Rendez Grâce Au Seigneur Car Il Est Bon
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Rendez Grâce Au Seigneur Car Il Est Bon
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Barcelone, décembre 2014
Chers amis,
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Le Royaume de Dieu est au milieu de nous
cf. Lc 17, 21
Alors que nous rédigeons cette lettre nous sommes encore dans
les dernières démarches administratives en vue de l’obtention du Permis
de Construire. Mais, très bientôt, nous serons sur le chantier !
Le Seigneur, quant à Lui, n’a pas perdu son temps. Il a posé,
cette année, les fondations les plus solides du petit monastère.
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Ana, Dolores, Miguel et d’autres personnes âgées qui ne
peuvent presque plus sortir de chez eux à cause de tout ce qu’implique
la vieillesse montrent un grand enthousiasme pour le petit monastère et
en parlent volontiers à leurs voisins et amis. Parfois, ils nous disent avec
regret : « Mes sœurs, j’aimerais pouvoir vous aider, mais je ne peux
plus le faire. » « Bien sûr que si ! Priez pour nous et pour tous ceux qui
viendront au petit monastère. » Un beau sourire se dessine alors sur leur
visage marqué par le fil des années : « Cela, je vais le faire ! Vous
pouvez y compter. »
Le don de l’amitié
Je vous ai appelés amis, parce que tout ce que
j´ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait
connaître. Jn 15, 15
Il n’y a pas de doute : c’est bien l’amitié qui fait porter du fruit à
toutes les initiatives pour trouver des fonds. Le petit monastère
« Lumière de l’Agneau » sera vraiment le petit monastère de tous et
aura été construit par tous.
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─ Je vais inviter des amies à prendre un café chez moi pour qu’elles
vous connaissent.
─ Ce que vous racontez ferait beaucoup de bien à nos amis. La
prochaine réunion, nous l’organisons chez nous : vous viendrez et
vous leur expliquerez.
─ J’ai une réunion d’anciens élèves. Donnez-moi des dépliants. Je
parlerai du petit monastère.
─ Venez dans notre groupe de réflexion. Nous prions ensemble et
vous faites un témoignage.
─ J’ai demandé à mon curé que vous puissiez expliquer votre mission
et faire une quête.
─ Si vous êtes d’accord, nous allons monter un concert au bénéfice du
petit monastère.
─ Est-ce que cela vous paraîtrait bien de jouer un théâtre de
marionnettes et d’inviter aussi des enfants qui n’ont jamais la
possibilité de voir quelque chose de si joli ?
─ Il y a un groupe folklorique d’étudiants du Mexique qui vient en
Catalogne. Est-ce que je leur demande s’ils peuvent offrir un
spectacle ?
Nous avons par avance décidé de dire « oui » à vos propositions.
Chacun offre ce qu’il est et ce qui est à sa portée. Et l’Esprit qui conduit
toute chose accorde aussi la grâce : toutes ces initiatives ont été
l’occasion de donner et de recevoir l’Évangile.
Plus de 1600 dons sont ainsi arrivés, la plupart de moins de 10
euros, de bienfaiteurs entre 4 et 94 ans, sans compter les dons anonymes
reçus lors des concerts, des quêtes faites dans 13 paroisses, de la vente
d’artisanat, de « l’opération 1 euro par mois » que nous proposons dans
notre église ou grâce aux 110 « porte-monnaie et tirelires de l’Agneau »
qui circulent dans Barcelone et avec lesquels certains ont le courage de
faire des « micro-collectes » parmi leurs connaissances tout en
s’affichant comme chrétiens.
Grâce à tout cela, quand nous recevrons le Permis de Construire
nous pensons être en mesure de faire les fondations et la structure du
petit monastère jusqu’à la toiture.
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Dans le même élan de docilité à l’Esprit Saint, une Association
d’amis s’est mise en route : « les Amis des petits monastères1 ». Elle a
comme objectif d’aider à construire le petit monastère et également de
répondre à d’autres besoins ponctuels de la famille de l’Agneau, comme
par exemple, des situations d’urgence ou de précarité parmi ceux qui
fréquentent la Communauté. De cette manière, on peut venir en aide à
des personnes concrètes tout en gardant l’anonymat.
L’association est capable de donner une représentation légale à
toutes les idées que vous pouvez avoir pour nous aider. L’un de ses
membres prenait cette image pour l’expliquer : « L’Association, c’est
comme un porte-manteaux. Elle offre une structure. Chacun peut venir
y suspendre ses idées… tant que cela ne dépasse pas nos forces ! »
En voici un exemple : « le petit marché de l’Agneau ».
Plusieurs amis qui ne pouvaient pas aider économiquement à la
construction du petit monastère ont voulu collaborer en faisant quelque
chose de concret. Chacun s’est mis à confectionner des articles
magnifiques et pleins d’amour. D’autres sont arrivés avec des objets
dont ils sentaient qu’ils devaient se détacher pour passer à une nouvelle
étape dans leur vie et souhaitaient que cela puisse servir à « la gloire de
Dieu ». Mais pour installer une vente dans la rue, il faut une
autorisation. L’Association des « Amis des petits monastères » a pris en
main cette démarche auprès de la Mairie et… ils n’ont pas reçu de
permis pour la vente. Ils ont obtenu bien mieux : une place du quartier à
notre disposition durant tout un week-end pour présenter la
Communauté et le projet du petit monastère, pour chanter, faire des
témoignages, un théâtre de Noël, un repas dans la rue auquel beaucoup
pourraient se joindre et l’autorisation d’organiser, dans ce cadre, « un
petit marché ».
Toute la famille de l’Agneau en marche ! Ce qui prétendait
n’être qu’une petite vente d’artisanat s’est transformé en l’occasion de
déployer une infinité de qualités, d’exprimer la beauté avec des choses
très simples et surtout de vivre ensemble une mission: montrer la beauté
de l’Église ; une Église de pauvres, d’enfants, de grand-mères, de
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Si vous êtes intéressés pour recevoir plus d’informations sur cette association, vous
pouvez vous adresser à amicspetits@gmail.com
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familles, de jeunes, de religieux, ouverte à tous ; une Église qui vit la
communion fraternelle dans la différence, qui prie et annonce à tous le
bonheur que Dieu veut donner à chaque être humain. Un ami très
pauvre disait à l’un des jeunes qui avaient préparé les tables de fête :
« Merci ! Vous nous avez fait vivre à l’avance, ce que nous n’aurons
pas ce Noël. »
Oui, le Royaume de Dieu est au milieu de nous. (cf. Lc 17, 21)
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Je serai leur Dieu et eux seront mon peuple
Jer. 31, 33
Parmi les plus belles choses que nous vivons, comme un trésor
que le Père des cieux déposerait au creux de nos mains pour que nous
en prenions grand soin, il y a le chemin personnel de plusieurs proches,
jeunes ou moins jeunes. C’est un grand privilège de recevoir la
confiance de quelqu’un qui vous ouvre son cœur et vous rend ainsi
témoin direct de l’œuvre de Dieu dans sa vie.
Cette année, nous n’avons pas vécu de rencontres régulières
avec un groupe de jeunes, mais plusieurs d’entre eux sont fréquemment
venus nous demander un moment personnel pour les écouter et surtout
pour écouter ensemble le Seigneur. Ils cherchent leur chemin, bien sûr,
et découvrent qu’il s’agit avant tout d’être habité par une Présence, et
qu’alors tout le reste trouve peu à peu sa place.
Certains ont souhaité recevoir la croix des jeunes de l’Agneau
pour manifester leur choix de donner au Seigneur la première place
dans leur vie et trouver la force de tenir ferme dans les combats de
chaque jour. « J’ai fait un "coin prière" dans ma chambre et j’y ai
déposé la croix. Tous les jours, je prends là un moment de prière avec
l’Évangile. Je sens que c’est mon lieu d’intimité avec Jésus. Je suis très
heureuse ! » témoigne l’une d’elle.
Il nous faut bien souvent embrasser leurs souffrances : porter
tous les désespoirs dans l’Espérance et l’intercession. Beaucoup ont
simplement besoin d’entendre – et de voir ! – que la vie vaut la peine
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d’être vécue. Oui, les jeunes souffrent, peut-être de plus en plus : parce
qu’ils sont aux prises avec la dureté de notre société, le mal, la division
des familles, le vide intérieur. Derrière une apparente superficialité ils
portent une immense attente et un vrai désir d’authenticité. Mais
combien est long le chemin pour comprendre et accepter que le bonheur
auquel ils aspirent avec tant de force passe nécessairement par le don de
leur vie sans réserve ! Et quelle joie quand ils découvrent qu’il n’y a pas
de vrai bonheur sans amour et qu’il n’y a pas d’amour sans remise de
soi !
Le Seigneur donne à la Communauté la grâce d’être pour eux un
lieu fraternel et, pour ainsi dire, maternel, parce qu’elle transmet la vie.
Ils viennent y chercher la paix et surtout la Parole de Dieu, source de
toute guérison. Chaque fois que nous célébrons la vigile d’une fête
liturgique importante, l’un ou l’autre demande l’hospitalité pour profiter
de la célébration de la nuit et du matin.
Récemment, une jeune fille qui chemine vers le baptême nous
téléphone : « J’aurais besoin de partir quelques jours à l’écart. Je vais
très mal. Je n’arrive plus à prier. Est-ce que je peux venir chez vous…
tout de suite ? » Deux heures plus tard, dans le petit oratoire de la
fraternité, nous prions ensemble les Vêpres et l’heure silencieuse
d’Adoration du Saint-Sacrement. Lors du repas, elle nous dit avec un
grand soulagement : « Rien qu’avec cette prière, je me sens déjà
mieux ! Cet Évangile m’a fait beaucoup de bien ! On dirait qu’il était
fait pour moi… Est-ce que c’est comme cela tous les jours ? Vous ne
vous rendez pas compte de la chance que vous avez ! » Grâce à la
disponibilité de nos petites sœurs qui l’accueilleront dès le lendemain,
elle pourra prolonger sa retraite trois jours au petit monastère « Lumière
de la Transfiguration », au-delà de Valencia, et retrouver la paix et la
joie.
Elle fait partie de ces jeunes qui, aujourd’hui, sont appelés à la
vie chrétienne comme « ex nihilo » à partir de rien. L’Esprit Saint lui-
même, sans autre médiation, révèle dans leur cœur les vérités de la foi
et l’Amour du Père. Ainsi agit le Seigneur au vingt-et-unième siècle !
Ainsi conclut-il la nouvelle alliance dont parle le prophète Jérémie : Je
mettrai ma Loi au fond de leur être et je l’écrirai sur leur cœur. Je serai
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leur Dieu et eux seront mon peuple. Nous voudrions laisser la parole à
Érika qui est en train d’en faire l’expérience.
Dans mon cas, bien que cela puisse vous paraître étrange,
je ne savais absolument rien de Dieu, ni de la Vierge Marie et
encore moins de l’Église. Je me considérais athée car on ne
peut pas croire en un Dieu que l’on ne connait pas. J’ai trente
ans et je suis économiste. J’ai travaillé pendant six ans dans
une banque. Je suis en bonne santé et l’on pourrait dire que
« j’ai tout ce qu’il faut dans la vie». Cependant, cela ne me
suffisait pas, dans un monde où l’on nous vend l’idée d’être
heureux grâce à cela. J’ai donc traversé l’océan Atlantique et
suis venue vivre un an à Barcelone, laissant tout derrière moi,
à la recherche de nouveaux horizons, de nouveaux amis, de
nouvelles expériences. Je voulais me trouver moi-même mais
j’ai fini par être trouvée par Dieu.
Cela s’est passé un jour de juillet, à Vienne, alors que je me
sentais seule, chose inhabituelle chez moi, étant donné que je
vis et voyage seule depuis plusieurs années. J’ai commencé à
marcher sans but, pensive, essayant de comprendre ce qui me
manquait. À force de courir vers le futur j’avais oublié
comment on profite de chaque instant. Perdue, je suis entrée
dans une église sans pouvoir décrire le sentiment qui me
saisissait. Je peux seulement vous dire que j’ai pleuré comme
jamais je ne l’avais fait auparavant. Je ne savais pas pourquoi
mais j’en éprouvais le besoin. J’ai tellement pleuré que je ne
suis sortie qu’à la fermeture de l’église. Lorsque j’ai cessé de
pleurer, la paix m’a envahie. Après cet épisode à Vienne, je
suis allée en Pologne. Mon désir de visiter les églises ne faisait
que grandir, non pas par intérêt pour l’art, l’architecture, ou
pour prendre une bonne photo : je me sentais appelée à
écouter, à assister à la Messe. Je ne comprenais rien, car je ne
parle pas polonais, mais Dieu parlait à mon cœur. Cela a
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éveillé ma curiosité et, de retour à Barcelone, j’ai senti le
besoin de m’approcher de quelqu’un qui pourrait m’orienter.
C’est ce qui me poussa à suivre une petite sœur dans la rue.
Arrivées près de l’église, je l’ai arrêtée et lui ai dit : « je ne
sais pas pour quelle raison ni dans quel but, mais je sais que je
dois parler avec vous ! » Cela a été non seulement le début
d’une amitié avec une communauté qui m’a pris par la main et
qui a répondu à toutes mes questions, mais aussi le début
d’une rencontre avec Dieu, la découverte du bonheur que lui
seul peut nous offrir par sa présence et sa Parole.
Vous n’aurez pas de mal à imaginer comme nous jubilons et
rendons grâce à Dieu pour Érika et chacune de ces personnes qui,
comme elle, manifeste en leur propre chair l’œuvre de Dieu qui nous
crée et nous recrée. Miracles actuels de Jésus ressuscité si semblables à
ceux que nous racontent les Actes des Apôtres ! Nous nous sentons
presque dans l’obligation de vous en faire part car ces témoignages de
conversion sont un signe des temps : temps de la Miséricorde qui vient
à la rencontre d’un monde déboussolé. Depuis toujours, bien sûr, Dieu
nous a aimés le premier (I Jn 4, 19) mais il semble aujourd’hui se
déclarer ouvertement, faisant chavirer la vie de nos contemporains par
la manifestation surabondante de son Amour. Notre fraternité a vécu
cette aventure aux côtés de Montse dont le chemin a marqué toute notre
année.
« Cela fera bientôt deux ans que les petites sœurs de
l’Agneau sont entrées dans ma vie. Ma vie à ce moment-là… un
vrai désastre : drogues, alcool, vices… Ma foi était nulle ;
j’avais beaucoup de dieux et aucun d’eux n’était… Lui !
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À toi qui lis cette lettre, un seul conseil :
Laisse Dieu mettre dans ta vie les moyens et les personnes qui
te feront devenir meilleur. Attends simplement qu’ils viennent,
et laissent-les travailler ! Tout arrive un jour… Ne te
décourage pas !
Montse
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« Dans ma pauvreté, tu es mon trésor ! »
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L’action de grâce s’est manifestée dans la joie de cette journée,
la fraîcheur de la fête, la profondeur de tout ce qui s’y est partagé, la
tendresse et la gratitude de tant d’amis de toutes les générations.
Beaucoup d’entre nous pouvons témoigner combien la présence
de la petite sœur Christine a été décisive dans nos vies. Elle nous a
accompagnés sur notre chemin vers Jésus, nous a tendu la main quand
nous étions chancelants et nous a toujours soutenus avec ce qu’il y a de
plus essentiel : la Charité.
La voir vivre et prier nous enseigne l’amitié, l’intimité avec
Jésus, la vie quotidienne et toute simple avec Lui : « Arrête-toi un
moment, une demi-minute, trois secondes, et dis-lui : Seigneur, me
voici, tu es là, tu m’aimes … Pour cela, il n’y a pas besoin de téléphone,
cela ne prend pas de temps, et cela nous aide pour la journée ! »
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Pauvres, familles, prêtres, petits frères, petites sœurs, jeunes…
Nous pouvons tous attester combien chaque rencontre avec cette petite
sœur imprégnée de l’Évangile est une épiphanie.
Et maintenant que l’âge avance, nous découvrons avec elle
comme il est doux d’embrasser sa propre fragilité tout en disant à Dieu :
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Nous avons souhaité partager ces merveilles avec vous afin que
chacun puisse faire sienne la Parole: Restez toujours joyeux, priez sans
cesse. En toute condition soyez dans l’action de grâces. C’est la volonté
de Dieu sur vous dans le Christ Jésus. (I Th 5, 16-18)
Nous aimerions que toutes les personnes que nous avons
évoquées soient prises dans le rayonnement de votre amitié et de votre
prière.
Nous osons vous demander à nouveau de l’aide pour la
construction du petit monastère « Lumière de l’Agneau ». Cette lettre
parviendra à plus de 2000 personnes au cours de l’année. Une
participation, aussi petite soit elle, multipliée par des milliers d’amis
peut rapidement achever le petit monastère !
Notre action de grâces ne serait pas tout à fait complète sans un
remerciement : Merci à vous aussi qui nous aidez de façon
inconditionelle de vos biens, votre prière, votre disponibilité et votre
amitié et rendez possible que nous vivions ce que nous vous avons
raconté.
Nous prions pour vous et vos familles afin que la lumière de
l’Agneau brille dans vos cœurs.
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Merci!
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petits frères de l’Agneau petites soeurs de l’Agneau
c. Mercè, 5 c. Ferran, 28
E-08002-BARCELONE E-08002-BARCELONE
T : 0034- 93 295 52 93 T : 0034- 93 317 09 37
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