Rapport ElJamali
Rapport ElJamali
Rapport ElJamali
Université Mohamed V
Ecole Mohammadia d’Ingénieurs
Rabat
Réalisé par :
Mohamed Amine El Jamali
Dirigé par :
Professeur Mohamed Salouhi
Monsieur Mustapha Elfaqir
Je tiens à exprimer, ensuite, ma respectueuse reconnaissance à Mlle. Sara Hrar, pour avoir
facilité mon séjour au sein de la l’atelier engrais et pour m’avoir consacré une attention par-
ticulière.
Que ceux que jai omis de citer trouvent ici lexpression de mes remerciements les plus
profonds.
i
Table des matières
Remerciements i
Nomenclature et abréviations ix
Introduction générale xi
1 Le Groupe OCP 2
1.1 Généralités sur le Groupe OCP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Le site de Jorf Lasfar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Jorf Fertilizer Company V . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2 La ligne 306 5
2.1 Spécifications du produit MAP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Réactions chimiques mises en jeu au niveau de la ligne 306 . . . . . . . . . . . . 5
2.3 Procédé de fabrication de la ligne 306 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3.1 Schéma bloc du procédé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3.2 Description du procédé Incro de la ligne 306 . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.3.3 Schéma de procédé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
ii
TABLE DES MATIÈRES iii
8 Calcul aéraulique 44
8.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
8.2 Données du calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
8.3 Détermination des vitesses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
8.3.1 Vitesse minimale de fluidisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
8.3.2 Vitesse terminale de chute libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
8.3.3 Influence du facteur de sphéricité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
8.4 Hydrodynamique en régime bouillonant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
8.4.1 Dimensionnement de la grille de fluidisation . . . . . . . . . . . . . . . . 47
8.4.2 Diamètres et vitesses des bulles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
8.4.3 Expansion du lit et taux de vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
8.5 Entraînement des particules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
8.5.1 Estimation du TDH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
8.5.2 Envol des particules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
8.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
9 Transfert thermique 51
9.1 Positionnement de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
9.2 Coefficient de convection thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
9.3 Bilan thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
9.3.1 Uniformité de la température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
9.3.2 Température de sortie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
9.3.3 Temps de refroidissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
11 Actions et contre-mesures 63
11.1 Problèmes mécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
11.1.1 Le tamis finisseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
11.1.2 Les ventilateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
11.1.3 Circuit EG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
11.2 Conduite de l’opération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
11.2.1 Conduite actuelle de l’opération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
11.2.2 Régulation automatique des volets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
11.3 Ecoulement du produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Conclusion générale 74
Annexes 76
B Données météorologiques 80
D Le MAP 82
E Analyse granulométrique 83
Bibliographie 85
Liste des tableaux
vi
Table des figures
vii
TABLE DES FIGURES viii
ix
NOMENCLATURE ET ABRÉVIATIONS x
L’industrie des engrais est aujourd’hui l’un des piliers de l’économie nationale. En ce sens,
le Groupe OCP joue un rôle prédominant à la fois dans la valorisation du phosphate marocain,
et donc dans le développement du pays, mais aussi dans la scène internationale où le besoin
en engrais se fait de plus en plus croissant.
Dans la ligne 306 du complexe chimique Jorf Fertilizer Company, l’étape de condi-
tionnement est assurée grâce à un refroidisseur à lit fluidisé et un enrobeur. Le refroidisseur
à lit fluidisé se révèle être d’une importance capitale. En effet, outre son influence sur la
consommation du fuel nécessaire à l’enrobage, il permet de limiter la prise en masse de l’en-
grais pendant son stockage.
La présente étude a pour but d’étudier le lit fluidisé de refroidissement de la ligne 306
pour mettre au clair les causes qui mènent à son indisponibilité. Elle est scindée en quatre
parties :
— La première partie vise à présenter brièvement l’organisme d’accueil et mettre en
contexte le but et la démarche de l’étude ;
— La deuxième partie est une étude bibliographique qui présente la théorie derrière la
fluidisation, nécessaire pour comprendre le fonctionnement du lit ;
— La troisième partie porte sur l’étude théorique du lit fluidisé, et étudie le bon fondement
des vitesses de fluidisation préconisées par le constructeur pour répondre à l’objectif
et aux contraintes de l’opération ;
— La quatrième et dernière partie a pour objectif de mettre une relation de causes à effet
entre l’indiponibilité du refroidisseur et l’état des lieux.
xi
Première partie
Présentation de l’organisme
d’accueil et mise en contexte de
l’étude
1
Chapitre 1
Le Groupe OCP
2
CHAPITRE 1. LE GROUPE OCP 3
187 km, pour acheminer la pulpe de phosphate du bassin minier de Khouribga jusqu’à la
plateforme industrielle de Jorf Lasfar.
Le Groupe OCP occupe aujourd’hui une place de leader à l’échelle nationale et interna-
tionale. Il est le premier exportateur mondial du phosphate et de l’acide phosphorique. Par
ailleurs, à travers les sources de revenus qu’il génère et le nombre de personnes qu’il emploie,
le Groupe OCP joue un rôle primordial sur le plan économique national.
Le site de Jorf Lasfar est partagé entre plusieurs entitées, explicitées dans le tableau 1.1.
Son activité tourne autour de trois axes principaux :
— La production de l’acide sulfurique pour répondre aux besoins internes du site ;
— La production de l’acide phosphorique ;
— La production des engrais :
• Phosphate de monoammonium (MAP), engrais binaire composé de phosphate et
d’azote ;
CHAPITRE 1. LE GROUPE OCP 4
La ligne 306
La ligne 306, lieu de la présente étude, fait partie, avec la ligne 307, de l’atelier engrais du
complexe intégré Jorf Fertilizers Company V (JFC V). C’est une unité qui produit du
phosphate de monoammonium, de formule chimique N H4 H2 P O4 dit MAP, avec une capacité
horaire de 50 tonnes.
Cette partie a pour objectif de décrire cette ligne.
Caractéristiques Valeurs
Pourcentage massique en azote 11.0
Pourcentage massique en P2 O5 54.0
Pourcentage massique de l’humidité maximum 1.5
Température du produit en ◦ C 35 - 55
Granulométrie en pourcentage massique :
- < 2 mm 2
- 2 - 4 mm 95
- > 4 mm 3
5
CHAPITRE 2. LA LIGNE 306 6
N H3 Ammoniac
H3 P O4 Acide phosphorique
H2 SO4 Acide sulfurique
(N H4 )H2 P O4 Phosphate de monoammonium N/P = 1
(N H4 )2 H2 P O4 Phosphate de diammonium N/P = 2
(N H4 )2 SO4 Sulfate d’ammonium
L’ampleur de la réaction est mesurée par le ratio molaire N/P, calculé en divisant le nombre
de moles d’azote ayant réagi avec le P2 O5 sur le nombre de moles de phosphate sous forme
de P2 O5 .
La réaction (2.2) a lieu dans le granulateur ; quand l’acide sulfurique y est directement
alimenté. La réaction (2.1) se produit dans la section de lavage où l’ammoniac gazeux qui
s’échappe de la réaction principale est neutralisé. Ces deux réactions ont la priorité sur toutes
les autres réactions du fait que l’acide sulfurique est plus fort que l’acide phosphorique.
La réaction (2.4) se déroule dans le réacteur tubulaire. La réaction (2.3) a lieu dans la
section de lavage où l’acide phosphorique est utilisé comme un liquide de lavage pour récupé-
rer l’ammoniac susceptible d’être perdu. Enfin, la réaction (2.5) se produit dans le réacteur
tubulaire et dans le granulateur quand le ratio molaire N/P dépasse 1.
Figure 2.1 – Schéma de principe du procédé de fabrication du MAP dans la ligne 306
CHAPITRE 2. LA LIGNE 306 8
L’ammoniac est envoyé vers le réacteur tubulaire granulateur 306-I-01 et vers le système
d’ammoniation 306-I-02.
L’acide sulfurique est utilisé dans la section de lavage, où il est envoyé directement vers la
tour de lavage 306-D-04.
Enfin, le sable est utilisé comme ballast pour réguler l’étape de granulation au niveau du
granulateur 306-M-01.
Dans le réacteur tubulaire granulateur, un ratio molaire N/P = 0.85 - 0.9 est atteint à
une température de 130-135 ◦ C après réaction entre l’acide phosphorique à 46-50 % P2 O5 et
l’ammoniac liquide. Cette réaction est instantannée, et le temps de séjour dans le réacteur est
de quelques secondes, ce qui permet d’éviter la formation de P2 O5 insoluble.
L’acide phosphorique utilisé dans cette étape est le résultat du mélange entre l’acide
phosphorique concentré du réservoir 306-R-01 et un mélange d’acide phosphorique, d’acide
phosphorique et d’eau utilisés dans la section de lavage.
Granulation
L’étape de granulation a pour objectif de transformer la bouillie issue du réacteur tubulaire
en engrais granulés de composition et taille spécifiques.
Le complément d’ammoniation pour avoir la formule finale du MAP est effectuée dans le
granulateur au moyen de la rampe d’ammoniation 306-I-02. A ce stade, le rapport molaire
atteint une valeur de 1. Les gaz du granulateur sont aspirés par un ventilateur vers le prélaveur
306-D-03, et le produit sortant est envoyé vers le sécheur 306-M-02.
2.3.2.3 Séchage
Le séchage vise à réduire l’humidité du MAP produit vers une valeur de 1 %. Cet étape se
déroule dans le sécheur 306-M-02. L’opération se fait en mettant en co-courant le MAP avec
des gaz chauds ayant une température entre 150 et 250 ◦ C.
Les gaz chauds sont issus de la chambre de combustion à fuel 306-F-01 qui est connectée
directement au sécheur.
Le sécheur est équipé de spires d’avancement du produit à son entrée et de pelles releveuses
pour assurer un bon contact entre le MAP à sécher et les gaz chauds provenant de la chambre
de combustion.
Le gaz quittant le sécheur contient de l’ammoniac échappé du produit, ainsi que de la poussière
et de l’eau évaporée. Cet air passe par les cyclones 306-S-11 A/B/C/D pour séparer l’air de
la poussière. La poussière déchargée rejoint le reste du produit recyclé sur le convoyeur de
recyclage 306-T-11 alors que le gaz est envoyé vers la section de lavage 306-D-01.
Le système de criblage dans la ligne 306 est constitué de trois cribles 306-S-02 A/B/C
et de trois répartiteurs vibrants 306-S-01 A/B/C pour assurer une répartition sur toute la
largeur des cribles.
Les gros grains de diamètre supérieur à 4 mm sont les refus de chaque crible, ils sont dirigés
vers la bande de recyclage en passant par les broyeurs à cyclindres 306-B-02 A/B/C. Les
grains fins de diamètre inférieur à 2 mm sont les passants du dernier tamis, ils rejoignent
directement la bande de recyclage 306-T-11.
Le produit calibré entre 2 et 4 mm est dirigé au moyen de la bande 306-T-13 et de l’élévateur
à godets 306-T-03 vers le tamis finisseur 306-S-03 pour améliorer sa granulométrie. Les fins
et les gros de cette opération sont récupérés pour rejoindre directement la bande de recyclage
306-T-11.
CHAPITRE 2. LA LIGNE 306 10
Les gaz issus du prélaveur 306-D-03 sont traités dans le prélaveur 306-D-02. Ce dernier
est alimenté via une solution provenant du bac 306-R-02 de rapport molaire entre 0.1 - 0.3 et
de température entre 60 - 75 o C.
Les gaz issus du sécheur, contenant de poussières, sont assainis dans un premier temps
dans les cyclones 306-S-11 A/B/C/D, puis lavés dans le laveur 306-D-01, alimenté par une
solution provenant du réservoir 306-R-02.
Les gaz issus du refroidisseur, contenant des poussières, sont d’abord assainis au moyen
des cyclones 306-S-13 A/B/C/D, puis acheminés vers le laveur final 306-D-04.
Enfin, les gaz issus des laveurs 306-D-01 et 306-D-02 ainsi que ceux issus du refroidisseur
sont lavés dans la tour de lavage finale par une solution contenant principalement de l’eau et
de l’acide sulfurique, et ce pour réduire les émissions de poussières, d’ammoniac et de fluor.
Désignation Equipement
306 - M - 01 Granulateur
306 - D - 04 Tour de lavage
306 - R - 01 Réservoir
306 - M - 02 Sécheur
306- F - 01 Chambre de combustion
306 - D - 01/02/03 Prélaveurs
306 - S - 11 Cyclones
306 - S - 02 Cribles
306 - B - 02 Broyeurs
306 - S - 13 Cyclones
306 - S - 03 Tamis finisseur
306 - E - 11 Refroidisseur
306 - M - 03 Enrobeur
306 - T - 11 Bande de recyclage
306 - T - 01 Elevateur à godets
Le produit commercial MAP est caractérisé par une humidité relative critique autour de
70-75 % à 30 ◦ C. Le produit est donc hygroscopique et peut facilement prendre en masse en
contact avec l’air entrant dans le lit fluidisé, surtout pendant les jours humides, empêchant
ainsi de maintenir l’humidité du produit à la valeur de 1 %.
Par conséquent pour réaliser un bon refroidissement ainsi que pour minimiser l’eau absorbée
par le produit, le lit fluidisé 306-E-11 a été conçu en deux chambres indépendantes, séparées
par un mur intermédiaire permettant le passage du produit fini d’une chambre à l’autre. Le
lit fluidisé est équipé de deux ventilateurs centrifuges 306-C-01 et 306-C-02, qui aspirent l’air
servant au refroidissement et à la fluidisation dans, respectivement, la première et la deuxième
chambre.
Le refroidissement est plus délicat dans la deuxième chambre. Etant donné que la diffé-
rence de température entre le produit et l’air n’est pas très élevée, il est nécessaire de passer
par le refroidisseur d’air 306-E-02 puis par l’échangeur 306-E-01, dont le but est de réduire
l’humidité relative de l’air au-dessous de la valeur 70 %.
Le refroidisseur d’air 306-E-02 utilise une solution à 50 % d’éthylène glycol comme fluide
réfrigérant. Ce fluide joue un double rôle, il élève d’abord la température de la solution d’am-
moniac de -20/-25 ◦ C à +5/+15 ◦ C dans l’échangeur 306-E-03 avant de refroidir l’air dans
le refroidisseur 306-E-02. L’air refroidi est alors caractérisé par une humidité relative d’une
valeur de 100 %, et l’eau condensé peut être séparé pour améliorer encore plus l’opération de
refroidissement du produit fini.
L’air refroidit et saturé est par la suite chauffé par échange avec de la vapeur basse pression
dans l’échangeur 306-E-01. Cette seconde opération permet de réduire, par une élévation de
3 à 5 ◦ C, l’humidité relative de l’air vers une valeur de 70 à 80 %. Enfin, l’impulsion du
13
CHAPITRE 3. MISE EN CONTEXTE DE L’ÉTUDE 14
A la sortie de la première chambre, l’air passe d’abord par les cyclones 306-S-13 A/B/C/D
puis est aspiré par un ventilateur d’extraction 306-C-05 et un ventilateur de recirculation 306-
C-06. Le ventilateur d’extraction 306-C-05 aspire 65 à 70 % du courant total de l’air sortant
et l’envoie vers l’épurateur de gaz 306-D-04, alors que le ventilateur de recirculation 306-C-06
aspire le reste et l’envoie vers la chambre de combustion 306-F-01. Au niveau de la deuxième
chambre, l’air chaud sortant est réutilisé dans le circuit d’aspiration du ventilateur 306-C-01
où il sera mélangé avec l’air ambiant à 40 %. Toutefois, pour éviter que des particules fines
ou des granulats de petites tailles, colmatent et bouchent le plateau perforé du lit fluidisé,
l’air sortant de la deuxième chambre passe d’abord par le cyclone 306-S-14. Le produit retenu
est alors envoyé vers le convoyeur 306-T-23 qui l’achemine vers le convoyeur de recyclage
306-T-11.
Enfin, le lit fluidisé doit être inspecté régulièrement, pour vérifier que la fluidisation se fait
convenablement et qu’il n’y a pas d’accumulation de produit dans lit. Dans le cas contraire,
une opération de nettoyage ou de maintenance doit être effectuée. Pour cela, et afin de ne pas
arrêter la production pour cette raison, l’inverseur de dérivation 306-Y-04 est installé à cet
effet. Il permet d’envoyer le produit directement au convoyeur 306-T-14 qui l’achemine vers
l’élévateur 306-T-03.
L’hygroscopicité est définie comme les propriétés d’absorption d’humidité d’un engrais
dans des conditions d’humidité et de température spécifiées. La plupart des produits d’en-
grais sont hygroscopiques dans une certaine mesure en raison de leur solubilité dans l’eau
normalement élevée. Cependant, plus l’engrais est hygroscopique, plus il a tendance à prendre
en masse et plus donc il y a de problèmes pendant le stockage et la manipulation. Les proprié-
tés hygroscopiques d’un engrais peuvent être quantifiées et classées en mesurant l’humidité
relative critique.
L’humidité relative critique (HRC) d’un matériau est définie comme l’humidité relative de
l’atmosphère à laquelle le matériau commence à absorber l’humidité de l’humidité atmosphé-
rique. Les principaux facteurs qui dictent l’HRC d’un engrais sont sa composition chimique
et la température de l’air ambiant [10].
Pour un engrais, une HRC relativement élevée est un avantage dans la mesure où un tel
engrais pourrait être exposé et manipulé dans des conditions atmosphériques plus humides
sans absorption d’humidité qui pourrait favoriser la prise en masse .
L’opération de refroidissement par le lit fluidisé E-11 agit directement sur l’HRC du MAP.
L’objectif de cette opération est concrètement d’élever l’HRC pour limiter l’absorption de
l’humidité par le MAP.
Actuellement, le lit fluidisé de refroidissement de la ligne 306 est indisponible. Son indis-
ponibilité cause un problème de prise en masse du MAP au niveau du stockage. Ce problème
de prise en masse ajoute une contrainte au niveau de la gestion du stock, dans la mesure où,
pour éviter une prise en masse prononcée, le stockage du MAP ne doit pas dépasser plus de
30 jours. Au-delà de ces 30 jours, le MAP devient un produit non conforme à la vente et donc
une perte d’argent pour l’exploitant.
Pour illustrer concrètement cette perte d’argent directe, le raisonnement suivant, qui s’ap-
CHAPITRE 3. MISE EN CONTEXTE DE L’ÉTUDE 17
plique réellement aujourd’hui pour la ligne 306, est parlant. La production mensuelle de la
ligne 306 est de 1 500 tonnes. Le prix du MAP à la tonne est de 500 $ [11]. Si, par exemple, la
production du mois d’Avril de la ligne 306 n’est pas vendue dans le courant du mois de Mai,
il y aura alors une perte de 750 000 $, soit à peu près 7.3 millions de dirhams marocains.
La présente étude part donc du constat suivant : le lit fluidisé de refroidissement est in-
disponible, par voie de conséquence un problème de prise en masse se produit au niveau de
son stockage et cela constitue une perte d’argent pour l’exploitant.
Comme cela a déjà été mentionnée, l’étude part entre autres du constat que le lit fluidisé
est indisponible. Alors que l’étude théorique remet en question l’implication des vitesses de
fluidisation sur le fonctionnement du lit, le diagnostic de l’état des lieux cherche à mettre une
relation de cause à effets entre l’état des lieux et l’indisponibilité du lit fluidisé, pour aboutir
ensuite sur des solutions concrètes.
CHAPITRE 3. MISE EN CONTEXTE DE L’ÉTUDE 18
19
Chapitre 4
4.1 Introduction
Un solide divisé, poudre ou milieu granulaire, se définit comme un assemblage de particules
solides hétérogènes dispersées dans une phase continue gazeuse entre lesquelles s’exercent une
multitude d’interactions.
Tous les solides divisés n’ont pas la même aptitude à être fluidisés et en conséquence, ils
peuvent se comporter différemment vis-à-vis de la fluidisation. Le comportement d’un lit
fluidisé dépend fortement des interactions fluide-solide, et est donc conditionné en partie par
les propriétés des particules qui y sont présentes.
Ce chapitre a pour objectif de présenter les propriétés physiques essentielles des solides divisés,
qui sont nécessaires pour l’étude des lits fluidisés.
Les quatre diamètres équivalents suivants sont les plus utilisés dans l’étude du comporte-
20
CHAPITRE 4. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DES SOLIDES DIVISÉS 21
Selon la valeur des entiers p et q, la signification du diamètre moyen dp,q varie, car il ne
met pas alors l’accent sur les mêmes caractéristiques de la particule. Le diamètre d3,2 par
exemple, appelée aussi diamètre surface-volume ou diamètre de Sauter, est réprésentatif de
la surface spécifique des particules. Il est ainsi plus sensible aux fines particules et leur accorde
donc plus d’importance.
La porosité interne χ se définit comme le rapport entre le volume des pores et le volume
total du grain délimité par son enveloppe externe :
Vp − VS
χ= (4.6)
Vp
avec Vp le volume géométrique de la particule et VS le volume effectif du solide qu’elle contient.
4.4 Conclusion
Les notions de bases pour caractériser une distribution de solides divisés étant maintenant
présentées, il convient maintenant de passer à la théorie de fluidisation. L’objectif sera alors
de présenter les notions de base de la fluidisation de façon générale, et du régime bouillonant
plus particulièrement puisqu’il représente le régime qui doit être établi au niveau du lit fluidisé
de refroidissement de la ligne 306.
Chapitre 5
5.1 Introduction
"La prédiction de l’heure d’arrivée d’une sonde spatiale se dirigeant vers Saturne, peut
être déterminée avec plus de précision qu’un lit fluidisé !". Bien que cette citation de Gel-
dart date de maintenant 30 ans, elle reste toujours d’actualité et ce malgré des avancées
scientifiques et technologiques notables dans le domaine de la fluidisation. Cette difficulté de
prédiction découle principalement de la complexité et l’ambiguïté dans la définition des pa-
ramètres fondamentaux et significatifs tels que la taille, la forme et la densité des particules,
qui sont dans la plupart du temps estimés indirectement en raisonnant sur le vide laissé dans
le lit, ou approximativement au moyen de corrélations.
La fluidisation d’un solide se fait indépendamment au moyen d’un gaz ou d’un liquide. La
présente étude se focalise sur la fluidisation du type gaz-solide, du fait qu’elle corresponde à la
réalité industrielle de l’unité étudiée. Ce chapitre ne prétend, ni n’aspire à l’exclusivité. Sa visée
première est de présenter succinctement les aspects fondamentaux de la théorie de fluidisation,
et les éléments clés interférant dans la suite de ce travail. Des notions complémentaires, tels
que le transfert de chaleur dans les milieux fluidisés et les différentes corrélations utilisées,
seront développées par la suite.
24
CHAPITRE 5. FLUIDISATION : BASES THÉORIQUES 25
— Les coefficients de transfert de chaleur entre le lit et les surfaces annexes sont élevés ;
— Le comportement de la phase solide proche du comportement d’un liquide, facilite sa
manutention ;
— Les pertes de charge sont inférieures à celles obtenues avec un lit fixe pour une même
vitesse superficielle de gaz.
Si les avantages des lits fluidisés sont indéniables, il convient tout de même de citer plu-
sieurs inconvénients inhérents à la fluidisation :
— La possibilité de formation de bulles dans la suspension gaz-solide participe dans l’agi-
tation des particules mais véhicule rapidement le gaz à la surface du lit fluidisé et
diminue ainsi le temps de contact gaz-solide. Ce phénomène, qui sera étudé par la
suite, est connu sous le nom de bullage, et il est alors question de fluidisation hétéro-
gène ;
— Le risque d’entraînement des particules réduit leur temps de séjour dans le lit, ce
qui peut causer la perte de matières premières, et entraîner des difficultés opératoires
supplémentaires qui nécessitent la mise en place de dispositifs de séparation ;
— Le frottement permanent des particules entre elles mène à la formation de particules
fines favorisant l’élutriation ;
— Des difficultés de modélisation, de conception et de dimensionnement subsistent à
l’échelle industrielle.
cette vitesse, et la nature des particules solides, plusieurs régimes de fluidisation peuvent être
observés :
— Lit fixe : Si la vitesse U est inférieure à la vitesse minimale de fluidisation Umf , le lit
de solide reste fixe et conserve son aspect compact, comme illustré sur la figure 5.2(a).
Le gaz passe alors entre les particules sans les soulever, et subit une perte de charge
due au aux frottements avec la surface des grains. Cette perte de charge est inférieure
au poids du lit par unité de surface.
— Lit bouillonant : A une vitesse légèrement supérieure à Umf , une formation de ca-
vités pratiquement vides de particules est observée. Dans le lexique de la fluidisation,
ces cavités sont appelées bulles. La vitesse superficielle du gaz à partir de laquelle ces
bulles apparaissent est appelée vitesse minimale de bullage Umb . La vitesse minimale de
fluidisation et la vitesse de bullage sont relativement proches dans le cas d’un système
gaz-solide. Cet état de fluidisation est dit fluidisation hétérogène, il est illustré par la
figure 5.2(c).
Au-delà de Umb , et sur une plage de vitesses relativement large, le lit reste fluidisé et les
bulles créées ont une forme régulière, généralement sphérique. Chaque bulle entraîne
avec elle une quantité de particules, ce qui crée une agitation permanente des grains
solides au sein du lit fluidisé. Il s’agit alors du régime de fluidisation bouillonante et le
lit est dit lit dense.
La formation des bulles a généralement lieu au niveau de la grille de fluidisation. Elles
grossissent par coalescence et éclatent à la surface du lit. Une certaine quantité de
particules solides est ainsi projetée à la surface du lit par éclatement des bulles, ce qui
crée une zone turbulente où la concentration en solide est plus faible que dans la zone
dense inférieure : il s’agit de la splash zone.
— Pistonnage : Il peut arriver que le diamètre des bulles formées atteigne la section
droite du récipient de fluidisation. Il en résulte alors le phénomène de pistonnage.
Comme l’illustre la figure 5.2(d), l’écoulement se fait sous forme de bouchons, les
bulles de gaz poussent des particules devant elles et il y a alternance entre le passage
de grosses bulles et de lit stable. Cet écoulement est accompagné de larges fluctuations
de la perte de pression.
nement des particules au-dessus du lit devient appréciable. Comme l’illustre la figure
5.2(e), le mouvement des bulles est chaotique, leur forme est irrégulière et la surface
supérieure du lit est presque effacée.
— Lit transporté : Cet état survient quand la vitesse de fluidisation U dépasse la vitesse
de chute libre des particules Ut . Il est question alors de transport pneumatique puisque
les particules quittent le lit fluidisé et sont entraînées par le courant gazeux, comme
illustré par la figure 5.2(f). Ce régime est appelé lit transporté. Si des dispositifs annexes
sont installés pour récupérer les particules et les réintroduire dans le lit, il est alors
question de lit fluidisé circulant.
Quand la vitesse de fluidisation est proche de Ut sans pour autant l’égaler, il est alors
question de fluidisation rapide. Ce type de fluidisation nécessite lui aussi des dispostifs
annexes pour récupérer la quantité importante de solides entraînée par le courant
gazeux.
— Lit à jet : Il est question de lit à jet, figure 5.3(a), quand la vitesse de fluidisation
est très élevée et que les particules solides sont assez grandes. Un jet gazeux est alors
formé dans l’axe du lit, qui entraîne violemment des particules solides vers le haut
avant de retomber à la surface du lit. La région entourant le jet reçoit une faible partie
du courant gazeux mais contient la majeure partie du solide qui glisse le long de la
paroi sans être fluidisé.
parcouru par un débit très faible du gaz. Ce phénomène concerne plus particulièrement
les particules fines et cohésives.
— Groupe B : regroupe la majeure partie des solides fluidisables, qui ont un diamètre
compris entre 40 et 500 µm et une masse volume entre 1 400 et 4 000 kg/m3 . Ce type
de solide divisé fluidise de manière hétérogène dès la vitesse minimale de fluidisation,
et l’expansion du lit est limitée. L’agitation pour ce groupe est assurée par le mou-
vement ascendant des bulles qui coalescent entre elles avant d’éclater à la surface du lit.
— Groupe C : regroupe des particules fines dp ≤ 30µm, qui fluidisent très difficilement.
La difficulté de fluidisation est due aux forces cohésives interparticulaires qui sont su-
CHAPITRE 5. FLUIDISATION : BASES THÉORIQUES 30
La figure 5.5 met au clair les régimes de fluidisation des particules selon leur appartenance
aux différents groupes de la classification de Geldart.
La classification de Geldart des solides divisés peut être traduite à l’aide du nombre
dArchimède. Les poudres de type C correspondent à Ar < 1 ; celles du régime de transition
C-A à 1 < Ar <100 ; celles de type A à 100 < Ar < 885 ; celles de type B à 885 < Ar < 176
900 et, enfin, celles du groupe D à Ar > 176 900.
CHAPITRE 5. FLUIDISATION : BASES THÉORIQUES 31
Figure 5.5 – Régimes de fluidisation des particules selon la classification de Geldart [5]
∆Pb (1 − )2 µU (1 − ) ρg U 2
= 150 + 1, 75 (5.1)
L 3 (ψs dp )2 3 (ψs dp )
CHAPITRE 5. FLUIDISATION : BASES THÉORIQUES 32
Avec :
∆Pb la perte de charge générée par le lit de particules en (Pa)
L la hauteur du lit fixe en (m)
la porosité du lit fixe
ψs la sphéricité des particules
µ la viscosité dynamique du gaz en (Pa.s)
ρg la masse volumique du gaz en kg/m3
Soit, lorsque la vitesse supercielle du gaz est égale à la vitesse minimale de fluidisation
Umf , le poids du lit des particules est précisémment compensé par les forces frottement :
! !
P erte Aire de section
de charge droite du lit
! ! ! (5.3)
V olume F raction P oids apparent
=
du lit de solide des particules
C’est-à-dire :
A partir de l’équation (5.4), et en utilisant l’équation (5.1), l’équation (5.3) peut s’écrire
ainsi :
CHAPITRE 5. FLUIDISATION : BASES THÉORIQUES 33
1 (1 − mf )
Ar = 1, 75 Re2 + 150 Rep,mf (5.5)
mf ψs p,mf
3 3mf ψs2
Où Ar est le nombre d’Archimède :
ρg (ρp − ρg )gd3p
Ar = (5.6)
µ2
Et Rep,mf le nombre de Reynolds pris dans les conditions minimales de fluidisation :
ρg Umf dp
Rep,mf = (5.7)
µ
L’équation (5.5) n’est résolvable que si mf et ψs sont connus. L’équation est alors résol-
vable comme équation de second degré en Rep,mf .
Seulement, si mf et ψs ne sont pas connus, il est possible d’obtenir une estimation de Umf à
partir de corrélations.
L’équation (5.5) s’écrit alors :
Avec :
1 (1 − mf )
K1 = 1, 75 et K2 = 150 (5.9)
3mf ψs 3mf ψs2
La résolution de cette équation de second degré en Rep,mf donne alors
p
Rep,mf = A2 + BAr − A (5.10)
Avec
K2 1
A= et B = (5.11)
2K1 K1
Plusieurs corrélations sont alors diponibles pour estimer A et B. Il est à noter que chaque
corrélation s’applique à des cas particulier, et tient compte de la non-sphéricité des particules
et de leur polydispersité.
Une partie des particules solides retombe dans le lit, alors que le reste est susceptible de quitter
l’enceinte fluidisante. Il faut alors récupérer ces particules grâce à des dispositifs annexes tels
que les cyclones. Ce processus d’entraînements des particules est appelé élutriation.
Plusieurs corrélations existent dans la littérature, seulement elles ne prennent pas toutes en
compte les mêmes paramètres.
5.5 Conclusion
Cette partie a permis de donner une vue globale sur la théorie de la fluidisation, et les
différents paramètres qui influent sur son déroulement, notamment les vitesses de fluidisation
qui déterminent directement le régime de la fluidisation qui s’opère.
Le lit fluidisé de la ligne 306 fonctionne en principe en régime bouillonnant. Le prochain
chapitre s’intéresse donc à ce régime et à la fluidisation turbulente.
Chapitre 6
Un lit fluidisé en régime bouillonnant peut être décrit par la théorie des deux phases.
Selon Toomey et Johnstone, en régime de bullage, un lit bouillonnant comporte deux
phases distinctes :
— La phase émulsion, ou phase dense, dans laquelle circule les particules solides et le gaz
interstitiel à la vitesse minimale de fluidisation ;
— La phase bulle qui correspond au débit de gaz en excès par rapport au minimum de
fluidisation.
Les bulles sont responsables de l’agitation des particules solides et contrôlent souvent
le mécanisme de transfert de chaleur par exemple. L’étude du comportement des bulles, et
de leurs principales caractéritiques telles que leur taille et leur vitesses, est particulièrement
importante pour prédire entre autres l’expansion du lit et l’entraînement des particules.
36
CHAPITRE 6. RÉGIME BOUILLONNANT ET FLUIDISATION TURBULENTE 37
Figure 6.1 – Régime de bullage type pour des particules de la classe D [2]
En s’approchant de la vitesse terminale de chute libre des particules, les particules quittent
de plus en plus le lit fluide et la zone de désengagement au-dessus de la surface du lit devient
de plus en plus chargée. Il est alors difficile de distinguer le corps du lit de sa partie supérieure.
Ce régime est appelé fluidisation rapide, et il devient nécessaire d’installer des équipements
annexes pour récupérer et réintroduire dans le lit les solides qui ont été entraînés. Ces lits
sont appelés lits circulants. Dans les lits circulants, la partie inférieur du lit est plus chargée
que la partie supérieure.
En augmentant encore la vitesse de fluidisation, la différence de concentration entre la partie
supérieur du lit et sa partie inférieure disparaît, et la concentration du solide diminue au fur
et à mesure que la vitesse augmente. Ce régime est celui des lits transportés.
CHAPITRE 6. RÉGIME BOUILLONNANT ET FLUIDISATION TURBULENTE 39
Il est à noter que la transition entre le lit bouillonant et le lit turbulent n’est pas dis-
cernable. Par contre, le début du régime de fluidisation rapide, qui coïcide avec l’envol de la
majeure partie des particules, est relativement net.
Dans la configuration la plus courante des lits fluidisés circulants, dédiés à la combustion,
l’air est distribué à deux niveaux : une partie à la base du lit fluidisé, une autre à quelques
mètres de hauteur pour un lit de quelques dizaines de mètres de hauteur. Cela permet d’éviter
une concentration importante d’oxygène dans la zone inférieure et, par conséquent, de réduire
la formation des oxydes d’azote.
7.1 Introduction
La présente étude s’intéresse à la fluidisation comme opération permettant l’échange ther-
mique entre l’air et le MAP. Pour cela, il existe aujourd’hui différentes conceptions d’échangeur
à lit fluidisé qui peuvent être classées suivant la technologie de l’échangeur ou suivant son type
d’application. Il est alors possible de distinguer :
— Lit mince ou épais : l’épaisseur de la couche fluidifiée est comprise entre 0,05 et 0,25m
pour les lits minces et peut atteindre 1 m dans le cas des lits épais ;
— Echangeur multi ou monoétagé : la mise en place d’un ou plusieurs étages de fluidisa-
tion permet d’augmenter l’efficacité thermique globale de l’opération. Pour certaines
applications, il est intéressant de coupler un étage avec lit fluidisé avec un second étage
équipé d’un échangeur conventionnel ;
— Echangeur à lit fluidisé direct ou indirect : de nombreux échangeurs possèdent un fais-
ceau de tubes immergés dans le lit de particules qui transfère la chaleur indirectement
à un fluide thermique. Dans certaines applications, comme dans le cas du lit fluidisé
de la ligne 306, le transfert thermique a lieu par contact direct gaz-particules ;
— Echangeur à lit fluidisé inerte ou actif : le lit fluidisé offre un excellent contact gaz-
particules qui peut être mis à profit pour filtrer et neutraliser certaines particules ou
gaz nocifs contenus dans la plupart des fumées de combustion.
Les lit fluidisés trouvent une large application dans les opérations industrielles à caractère
thermique. L’objectif de cette partie est de passer en revue succinctement quelques procédés
de transfert thermique utilisant la technologie des lits fluidisés.
40
CHAPITRE 7. PROCÉDÉS DE TRANSFERT THERMIQUE EN LIT FLUIDISÉS 41
l’intérieur du lit. Ils sont ainsi utilisés pour le refroidissement rapide de solides divisés chauds
en sortie de process, à contact direct comme dans le cas de cette étude, ou par échangeur
immergé, en système mono ou multiétagé. Ils sont aussi employés pour la récupération de
chaleurs perdues sur gaz chauds par préchauffage de charges entrantes.
l’opération. L’isothermicité du lit, jointe aux forts coefficients de transfert thermique dans le
lit, assurent une bonne sélectivité du procédé.
7.9 Conclusion
Ce dernier chapitre conclue l’étude bibliographique sur la fluidisation. Il a été jusque là
question de solides divisés, de notions de base sur la fluidisation et sur ses régimes et enfin
sur les procédés industriels utilisant la fluidisation comme moyen d’échange thermique.
La prochaine partie vise à exploiter l’étude bibliographique pour évaluer l’impact des vitesses
de fluidisation préconisées par le constructeur sur le comportement du lit.
Troisième partie
43
Chapitre 8
Calcul aéraulique
8.1 Introduction
Le constructeur préconise des vitesses de fluidisation de UC−01 = 2.56m/s dans la pre-
mière chambre, et de UC−02 = 2.27m/s dans la deuxième chambre. Ces vitesses de fluidisation
déterminent, comme il a été vu dans l’étude bibliographique, le régime de fluidisation du lit,
son expansion, les particules envolées et le transfert thermique qui se produit entre l’air et les
particules. Clairement, le choix des vitesses de fluidisation a un impact direct sur le fonction-
nement du lit.
L’objectif du calcul aéraulique est donc de vérifier le bon fondement des valeurs des vitesses
de fluidisation recommandées par le constructeur, et d’étudier leurs influences sur le compor-
tement du lit.
44
CHAPITRE 8. CALCUL AÉRAULIQUE 45
La porosité de lit au minimum de fluidisation mf peut être obtenue grâce à la corrélation
de Wen et Yu [12] :
0.091(1 − mf )
mf = (8.1)
ψS2
Ces équations sont résolues en utilisant le solveur d’Excel.
Les résultats sont présentés dans le tableau 8.2.
Les vitesses minimales de fluidisation sont donc inférieures aux valeurs des vitesses de
fluidisation préconisées par le constructeur. Le calcul des vitesses terminales de chute libre
permettra de déterminer le régime de fluidisation du lit dans les conditions opératoires dictées
par le constructeur.
CHAPITRE 8. CALCUL AÉRAULIQUE 46
24 73.69(e−5.0748ψS )Re
p
CD = 1 + 8.171e−4.0655ψS Re0.0964+0.556ψ
p
S
+ (8.2)
Rep Rep + 5.378e6.2122ψS
Ces équations sont résolues en utilisant le solveur d’Excel.
Les valeurs obtenues sont présentées dans le tableau 8.3.
Les valeurs des vitesses limites, vitesses minimales de fluidisation et vitesses terminales de
chute libre, justifient les valeurs des vitesses de fluidisation préconisées par le constructeur et
place le lit fluidisé dans un régime bouillonant. Dans la suite, il sera question du comportement
du lit par rapport à ces vitesses là. Si par exemple le nombre des particules susceptibles de
s’envoler est important, il faudra revoir ces valeurs là.
La remarque ayant été faite, la suite de cette étude sera poursuivie en prenant en compte la
valeur du facteur de sphéricité ψS = 0.815 trouvée grâce à l’analyse faite au laboratoire.
La perte de charge ∆Pd à travers la grille doit donc être minimale, mais suffisante pour
assurer l’uniformité de la distribution de l’air dans chacun des orifices de la grille. Dans la
pratique, il est considéré nécessaire que ∆Pd soit supérieure à 3 500 Pa tout en vérifiant :
Le nombre d’orifices Nor et leur diamètre dor est choisi tel que :
4 U
Nor d2or = A (8.5)
π Uor
Avec A la surface de la plaque dans chacune des chambres.
Ici, le diamètre des orifices de la grille présente au niveau du refroidisseur est égal à 1 mm.
Pour des mailles équilatères, comme dans le cas de la grille déjà présente au niveau de
refroidisseur, la distance entre orifices est calculée par la formule :
CHAPITRE 8. CALCUL AÉRAULIQUE 48
1/2
2 A
s= √ (8.6)
3 Nor
Les valeurs obtenues sont présentées dans le tableau 8.5.
bulles servent à décrire théoriquement le lit. Ils pourront servir l’exploitant de référence pour
juger grossièrement le comportement du lit.
L’expansion du lit, dans chacune des deux chambres, est conforme aux contraintes géo-
métriques du refroidisseur à lit fluidisé. En effet, le lit fluidisé est équipé de deux portes qui
permettent de contrôler l’opération pendant sa marche. L’existence de ces portes impose une
limitation de l’expansion du lit à une valeur qui ne dépasse pas 0.4 m. Cette limitation, avec
les vitesses de fluidisation choisies, est respectée.
CHAPITRE 8. CALCUL AÉRAULIQUE 50
Ces valeurs restent en-dessous de la hauteur du refroidisseur qui est de 3.3 m. Ces valeurs
restent tout de même peu fiables, et ne devront donc, dans tous les cas, pas être pris en
compte.
8.6 Conclusion
Le calcul aéraulique a permis de vérifier le bon fondement des vitesses de fluidisation
préconisées par le constructeur, et de s’assurer qu’elles restent valable malgré une déviation
dans la distribution granulométrique due à l’indisponibilité du tamis finisseur.
Les vitesses de fluidisation maintenant doivent répondre à l’objectif de refroidissement, à
savoir atteindre une température de sortie du produit inférieur à 50 ◦ C, et pendant une durée
inférieure au temps de séjour qui est de 4.50 min d’après les données du constructeur.
Chapitre 9
Transfert thermique
51
CHAPITRE 9. TRANSFERT THERMIQUE 52
les bulles. L’uniformité de la température dans chaque chambre sera justifiée plus en
détails par la suite ;
— Le débit entrant du produit MAP est de 50 t/h. Comme il a été vu, les particules
susceptibles d’être entraînées représentent en moyenne moins de 0.23 % du total de la
distribution granulométrique. Aussi, pour des raisons de simplifications, il sera supposé
que le débit entrant du produit est égal à celui sortant.
Pour un gaz avec un vitesse de fluidisation U à travers un lit de solides divisés, le coefficient
de convection thermique hlit peut être estimé par les corrélations suivantes :
Soit une quantité de solide MAP à une température initiale TM AP,entrant , fluidisée et refroidie
par de l’air à une température d’entrée Tair,entrant . Du fait du mouvement rapide des parti-
cules et de leur grande capacité thermique, il est raisonnable de considérer que la température
du solide est indépendante de sa localisation dans le lit, dans une chambre donnée.
! !
Chaleur libérée Chaleur récupérée
= (9.3)
par le M AP par l0 air
Ce qui équivaut à :
6(1 − )
ρa cp,air U dTair = hlit (TM AP − Tair )dz (9.4)
ψs dp
En intégrant, la précédente équation devient :
!
Tair,sortant − TM AP N u 6(1 − ) L
= exp − (9.5)
Tair,entrant − TM AP P rRep ψs dp dp
L’application numérique, en utilisant les données du tableau 9.2, donnent des valeurs, pour
les deux chambres, égales approximativement à 10−21 .
Par conséquent, pour des conditions de fluidisation ordinaires, similaires à cette étude, il
est possible de raisonnablement considérer que la température de sortie de l’air est égale à la
température du solide :
Tair,sortant ∼
= TM AP
Les résultats obtenus montrent que le solide sort de la première chambre avec une tempé-
rature de 61.41 ◦ C et une température de 41.72 ◦ C de la deuxième chambre, ce qui répond à
une des deux exigences du procédé.
56
Chapitre 10
57
CHAPITRE 10. ANALYSE DES PROBLÈMES 58
cette période là. Toutefois, d’après les témoignages de l’équipe production de la ligne
306, le lit fluidisé a toujours présenté des problèmes d’écoulement du produit depuis
son démarrage en 2012. Il est aujourd’hui indisponible depuis plus de 3 ans ;
— Où ?
Le problème a lieu au niveau du refroidisseur à lit fluidisé de la ligne 306 de l’atelier
engrais du complexe JFC V. Aussi, il semblerait que tout équipement aillant un lien
avec le refroidisseur soit indisponible ;
— Qui ?
Les équipes concernées par le problème sont les équipes de production et de main-
tenance. Seulement, la longue indisponibilité du refroidisseur fait que l’établissement
d’un lien direct entre son indisponibilité et le facteur humain est impossible à réaliser ;
— Comment ?
L’arrêt du refroidisseur découle de plusieurs causes. D’abord, il est lié au fonctionne-
ment du tamis finisseur qui, lui-même, est défaillant. De ce fait, si le tamis finisseur
est à l’arrêt, le produit ne peut être acheminé vers le refroidisseur. Ensuite, il est lié
au fonctionnement de plusieurs équipements : les ventilateurs et les échangeurs du cir-
cuit éthylène glycol. Si l’un de ces équipements est à l’arrêt, le refroidisseur ne peut
fonctionner. Enfin, le fonctionnement du refroidisseur est important d’un point de vue
qualitatif et non quantitatif : que le refroidisseur fonctionne ou non, la ligne peut
produire du MAP. Par conséquent l’impact, qui est présent et même lourd, du non
fonctionnement du refroidisseur n’est pas observable d’un point de vue performance de
la ligne.
Une première analyse du diagramme d’Ishikawa obtenu montre que l’indisponibilité du lit
fluidisé découle principalement de problèmes au niveau du matériels et des méthodes.
CHAPITRE 10. ANALYSE DES PROBLÈMES 59
L’analyse des causes par la méthode des 5 pourquoi a permis de mettre en évidence les
causes racines sur l’indisponibilité du lit fluidisé aujourd’hui et son dysfonctionnement quand
il était en marche.
L’indisponibilité du lit aujourd’hui découle principalement des équipements nécessaire à son
fonctionnement :
— Les ventilateurs sont les équipements les plus importants pour le fonctionnement du
lit fluidisé. Si un des ventilateurs est hors service, tout le refroidisseur est obsolète.
Deux ventilateurs sont aujourd’hui indisponibles à cause du déséquilibrement de leurs
turbines qui a détérioré les paliers et les accouplements ;
— Le tamis finisseur a depuis le démarrage de la ligne 306 présenté des problèmes de
marche. Bien que son impact soit significatif, l’étude du tamis finisseur nécessite une
étude à part qui sort du cadre de la présente étude. Globalement, le tamis finisseur
agit d’abord sur la granulométrie du produit et détermine donc le comportement du
lit. Cet aspect a déjà été étudié dans la partie théorique, où il a été montré que même
sans le tamis finisseur, le fluidisation est possible et répond à l’objectif du procédé.
Ensuite, la configuration de la ligne 306 fait que le produit ne peut être acheminé vers
le refroidisseur sans passer par le tamis finisseur. Cette dépendance pose l’éventualité
probable suivante : dans le cas où le refroidisseur est disponible mais le tamis finisseur
indisponible, le refroidisseur est inutile puisque le produit ne peut lui être acheminé ;
— Le circuit de refroidissement de l’air éthylène glycol est hors service à cause des fuites
au niveau de l’échangeur E-01. L’indisponibilité du circuit éthylène glycol est surtout
la conséquence de l’indisponibilité du lit fluidisé de refroidissement dans la mesure où
il n’a d’utilité que pour son fonctionnement ;
— La grille de fluidisation est bombée à cause du mode de nettoyage. Elle a fléchie sous le
poids des opérateurs qui la nettoyaient. Le mode de nettoyage ne peut être revu, par
contre il a été observé que son épaisseur est faible et que la flexion a eu lieu là où les
supports étaient manquants. Le dimensionnement de la grille doit être revu, car elle
peut être la cause du problème d’écoulement du produit ;
Actions et contre-mesures
63
CHAPITRE 11. ACTIONS ET CONTRE-MESURES 64
refroidisseur ;
— Le circuit éthylène glycole, pour que l’air dans la deuxième chambre ne soit pas humide.
Ce circuit est actuellement indisponible en raison d’une fuite au niveau de l’échangeur
E-01. Il sera vu dans la suite qu’une configuration alternative pourrait supprimer cette
dépendance et répondre à l’objectif du refroidissement ;
— Les ventilateurs, dans le sens où ils définissent la fonction même du refroidisseur, et
que leurs indisponibilités impliquent directement l’indisponibilité du refroidisseur.
Par ailleurs, il est à signaler qu’après l’analyse des problèmes, des mesures ont été prises
par l’équipe maintenance de la ligne 306 pour que le tamis finisseur ainsi que les ventilateurs
soient aujourd’hui disponibles.
D’un point de vue pratique, la figure 11.3 représente en perspective isométrique l’empla-
cement de la connexion entre la bande T-13 et le refroidisseur E-11, et ce en respectant les
contraintes de l’espace disponible.
La figure 11.4 dresse la liste des principaux contrôles, vérifications, réglages et rempla-
cements éventuels qui peuvent être effectués sur chacun des ventilateurs. Ces interventions
peuvent être personnalisées grâce à la surveillance de la vibration et des systèmes capables de
corréler un changement de vibration avec la nature de l’anomalie.
L’analyse vibratoire [13] est un des moyens utilisés pour suivre le fonctionnement des
ventilateurs. Elle s’inscrit dans le cadre d’une politique de maintenance prévisionnelle de
l’outil de production industrielle.
Les objectifs d’une telle démarche sont de :
CHAPITRE 11. ACTIONS ET CONTRE-MESURES 66
L’analyse vibratoire est actuellement déjà mise en place pour certains ventilateurs de la
ligne 306. Compte tenu de l’importance des ventilateurs liés au refroidisseur à lit fluidisé, il
est aujourd’hui nécessaire qu’ils soient couverts par cette analyse également.
11.1.3 Circuit EG
L’objectif du circuit éthylène glycol est de refroidir l’air ambiant pour maximiser le re-
froidissement du MAP, tout en désaturant cet air pour éviter une prise en masse due à une
humidité relative importante. Le circuit EG est aujourd’hui indisponible. Il présente des fuites
au niveau de l’échangeur E-01 et l’ensemble des équipements doivent être revérifiés car cela
fait plus de 3 ans, à cause de l’arrêt du refroidisseur à lit fluidisé, qu’ils ne sont plus utilisés.
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si ce circuit est absolument nécessaire
pour atteindre l’objectif de refroidissement du MAP. Cette question est d’autant plus légitime
que des visites menées dans d’autres unités de production de MAP à Jorf Lasfar, ont montré
que le refroidissement du MAP s’y faisait sans circuit semblable au circuit EG, mais unique-
ment avec l’air ambiant, aspiré dans des points bien spécifiques.
L’objectif donc de cette partie est donc d’étudier la possibilité d’atteindre l’objectif de refroi-
dissement du MAP sans avoir recours au circuit EG.
Comme cela a déjà été vu, l’opération de refroidissement par le lit fluidisé E-11 agit direc-
tement sur l’HRC du MAP. Le rôle de cette opération est donc concrètement d’élever l’HRC
du MAP pour limiter l’échange d’humidité qu’il peut avoir avec l’air environnant.
L’analyse de la courbe 11.5 permet de faire ressortir deux points. D’abord, un refroidis-
CHAPITRE 11. ACTIONS ET CONTRE-MESURES 67
Dans le cas le plus extrême, le MAP arrive au refroidisseur avec une température de 95◦ C.
L’objectif serait alors de le refroidir avec de l’air ambiant jusqu’à une température en dessous
de 50 ◦ C. Des mesures de températures prises sur site, au niveau de l’aspiration du ventila-
teur C-01, consolidés avec les indications de température du constructeur, ont montré que la
température moyenne de l’air au niveau de l’aspiration du ventilateur C-01 est égale à 35 ◦ C
avec une humidité relative en-dessous de 64 %.
En reprenant la même démarche suivie dans l’étude thermique, les équations 9.7 et 9.10
déjà présentées permettent de caractériser la configuration. Les résultats obtenus sont présen-
tés dans le tableau 11.1. Il est à noter que l’air sortant de la deuxième chambre représente 60
% de l’air entrant dans la première chambre.
Concrètement, les résultats démontrent qu’en refroidissant uniquement avec de l’air am-
biant non traîté, l’opération permet d’abaisser la température du produit de 95 ◦ C à 48 ◦ C,
au lieu des 42 ◦ C obtenus avec le circuit de refroidissement de l’air par éthylène glycol. La
durée nécessaire au refroidissement reste quant à elle similaire à ce qui a été vu dans l’étude
thermique précédente.
De cette étude, il en ressort, que le circuit EG n’est pas absolument nécessaire pour
atteindre l’objectif de refroidissement. Il faudrait seulement changer le point d’aspiration de
l’air par le ventilateur C-02, et le mettre en proximité du ventilateur C-01, ou du sécheur dans
le pire dans cas.
Le réglage manuelle des volets, tel que décrit ci-dessus, rend la conduite de l’opération
difficile. Plusieurs problèmes se pose aujourd’hui. D’abord l’étude théorique a permis de ca-
ractériser le lit à des vitesses de fluidisation bien spécifiques, préconnisées par le constructeur.
L’absence de la documentation adéquate, notamment la perte de charge au niveau des volets
en fonction de leur ouverture, et l’indisponibilité des ventilateurs C-01 et C-06 font qu’il n’est
pas possible de déterminer l’influence de l’ouverture des volets sur les vitesses de fluidisation
au niveau des deux compartiments. Ensuite, la régulation manuelle des volets s’avère fasti-
dieuse d’un point de vue pratique.
La régulation automatique doit répondre à deux objectifs précis. D’abord, il faut maîtriser
la vitesse de fluidisation, dans chaque compartiment. Ensuite, il faut contrôler la pression au
CHAPITRE 11. ACTIONS ET CONTRE-MESURES 71
niveau de chaque compartiment, et agir sur les volets pour qu’elle soit négative.
La régulation de la pression au niveau des deux compartiments est plus délicate et nécessite
l’intervention de l’opérateur.
Dans le premier compartiment, la mesure de la pression est relevée grâce à un indicateur de
pression, et comparée à la consigne. Un régulateur PID agit alors sur les volets 3 et 4 de
façon séquentielle. Au niveau du deuxième compartiment, il y a uniquement une mesure de
la pression grâce à un indicateur de pression.
A partir de là, deux cas généraux se posent :
— Premier cas : Dans le premier compartiment, les volets 3 et 4 sont complètement
ouverts mais la pression reste positive dans le premier compartiment. Dans ce cas,
l’opérateur doit diminuer graduellement la vitesse de fluidisation jusqu’à avoir une
pression négative ;
— Deuxième cas : Dans le deuxième compartiment, la pression est positive. Dans ce cas,
il faut diminuer la vitesse de fluidisation.
D’autres situations peuvent se produire, mais globalement, le même principe est à suivre.
CHAPITRE 11. ACTIONS ET CONTRE-MESURES 72
Le nouvelle grille doit respecter les valeurs explicitées dans le tableau 11.3, notamment
le nombre de trous. Un nombre de trous supérieur à celui proposé ici entraînera une perte
de charge inférieure à 3 500 Pa, et empêchera une distribution uniforme de l’air à travers la
grille.
Au terme de cette étude, les objectifs énoncés au départ ont été atteints. L’étude bibliogra-
phique a permis de comprendre la théorie derrière la fluidisation et à partir de là l’influence de
chaque paramètre sur le comportement du lit. Cette étape a été importante pour bien cadrer
le problème, et cerner les points majeurs à étudier.
L’étude théorique a donné suite à l’étude bibliographique, dans le sens où elle a mis en applica-
tion les différentes notions étudiées et a permis d’examiner l’impact des vitesses de fluidisation
préconisées par le constructeur sur le comportement du lit, et de justifier leur pertinence pour
répondre aux objectifs et aux contraintes de l’opération.
L’étude théorique a eu un rôle déterminant pour se focaliser concrètement sur les causes
conduisant à l’indisponibilité du refroidisseur à lit fluidisé. Le diagnostic de l’état des lieux a
permis de faire ressortir les causes racines qui font qu’aujourd’hui le refroidisseur est indis-
ponible, et qui faisaient qu’il était défaillant pendant sa période de fonctionnement. A partir
de là plusieurs actions ont été entreprises, et des solutions ont été proposées. D’abord, les
ventilateurs et le tamis finisseur sont aujourd’hui parfaitement opérationnels. La proposition
d’une configuration alternative sans utilisation du circuit Ethylène Glycol, avec la création
d’une connexion entre la bande en amont et le refroidisseur, ouvre le champ pour rendre le
lit fluidisé moins tributaire des autres équipements. Aussi, à travers la conduite de l’opéra-
tion par régulation automatique et l’analyse faite sur la grille de fluidisation, le problème de
l’écoulement du produit est aujourd’hui mieux cerné.
A l’issue de cette étude, le refroidisseur à lit fluidisé est toujours indisponible. Cependant
cette étude a permis de tracer une ligne de conduite à suivre pour qu’il soit opérationnel et
fiable. D’autre part, ce travail doit être complété par un ensemble d’essais à faire, notam-
ment sur le temps de séjour dans le refroidisseur et l’impact de la pente sur l’écoulement.
Aussi, il faudrait mener en parallèle une étude sur l’enrobeur. La prise en masse du MAP est
grandement lié au refroidisseur, ceci étant, l’enrobeur a aussi un rôle qui reste à déterminer.
74
Annexes
75
Annexe A
Le lit fluidisé est construit en acier au carbone A-285 GRC. Il a un poids de 23 t et une
surface de 21,24 m2 . Chaque chambre est constituée d’un boitier inférieur de soufflage d’air
construit en SA 285 Gr.C, d’un plateau de fluidisation perforé construit en acier inoxydable
AISI 316 L d’une épaisseur de 1 mm et d’un capot supérieur construit en SA 285 Gr.C.
Le boitier inférieur de soufflage d’air a plusieurs entrées. Il est essentiellement constitué de
portes d’accès pour permettre des inspections, des trous de lavage pour drainer le fond, un
dispositif pour fixer le plateau perforé et une cloison de séparation entre les deux chambres.
Le capot supérieur de la première chambre comprend une goulotte d’entrée du produit qui
permet de le distribuer uniformément en largeur de la chambre. Dans la deuxième chambre,
le capot supérieur est connecté à la source de sortie, avec une barrière qui permet de contrôler
le temps de séjour du produit ; la position levée de la barrière permet au produit de sortir
rapidement.
76
ANNEXE A. CARACTÉRISTIQUES DES ÉQUIPEMENTS DE REFROIDISSEMENT 77
Données météorologiques
Température ◦ C
Mois Humidité relative %
Min Max
Janvier 1.25 6.64 81.53
Février 1.39 7.69 77.74
Mars 3.24 11.2 73.72
Avril 4.73 14.4 65.88
Mai 8.99 19.3 60.68
Juin 12.4 22.8 56.57
Juillet 15.3 25.0 54.95
Août 16.1 24.9 55.56
Septembre 12.8 20.8 60.98
Octobre 9.55 16.5 69.90
Novembre 4.56 10.3 79.78
Décembre 2.40 7.42 82.59
80
Annexe C
La masse volumique de l’air ρair est calculée en kg/m3 grâce à l’approximation des gaz
parfaits :
P
ρair (P, T ) = 3.485 × 10−3 (C.1)
T
La capacité thermique massique de l’air en J/kg.K est exprimée par la relation :
T 1.504
µair (T ) = 1.46 × 10−6 (C.4)
T + 120
81
Annexe D
Le MAP
Le tableau D.1 recense les caractéristiques du MAP produit au niveau de la ligne 306.
Paramètre Valeur
% massique N 11.0
% massique P2 O5 54.0
Humidité maximum (%) 1.5
pH 5.0
ρ (kg/m3 915,1
ψs (%) 81.5
dp (mm) 3.11
cp (J/kg.K) 1465.38
82
Annexe E
Analyse granulométrique
Jour d>5 5>d>4 4 > d > 3.15 3.15 > d > 2.5 2.5 > d > 2 2>d>1 1>d d3,2
20/02 4.3 14.5 28.1 30.5 14.8 7.9 0.4 3.36
21/02 5.6 17.1 42.8 23.8 7.7 3.7 0.2 3.49
22/02 6.6 19 41.8 25.1 6.2 2.3 0.1 3.55
23/02 3.9 16 33.5 28.4 10.4 7.4 1.1 3.39
24/02 4.7 15.5 34.5 30.5 10.8 4.7 0.3 3.41
25/02 3.3 14.4 34.5 29.9 11 6.7 0.7 3.33
26/02 5.3 18.3 33.1 26.7 10.8 6.4 0.3 3.48
27/02 5.6 19 40.8 28.1 6 1.1 0.1 3.51
28/02 4.6 23.4 45.2 24.8 2.3 0.2 0 3.53
01/03 1.6 15.4 42.2 29.9 7.3 3.5 0.1 3.28
02/03 4.8 20.9 41.5 26.8 4.7 1 0.3 3.50
03/03 9.1 17.5 37.7 29.3 6.6 1.8 0.1 3.61
04/03 4.3 17 35.9 30.5 8.9 3.1 0.3 3.42
83
ANNEXE E. ANALYSE GRANULOMÉTRIQUE 84
d>5 5>d>4 4 > d > 3.15 3.15 > d > 2.5 2.5 > d > 2 2>d>1 1>d d3,2
Moyenne 1.25 10.04 35.24 35.17 13.17 5.00 0.23 3.11
85