Methodologie Commentaire Arret DA
Methodologie Commentaire Arret DA
Methodologie Commentaire Arret DA
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Lecturer (Université d’Essex, Royaume-Uni) ; Docteur en droit public (Université Panthéon-Assas).
2
Alexandre Ciaudo, « Une méthode du commentaire d’arrêt », Le Blog Droit Administratif, 7 mai 2007
<http://blogdroitadministratif.net/2007/05/07/une-methode-du-commentaire-d-arret/>.
Méthodologie du Commentaire d’arrêt 2
5. Etablir une fiche d’arrêt (elle servira de matériau principal pour votre introduction)
a. Faits :
Identifiez les faits. Ils sont le plus souvent mentionnés dans le(s)
premier(s) considérant(s). Lorsqu’ils sont complexes, la réalisation d’un
schéma peut être d’une aide précieuse. Résumez-les dans un ordre
chronologique en ne conservant que ce qui est nécessaire à la
compréhension du raisonnement du juge (attention toutefois à bien
conserver tout ce qui est nécessaire).
Oubliez les M. X et Mme X ! Il faut leur donner une qualification
juridique : administration / administré, fonctionnaire, agent contractuel,
société, ressortissant étranger, Etat, collectivités territoriales, maire,
requérant…
b. Procédure :
Reprendre la procédure de manière chronologique, depuis le premier acte
précontentieux (exemple d’un recours gracieux refusé avant le début du
procès) jusqu’à la saisine de la juridiction dont vous commentez la
décision.
Si l’arrêt ne donne aucune indication, ne supposez pas. Vous pouvez en
revanche déduire certaines réponses des termes de l’arrêt. Par exemple, si
la décision mentionne « l’arrêt confirmatif attaqué », vous pouvez en
déduire que la cour d’appel a statué dans le même sens que le tribunal de
1ère instance.
c. Moyens des parties :
Les moyens sont les arguments avancés par les parties au soutien de leur
demande. Ils ne sont pas toujours présentés dans l’arrêt (là encore, ne
supposez pas).
Pour les recours de pleine juridiction, il faut préciser les moyens de
légalité externe et ceux de légalité interne.
d. Problème(s) de droit :
Il s’agit de la ou des questions concrètes soulevées par l’affaire et
auxquelles les juges doivent apporter une solution.
En deuxième année, seule la détermination du problème de droit vous sera
généralement demandée (vérifiez avec vos chargés de cours et de TD).
Votre commentaire vise alors avant tout à expliquer le raisonnement du
juge. Par la suite, vous aurez à distinguer entre le problème de droit et une
problématique spécifique.
Indication pour vos années ultérieures : « La problématique est
l’interrogation en termes d’enjeux juridiques, découlant des apports de la
décision (vous partirez donc des apports pour construire votre
problématique) et à laquelle votre commentaire, tel qu’il sera structuré et
orienté, permettra de répondre. Elle découle du problème de droit, mais elle
en est bien distincte puisqu’il s’agit de l’interrogation en termes d’enjeux
juridiques, laquelle appelle et dirige votre commentaire. Le problème de
Méthodologie du Commentaire d’arrêt 4
droit est le même pour tous, il est objectif ; la problématique comporte une
part d’appropriation, de subjectivité dans sa formulation »4.
e. Solution du juge :
Relevez ici le dispositif, c’est-à-dire la solution apportée par les juges aux
problèmes de droit. Résumez aussi l’apport essentiel de cet arrêt.
Phase d’analyse
Une bonne analyse d’arrêt permet de dégager le sens, la valeur et la portée de l’arrêt (selon le
triptyque le plus connu) :
- Sens : c’est l’identification et l’explication du raisonnement du juge ;
- Valeur : c’est l’examen critique du raisonnement du juge ;
- Portée : c’est le fait de replacer l’arrêt dans un mouvement jurisprudentiel en
déterminant ses apports (arrêt de principe/revirement, de précision, d’explicitation, de
confirmation…) ou son absence d’apport (simple arrêt d’application d’une
jurisprudence établie).
Pour arriver à cela, il est nécessaire de suivre une méthode précise. L’une des méthodes
pertinentes pour bien analyser un arrêt est de fonctionner sous forme de tableau. Cette
méthode vous oblige à être clair et exhaustif. Elle aide également à bien identifier les
différentes étapes du raisonnement du juge:
1. Commencez par noter au brouillon toutes les définitions, jurisprudences et notions de
cours en lien avec le thème général de l’arrêt à commenter. Cette étape de
mobilisation des connaissances permet de poser les bases de l’analyse (et de limiter le
stress dû à l’examen). Certains éléments de connaissance vous reviendront également
pendant l’analyse.
2. Ensuite, remplissez votre tableau selon le modèle suivant :
1 « citation 1 » ou idée 1
1 « citation 2 » ou idée 2
… … … …
3. A partir de ce tableau, vous devez avoir une bonne idée des étapes dans le
raisonnement du juge. Elles vont vous servir dans la construction de votre plan.
4
Thomas Bompard et Léo Vanier, Livret de méthodologie, 2012.
Méthodologie du Commentaire d’arrêt 5
4. Vous devez également avoir une bonne idée de la portée de l’arrêt. On retrouve cette
portée dans toutes les cases du tableau où l’arrêt apparaît comme se distinguant de la
jurisprudence existante. Un raisonnement peut se différencier de l’existant de
plusieurs manières, que ce soit dans ce que le juge dit ou fait (énoncé d’un principe,
d’un critère, application d’une exception…), dans ce qu’il omet de dire, ce qu’il refuse
de faire ou ce qu’il sous-entend.
Vous avez maintenant en main tous les éléments pour pouvoir construire le plan de votre
commentaire.
Création du Plan
Un bon plan doit expliciter le raisonnement du juge et en faire son commentaire. Vos parties
renvoient donc aux grandes étapes de ce raisonnement. Si plusieurs moyens sont étudiés par
le juge, se rapportant à plusieurs questions de droit, il est alors possible – mais en aucun cas
obligatoire – de les traiter chacun dans une partie (pensez à traiter ensemble les moyens qui
toucherait à la même question de droit). Dans certains arrêts/décisions, il arrive que le juge
écarte rapidement un moyen de légalité externe car ne présentant pas d’intérêt juridique. Le
juge se concentre ensuite sur les moyens de légalité interne. Dans ces cas-là, le moyen de
légalité externe apparaîtra en introduction pour l’écarter de l’analyse (en expliquant
rapidement et juridiquement pourquoi), le commentaire ne traitera que de la légalité interne.
Par convention, les plans en sciences juridiques se construisent sur le modèle suivant :
I. (chiffre romain)
A. (majuscule)
1. (chiffre arabe)
a. (minuscule)
Dans un devoir en trois heures, ne descendez pas en-dessous du « A ». Ce n’est pas
nécessaire.
Comme indiqué au début de cette méthodologie, de manière traditionnelle le plan
juridique est binaire, c’est-à-dire qu’il comprend 2 parties, comprenant chacune 2 sous
parties. C’est en effet la forme de plan qui correspond le plus à la compréhension de la
matière juridique, elle-même le plus souvent binaire (légal/illégal, principe/exception…). Si
cette organisation n’est en rien obligatoire, renseignez-vous sur les exigences de votre
correcteur (rappelez-vous que l’on écrit toujours pour quelqu’un, avec des attentes et des
exigences spécifiques).
Pour un commentaire d’arrêt, vous aurez donc un plan du type :
I. Intitulé de la première partie
A. Intitulé de la première sous-partie
B. Intitulé de la seconde sous-partie
II. Intitulé de la seconde partie
Méthodologie du Commentaire d’arrêt 6
La rédaction du commentaire
Structure standard d’un commentaire d’arrêt
Introduction
I – Intitulé de la première partie
« Chapeau introductif » : c’est-à-dire une phrase annonçant vos deux sous-parties,
en justifiant ce choix.
Méthodologie du Commentaire d’arrêt 7
Corps du devoir
- Rappel de forme :
o Les titres sont apparents (I – Titre de la première partie) ;
o Les deux sous parties sont équivalentes en volume ;
o Les extraits de l’arrêt et les citations d’auteur doivent apparaître entre
guillemets. Le nom de l’auteur ainsi que le document dont est issue la citation
doivent être mentionnés. Pour l’arrêt commenté, mentionnez entre parenthèses
le numéro du considérant.
o Les références jurisprudentielles doivent être complètes et impérativement
comporter le nom de la juridiction, le nom de l’affaire et l’année de la décision
rendue.
o N’hésitez pas à séparer les différentes idées en paragraphes. Cela facilitera la
lecture de votre travail.
o Ne faites pas de conclusion à la fin de votre commentaire. Cela ne rajouterait
rien, vous ne ferez que répéter ce que vous aurez déjà dit avant.
o Attention à l’utilisation des connecteurs logiques (car, en effet, alors,
cependant, en raison de…). Employez-les à bon escient.
- Structure des parties :
Chaque partie doit elle-même être structurée, les matériaux seront ordonnés de
façon logique. En tête de chaque partie doit figurer une brève introduction, ce
que l’on appelle « le chapeau ». Il est destiné à présenter les développements
qui vont suivre et à en annoncer le plan. Pensez à indiquer entre parenthèse la
lettre qui correspond à la sous-partie que vous venez d’annoncer (A ou B).
- Structure des sous-parties : la structure des sous-parties peut s’inspirer de la phrase :
« dire ce que l’on va faire, le faire, et dire qu’on l’a fait ». Présentez le raisonnement
que vous allez suivre dans la sous-partie, développez les différents éléments de ce
raisonnement, puis concluez sur l’apport de cette étape au commentaire général de
l’arrêt. Pour chaque idée que vous souhaitez développer au sein d’une sous-partie :
o Commencez par une citation ou la reformulation d’un extrait du texte : c’est
le passage, l’idée, la notion, le fait que vous allez commenter. Vous êtes
certains, de cette manière, de ne pas vous éloigner du texte ;
o Exposer vos connaissances générales se rapportant à l’idée, à la notion ou au
fait que vous venez de citer. Vous démontrez ainsi votre compétence sur la
question et justifiez votre analyse ultérieure aux yeux du correcteur ;
o Analysez le texte cité en fonction de ces connaissances générales : il s’agit
de vérifier pratiquement ce que vous avez appris en cours, en confrontant vos
connaissances au problème spécifique posé par l'extrait du texte que vous
venez de citer. Il peut s’agir d'une appréciation de la véracité des énonciations
contenues dans le texte, d’une présentation des avantages et des inconvénients,
etc.
o En procédant de cette façon, vous ne courez plus le risque d'oublier le texte
soumis à votre commentaire ou de vous limiter à une simple répétition de ce
que ce texte contient déjà.
Méthodologie du Commentaire d’arrêt 9
- Transition entre I et II :
Entre vos deux parties, il est nécessaire d’écrire une phrase de transition. Elle
permet de faire le point sur ce qui vient d’être démontré et d’annoncer ce qui
va suivre, afin de lier entre elles les deux parties du raisonnement.
Vu, enregistrée à son secrétariat le 5 février 2016, l'expédition de l'arrêt du 1er février 2016
Eléments de par lequel la cour administrative d'appel de Bordeaux, statuant, d'une part, sur la demande
procédure de la commune d'Aragnouet tendant à l'annulation du jugement du 29 juin 2012 du tribunal
administratif de Pau par lequel, statuant avant dire droit, il a ordonné une expertise pour
déterminer le montant de l'indemnité due par la commune d'Aragnouet à la commune de
Vignec suite à la résiliation de la convention du 25 août 1970 liant les deux communes,
d'autre part, sur l'appel incident de la commune de Vignec tendant à la condamnation de la
commune d'Aragnouet à lui verser la somme de 4 260 000 euros au titre du rachat de sa
Visas
Vignec figuraient sur cette liste ; que la commune de Vignec a cédé l'ensemble de ses parts
sur ces terrains à la commune d'Aragnouet par convention du 25 août 1970, modifiée par un
avenant du 19 avril 1973 ; que le maire de la commune d'Aragnouet a résilié cette
convention le 31 décembre 2007, sur le fondement d'une délibération du conseil municipal
du 27 novembre 2007 ; que le recours pour excès de pouvoir contre cette délibération a été
rejeté par jugement du tribunal administratif de Pau du 15 juin 2010 confirmé par un arrêt
de la cour administrative d'appel de Bordeaux du 15 mars 2011; que la commune de Vignec
Procédure
Article 1er : La juridiction de l'ordre administratif est compétente pour connaître du litige
opposant la commune d'Aragnouet à la commune de Vignec.
Article 2 : La présente décision sera notifiée à la commune d'Aragnouet, à la commune de
Vignec et au ministre de l'intérieur.
Méthodologie du Commentaire d’arrêt 11
dans l'intérêt général, [que le contrat] relève du régime exorbitant des contrats
administratifs ».
- Domaine privé d’une personne publique : Sont du domaine privé les biens
immobiliers qui ne relèvent pas du domaine public. Selon l’article L2111-1 du
CGPPP, les biens du domaine public doivent répondre à 2 critères cumulatifs :
Propriété publique + Destination spécifique (Soit bien affecté à l’usage du public /
Soit bien affecté à un service public et faisant « l’objet d’un aménagement
indispensable à l’exécution des missions de ce service public »). Avant l’entrée en
vigueur du CGPPP, le 1e juillet 2006, la 2e branche du 2e critère était : un bien affecté
à un SP et spécialement aménagé.
- Contrat de cession du domaine privé d’une personne publique : contrat par principe
de droit privé (TC, 1993, Miette et SNC Olivier). Toutefois, le contrat (en l’espèce de
location) conclu par une personne publique et portant sur son domaine privé est
administratif s’il contient une clause exorbitante du droit commun (TC, 1988, Mlle
Jean). Confirmé notamment par TC, 1999, Commune de Bourisp concernant la vente
d’un bien immobilier du domaine privé d’une commune à une autre commune.
Analyse :
2 « le contrat portant cession par Rappel du principe selon Lié au principe selon lequel les
une commune de biens lequel un contrat de cession personnes publiques gèrent
immobiliers faisant partie de portant sur le domaine privé librement les biens relevant de
son domaine privé est, en des personnes publiques est un leur domaine privé (article L.
principe, un contrat de droit contrat de droit privé (TC, 2221-1 du Code général de la
privé » 1993, Miette et SNC Olivier) propriété des personnes
publiques).
Ce principe s’applique
normalement pour les contrats Sont du domaine privé les biens
mixtes entre une personne immobiliers qui ne relèvent pas
publique et une personne du domaine public.
privée.
Rappel des critères de
qualification du domaine
publique (L2111-1 CGPPP), 2
Méthodologie du Commentaire d’arrêt 14
2 « y compris lorsque l’acheteur Précision apportée notamment TC, 1983, UAP : « un contrat
est une autre personne par TC, 1999, Commune de conclu entre deux personnes
publique » Bourisp, sur la base de la publiques revêt en principe un
jurisprudence TC, 1983, caractère administratif,
Union des assurances de Paris impliquant la compétence des
juridictions administratives pour
=> exception au principe de la
connaître des litiges portant sur
nature publique d’un contrat
les manquements aux obligations
passé entre deux personnes
en découlant, sauf dans les cas
publiques (présomption
où, eu égard à son objet, il ne fait
simple).
naître entre les parties que des
rapports de droit privé ».
2 « l’existence dans le contrat Rappel de l’exception Depuis CE, 1912, Société des
d’une ou de plusieurs clauses notamment formulée par la granits porphyroïdes des Vosges,
impliquant dans l’intérêt général décision TC, 1999, Commune la clause exorbitante de droit
qu’il relève d'un régime de Bourisp selon laquelle un public est comprise de manière
exorbitant de droit public tel contrat est administratif s’il négative. Ces clauses sont celles
confère cependant à ce contrat comporte au moins une clause « ayant pour objet de conférer
un caractère administratif » exorbitante de droit public (cf. aux parties des droits ou de
également TC, 17 octobre mettre à leur charge des
1988, Mlle Jean ; TC, 2010, obligations étrangères par leur
SARL Brasserie du théâtre c. nature à ceux qui sont
Commune de Reims). susceptibles d’être librement
consentis dans le cadre des lois
Cette formulation de la
civiles et commerciales » (CE,
décision commentée renvoie
1950, Stein).
toutefois plus spécialement à
la décision TC, 2014, SA AXA Dans la décision SA AXA France
France IARD. IARD, le TC a renouvelé de
manière positive la définition de
la clause exorbitante (CLEX) en
la liant à l’intérêt général (IG) :
« clause qui, notamment par les
prérogatives reconnues à la
personne publique contractante
Méthodologie du Commentaire d’arrêt 15
3 « les clauses de la convention Enoncé factuel des clauses => clauses plus larges que celle
du 25 août 1970 prévoyant prises en compte par le juge. présente dans l’affaire TC, 1999,
notamment, en contrepartie de Commune de Bourisp : « la
Clauses :
la cession de parts sur des biens clause relative à l'accès à demi-
relevant du domaine privé de la - exonération d’impôt foncier tarif aux remontées mécaniques
commune de Vignec, cédante, - conditions privilégiées de la station de ski accordé à
une garantie accordée au d’achat ou de location pour certains habitants et à leurs
vendeur de ne pas supporter le les habitants héritiers limitativement désignés
coût des impôts fonciers pour - emplois réservés par délibération du conseil
les biens conservés, des - conditions préférentielles municipal a pour objet de
garanties accordées aux sur les remontées conférer, à la commune
habitants de Vignec d’acheter mécaniques venderesse et à ses habitants, des
ou de louer des biens droits, et de mettre à la charge de
=> considérées par le juge
immobiliers sur le territoire de sa co-contractante des
comme des prérogatives et
la commune d'Aragnouet à des obligations, étrangers par leur
avantages exorbitants au profit
conditions privilégiées, ainsi nature à ceux qui sont
de la commune de Vignec (1er
que l'accès à des "emplois susceptibles d'être consentis par
critère de la CLEX)
réservés" et le bénéfice de quiconque dans le cadre des lois
conditions préférentielles TC, 1962, Consorts civiles et commerciales »
d'utilisation du service des Cazautets : clause
remontées mécaniques » d’exonération fiscale du
cocontractant est exorbitante.
3 « impliquaient dans l’intérêt IG ? => par arrêté du 4 juin => le régime spécifique des
général » 1970, le préfet des Hautes- contrats administratifs est
Pyrénées a déclaré d'utilité précisément constitué de règles
publique la création d’une poursuivant toutes un but d’IG
station de sports d'hiver
Le juge n’insiste pas du tout sur
Or, une déclaration d’UP doit ce point et ne semble pas justifier
reposer sur un motif d’intérêt son raisonnement. C’est d’autant
général/utilité publique (ex : plus étonnant que la nouvelle
CE, 1980, Préfet de Saône-et- définition de la CLEX visait
Loire) justement à remettre en avant ce
critère de l’IG.
=> but d’IG (2e critère de la
CLEX) => rapport de droit
public
connaître de la légalité d'un tel d’un tel contrat et TC, 2014, SA AXA France
contrat et de ses clauses, est IARD
ainsi compétent pour connaître
du litige né de sa résiliation »
Portée de la décision :
Adaptation de la solution de la décision TC, 1999, Commune de Bourisp à la nouvelle
définition de la clause exorbitante posée par la décision TC, 2014, SA AXA France
IARD.
Plan :
Il serait facile de faire des 4 étapes du raisonnement du juge les 4 sous-parties de notre
commentaire. Toutefois, la dernière étape, simplement conclusive, ne demande pas de
développements importants pour l’expliciter. Il est alors nécessaire de trouver dans les étapes
précédentes celle qui mérite à elle-seule une partie entière. Si ce choix peut être quantitatif (lié
au nombre d’éléments à développer pour chaque idée), préférez tout de même une
approche qualitative vous permettant de commenter au mieux le raisonnement du juge.
En l’espèce, il semble pertinent de traiter en première partie le considérant de principe (étapes
1 et 2) pour aborder dans une seconde partie l’application de ce principe aux faits en cause.
Pour notre première partie, les deux étapes en constituent naturellement les deux sous-parties.
Pour la seconde, la décision TC, 2014, SA AXA France IARD met en avant deux critères de
définition de la clause exorbitante : des prérogatives/sujétions exorbitantes + un objectif
d’intérêt général. Cette approche binaire nous facilite la tâche en nous donnant nos deux sous-
parties.
Rappelez-vous qu’un plan simple est souvent la meilleure façon d’expliquer le raisonnement
du juge (s’il est facile de faire compliqué, le plus dur est d’être simple sans être simpliste).
Il est alors nécessaire de trouver des intitulés à même de mettre en avant les points de notre
commentaire de la décision. La lecture des intitulés des deux parties doit permettre au lecteur
de comprendre facilement comment le juge répond au problème de droit (en l’espèce la
qualification du contrat de cession comme relevant ou non du droit administratif).
Méthodologie du Commentaire d’arrêt 17
privé. Relèvent par définition de ce domaine privé, les biens qui ne peuvent être
classés au sein domaine public. Pour ces derniers, l’article L2111-1 CGPPP précise
deux critères : la propriété publique et une destination spécifique, par une affectation
soit à l’usage du public, soit à un service public tout en faisant « l’objet d'un
aménagement indispensable à l'exécution des missions de ce service public ». En
l’espèce, la qualification des terrains vendus comme relevant du domaine privé de la
commune de Vignec ne fait toutefois pas débat.
Reprenant les conclusions de sa décision Commune de Bourisp adoptée en 1999, et
portant sur des faits similaires, le juge des conflits souligne dans un deuxième temps
que ce principe du caractère privé d’un tel contrat vaut également « lorsque l’acheteur
est une autre personne publique ». Cette exception à la présomption simple de
caractère administratif d’un contrat passé entre deux personnes publiques (TC, 1983,
Union des assurances de Paris) est conforme à l’idée selon laquelle les contrats
portant sur le domaine privé du personne publique ne font naître entre les parties que
des rapports de droit privé – une clause de renversement de la présomption reconnue
en 1983 par le Tribunal des conflits. Toutefois, le tribunal soulève ensuite une
exception à l’exception dès lors que le contrat comporte au moins une clause
exorbitante de droit public.
B – L’adaptation de l’exception de qualification administrative pour de tels
contrats de cession à la nouvelle définition de la clause exorbitante
[…]