Memoire de Master: Option: Assainissement

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

‫وزارة الـتعليـم الـعالـي و الـبحـث الـعلمـي‬


Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Département Hydraulique Urbaine

MEMOIRE DE MASTER
Pour l’obtention du diplôme de Master en Hydraulique

OPTION : ASSAINISSEMENT
THEME :

Etude numérique et expérimentale de l’écoulement


souterrain dans un massif sableux

Présenté par :
Mr : BOUKEZOULA Djamel Eddine

DEVANT LES MEMBRES DU JURY

Nom et Prénom Grade Qualité

Mme MEDDI hind M.C.A Présidente


Mr AMMARI Abdelhadi M.C.B Examinateur
Mme HOULI Samia M.A.A Examinatrice
Mr BOUFEKANE Abdelmadjid M.A.A Examinateur
Mr HACHEMI Abdelkader M.A.A Promoteur

juin 2016
Au moment de terminer ce mémoire qui est le fruit d’une étude collaboratrice entre plusieurs
personnes et directions, j’aimerai exprimer ma gratitude à tous ceux qui m’ont aidé.

Avant tout, nous remercions le bon Dieu qui a illuminé notre chemin et qui nous a armés
de force, de sagesse, et de bonne volonté pour achever ce modeste travail et ce cursus
universitaire.
Ces quelques lignes ne vont jamais exprimer à la juste valeur ma reconnaissance à l’égard de
mon promoteur Monsieur AEK.HACHIMI, pour l’aide qu’il m’a offert durant la
période de réalisation de ce travail et encore plus sa confiance et ses encouragements.
Merci Monsieur pour le temps que vous m’avez consacré, les conseils que vous m’avez
prodigués, les vertus que vous m’avez inculquées.

J’adresse mes sincères remerciements à tous les professeurs, intervenants et toutes les
personnes qui par leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé
mes réflexions et ont accepté de me rencontrer et répondre à mes questions surtout.

Je tiens à remercier le président et les membres du jury qui me font l’honneur de juger
mon travail.
Je remercie mes très chers parents, qui ont toujours été là pour moi, « Vous avez tout
sacrifié pour vos enfants n’épargnant ni santé ni efforts. Vous m’avez donné un
magnifique modèle de labeur et de persévérance. Je suis redevable d’une éducation dont
je suis fier »
Une pensée affectueuse va à mes amies : SOFIANE, DIDINE, et NACER ,
Je dédie ce modeste travail spécialement à celle qui m’a donné la vie, à la
plus chère personne au monde qui m’a Apporté beaucoup d’affection, fait
des sacrifices et veillé à mon chevet Jusqu'à extinction de la lumière, qui a
assuré mon éducation et m’a encouragé à continuer mes études pour me voir
ainsi arriver à ce que je suis aujourd’hui. Et qui a consacré la majeure partie
de son temps à m’apporter aide et soutien sur toute la durée de mes études,
merci ma très chère mère.

Mon chère père son soutient indéfectible durant tout mon cursus, qu’il soit
moral ou matériel, et qui me fait bénéficier de toute son expérience, merci
mon chère père.

A mon frère Taki eddine et mes sœurs.

Je le dédie également et mes vifs remerciements à mon promoteur

Monsieur AEK. HACHEMI pour leurs documentations et leurs conseils.


A toute ma grande famille : mes tantes, mes oncles, mes chers cousins et
cousines.
A mes amies : SOFIANE, DIDINE, et NACER ,

Tous les enseignants de l’EPST et l’ENSH qui m’ont accompagné durant


mes études

Tous ceux qui ont contribué de près ou de loin dans l’élaboration de mon
mémoire...
: ‫ملخص‬

.‫ قسم تجريبي و قسم رقمي‬،‫الهدف من هذه المذكرة هو دراسة حركة المياه الجوفية داخل حوض رملي والتي تنقسم إلى قسمين‬

‫ في مخبر ميكانيك‬.‫ مخبر ميكانيك التربة و مخبر الهيدروليك‬، ‫في القسم التجريبي قمنا بإعداد تجارب على مستوى مخبرين‬
‫ الكتلة‬، ‫ معامل الفراغات‬، ‫التربة قمنا باعداد تجارب من اجل معرفة خصائص التربة الفيزيائية و الميكانيكية (تحليل حجم الجسيمات‬
‫) تجارب في حوض رملي يدعى حوض التسريبات والذي من خالله أجرينا‬3( ‫ في مخبر الهيدروليك أجرينا ثالث‬.)... ‫الحجمية للتربة‬
‫ في التجربة الثانية قمنا بدراسة التفريغ‬، ‫ التجربة األولى درسنا فيها حركة المياه الجوفية‬، ‫تجارب حول حركة المياه الجوفية الحرة‬
.‫ أما في الثالثة قمنا بإضافة شحن في الجزء العلوي للحوض الرملي‬. ‫السريع‬

‫في الجزء الرقمي قمنا بإعداد نموذج بالكود الحسابي "أونسات" حيث جسدنا تلك التجارب رقميا وقمنا بمقارنتها بالنتائج‬
.‫التجريبية‬

Résumé :

L’objectif de ce travail consiste à étudier l’écoulement des eaux souterraines dans un massif
sableux. Notre étude est composée de deux parties : expérimentale et numérique.
Dans la partie expérimentale, nous avons préparé des essais au niveau du laboratoire de
mécanique pour déterminer les caractéristiques granulométriques du sable utilisé dans cette expérience
(analyse granulométrique par tamisage, indice des vides, la masse volumique des grains solides ...). Au
Laboratoire d'Hydraulique Nous avons eu trois (3) expériences dans une cuve rempli du sable
s’appelle la cuve d’infiltration à travers laquelle nous avons mené des expériences sur l’écoulement
souterrain à surface libre, la première expérience étudié l’écoulement simple (horizontal) , dans la
deuxième expérience, nous avons étudié le vidange rapide. Dans la troisième, nous avons ajouté une
recharge.
Dans la partie numérique, nous avons préparé un model numérique par le code de calcul
"ENsat" , puis on a comparé les résultats du model par les résultats expérimentaux.
Abstract:

The aim of this work is to study groundwater flow in sandy solid (porous). The research
is divided into two parts, experimental and numerical.
In the experimental part, attempts have been made in the laboratory of soil mechanics
for example the soil identification tests (particle size analysis, void ratio and the density
of the solid grains ....) for characterizing and collecting the necessary data. In the
laboratory of hydraulics, three (3) experiments are developed in a tank filled with sand;
it is called the infiltration vessel that will describe groundwater flow in free surface. The
first experiment is to study the horizontal flow, the second for describing the rapid
emptying and the third experiment is performed with charging.
In the digital part, a numerical finite element model was performed on calculate code
“ENsat” describe the three previous experiments to calculate the leakage flow and
hydraulic gradient and determine the free surface (saturation line) and valid it per the
comparison with experimental results.
SOMMAIRE

Chapitre I : Généralité sur l’écoulement souterrain


I. 1 INTRODUCTION : ..................................................................................................................... 14
I. 2 ECOULEMENT DE L’EAU SOUTERRAINE ............................................................................... 15
I. 2.1 Zone non saturée................................................................................................................... 15
I. 2.2 I.2.2 Zone saturée .................................................................................................................. 15
I. 3 CLASSIFICATION DE L’EAU INTERSTITIELLE ............................................................................... 16
I. 3.1 Eau gravitaire ..................................................................................................................... 16
I. 3.2 I.3.2 Eau de rétention ........................................................................................................ 16
I. 3.3 Eau capillaire ..................................................................................................................... 16
I. 3.4 Capacité de rétention ........................................................................................................ 16
I. 3.5 Capacité au champ ............................................................................................................ 17
I. 4 I.4 CLASSIFICATION DES AQUIFERES ......................................................................................... 17
I.4.1 Définitions ...................................................................................................................... 17
I.4.2 Types d’aquifères ........................................................................................................... 18
I. 5 CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU SOL ................................................................................... 22
I.5.1 Viscosité de l’eau ........................................................................................................ 23
I.5.2 Porosité ...................................................................................................................... 25
I.5.3 Degré de saturation Sr ................................................................................................ 27
I.5.4 Teneur en eau (volumique) θ ..................................................................................... 27
I.5.5 Conductivité hydraulique et perméabilité intrinsèque .............................................. 28
I.5.6 Relation entre la perméabilité et la porosité ............................................................. 28
I.5.7 Relation entre la perméabilité et l’indice des vides ................................................... 31
I.5.8 Transmissivité ............................................................................................................. 32
I.5.9 Coefficient d'emmagasinement ................................................................................. 32
I.5.10 Coefficient d'emmagasinement spécifique .............................................................. 34
I.5.11 Homogénéité-hétérogénéité et isotropie-anisotropie ............................................ 35
I. 6 Importance des eaux souterraines dans la recharge des lacs, des cours d’eau et des milieux
humides : ............................................................................................................................................... 36
I. 7 Connaissances actuelles sur la répartition et le potentiel des eaux souterraines : .................. 37
I. 8 Les flux d'eau et de soluté dans les matériaux poreux : ........................................................... 38
Chapitre II : Modèles mathématiques et numériques de
l'écoulement souterrain

II. 1 Introduction ............................................................................................................................... 43


II. 2 Méthode des éléments finis : .................................................................................................... 43
II. 3 Méthode des différences finies : ............................................................................................... 47
II. 4 ECOULEMENT EN MILIEU POREUX : .......................................................................................... 49
II.4.1 Equation de conservation de masse :.................................................................................... 49
II.4.2 Equation de conservation de la quantité de mouvement – Loi de Darcy ............................. 49
II.4.3 Critiques et limitations de la loi de Darcy.............................................................................. 50
II.4.4 Écoulements 3D variablement saturés à densité constante : ............................................... 51
II.4.4.1 Equation de Richards : ........................................................................................................... 51
II.4.4.2 Modèles caractéristiques du sol : .......................................................................................... 52
II.4.4.3 Modèles de θ(h) .................................................................................................................... 52
II.4.4.4 Modèles de K {θ(h)} ............................................................................................................... 53
II.4.5 Écoulements 3D saturés à densité constante : ..................................................................... 54
II.4.6 Ecoulement 2D en nappes à densité constante- Dupuit ....................................................... 54
II.4.6.1 Equations en écoulements 2D plans en nappes libres .......................................................... 55
II.4.6.2 Equations en écoulements 2D plans en nappes captive ....................................................... 57
II.4.7 Méthodes de résolution numérique ..................................................................................... 57
II. 5 Modèles conceptuels d'écoulement en milieu poreux ............................................................. 58

Chapitre III : Etude expérimentale de l'écoulement sous terrain

III.1 Partie expérimentale : ............................................................................................................... 62


III.2 Analyse granulométrique par tamisage : .................................................................................. 62
III.2.1 Essai de tamisage : ............................................................................................................... 62
III.2.2 Résultats de l’essai granulométrique : ................................................................................. 64
III.2.3 Courbe granulométrique des tamisas : ................................................................................ 64
III.3 Essai de l’indice des vides : ........................................................................................................ 65
III.4 Calcul la masse volumique des grains solides : ......................................................................... 67
III.5 Détermination de la conductivité hydraulique ......................................................................... 69
III.6 Etude expérimentale de l’écoulement permanent souterrain ................................................. 69
III.6.1 Description du dispositif expérimental : .......................................................................... 69
III.6.2 Cas d’un écoulement horizontal :..................................................................................... 71
III.6.3 Cas de vidange rapide : .................................................................................................... 73
III.6.4 Cas d’une recharge ........................................................................................................... 79
LISTE DES FIGURES
Chapitre I :
Figure I.1 Zone saturée et zone non saturée

Figure I.2 : Porosité primaire (figure de gauche) et secondaire (figures du centre et de


droite ; modifiées de Banton et Bangoy, 1999).
Figure I.3 Types d'aquifère classifiés d'après leur degré de confinement (tirée de
Verreaultetal, 2006).

Figure I.4 Autre schéma de classification des aquifères (tiré de l’adapté de Landry
1992).

Figure I.5 : Schéma d’un volume élémentaire de sol. Poids et volumes des différentes
phases.

Figure I.6 : Exemple de sol et de représentation du milieu poreux associé.

Figure I.7 Concept d’emmagasinement dans les aquifères captifs et libres.

Figure I.8 : Facteurs qui influençant la dispersion longitudinale à l'échelle du pore


(Adaptée de Fetter, 2001)

Chapitre II :

Figure II.1 : Décomposition du domaine d’écoulement en éléments finis

Figure II.2 : Types d'éléments utilisés dans les PPR, ROSALIE et CÉSAR.

Figure II.3 : Grille de discrétisation de la fonction h dans le plan (x, y)

Chapitre III :
Figure III.1 : Tamis vide
Figure III.2 : Echantillon de sol
Figure III.3 : Balance
Figure III.4 : Disposition des Tamis
Figure III.5 : L’agitateur mécanique
Figure III.6 : Etuve
Figure III.7 : La masse de la pièce vide
Figure III.8 : la masse de pièce + l’échantillon
Figure III.9 : fixation de la pièce

Figure III.10 : serrage de l’échantillon

Figure III.11 : représente l’échantillon après l’état serré

Figure III.12 : la masse d’eau et l’échantillon

Figure III.13 : la masse d’eau + l’échantillon

Figure III.14 La cuve d’infiltrations

Figure III.15 Les prises de pression

Figure III.16 géotextile

Figure III.17 lignes d’équipression et lignes d’isocharge de l’écoulement horizontal

Figure III.18 : ligne de saturation après 5 min de vidange

Figure III.19 : la ligne de saturation après 10 min de vidange

Figure III.20 : la ligne de saturation après 15 min de vidange

Figure III.21 : schéma synoptique représente le cas de recharge

Figure III.22 : la ligne de saturation après 10 min de recharge

Figure III.23 : la ligne de saturation après 20 min de recharge

Chapitre IV :

Figure IV.1 : Conditions aux limites du problème

Figure IV.2 : maillage automatique de la structure

Figure IV.3 : Position de la surface libre en régime

Figure IV.4 : lignes d’équipression (continu) et d’équipotentielles (pointillées) pour


l’écoulement permanent
Liste des tableaux

Chapitre III :

Tableau III.1 : Résultats expérimentaux de l’Analyse granulométrique par tamisage

Tableau III.2 : les résultats expérimentaux de l’écoulement horizontal

Tableau III.3 : les résultats expérimentaux après 5 min de vidange

Tableau III.4 : les résultats expérimentaux après 10 min de vidange

Tableau III.5 : les résultats expérimentaux après 15 min de vidange

Tableau III.6 : Les résultats expérimentaux après 10 min de recharge

Tableau III.7 : les résultats expérimentaux après 20 min de recharge

Chapitre IV :
Tableau IV.1 : jeu de donnée du problème de l’écoulement horizontal à charge
constante
Chapitre I :
Généralité sur l’écoulement souterrain

I. 1 Introduction :
L’hydraulique souterraine est la discipline géomécanique qui étudie
mathématiquement l’écoulement gravitaire naturel (nappe aquifère…) ou provoqué
(drainage, pompage…) de l’eau souterraine libre – ni adsorbée, ni capillaire - dans les
milieux virtuels perméables, sous l’effet d’un gradient de charge ou de pression ; elle
utilise des modèles théoriques de forme et de comportement hydrodynamiques qui
doivent être compatibles avec les modèles réalistes de réseaux naturels que décrit
l’hydrogéologie ; cette dernière étudie qualitativement la présence d’eau libre dans le
sous-sol, en s’attachant à la nature lithologique (grave, sable, grès, calcaire…) et à l’état
(poreux, fissuré, karstique…) des matériaux aquifères, et à sa circulation dans les
réseaux souterrains réels, organisés selon la structure géologique des formations
aquifères superficielles (nappes alluviales…) ou profondes (nappes captives…). Ainsi,
l’hydraulique souterraine et l’hydrogéologie sont indissociables, interdépendantes et
complémentaires.

On procède à l’étude d’un massif de matériau perméable aquifère pour l’exploiter par
pompage dans un puits ou un forage, pour le drainer, pour y assécher une fouille dont le
fond est sous le niveau phréatique, pour y prévenir ou résorber une pollution, pour
construire un barrage… Le but de cette étude est de définir le dispositif à mettre en
œuvre - type, implantation, programme -, afin d’obtenir le débit d’exploitation souhaité,
le rabattement du niveau phréatique nécessaire dans l’ensemble d’une zone de travaux,
en contrôlant éventuellement les effets lointains de l’opération sur la nappe (diminution
voire tarissement de sources, puits, forages…) ou le débit de fuite minimum d’un
barrage.

Les massifs karstiques de calcaires, gypse…, dont les vides sont très grands et organisés
en galeries en charge ou non sont évidemment perméables, mais les écoulements qui s’y
produisent sont généralement rapides, turbulents et très variables dans l’espace et le
temps. Ainsi, les problèmes hydrauliques des réseaux karstiques dénoyés ne peuvent

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pas être traités par l’hydraulique souterraine ; ils peuvent l’être qualitativement par
l’hydrogéologie.

I. 2 ECOULEMENT DE L’EAU SOUTERRAINE


I. 2.1 Zone non saturée
La zone non saturée correspond à la partie située au-dessous de la surface du sol et
au-dessus de la nappe phréatique des aquifères. Elle est constituée simultanément, au
moins pour une période de temps donné, de l’air et de l’eau dans les pores.

Son épaisseur est très petite voire nulle dans les sols humides, et estimée à des centaines
de mètres dans les sols arides ou secs. Elle est conçue comme zone d’activité telle que
l’implantation des arbres, construction de différents ouvrages et le dépôt des déchets.

On distingue aussi :

a. Zone vadose, La zone vadose est la partie du sol qui se trouve au-dessus de la
nappe phréatique, ou les pores sont partiellement saturées en eau (zone
radiculaire, vadose, intermédiaire) et saturée en eau (zone capillaire). Dans ce cas
de figure l’eau est sous pression négative.
b. Zone capillaire, La zone capillaire est la partie du sol située au-dessous de la
nappe phréatique et au-dessus de la limite de la remontée capillaire, elle est
caractérisée par une pression d’eau négative.(Tood 1980)

I. 2.2 Zone saturée


La zone saturée correspond à la partie du sol située sous la nappe phréatique
(surface libre des aquifères) ou les pores sont complètement remplis d’eau. Elle est
caractérisée par une pression d’eau positive. (Tood 1980)

La figure I.1 récapitule l’ensemble des zones d’écoulements souterrains citées ci-
dessous,

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Figure I.1 Zone saturée et zone non saturée

I. 3 CLASSIFICATION DE L’EAU INTERSTITIELLE


I. 3.1 Eau gravitaire
C’est la fraction de l’eau souterraine qui se draine sous l’action des forces de gravité
uniquement. Cette eau est mobilisable par drainage et pompage dans un aquifère à
nappe libre.

I. 3.2 I.3.2 Eau de rétention


C’est la fraction de l’eau maintenue dans les interstices à la surface des grains ou
sur des microfissures par la force d’attraction moléculaire. On distingue l’eau pelliculaire
qui peut être libérée par centrifugation et l’eau absorbée qui ne sera libérée que par
évaporation en étuve.

I. 3.3 Eau capillaire


C’est la fraction de l’eau soumise à la force de tension superficielle au-dessus de la
surface de la nappe.

I. 3.4 Capacité de rétention


La capacité de rétention est le rapport du volume d’eau retenue dans un matériau
au volume total de ce matériau sec (= teneur en eau volumique de rétention = n(1-Sr)).
Elle exclut donc l’eau gravitaire et inclut l’eau pelliculaire et l’eau adsorbée. Par abus de
langage, on l’appelle eau capillaire.

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I. 3.5 Capacité au champ
C’est le rapport de la masse d’eau retenue dans un matériau à la masse de ce
matériau sec (= teneur en eau massique de rétention), suite au drainage gravitaire.

I. 4 I.4 CLASSIFICATION DES AQUIFERES


I.4.1 Définitions
a. Aquifère

Un aquifère est une unité géologique saturée au moins en partie en eau, et


constitué de matériaux suffisamment perméables pouvant transmettre et capter des
quantités significatives d'eau d’une nappe souterraine sous des gradients hydrauliques
ordinaires ou faibles. Autrement dit, un aquifère est tout simplement une unité
géologique capable de fournir des quantités d'eau économiquement avantageuses. Les
ensembles géologiques considérés comme aquifères varient selon le contexte et la
disponibilité de formations perméables dans une région donnée. Normalement les
formations considérées comme des aquifères sont formés de matériaux dont la
conductivité hydraulique excède 10-7 m/s. (Tood 1980)

b. Couche de confinement

Une couche de confinement est une unité géologique de faible ou de très faible
conductivité hydraulique (inférieure à 10-7 m/s). Ces couches sont subdivisées
généralement en aquifuges, aquitards, et aquicludes.

 Aquifuge, Un aquifuge est une unité absolument imperméable ne contenant pas


d’eau et ne permettant pas l’écoulement. Ce terme est plutôt conceptuel et
correspond à assez peu de situations réelles.
 Aquiclude, L’aquiclude est aussi une unité géologique de faible perméabilité,
saturée et incapable de fournir ou transmettre des quantités significatives d'eau
sous des gradients hydrauliques, constituant ainsi la limite supérieure ou
inférieure d’un système d’écoulement.
 Aquitard, L’aquitard, aussi appelé couche semi-perméable est une unité
géologique peu perméable du point de vue de l'utilisation économique de l'eau,
mais suffisamment perméables pour emmagasiner de l’eau souterraine et la
transférer lentement d’un aquifère à un autre. (Tood 1980)

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Des vrais aquicludes sont très rares. Dans la majorité des cas, il s’agit d’aquitards. Ainsi,
ont fait plutôt référence seulement aux aquifères et aquitards.

I.4.2 Types d’aquifères


Les classifications conventionnelles discriminent les aquifères selon le type de
matériau géologique, la perméabilité ou le degré de confinement. Lorsque l'aquifère est
exploité et que l'aire d'alimentation de l'ouvrage de captage doit être estimée, une
classification plus pointue et plus appropriée qui intègre l'information géologique
influençant la direction et la vitesse d'écoulement de l'eau souterraine doit être utilisée.

Selon plusieurs auteurs de manuels d'hydrogéologie reconnus (Freeze et Cherry,


1979 ; Todd, 1980 ; Fetter, 1994 ; Banton et Bangoy, 1999), les aquifères se classent
selon le type de pore caractérisant les corps géologiques aquifères tels les dépôts
meubles, les roches sédimentaires poreuses, les massifs rocheux fracturés ou les
systèmes karstiques.

Les aquifères se distinguent également suivant leur degré de confinement qui peut
varier d'un endroit à un autre à l'intérieur d'un même aquifère

a. Types d’aquifères d’après le type de porosité

Deux types de porosité sont présents dans les formations géologiques aquifères
(figure I.2). La porosité primaire correspond aux vides entre les composantes de la
matrice, que ce soit des cristaux ou des grains. La porosité secondaire correspond aux
systèmes de fractures ou karstiques d'un massif rocheux. Les roches susceptibles de
posséder une bonne porosité primaire sont celles qui résultent de la consolidation de
sédiments pulvérulents. Selon le processus de sédimentation et le ciment composant la
roche, celle-ci est plus ou moins poreuse. (Banton et Bangoy, 1999)

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Sable et gravier Roches fracturée Calcaire

Intergranulaire Fissures Vides de dissolution

Figure I.2 : Porosité primaire (figure de gauche) et secondaire (figures du centre et de droite ; modifiées
de Banton et Bangoy, 1999).

Les trois illustrations ne sont pas à la même échelle, la figure de gauche est à plus
grande échelle par rapport aux figures du centre et de droite.

Les aquifères à porosité primaire correspondent principalement à des dépôts


meubles. Les roches sédimentaires poreuses peuvent également appartenir à cette
classe mais il faut considérer qu'elles peuvent également être fracturées et avoir deux
types de porosité effective. La classe d'aquifère constitué de dépôts meubles se distingue
par la dimension des pores entre les constituantes de la matrice et les liens entre ces
pores qui favorisent l'écoulement de l'eau (Freeze et Cherry, 1979;Todd, 1980; Fetter,
1994; Banton et Bangoy, 1999).

Les aquifères dont le principal apport en eau provient du réseau de fractures sont
considérés comme des aquifères fracturés. En milieu fracturé, les deux types de porosité
sont présents mais c'est essentiellement la porosité secondaire qui contrôle
l'écoulement (Sylvestre, 1981). Il en est de même pour les systèmes karstiques dont
l'ouverture des fractures est généralement plus élevée que celle des massifs rocheux
fracturés à cause de l'élargissement des fractures par dissolution des carbonates
(Trenhaile, 1998).

En plus de l'ouverture des fractures, trois autres facteurs importants influencent la


porosité efficace de fracture dans l'aquifère : la densité des fractures, l'orientation des
jeux des fractures et la longueur des fractures. Ces trois caractéristiques déterminent le
degré de recoupement entre les fractures (Bradbury et Muldoon, 1994).

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b. Types d’aquifères selon le degré de confinement

Indépendamment du milieu géologique de l'aquifère, trois classes d'aquifère se


distinguent selon le type de nappe phréatique qu'ils contiennent,

 Un aquifère non-confiné contient une nappe libre, cas d’un écoulement gravitaire
 Un aquifère confiné contient une nappe captive, cas d’un écoulement artésien et ;
 Un aquifère semi-confiné contient une nappe semi-captive.

Un aquifère non-confiné (figure I.3) se caractérise par une couche à perméabilité


élevée qui affleure à la surface du terrain et s'étend jusqu'à la limite inférieure de
l'aquifère. La nappe qu'il contient est libre et se recharge par l'infiltration verticale des
eaux de surface (Todd, 1980; Banton et Bangoy, 1999).Trois facteurs contrôlent la
quantité d'eau contribuant à la recharge (Fetter, 1994),

 La quantité d'eau météorique disponible pour la recharge ;


 La conductivité hydraulique verticale des dépôts de surface et des autres couches
situées au-dessus du toit de la nappe et ;
 La transmissivité et le gradient hydraulique utilisés pour déterminer la quantité
d'eau provenant de l'infiltration. Dans ce type d'aquifère, l'élévation du toit de la
nappe phréatique varie dans l'espace et dans le temps.

Un type particulier de nappe contenue dans un aquifère non-confiné est la nappe


perchée (figure I.3) qui est retenue par une lentille imperméable qui, située à l'intérieur
d'un aquifère non-confiné, retient une partie de la recharge. Cette nappe s'écoule ensuite
par les bordures de la couche imperméable ou par infiltration verticale vers le bas au
travers de cette couche pour rejoindre la nappe principale de l'aquifère.

Un aquifère semi-confiné se caractérise par une couche de surface aquiclude. La


recharge de la nappe se fait verticalement lorsque la couche aquifère rejoint la surface
et/ou par infiltration verticale à travers la couche aquiclude, de la même façon que pour
les aquifères confinés.

Une nappe captive remplit complètement et à saturation un aquifère situé sous


une couche aquitard (figure I.3). La recharge s'effectue verticalement lorsque l'aquifère
apparaît en surface et/ou par percolation très lente à travers la couche aquiclude.
Lorsqu'il y a des zones de recharge où l'aquifère apparaît en surface, la recharge est
Page | 20
contrôlée par les trois mêmes facteurs que pour la recharge d'une nappe libre.
L'élévation du toit de la nappe phréatique peut se trouver plus élevée que la limite
supérieure de l'aquifère, alors la nappe est soumise à des conditions artésiennes. Ces
conditions sont moins fréquemment rencontrées dans les climats arides où la quantité
d'eau disponible à la recharge potentielle est moindre, de ce fait le niveau du toit de la
nappe est moins élevé (Fetter, 1994).

L'écoulement dans la couche "sandwichée" est appelé écoulement mixte (ou


artésien gravitaire) si le niveau d'eau dans l'aquifère est à une élévation à certains
endroits inférieure à l'élévation du contact entre l'aquifère et la couche peu perméable
supérieure, et à certains endroits supérieurs à ce contact.

Il est possible de trouver dans la littérature la dénomination « aquifères


partiellement confinés ». Il s'agit, dans ces cas, d'une couche perméable sous-jacente à
une couche moins perméable mais capable de "fournir" une quantité d'eau non
négligeable dans certains cas ou à certaines périodes de l'année.

Si la surface piézométrique (la ligne imaginaire reliant les hauteurs d'eau dans tous
les piézomètres installés en ligne, pour simplifier dans une région) d'un aquifère se situe
au-dessus de la surface naturelle du terrain, tout puits installé dans cette région sera un
puits artésien jaillissant (pas besoin de pompe). (Fetter, 1994).

c. Utilité de ces classifications pour l'estimation de l'aire d'alimentation

La classification conventionnelle discrimine les aquifères selon le type de porosité


et le degré de confinement. Ces classifications considèrent de grands ensembles
géologiques mais n'intègrent pas les différents faciès sédimentaires pour les dépôts
meubles, ni les caractéristiques des réseaux de fractures pour les massifs rocheux. Une
classification basée sur les particularités géologiques influençant l'écoulement de l'eau
souterraine est un outil de base à l'estimation de l'aire d'alimentation d'un ouvrage de
captage. (Verreaultetal, 2006)

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Figure I.3 Types d'aquifère classifiés d'après leur degré de confinement (tirée de Verreaultetal, 2006).

Figure I.4 Autre schéma de classification des aquifères (tiré de l’adapté de Landry 1992).

I. 5 CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU SOL


Pour avoir un bon modèle de simulation d’un écoulement, on doit définir les
principales propriétés et caractéristiques des sols saturés ou non saturés, qui serviront
des données paramétriques dans l’étude de la dite simulation, pour ce faire, on choisit
alors, un volume élémentaire plus approprié d’un sol tel que illustré par la figure I.5.

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Sol à l’état naturel Diagramme des phases

Volume Poids (masse)

Figure I.5 : Schéma d’un volume élémentaire de sol. Poids et volumes des différentes phases.

I.5.1 Viscosité de l’eau

La viscosité est un concept qui apparait simple et clair, à première vue, mais qui
devient fort complexe lorsqu’on va au fond des choses. Il intervient notamment dans la
force dans laquelle les couches plus rapides entrainent les couches plus lentes d’un
écoulement laminaire.

a. Viscosité dynamique

Si on considère dans le cas d’un écoulement laminaire, deux couches contiguës


distantes de݀ dz. La force de frottement F qui s'exerce à la surface de séparation de ces
deux couches s'oppose au glissement d'une couche sur l'autre. Elle est proportionnelle à
la différence de vitesse des couches soit dv, à leur surfaceܵ et inversement
proportionnelle à݀ dz.

Par conséquent, cette force de frottement est liée à un facteur de proportionnalité


appelé, coefficient de viscosité dynamique.

(I-1)

Ou F : La force de frottement.

: La viscosité dynamique.

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Dv : la variation de la vitesse d’écoulement.

dz : la variation de la distance normale à la direction de l’écoulement.

b. Viscosité cinématique

La viscosité cinématique est le rapport du coefficient de viscosité dynamique par


la masse volumique de l’eau.

(I-2)

Ou la viscosité cinématique.

la viscosité dynamique.

la masse volumique ou la densité de l’eau.

Le sol peut être alors considéré comme un système hétérogène complexe composé
de trois phases : la phase solide matérialisée par les particules du sol, la phase liquide
constituée notamment par l’eau et la phase gazeuse représentée essentiellement par
l’air (Hillel 1988). Lorsque la phase gazeuse est absente de la matrice poreuse, le milieu
considéré est dit saturé ; c’est le cas des nappes d’eau souterraines.

A proximité de la surface, le sol présente des zones plus ou moins humides


assimilées à des milieux poreux non saturés ou variablement saturés (figure I.6). La
texture, qui indique les proportions relatives des diverses fractions d’un sol (argile,
limons, sables,…) et structure, qui précise la manière dont sont associés les constituants
élémentaires, permettent une caractérisation du sol en tant que milieu poreux.

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Figure I.6 : Exemple de sol et de représentation du milieu poreux associé.

Un certain nombre de paramètres que l’on définira dans la suite de ce sous


chapitre, permet de caractériser l’étendue relative de chacune des trois phases
constitutives du milieu poreux. La porosité, notée n traduit l’importance de l’espace

poral où se déroulent les transferts, tandis quel l’indice de saturation effective, noté ܵ Se,

renseigne sur la partie liquide du fluide présent.

D’un point de vue dynamique, dans le cas d’un sol indéformable et d’une eau
faiblement compressible, l’état hydrique d’un milieu poreux soumis à des conditions
particulières peut être décrit à l’aide de trois variables d’état (Musy et al., 1991) : la
teneur en eau la charge piézométrique H(L) qui mesure la densité d’énergie
potentielle totale associée à et permet de déduire la répartition de l’énergie dans le
profil, et la conductivité hydraulique K ,qui caractérise les propriétés hydrodynamiques
du sol et mesure l’aptitude de ce dernier à transmettre l’eau.

I.5.2 Porosité

D’une manière générale, la porosité d’un sol est définie comme étant sa capacité à
l‘état solide à se laisser pénétré par un fluide, appelée : capacité d’absorption, elle est
dépendante de l’importance du pourcentage des vides que contient le sol. Dans la
présente étude le fluide cité est assimilé à l’eau sous sa forme liquide. Par ailleurs, et vu

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l’importance de ce paramètre de porosité dans la texture des sols et selon le phénomène
qui intéresse la présente étude, on distingue,

a. La porosité géométrique, ou porosité totale, ∅

Elle permet de connaître l'importance des vides c'est à dire de savoir si le sol est
dans un état lâche ou serré. Elle est définie comme étant le rapport du volume des

videsܸ Vv accessible à l’eau et à l’air au volume total apparent Vܸ , du sol. La porosité est

toujours inférieure à 1, elle peut aussi être exprimée en pourcents.

∅= (I-3)

b. L’indice des vides, e

Les sollicitations auxquelles sont soumis les sols produisent des variations du

volume des vides VV qui entraînent des variations du volume apparent V, aussi préfère-

t-on souvent rapporter le volume des vides non pas au volume apparent de l'échantillon
mais au volume des particules solides VS, lequel peut être considéré comme invariant.
On définit alors l'indice des vides, noté e, dont la signification est analogue à celle de la
porosité. Il est défini par la relation,

(I-4)

L'indice des vides peut être supérieur à 1 et même atteindre la valeur 13 (cas extrême
des argiles de Mexico).

c. La porosité efficace ∅e, ou porosité cinématique


 La porosité efficace. La porosité efficace est celle qui est occupée par l'eau qui
s'écoule, c'est donc celle qui devrait intéresser en premier les hydrogéologues
La définition exacte de la porosité efficace est le rapport du volume d'eau qui est

extrait par gravitéܸ Vg, sur le volume total V, et le milieu doit être initialement

saturé en eau, cette définition exclut l'eau liée de la porosité efficace. Elle est
exprimée en pourcentage par la relation,

∅ (I-5)

Page | 26
 La porosité cinématique. La porosité cinématique est conceptuellement proche
de la porosité efficace mais diffère par sa définition : c'est le rapport de la vitesse
d'écoulement de l'eau sur la vitesse de Darcy (calculée suivant la loi de Darcy).

On peut ajouter d’autres paramètres liés spécifiquement aux milieux non saturés, tels
que,

d. La porosité de drainage ∅d

Elle est définie comme étant la fraction de la porosité correspondante à un


écoulement rapide. Le plus souvent la porosité de drainage est assimilée à la porosité
efficace, et ce à cause de la difficulté, dans la pratique, de différencier l’une de l’autre.
Leur complémentaire par rapport à la porosité totale est nommé capacité de rétention
capillaire (De Marsily, 1981).

e. La capacité de rétention ∅ret

Elle est définie comme étant la différence entre la porosité totale et la porosité de
drainage, représentant la partie du volume des vides non drainés. Elle est exprimée par
la relation,

∅ ∅ ∅ (I-6)

I.5.3 Degré de saturation Sr

Le degré de saturation indique dans quelle proportion les vides sont remplis par
l'eau. Il est défini comme le rapport du volume de l’eau Vw au volume des vides VV. Il est
exprimé par la relation,

(I-7)

Le degré de saturation peut varier de 0% (sol sec) à 100% (sol saturé).

I.5.4 Teneur en eau (volumique) θ

La teneur en eau volumique est définie comme étant le rapport du volume d’eau VW
contenu dans le sol sur le volume total V de celui-ci.

Page | 27
(I-8)

La teneur en eau volumique est liée au degré de saturation par la relation,

∅ (I-9)

I.5.5 Conductivité hydraulique et perméabilité intrinsèque

La perméabilité caractérise l’aptitude d’un milieu poreux à se laisser traverser par un


fluide sous l’effet d’un gradient de pression. Dans ce qui suit, nous ne traiterons que le
cas des écoulements monophasiques, c'est-à-dire que les milieux poreux considérés sont
saturés par une seule phase de fluide.

La perméabilité est indépendante des propriétés du fluide saturant contrairement à la


conductivité hydraulique qui est définie comme étant un coefficient de proportionnalité
décrivant la facilité avec laquelle un liquide peut se déplacer dans un milieu poreux.
En effet, la conductivité hydraulique traduit une vitesse de percolation qui dépend de la
nature du fluide. La perméabilité, qui à l’unité d’une surface, est quant à elle une
propriété intrinsèque des matériaux. La perméabilité peut être ainsi analysée en
fonction de la microstructure des milieux poreux et ce sont essentiellement les
caractéristiques morphologiques de l’espace poreux (tortuosité, connectivité, surface
spécifique, taille des pores, …) qui sont des facteurs influant sur sa valeur [Dana 1999,
Dullien 1992].

I.5.6 Relation entre la perméabilité et la porosité

L’évolution de la perméabilité est très sensible à la porosité. En effet la


perméabilité dépend du nombre, de la géométrie, de la taille et surtout de
l’interconnectivité des vides laissés entre les grains. La perméabilité diminue avec la
porosité. La formule empirique la plus connue pour relier la perméabilité à la porosité
est celle de Koseny-Carman.

(I-10)

Page | 28
Cependant, de nombreux auteurs ont proposé des formules reliant la perméabilité à
la porosité du milieu ainsi qu’à sa granulométrie. Parmi ces formules empiriques on peut
citer (Reddi 2003),

a. Hazen

K = 100(d10)2 (I-11)

Ou,݀ d : représente le diamètre efficace des grains, (la formule I-11 est valable pour les
19

sols sableux).

b. Cazagrande

(I-12)

Ou, K0.85 : représente la perméabilité correspondante à un indice des vides

e = 5,85

c. Terzaghi

(I-13)

Ou, c : est un coefficient qui dépend de l’uniformité des grains.

: Est La viscosité dynamique.

d. Schlichter

(I-14)

e. Bakhmetef

f. Koseny-Carman

Page | 29
Ou,

S0 : est la surface exposée au fluide par unité de volume du milieu solide.

CS : est une constante décrivant la forme irrégulière des pores.

g. Bretjinski

Ou,

K : est en mètre par jour (m/j).

Les formules empiriques données ci-dessus conduisent à des résultats assez


comparables à ceux obtenus par la formule de Hagen-
Poiseuille :

Ou

= g : est le poids volumique de l’eau.

g : est l’accélération due à la pesanteur.

On peut déduire à partir de ces expressions, que le coefficient de perméabilité K, qui


définit les propriétés physiques du sol du point de vu filtration, dépend de la structure et
de la texture du sol, de la forme et de la dimension des grains, de leur constitution
pétrographique et de leur assemblage.

On définit ainsi la perméabilité intrinsèque qui est liée à la conductivité hydraulique par
la formule suivante,

Ou

Page | 30
K : est la perméabilité intrinsèque.

k : est la perméabilité (ou conductivité) hydraulique.

est la viscosité dynamique

La conductivité hydraulique, k est une vitesse de diffusion qui indique la


résistance d’un sol à l’écoulement d’un fluide. Ce coefficient dépend de la structure et de
la composition du sol et des propriétés du fluide. La perméabilité intrinsèque K,
simplement appelée perméabilité, ne dépend que des propriétés du sol. En théorie et
parfois en pratique, on peut dissocier la conductivité hydraulique en deux facteurs, la
perméabilité intrinsèque du sol et la fluidité du fluide.
k = K.f ( I-20)


K : est la perméabilité intrinsèque du sol.
f : est la fluidité du fluide.

La fluidité est inversement proportionnelle à la viscosité dynamique et exprimée


comme suit,

La perméabilité est considérée comme constante pour un sol dont le squelette ne subit
pas ou peu de changement. Elle est alors mesurée empiriquement par un essai de
drainage. Dans le cas de grandes déformations, la perméabilité n’est plus constante et
dépend de l’indice des vides.
I.5.7 Relation entre la perméabilité et l’indice des vides

Nombre de mesures de perméabilité ont été effectuées avec différents gradients de


pression de fluide et pour différentes valeurs d’indice des vides. On peut citer en
particulier Grunberger (1995), qui a réalisé des essais similaires sur argiles. Puis
plusieurs chercheurs ont confirmé ces résultats pour chaque degré de compaction qui
correspond à une valeur d’indice des vides.
Deux études expérimentales ont été menées par Nagaraj et al. (1994), dans le but de
déterminer la valeur de la perméabilité et son évolution en fonction de l’indice des vides.

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Différents sols à base d’argile sont utilisés. Les échantillons sont soumis à des charges-
décharges de pression de consolidation de 200 KPa, 400 KPa, et 800 KPa. A chaque
pression, après la réalisation de l’équilibre, des tests de perméabilité axiale sont réalisés.

En effet, la valeur de la perméabilité est influencée par la modification de l’indice des


vides. La pression de consolidation influence la magnitude de la perméabilité. La
perméabilité décroit avec la décroissance de l’indice des vides.
I.5.8 Transmissivité

La transmissivité est la vitesse à laquelle l’eau d’une masse volumique et d’une


viscosité données traverse, sous un gradient hydraulique unitaire, une largeur unitaire
d’un aquifère (ou d’une couche encaissante). Elle est définie comme étant le produit du
coefficient de perméabilité moyen par l'épaisseur de l'aquifère. On la note par, T.
Elle a les dimensions [Longueur3 / Temps.Longueur], ou encore [Longueur2 / Temps];
on l'exprime par exemple en m2/jour. La transmissivité dépend des propriétés du
liquide et du milieu poreux. Aussi appelée coefficient de transmissivité.

Où :
T: est la transmissivité.
k : est la perméabilité.
β : est l’épaisseur saturée.
Si l’aquifère est plutôt constitué de n couches multiples, la transmissivité totale T est la
somme des transmissivités Ti de chacune des couches.

(I-23)

I.5.9 Coefficient d'emmagasinement

Le coefficient d'emmagasinement est défini comme le volume d'eau VW libéré ou


emmagasiné à travers une surface A d'aire égale à l'unité, pour une unité de variation de
la charge hydraulique ∆ℎ normale à cette surface. Il est désigné par le symbole S, sans
dimension.
(I-24)

Page | 32
Le coefficient d'emmagasinement des zones captives d'une nappe dépend de
l'élasticité des sols (ou des roches) et de l'eau, et sa grandeur est de l'ordre de 10-4 à 10-6.
Le coefficient d'emmagasinement des nappes libres équivaut en pratique à la
porosité efficace (celle des pores ouverts) du sol (ou de la roche), car dans une nappe
libre les effets de l'élasticité du sol (ou de la roche) et de l'eau sont généralement
négligeables.

Il faut ici faire attention au fait que les pores trop petits ne jouent aucun rôle dans la
porosité efficace, car dans ce cas les forces de rétention sont supérieures au poids de
l'eau. Pour les sables, cette porosité efficace est de l'ordre de 0,1 à 0,2.

La figure I.7 illustre ce concept pour les nappes captives et libres. Dans le cas d’une
nappe libre, un abaissement de la charge hydraulique provoque le drainage de l’eau sur
un mètre de formation. La porosité de drainage ∅d représente la proportion d’eau
pouvant être drainée d’un volume unitaire de formation. Le volume d’eau VW produit
par l’abaissement de la nappe sera donc égal au produit de la porosité de drainage par le
volume drainé, (VW = ∅d V)
Ce volume drainé est égal au produit de la hauteur drainée de la formation, soit
l’abaissement de la charge hydraulique ∆ℎ, par l’aire A. Le volume d’eau produit est
donc,
∅ ℎ (I-25)

En substituant cette dernière expression dans la définition du coefficient


d’emmagasinement, on obtient pour une nappe libre le coefficient d’emmagasinement
S est égal à la porosité de drainage ∅d,

S = Sy = ∅ (I-26)

Page | 33
Figure I.7 Concept d’emmagasinement dans les aquifères captifs et libres.

Le coefficient d’emmagasinement pour les nappes libre est souvent désigné par la
notation Sy d’après le terme « specific yield » souvent utilisé pour décrire cette
propriété. Le traitement précédent néglige l’effet de la compressibilité de l’eau et de
l’aquifère qui produit peu d’eau relativement au drainage de l’aquifère. Le coefficient
d’emmagasinement pour les nappes libres prend généralement des valeurs entre 0,02 et
0,03.

I.5.10 Coefficient d'emmagasinement spécifique

Le coefficient d'emmagasinement spécifique Ss, donne le volume d’eau libéré par un


volume unitaire de matériau pour une baisse unitaire d’une charge hydraulique (la
charge hydraulique est définie par la suite).

Son unité est L-1. Le coefficient d'emmagasinement total d’un aquifère S est le produit
du coefficient d'emmagasinement spécifique du matériau par l’épaisseur b de l’aquifère,
S = Ss .b (I-27)

Le coefficient d'emmagasinement spécifique Ss a été défini pour estimer le rendement


d’un aquifère. Il exprime la quantité d’eau récupérable Vw en m3 par rapport à un
abaissement ∆ℎ du niveau piézométrique de i mètres, sur une superficie A de l’aquifère
en m2 (en unité SI).
Page | 34
(I-28)

Où :
Vw : volume d’eau récupéré.
A : surface considérée.
∆ℎ : rabattement du niveau piézométrique.

Dans un aquifère à nappe libre, le coefficient d'emmagasinement spécifique Ss,


correspond à la porosité utile, on récupère toute l’eau par la force de l’eau gravitaire (ou
par pompage). Pour un aquifère captive non pompée, l’abaissement du niveau
piézométrique se fait uniquement par exclusion de l’eau, elle même contrôlée par
l’élasticité des grains constituant l’aquifère et celle de l’eau. Les modules d’élasticité
étant faibles le volume d’eau récupéré est alors bien plus faible que dans le cas d’une
nappe libre.

Pour les aquifères profonds (> 500 m), tous captifs sauf exception, la quantité d’eau
récupérée est encore amoindrie suite à l’effet de diminution de la porosité (et la
perméabilité) par écrasement des éléments (grains, blocs) constituant l’aquifère.

I.5.11 Homogénéité-hétérogénéité et isotropie-anisotropie

La variabilité spatiale de la conductivité hydraulique k dépend de deux facteurs, la


position et l’orientation de l’écoulement.

Les termes homogénéité et hétérogénéité sont utilisés pour se référer à la


position dont dépend k. Similairement, les termes isotropie et anisotropie font
référence à l’orientation dont dépend la conductivité hydraulique k.

Si k est indépendante de la position dans le domaine d’écoulement considéré, le sol


est dit homogène par rapport à k, dans le cas contraire, le sol est dit hétérogène par
rapport à k.
Similairement, si k est indépendante de la direction de l’écoulement, le sol est dit
isotrope par rapport à k, si non il est anisotrope par rapport à k. L’hétérogénéité

Page | 35
implique que la conductivité hydraulique k varie dans un système de coordonnées
cartésiennes, et l’anisotropie implique que k varie avec les coordonnées angulaires
(Reddi 2003). Autrement dit et, dans un contexte général, un milieu est dit isotrope
lorsque ses caractéristiques physiques (perméabilité, granulométrie en particulier) sont
constantes dans les trois directions de l’espace.

Dans le cas contraire le milieu est dit anisotrope. La définition de l’isotropie est
aussi dépendante de la taille du réservoir considéré. A l’échelle millimétrique un
aquifère formé de cailloux centimétriques est anisotrope. A l’échelle métrique ce même
aquifère aura un comportement parfaitement isotrope. La définition d’un volume
unitaire d’écoulement doit donc être assez grande par rapport aux dimensions des vides
ou l’eau circule afin de permettre la continuité de l’écoulement.
Dans un milieu isotrope, la conductivité hydraulique est identique dans toutes les
directions de l’espace (x, y, z). Dans un milieu anisotrope, la conductivité hydraulique
varie selon directions préférentielles, par exemple les couches sédimentaires. (Reddi
2003)

I. 6 Importance des eaux souterraines dans la recharge des


lacs, des cours d’eau et des milieux humides :

L’eau circule sous la surface du sol. Comme l’eau de surface, mais à des débits
beaucoup plus lents, elle s’écoule de l’amont vers l’aval pour ultimement rejoindre les
cours d’eau et les lacs. L’émergence de l’eau souterraine peut contribuer
considérablement au maintien des débits de base d’un cours d’eau ou du niveau de l’eau
d’un lac. Durant les périodes sèches, certains cours d’eau et milieux humides peuvent
être entièrement alimentés par l’eau souterraine. À l’inverse, en période de
précipitations abondantes et de crue, ce sont généralement les eaux de surface qui
alimentent les eaux souterraines. Ainsi, l’eau souterraine est étroitement liée aux eaux
de surface et est une composante importante du cycle global de l’eau (Cosandey,2553).

Page | 36
I. 7 Connaissances actuelles sur la répartition et le potentiel
des eaux souterraines :

Comme c’est le cas pour la plupart des régions du Québec, les eaux souterraines
du bassin versant de la rivière du Diable sont une ressource méconnue. Aucune
cartographie n’existe actuellement à l’échelle de ce territoire. Dans la partie centrale du
bassin versant, la prédominance de massifs rocheux comportant peu de failles, de sols
minces et de fortes pentes fait en sorte que la probabilité de trouver d’importantes
réserves d’eau souterraines y est fortement réduite. Les aquifères y sont généralement
de type rocheux et de faible potentiel.
Cela dit, on trouve des sols plus propices à l’accumulation souterraine et à la formation
de nappes libres (sols de la série Saint-Gabriel) dans certains secteurs, dont notamment
en bordure des lacs Calvé et Ouimet, le long des ruisseaux Cross, Clair et Noir ainsi qu’au
sud de la route 117. Il est probable que des aquifères sont présents dans ce type de sol
(Del Degan, Massé et ass., 2003).

Les connaissances actuelles sur les eaux souterraines du bassin versant sont
parcellaires et découlent d’études hydrogéologiques commandées par les municipalités
ou des entreprises privées. Ces études visent le plus souvent à évaluer le potentiel de
captation afin de satisfaire des besoins précis, principalement l’alimentation en eau
potable. Mentionnons, entre autres, les études conduites pour les secteurs du lac Carré
(COGEMAT, 2003), du Versant Soleil (Roche, 2003) et du Camp Nord (SNC-Lavalin,
2004).
Réalisée en 2003 pour la municipalité de Saint-Faustin-Lac-Carré, l’étude de la firme
COGEMAT indique qu’une nappe d’eau souterraine volumineuse se situe au nord-ouest
de la municipalité, sous les sites de la scierie Claude Forget inc., de la bétonnière Lafarge,
de la sablière exploitée par R.B. Gauthier ainsi que sous la route 117. Cette nappe
s’écoulerait lentement vers le lac Carré, qui en serait en fait l’affleurement. Le potentiel
de cette réserve souterraine est jugé considérable, bien que son volume exact demeure
inconnu (COGEMAT, 2003). Mentionnons que l’aqueduc municipal de Saint-Faustin-Lac-
Carré s’alimente à partir de cet important aquifère (Campeau, 2556). La présence d’une
sablière, d’une bétonnière et d’une usine de sciage de bois au-dessus de cette nappe

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souterraine fait en sorte qu’un indice DRASTIC de 107 lui a été attribué, ce qui dénote un
certain degré de vulnérabilité.
Quant aux secteurs du Versant Soleil et du Camp Nord de Station Mont-Tremblant, on y
indique la présence d’aquifères de types libres et confinés, présentant dans tous les cas
de faibles potentiels pour l’approvisionnement en eau potable (Roche, 2553; SNC-
Lavalin, 2004). La nappe souterraine du Camp Nord, alimentant directement les débits
de la rivière du Diable située à proximité, serait par ailleurs d’une grande vulnérabilité,
selon la méthode DRASTIC (SNC-Lavalin, 2004).

I. 8 Les flux d'eau et de soluté dans les matériaux poreux :


En milieu non saturé, les transferts d'eau sont le plus souvent verticaux soit par
l'infiltration de la recharge ou la remontée capillaire. En milieu saturé les écoulements
sont essentiellement latéraux, sous l'effet du gradient de charge. Les hydrogéologues
emploient souvent le terme d'écoulement peu profonds (Kirkby et Chorley 1988; Stamm
et Sermet 2002) pour désigner l'ensemble des écoulements latéraux se développant
dans le milieu poreux et susceptibles d'alimenter une rivière en période de crue. Cet
écoulement peut avoir des origines différentes. Il peut être lié à la présence de
macrospores ou de fissures dans le sol, notamment en sols forestiers, et il se produit
quand le sol est partiellement ou entièrement saturé. Les macrospores ou fissures
peuvent conduire l'eau latéralement le long d'un versant ou accélérer le transfert
vertical de la recharge vers la nappe. L'écoulement peu profond peut aussi être un
écoulement latéral saturé au-dessus d'un niveau moins perméable, qui peut s'exfiltrer si
la conductivité hydraulique est trop faible. Enfin, il peut provenir d'une augmentation
des flux d'eau souterraine provoquée par la variation rapide et locale des gradients
hydrauliques, elle-même engendrée par des contrastes de conductivité hydraulique ou
des variations de la section d'écoulement.

La zone non saturée joue un rôle crucial dans le transfert des polluants, qu'ils soient
d'origine agricole, industrielle ou urbaine. La concentration à laquelle une pollution de
surface atteint la nappe est dépendante principalement des caractéristiques de lazone
non saturée, cette dernière pouvant jouer le rôle de tampon (de Condappa, 2005). Une
contamination se définie comme diffuse quand la source pollue une zone importante en
faible quantités (par opposition à une contamination ponctuelle qui pollue une
superficie réduite avec de fortes quantités de contaminant). La contamination diffuse de

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l'eau souterraine peut être causée par l'utilisation de fertilisants et de pesticides, par les
retombées atmosphériques ou par l'épandage de sels déglaçant. De nombreuses études
de traçage in situ ont été réalisées afin d'étudier le transfert d'eau et le transport de
solutés dans les aquifères (Baker et Johnson 1981; Richard et Steenhuis 1988; Everts et
Kanwar 1990; Magesan et al. 1994; Mohanty et al. 1998; Arlot 1999; Kladivko et al.
1999; Kung et al. 2000; Pang et al. 2000; Jaynes et al. 2001; Zehe et Fluhler 2001; Stamm
et Sermet 2002; Abbasi et al. 2003; Gerke et Kohne 2004).

Les différents types d'écoulements souterrains sont gouvernés par un certain nombre de
lois et d'équations (loi de Darcy, équation de Richards, etc.) décrites en détail dans bon
nombre d'ouvrages (e.g Todd et Mays 2005) et nous nous contenterons ici d'en rappeler
les grands principes.

Un aquifère poreux de dépôts meubles est un ensemble de grams solides ou d'agrégats


autour desquels existent des espaces vides appelés pores, qui peuvent être
interconnectés ou non. Dans l'étude expérimentale et la modélisation des transferts
dans un milieu poreux, il faut clairement identifier l'échelle de travail qui peut
correspondre au pore, au laboratoire et au terrain (Vaudin, 1994). À l'échelle du
laboratoire et terrain, les écoulements souterrains et le transport sont généralement
décrits par des équations dont les variables et les paramètres sont représentatifs de
grandeurs moyennes au sein du continuum de milieu poreux. Afin de pouvoir considérer
le milieu poreux comme un continuum, l'approche du volume élémentaire représentatif
est fréquemment utilisé : celui-ci consiste à affecter à un point de l'espace la valeur
moyenne des propriétés d'un volume de matériau sol (de Marsily, 1986).
Les écoulements souterrains sont formalisés par la loi de Darcy, valable dans une
matrice poreuse homogène et isotrope pour un fluide homogène, isotherme et
incompressible, dont l'énergie cinétique est négligeable, quand l'écoulement est
laminaire et en régime pelmanent (Musy et Soutter 1991). La loi de Darcy indique que
l'écoulement d'un liquide à travers un milieu poreux se fait dans la direction du gradient
de charge hydraulique. Le débit dépend aussi d'tme caractéristique fondamentale du
matériau poreux: la conductivité hydraulique. La conductivité hydraulique à saturation
est l'aptitude du milieu poreux à transmettre l'eau qu'il contient. À l'échelle
macroscopique, la loi de Darcy peut être généralisée aux milieux variablement saturés,
en considérant que la conductivité hydraulique est fonction du potentiel de pression:

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q = -K(h). (h) (I-29)

q : débit par unité de surface [LT-1 ]

K(h) : conductivité hydraulique non saturée [LT-1]

h : charge hydraulique [L]

(h) : gradient hydraulique [LL-1]

En zone non saturée la diminution de la teneur en eau entraîne une diminution rapide
de la conductivité hydraulique. En milieu saturé, la conductivité hydraulique est
maximale. On peut réécrire la loi de Darcy sous la forme:

(I-30)

Q : débit

K : conductivité hydraulique à saturation [LT ]

S : section d'écoulement [L ]

L : distance parcourue par l'eau [L]

L'équation de continuité est la suivante:

(I-31)

h : charge hydraulique [L]

t: temps [T]

K: conductivité hydraulique [LT-1]

La vitesse réelle de l'eau dans les pores se calcule comme suit:

(I-32)

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Vr: vitesse réelle de l'eau [LT-1]

ne : porosité effective [L3 L-3]

Q : débit [L3T-1]

S : section d'écoulement [L ]
Les processus de transport dans un aquifère ont lieu principalement dans la phase
liquide, par le réseau poreux rempli d'eau. Un soluté est une substance chimique qui se
dissout dans la phase liquide de l'eau (Musy et Soutter 1991). Quand les solutés entrent
dans le sol, ils sont transportés par l'eau avec un mouvement convectif, dispersif et
diffusif. L'équation de convection-dispersion pour le transport de masse s'écrit comme
suit :

- (I-33)

C : concentration [ML-3]

t : temps [T]

D : dispersion hydrodynamique [L2 T-1]

Vr: vitesse réelle de l'eau [LT-1]

x : distance [L]

Les paramètres décrivant le transport peuvent être obtenus par essais de traçage.
La dispersivité longitudinale peut être obtenue selon les étapes suivantes:

1- Calcul de la vitesse réelle de l'eau :

(I-34)

Vr : vitesse réelle de l'eau [LT-1]

tO.5 : temps qui correspond à l'arrivée de la concentration moyenne (C0 = O.5) [T]

2- Calcul du coefficient de dispersion

(I-35)

(I-36)

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DL: dispersion [L2T-1]

Variance spatiale [L]

t84: temps correspond à 84% de la concentration injectée (C/Co=0.84) [T]

t16 : temps cOLTespond à 16% de la concentration injectée (C/Co=0.16) [T]

3- Calcul de la dispersivité longitudinale:

(I-37)

dispersivité longitudinale [L]

DL· dispersion [L2T-1]

Vr: vitesse réelle de l'eau [LT-1]

La microstructure du milieu joue un rôle important dans la variation de la vitesse et la


direction des polluants au sein du milieu poreux. La variation des vitesses génère une
dilution du soluté par dispersion cinématique. La Figure LI illustre trois facteurs
principaux qui sont responsables de la dispersion: la taille des pores, la longueur
parcourue par les polluants et la friction qui entraîne un gradient de vitesse maximal au
milieu du pore et minimal le long des parois (Fetter, 2001).

Figure I.8 : Facteurs qui influençant la dispersion longitudinale à l'échelle du pore


(Adaptée de Fetter, 2001)

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Chapitre II :
Modèles mathématiques et numériques de
l’écoulement souterrain

II. 1 Introduction

Depuis le début des années 1970, les méthodes de résolution numérique des équations
différentielles qui régissent un grand nombre de phénomènes fondamentaux de la physique et
de la mécanique ont connu un développement spectaculaire, lié à la Croissance des
performances des ordinateurs. Les équations décrivant les écoulements d’eau dans les sols
font partie des équations qui se prêtent bien à une résolution numérique. La méthode
numérique la plus fréquemment utilisée est la méthode des éléments finis. La méthode des
différences finies est aussi utilisée pour résoudre certaines catégories de problèmes

II. 2 Méthode des éléments finis :


La résolution de l’équation différentielle de l’écoulement permanent :

(II .1)

Dans un domaine V s’effectue avec trois types de conditions aux limites (figure II.1) :

 Condition de charge imposée (h =ℎ) sur la partie Sh de la frontière du massif ;


 Condition de flux imposé (flux nul sur une surface imperméable) sur la partie Sv de la
frontière du massif ;
 Condition de pression imposée (surface libre ou de suintement) sur la partie Su de
cette frontière.
La démarche suivie pour développer la formulation du problème en éléments finis comporte
deux étapes :
 On ramène d’abord la recherche de la solution du système différentiel à celle du
minimum d’une fonctionnelle (principe vibrationnel) ;
 On transforme ensuite le problème de la recherche d’une fonction inconnue
minimisant cette fonctionnelle en celui du calcul d’un nombre fini d’inconnues, par

Page | 43
décomposition du domaine V en un nombre fini d’éléments sur chacun desquels on
impose le type de variation de la fonction inconnue.
La fonctionnelle de l’écoulement permanent s’écrit :

(II.2)

Avec f1 fonction de flux imposé sur la surface Sv.


Pour la discrétisation du domaine de l’écoulement étudié, on décompose V en sous domaines
élémentaires VE, appelés éléments (figure II.1), à l’intérieur desquels on approche la charge
hydraulique h inconnue par un développement polynomial :
(II.3)
Avec
N : matrice des fonctions d’interpolation de la charge hydraulique entre les nœuds du
maillage,
HE : vecteur des valeurs nodales de la charge hydraulique.
La géométrie de l’élément est définie par les coordonnées des nœuds de cet élément
(contenues dans le vecteur XE) et par les fonctions de forme F, qui sont les fonctions
d’interpolation des coordonnées.
Ces fonctions relient les coordonnées du point courant de l’élément aux coordonnées de ses
nœuds. Lorsque les fonctions F et N sont identiques, l’élément est dit isoparamétrique.
La figure II.2 montre différentes formes d’éléments utilisés pour les calculs bidimensionnels
et tridimensionnels en éléments finis.
La transformation du problème de minimisation de la fonctionnelle J(h) en une équation
matricielle se poursuit en remplaçant chaque terme de cette fonctionnelle par son expression
discrétisée, ce qui produit une expression de la forme :

(II.4)

Page | 44
Figure II.1 – Décomposition du domaine d’écoulement en éléments finis

Figure II.2 : Types d'éléments utilisés dans les PPR, ROSALIE et CÉSAR.
Où l’on trouve différentes matrices définies au niveau de chaque élément V E :

(II.5)

Nc : matrice des dérivées des fonctions d’interpolation


N : par rapport aux coordonnées globales du maillage,
K : matrice des perméabilités élémentaires,
NL : matrice des dérivées des fonctions d’interpolation
N : par rapport aux coordonnées locales (x, h, z),
J : matrice jacobienne (dérivées des fonctions de forme F par rapport aux coordonnées
locales),
|J| : déterminant de la matrice J,

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Contribution des flux imposés à l’élément VE,
SE frontière de l’élément VE.
On impose ensuite que la fonctionnelle J (h) soit minimale en écrivant que :

(II.6)
Est nul pour toute valeur HE admissible (satisfaisant les conditions aux limites). On en déduit
que, dans chaque élément :
KEHE = FSE (II.7)
On repasse ensuite au repère général (indice G) du maillage (coordonnées x, y, z), ce qui
introduit des matrices Pk « d’extraction » des nœuds des éléments (indicés avec l’exposant k)
dans la liste générale des nœuds (matrices formées de zéros et d’uns) :

(II.8)

Puis on « assemble » les éléments, c’est-à-dire que l’on somme les termes de l’équation
matricielle relative à chacun des éléments :

(II.9)

On obtient ainsi une équation matricielle de la forme :

(II.10)
Dans laquelle KG regroupe les informations sur la perméabilité du sol, HG est le vecteur des
charges hydrauliques nodales inconnues et FG est le vecteur des débits nodaux imposés.
La résolution de cette équation matricielle nécessite l’inversion de la matrice KG, puis le calcul
de :

(II.11)
Cette démarche peut être étendue à la résolution des problèmes d’écoulements transitoires et
non linéaires, avec surface libre et avec surface de suintement.

Page | 46
II. 3 Méthode des différences finies :
Avant le développement de la méthode des éléments finis, la méthode des différences finies a
été largement utilisée pour la résolution de l’équation différentielle des écoulements dans les
sols.
Cette méthode discrétise les équations différentielles en remplaçant chaque dérivée par le
rapport de la variation de la fonction pour un petit incrément de la variable à cet incrément de
la variable. Il existe de nombreuses façons d’écrire les dérivées discrétisées : ainsi, pour la
dérivée première d’une fonction h (x), on peut utiliser trois expressions, en fonction des
valeurs prises par la fonction h aux nœuds de la grille de discrétisation des variables (x, y.…)
(figure II.3) :

(II.12)

(II.13)

(II.14)

Dans lesquelles O (Dx) représente l’erreur de discrétisation. Pour les dérivées secondes, on
déduit du développement de la fonction h (x, y…) en série de Taylor l’expression discrétisée :

(II.15)

Et ainsi de suite pour les dérivées successives de la fonction h. De nombreux ouvrages ont été
consacrés à la théorie des différences finies, à la précision, à la convergence et à la stabilité de
cette méthode de résolution numérique [1]. Pour la résolution de l’équation différentielle des
écoulements permanents bidimensionnels en milieu isotrope, on établit l’équation discrétisée
:

(II.16)

Page | 47
Figure II.3 : Grille de discrétisation de la fonction h dans le plan (x, y)

(II.17)

Si l’on introduit le vecteur H inconnu de composantes (hi, j) i = 1, m ; j = 1, n, le problème peut


s’écrire sous forme matricielle KH = Q, où K est une matrice symétrique dont les coefficients
dépendent du schéma aux différences finies.
Dans le cas d’une variable unique x (cas unidimensionnel), discrétisée de façon régulière (Dx
constant), l’équation différentielle :
(II.18)

Avec ses conditions aux limites, conduit ainsi à l’équation matricielle :

La matrice de ce système est dite « tridiagonale ».

Dans le cas de deux variables x et y, la matrice K est « pentadiagonale » (une diagonale et deux
sous-diagonales inférieures et supérieures non nulles). Le système linéaire KH = Q est ensuite
résolu par des méthodes classiques d’analyse numérique.

Page | 48
II. 4 ECOULEMENT EN MILIEU POREUX :

L'équation générale des écoulements en milieux poreux variablement saturés (présence de


zones saturées et non saturées en eau) à densité variable, écrite dans un système de
coordonnées cartésiennes (x, y, z) à l'échelle macroscopique, est déduite du principe de
conservation de masse et de la loi de Darcy.

II.4.1 Equation de conservation de masse :

On considère un volume élémentaire de contrôle de milieux poreux centré dans des


coordonnées cartésiennes. On considère l'axe z vertical et dirigé vers le haut. A un certain
instant 't’ la masse d'eau dans le volume de contrôle est donnée par :

Mass = ρ θ Δx Δy Δz (II.19)

Avec θ la teneur en eau effective du milieu poreux en volume d'eau par volume de milieu
poreux [L3/L3], ρ la densité de l'eau en [M3/L].

Le principe de conservation de masse postule ou implique que la variation de masse stockée


dans le milieu poreux est égale à la différence du flux entrant moins le flux sortant et le terme
source :

∂Mass
= flux entrant – flux sortant + terme source (II.20)

Le signe du terme source est considéré par convention. En général le terme source S est
considéré comme positif pour un apport d'eau et négatif pour une extraction d'eau.

II.4.2 Equation de conservation de la quantité de mouvement – Loi de Darcy

La loi de comportement à l'échelle macroscopique des écoulements en milieux poreux est la


loi de Darcy (1856). Cette loi initialement obtenue sur des expériences 1D dans des colonnes
formées de sable, homogènes et isotrope, est généralisée aux écoulements saturés et non
saturés (Buckingham 1907) en milieux hétérogènes et anisotropes. Elle exprime la densité de

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flux q (m/s ou m3 /m2 /s) à travers le milieu poreux, comme étant proportionnelle au gradient
de charge hydraulique H (m).
Cette densité q est aussi appelée vitesse de filtration. Elle est reliée à la vitesse réelle u des
écoulements par q = θ u, où θ est la teneur en eau effective du milieu poreux.
La loi de Darcy généralisée non saturée s'écrit :

q = −K(h,x) H (II.21)

Où :
K : est le tenseur des conductivités hydrauliques (m/s) dans le repère principal d'anisotropie
(Ox,Oy,Oz) ;
H = h + gB . x : est la charge hydraulique totale (m) ;
θ : est la teneur en eau volumique effective (m3/m3).

Les équations de Darcy peuvent être obtenues à partir des équations de Navier-Stokes à partir
de plusieurs prises de moyennes et approximations (qui ne seront pas examinées en détail
ici).

II.4.3 Critiques et limitations de la loi de Darcy

Pour que la loi de Darcy soit valide, il faut que l’écoulement soit laminaire, ce qui est
généralement le cas dans les milieux poreux. La vérification de cette condition se fait à l’aide
du nombre de Reynolds, Re. En mécanique des fluides, Re mesure l’importance des forces
d’inertie par rapport aux forces de viscosité. Il est donné par :

(II.22)

Avec q : la vitesse [L/T]


υ : la viscosité cinématique (μ/ρ)
D : la longueur représentative de l’écoulement [L]

Pour les écoulements en milieux poreux, q est considéré comme la densité de flux, et D
est égale au diamètre effectif des grains d10 (la taille du filtre à travers duquel 10% en masse
des grains passe).

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Afin que la loi de Darcy soit applicable il faut que Re ≤ 1. Muskat (1937) montre plusieurs
études selon lesquelles l'écoulement est transitoire entre des valeurs de Reynolds comprises
entre 1 et 12. A titre indicatif pour un sable de diamètre moyen de 0.5 mm la vitesse
d'écoulement limite pour l'eau à température ambiante est de 0.2 cm/s. Cette valeur peut être
dépassée dans le cas d'écoulement en milieux fracturés ou karstiques

II.4.4 Écoulements 3D variablement saturés à densité constante :

II.4.4.1 Equation de Richards :

Dans le cas général d'écoulement variablement saturé, l'effet de déplacement de l'air


est négligé à cause de la grande différence avec la viscosité dynamique de l'eau. Dans ces cas
le problème d'écoulement à deux phases (air/liquide) variablement saturées est réduit à un
problème d'écoulement monophasique où l'air est considéré en équilibre statique. De plus, on
associe à cette approximation le fait que la phase air est connectée à l'atmosphère (pAIR =
pATM). Dans certains cas particuliers en hydrogéologie cette approximation peut s'avérer
fausse notamment dans le cas des sols stratifiés et des crues éclaires où l'air ne peut pas
échapper et induit une augmentation de la pression au niveau du front (Touma et al. 1984).
Cette approximation n'est pas valable aussi pour la modélisation des réservoirs pétroliers ou
dans la modélisation de système industriel comme les piles à combustible où une approche
multiphasique est exigée.
Les équations d'écoulement en 3D variablement saturé sont obtenues en insérant la
loi de Darcy dans l’équation de conservation de la masse, on obtient l'équation générale
des écoulements en milieux poreux variablement saturés, ou équation de Richards (1931)
((II.23) (II.24)).

II.23)

(II.24)

On remarque que le terme de stockage élastique 'M’est négligé en comparaison au


stockage dû à la variation de la teneur en eau (Freeze et Cherry, 1979). Le terme M peut
être considéré dans les zones saturées au cours d'une simulation d'un milieu poreux
variablement saturé, surtout lorsque la zone saturée est sujette à de fortes variations de

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pression et dans les zones argileuses sujettes à des phénomènes de gonflement et de
retrait. Le terme C de variation de la densité en fonction de la concentration est nul car on
considère que la densité est constante.
L'éq. (II.24) aux Dérivées Partielles (EDP) est une forme conservative mixte en h/θ de
l'équation de Richards exprimée à l'origine en h. Elle est de type parabolique en milieu non
saturé (et non linéaire) et elliptique en milieu saturé (si le terme de sportivité spécifique
traduisant les effets de compressibilité est nul). Un terme M non nul préserve le caractère
parabolique de l'équation, évitant ainsi certaines difficultés de convergence qui se
présentent lorsque l'équation devient elliptique dans les zones saturées (Trégarot 2002).
Elle est applicable à tout instant t et en tout point x à l'intérieur du domaine de calcul, la loi
de Darcy étant utilisée pour traiter les frontières du domaine. La résolution de la forme
mixte de l'équation de Richards (II.23) permet donc de simuler les écoulements
variablement saturés (h), en milieux hétérogènes (x) et anisotropes.

II.4.4.2 Modèles caractéristiques du sol :


On suppose que la teneur en eau volumique et la conductivité hydraulique à un instant t
dépendant seulement de la pression à cet instant ‘t’, et non de la densité de flux ou du gradient
hydraulique. Ainsi les phénomènes d'hystérèse sont omis.

II.4.4.3 Modèles de θ(h)

Ce modèle décrit la variation de la teneur en eau en fonction de la pression. Ce


comportement du sol est différent en imbibition (invasion) ou drainage. Il existe plusieurs
modèles empiriques pour décrire la fonction θ (h). La plupart intègre les notions/paramètres
suivantes :
• θS est la teneur en eau volumique à saturation. A la fin d'une imbibition le milieu poreux
n'est pas complètement envahi par l'eau car les vides interstitiels ne sont pas tous connectés.
Zammit (1999) montre que le rapport θs /φ est compris dans l'intervalle [0.8, 1].
• θd est la teneur en eau résiduelle. A la fin d'une phase de drainage une petite quantité
d'eau reste liée aux particules à cause des forces d'absorption. Cette quantité d'eau est
obtenue expérimentalement pour de faibles valeurs de h = -150m (théoriquement pour h → -
∞). Wösten (1995) propose une valeur arbitraire de 0.01.

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• θe est la teneur en eau effective qui correspond à la part de l'eau qui circule réellement
dans le milieu
e = – d (2.25)

II.4.4.4 Modèles de K {θ(h)}

La conductivité hydraulique dépend de l’état de saturation du sol, et donc de la


pression. Lorsque L’humidité du sol augmente, les forces capillaires deviennent plus faibles et
les particules du milieu poreux résiste moins à l’écoulement. La conductivité hydraulique
diminue lorsque le milieu se désature. Sa valeur maximale est obtenue à saturation K S. La
conductivité hydraulique en écoulement variablement saturé peut-être définie comme le
produit de la conductivité à saturation KS et de la conductivité relative KR par analogie avec le
cas des écoulements diphasiques non miscibles :
K (θ ) = KS KR (θ ) (II.26)

La conductivité relative KR varie entre 0 et 1. Les courbes Kr(h) sont définis à partir des
modèles Kr(Se) ou Kr(q) en utilisant un des modèles empiriques de θ(h). Les modèles les plus
connus de Kr(Se) sont des fonctions puissances. Ils représentent le milieu poreux comme des
tubes capillaires en parallèles. Parmi les modèles de Kr(h) on peut citer le modèle de Childs et
Collis-George (1950) (voir éq. (II.27)), le modèle de Burdine (1953) (voir éq. (II.28)), et le modèle de
Mualem (1976) (voir éq. (II.29)).
II.4.4.5
(II.27)

(II.28)

(II.29)

Le modèle K(Se) de Mualem (1976) associé au modèle Se(h) de Van Genuchten (1980) donne :

(II.30)

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Avec la relation : m = 1 - 1/n.
Le même modèle de K(Se) (Mualem 1976) associé cette fois-ci au modèle Se(h) de Brooks et Corey
(1964) donne :

(II.31)

II.4.5 Écoulements 3D saturés à densité constante :

Dans le cas de milieux poreux compressibles complètement saturés (h > 0), l'équation
d'écoulement est écrite en termes de la charge hydraulique ou potentiel total H = h+gB . x,
somme du potentiel de pression et du potentiel gravitaire. Elle peut être déduite des
équations précédentes et des écoulements variablement saturés, avec h > 0 :

(II.32)

Où :
Ss : storativité spécifique (m-1) qui traduit la compressibilité de l’eau et de la matrice solide ;

K : tenseur de conductivité hydraulique (m/s) à saturation (h > 0) dans le repère principal


d'anisotropie (Ox,Oy,Oz).

L'équation (II.32) est linéaire et parabolique (elliptique si le terme de storativité spécifique


Ss = 0).

II.4.6 Ecoulement 2D en nappes à densité constante- Dupuit

Dans le cas de modélisation à grande échelle ou de modélisation stochastique Monte


carlo qui demande beaucoup de ressources, l’utilisation de l’approximation de Dupuit,
lorsqu’elle est applicable est une bonne alternative. L'approximation de Dupuit revient à
intégrer verticalement les équations d’écoulement (ou orthogonalement aux épontes de
l'aquifère). L’hypothèse principale est que les écoulements sont considérés quasi-horizontaux.
Ces hypothèses sont assez bien satisfaites loin des exutoires (sources, rivières, surfaces de
suintement, etc.) ou des lignes de crête (plans de flux nul).

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Elles se justifient, d'une part par le fait que les nappes étudiées ont une extension horizontale
de la dizaine à la centaine de kilomètres, bien supérieure à leur extension verticale (de l'ordre
de la dizaine à la centaine de mètres), et d'autre part par le fait que les aquifères sont une
superposition de couches dont le pendage est faible, de l'ordre de 1‰ à quelques 1 %. Tout
concourt donc pour laisser un rôle secondaire à la coordonnée verticale de l'espace et
remplacer le problème 3D par un problème 2D.

L'équation des écoulements résultante est appelée équation de Boussinesq des


écoulements plans. La résolution de cette équation 2D peut se faire sur de très larges
systèmes et ne demande comme principales entrées que la distribution verticalement
intégrée des conductivités et porosités efficaces (Pour les nappes libres), obtenues
généralement lors des essais de pompage dans les nappes.

II.4.6.1 Equations en écoulements 2D plans en nappes libres

Ces équations correspondent, sous forme verticalement intégrée, à des écoulements


saturés de type Darcy, comportant une surface libre au-dessus de laquelle le milieu est
supposé sec (sans écoulement interne). Les hypothèses de base sont : (i) écoulements quasi-
plans (x,y), (ii) vidange et remplissage instantanés de la porosité efficace au cours des
mouvements de la nappe.
La loi de comportement de Darcy exprime le débit spécifique Qs (en m3/s/m), ou bien la
densité de flux q (en m3/s/m2), comme suit :
(II.33)

L'équation de conservation de masse s’écrit :

(II.34)

Avec :
∅e = θs - θd : porosité efficace de l'aquifère pour une nappe libre (m3/m3) ;
η = Zs - Zinf : tirant d’eau, puissance ou épaisseur de la nappe (m), depuis le toit du substratum
de cote Zinf jusqu'à la surface libre de cote Zs ;

KS : tenseur de conductivité hydraulique à saturation dans le repère principal d'anisotropie


(m/s).
Page | 55
Nous en déduisons l’équation d’écoulement :

(II.35)

Nous pouvons aussi reformuler cette équation en faisant apparaître le tirant d’eau η comme
seule inconnue :

(III.36)

Où l’on a, dans le cas général d’une nappe phréatique dans un aquifère hétérogène et à
substratum variable :
η = η(x,y,t) = ZS (x,y,t) - Zinf (x,y), KS = KS (x,y), ∅e = ∅e (x,y).
L'équation (III.36) est non linéaire, de type parabolique. Elle fait apparaître la composante
gravitaire de l'écoulement sous la forme d'un terme d'advection (2ème terme de droite),
s'ajoutant aux effets de diffusion hydraulique (1er terme de droite). Lorsque le plancher de la
nappe est horizontal, l'écoulement est diffusif pur.

L'équation (III.36) suppose que la charge hydraulique totale H est constante sur une verticale
et égale à la côte Zs de la surface libre. On considère aussi et que la porosité ∅e et la
conductivité Ks sont également constantes sur une verticale, ou faiblement variables autour
d'une valeur moyenne. Cependant, nous pouvons aussi trouver (III.36) sous la forme :

(II.37)

Où T = T(x,y,t) est la transmissivité hydraulique (m2/s), souvent préférée à la conductivité


hydraulique par les hydrogéologues, et définie par :

T= dz , avec cette fois, KS = KS (x,y,z) (II.38)

Lorsque les variations temporelles de la surface libre Zs sont négligeables par rapport à la
valeur moyenne de l'épaisseur η = Zs - Zinf , ou lorsque la répartition verticale de Ks est telle

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qu'elle entraîne de faibles variations temporelles de T, alors T = T(x,y) et l'équation (II.39)
devient linéaire.
II.4.6.2 Equations en écoulements 2D plans en nappes captive

Une nappe captive est une couche aquifère entièrement saturée en eau, confinée entre 2
couches appelées épontes, imperméables (aquicludes) ou faiblement perméables (aquitards),
et dans laquelle la charge hydraulique totale H de l'eau est supérieure à la cote du toit Zsup de
la nappe. De plus, la compressibilité de l'eau (ρ = ρ(x,t)) et du milieu poreux (∅ = ∅ (x,t)),
pores et grains solides compris ne sont cette fois pas négligés. Cependant, bien que le milieu
poreux soit compressible, sa vitesse de déplacement est négligée par rapport à celle de l'eau.
L'équation des écoulements en nappe captive s'écrit :

(II.40)

Avec :
S : coefficient d'emmagasinement de la nappe captive (m3/m3), obtenu par intégration
verticale du coefficient d'emmagasinement spécifique Ss (m-1) qui tient compte de la
compressibilité de l'eau et du milieu poreux ;
H : charge hydraulique totale (m) moyenne sur l'épaisseur saturée Zsup - Zinf ;
KS : tenseur de conductivité hydraulique à saturation dans le repère principal d'anisotropie
(m/s), situé dans le plan des épontes.

Dans le cas général d’une nappe confinée en aquifère hétérogène et à plancher et toits
variables, nous avons : S = S(x,y), H = H(x,y,t), Ks = Ks (x,y), Zsup = Zsup (x,y), Zinf = Zinf
(x,y).

L'équation (II.40) est de type parabolique, linéaire en raison de la transmissivité


constante
T(x,y) = Ks [Zsup - Zinf ] (II.41)

II.4.7 Méthodes de résolution numérique

L’application des méthodes numériques permet de remplacer une équation aux


dérivées partielles ou un ensemble d’équations aux dérivées partielles, par un système

Page | 57
d’équations algébriques ou un ensemble de systèmes d’équations algébriques. La résolution
de l’équation originelle se résume alors à la résolution du système d’équations obtenues par
application de ces méthodes. Pour ce faire, plusieurs méthodes efficaces existent, et diffèrent
principalement par la manière avec laquelle sontobtenus les systèmes d’équations
algébriques équivalentes et parfois aussi de l’approche du problème.

Les méthodes numériques sont principalement basées sur les différences finies ou les
éléments finis. Une introduction à la modélisation numérique en hydrogéologie est disponible
dans bon nombre de livres de base tels que ceux de Bear et Verruijt (1987), Kinzelbach
(1986), Wang et Andersson (1982), et dans d’autres travaux spécialisés tels que ceux de Celia
et Gray (1992), Istock (1989), Gray (1984), Lewis et Roberts (1984), Narasimhan (1984) et
Huyakorn et Pinder (1983).
D’autres méthodes numériques sont aussi utilisées telles que les différences finies intégrées
(Volumes finis) ou la méthode de l’équation de l’intégrale de la frontière (boundary integral
equation method) (Liggett et Liu, 1983).
(Volumes finis) ou la méthode de l’équation de l’intégrale de la frontière (boundary integral
equation method) (Liggett et Liu, 1983).

II. 5 Modèles conceptuels d'écoulement en milieu poreux

TI est difficile de représenter les caractéristiques pertinentes de milieux poreux constitués


d'argiles fracturées à l'aide de modèles conceptuels. En effet, ces milieux sont très
hétérogènes et il est ardu de bien définir les réseaux de fractures. C'est pourquoi, il existe
plusieurs modèles conceptuels qui ont été développés afin de permettre la modélisation de ce
type de milieu. Cette section présente l'approche du modèle conceptuel classique milieu
poreux équivalent (PM) ainsi que celle du modèle à double continuum (DUAL).

A) MODELE MILIEU POREUX EQUIVALENT

Le modèle du milieu poreux équivalant (PM) repose sur l’hypothèse qu'il est possible de
définir le milieu géologique étudié à l'aide d'un volume minimal, appelé volume élémentaire
représentatif (VER), de sorte que les propriétés caractéristiques varient progressivement, de
la même manière que dans un milieu continu. Ce concept suppose donc une échelle

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caractéristique pour laquelle les propriétés hydrauliques sont homogènes et où la relation
entre le flux et le gradient de charge hydraulique s'exprime selon la loi de Darcy.
Avec cette approche, un milieu argileux fracturé est considéré comme un milieu poreux
granulaire où le réseau ' de fractures est nécessairement connecté afin que les fractures
puissent se comporter comme des pores. Le problème de cette approche réside dans la
détermination du volume élémentaire représentatif qui n'est pas toujours présent dans des
milieux fracturés hétérogènes. (Barenblatt et al., 1960)

B) MODELE A DOUBLE CONTINUUM

Les modèles à double continuum (DUAL) ont été les premiers à prendre en compte le milieu
fracturé dans les modèles d'écoulement (Barenblatt et al., 1960). Cette représentation
mathématique repose sur l.' hypothèse que le médium peut être séparé en deux systèmes de
pores distincts qui se superposent dans le même volume. Ceux-ci sont considérés comme des
milieux homogènes possédant leurs propres propriétés hydrauliques. L'échange d'eau entre
les deux domaines dépend de la charge de pression et de la' fraction volumique de chacun des
deux milieux. Ainsi, un milieu argileux fracturé est caractérisé en tous points dans le temps et
dans l'espace par deux vélocités d'écoulement, deux charges de pression et deux teneurs en
eau.
Un modèle à double continuum a l'avantage d'introduire l'influence de la matrice sur le
comportement hydrique (Darcel et al., 2002). De plus, les récents modèles à double
continuum permettent de tenir compte de l'hétérogénéité du réseau de fractures en
définissant le coefficient de transfert selon la distribution de la forme et la taille des blocs
matriciels (Gerke et van Genuchten, 1993).

C) MODELE DE GERKE ET VAN GENUCHTEN (1993)

Le modèle à double continuum développé par Gerke et van Genuchten (1993) décrit
l'écoulement à saturation variable du milieu à double porosité en couplant deux équations
d'écoulement (Richards) à l'aide d'un terme source (Id), pour assurerle transfert de l'eau entre les
macropores et les micropores de la matrice de sol. Les équations (II.67) et (II.68) décrivent
respectivement l'écoulement de l'eau dans les fractures (d) et la matrice (w).

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(II.42)

(II.43)

Conceptuellement, le modèle permet d'attribuer des propriétés hydrauliques différentes aux deux
domaines. Pour ce faire, les équations mathématiques des courbes de rétention d'eau et de
conductivité hydraulique en milieu non saturé K( ) s'expriment à l'aide d'une sommation
pondérée des relations associées aux fractures et à la matrice.

(II.44)

(II.45)

La fraction volumique des fractures (Wd) du système poreux dépend de la forme et la taille des
blocs matriciels [L3 L-3]. Elle est définie par :

(II.46)

Pour un agrégat avec un réseau de fissures plates parallèles, et par :

(II.47)

Pour un agrégat avec fissures cylindriques.

Dans les équations (II.46) et (II.47), (a) est la demi-largeur ou le rayon de l'agrégat selon la forme
et (b) est la demi-largeur de la fracture. Gerke et van Genuchten (1993) proposent l'utilisation
d'une équation de premier ordre pour décrire le terme source (Γ b) comme étant proportionnel à la
différence des charges de pression entre les deux systèmes selon :

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(II.48)
Où ( ) est la charge de pression moyenne dans la matrice et (Ka) est la conductivité hydraulique
de l'interface fracture/matrice. La valeur du coefficient de transfert (ʎ) peut être reliée à la
grosseur et la forme des agrégats [L-2] et est donnée par l'équation suivante :

(II.49)

Alors que la conductivité à l'interface est donnée par:

(II.50)
Où β est un paramètre géométriqll:e évalué selon la forme de la matrice solide et w est un
coefficient empirique relié à l'absorption de l'eau, pour qui une valeur moyenne de 0,4 est
applicable pour un grand nombre de propriétés et de conditions hydrauliques (Gerke et van
Genuchten, 1993).
La courbe de conductivité hydraulique de l'interface entre les deux domaines possède la même
allure que celle de la matrice, donc Ka( J=Kw( ). Cette relation peut être diminuée d'un coefficient
empirique afin de considérer la présence d'une fine couche minéralisée moins perméable à
l'interface et donc Ka ( )/ Kw( ) < l. La valeur de Ka ( ) est calculée à l'aide d'une moyenne
arithmétique des valeurs associées aux charges de pression dans la fissure et la matrice, puisque la
charge de pression peut varier dans les deux domaines.

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Chapitre III :
Etude expérimentale de l’écoulement sous terrain

III.1 Partie expérimentale :

Dans ce chapitre on va étudier expérimentalement le comportement de l’écoulement


souterrain à surface libre dans un massif en sable. Elle consiste à déterminer la position de la
surface libre de l’écoulement en milieu poreux saturé et notamment les lignes d’équipression
et d’isocharges. Les essais sont effectués sur le banc d’infiltration au niveau du laboratoire
d’hydraulique de l’ENSH.

III.2 Analyse granulométrique par tamisage :

L’écoulement en milieu poreux saturé dépend des caractéristiques granulométriques du


milieu où il est stade. Comme nous l’avons vu précédemment la loi de Darcy fait intervenir la
conductivité hydraulique qui est fonction du diamètre efficace et de la porosité du milieu
poreux. C’est pourquoi il est nécessaire de déterminer les caractéristiques granulométriques
du sable utilisé dans cette expérience

III.2.1 Essai de tamisage :

L’échantillon est constitué principalement de sable


qu’on doit tamiser et dont on doit déterminer les
proportions des différent diamètres équivalents
pour notre expérience on utilisera une série de
tamis superpose de cote de maille (5mm, 3.5mm,
2.5mm, 1.25mm, 0.5mm, 0.250mm, 0.125mm, Figure III.1 : Tamis vide

0.08mm et fond).

1. La masse des tamis à vide doit être connue.


2. On utilisera une balance d’épicier pour peser
l’échantillon à analyser (on pèsera 1555g de
sols).

Figure III.2 : Echantillon de sol

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3. Les tamis doivent être dispose dans l’ordre
décroissant des cotes des maille les plus grand
seront vers le haut.

Figure III.3 : Balance

4. A l’aide d’une tamiseuse mécanique du laboratoire


on laissera tamiser notre échantillon pendant 15
mn.

Figure III.4 : Disposition des Tamis

 Après le tamisage on pèsera les tamis pleins de refus


 On déduira alors la masse des retenus comme suit :

Figure III.5 : L’agitateur mécanique

Les valeurs obtenues seront notées sur le tableau sous cité ainsi que les pourcentages obtenus
par la relation suivante :

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Pour la détermination des tamisâts on procédera en appliquant la loi suivante :

Pour les pourcentages des tamisâts

III.2.2 Résultats de l’essai granulométrique :

La masse de La masse de % des


Ø de tamis La masse de % de refus
tamis vide tamis tamisâts
en (mm) refus (g) cumulés
en (g) échantillon(g) cumulés

5 495 496 1 0.1 99.9

3.5 721.5 723.5 2 0.3 99.7

2.5 687 694.5 7.5 1.05 98.95

1.25 555 704 149 15.95 84.05

0.5 391 723 332 49.15 50.85

0.250 377 814.5 437.5 92.9 7.1

0.125 372.5 440.5 68 99.7 0.3

0.08 419 419.5 0.5 99.75 0.25

Fond 432.5 435 2.5 100 0

Tableau III.1 : Résultats expérimentaux de l’Analyse granulométrique par tamisage

III.2.3 Courbe granulométrique des tamisas :

La figure (III.6) représente la courbe granulométrique des tamisas et avec laquelle on va


classer notre sol après avoir calculé deux coefficients qui sont les suivant :

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Coefficient d’uniformité

On a : Cu =d60/ d10

d60 : la dimension des particules telle que 60 % des poids du sol ont des dimensions
inférieures ou égales à d60

d10 : la dimension des particules telles que 10 % des poids du sol ont des dimensions
inférieures ou égales à d10

d60=0,65 mm et d10= 0,26mm.

Cu = (d60/d10) =0,65/0,26 Donc Cu=2,5

On trouve que Cu = 2.5 < 3, Donc la granulométrie uniforme.

Le coefficient de courbure :

On la relation de coefficient de la courbure qui c’écrit comme suite

CC = (d30)2/ (d10 .d60)

Telle que d30 est la dimension des particules telle que 30% des poids des sol a des dimensions
inférieur ou égale à d30.

D30=0,35 mm

CC= (0,35)2 / (0,26*0,65)

Donc CC=0.73, notre sol est mal gradué.

III.3 Essai de l’indice des vides :

Cette expérience doit être effectué à condition que


notre sol est séché, pour cela on a montré l’échantillon
sous une chaleur de 555°C dans l’étuve pendent 24
heures, comme il est montré dans la figure (III.7)
Figure III.6 : Etuve

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 Manipulation :

Avant tout on va déterminer les dimensions du dispositif, c’est une pièce en acier d’une forme
rectangulaire, à l’intérieur de cette pièce un vide cylindrique de diamètre D = 2.5 cm et une
hauteur h = 5.9 cm.

La masse de la pièce quand elle est vide égale à 523.9 g, et 562,6 g quand elle est remplie du
sable, donc la masse de l’échantillon du sable est égale à 38.6 g (voir figures (III.8) et (III.9)).

Figure III.7 : La masse de la pièce vide Figure III.8 : la masse de pièce + l’échantillon

On a fixé la pièce, puis on a serré l’échantillon de sable par une pièce cylindrique de mêmes
dimensions avec la première, comme il est montré dans les figures (III.10) et (III.11)

Figure III.9 : fixation de la pièce Figure III.10 : serrage de l’échantillon

Après avoir serré l’échantillon, on a mesuré la hauteur des vides hv qui est égale à 1.6 cm (voir
la figure III.11).

On a :

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=2,5 cm : diamètre de cylindre.

H =5,9 cm : hauteur de cylindre.

Après l’état serré on a :

hv= 2,4 cm (La hauteur de vide).

hs=3,5 cm (La hauteur des grains solides).

ms+m= 562,6 g (La masse de la pièce rempli du


sable).

mm=523,9 g (La masse de la pièce vide).

ms= 38,6 g (La masse des grains solides).

Vv=11,781 cm3 (volume de vide). Figure III.11 : représente l’échantillon après l’état serré

Vs=17,1806 cm3 (volume des grains solide).

Vt=Vv +Vs = 28,962cm3 (volume total).

a- Calcul de l’indice des vides :

Vv
e=Vs =0,686

b- Calcul la porosité :

Vv
n(%)= Vt =0,4068 =40,68%

c- Calcul la masse volumique sèche :

ms
d= Vt =1,33 g/cm3

d- Calcul du poids volumique de sol saturé :

Wt
= 1,94 g/cm3
Vt

III.4 Calcul la masse volumique des grains solides :

Pour déterminer la densité des grains solides, on utilise la méthode à volume constant.
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a) Mode opératoire :
Pour réaliser cet essai on prépare un volume d’eau dans une
éprouvette avec une masse de 651,9 g et 40 g de notre
échantillon (voir la Figure III.12).

On ajoute la quantité du sable dans l’éprouvette, mais on


conserve le même volume que la première, on trouve une
masse de 676,8 g comme il est montré dans la figure
(III.13)

Figure III.12 : la masse d’eau et l’échantillon

b) Résultats et calculs :
b-1 Calcul le poids volumique des grains solides :

M1 = 5.6519 Kg (la masse de l’eau avant d’ajouter


l’eau)

M2 = 5.6768 Kg (la masse de l’eau + l’échantillon)

MS = 0.040 Kg (la masse des grains solides)

KN/m3

Figure III.13 : la masse d’eau + l’échantillon

b-2 Calcul le gradient hydraulique critique :

ic =

G= = 2.65

=> ic = = 97,63 %

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III.5 Détermination de la conduct ivité hydraulique

La conductivité hydraulique de sable est d'abord estimée à l'aide de l'équation de Hazen


(Kasenow, 2002) et de la courbe granulométrique. L'équation de Hazen s'écrit comme suit :

Log k=2.logd10 -3

k : perméabilité intrinsèque (cm2)

d10 : diamètre des grains pour lequel le pourcentage passant est égal à 10% [cm]

Sachant que la conductivité hydraulique K est fonction de k comme suit:

k..g
K

ρ: masse volumique de l’eau égale à 1000kg/m3

μ : viscosité de l’eau prise égale à 0.001 pa.s

On trouve k=6.7 x10-11 m2

Ce qui donne K=6.63 x10-4 m/s

III.6 Etude expérimentale de l’écoulement permane nt souterrain

L’écoulement à travers un massif de sable est un écoulement à surface libre qui est la limite
supérieure de la zone saturée, appelée aussi ligne de saturation. Dans ce travail expérimental
suivant a pour but de déterminer la position de la ligne de saturation ainsi que le réseau
d’écoulement.

III.6.1 Description du dispositif expérimental :

La figure III.14 représente la cuve d’infiltration utilisée dans cette étude. Ce dispositif
permet de réaliser des essais d’écoulement souterrain dans le but de déterminer les
caractéristiques hydrodynamiques de cet écoulement. Cette cuve a les dimensions 150 cm x
25 cm x 85 cm rempli de sable jusqu’ à la hauteur de 45cm. La cuve est constituée de deux
plaques en verre de dimensions 66 cm x 69 cm et une plaque graduée contenant des tubes
piézométriques.
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L’écoulement se fait suivant la longueur de la cuve, la partie amont est alimentée par l’eau du
robinet créant ainsi une charge hydraulique à l’entrée du massif. La partie avale où l’eau sort
du bac avec une charge hydraulique nulle. Le milieu poreux est séparé des bacs amont et aval
par des parois perforées (recouvertes de géotextile). Un réservoir situé en amont de la cuve
permet de désoxygéner l'eau de l'aqueduc de manière à éviter l'introduction de bulles d'air
dans la cuve et muni d’une pompe immergée pour assurer l’alimentation. En arrière de la
cuve, se trouve des trous de pression pour la mesure des charges hydrauliques sont munis des
petits morceaux de géotextile pour limiter le passage de sable dans les tuyaux (figure III.15).

Figure III.14 La cuve d’infiltrations

Figure III.16 géotextile


Figure III.15 Les prises de pression

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III.6.2 Cas d’un écoulement horizontal :

On fixe un débit de Q =0.9 l/min avec une charge à l’entrée de 34 cm, et à la sortie h = 5 cm.

Les résultats expérimentaux sont exprimés dans le tableau III.2 :

Tableau III.2 : les résultats expérimentaux de l’écoulement horizontal

Numéro du
point X (cm) Y (cm) H (cm) P (cm)

0 0 34 34 0
1 19 5 22.1 17.1
2 34 5 18 13
3 49 5 14.5 9.5
4 59 5 12 7
5 64 5 10 5
6 69 5 8.5 3.5
7 79 5 6 1
8 94 5 4.3 -
9 109 5 2.8 -
10 19 15 21.5 6.5
11 34 15 16.5 1.5
12 49 15 13 -
13 59 15 10.5 -
14 64 15 8.7 -
15 69 15 6.2 -
16 79 15 3.6 -
17 94 15 2.3 -
18 109 15 - -
19 19 25 20.9 -
20 34 25 - -
21 49 25 - -
22 59 25 - -
23 69 25 - -
24 79 25 - -
25 94 25 - -
26 109 25 - -
27 19 35 - -
28 34 35 - -
29 49 35 - -
30 59 35 - -
31 69 35 - -
32 79 35 - -
33 94 35 - -
34 109 35 - -
35 19 45 - -
36 34 45 - -

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La ligne de saturation corresponde à cet essai est exprimé dans la figure III.17 :

Figure III.17 lignes d’équipression et lignes d’isocharge de l’écoulement horizontal

 Interprétation des résultats :

La figure III.18 illustre les lignes d’équipression et les lignes de même charge
hydraulique pour un écoulement horizontal résultant de différence de charge entre l’amont
et l’aval. Il s’agit d’un écoulement bidimensionnel dans le plan (xy). On remarque que la
surface libre traduite par une ligne d’équipression nulle (ligne bleu) commence du point de
coordonnée (0, 34) de charge hydraulique 34 cm et diminue vers l’aval pour atteindre le fond
de la cuve sans atteindre l’autre extrémité du sable.la zone située au-dessous de la surface
libre est totalement saturée. Les linges d’équipression et ligne de charge constitue le réseau
d’écoulement souterrain.

Calcul le gradient hydraulique :

On a i = => i = = 35.4%

Calcul le débit de fuite :

Utilisons la formule de Dupuit

Qf = k *D* = 6.63*10-4*1.26*

 Qf = 1.1*10- m3/s

Tel que :
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K : la perméabilité de sable.

D : la langueur de massif.

H : la charge d’eau a l’entré.

h : la charge d’eau à la sortie.

L : la longueur de la surface libre.

Le débit de fuite calculé est inférieur au débit mesuré dans l’expérience, ces contraintes est
expliqué seulement par la couche de gravier drainante qui se trouve au fond de la cuve
d’infiltration d’épaisseur de 4 cm, donc la plupart d’eau s’écoule verre le drain.

III.6.3 Cas de vidange rapide :

Dans cette expérience on a rempli la cuve jusqu’a le niveau H = 35 cm, après avoir ouvert la
vanne de vidange on a pris un pas de temps de 5 min pour prendre les résultats qui ont été
résumés dans les tableaux ci-dessous :

a- Pour t = 5 min
Tableau III.3 : les résultats expérimentaux après 5 min de vidange

Numéro du
point X (cm) Y (cm) H (cm) P (cm)

0 0 26.3 26.3 0
1 19 5 17 12
2 34 5 14 9
3 49 5 10.2 5.2
4 59 5 8.4 3.4
5 64 5 6.9 1.9
6 69 5 5.5 0.5
7 79 5 4 -
8 94 5 3 -
9 109 5 2 -
10 19 15 16.5 1.5
11 34 15 15.5 0.5
12 49 15 10.7 -
13 59 15 8.9 -
14 64 15 7.2 -
15 69 15 5.6 -
16 79 15 4.3 -
17 94 15 3.5 -
18 109 15 - -
19 19 25 16.2 -
20 34 25 - -

Page | 73
21 49 25 - -
22 59 25 - -
23 69 25 - -
24 79 25 - -
25 94 25 - -
26 109 25 - -
27 19 35 - -
28 34 35 - -
29 49 35 - -
30 59 35 - -
31 69 35 - -
32 79 35 - -
33 94 35 - -
34 109 35 - -
35 19 45 - -
36 34 45 - -

b- Pour t = 10 min

Tableau III.4 : les résultats expérimentaux après 10 min de vidange

Numéro du
point X (cm) Y (cm) H (cm) P (cm)

0 0 22 22 0
1 19 5 13.5 8.5
2 34 5 11 6
3 49 5 8.7 3.7
4 59 5 6.4 1.4
5 64 5 5.6 0.6
6 69 5 4.3 -
7 79 5 3.2 -
8 94 5 3 -
9 109 5 1.6 -
10 19 15 12.7 -
11 34 15 11.8 -
12 49 15 9.5 -
13 59 15 7 -
14 64 15 5.1 -
15 69 15 4 -
16 79 15 3.2 -
17 94 15 - -
18 109 15 12 -
19 19 25 - -
20 34 25 - -
21 49 25 - -
22 59 25 - -

Page | 74
23 69 25 - -
24 79 25 - -
25 94 25 - -
26 109 25 - -
27 19 35 - -
28 34 35 - -
29 49 35 - -
30 59 35 - -
31 69 35 - -
32 79 35 - -
33 94 35 - -
34 109 35 - -
35 19 45 - -
36 34 45 - -

c- Pour t = 15 min

Tableau III.5 : les résultats expérimentaux après 15 min de vidange

Numéro du
point X (cm) Y (cm) H (cm) P (cm)

0 0 20 20 0
1 19 5 11.2 6.2
2 34 5 9 4
3 49 5 7.6 2.6
4 59 5 5.7 0.7
5 64 5 4.8 -
6 69 5 3.5 -
7 79 5 2.5 -
8 94 5 2 -
9 109 5 1 -
10 19 15 10.8 -
11 34 15 10 -
12 49 15 8.6 -
13 59 15 6.5 -
14 64 15 5.2 -
15 69 15 4.3 -
16 79 15 3.5 -
17 94 15 3 -
18 109 15 10.5 -
19 19 25 - -
20 34 25 - -
21 49 25 - -
22 59 25 - -
23 69 25 - -
24 79 25 - -

Page | 75
25 94 25 - -
26 109 25 - -
27 19 35 - -
28 34 35 - -
29 49 35 - -
30 59 35 - -
31 69 35 - -
32 79 35 - -
33 94 35 - -
34 109 35 - -
35 19 45 - -
36 34 45 - -

Les lignes de saturations correspondent à chaque pas de temps :

Pour t = 5 min

Figure III.18 : ligne de saturation après 5 min de vidange

Calcul le gradient hydraulique moyen

On a i = => i = = 28.6%

Calcul le débit de fuite :

Utilisons la formule de Dupuit

Qf = k *D* = 6.63*10-4*1.26*

 Qf = 7.7*10-6 m3/s

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Pour t = 10 min

Figure III.19 : la ligne de saturation après 10 min de vidange

Calcul le gradient hydraulique

On a i = => i = = 27.2%

Calcul le débit de fuite :

Utilisons la formule de Dupuit

Qf = k *D* = 6.63*10-4 *1.26*

 Qf = 5.94*10-6 m3/s

Pour t = 15 min

Figure III.20 : la ligne de saturation après 15 min de vidange

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Calcul le gradient hydraulique

On a i = => i = = 25.8%

Calcul le débit de fuite :

Utilisons la formule de Dupuit

Qf = k *D* = 6.63*10-4 *1.26*

 Qf = 5.3*10-6 m3/s

 Interprétation des résultats :

D’après les résultats obtenus dans le cas de vidange rapide on constate que le débit de fuite et
le gradient hydraulique varient proportionnellement avec la charge, à chaque fois que la
charge diminue, les deux autres paramètres diminuent.

Les figures (III.18), (III.19) et (III.20) représentent les surfaces libres après 5, 10 et 15
minutes de vidange, la surface libre varie rapidement à chaque pas de temps ceci implique
que la capacité portance du sable est faible.

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III.6.4 Cas d’une recharge

On a appliqué une charge de dimensions 25 cm x 15 cm sur la cuve d’infiltration, puis on a


assuré un débit de 0.02 l/s. donc la charge serra comme suite :

q= = = 0.1 * 10-3 m2/s/ml

Bac aval 10 cm sable bac amant

80 cm

42 cm

126 cm

150 cm

Figure III.21 : Schéma synoptique représente le cas de recharge

a- Pour t = 10 min

Tableau III.6 : Les résultats expérimentaux après 10 min de recharge

Numéro du
point X (cm) Y (cm) H (cm) P (cm)

0 0 19 19 0
1 19 5 24.2 19.2
2 34 5 22 17
3 49 5 19.3 14.3
4 59 5 20.1 15.1
5 64 5 19.8 14.8
6 69 5 18.9 13.9
7 79 5 18.4 13.4
8 94 5 20.2 15.2
9 109 5 22.8 17.8
10 19 15 23 8
11 34 15 20.5 5.5

Page | 79
12 49 15 18.9 3.9
13 59 15 19.3 4.3
14 64 15 19.8 4.8
15 69 15 19.5 4.5
16 79 15 19 4
17 94 15 19.7 4.7
18 109 15 21.6 6.6
19 19 25 7.4 -
20 34 25 10.3 -
21 49 25 15.5 -
22 59 25 16.4 -
23 69 25 16.2 -
24 79 25 15.5 -
25 94 25 8.3 -
26 109 25 5.6 -
27 19 35 - -
28 34 35 - -
29 49 35 - -
30 59 35 - -
31 69 35 - -
32 79 35 - -
33 94 35 - -
34 109 35 - -
35 19 45 - -
36 34 45 - -

b- Pour t = 20 min

Tableau III.7 : les résultats expérimentaux après 20 min de recharge

Numéro du
point X (cm) Y (cm) H (cm) P (cm)

0 0 29.4 29.4 0
1 19 5 35.2 30.2
2 34 5 33.6 28.6
3 49 5 30.8 25.8
4 59 5 27.2 22.2
5 64 5 26.3 21.3
6 69 5 26.7 21.7
7 79 5 29.1 24.1
8 94 5 31.8 26.8
9 109 5 33 28
10 19 15 34.5 19.5
11 34 15 32.5 17.5
12 49 15 29.7 14.7
13 59 15 28.5 13.5
Page | 80
14 64 15 28.9 13.9
15 69 15 28.7 13.7
16 79 15 27.8 12.8
17 94 15 30 15
18 109 15 31.9 16.9
19 19 25 33 8
20 34 25 31.3 6.3
21 49 25 29.5 4.5
22 59 25 29.8 4.8
23 69 25 29.4 4.4
24 79 25 28.6 3.6
25 94 25 29.7 4.7
26 109 25 31.6 6.6
27 19 35 23.2 -
28 34 35 25.3 -
29 49 35 26.2 -
30 59 35 28.8 -
31 69 35 28.5 -
32 79 35 26.5 -
33 94 35 25 -
34 109 35 22.4 -
35 19 45 - -
36 34 45 - -

Les lignes de saturations correspondant à chaque pas de temps sont montrées par les figures
suivantes :

Pour t = 10 min

Figure III.22 : la ligne de saturation après 10 min de recharge

Page | 81
Pour t = 20 min

Figure III.23 : la ligne de saturation après 20 min de recharge

 Interprétation des résultats :

Après 10 minutes de recharge on a remarqué un gonflement léger de la surface libre au


niveau de centre où on a imposé une recharge de 0.1 m2/s/ml comme il est montré par la
figure III.22, après 20 minutes de recharge la surface libre commence à se stabiliser et se
représente par une ligne droite (voir la figure III.23) cela signifier que le sol est saturé. Doc le
front de saturation monte avec le temps de recharge.

D’après ces résultats, on constate que ce sable est très poreux c’est pour ça le drainage est
rapide cela se traduit par rendement spécifique plus important et de capacité de rétention
faible.

Page | 82
Chapitre IV : Simulation numérique

IV.1 Introduction :
La modélisation numérique est au cœur des sciences appliquées et joue un rôle
fondamental dans presque toutes les disciplines des sciences et du génie. La modélisation ou
simulation numérique, consiste à représenter un phénomène physique par un modèle
mathématique sous forme de très grands systèmes d’équations (de l’ordre du million) qui
sont résolues à l’aide de l’ordinateur.

IV.2 Simulation numérique :


La simulation numérique a été effectuée par l’application du code de calcul ‘ENsat ‘
développé par Hachemi (2555). C’est un code de calcul par éléments finis qui permet de
calculer les infiltrations à travers les digues en terre. Il permet de déterminer la position de la
ligne de saturation, les pressions interstitielles et le réseau d’écoulement.

Le maillage de la structure est assuré par le module mailleur qui permet de fournir dans un
fichier de données geom.dat le nombre des nœuds, le nombre des éléments et les
coordonnées des nœuds.

IV.2.1 Modèle conceptuel :


Le modèle conceptuel consiste à présenter la géométrie de la structure et les conditions aux
limites existantes. La figure IV.1 présente les conditions aux limites du problème.

Flux
nul
Flux
nul

Flux
nul
H1
Charge imposée

charge
imposée
H2=0

Flux
nul
Page | 83
Figure IV.1 : Conditions aux limites du problème
Le maillage de la structure est montré par la figure IV.2. L’élément fini choisi est de type
isoparamètrique à 4 nœuds..

Le nombre des éléments : 200

Le nombre des nœuds : 231

Type d’éléments finis : isoparamètrique à quatre noeuds

Figure IV.2 : maillage automatique de la structure

IV.2.2 Application et discussion des résultats

IV.2.2.1 Ecoulement Horizontal en régime permanent :

La première application consiste à déterminer la position de la surface libre dans le massif


sableux en imposant une charge hydraulique constante à l’amont H1=34cm et une charge
hydraulique nulle à l’aval. Le tableau IV.1 présente le jeu de données du problème.

Page | 84
Tableau IV.1 : jeu de donnée du problème
de l’écoulement horizontal à charge
constante
Paramètre valeur

Charge hydraulique à l’amont H1 (cm) 36

Charge hydraulique à l’aval H2 (cm) 0

Perméabilité K (cm/s) 0.067

Les résultats de simulation en régime permanent illustrant la position de la surface


libre sont présentés par la figure IV.3

Figure IV.3 : Position de la surface libre en régime


permanent
 Interprétation :

On remarque que la surface libre diminue en direction de l’écoulement, elle commence en


amont d’une valeur 36cm (valeur imposée) et se termine par une valeur nulle sur le fond à
une distance proche de 85cm. C’est presque les mêmes résultats obtenus expérimentalement
voir figure (III.18).

Page | 85
40
elevation (cm)

30

20

10

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120
distance(m)
Figure IV.4 : lignes d’équipression (continu) et
d’équipotentielles (pointillées) pour l’écoulement permanent.

 Interprétation :

La figure IV.4 montre l’allure des lignes d’équipression et d’équipotentiel dans le massif
sableux. Les lignes équipotentielles varient entre 0 et 36cm qui sont les valeurs extrêmes au
niveau des frontières. Les lignes d’équipression limitées par la surface libre qui correspond à
la ligne d’équipression nulle, sont perpendiculaires aux lignes équipotentielles.

Page | 86
CONCLUSION GENERALE

L’écoulement à travers un massif de sable est un écoulement à surface libre qui est
la limite supérieure de la zone saturée, appelée aussi ligne de saturation.

Au cours de ce travail, nous avons étudié expérimentalement et numériquement le


comportement de l’écoulement souterrain à surface libre dans un massif en sable où nous
avons déterminé la position de la surface libre de l’écoulement en milieu poreux saturé et
notamment les lignes d’équipression et d’équipotentielles.

La ligne de saturation ou surface libre de l’écoulement souterrain correspond à ligne


d’équipression nulle. Au dessous les lignes d’équipression ont des valeurs positives (zone
saturée) et au dessus on trouve la zone non saturée caractérisée par des lignes d’équipression
de valeurs négatives.

Nous avons étudié l’influence de la recharge et de vidange sur l’allure de la ligne de


saturation dans le massif sableux. Nous avons constaté que la recharge permet de faire
remonter la surface libre et étendre la zone saturée. Alors que le vidange fait rabattre la
surface libre plus rapide et peut être expliqué par un drainage rapide montrant le fort
rendement spécifique et la faible rétention capillaire du sable au contraire de l’argile.

Le tracé du réseau d’écoulement manuellement est plus difficile, car on doit toujours
vérifier l’orthogonalité des lignes de courant et d’équipotentiel et ainsi qu’elles forment de
carrés pouvant contenant des cercles. L’utilisation du logiciel Surfer nous a facilité la tache et
nous a permet de représenter rapidement ce réseau d’écoulement sous forme de contours.

Nous avons essayé dans notre travail expérimental d’étudier autres cas comme ce de la
présence d’un puits de pompage ou de recharge mais à cause du manque de moyens et les
contraintes rencontrées nous l’avons pas pu les faire.

Le banc de la cuve d’infiltration utilisé est très ancien et nécessite une réhabilitation et
modification de façon à permettre de Controller le niveau d’eau à l’amont et à l’aval su
sable. Les tubes de prises de pression est plus longues et qui peuvent se remplir de bulles d’air
qui faussent les mesures. Alors il faut installer un système qui peut chasser ces bulles d’air.
La couche de gravier supportant le sable doit être fermée de ces deux extrémités de
façon à ne pas avoir un écoulement au sein de cette couche si non elle se comporte comme un
tapis drainant et fausse le calcul du débit.

On a constaté aussi le départ du sable dans les tuyaux, c’est pourquoi il faut installer
un débitmètre à l’amont pour Controller le débit à l’entrée pour lutter contre le phénomène de
renard.
Chapitre IV :

Simulation numérique
Chapitre II :

Modèles mathématiques et
numériques de l'écoulement
souterrain
Chapitre III :

Etude expérimentale de
l'écoulement sous terrain
Chapitre I :

Généralité sur l’écoulement


souterrain
Annexe
Références bibliographiques :

-Ababou R. Random Porous Media Flow on Large 3D Grids: Numerics, Performance, and
Application to Homogenization, Chap.1, pp.1-25. In: IMA Vol 79 Mathematics and its
Applications:Environmental Studies (Math. Comput. Statist. Anal.). Wheeler MF (ed.),
Springer, NY, 410 pp.1996.

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un milieu poreux non Saturé. Application : milieux poreux stratifiés ». Thèse de doctorat de
l’université de MOHAMMED V – AGDAL de Rabat.

-Ackerer Ph., Younes A., Mosé R. Modelling variable density flow and solute transport in
porousmedium : 1. Numerical model and verification, Transport in Porous Media, Vol. 35,
pp.345-373,1999.

-Albitar A. & Ababou R. Random Field Approach to Seawater Intrusion in Heterogeneous


Coastal Aquifers : Unconditional Simulations and Statistical Analysis, Chapter in GeoENV:
Geostatistics for Environmental Applications, Renard P., Demougeot-Renard H., Froidevaux
R. (Eds.), ISBN: 3-540-26533-3, Springer, 2005.

-Cassan M. 1994. Aide-mémoire d’hydraulique souterraine. Presses de l’école nationale des


ponts et chaussées.

-Charles DANQUIGNY, 2003 « Etude expérimentale du transfert de masse en milieu poreux


hétérogène ». Thèse de doctorat de l’université louis PASTEUR de STRASBOURG.

-COSTET J. et SANGLERAT G. - Cours pratique de mécanique des sols DUNOD éditeur.

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-Diersch H.J.G. Finite element modeling of recirculating density driven saltwater intrusion
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-Diersch H.J.G., Kolditz O. Variable-density flow and transport in porous media: approaches
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-Hamza Ali, 2007 « Simulation numérique des écoulements transitoires en milieux poreux
saturé et non saturés». Thèse de doctorat de l’université Mouloud MAMMERI de TIZI
OUZOU.

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Water resources publications, LLC.

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-SCHLOSSER F., 1989 - Eléments de mécanique des sols - Presses de l'ENPC.

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-Schneebeli G. 1987. Hydraulique souterraine.Eyrolles, Paris.

-SI SMAIL Ali, 1997 « Simulation numérique des écoulements permanents et transitoires
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hydraulique du centre universitaire de BISKRA.

-Silliman, S.E., Berkowitz, B., Simunek, 1., van Genuchten, M.T. (2002) Fluid flow and solute
migration within the capillary fringe. Ground Water.
INTRODUCTION GENERALE :

L'eau douce représente seulement 2.6% de toute l'eau de la planète. Sur ce pourcentage
environ 98% de l'eau douce disponible est de l'eau souterraine. Le reste de l'eau douce
disponible se trouve dans le sol ou est accessible directement dans les lacs («2%, rivières et
fleuves «0.015%). Moins de 1% de l'eau douce sur Terre est utilisable comme eau potable.
L'eau souterraine est d'une importance capitale dans la plupart des régions du monde.
Toutefois, cette ressource se trouve actuellement menacée par diverses sources de
contamination ponctuelles et diffuses (Kasenow, 2001).

La présence d'eau souterraine dans une région dépend de la capacité des formations
rocheuses à permettre l'emmagasinement et l'écoulement de l'eau dans des matériaux
géologiques poreux et perméables. Les matériaux géologiques qui forment les aquifères se
transforment lentement en fonction des différents phénomènes qui affectent le socle
rocheux tels que les mouvements tectoniques, la transformation de roches de la croûte
terrestre par métamorphisme et la fissuration des massifs rocheux. La littérature scientifique
sur le sujet (voir références citées dans Fortin, 1998) confirme que les résultats des études
sur le terrain sont souvent affectés par la difficulté de mesurer les paramètres in situ.

L’étude de l’écoulement en milieu poreux est d’une grande importance car il touche
plusieurs domaines d’application tels que le drainage des sols, l’exploitation des forages, la
contamination et transfert de pollutions dans les nappes et dans le domaine pétrolier et bien
sur dans les barrages. Elle consiste à déterminer les caractéristiques de l’écoulement :
gradient hydraulique, débit de fuites et réseau d’écoulement.

A l’heure actuelle, on utilise des logiciels très développés pour simuler l’écoulement
souterrain et mener à une bonne gestion du problème. parmi ces logiciels on cite les plus
répondus sur le marché MODFLOW, FEFLOW et SUTRA .

L’étude expérimental elle aussi a une grande importance surtout lorsque on veut développer
un modèle ou valider des résultats de simulation. Elle permet aussi de comprendre mieux le
phénomène et aide au bon choix par exemple le matériau filtrant dans le cas de la filtration
sur sable.
L’objectif de ce travail expérimental est de mettre en marche le banc de la cuve d’infiltration
afin de déceler tous les problèmes et les contraintes confrontent son utilisation.

Le travail consiste à étudier l’écoulement à travers un massif de sable et déterminer la


position de la ligne de saturation ainsi que le réseau d’écoulement.

Le présent travail est scindé sur quatre chapitres, une introduction générale et une
conclusion générale.

Le premier chapitre est consacré aux généralités sur les écoulements souterrains et les
différentes méthodes de résolution des problèmes lies aux écoulements à travers un milieu
poreux.

La présentation des différents modèles mathématiques et numériques fait l’objet du


deuxième chapitre

Le troisième chapitre, quant à lui, est consacré à la présentation de l’étude expérimentale


de l’écoulement souterrain dans un massif en sable.

Une simulation numérique par l’application du code de calcul ‘ENsat ‘ développé par
Hachemi (2000) sera la tache du chapitre quatre.

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