JNGG 2012 445
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ABSTRACT — Lot 47 is the second part of the high speed train project between
Meuse railway station and Strasbourg. The project is going through the Vosges by a
double tunnel dig in the pink sandstone. The beginning of the tunnel is located at the
western part of the Vosges at the graben d’Alsace; geological collapse between the
Vosges and the massif of “Forêt Noire”. Observational method has been used to
build the nailed wall; beginning part of the tunnel, to get a better control of geological
hazard during the fieldwork.
1. Introduction
La première phase de la LGV Est Européenne, de Vaires à Baudrecourt (environ
300 km), a été mise en service en 2007. La deuxième phase (environ 106 km, Figure
1) prolongera cette ligne jusqu’à Vendenheim, où elle se raccordera sur la ligne
Paris-Strasbourg. La mise en service de cette deuxième phase de la LGV est
permettra de relier Paris à Strasbourg en 1h50 environ pour 2h20 actuellement.
Tunnel de Saverne
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La ligne traversera le massif des Vosges (Figure 1) constitué de grés rose par un
tunnel Bitube de 3 km de long (tunnel de Saverne). L’attaque du tunnel se fait côté
est dans une zone faillée qui a conduit à la mise en place de la méthode
observationnelle combinée à l’utilisation d’un modèle numérique aux différences
finies
2. Contexte géologique
Le contexte géologique local est particulier. Le fossé Rhénan est le résultat d’un
effondrement géologique majeur qui a eu lieu à l’Eocène supérieur (Figure 2). A cette
époque, le massif des Vosges et le massif de la Forêt Noire ne formaient qu’un seul
ensemble. A la suite de la formation de ce fossé, la plaine d’Alsace a été comblée au
cours de différentes phases de dépôt. La tête d’attaque du tunnel de Saverne
(dénommée « tête Alsace ») se situe au niveau de la transition entre les grés vosgien
et les dépôts récents de la plaine d’Alsace.
Massif des Vosges
Fossé rhénan
Faille
Projet
Projet
500m
3. Description du projet
3.1. Géométrie de la tête Alsace
La tête Alsace est une paroi clouée de 15m à 17.5 de hauteur (pente 1Base/10
Hauteur) située à la transition entre le massif Vosgien et la plaine d’Alsace. En partie
médiane on retrouve une risberme de 4 m de largeur puis un terrassement à 2B/1H
sur 15 m de hauteur pour rejoindre le terrain naturel (Figure 3).
: surface d’entrée en
terre paroi clouée
pente : 1Base/10 Hauteur
: paroi clouée
pente : 1Base/5 Hauteur
: terrassement
Strasbourg pente : 2 Base / 1Hauteur
: terrain naturel
Figure 3 . Représentation de l’ouvrage
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Trois inclinomètres ont été disposés autour de l’ouvrage (Figure 4) afin de pouvoir
observer d’éventuelles zones de cisaillement ainsi que leur évolution dans le temps.
Un ensemble de bornes « télublocs » (Figure 4) a été disposé sur les risbermes ainsi
que sur la partie supérieure de l’ouvrage (dix bornes). L’objectif est de pouvoir
réaliser une mesure de l’ensemble des déplacements en tête de l’ouvrage.
Différentes rangées de cibles (vingt-trois cibles sur les lignes A à D ; seule la ligne A
étant représentée sur la Figure 4) ont été disposées au fur et à mesure de la
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PM 376+ 571.050
Cible A8
Cible A4
Inclinomètre 2
Cible A3 Voie 2
Télubloc 4 Cible A2
Télubloc 8 Cible A1
PARIS
Inclinomètre 3
30
PM 376+ 567.4
4-Jul-11 14:16
step 85852
11-May-12 21:48 Télubloc 8/9
2.700 step 85852 2.675
4.000E+01 <x< 1.000E+02 5.500E+01 <x< 1.050E+02
2.250E+02 <y< 2.850E+02 2.300E+02 <y< 2.800E+02
Mires A2/A4/A5/A6
2.625
User-defined Groups X-displacement contours
Colluvions 2.600 0.00E+00
Marnes 2.50E-02 2.575
Argile 5.00E-02
Plasticity Indicator 7.50E-02
* at yield in shear or vol. 1.00E-01
2.525
X elastic, at yield in past 1.25E-01
2.500
o at yield in tension 1.50E-01
Cable plot
2.475
Contour interval= 2.50E-02
Cable plot
2.400 2.425
2.375
2.300
2.325
0.450 0.550 0.650 0.750 0.850 0.950 0.575 0.625 0.675 0.725 0.775 0.825 0.875 0.925 0.975 1.025
(*10^2) (*10^2)
5. Réalisation de l’ouvrage
5.1. Calage du modèle
Durant les premières passes de terrassement, le modèle a été recalé grâce aux
données mesurées et aux observations réalisées à chaque nouvelle passe de
creusement.
5.1.1. Géologie
Les levers ont montré la présence d’une couche d’altération sableuse irrégulière,
située à l’interface d’une couche à majorité argileuse ; ces couches évitant une
infiltration importante de l’eau dans les terrains (présence de suintement au niveau
du talus amont de la paroi).
De plus, nous avons également constaté la présence de poches d’argile mélangées
à:
- côté voie 1 : une brèche marno calcaire très altérée en partie haute (Figure 6),
- côté voie 2 : une brèche gréseuse avec présence de veines argileuses
centimétriques.
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4m
NORD
4m
Voie 2 Voie 1
Les observations réalisées durant les terrassements ont révélé la présence de plis
expliquant partiellement les très fortes hétérogénéités. On a retrouvé les types de
terrain attendus mais à des cotes pouvant différer localement. Le modèle a été
adapté en conséquence (figure 7).
JOB TITLE : LGV Est - Déblai 509 - Modèle géologie initiale (*10^2) JOB TITLE : LGV Est - Déblai 509 - Modèle géologie finale (*10^2)
LEGEND 2.725
LEGEND 2.725
2.475 2.475
2.425 2.425
2.375 2.375
2.325 2.325
0.575 0.625 0.675 0.725 0.775 0.825 0.875 0.925 0.975 1.025 0.575 0.625 0.675 0.725 0.775 0.825 0.875 0.925 0.975 1.025
(*10^2) (*10^2)
7.0 7.0
5.0 5.0
Déplacements (Cm)
Déplacements (Cm)
3.0 3.0
1.0 1.0
‐1.0 ‐1.0
ligne 8 ligne 7 ligne 6 ligne 5 Ligne 4 ligne 3 ligne 2 ligne 1 ligne 0 et ligne ‐1 ligne 8 ligne 7 ligne 6 ligne 5 Ligne 4 ligne 3 ligne 2 ligne 1 ligne 0 et ligne ‐1
‐3.0 ‐3.0
Cible A1 Cible A2 Cible A3 Cible A4 Cible A5 Cible A6 Cible A7 Cible A8 Télubloc 3 Télubloc 4 Télubloc 8 Télubloc 9
Les mesures de déplacements sur cibles et bornes télublocs (Figure 8) illustrent une
augmentation continue des déplacements perpendiculaires à la paroi durant les
phases de terrassements. On note une vitesse de déplacement plus rapide en début
de terrassement qu’en seconde partie (lignes de clou 8 à 5). Nous constatons que
les valeurs des mesures réalisées sur la risberme et en amont de la paroi (bornes
télublocs) restent entre les seuils de vigilance accrue et d’alerte (déplacements
compris entre 2H/1000 et 4H/1000, Figure 7). Sur les cibles fixées sur la paroi (cibles
A1 à A8), le seuil de vigilance a été dépassé rapidement sur la majorité des points de
mesure. Pour deux cibles situées en partie centrale de la paroi le seuil d’alerte a été
dépassé.
De plus, un début de cisaillement des terrains a été observé sur l’un des
inclinomètres en partie haute de l’ouvrage, sa vitesse d’évolution restant constante
tout au long du chantier.
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nécessaire. Il s’est avéré que les déplacements ont continué à augmenter de façon
plus régulière avec la hauteur terrassée et se sont stabilisés à la fin des travaux.
Clouterre 2H/1000
12
Mesure moyenne sur les cibles centrales
Clouterre 4H/1000
- une valeur moyenne des déplacements en
Déplacement maximal mesuré partie centrale de la paroi inférieure au seuil
Modèle FLAC mis à jour
d’alerte fixé au début du chantier
10
6. Conclusion
La mise au point en amont d’une instrumentation adaptée, d’une fréquence de suivi
de l’ouvrage et de mesures compensatoires en cas de dépassement des seuils de
déplacement fixés a permis la gestion de l’aléa géologique important dans le cas de
la construction de cette tête de tunnel. L’utilisation en parallèle d’un modèle aux
différences finies avec rétro analyse des paramètres de sol vis-à-vis du
comportement de l’ouvrage en phase chantier a permis d’apporter un angle de vision
différents aux problématiques posées et de mieux analyser les phénomènes en jeux.
Ainsi, en mettant à jour le modèle, cela permet en cours de chantier de réaliser une
nouvelle analyse en cas d’observation d’hétérogénéité locale ou de déplacements
importants mais également en cas d’adaptations nécessaires de l’ouvrage
(inclinaison des renforcements, type de renforcement...).
Références bibliographiques
ALLAGNAT D.et Al (2005) La méthode observationnelle pour le dimensionnement interactif des
ouvrages, Presse de l’école nationale des ponts et chaussées, p127
MICHEL F (2008) Le tour de France d’un géologue‐ Nos paysage ont une histoire, BRGM éditions p383
Projet national CLOUTERRE (1991 et additif 2002) Recommandation CLOUTERRE 1991, Presse de
l’école nationale des ponts et chaussées, p268
Projet national CLOUTERRE (2002) Additif 2002 aux recommandations CLOUTERRE 1991, Presse de
l’école nationale des ponts et chaussées, p217
http://www.geotechnique.org/: Journée du 02 décembre 2011. Grands travaux et dimensionnement
interactif (journée Franco Britannique).
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