L - École de Chicago
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L - École de Chicago
« le plan en damier » L’urbanisme de la majorité des villes américaines a été fondé sur des plans
géométriques réguliers. Le quadrillage des rues est généralement uniforme et ne présentant pas de
hiérarchie importante des voies de circulation, qui ont pratiquement la même largeur et s’étendant
généralement sur plusieurs kilomètres.
Brodway en diagonale
Chicago
Mme ZERTI
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L’architecture en Amérique du Nord (1800- 1919)
Les architectes de Chicago vont fonder une nouvelle architecture en créant un nouveau type
d’édifices n’ayant aucun modèle historique ; c’est ce qui va composer essentiellement le centre de
cette ville de Chicago.
Une nouvelle typologie architecturale et une nouvelle morphologie urbaine vont apparaître avec
une incroyable rapidité pour constituer le nouveau centre.
Le développement de la ville de Chicago sera réalisé grâce à deux éléments essentiels ayant un
rapport direct avec la construction en hauteur :
le perfectionnement de l’ascenseur.
la charpente en fer de fonte de Bogardus reprise par William le baron Jeney à partir de 1889 dans
ses structures entièrement métalliques.
D’abord ont été érigés les bâtiments de bureaux pour loger les entreprises commerciales, les
compagnies d’assurances, tous ce qui a un rapport avec la production et la consommation.
En plus, Chicago vit la construction à grande échelle de bâtiments de rapport au même rythme que
les édifices commerciaux. La raison était qu’après le grand incendie de la ville, il y avait une
tendance à l’abandon de la maison privée en bois en faveur du bâtiment à la structure métallique
ignifugée plus sécurité.
Pour la construction en hauteur, les murs porteurs en maçonnerie n’offraient aucune possibilité.
Les architectes de l’école de Chicago vont mettre au point un nouveau type d’ossature : une
ossature poteau-poutre en acier, plus légère et facile au montage qui portera le nom de «
Chicago-Construction ».
Avec le remplacement des murs porteurs par l’ossature métallique, les murs extérieurs ne joueront
désormais qu’un rôle d’enveloppe protectrice : c’est le «mur rideau », bien que nous voyons que
l’emploi de la pierre persistera quand même, mais exclusivement pour traiter les bases des édifices
L’emploi de l’ossature métallique permettra aussi une organisation de l’espace intérieur plus
flexible grâce au plan libre qui découle de la substitution des murs porteurs intermédiaires par la
trame structurelle poteaux poutres.
Cet avantage fonctionnel sera exploité à des fins spéculatives guidées par des impératifs de
rentabilité de l’espace. En vérité, ceci est la raison d’être d’un bâtiment en hauteur.
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L’architecture en Amérique du Nord (1800- 1919)
Dans les structures traditionnelles en murs porteurs, les fenêtres étaient relativement limitées et de
position verticale. Dans ce nouveau type de construction, les architectes introduiront des
ouvertures d’un nouveau genre, horizontalement plus larges, c’est la « Chicago-window ».
Tous les problèmes liés à la construction en hauteur que posait la mise en œuvre de ce type
d’édifices vont être résolus initialement par William le baron Jeney
William Le Baron Jeney avait publié une série de travaux dans un livre «Principles and
paractice in architecture».
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L’architecture en Amérique du Nord (1800- 1919)
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Louis Sullivan, comme son maître Henry Hobson Richardson, a étudié l’architecture à l’école
des beaux-arts de Paris dans les années 1870.
Certains principes de composition propres à H.H Richardson ont influencés L.Sullivan, tels que la
surface lisse en pierres et les formes d’arc qui sont en fait des éléments du style néo-roman très
apprécié chez ce dernier.
William Lebaron Jeney a exercé une influence sur Sullivan dans le domaine des connaissances
techniques des bâtiments hauts.
« Form follows fonction », la forme suit la fonction, est la célèbre formule que Sullivan utilisait
dans le but de se dégager de l’architecture académique qui commençait à dominer à la fin du
siècle et qui provenait dominer à la fin du siècle et qui provenait d’Europe.
C’est aussi sur cette formule que Sullivan fonde ses nouvelles théories propres au nouveau type
de constructions authentiquement américaines. Notons que cette courte phrase va devenir un
slogan pour les architectes modernes du 20è siècle dans un but de rationalisation radicale de
l’architecture.
La nature à Louis Sullivan apprend la loi générale de l’adaptation des formes aux fonctions les
plus simples comme pour les plus complexes.
Sullivan découvrira que la beauté d’une forme, d’une plante ou d’un organisme vivant est
directement proportionnelle à l’expression de la fonction remplie.
Cette conception des formes introduite en architecture mènera Sullivan à la division, ans la
composition de la façade d’un bâtiment en hauteur, en trois parties distinctes.
Celles-ci correspondent aux trois fonctions remplies essentiellement par tout édifice de ce genre.
Le Rez-de-chaussée et le premier étage d’une gratte ciel sont réservés aux commerces, aux
banques et à certains espaces semi-publics.
Les étages courant auront une fonction identique logeant essentiellement les espaces bureaux.
Le sommet de l’édifice logera les services techniques dont la façade sera dessinée différemment
du reste du bâtiment.
A Chicago cette division dans la composition de la façade sera une caractéristique essentielle de
tous les bâtiments de cette période.
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Selon Sullivan, les gratte-ciels sont un type d’édifice qui ne doit pas avoir de ressemblance avec
un monument ou un palais étant donné qu’il contient des espaces qui doivent satisfaire des
fonctions répétitives.
Frank Lloyd Wright est un adepte du monde rural va de pair avec un refus des valeurs de la ville.
Pourtant il travaillera avec Sullivan, son « maître », à Chicago, grande mégapole déjà à la fin du 19ème
siècle. C’est avec L. Sullivan qu’il va consolider sa culture architecturale, mais aussi apprendre une
pratique professionnelle empreinte d’un esprit critique, logique et recherchant des principes.
Dès qu’il se met à son compte, il se consacre aux maisons individuelles (programme considéré
comme mineur). Confronté à la maison suburbaine, il développe une grammaire architecturale inspirée de
la vie rurale et des paysages de la Prairie de Chicago.
De plus, cette ligne dominante que les initiateurs de l’école des beaux-arts de Paris propageaient
en Amérique était trop verticale. L’architecture américaine devait être humble, « terre-à-terre » et plus
horizontale. C’est aussi lors de l’exposition universelle de 1893 que Wright découvre pour la première
fois les subtilités de l’architecture japonaise à travers certaines maquettes en bois de temples traditionnels.
Wright était impressionné par leurs constructions d’où émanent une symbiose entre la forme et la nature
ainsi que leur manière de diviser l’espace intérieur par des cloisons transparentes coulissantes et surtout
l’accent porté sur les lignes horizontales.
Wright a apprit dès son jeune âge que l’architecture américaine a été soumise à plusieurs sources
d’influence. D’abord celle du « Greek Revival » (renouveau de l’architecture grecque) pendant au moins
trois décennies où l’architecture locale ne faisait que reprendre le modèle des temples grecs dans tous les
types d’édifices tels que les banques, les écoles , les églises et même dans les tombes des cimetières.
Cette période du « Greek Revival » est suivie par celle de l’architecture victorienne qui
persistera au moins un demi siècle dans les imitations de grands manoirs anglais, des cathédrales, des
châteaux et autres grandes demeures de style anglais. Même dans les petites maisons bourgeoises de cette
époque on pouvait voir la reprise d’éléments architecturaux tels que les tourelles, les tours, les porches,
les balcons etc.
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Entre 1893 et 1901, Wright a dessiné 71 projets dont 49 seront réalisés. C’est après la « Winslow House
», qu’il abandonnera définitivement la symétrie pour une composition plus libre et mouvementée ainsi
que l’intégration au site de l’objet. Le style de la « maison dans la prairie » sera d’abord révélé sous
forme de dessins au crayon dans une revue.
Tous les modèles que montre l’architecte semblent sortir de la terre et faire une unité avec celle-ci.
Les maisons sont horizontalement basses et recouvertes par des toits débordants. L’organisation spatiale
n’a recours à aucun cloisonnement de façon à imbriquer les espaces de la maison les uns dans les autres,
formant un seul espace ouvert et continu. Dans la forme générale, l’expression n’est plus monolithique
mais articulée, présentant des changements dramatiques dans les façades. Bien, entendu, le centre de la
maison est le cœur de celle-ci, mis en évidence par le foyer de cheminée autour duquel gravitent les
espaces de la maison. La plupart des maisons dans la prairie que construira Wright ne le seront pas dans
la prairie, mais dans les banlieues de Chicago, River Forest, Oak Park et Riverside.
Chicago fut une terre d'expérience dans les toutes premières années de la carrière • Chicago fut
une terre d'expérience dans les toutes premières années de la carrière de Wright, qui s'y installa en 1889.
Formé chez Louis -Sullivan, chef de file de l'école de Chicago, très actif dans la reconstruction de la ville
après le légendaire incendie de 1871, l'architecte imposa un nouveau style avec ses « Prairie Houses »
(«maisons de la prairie»), nommées ainsi car leur horizontalité, similaire à celle des prairies, s'opposait à
la verticalité des gratte-ciel. À Oak Park, la plus «huppée» des banlieues avec ses rues bordées de jardins
tirés au cordeau, à 12 km du centre, Wright, construisit 35 maisons pour de riches particuliers, entre 1889
et 1913, dont sa maison atelier qui a été restaurée grâce à la Fondation Wright, créée en 1974.
• Cette dernière, aidée du « Preservation Trust », a aussi restauré, pour plus de • Cette dernière,
aidée du « Preservation Trust », a aussi restauré, pour plus de 6,50 M€, la célèbre Robie House, construite
en 1910 pour Frederick C. Robie, visionnaire ayant fait fortune dans les bicyclettes.
• Cette maison où tout est étudié pour accentuer l'horizontalité avec des décrochés de niveaux est
la plus révolutionnaire des Prairie Houses et la plus emblématique de l'architecture fonctionnaliste, avec
son garage, son système d'alarme et son aspirateur intégré.
• Le but était de construire des habitations à prix modéré pour permettre à tous les Américains
d'avoir une maison à eux. Wright individualise ces nouvelles habitations par des vitraux et des meubles,
également conçus par lui, reprenant les mêmes motifs linéaires que ceux de la maison. Il essaie de tenir
compte des contraintes que le climat de la région impose. Pour cela, il multiplie les différences de hauteur
des plafonds de manière à éclairer et ventiler les pièces.
Si la maison nouvelle doit se débarrasser de la mansarde, des fausses hauteurs et des sous-sols,
elle s’accompagne d’autres valeurs majeures.
• L’horizontalité de la forme, propre à l’espace domestique, parce que les mesures verticales sont
plus imposantes que les horizontales, et qu’elle s’apparente d’avantage au paysage ondulant du Middle
West. Elle est mise en pratique par la faible hauteur des espaces, l’élancement des lignes du toit et les
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porte- hauteur des espaces, l’élancement des lignes du toit et les porte-à-faux pour contrôler la lumière et
protéger les façades.
Frank Lloyd Wright avait résolu la « fluidité » des Frank Lloyd Wright avait résolu la « fluidité »
des espaces (flowing spaces ) grâce à l’interpénétration des volumes, le jeu des hauteurs sous plafonds
différentes, la force d’expression des lignes horizontales,
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l’étirement en longueur des fenêtres rubans ( ribbon windows ) que l’on peut voir dans la Robie
House windows ) que l’on peut voir dans la Robie House (1909).
Au rez-de-chaussée, les services, le garage et une cour, alors que le premier niveau est formé de
deux barres parallèles mais soudées avec les séjours diurne à l’avant et les domestiques sur l’arrière, et le
dernier niveau est celui des chambres principales.
Wright n’atteindra réellement l’objectif qu’il s’était fixé que dans la Wright n’atteindra réellement
l’objectif qu’il s’était fixé que dans la conception de la « Robie House » , achevée en 1909 , qui
rassemble tous les éléments du style de la prairie à la perfection.
Construite sur un site exigu, cette maison ne jouit pas d’un plan cruciforme parfaitement
développé, à l’exception de l’orientation longitudinale qui est reprise et est nettement prononcée grâce à
la cheminée qui devient massive dans cette maison.
Grâce à son génie, Wright fait une liaison subtile entre la cheminée et l’étage supérieur. Le niveau
inférieur de la maison semble fortement enraciné dans supérieur. Le niveau inférieur de la maison semble
fortement enraciné dans le sol, bien que l’on a pas l’impression que c’est une boîte hermétique.
Les lignes horizontales des galeries et de la toiture qui semblent flotter particularisent un lieu tout
en inspirant une expansion sans fin. Wright affirmait que les plans parallèles à la terre font appartenir la
maison au sol.
Ainsi, la maison Robie accomplit donc l’idée deWright d’un foyer qui à la fois protège et libère.
L’importance de cette œuvre réside dans le fait d’avoir pu donner une interprétation moderne aux
significations les plus fondamentales de l’espace existentiel.
Cependant, avant la « Robie House », le style définitif de Wright a du être perfectionné par une
recherche laborieuse dans trois projets différents entre 1904 et 1906 : la « Martin House » (1904) , un
immeuble de bureaux, le « Larkin Building » (1904) et un lieu de culte, « Unity Temple » (1906). Si la «
Martin House » est basée sur un plan horizontal et uniforme à trame modulaire, l’« Unity Temple » et le «
Larkin Building » sont des bâtiments monoblocs englobant chacun un grand espace interne éclairé
zénitalement par des galeries tout autour . Sur les façades, Wright emploie un fenêtrage vertical continu et
répétitif. Notons que cette façon de traiter les ouvertures en façade influencera plus d’un architecte en
Europe. Les travaux de Wright seront connus en Europe à partir de 1910 ( Wasmuth, Berlin).
En 1905, Wright fait son premier voyage au Japon et c’est cette même année que la syntaxe du
style de la prairie était complètement mise au point. Elle apparaîtra dans deux démarches, l’une régulière,
asymétrique et pittoresque dans la « Coonley House », et l’autre démarches, l’une régulière, asymétrique
et pittoresque dans la « Coonley House », et l’autre plus compacte, architectonique mais plus ou moins
symétrique dans la « Robie House ».
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L’architecture en Amérique du Nord (1800- 1919)
L’ « Imperial Hotel » Tokyo 1922 (démoli en 1968) : a été construit à Tokyo entre 1916 et
1922. Dans l’ «Impérial Hotel », Wright a été assisté dans la conception de ce projet par un
brillant ingénieur, Paul Mueller, qui a mis au point la structure en béton armé du complexe.
Cet Hôtel bénéficiera d’un très grand succès, plus pour Cet Hôtel bénéficiera d’un très grand
succès, plus pour l’ingéniosité de sa structure que pour son architecture. Ce succès grandira lorsque
l’édifice restera debout et intact après le grand tremblement de terre qui détruira presque la totalité de la
ville de Tokyo.
Notons aussi que le suivi des travaux de l’hôtel était assuré par Antonin Raymond qui a joué un
grand rôle dans l’introduction de l’architecture moderne au Japon.
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