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Premiere diapositive:

Deuxième diapositive: Introduction

Sur le plan international, l’eau est un enjeu géopolitique majeur.

Le Nil est considéré comme l’un des fleuves les plus importants de la planète MAIS la
convoitise de ses eaux est au cœur d’une longue querelle. Ce fleuve, qui irrigue onze
pays d’Afrique est revenu ces derniers mois au cœur de l’actualité. L’Éthiopie, qui
abrite le lac Tana d’où jaillit le Nil Bleu, construit depuis 2011 le Grand barrage de la
Renaissance. L’ouvrage est construit à 75% et doit donner naissance à la plus grande
centrale hydroélectrique d’Afrique, qui devrait produire 6 000 mégawatts. Mais le
Soudan voisin et l’Egypte ne voit pas ce projet d’un bon œil. La retenue d’eau
ralentirait sérieusement le débit du fleuve pour ces deux pays, à commencer par les
Égyptiens, dont la civilisation s’est construite autour du Nil. Le Caire craint en effet
que le remplissage du barrage par les Éthiopiens n’affecte en aval le début du fleuve.
En effet, Pendant près de deux siècles, l’Égypte a été la seule puissance dominante
dans le bassin du Nil. Mais ces dernières années, elle a peu à peu perdu de son pouvoir
sur cette aire d’influence. Le poids de l’histoire — notamment les événements du
XIXe siècle et sa présence au Soudan —, les bouleversements récents de la carte
géopolitique du Proche-Orient, l’affaiblissement continu de son économie et le
blocage de son développement l’ont peu à peu ramenée au statut de simple État
riverain du fleuve, dépossédé de toute capacité d’action.

Troisième diapositive: Sommaire

4e diapositive :

La présentation physique du Bassin du Nil consiste à décrire l’hydrologie et la


physiographie du Bassin. Cette étape est non seulement primordiale pour la
compréhension de l’enjeu
hydraulique, mais en plus, elle est préalablement nécessaire à la qualification juridique
du Bassin du Nil.

5e diapositive :

Le Nil a été et continue d’être témoin d’un défilé de civilisations. Il a vu de part et


d’autre de ses rives, éclore des cultures aussi fascinantes qu’ineffaçables. Il s’étend sur
une longue distance estimée approximativement à 6 710 km. Contrairement à d’autres
fleuves tropicaux, il coule du sud au nord traversant ainsi des régions de climats
différents. Il forme un large Bassin de 3 254 555 km2 ( soit 10 % du continent), et
traverse 11 pays qui sont Le Burundi,
L'Égypte, L'Érythrée, L'Éthiopie, Le Kenya, Le Rwanda, Le Soudan, Le Sud-Soudan,
La Tanzanie, L’ Ouganda, et La République démocratique du Congo (RDC).

6e diapositive : Deux systèmes aquatiques forment le bassin du Nil : le Nil blanc


soudanais dont la source est considérée comme la vraie source du Nil, et le Nil bleu
Ethiopien

Le Nil blanc prend sa source dans la région lacustre équatoriale du lac Victoria et des
lacs Kivu, Edward et Albert à la frontière du Rwanda, du Burundi, du Kenya, de la
République démocratique du Congo. Il est abondamment alimenté par les pluies
tropicales. Bien que de nombreux affluents se déversent dans cette région, le bilan
hydrologique total est négatif en ces confins, car les pertes en eau dues à l’évaporation
dépassent l’apport des différents affluents.

Le Nil bleu prend sa source dans le lac Tana, dans les hauteurs de l’Ethiopie, et il
fournit avec son affluent Tekeze jusqu’à 86 % du volume total du fleuve. Pendant les
périodes d’inondations estivales, jusqu’à 95 % de l’eau du Nil provient du Nil bleu
(Tadesse 2008).

Le Nil blanc et le Nil bleu confluent à proximité de la capitale soudanaise Khartoum.


A partir de là et jusqu’à son estuaire, le fleuve est pratiquement sans affluents. Dans le
sud de l’Egypte, le Nil est traversé par le barrage d’Assouan, qui forme le lac Nasser
d’une largeur variant de 5 à 35 km et d’une longueur allant jusqu’à 550 km.

7e diapositive :
Pour ce qui est des conditions climatiques, les précipitations aux alentours des sources
du Nil dépassent 1 000 mm/an. Dans les régions montagneuses, c’est plus du double,
étant entendu que ces régions se distinguent par une variabilité saisonnière élevée des
précipitations. En direction du nord, le territoire du Soudan accuse une réduction
progressive des pluies, et le confluent du Nil blanc et du Nil bleu affiche une moyenne
annuelle de 200 mm (FAO 2005). Enfin, dans la partie nord de Soudan et sur la totalité
du territoire de l’Egypte, où les conditions désertiques et semi-désertiques prévalent, le
total annuel de précipitations affiche des valeurs proches de zéro.
Septième diapositive :

L’hydrographie complexe du Nil

Pour appréhender les tensions autour du fleuve, comprendre son hydrologie nous
semble indispensable puisque elle joue un rôle déterminant dans les sources de conflits
qui concernent le bassin. Tout d’abord le débit très faible est réparti inégalement dans
le temps et cela a des conséquences sur sa gestion . Il présente un débit moyen de
2.800m3/s qui reste inférieur à celui de fleuves bien plus petits d’où une contrainte
pour la satisfaction des millions de personnes qui dépendent du fleuve. Autre
caractéristique qui s’ajoute à la faiblesse du débit : son irrégularité. Cette irrégularité
est due au climat qui se déploie sur le Nil. En effet, en traversant dix pays, ce sont trois
zones climatiques qui sont traversées, une zone tropicale sur le Nil Bleu et l’Atbara,
une zone équatorial sur le Nil Blanc et une zone désertique depuis le nord du Soudan
jusqu’à la mer Méditerranée. Ainsi le débit fluctue au fil des saisons, c’est le cas
notamment sur le Nil Bleu qui alterne entre de fortes saisons de pluie et saisons sèches,
contrairement au Nil Blanc qui bénéficie d’un apport régulier avec les réservoirs des
grands lacs.

8 ème diapositive : Une contribution et utilisation étatique disproportionnée du bassin

La répartition des eaux du fleuve entre les pays est un élément essentiel à la
compréhension des tensions sur le bassin. Les rapports de force entre les pays
d’amonts et les pays d’aval sont inégaux à deux niveaux
Tout d’abord la contribution en termes d’eau favorise l’amont. En effet, il a été établi
avec précision la provenance des eaux sur le cours principal du fleuve. A l’est, le Nil
Bleu, et l’Atbara fournissent 86% des eaux du Nil (ce qui représente 50milliards de
m3), alors qu’à l’Est le Nil Blanc fournit 14% de la ressource du Nil (environ
24milliards de m3) (Boinet, 2012, p.32). A l’inverse, la contribution des Etats d’aval
est quasiment nulle. Pourtant, l’Egypte, qui ne contribue en rien au débit du fleuve,
utilise 55,5 milliards de m3 (ce qui
représente 97% de sa consommation d’eau), et le Soudan 18,5. On constate donc une
disproportion entre la contribution à la ressource, et l’utilisation qui est faite par les
Etats du bassin. Les Etats d’amonts bénéficient d’un avantage hydrographique, qui
rend les pays en aval dépendants des ressources d’eau venant de l’étranger. Cette
disproportion s’explique par un autre rapport de force inégal, celui d’un avantage
politique qui favorise cette fois-ci les pays en amont. En effet l’Egypte, pourtant
dominée hydrographiquement, détient la supériorité régionale à tous les niveaux :
militairement et économiquement ce qui lui a permis donc de maintenir jusqu’à
aujourd’hui l’héritage colonial qui lui attribue la presque totalité de la ressource.

10e diapositive :

Au 4e siècle avant J.-C., l'historien grec Hérodote décrivait "l'Égypte comme un don
du Nil "61, une observation qui est restée vraie jusqu'à aujourd'hui puisque la
prospérité et l'existence de l'Égypte dépendent du débit du Nil. En raison de cette
dépendance, l'Égypte s'est lancée dans une stratégie visant à développer son
hégémonie sur le Nil il y a des millénaires. Comme les anciens Égyptiens ont compris
que l'empereur d'Éthiopie pouvait couper les eaux vitales. La stratégie de l'Égypte
consistait donc à empêcher le développement économique en amont, le long des rives
du Nil, qui pourrait soit détourner le flux de l'eau, soit le diminuer. L'Égypte a ensuite
cherché à étendre son influence sur les sources du Nil.

Entre 1314 et 1344, les persécutions égyptiennes à l'encontre des coptes d'Égypte et la
destruction des églises ont suscité une réaction du monarque d'Éthiopie qui menace de
mener des représailles contre les musulmans sur son territoire et d'affamer le peuple
égyptien en détournant les eaux du Nil. Entre 1769 et 1849, l'Égypte a envahi le
Soudan dans le but de contrôler l'ensemble du Nil. Cette conquête est un tremplin pour
l'occupation des frontières occidentales de l'Éthiopie à partir de 1869. frontières
occidentales de l'Éthiopie de 1834 à 1875 et à l'invasion ultérieure de l'Éthiopie. Le
motif de l'Égypte était de ". ... faire du Nil un fleuve égyptien en annexant à l'Égypte
toutes les régions géographiques du bassin "62 , en se basant sur l'analyse selon
laquelle l'administration et l'armée l'administration et l'armée disciplinées de l'Éthiopie,
ainsi que son amitié avec les puissances européennes, pouvaient être un danger pour
l'Égypte Il devenait impératif pour l'Égypte, "soit de s'emparer de l'Éthiopie et de
l'islamiser, soit de soit de la maintenir dans l'anarchie et la misère "63 - une paranoïa
qui allait entrer en conflit avec le nationalisme des États d'amont. L'Égypte fini par
entreprendre de nouveaux raids militaires en Éthiopie à partir de 1875 et, bien
qu'infructueux, les maintient jusqu'en 1882, date à laquelle les Britanniques occupèrent
l'Égypte et firent des intérêts de l'Égypte les leurs, affirmant que celui qui contrôle le
Nil contrôle l'Égypte.
11e diapositive :

Pour revendiquer des « droits historiques » sur le Nil, l’Égypte rappelle souvent les
différents accords portant sur la gestion de sa crue. Il n’est donc pas inutile de s’y
arrêter brièvement. Le 15 mai 1902, un accord, relatif aux frontières entre le Soudan
anglo-égyptien, l’Éthiopie et l’Érythrée, fut signé à Addis-Abeba entre le Royaume-
Uni et l’Éthiopie, et l’Éthiopie et l’Italie. Dans l’article III de ces traités, l’empereur
Ménélik II s’engageait envers le Royaume-Uni à ne rien construire ou à ne pas
autoriser la construction d’ouvrages sur le Nil Bleu, le lac Tana ou la rivière Sobat qui
pourrait interrompre le débit de leurs eaux dans le Nil, sauf accord avec Londres et le
gouvernement du Soudan.

Mais le premier « véritable » traité de partage des eaux du Nil fut signé en 1929 entre
l’Égypte et le Soudan représenté par Londres. Par ce traité, le Soudan s’engageait
solennellement à ne rien entreprendre qui puisse modifier le débit, le niveau du Nil ou
la date d’arrivée de sa crue. Cet accord fixait les droits de l’Égypte et du Soudan à ce
qui fut appelé les « droits acquis » des deux pays. Ils étaient alors respectivement de
48 milliards et 4 milliards de m3 d’eau par an, selon les résultats des travaux de la
commission du Nil de 1925. Le traité stipulait aussi que Le Caire gardait un droit de
surveillance sur l’ensemble du Nil, de son embouchure à ses sources, ainsi que le droit
de diriger les recherches et l’exécution de tout projet qui pourrait se révéler avantageux
pour elle. L’Éthiopie rejettera cet accord qui lui retirait tout droit d’utiliser les eaux du
Nil Bleu et des autres affluents du Nil.

Après l’indépendance de leur pays en 1956, les Soudanai réussirent à imposer à


l’Égypte, qui cherchait alors à construire le haut barrage d’Assouan, une révision de
l’accord et un nouveau partage furent signés en 1959. Les points les plus importants de
ce traité étaient :
 le partage des eaux du Nil à raison de 55,5 milliards de mètres cubes pour
l’Égypte et de 18,5 pour le Soudan ;
 l’acceptation par le Soudan du projet égyptien de construire le haut barrage ;
 l’engagement de l’Égypte de financer le déplacement et la compensation des
Nubiens soudanais dont le déplacement devenait indispensable ;
 l’acceptation par l’Égypte de la construction de deux barrages soudanais :
Roseires sur le Nil Bleu et Khachm al-Guirba sur l’Atbara.

L’Egypte considère que ce traité est toujours valable, et fait tout ce qui est en son
pouvoir pour maintenir le statu quo.
En réaction, l’Éthiopie fit connaître dès 1954 sa ferme opposition au projet du barrage
d’Assouan. Elle exprima dans un communiqué officiel de son ministère des affaires
étrangères, en date du 6 février 1956, l’intérêt tout particulier qu’elle portait « aux
projets internationaux concernant l’utilisation des eaux du Nil auxquels l’Éthiopie
apporte une si importante contribution », et annonça « la ferme intention du
gouvernement impérial de procéder prochainement à l’exploitation des richesses
hydrauliques considérables du pays »... Cette déclaration publique fut suivie, assez
rapidement, par une note officielle, adressée aux missions diplomatiques au Caire,
dans laquelle l’Éthiopie « se réserve le droit d’usage des eaux des sources du Nil
situées dans son territoire au bénéfice de sa propre population ».
Quand les accords de 1959 furent signés, Addis-Abeba les rejeta en accusant les deux
États signataires d’avoir agi sans concertation avec les autres États du bassin. L’État
éthiopien, qui avait dénoncé unilatéralement les accords de 1902 et refusé de
reconnaître la validité de ceux de 1929, considéra ainsi les accords de 1959 comme
nuls et non avenus, affirmant qu’« aucune concession ne sera faite à des États qui,
pourtant situés plus en aval, lui refusaient un droit sur ses eaux ».

13e diapositive :
Par ailleurs, les pays en amont se sont engagés à ne pas priver l’Égypte de cette eau.
C’est dans ce contexte et dans cet esprit que de grands barrages (Assouan, Assiout) ont
régulé le débit du Nil en Égypte. Mais le Soudan a également construit des barrages,
en particulier sur le Nil Bleu. En outre, la Tanzanie et le Kenya ont commencé à
pomper l’eau du lac Victoria pour irriguer 4 à 5 millions d’hectares de terres agricoles
dont ils ont un besoin impératif. Et cinq autres pays sont concernés par le bassin
versant du Nil (Rwanda, Burundi, Congo et plus lointainement l’Érythrée, la
Centrafrique). Ce sont donc bien onze pays qui « tiennent entre leurs mains » la
sécurité de l’Égypte, alors que celle-ci n’est formellement protégée que par l’accord
signé avec le Soudan en 1959. On comprend que la tension ait pu être vive en 1995
entre les deux pays, quand le Soudan a envisagé de construire un nouveau barrage :
des troupes ont été massées à la frontière, quelques incidents frontaliers ont eu lieu, et
la crise a atteint le niveau 3 sur l’échelle d’intensité du HIIK.

Diapositive :

Annoncé au grand public au début de l’année 2011, le projet du barrage de la


Renaissance a officiellement vu le jour en 2013. Pour l’Éthiopie, pays longtemps
touché par la famine, ce projet est synonyme d’un essor économique longuement
désiré (3). À la fin de sa construction, le barrage, de plus de 170 mètres de hauteur,
possédera un réservoir ayant une capacité de 75 milliards de mètres cubes d’eau,
faisant de lui le plus grand barrage d’Afrique. Refusé par les bailleurs de fonds
internationaux, le projet de 4,8 milliards de dollars est exclusivement financé par le
gouvernement éthiopien. L’investissement colossal du gouvernement permettra de
produire 6000 MWh par année. Grâce à ce projet, l’Éthiopie est d’ailleurs devenue le
pays africain possédant la plus grande puissance hydroélectrique (4).

À l’opposé de plusieurs pays d’Afrique, l’énergie éthiopienne est majoritairement


issue d’énergies renouvelables. En effet, le pays n’exploite pratiquement pas les
combustibles fossiles, mais plutôt l’énergie hydroélectrique, éolienne et thermique.
L’emplacement géographique du pays permet à ce dernier de profiter de ces énergies
vertes. Ainsi, plusieurs petits barrages hydroélectriques sont installés sur le Nil bleu et
la rivière Omo, les principales sources d’eau de la région (5).

Diapositive :

Depuis son inauguration, le barrage de la Renaissance est au cœur des tensions entre
l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan. D’une part, les deux pays traversés par le Nil
clament leurs droits historiques sur le fleuve. Effectivement, le traité de 1902 sur le
partage des eaux du Nil reconnait un droit de véto à l’Égypte. En 1929, un accord
conclu entre l’Égypte et le Soudan a pour sa part octroyé la majorité du pouvoir sur le
cours d’eau à ces deux pays. De son côté, l’Éthiopie conteste ces droits historiques et
considère qu’ils sont attardés (6).

L’Égypte quant à elle s’inquiète des conséquences à court et à long terme de la


construction du barrage. La construction de celui-ci, et plus spécifiquement le
remplissage de son réservoir, menace de diminuer le débit et le niveau d’eau du Nil.
Dans un premier temps, l’abondance de l’eau est essentielle pour l’agriculture et
l’alimentation du pays. Le secteur agricole égyptien dépend à plus de 80 % de l’eau du
Nil. D’ailleurs, ce chiffre augmente considérablement en période de décrue des eaux
(7). Dans un second temps, le Nil bleu alimente le lac Nasser, sur lequel est installé le
barrage hydroélectrique d’Assouan. Ce barrage, primordial pour la région égyptienne,
alimente une grande partie du pays en eau et en électricité, en plus de jouer un rôle de
régulation des eaux du Nil. La baisse du débit d’eau créée par le barrage en Éthiopie
engendre donc des conséquences importantes sur l’approvisionnement en eau et en
électricité en Égypte (8).
En 2015 l'Égypte, le Soudan et l'Éthiopie signent, en mars, un accord de principe sur la
répartition de l'eau et sur le barrage de la Renaissance33,34. Ils décident de faire appel
à un "Groupe national de recherche scientifique indépendante" (NISRG) pour évaluer
les incidences environnementales des calendriers de construction proposés par ces
pays. Ce groupe s'est réuni régulièrement et s'apprêtait à publier un rapport de
consensus et des recommandations alors que l’Égypte a décidé de faire appel à la
médiation, ce qui dans le groupe a mis les égyptiens en difficulté, pouvant « se sentir
obligés de ne rien écrire ou dire qui puisse saper la position de négociation de leur
gouvernement

À l’issue du sommet de Sotchi en 2019, les États-Unis ont été mandatés du rôle de
médiateur dans le règlement de ce conflit. Les discussions ont repris le 10 janvier 2021
afin de conclure une entente entre les trois pays sur la période de remplissage (9). Puis
le 7 avril 2021, quand l’Éthiopie annonça qu’elle allait poursuivre le remplissage de
son méga-barrage malgré le contentieux persistant avec ses voisins en aval qui ont de
leur côté assuré n’écarter aucune option pour défendre leurs intérêts.

La construction du barrage n’étant pas achevée, les décisions concernant la suite de


son édification et son opération pourront générer plusieurs désaccords. Il sera
intéressant d’observer quelles relations entretiendront les différents pays bordant le Nil
à la fin de la construction.

RELATIONS INTERÉTATIQUES À CE JOUR

Les limites des traités sur l'eau du Nil de 1929 et de 1959 continuent à d'affecter
négativement les relations interétatiques entre les pays du bassin du Nil. D'une part,
l'Egypte maintient sa position géopolitique des ressources en eau de 1973 , il exprime
sa volonté d'utiliser toute sa puissance militaire pour défendre sa sécurité en matière
d'eau, et avance un argument juridique pour défense du statu quo en soutenant que les
traités de l'ère coloniale sont sacro-saints.
En opposition, les pays en amont ont exprimé leur inquiétude quant à la légitimité des
accords de l'époque coloniale, arguant que l'Égypte a pu s'industrialiser en utilisant
l'eau du Nil pour produire de l'électricité et entreprendre l'irrigation, tout en empêchant
une utilisation similaire par les pays en amont par le biais de menaces et
d'intimidations militaires

Il convient toutefois de noter que l'Egypte et le Soudan n'ont jamais vraiment réalisé
d'unité politique et économique dans l'exploitation des eaux du Nil.. Les accords
passés, comme le traité bilatéral de 1959, ont été imposés par l'Égypte, dont la
justification de la faible allocation d'eau au Soudan était qu'il disposait d'une ressource
alternative en eau de pluie permettant l'agriculture pluviale. L'argument défait du
Soudan était que la disponibilité d'un potentiel agricole élevé devait être le critère
d'attribution de l'eau du Nil, sur la base duquel il réclamait une attribution de milliards
de mètres cubes.
Les deux pays ont agi de part et dautre en 1976 pour développer le projet de canal de
Jonglei dans le but d'augmenter le débit du Nil blanc en contournant le marais de Sudd.
Cependant, l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) a interrompu le projet
en 1983. arguant que la canalisation aurait des ramifications écologiques négatives sur
le climat, la végétation et le régime hydrologique de la région, sans oublier un impact
social négatif sur les moyens de subsistance des communautés indigènes
Le traité bilatéral égypto-soudanais de 1959 est un engagement évident des deux pays
à agir ensemble pour contrer les demandes d'allocation d'eau des autres États riverains.

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