Dit MNH Sein Atteint
Dit MNH Sein Atteint
Dit MNH Sein Atteint
d’Odontostomatologie du MALI
Jury
Président :Pr Youssouf Coulibaly
Membres :Dr Youssouf Traoré
Dr Cheick B. Traoré
DEDICACES
Ad majorem Dei gloriam !
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto. Sicut erat in
principio et nunc et semper et in saecula saeculorum.
Amen !!!
A ma mère Drabo Irène Marie Kienthga:
En m’accueillant chez toi à Ouaga, tu as fait de moi l’aîné de tes enfants, et
tu m’as permis de me remettre debout pour être aujourd’hui ce que je suis.
Dans ton séjour parisien où ton corps est entrain de lutter contre le cancer du sein,
je te sais présente à mes côtés et aux côtés de tous mes frères et sœurs à Ouaga.
Maman chérie, ce travail est entièrement pour toi ! Puisses t-il être un rayon de
sourire dans cette vallée de larmes qu’est le cancer car « il y a plus de joie à
donner qu’à recevoir » !
A mes cousins et cousines (les plus jeunes) : Binta, kiki, Marthe, Horthense Koné
dite Princesse, Victorien Dackuouo, Tabitha Dembélé…
L’avenir du groupe cousins-cousines vous revient, à vous de lui donner ses
lettres de noblesse en mémoire de nos grands parents défunts.
REMERCIEMENTS
Aux familles Dakouo, Diarra, Dembélé, Koné, Traoré
De Bamako, San, Tominian, Mandiakuy, Lenekuy, Onilo, Conakry (Guinée),
France : à tous les tontons et tanties :
Merci pour tout ! Aujourd’hui les mots me manquent pour vous témoigner toute
ma reconnaissance . Merci d’avoir tout mis en œuvre pour que je puisse faire ces
études de médecine! Dieu vous bénisse !
A Jean de Dieu Dembélé, Augustin Cissé, Para Yves Koné, Luc Diarra et
leurs épouses respectives (Rosine, Sabine, Dr Véro, Rosa) : Plus que des oncles
vous êtes des grands frères, recevez ici l’expression de ma profonde gratitude .
A Mme Florence Traoré (Yaa), à ses frères et sœurs (Paul, Anne Marie
(Nana), Mme Sanogo Thérèse) …
Vos conseils, et encouragements ne m’ont jamais fait défaut. Merci pour l’accueil
que vous m’avez réservé.
A la famille de feu Cyr Matthieu Traoré et alliés : Many, Ignace, Irène,
Antoine, Elisabeth, Cathy, Marguerite Marie, ma chérie Henriette
Dans chacune de vos concessions, jamais je ne me suis senti étranger. J’ai toujours
trouvé un abri sûr, un soutien incommensurable, et surtout des parents, des frères
et sœurs. Merci pour tout ! Dieu vous protège et vous garde.
Adama dit Noss, Sala et tout le baronnat, Aminata Couloubaly dite Hama et
toute la cellule féminine…
Merci pour le partage et le respect.
Aux amis de la FMPOS :
Docteurs : Jean Paul Dembélé, Alexandre Keita, Benoit Dembélé, Jah man,
Yéhia T Dicko, Nadège Tchinkangoua, Alassane M Kaba, Abdoulayi Ag Zakaria
dit zak, Charles Yansian koné, Felix Sanogo, Louis Traoré,…
Mohammed Baby dit Iba, secrétaire général du BC/AEEM : plus qu’un camarade
tu es un frère
Koureichi Tall, Oumar Mariko dit Ba Mariko Zacharie Saye, Joseph Sagara ,
Youssouf Traoré, Aissata Koné dite Julie, Yéya Ouane, ….
Mamadou Dramé dit « san ka den », Moussa Traoré, Moriba, tout le village du
point G
Merci pour tout ce que j’ai pu apprendre à vos côtés !
A mes amis de « grin » Edouard kéita (Eddy), Emmanuel Traoré dit Bou,
Ibrahim Camara (Joker), Prosper Kanouté, Augustin Sanou, Dominique Dakouo,
Alexis Kéita : ambiance d’accord, mais prudence d’abord !
A mon frère Honoré Dembélé dit l’Homme et famille : Amélie, Bernardin
(Ben Laden), Jaky, Lynn : Nu yira tete suani mii nuzo-o ! A li bi A li Debwenu
seni !!!
Au jeune frère Dr. Florent Sobè Dackouo : ta vie à mes côtés m’a fait découvrir
que la meilleure leçon c’est l’exemple, merci !
A l’Eglise famille de Dieu au Mali, merci pour toutes les grâces reçues. Un
merci spécial à nos pasteurs Mgr Jean ZERBO, Mgr Joseph Dao, Mgr Jean
Baptiste Tiama, Mgr Georges Fonghoro, Mgr Augustin Traoré, Mgr JG Diarra.
A tous ceux que j’ai oublié de citer mais qui restent à jamais gravés dans
mon cœur ! Merci infiniment.
L’homme est un être imparfait, c’est pourquoi j’adresse un merci spécial à tous
ceux que j’ai pu blesser d’une manière ou d’une autre. Merci pour votre
compréhension et votre pardon !
Comme dit dans notre sagesse africaine : « on ne peut plaire à tout le monde, mais
on peut faire le bien à tout le monde » aussi voudrais je comme mon « idole »
laisser l’image d’un homme qui a voulu le plus grand bien de tous ! (Thomas
Sankara). Que Dieu vous bénisse !
In Memoriam
Mes grands parents : Augustin et Henriette(Théra) Traoré
Patrice et Corentine Dembélé
Mes amis :Marie Hélène Traoré, Abraham Marie Antoine Désiré Sidibé, Noël
Konaté, Aimé Alexandre Traoré, Maria Diabaté…
RIP !
Cher maître,
Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider le jury de notre thèse
un grand maître et un exemple à suivre. Vous incarnez les vertus d’un travailleur
Cher maître
C’est pour nous un réel plaisir de vous compter parmi nos juges.
Votre sincérité, votre rigueur et votre dévouement sont autant d’atouts que nous
Cher maître,
Toutes vos qualités ne sont plus à citer. C’est les bras grands ouverts que
vous nous avez accueilli dans votre service. Et vous n’avez ménagé aucun effort
pour que notre éducation humaine, intellectuelle soit parfaite, alliant à la rigueur
du maître le sourire et les bras tendus d’un « grand frère »! Vous nous comblez de
jury.
Cher maître,
grande énergie pour que notre encadrement intellectuel soit parfait et vous
avez démystifié pour le cours d’anapath. Vous nous avez donné force et
son terme.
égard. Merci.
Cher maître,
C’est un immense honneur que vous nous avez fait en nous confiant
Un immense merci.
admiration, notre estime et notre infinie gratitude. Que le Très Haut vous
ABREVIATIONS
%: Pourcentage
All: Alliers
Bull : Bulletin
cm: Centimètre
Coll: collaborateurs
Edit: Edition
Méd: Médecine
Rev: Revue
SBR: Scarff-Bloom-Richardson
SOMMAIRE
I INTRODUCTION………………………………………. 1
II OBJECTIFS …………………………………………… 3
III GENERALITES………………………………….……... 4
1- Définition………………………………………………… 4
2- Rappels…………………………………………………… 4
2-1 Rappels embryologiques…………………………………... 4
2-2 Rappels anatomiques……………………………………... 5
2-3. Rappels physiologiques………………………………… 11
2-4. Rappels histologiques…………………………………... 15
3- Revue de la littérature………………………………….. 16
3-1 Epidémiologie…………………………………………… 16
3-2. Etio-pathogenie………………………………………… 17
3-3. Etude clinique et para clinique………………………… 20
3-4. Evolution – Classifications……………………………. 35
3-5. Traitement………………………………………………. 38
IV- Méthodologie………………………………………….. 42
V- Résultats…………………………………….………….. 45
VI- Commentaires et discussion.………………………….. 77
VII- Conclusion et Recommandations……………………. 87
VII- Références…………………………….……………… 90
VIII- Annexes………………………………………………95
I Introduction
II OBJECTIFS
1- Objectif général :
2- Objectifs spécifiques :
GENERALITES
1- Définition :
2- Rappels
Les seins sont des organes glanduleux pairs destinés à sécréter un lait adapté à la
nutrition des nouveaux nés, établissant des contacts intimes entre la mère et
l’enfant.
En dehors de cette fonction principale, les seins tiennent chez la femme un rôle
plastique très important (esthétique) mais encore un rôle érogène à cause de sa
riche innervation.
2-2-1 Situation
La forme générale du sein féminin est variable, le plus souvent conique arrondie.
Insignifiants avant la puberté, les seins présentent chez la jeune fille une forme
semi ovoïde.
A l’âge adulte les seins acquièrent leur maturité, où leur forme est grossièrement
hémisphérique à conique. Sous l’influence de son propre poids (dans la station
debout) le sein tend à tomber légèrement.
Durant l’allaitement, les seins peuvent doubler ou même tripler de volume. Alors
qu’à la ménopause le volume de la glande se réduit progressivement.
2-2.3 Poids et consistance
Chez la jeune fille, il peut atteindre 150 à 200g. Alors que chez la nourrice ; il est
de 400 à 500g pouvant atteindre 800 à 900g.
Chez la jeune fille et nulligeste, les seins sont fermes et élastiques.
Sous l’influence des gestations et de l’âge, les seins deviennent mous et flasques.
2-2.4 Rapports et moyens de fixité
- Rapports :
Les seins sont en rapport en avant avec le plan cutané et en arrière avec le
plan musculo-fascial et thoracique.
- Moyens de fixités : Le sein est fixé par :
a) Les ligaments suspenseurs : la glande mammaire est encapsulée par les fascia
pré et rétro mammaires solidarisés par de nombreux septa qui pénètrent et
cloisonnent la glande. Les septa fibreux plus développés dans la partie supérieure
et postérieure de la glande constituent les ligaments suspenseurs du sein
(ligaments de Cooper).
b) La peau : Elle présente des connexions avec le fascia pré mammaire qui la
doublent. Cette solidarité est si étroite que les mouvements de la peau et de la
glande sont inséparables.
1- Fascia pectoral
2- fascia superficialis thoracique (f.s.t)
3- Lame rétro mammaire du f.s.t.
4- Ligament suspenseur du sein
5- Lame pré mammaire du f.s.t.
6- Conduit lactifères
7- Aréole mammaire
8- Couche graisseuse pré mammaire
9- Lobe mammaire
10- muscle subclavier
11- Plèvre
12- Fascia endothoracique
13- Fascia thoracique profond
14- Fascia clavi-pectoral
15- Muscle petit pectoral
16- Muscle grand pectoral
17- Couche séreuse rétro mammaire
18- Poumon
L’une d’entre elle est plus importante que les autres : C’est l’artère principale
externe.
La glande mammaire reçoit quelques rameaux des intercostales. La plupart des
artères abordent la glande mammaire surtout par sa face superficielle. Les artères
rétro glandulaires sont peu nombreuses.
Vascularisation veineuse :
Il existe un réseau veineux superficiel surtout visible pendant la grossesse et la
lactation dans lequel on reconnaît parfois autour de l’aréole un anneau
anastomotique appelé cercle veineux de HALLER. Ce réseau superficiel se
déverse dans les régions voisines.
Les veines profondes sont drainées vers les veines mammaires externes en dehors,
la veine mammaire interne en dedans et vers les veines intercostales en arrière.
Les voies lymphatiques :
Leur importance dans la dissémination des tumeurs mammaires est bien connue.
Selon leur siège on distingue plusieurs chaînes :
Les ganglions mammaires externes : Ils siègent au dessous du bord latéral du
grand pectoral, au milieu du creux axillaire suivant aussi la course de l’artère
thoracique latérale.
Les ganglions mammaires internes : ils suivent le trajet des vaisseaux
mammaires internes au sein d’un tissu conjonctivo graisseux abondant. Ils se
situent au dessus du fascia endothoracique dans les espaces intercostaux.
Les troncs lymphatiques mammaires internes se jettent à gauche dans le canal
thoracique, à droite dans le canal lymphatique.
Les lymphatiques croisés des glandes mammaires : La présence de ganglions
dans le sein opposé de celui atteint par le carcinome n’est probablement que le
résultat d’un blocage par métastase des voies lymphatiques habituelles et de
l’infiltration des ganglions du sein opposé par voie rétrograde.
L’innervation :
• Les nerfs superficiels sont des filets sensitifs qui proviennent de la branche
supra claviculaire du plexus cervical, des branches thoraciques du plexus
brachial, des rameaux perforants des 2ème ; 3ème, 4ème, 5ème et 6ème nerfs
intercostaux.
Tous ces nerfs envoient de nombreux filets à l’aréole et au mamelon qui sont de
ce fait parmi les régions les plus sensibles de l’organisme.
C’est une hormone protéique pure constituée par une chaîne polypeptidique faite
de 205 à 211 acides aminées. La prolactine agit au niveau de l’acinus en
entraînant une sécrétion.
Son effecteur est la cellule alvéolaire au niveau de la quelle ; elle entraîne la
synthèse des ribonucléiques et du lactose.
L’excès de prolactine diminue le fonctionnement cyclique du centre de LH,
inhibe les effets des gonadotrophines sur l’ovaire. La prolactine agit au niveau
des acini mammaires lorsqu’elle parvient à surmonter l’inhibiteur périphérique
entretenu par les oestrogènes et la progestérone [32].
• L’Ocytocine :
L’ocytocine est sécrétée par le post hypophyse qui assure le rôle de vidange
alvéolaire, agit au niveau d’un récepteur précis, la cellule myo-épithéliale de
l’acinus mammaire, et les canaux galactophores.
Les cellules non innervées sont sensibles à l’ocytocine et à la stimulation
mécanique ; ce qui explique le maintien de la sécrétion.
La stimulation entraîne une contraction des alvéoles et une dilatation des
galactophores. Elle favorise aussi la vidange des acini.
• La FSH (follicule stimulating hormone) :
Elle provoque le développement des follicules et la sécrétion d’œstrogène
(folliculine). En plus elle développe et maintient les caractères sexuels
secondaires.
• La LH (lutéinique hormone) :
Elle provoque l’ovulation avec formation de corps jaune et sécrétion de
progestérone.
• La glande surrénale et la thyroïde
Elles semblent intervenir dans le développement des glandes mammaires.
Variations physiologiques :
• La période post natale : les acini, sont le siège d’une sécrétion colostrogène
qui atteint son maximum vers le 8ème jour après la naissance. Les seins sont
tuméfiés et laissent sourdre le colostrum ou le lait de « sorcière ».
• La période infantile : les canaux galactophores s’allongent, les conduits
inter lobulaires se ramifient.
• La période pubertaire : il y’a un accroissement du stroma conjonctif et une
multiplication des canaux excréteurs et des acini aboutissant à une
augmentation du corps mammaire.
• Au cours du cycle menstruel :
La première moitié du cycle sous l’effet des oestrogènes (phase
proliférative) est marquée par une multiplication des cellules épithéliales,
une réduction de la lumière des acini et un afflux de lymphocytes dans le
tissu conjonctif.
La seconde moitié du cycle quant à elle, sous l’effet de la progestérone
(phase lutéale) est caractérisée par une dilatation de la lumière des acini
centrée parfois sur un matériel de sécrétions intraluminales, un épithélium
quiescent, une vacuolisation des cellules myoépithéliales et un œdème du
tissu conjonctif [12,48]. Ces variations entraînent une modification du
volume des seins qui apparaissent généralement plus tendus voire sensibles
ou douloureux.
• Au cours de la gestation :
La grossesse s’accompagne d’une importante sécrétion d’œstrogène et de
progestérone associée à celle d’hormone placentaire lactogène et de
l’hormone chorionique somatotrope. Pendant les cinq premiers mois, la
glande se congestionne, le lit capillaire augmente, les veines se dilatent, les
lymphatiques s’hypertrophient, il existe une prolifération des canaux et des
acini. Les derniers mois sont marqués par une accumulation de graisse et de
granulations basophiles au niveau du pôle apical des cellules acineuses.
• La lactation :
Après l’accouchement, la disparition des effets inhibiteurs de l’œstrogène et
de la progestérone sur la prolactine, induit la lactation. Les acini sont
distendus par un matériel de sécrétion à la fois dans les cellules et dans la
lumière des unités ductulo-lobulaire.
Une fois produit au niveau des unités, le lait est conduit au mamelon par les
canaux galactophoriques. La production de lait cesse dans les 7 à 10 jours,
s’il n y’a pas de stimulation par succion du mamelon. Cependant, il faut 3 à
4 mois au parenchyme mammaire pour retrouver son état de base [42].
Lors du sevrage, il y’a une régression des acini et reconstitution du tissu
fibro-adipeux.
• La période ménopausique :
La ménopause se caractérise par une disparition progressive des acini suite à
une chute des taux d’oestrogènes et de progestérones [11]. Les cellules
épithéliales et myoépithéliales s’atrophient alors que la membrane basale
s’épaissit. Le tissu conjonctif subit aussi une évolution avec altération des
fibres élastiques et collagènes aboutissant à une ptose mammaire. Le sein de
la femme ménopausée devient essentiellement constitué de tissu adipeux.
3- Revue de la littérature
3.1 Epidémiologie :
3.1.1 Répartition géographique :
Le cancer du sein est un cancer fréquent, sa répartition est très inégale d’un pays
à l’autre et d’un continent à un autre comme le montrent les données suivantes :
- 27% des cancers féminins en Amérique du Nord
- 26% en Europe de l’Ouest
- 20% en Europe de l’Est
- 17% en Afrique du Sud Est
- 15% en Afrique de l’Ouest
- 12% au Japon
Les taux annuels les plus élevés sont observés dans les pays industrialisés
(Amérique du Nord, Europe) sauf le Japon ; les plus bas en Asie et en Afrique
[29].
En France, son incidence est de 25 000 à 30 000 nouveaux cas par an ; ce qui
représente 32,2% de l’ensemble des nouveaux cancers chez la femme [12] ;
Au Etats-Unis, on compte environ 186 000 nouveaux cas par an [34].
Toute fois si les femmes d’Amérique du Nord et celles d’Europe occidentale
sont plus touchées [12, 34, 43], celles d’Afrique semblent être moins touchées,
mais le risque demeure [1, 43, 36, 37].
3.1.2 Mortalité :
L’augmentation d’incidence contraste avec la stabilisation, voire la diminution
de la mortalité par cancer du sein en Europe. En effet, des années 1950 jusqu’en
1990 environ, la mortalité a augmenté dans tous les pays [47]. En 1995, le
cancer du sein représentait 17% des décès féminins par cancer en Afrique [5], ce
qui est aussi le cas en 2004 à l’échelle européenne. Cette stabilisation, voire
cette diminution de la mortalité, à été observée dans les pays européens, mais
également au Canada et aux Etats-Unis [31].
Prédisposition familiale 3
Absence d’allaitement 2
Ethnie blanche ?
La tumeur :
C’est le motif le plus fréquent de consultation. Elle s’observe chez 60 à 80 %
des patients. Environ 90 % des tumeurs sont découvertes par la patiente et
seulement 10 % par le médecin [28]
La douleur :
C’est le deuxième motif de consultation. Sa fréquence est de 5à 10 % [14, 18]
En effet environ 1 [5,19] à 15 % [32] des cancers du sein sont révélés par une
douleur du sein.
Les modifications cutanées et areolo-mamelonnaires :
Elles sont très variables. On a la modification globale de la taille d’un sein,
l’œdème généralisé ou localisé, la rougeur, l’ulcération des nodules dermo-
épidermiques, l’érythème ou le prurit du mamelon.
Ecoulement mamelonnaire :
Il représente 2,3% des motifs de consultation [7]. La nature de l’écoulement, les
circonstances d’apparition et les signes associés doivent être pris en compte.
Hématome, ecchymose spontanée : un hématome, d’apparition récente sans
notion de traumatisme, associé ou non à d’autres signes, doit faire penser au
cancer.
Gros bras : il incite la patiente à la consultation.
3-3-1-2 Examen physique :
Les seins :
La palpation des seins doit être douce, méthodique et comparative. Elle doit être
éventuellement guidée par les données recueillies lors de l’interrogatoire et de
l’inspection.
La palpation doit se faire sur la patiente assise, puis couchée.
On effectue des petits mouvements circulaires de l’extrémité des doigts avec une
légère pression de la glande sur le gril costal. La totalité du sein est explorée
avec méthode.
On débute par la région médiane, en appréciant la mobilité du mamelon, son
épaisseur ; on se méfie du rebord glandulaire au niveau de l’aréole qui donne
parfois une fausse impression de tumeur. L’exploration se poursuit en rayon de
soleil jusqu’au bord inférieur de la clavicule, plusieurs centimètres en dessous
du sillon sous mammaire et jusqu’aux régions latérales du sein.
La tumeur :
Le diagnostic de tumeur n’est pas toujours aisé, en particulier si le sein est
nodulaire.
Lorsqu’une tumeur est reconnue, il faut préciser son siège, sa taille, ses limites,
sa consistance sa forme sa mobilité, sa focalité et l’existence d’une poussée
inflammatoire.
Le siège : il est noté avec précision dans l’observation et sur le schéma.
La taille : s’apprécie en centimètre à l’aide d’un ruban ou d’un pied à coulisse.
Les limites : sont typiquement irrégulières pour une tumeur maligne. Cet aspect
typique n’est pas constant, certains cancers de haut grade et les carcinomes
colloïdes, médullaires ou papillaires peuvent avoir des limites très nettes.
La consistance : est le meilleur indicateur de la nature lésionnelle d’une
tumeur :
- le caractère élastique est en faveur d’un fibro adénome
- le caractère rénitent en faveur d’un kyste
- un kyste sous tension est ferme ;
- L’échographie :
C’est un complément qui actuellement paraît très utile, surtout en cas de sein
dense chez la jeune femme où la mammographie est peu sensible. Elle permet de
différencier une tumeur pleine d’un kyste.
- L’IRM :
Elle n’est indiquée qu’en cas de difficultés d’analyse des lésions par des
explorations classiques ou dans l’exploration des seins préalablement traités par
chirurgie conservatoire.
- La galactographie :
Elle est indiquée chaque fois qu’il existe un écoulement uni ou pauciorificiel
séreux ou sanglant à la recherche d’un refoulement, d’une lacune irrégulière ou
d’une amputation d’un galactophore.
- La Kystographie :
Elle est indiquée quand il existe des gros kystes.
- La cytologie :
Elle est très utile et complète l’examen clinique, la mammographie et
l’échographie. Elle fait partie du bilan diagnostic et peut orienter le clinicien
dans les cas incertains. La cytoponction doit être réalisée sur tout nodule. Elle ne
doit pas être faite en première intention avant le bilan sénographique, car elle
peut perturber l’examen clinique et radiologique en créant un hématome.
Elle est réalisée de deux manières différentes selon que les lésions sont
palpables ou non.
En cas de tumeur palpable, de nodule mammographique, elle est réalisée par
ponction à l’aiguille fine en plein dans la masse [16].
Pour les tumeurs non palpables, la cytologie se fera sous échographie guidée
[16]. La cytologie constitue parfois un geste thérapeutique en cas de kyste par
ponction aspiration.
Sa fiabilité représente une spécificité supérieure à 95% et une valeur prédictive
positive de cancer de 99% [46].
Carcinome intéressant les canalicules qui sont comblés et distendus par une
prolifération de cellules peu jointives sans envahissement du tissu conjonctif
voisin. A l’histologie il présente un aspect en « sac de billes ».
Il est rare 2,5% des carcinomes [13] ; la découverte est fortuite à l’occasion d’un
autre état pathologique.
L’âge moyen de survenue est de 45 ans.
Le carcinome lobulaire in situ a une évolution multicentrique. Dans certains cas
il est susceptible de bilatéralité.
3.4.2-Classifications :
• Classification OMS :
- Cancers non invasifs ;
- Cancers invasifs.
• Classification T.N.M :
To: Pas de tumeur primitive No: pas de ganglion Mo: pas de métastase à
Axillaire palpable distance
T1: Tumeur < 2cm N1: Ganglions axillaires M1: Métastases à distance
homolatéraux mobiles (y compris ganglions sus
claviculaires)
3- 5 Traitement :
3-5-1 Traitement Curatif :
- But :
Le traitement des cancers du sein vise à obtenir la plus grande probabilité de
guérison ou la plus longue survie sans rechute, avec un préjudice fonctionnel
esthétique, une qualité de vie ; et à un coût financier le plus réduit possibles. Au
stade loco régional, deux types de thérapies s’imposent :
• Traitement loco régional: il est basé sur la chirurgie et la radiothérapie
dont le but est de diminuer les rechutes loco régionales.
• Traitement systématique : il vise à éradiquer la maladie métastatique
infra clinique de façon à augmenter la survie, en retardant l’apparition des
métastases. Ce traitement ne sera appliqué qu’au groupe de patients à risque
métastatique élevé [16]. Les traitements médicaux adjuvants comprennent
l’hormonothérapie et la chimiothérapie.
MALADES ET MATERIEL
1- Cadre d’étude
Notre étude s’est déroulée au laboratoire d’anatomie pathologique de l’Institut
National de Recherche en Santé Publique (INRSP).
L’INRSP est situé au quartier Hippodrome sur la route de Koulikoro ; il a été
créé par la loi n°81- 17 AN-RM complétée par l’ordonnance n°866-08/PGRM.
Il a pour mission la promotion de la recherche médicale et pharmaceutique
appliquée dans les domaines suivants : maladies infectieuses, génétique,
néoplasies, médecine sociale, santé familiale, biologie clinique appliquée à la
nutrition et affections endémo-épidemiques, toxicologie, médecine et pharmacie
traditionnelles.
L’INRSP est érigé en établissement public à caractère administratif (EPA), et
collabore avec l’OMS pour la Recherche en santé publique, la médecine
traditionnelle et le centre de recherche sur les cancers.
Le service d’anatomie pathologique :
Il est le seul au Mali, il est dirigé par un professeur titulaire, deux spécialistes en
anatomopathologie, trois techniciens de laboratoire et un manœuvre.
Ce service collabore avec le Comité International de Recherche sur le Cancer
(CIRC).
2- Période d’étude
Notre étude s’est déroulée de Janvier 2004 au 31 Décembre 2007; soit une
période de 48 mois.
3- Type d’étude
Il s’agissait d’une étude prospective et descriptive.
4- Population d’étude
Elle a été constituée par l’ensemble des patients atteints d’un cancer du sein
diagnostiqué à l’histologie pendant notre période d’étude.
5- Echantillonnage
- Critères d’inclusion
Ont été inclus dans l’étude tous les patients ayant un cancer du sein confirmé par
l’histologie pendant la période de l’étude.
- Critères de non inclusion
N’ont pas été inclus les patients qui n’ont pas fait d’analyse histologique, et ceux
qui n’étaient pas des cas de cancers.
Les données ont été recueillies sur une fiche d’enquête individuelle dont un
modèle est porté en annexe.
L’interview a permis :
La saisie et l’analyse des données ont été faites sur les logiciels SPSS 10.0.,
Excel et Word de Microsoft Office 2003.
Les tests statistiques utilisés étaient :
. Tests paramétriques : moyenne et écart type
. Tests non paramétriques : le test de Khi-2, l’estimateur de survie de
Kaplan-Meier.
I- Données socio-démographiques :
1- Fréquences
Au cours de l’étude 119 prélèvements histologiques ont été effectués. Parmi
ceux ci 65 cas soit 54,62% ont été retenus pour l’étude ; et 54 cas (tumeurs
bénignes, inflammations, abcès) ont été exclus.
30
26
25
21
20
Fréquence
15
10
10 8
0
2004 2005 2006 2007
Année d'inclusion
2- Le sexe :
Tableau IV : Répartition selon le sexe
3- L’âge
25
23
20 19
15
Fréquences
10
10
8
5
3
1 1
0
15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 65-74 75+
Tranche d'âges
2- Profession :
2%
2%
8%
15%
73%
Les ménagères ont été les plus représentées avec 73% des patients.
3- Statut matrimonial :
Tableau V : Répartition selon le statut matrimonial.
Statut Fréquence Pourcentage
Marié 44 67,7
Célibataire 5 7,7
Divorcé 7 10,8
Veuf (ve) 9 13,8
Total 65 100
Les patients n’ayant jamais contracté un mariage ont représenté 7,7% de notre
série.
4-Ethnie :
Tableau VI : Répartition selon l’ethnie.
Ethnie Fréquence Pourcentage
Sarakolé 15 23,1
Malinké 7 10,8
Kassonké 2 3,1
Bambara 15 23,1
Minianka/Senoufo 4 6,2
Sonrhaï 6 9,2
Dogon 2 3,1
Peulh 11 16,9
Autres 3 4,6
Total 65 100
♦Autres : Dafing, Somono, Tamachèque.
Avec 23,1% les bambaras et les Sarakolés ont constitué les ethnies majoritaires
de notre étude.
5- Provenance :
autres
bamako
Region de provenance
kidal
gao
tombouctou
1
mopti
ségou
sikasso
koulikoro
kayes
0 2 4 6 8 10 12 14
Nombre de patients
3- La parité
Tableau IX: Répartition en fonction de la parité.
Parité 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 14
Fréquence 5 5 2 10 7 4 5 7 6 6 3 2 1
% 7,9 7,9 3,2 15,9 11,1 6,3 7,9 11,1 9,5 9,5 4,8 3,2 1,6
4- Mode d’allaitement
40
36
35
30
Nombre de patientes
25
20
20
15
10
0
maternel mixte
Mode d'allaitement
5- Durée de l’allaitement
Tableau X : Répartition selon la durée de l’allaitement.
6- Contraception
41%
59%
non oui
26%
52%
11%
11%
Sur les 27 patientes qui ont eu recours à la contraception, 14 soit 52% ont
utilisé la méthode orale ; 7 patientes soit 26% ont utilisé à la fois les deux
méthodes (orale et injectable).
8- Durée de la contraception
Tableau XI : Répartition en fonction de la durée de la prise.
Durée Fréquence Pourcentage
< 1 an 7 25,9
1 – 5 ans 16 59,3
6 – 10 ans 2 7,4
> 10 ans 2 7,4
Total 27 100
< 12 mois 12 –24 mois 24 –35 mois 36 - 47 mois > 47 mois indéterminé
nodule ou
tuméfaction du 25 5 1 1 2 0 34
sein
douleur
1 0 0 0 0 0 1
mammaire
ulcération
1 0 0 0 0 0 1
végétante
Associations 14 4 1 1 2 1 23
néo récidivé 0 0 0 0 1 0 1
Nodule et
douleur 3 0 0 0 0 0 3
mammaire
indéterminé 1 0 0 0 0 1 2
Total 45 9 2 2 5 2 65
2-Sein atteint :
2%
45%
53%
3-Localisation de la tumeur
.Tableau XIV: Répartition des cas selon le siège de la tumeur.
Le quadrant supero- externe avec 35,4% est le siège le plus fréquent après les
localisations associées (47,7%).
4- Taille de la tumeur
30
28 28
25
20
Nombre de
15
patients
10 6
5
3
0
T1 T2 T3 T4
Taille de la tumeur
5-Consistance :
Tableau XV : Répartition des cas en fonction de la consistance de la
tumeur.
La consistance était ferme dans 40% des cas, dure dans 23,1% des cas ; il est à
noter que dans 35,4% des cas la consistance était indéterminée.
6- Adhérence :
13% 4%
83%
40
36
35
30
25
21
Nombre de
20
patients
15
10
6
5 2
0
NO N1 N2 N3
Atteinte ganglionnaire
21 patients soit 32,3% des cas n’ont pas présenté d’adénopathie ; l’atteinte
ganglionnaire N1 a représenté 55,4% des cas.
8-Ecoulement
.
30%
70%
oui non
Tranches d’âge
Total
Type histologique 15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 65-74 75ans+
ans ans ans ans ans ans
Carcinome canalaire infiltrant 0 7(12%) 17(29%) 2(36%) 8 (14%) 3(5,26%) 1 (1,75%) 57(100%)
carcinome médullaire 0 0 2 0 0 0 0 2
Léiomyosarcome 0 0 0 1 0 0 0 1
Dermatofibrosarcome de Darier
0 0 0 0 0 0
1
Ferrand 1
Carcinome indifférencié 0 0 0 0
1 0 0 1
Total
1 8 19 23 10 3 1 65
Taille de la tumeur
Type histologique Total.
T1 T2 T3 T4
Carcinome canalaire
1 0 1 0 2
in situ.
carcinome canalaire
5 23 26 3 57
infiltrant
carcinome médullaire 0 2 0 0 2
tumeur phyllode
0 1 0 0 1
maligne
léiomyosarcome
0 0 1 0 1
grade
Dermatofibrosarcome
0 1 0 0 1
de Darier Ferrand
carcinome
0 1 0 0 1
indifférencié
Total 6 28 28 3 65
3- L’histologie ganglionnaire
Total 65 100,0
L’examen histologique des ganglions a été réalisé chez 35 patients soit 53,8%
des cas.
20%
28%
52%
V- Traitement – Evolution
1- Traitement
3%
39%
55%
3%
chirurgie radiothérapie
chimio+chirurgie chimio+chir+radiothérapie
2-Evolution
Tableau XXII : Répartition des cas selon l’évolution
Evolution Fréquence Pourcentage
Guérison 16 24,6
Complications 26 40
Perdu de vue 19 29,2
Décès 4 6,2
Total 65 100
Les complications post chirurgicales ont été observées chez 40% des patients et
29,2% des patients ont été perdus de vue.
évolution
Type histologique Total
perdu de
guérison Complication décès
vue
carcinome canalaire
1 1 0 0 2
in situ
carcinome canalaire
14 22 17 4 57
infiltrant
carcinome médullaire 0 2 0 0 2
tumeur phyllode
0 0 1 0 1
maligne
leimyosarcome grade
0 0 1 0 1
III
Dermatofibrosarcome
1 0 0 0 1
de Darier Ferrand
carcinome
0 1 0 0 1
indifférencié
Total 16 26 19 4 65
Le carcinome canalaire infiltrant a enregistré le plus grand taux de décès avec
4 cas soit 6,15% (Khi 2= 13,79 et p= 0,95)
VI- Suivi
1- Suivi à un an
a- Répartition de l’évolution
Tableau XXVI : Répartition de l’évolution en un an de suivi.
.
Suivi à 1 an
Tranche Guérison Complications Métastases Perdu décès BEG Total
d’âge de vue
15-24 0 0 0 1 0 0 1
25-34 0 1 0 2 5 0 8
35-44 6 0 0 6 6 1 19
45-54 3 2 3 8 5 2 23
55-64 5 0 0 3 2 0 10
65-74 0 1 0 1 1 0 3
75+ 0 0 0 0 1 1
Total 14 4 3 21 20 3 65
- 62,5% des 25-34 ans, 31,57% des 35-45 et 100% de la tranche d’âge des
+75 ans sont décédés.
- 1/3 (31,57%) des 35 –45 ans et 50% des 55-64 ans ont été guéris.
- Les métastases ont été constatées chez 4,54% des patients et seulement
dans la tranche d’âge des 45-54ans.
- Le taux général de survie est de 54,54%.
(Khi 2= 29,30 et p=0,28).
- Les perdus de vue ont représenté 25% pour 2004, 38,46% pour 2005 et
33,33% pour les cas diagnostiqués en 2006. (khi 2=6 ,38 et p=0,30).
15-24 0 0 1 0 0 1
25-34 0 1 2 4 0 7
35-44 4 0 6 6 2 18
45-54 3 1 7 6 1 18
55-64 4 0 3 2 0 9
65-74 0 0 0 1 0 1
75+ 0 0 0 1 0 1
Total 11 2 19 20 3 55
- Les perdus de vue ont été de 38,88% pour les 45-54 ans, de 33,33% chez
les 35-44 ans.
- 57,14% des 25-34 ans sont décédés, alors que le taux de décès chez les
35-44 ans et 45-54 ans était respectivement le 1/3 soit 33,33% pour
chacune de ces tranches.
- La guérison a été constatée chez 44,44% des 55-64 ans.
(Khi 2= 16,50 et p= 0,33).
3- Suivi à 3 ans
a- Répartition de l’évolution.
Tableau XXX: Evolution des cas en 3 ans de suivi.
2004 2005
3 1 4
Guérison
Métastase 1 0 1
Pertes de vue 2 10 12
Décès 2 12 14
BEG 0 3 3
Total 8 26 34
En 3 années de suivi, le taux de guérison a été de 37,5% pour les cas
diagnostiqués en 2004 et de 3,84% pour ceux de 2005.
Le nombre de décès en 3 ans a été de 25% pour les patients de 2004 et de
46,15% pour ceux de 2005. (Khi 2= 11,041 et p=0,004).
Le grade II a présenté le plus de guéris avec 28,57% des cas en une année.
Le taux général de survie à un an à tous les stades était 56,75% avec 31,48% de
perdus de vue.
Khi 2=7,69 et p = 0,79
2- A deux ans
Tableau XXXIII : Répartition du grade SBR selon le suivi à 2 ans
.
Classification SBR
Evolution Total
Métastases 0 1 0 1
Perte de vue 5 6 5 16
Décès 5 9 2 16
BEG 1 2 0 3
Total 13 24 9 46
3- A trois ans
Tableau XXXIV : Répartition du grade SBR selon le suivi à 3 ans
classification SBR
Evolution Total
Grade I Grade II Grade III
Guérison 0 1 2 3
Métastase 0 1 0 1
Pertes de vue 4 3 3 10
Décès 4 7 1 12
BEG 1 2 0 3
Total 9 14 6 29
Au bout de 3ans, nous avons noté 33,33% de guérison chez les patients du
Grade III.
Le taux de survie général est 36,84% et 34,48 ans de perdus de vue.
Khi 2 =8,57 et p=0,47.
Durée de Total
vie Année de prélèvement
0,8
0,7
0,6
Probabilité de survie
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
1 2 3 4 5 6 7 8
0,9
0,8
0,7
Probabilité de survie
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
1 2 3 4 5 6 7 8
durée du suivi
0,8
0,7
Probabilité de survie
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
1 2 3 4 5
durée du suivi
0,9
0,88
0,86
probabilité de survie
0,84
0,82
0,8
0,78
0,76
0,74
0,72
0,7
0,68
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
durée de suivi
3-Courbes comparatives
1,20
1,00
Probabilité de survie
0,80
2004
2005
0,60 2006
2007
moyenne
0,40
0,20
0,00
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
durée du suivi (mois)
1,0
,9
,8
,7
,6
Cum Survival
,5
,4 Survival Function
,3 Censored
-2 0 2 4 6 8 10
durée de vie
Commentaires et Discussion
1-Méthodologie :
I- Données Socio-Démographiques :
1- Sexe :
La faible fréquence du sexe masculin (1,5%) constatée dans l’effectif rejoint la
plupart des auteurs qui notent que le cancer du sein est plus fréquent chez les
femmes, le sexe masculin n’est concerné que dans 1% des cas [10].
Sano D et all [38], ont trouvé 4,16% de cas de cancers de sein masculin en trois
ans.
2- Age :
L’âge moyen était de 45,82± 10,81 ans. Les extrêmes étaient 17 et 76 ans, ce qui
est légèrement inférieur à celui de L. I. Traoré [45] 47,7 ans et S. Diallo [10]
47,25 ans ; mais supérieur à celui de Sarré B et all.[40] qui ont trouvé dans leur
étude 42,5 ans.
Dans notre série le cancer du sein de l’homme a été enregistré chez un patient de
65 ans, ce qui est aussi décrit par Sano D et all [38] qui ont trouvé une moyenne
d’âge de 61 ans chez les patients de sexe masculin.
Le cancer du sein est rare avant 30 ans [3, 24,46] ; nous en avons enregistré à 17,
27 et 29 ans.
Deux tranches d’âge représentaient plus de la moitié de notre série :
- La tranche 35-44 ans, avec 29,2% des cas
- La tranche 45-54 ans, avec 35,4% des cas
64,6% des patients avaient donc entre 35 et 54 ans.
Nous pouvons noter que la tranche d’âge des 35-54 est la plus touchée ; le
cancer du sein survient donc à un âge relatif jeune.
3- Provenance
20% de nos patients venaient de la Région de Kayes, suivie de Sikasso (16,9%).
Les patients en provenance du district de Bamako n’ont représenté que 15,2%.
Ces résultats différent de ceux de S. Diallo [10] et de Sarré B et all [40], dont la
majorité des patients vivaient dans la même ville que le centre de diagnostic.
Cela expliquerait le diagnostic tardif des affections.
5- Les antécédents :
Dans l’étude les antécédents familiaux et personnels de cancer de sein, semblent
ne pas être liés à la survenue de cancer du sein ; car 89,2% n’avaient aucun
antécédent familial et/ou personnel de cancer
2- Localisation de la tumeur :
Dans la série, 53% des tumeurs ont intéressé le sein gauche contre 45% pour le
sein droit, et la localisation bilatérale a intéressé 2% des cas.
La localisation fréquente dans le sein gauche a été décrite par d’autres auteurs :
64,9%pour Wélé A. [1]; L. I. Traoré [45] a eu 62,96% de localisation mammaire
gauche contre 33,33% pour le sein droit. Les deux seins ont été intéressés dans
3,71% des cas, le sein gauche atteint en premier.
Cependant à Tananarive, Radesaf [33] a eu plus de localisation droite.
Selon Diarra Y. [11] cette prédominance du cancer au niveau d’un sein par
rapport à l’autre s’expliquerait par les habitudes d’allaitement.
3- Taille de la tumeur :
Dans la présente série et celles de Wélé A [1] il n’y a pas de malade qui ait été vu
à T0.
Dans la série européenne de Marty [27] nous avons remarqué la présence de
malades à T0. Cette différence s’expliquerait par le retard de consultation de nos
malades et l’absence de dépistage systématique.
Dans la présente série la majorité des malades sont vus aux stades T2 et T3 avec
43,1% chacun, alors que dans la série de Wélé A [1], 57,3% des malades sont vus
à T4. De même à Dakar (Sénégal), 60% des tumeurs sont diagnostiqués à ce stade
[40].
4- Atteinte ganglionnaire :
2- Evolution
Les complications post chirurgicales et chimiothérapeutiques ont été observées
dans 39,4% des cas, tandis que 25,8% des cas recouvraient un bon état Général.
Les cas de décès (6,1%) ont été constatés chez les patients n’ayant pas pu faire ou
finir la cure de chimiothérapie.
- Le carcinome canalaire infiltrant a été caractérisé par une évolution fatale dans
6,1% des cas.
- Le Grade II de la classification SBR a présenté le plus de complications avec
66,66% et a représenté 75% des cas de décès.
- Le taux de survie à un an pour tous les stades évolutifs a été de 65,15% et
28,78% des patients de notre série ont été perdus de vue.
Ce résultat est comparable à celui de Lamine I Traoré qui trouve un taux de
survie à un an de 63,16% ; G. Olfa [15] trouve un taux de survie à 3 ans dans
63% des cas et une survie à 5ans dans 53%.
3- Suivi
Parmi les cas diagnostiqués en 2005 : 34,61% des patients sont
décédés en moins de 12 mois. A la même période nous avons noté un taux de
guérison de 15,38%.
Cas diagnostiqués 2006 : le taux de mortalité enregistré dans la série
est de 31,81% et 22,72% ont été guéris.
Sur les 10 cas diagnostiqués en 2007, 30% ont présenté en une année
des métastases et 20% des patients sont guéris.
50% des effectifs de 15- 24 ans ont présenté des complications.
62,5% des 25-34 ans, 31,57% des 35-45 et 100% de la tranche d’âge des +75
ans sont décédés.
Les métastases ont été constatées chez 4,54% des patients et seulement dans la
tranche d’âge des 45-54ans.
Au bout de 2 ans les taux de guérison étaient respectivement 37,5% des cas de
2004, 15,38% de 2005 et 18,18% des cas de 2006.
Les taux de décès ont représenté 25% des cas de 2004, 42,30% pour 2005 et
31,81% pour 2006.
Les perdus de vue ont représenté 25% pour 2004, 38,46% pour 2005 et 31,81%
pour les cas diagnostiqués en 2006
En 3 années de suivi, le taux de guérison a été de 37,5% pour les cas
diagnostiqués en 2004 et de 3,84 pour ceux de 2005.
Le nombre de décès en 3 ans a été de 25% pour les patients de 2004 et de
46,15% pour ceux de 2005.
- Le taux de survie à 3 ans pour tous stades confondus a représenté 36,36%
des cas.
- La perte de vue a représenté 35,29% des cas.
4- Estimation des durées de survie
Les courbes de survie de Kaplan- Meier ont toutes une allure concave, ce qui
signifie que la probabilité de rester en vie diminue avec le temps.
Conclusion et Recommandations
Conclusion
Le cancer du sein est une affection qui survient à un âge relativement
jeune au Mali. En effet 64,6% de nos patients avaient un âge situé entre 35-54 ans
et la moyenne d’âge était de 45,82 ± 10,81 ans avec des extrêmes de 17 et 76 ans.
Le cancer du sein peut survenir à n’importe quel moment de la vie d’une personne
indépendamment du sexe ou de l’âge.
Le cancer du sein est dans la très grande majorité des cas un carcinome
canalaire infiltrant.
Le traitement le plus utilisé est la chirurgie associée ou non à une
chimiothérapie adjuvante.
La chirurgie et la chimiothérapie conduites adéquatement et en temps
opportun, demeurent la meilleure façon de réduire les complications (métastases)
et d’assurer une meilleure qualité de vie.
Nous avons trouvé un taux de survie général à 3 ans à 36,36%. A partir de 24
mois le taux de décès est stationnaire avec une survie à plus de 36 mois estimée à
10%.
La survie aux cancers de sein, quelle que soit la forme histologique dépend de son
stade de découverte, de la qualité et de la célérité du traitement.
Au terme de cette étude en vue d’une meilleure organisation du dépistage
et de la prise en charge du cancer du sein au Mali, il nous est paru nécessaire de
faire des recommandations.
Recommandations
- Aux autorités sanitaires et politiques :
- Au personnel sanitaire :
- Aux femmes :
Références
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Point G à propos de 94 cas. Thèse de médecine, Bamako 1998. N°65 P103.
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pronostic. Méd Afr Noire, 1996 ; 43 (5).
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hôpitaux de Bamako et Kati. Thèse de médecine. Bamako, 2006.
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Chemo-endocrine or endocrine therapy? Proc Am Soc Clin on Col, 1986; 6: 78.
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service à propos de 117 cas. Afr. Méd. 1979.
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en Europe 1990. Le praticien face au cancer du sein, Paris : Arnette 1997.
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48- Vogel PM, Geogiade NG, Fetter BF: The correlation of histologic changes in the
human breast with the menstrual cycle.
American journal of pathology 1981; 104: 3-34
FICHE D’ENQUÊTE
B. Conjonctives : ____________________/
1= Colorées 3= Ictère
2= Pâles 77= Indéterminée
Q54 . Suivi à 1 an :
1= guérison 4= Perdu de vue 77= Indéterminée
2= complications 5= décès
3= Métastases 6= BEG
FICHE SIGNALITIQUE
Nom : TRAORE
Prénom : Sounlé Théophane
RESUME :
Notre étude a porté sur la description des caractères socio-
démographiques des patients chez lesquels un cancer du sein a été
histologiquement diagnostiqué, la description des formes histologiques et
l’évaluation de la survie de ces patients à 3 ans.
Il s’agissait d’une étude prospective qui s’est déroulée de Janvier 2004 au 31
Décembre 2007 dans le service d’anatomie pathologique de l’INRSP.
Nous avons recrutés 119 patients dont 65 ayant un cancer du sein
confirmé par l’histologie ont été retenus.
La moyenne d’âge des patients était de 45,82±10,81 ans, avec des extrêmes de
17 et 76 ans ; 64,6% de nos patients avaient entre 35 et 54 ans.
Le sexe masculin a représenté 1,5% des cas de notre série.
Le type histologique le plus rencontré a été le carcinome canalaire
infiltrant (87,7%) suivi par le carcinome canalaire in situ, du carcinome
médullaire et de la tumeur phylode maligne (respectivement 3,1%).
Le traitement le plus utilisé a été la chirurgie avec 97% et dans 39% la
chimiothérapie était associée.
Nous avons trouvé un taux de survie général à 3 ans à 36,36% et une
médiane de survie à +24 mois.
A partir de 24 mois le risque de mourir est stationnaire avec une survie à
plus de 36 mois estimée à 10%.
Le cancer du sein est de plus en plus fréquent dans nos pays, ces cancers
ont les caractéristiques des cancers des pays en développement.
La survie aux cancers de sein, quelque soit le type histologique dépend de son
stade de découverte, de la qualité et de la célérité du traitement.
Specification Sheet
Surname : TRAORE
Middle name : Sounlé
First name: Théophane
Extract/ Summary :
In this study our aim has been threefold : firstly, the description of
sociologic and demographic characteristics of the patients afflicted with breast
cancer which has been asserted by histology; secondly, the description of
histological forms of breast cancer, thirdly, an attempt at specifying the estimate
rate of survival at 3 years.
It is prospective study which carried out of a period of four years, from 1st
January 2004 to 31st December 2007 within of pathological anatomy in the
National Institute for Research in Public Health (INRSP) in Bamako.
We enregistred 119 patients, 65 of which afflicted with breast cancer which has
been asserted by histology, were involved.
The mean age of patients was 45,82±10,81with extremes of 17 and 76; 54,6% of
patients were 35 and 54 years old. Male patient numbered 1,5% of the cases of
our series.
The most common histological type we were brought to observe was the
invasive ductal carcinoma (87,7%), next the medullary carcinoma and phylod
tumour malign (respectively 30,1%).
The surgery had concerned 97% patients; and 39% of cases, the chemotherapy
was associated.
We found a general survival rate at 3 years at 36,36% and mediane of survival at
+24 months. Starting from 24 months the death risk is steady with a potential
survival of 36 months estimated at 10%.
Breast cancer is becoming more and more frequent in our countries. These
cancers show the characteristics of the cancers in developping countries.
The survival over breast cancer, whatever the histological type, will depend on
the stage of its outbreak, the quality and the swiftness of its treatment.
Key words : Breast cancer, histopathology, survival, follows up.
SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des Maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples, devant
l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure, au nom de l’Etre Suprême, d’être
fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la Médecine.
Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma
langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à
corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime.