7.42)
Ecm
Notons que cette variation de tension est une perte si ∆σc (x) est positive (compression) et un
regain si ∆σc (x) est négative (traction).
αc est le coefficient de dilatation linéaire du béton qu’on peut prendre égal à 10.10−6 K −1 .
Tmax − T0 est la différence entre la température maximale et la température initiale du béton au
voisinage des armatures de précontrainte.
Si les armatures sont préchauffées, cette perte peut être négligée.
67
Perte de tension due au retrait du béton
La perte de tension à la date t due au retrait du béton peut s’évaluer de la façon suivante :
εcc (t) est la déformation de fluage à la date t sous l’action de la précontrainte et des charges
permanentes. Cette déformation se calcule comme indiqué au chapitre 2, paragraphe 2.1.10.
Si la contrainte maximale de compression sous combinaison quasi-permanente est supérieure à
0, 45fck , il y a lieu de considérer un fluage non linéaire.
où :
∆σp,c+s+r : perte de tension due au fluage, au retrait et à la relaxation,
εcs = εcs (t) − εcs (t0 ) : déformation de retrait entre la date t0 de mise en tension et la date t,
∆σpr : perte par relaxation pour une contrainte initiale évaluée sous combinaison quasi-
permanente.
ϕ(t, t0 ) : coefficient de fluage à l’instant t, pour une charge appliquée à t0 ,
σc,QP : contrainte dans le béton au niveau du câble moyen. Selon la phase de construction, σc,QP
peut résulter d’une partie du poids propre et de la force de précontrainte initiale ou de la combi-
naison quasi-permanente des actions.
Ic : moment d’inertie de la section béton,
zcp : distance entre le centre de gravité de la section de béton et les armatures de précontrainte.
68
Le coefficient partiel relatif à la précontrainte, γP , prend différentes valeurs selon le type de véri-
fication (EC2 2.4.2.2).
Dans le cas de la vérification de la résistance des sections (ELU STR), la précontrainte a un effet
favorable et le coefficient est pris égal à :
γP = γP,f av = 1, 0 (7.48)
Dans le cas de la vérification de la stabilité (ELU EQU), une précontrainte extérieure peut dans
certains cas avoir un effet défavorable. On prend alors :
γP = γP,unf av = 1, 3 (7.49)
γP = γP,unf av = 1, 2 (7.50)
Pour les justifications vis-à-vis des états limites de service, on définit des valeurs caractéristiques
inférieure et supérieure de la force de précontrainte :
Lorsque des dispositions spéciales sont prises pour lever les incertitudes, il est possible de prendre :
69
Chapitre 8
70
Figure 8.1 : Ferraillage de peau
71
Act est l’aire de la zone de béton tendu juste avant la formation de la première fissure,
k = 1,0 pour les âmes de hauteur ≤ 300 mm ou les membrures de largeur ≤ 300 mm,
k = 0,65 pour les âmes de hauteur ≥ 800 mm ou les membrures de largeur ≥ 800 mm.
Pour des dimensions intermédiaires k est déterminé par interpolation.
kc vaut, en flexion composée :
– pour les âmes,
σc
kc = 0, 4 1 − ≤1 (8.4)
k1 (h/h∗ ) fctm
– pour les membrures,
Fcr
kc = 0, 9 ≥ 0, 5 (8.5)
Act fctm
σc = NEd /(bh) est la contrainte moyenne dans le béton dans la partie de la section considérée,
NEd étant l’effort normal agissant dans la partie de la section (y compris la précontrainte),
h∗ = min(h; 1, 00 m),
k1 = 1, 5 si NE d > 0 (compression), k1 = 2h∗ /3h si NE d < 0 (traction),
Fcr est la valeur absolue de l’effort de traction dans la membrure juste avant fissuration calculé à
partir du moment de fissuration.
′
Ap est la section des armatures de précontrainte adhérentes située dans l’aire Ac,ef f qui est l’aire
de la section effective de béton tendu autour des armatures passives ou de précontrainte ayant
pour hauteur hc,ef f = min(2, 5(h − d); h/2),
ζ1 = (ζφs /φp )1/2 où φs est le diamètre de la plus grosse armature passive, φp est le diamètre
équivalent de l’armature de précontrainte défini par :
– φp = 1, 75φwire pour les monotorons de 7 fils, φwire étant le diamètre du fil,
– φp = 1, 2φ
pwire pour les monotorons de 3 fils,
– φp = 1, 6 Ap dans les autres cas,
ζ le rapport de la capacité d’adhérence des armatures de précontrainte à celle des armatures
passives. Dans les cas courants :
– ζ = 0, 6 pour les torons en pré-tension,
– ζ = 0, 5 pour les torons en post-tension et un béton de classe de résistance ≤ C50/60,
– ζ = 0, 25 pour les torons en post-tension et un béton de classe de résistance ≥ C70/85
(interpolation pour les valeurs intermédiaires).
∆σp est la variation de contrainte dans les armatures de précontrainte depuis l’état correspondant
à l’absence de déformation du béton au même niveau jusqu’à la limite élastique fp,0,1k .
Pour les poutres d’une hauteur ≥ 1 m, dans lesquelles les armatures principales sont concentrées sur
une petite portion de la hauteur, il y a lieu de prévoir des armatures longitudinales supplémentaires
afin de maîtriser la fissuration sur les joues de la poutre. Ces armatures doivent être réparties à
l’intérieur des cadres entre le niveau des armatures de traction et l’axe neutre. La section à mettre
en place par mètre de hauteur, répartie sur les deux joues est :
72