Cours - Exploitation Des Energies Renouvelable 17 - 18

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Université A.

MIRA-BEJAIA

Faculté de Technologie

Département de Génie Electrique

Note du cours de la matière :

Exploitation des Energies


renouvelables
Pour les étudiants Master I :

Filière : Electromécanique Option : Electromécanique

Réalisé par :

M. S. TAMALOUZT

NB. : Ce polycopié est un résumé du cours


qui va être compléter prochainement.

Année Universitaire : 2017/2018


Exploitation des Energies renouvelables Master 1 Electromécanique 2017/2018

Partie I
Introduction
Les énergies renouvelables, dites aussi énergies vertes, sont les sources d’énergie d’origine naturelle. Ces
énergies sont inépuisables, propres, non polluantes et prometteuses, en plus elles sont abondantes (les gisements
d’énergies renouvelables sont disponibles dans tous les pays du monde) et ont un impact limité sur
l’environnement. Ils sont des énergies d’origine solaire directe (solaire thermique et photovoltaïque), ou
indirecte (hydraulique, éolienne, biomasse…), elles regroupent aussi les déchets de l’agriculture et de
l’exploitation forestière, les déchets industriels et les ordures ménagères. On dénombre cinq énergies
renouvelables : l’eau, la biomasse (bois et déchets), le vent, le solaire et la géothermie.
1. L’énergie hydraulique
1.1. Intérêts de l’énergie hydraulique
Bien que l'implantation d'une centrale requière des investissements lourds amortissables sur plusieurs
décennies, son coût d'exploitation est faible. En effet l'énergie primaire est « gratuite » et constamment
renouvelable. Les charges de fonctionnement des centrales hydrauliques sont en général moins élevées que
celles des centrales thermiques.
1.2. Rôle régulateur
L’électricité ne peut être stockée à l’échelle industrielle, il faut donc constamment adapter la production à la
demande, qui est aléatoire. Contrairement aux centrales thermiques, les turbines hydroélectriques peuvent
démarrer en quelques minutes. Grâce à leur souplesse d’exploitation, les usines hydrauliques permettent de
faire face dans un délai très court, aux variations de la consommation. Elles interviennent alors dans la
régulation de la fourniture de l’énergie.
Exemple : deux minutes suffisent à l’usine de GRAND-MAISON (Isère) en France pour fournir 1800 MW.
1.3. Centrales hydrauliques
a. Centrales de hautes chutes : La hauteur nette de chute est supérieure à 200m. Il s'agit de centrale située en
montagne (fort dénivelé sur de courtes distances). L'eau est retenue par des barrages et est évacuée par des
conduites forcées vers la turbine. L'unité de production est éloignée du barrage.
b. Centrales de moyennes chutes : La hauteur nette de chute est comprise entre 30m et 200m. L'unité de
production est à proximité de la retenue.
c. Centrales de basses chutes : La hauteur nette de chute est inférieure à 30m. On les appelle aussi centrale au
fil de l'eau. Elles sont caractérisées par une hauteur très faible et un très fort débit.
d. Les usines de pompage, turbinage
Turbinage : l'alternateur produit de l'énergie électrique.
Pompage : l'alternateur consomme de l'énergie pour remonter l'eau d'un bassin inférieur à un bassin supérieur.
Les stations de transfert d'énergie par pompage fonctionnent sur le principe du recyclage de l'eau par
pompage.

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Le système comporte deux bassins, l'un au-dessus de la centrale et l'autre immédiatement en aval. En période
de forte consommation (l'énergie est chère), l'eau contenue dans le bassin supérieur produit de l'énergie puis
s'accumule dans le bassin inférieur.
En période de basse consommation (l'énergie est bon marché), elle est remontée par pompage vers le bassin
supérieur pour être ensuite réutilisée.

1.4. Principe de fonctionnement des centrales hydrauliques


L'eau accumulée dans les barrages ou dérivées par les prises d'eau, constitue une énergie potentielle
disponible pour entraîner en rotation la turbine d’une génératrice. L'énergie hydraulique se transforme alors en
énergie mécanique. Cette turbine accouplée mécaniquement à un alternateur l’entraîne en rotation afin de
convertir l'énergie mécanique en énergie électrique.
La puissance disponible résulte de la conjonction de deux facteurs :
- Hauteur de la chute ; - Débit de la chute.

Puissance d’une chute d’eau


La définition de l’énergie potentielle est : W  M.g.h
Avec : W : énergie potentielle en Joules,

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M : masse de l’eau en Kg,
g : accélération de la pesanteur en ( g = 9,81).
h : hauteur de la chute d'eau en m.
W
La définition de la puissance est : P 
t
Avec : P : puissance utile de la chute d'eau en W,
t : temps.
On peut alors calculer la puissance d’une chute d’eau en fonction de sa hauteur et de son débit
M.g.h V.M V .g.h
P or M  V.M V donc P
t t
On retrouve le débit, qui n’est rien d’autre que le rapport d’un volume par le temps : P  Q.M V .g.h

Avec : Q : débit de la chute d'eau en (m3/s).


MV : masse volumique de l'eau en (kg/m3).

On voit que, pour avoir une puissance importante, le produit Q.h doit être le plus élevé possible. L'idéal
est d'avoir un grand débit sur une grande hauteur de chute. Malheureusement ces deux conditions sont rarement
réunies. Les termes MV et g sont constants.

Remarque : La masse volumique de l’eau est 1, donc 1m3 correspond à une masse de 1000 kg. On obtient
alors une expression de P en kW.
P  Q.g.h ; P en (kW)
1.5. Les turbines hydrauliques
Comme pour les centrales thermiques, les alternateurs sont entraînés par des turbines. Celles-ci sont
adaptées aux caractéristiques de la chute : hauteur, vitesse de l'eau, débit.
Définition : Une turbine hydraulique est un moteur rotatif entraîné par une veine liquide sous pression amenée
par une conduite forcée ; ce moteur transforme en énergie mécanique la plus grande fraction possible de
l’énergie du liquide à l’extrémité aval de la conduite.

Elle se classe en deux groupes :

- Turbine à réaction : C’est une turbine dont l’énergie de l’eau à la sortie du distributeur se présente en partie
sous forme d’énergie cinétique et en partie sous forme d’énergie de pression.
- Turbine à action : C’est une turbine dont l’énergie de l’eau à l’entrée de celle-ci est transformée entièrement
en énergie cinétique dans le distributeur.
a. Turbine PELTON : Les usines de haute chute sont généralement équipées de turbines PELTON (ou turbine
à action) : l'eau arrive en deux jets de forte pression contre le pourtour de la roue équipée de pales en forme de
godets.

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b. Turbine FRANCIS : Les usines de moyenne chute sont équipées de turbine FRANCIS (ou turbine à
réaction), qui permettent l'utilisation de l'eau à moyenne pression. L'eau est dirigée contre les pales de la turbine
par des ailettes de guidage, puis rabattue vers le centre de la roue.
c. Turbine KAPLAN : Les usines de basse chute sont équipées soit de turbine à réaction type KAPLAN avec
pales orientables en fonction du débit, soit de groupes bulbes (KAPLAN à écoulement axial horizontal).
1.6. Conclusion
La production d'énergie électrique à partir de l'énergie hydraulique stockée n'offre pas que des
avantages. En effet la production dépend fortement des précipitations en cours d'année, et la gestion de l'eau
doit tenir compte de l'environnement (faune, culture). Les centrales à haute chute contribuent à réguler la
production totale. La production d'énergie au fil de l'eau (centrale de basse chute) est constante durant la
journée.
2. La biomasse
En écologie, la biomasse est la quantité totale de matière (masse) de toutes les espèces vivantes
présentes dans un milieu naturel donné. Dans le domaine de l'énergie, le terme de biomasse regroupe l'ensemble
des énergies provenant de la dégradation de la matière organique (bois énergie).
Pour obtenir de l'énergie à partir de la biomasse, différents procédés et certaines conditions doivent être
réalisés. Le point commun à tous ces procédés est qu'ils se terminent toujours par une combustion.
La filière bois énergie permet de produire de l’électricité à partir de la chaleur issue de la combustion du bois.
Une autre filière consiste à utiliser le biogaz, méthane issu de la fermentation de matières organiques contenues
dans les décharges, les stations d'épuration, etc. La méthode la plus courante est de le brûler dans un moteur à
gaz ou une petite turbine, pour produire de l'électricité injectée sur le réseau, et souvent de la chaleur en
cogénération.
2.1. Le classement en énergie renouvelable
Avant de rejeter le dioxyde de carbone (CO2) lors de nos combustions, la biomasse a absorbé ce CO2 de
l’air au travers des diverses réactions chimiques dites de photosynthèse. C’est ainsi que la réaction type en
photosynthèse des végétaux peut se traduire par la formule suivante :
CO2 + 4 H  (CH2O) + H2O
C’est ce cycle du CO2 qui fait que la biomasse est classée « énergie renouvelable ».

2.2. Constituants de la biomasse


On en distingue trois principaux, auxquels correspondent des procédés de valorisation spécifiques :
• La biomasse lignocellulosique, ou lignine, constituée par : le bois et les résidus verts, la paille, la
bagasse de canne à sucre, le fourrage. La valorisation se fait plutôt par des procédés par voie sèche, dits
conversions thermochimiques.

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• La biomasse à glucide, riche en substance glucidique facilement hydrolysable : les céréales, les
betteraves sucrières, les cannes à sucre. La valorisation se fait plutôt par fermentation ou par distillation
dits conversions biologiques.
• La biomasse oléagineuse, riche en lipides : Colza, Palmier à huile, etc. Elle peut être utilisée comme
carburant. Il y a deux familles de biocarburants : les esters d'huiles végétales (colza) et l'éthanol, produit
à partir de blé et de betterave, incorporable dans le super sans plomb sous forme d'Ethyl Tertio Butyl
Ether (ETBE, voir bioéthanol).

La biomasse énergie peut se décliner sous différentes formes. Si les plus courantes sont le chauffage au
bois et la production de biogaz, il existe toute une série de variantes en production de chaleur et cogénération :
Biochimique Thermochimique
BIOMASSE

Fermentation Fermentation Extraction Combustion Pyrolyse Gazéification


méthanique alcoolique d’huile directe

Méthane Ethanol Huiles Charbon et Gazéification


CH4 C2H5OH végétales Huiles

Energie
CO2+H2O

La biomasse peut être décomposée, d’une manière générale, en trois parties :


A. Biomasse solide (Fig. 01)
La biomasse solide représente les matériaux d’origine biologique qui peuvent être employés comme
combustible pour la production de chaleur ou d’électricité. Ce sont principalement les ressources ligneuses (à
base de lignine) d’origine forestière, agricole ou urbaine, aussi appelées bois-énergie : le bois bûche, les
granulés de bois, les déchets de bois sous forme de plaquette ou de sciure…
Ce sont aussi les matières organiques telles que la paille, les résidus de récoltes et les matières animales.
Enfin, les liqueurs noires, issues de l’industrie papetière, et les déchets urbains solides renouvelables sont aussi
considérés comme biomasse solide.
B. Biogaz
Le biogaz est un gaz combustible, mélange de méthane et de gaz carbonique, additionné de quelques
autres composants. Le préfixe bio (vivant) indique sa provenance : les matières organiques, qui libèrent le
biogaz lors de leur décomposition selon un processus de fermentation. On l’appelle aussi gaz naturel
“renouvelable”, par opposition au gaz naturel d’origine fossile. Le biogaz se nomme encore “gaz de marais”, au

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fond duquel se décomposent des matières végétales et animales. C’est également du biogaz qui est à l’origine
des feux follets des cimetières ou de l’embrasement spontané des décharges non contrôlées.

Fig. 01 : Centrales électriques à combustion biomasse solide

Fig. 02 : Production du biogaz.

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➢ Schéma de principe d'une unité de biométhanisation agricole

BIOGAZ
Lisier, Furnier,
Plantes Digestat Moteur
énergitiques, …
Chaleur
Digesteur Alternateur

Melangeur
Ferme,.. Electricité

Réseau

Fig. 03 : Centrales électriques à biogaz.


C. Biocarburant
Les biocarburants, parfois appelés agrocarburants, sont issus de la biomasse. Il existe principalement
deux filières industrielles : l’éthanol et le biodiesel. Ils peuvent être utilisés purs comme au Brésil (éthanol) ou
en Allemagne (biodiesel), ou comme additifs aux carburants classiques, le cas de la France qui a opté pour cette
dernière solution, autorise depuis 2006 un pourcentage plus élevé d’éthanol en mélange (E85 = jusque 85 %
d’éthanol dans le réservoir).

3. Energie géothermique
3.1. Introduction
Énergie produite par la chaleur de la croûte terrestre : la température du sol augmente, en effet, de trois
degrés tous les 100 mètres en moyenne (gradient géothermique). Cette énergie terrestre peut être utilisée
dans certaines centrales de production de chaleur (avec cogénération possible) ou d'électricité.
Il faut distinguer la géothermie superficielle de la géothermie profonde :
✓ Dans le premier cas, la chaleur est récupérée à une faible profondeur (quelques mètres) par capteurs
horizontaux ou verticaux. Il s'agit d'un mode de chauffage réservé principalement aux particuliers.
✓ Dans le second cas, la chaleur est récupérée à une profondeur de 2.000 à 5.000 mètres. Pour utiliser cette
source d'énergie profonde, plusieurs procédés sont utilisés :
1- De l'eau chaude est prélevée dans les nappes souterraines aquifères ;
2- De l'eau froide est injectée dans les roches profondes et chaudes, puis repompée pour être utilisée. Ce
dernier procédé est encore expérimental.
L’énergie géothermique est l’une des plus importantes sources d’énergies renouvelables au monde. Les
possibilités d’utilisation de l’énergie géothermique sont multiples et variées. Elles vont de la pisciculture à la
production d'électricité. Elles ont été synthétisées par Lindal dans un diagramme qui porte son nom (Tableau
1). L’exploitation de cette énergie est divisée en deux catégories : production d’électricité et applications

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directes. De nombreux pays exploitent activement cette ressource aussi bien pour la production d’électricité que
pour d’autres utilisations.
Tableau 1 : Diagramme de Lindal

3.2. Définition
La géothermie, du grec géo (la terre) et thermie (la chaleur), est une partie de la géophysique qui s’intéresse à
l’étude des phénomènes thermiques de la terre qui sont liés à la formation et à la composition du globe.
On distingue classiquement trois types de géothermie selon le niveau de température disponible à
l'exploitation :
• La géothermie peu profonde à basse température ;
• La géothermie profonde à haute température ;
• La géothermie très profonde à très haute température.
Ces trois types de géothermie prélèvent la chaleur contenue dans le sol.

3.3. Applications de l’énergie géothermiques

La géothermie est l’exploitation de la chaleur stockée dans le sous-sol. L’utilisation des ressources
géothermales se décompose en deux grandes familles : La production d’électricité et la production de chaleur.
En fonction de la ressource, de la technique utilisée et des besoins, les applications sont multiples. Le critère
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qui sert de guide pour bien cerner la filière est la température. Ainsi, la géothermie est qualifiée de « haute
énergie » (plus de 150°C), « moyenne énergie » (90 à 150°C), « basse énergie » (30 à 90°C) et « très basse
énergie » (moins de 30°C).

La géothermie propose une grande variété de solutions en fonction des besoins de l’utilisateur. Trois
principaux segments peuvent être distingués en fonction de la température de la chaleur qui est récupérée :
- La très basse énergie ;
- La basse et moyenne énergie ;
- La haute énergie.

Le tableau ci-dessous donne un premier aperçu des principaux équipements et usages pour chacun des
trois segments.
Tableau 2 : Segmentation de la géothermie
Principaux
Segment Température Profondeur des
équipements Utilisation
de la ressource forages Usages
/systèmes utilisés
o Usage domestique
Pompes à chaleur
(chauffage &
Très basse géothermiques < 30°C Faible < 100 – 300m refroidissement)
énergie (PACg)*
o Habitat collectif
o Tertiaire
o Usage directe pour le
Réseaux de < 90 °C chauffage d’un
Basse énergie Intermédiaire
chaleur ensemble de bâtiments
Moyenne < 2000m
géothermiques** 90 – 150 °C o Chaleur industrielle
énergie
o Production
d’électricité
Centrales de o Production
Elevée
Haute énergie production >150°C d’électricité
> 2000m
électrique*** o Chaleur industrielle

* D’autres systèmes font également partie de ce segment : les puits canadiens ou provençaux (alimentation du
bâtiment en air tempéré passant par un conduit enterré) et les fondations thermoactives ou pieux géothermiques
(capteurs de chaleurs installés au cœur des fondations du bâtiment).
** D’autres systèmes utilisés concernent les usages agricoles (serres agricoles, pisciculture, etc.) et industriels.

*** La géothermie de haute énergie peut également servir à de la cogénération (production simultanée de
chaleur et d’électricité) ou à la production de vapeur haute pression pour un industriel.

A. La géothermie très basse énergie - pompes à chaleur géothermiques : s’applique aux nappes d’une
profondeur inférieure à 100 m et à faible niveau de température (moins de 30°C). La chaleur extraite est utilisée
généralement pour assurer le chauffage et le rafraîchissement des locaux après élévation de la température au
moyen d’une pompe à chaleur.
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La pompe à chaleur est ainsi reliée à des dispositifs permettant de capter l’énergie du sous-sol : soit
directement en pompant de l’eau du sous-sol, soit par l’intermédiaire d’un fluide circulant dans des capteurs
enfouis (sondes géothermiques, voir figure 4).

Fig. 4 : Fonctionnement d'une pompe à chaleur géothermique

B. La géothermie Basse et moyenne énergie – réseaux de chaleur géothermiques

- La géothermie basse énergie, appelée aussi basse température ou basse enthalpie, explore des aquifères
situés entre 1500 et 2500 mètres de profondeur. La température atteint entre 30°C et 90°C : trop faible pour
produire de l’électricité mais idéal pour produire de la chaleur. Les applications vont du chauffage urbain au
thermalisme, en passant par le chauffage des serres et le séchage des produits agricoles.

- La géothermie moyenne énergie, aussi appelée moyenne enthalpie, explore le plus souvent des gisements
d’eau chaude ou de vapeur humide compris entre 90 et 150°C. Dans les bassins sédimentaires, il faut atteindre
des profondeurs de 2 000 à 4 000 mètres pour obtenir ces températures. Dans des zones plus propices, la
géothermie moyenne énergie pourra être exploitée à moins de 1 000 mètres. Cette voie est utilisée pour
produire de la chaleur, valorisée notamment dans des process industriels, et éventuellement de l’électricité.

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La géothermie de basse et moyenne énergie concerne l’exploitation des aquifères à des profondeurs
élevées. Compte tenu de l’importance des investissements de forage du sous-sol, on l’associe généralement aux
réseaux de chaleur. Ces réseaux, aptes à desservir plusieurs milliers de logements par opération, permettent
ainsi de répartir sur un plus grand nombre de postes de consommation la charge des investissements afin de
préserver la compétitivité de la chaleur géothermique de basse et moyenne énergie.
Selon les cas, la production peut se faire soit via un puits unique associé à un échangeur thermique, soit
plus fréquemment via un « doublet géothermique » (un forage de production, un forage d'injection) assorti d'un
échangeur. Réinjecter l'eau après prélèvement des calories est nécessaire pour ne pas rejeter dans le milieu
naturel des eaux en général chargées en sels minéraux et en métaux contre-indiqués. Il s’agit également de
maintenir la pression du réservoir géothermal exploité.

C. La géothermie Haute énergie – centrales de production électrique : Dite aussi haute enthalpie, exploite
des fluides atteignant des températures supérieures à 150°C, pour produire de l’électricité. Les réservoirs sont
localisés entre 1 500 à 3 000 mètres de profondeur, généralement dans les zones de volcanisme ou de
tectonique active.
Deux principaux types d’application sont à distinguer au sein du segment de la géothermie haute
énergie. En fonction des conditions géologiques, la ressource est exploitée soit directement soit indirectement :
✓ L’exploitation directe consiste à pomper (et éventuellement réinjecter) de l’eau très chaude
naturellement contenue dans le sous-sol qui, une fois remontée à la surface, permet d’alimenter un cycle
vapeur de production d’électricité.
✓ L’exploitation indirecte consiste à aller récupérer de la chaleur naturellement contenue dans le sous-sol à
de très grandes profondeurs en injectant de l’eau en un point et en la récupérant à un autre endroit une
fois qu’elle est réchauffée.

Fig. 5 : Fonctionnement d'une pompe à chaleur géothermique à fluides intermédiaires

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Fig. 6 : Fonctionnement d'une centrale géothermique


D. La géothermie profonde assistée est une voie de recherche qui consiste à extraire la chaleur des roches
chaudes fissurées situées entre 3 et 5 kilomètres de profondeur. Contrairement à la géothermie haute
température classique qui exploite des réservoirs capables de fournir des débits de fluides élevés, la géothermie
profonde assistée nécessite de stimuler les roches peu perméables en injectant de l’eau sous forte pression dans
le sol.
➢ Centrales de production d’énergie électrique géothermiques
Il existe plusieurs types de centrales électriques alimentées par géothermie.
Le premier type est celui où l'on réinjecte l'eau directement dans le gisement. On parle également
d'utilisation directe de vapeur sèche à cycles simples, La géothermie haute énergie.
Le second, dit à cycles binaires, utilise un fluide intermédiaire, La géothermie moyenne énergie.
D’une manière générale, deux principales technologies de production existent en fonction de la
température et de la qualité de l’eau ou de la vapeur récupérée : production en cycle simple (« flash steam » et «
dry steam »), ou après échange de chaleur en cycle binaire (cycle de rankine).

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L’extraction directe de la vapeur d’eau ou de l’eau très chaude dans des zones volcaniques permet
d’alimenter une centrale géothermique de production électrique à la surface.

Fig. 7 : Fonctionnement d'une centrale géothermique avec la technologie de production en cycle simple
4. Energies marines
Les mers et océans recouvrant 70 % de la surface de la planète, il n’est donc pas surprenant que
l’homme redouble d’inventivité pour capter les énergies marines, encore appelées thalasso-énergies. Elles se
conjuguent au pluriel car la filière comprend l’exploitation énergétique de tous les flux d’énergie
spécifiquement fournis par les mers et les océans :
- La houle : l’énergie des vagues ;
- Les courants de marée ;
- Les courants océaniques ;
- Le gradient thermique ;
- La pression osmotique : le différentiel de salinité de l’eau peut créer un flux utilisé pour produire de
l’électricité.
4.1. Energie houlomotrice
Les convertisseurs des vagues en électricité, aussi appelés houlogénérateurs, sont d’une diversité
étonnante. Parmi les prototypes testés le long des côtes et depuis peu en pleine mer, on peut distinguer trois
grandes familles :
A. Systèmes à corps mus par la houle : sont composés de flotteurs en surface ou immergés. Ce système de
longueur L est composé de plusieurs tronçons articulés flottants entre lesquels des vérins hydrauliques captent
l’énergie provoqué par la propagation de la houle.
La houle anime ici un mouvement relatif entre plusieurs corps (cf figure 9). Un des corps peut être
amarré (cf figure 8). Le mouvement créé est souvent simple, une translation ou une rotation, mais peut être
aussi plus complexe. Ce mouvement est amorti afin de récupérer de l'énergie. Le générateur électrique peut

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constituer lui-même l'amortisseur, on parle alors d'entraînement direct. Le mouvement peut aussi être amorti
par un système hydropneumatique ou oléopneumatique associé alors à un moteur hydraulique entrainant une
génératrice électrique.

Fig. 8 Fig. 9

B. Systèmes à déferlement : Les vagues franchissent un plan incliné pour remplir un réservoir qui, en se
vidant, actionne une turbine. Dans ces dispositifs (cf figure 10), l'eau déferle sur une pente douce pour remplir
un réservoir situé au dessus du niveau de la mer. L'eau stockée est alors évacuée entraînant dans le même temps
une turbine reliée à un générateur électrique.
Le principal avantage de ces systèmes est de lisser naturellement la puissance récupérée. Le réservoir
joue le rôle de capacité dans laquelle on stockerait de l'énergie potentielle de pesanteur. Certains dispositifs sont
fixés à la côte et subissent l'effet des marées. D'autres systèmes sont amarrés en pleine mer, et sont libres de
monter et descendre aux rythmes des marées. Ils récupèrent donc l'eau de manière optimale tout au long de la
journée et ne sont pas influencés par les marées.

Fig. 10
C. Systèmes à colonne d’eau oscillante : Le principe consiste à utiliser le mouvement des vagues comme un
piston pour comprimer l’air dans une cavité et faire tourner une turbine.

Fig. 12
Fig. 11
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Le principe de ces systèmes (cf figure 11) est de se servir des variations de hauteur de la surface libre de
la mer comme d'un piston. Les oscillations de la surface libre créent, dans une cavité, des variations de pression
avec l'extérieur. Le flux d’air ainsi créé à travers un orifice permet d'entraîner une turbine reliée à un
alternateur. La turbine est conçue de telle manière que son sens de rotation soit indépendant du sens de
circulation du flux d'air (Turbine Wells (cf figure 12) ou Deniss-Auld).

4.2. Systèmes de production marémoteurs à barrage


Le fonctionnement d’une usine marémotrice s’apparente à celui des centrales au fil de l’eau car la
hauteur de chute reste faible, mais, contrairement à ces dernières, on dispose d’un choix : celui de fonctionner
en simple ou en double effet.
• Dans le cycle à simple effet, les vannes de la digue sont ouvertes durant la marée montante et permettent
de remplir un bassin. Lorsque le niveau de la mer est suffisamment redescendu pour que la hauteur de chute soit
suffisante, des vannes sont ouvertes pour que l’eau retournant à la mer entraîne une turbine. C’est le principe
mis en œuvre dans les anciens moulins à marée.
• Le cycle à double effet permet d’exploiter la puissance disponible aussi bien à la montée qu’à la
descente des marées. On a alors besoin de turbines réversibles (fonctionnant dans les deux sens de courant).

4.3. Systèmes de récupération de l’énergie des courants marins

La technique de récupération des courants libres est très proche de celle des aérogénérateurs, à ceci près
que la direction des courants est constante, que leur sens est alternatif (effets de marée) ou continu et que les
turbines se trouvent dans l’eau salée (cette technologie a déjà été éprouvée en eau douce, notamment dans des
fleuves amazoniens).
On retrouve ainsi deux grandes familles de turbines selon que l’axe de rotation est vertical ou horizontal,
mais également d’autres technologies plus originales telles que celle utilisant des ailes planes oscillantes
fonctionnant à l’image de la queue des mammifères marins, ou encore des systèmes flottants de type « roue à
aubes ».
4.4. Energie thermique des mers (OTEC : Ocean Thermal Energy Converter)

Le principe des dispositifs OTEC est fondé sur une machine à turbine utilisant la détente d’un fluide
évaporé sous l’effet d’une source chaude (température des eaux de surface : 26 à 30°C) puis condensé grâce à
une source froide (température des eaux profondes pompées et ramenées au niveau de la machinerie). Il est
donc nécessaire de pomper à des profondeurs de l’ordre de 800 à 1000 m pour disposer d’un écart de
température le plus élevé possible sans toutefois dépenser une quantité d’énergie excessive pour le pompage.
Les centrales à cycle fermé utilisent de l’ammoniaque comme fluide caloporteur qui (porté à 24 °C) se
vaporise et entraîne une turbine électrique. L’eau de mer puisée dans les profondeurs sert à refroidir le fluide
qui sera réintroduit dans le circuit. Une partie de l’énergie produite est utilisée pour le pompage.

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4.5. Energie osmotique

L’exploitation de la pression osmotique nécessite de l’eau douce pour tirer parti de la différence de
salinité avec l’eau de mer (en disposant d’une membrane entre les deux). Le phénomène d’osmose va
instantanément tenter de rééquilibrer la salinité des masses d’eau et créer un flux à travers la membrane, de
l’eau douce vers l’eau salée pour la diluer. Ce flux provoque une surpression hydrostatique (côté eau salée)
susceptible d’entraîner une turbine électrique. La membrane est l’élément clé du système et une production de
4 W/m2 est nécessaire pour envisager la construction de centrales permettant une génération électrique
significative, de l’ordre de 70 kW pour une membrane de 120 x 150 m. Les estuaires sont les lieux
d’implantation de prédilection des centrales osmotiques puisqu’on y trouve de l’eau salée et de l’eau douce.

5. L’énergie éolienne
Cette énergie est produite par la force exercée par le vent sur les pales d'une hélice. Cette hélice est montée
sur un arbre qui peut être relié à un générateur qui transforme l'énergie mécanique en énergie électrique.
Les éoliennes raccordées au réseau électrique sont le plus souvent regroupées dans un parc éolien d'environ
5 à 50 machines, mais il existe aussi des machines seules.
RTE (Réseau de Transport d'Électricité), achemine le courant électrique à travers le réseau. Ce courant
électrique doit avoir une fréquence de 50 Hz.
Une éolienne raccordée au réseau se doit donc de fournir cette fréquence quelque soit la vitesse du vent.
Cette fréquence constante passe par une vitesse de rotation constante des pâles. Cette dernière est obtenue par
régulation notamment avec l'orientation des pâles.
6. Les capteurs solaires
Un panneau solaire ou capteur solaire est un dispositif destiné à récupérer une partie du rayonnement solaire
pour le convertir en énergie solaire.
On distingue essentiellement deux types de panneaux solaires :
- les panneaux solaires thermiques, appelés capteurs solaires, qui convertissent la lumière en chaleur,
- les panneaux solaires photovoltaïques, appelés modules photovoltaïques, qui convertissent la lumière en
électricité.
Dans les deux cas, les panneaux sont habituellement plans, avec une longueur et une largeur de quelques
mètres, ils sont dimensionnés pour faciliter leur installation et leur prix est fixé de sorte qu'ils trouvent des
applications domestiques ou industrielles.

7. Energie innovante : la pile à combustible


Une pile à combustible est une pile où la production de l'électricité se fait grâce à l'oxydation sur une
électrode d'un combustible réducteur (par exemple l'hydrogène) couplée à la réduction sur l'autre électrode d'un
oxydant, tel que l'oxygène de l'air. La réaction d'oxydation de l'hydrogène est accélérée par un catalyseur qui est

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généralement du platine. Si d'autres combinaisons sont possibles, la pile la plus couramment étudiée et utilisée
est la pile de l’hydrogène-oxygène. Le fonctionnement d'une telle pile est particulièrement propre puisqu'il ne
produit que de l'eau et consomme uniquement des gaz. Jusqu’à présent, la fabrication de ces piles est très
coûteuse, notamment à cause de la quantité non négligeable de platine nécessaire.
Une des difficultés majeures réside aussi dans la synthèse et l'approvisionnement en hydrogène. Dans la
nature, l'hydrogène n'existe en grande quantité que combiné à l'oxygène (H2O), au soufre (H2S) et au carbone
(combustibles fossiles de types gaz ou pétroles). La production de l’hydrogène nécessite donc soit de
consommer des combustibles fossiles, soit de disposer d'énormes quantités d'énergie à faible coût, pour l'obtenir
à partir de la décomposition de l'eau, par voie thermique ou électrochimique.
La pile à combustible fonctionne à l'inverse de l'électrolyseur de l'eau. Elle transforme l'énergie chimique en
énergie électrique. C'est un générateur. Ici, on supprime la source de tension, on alimente en hydrogène et
oxygène et on constate l'apparition d'une tension électrique entre les deux électrodes: le dispositif est devenu un
générateur électrique qui fonctionnera aussi longtemps qu'il sera alimenté. Pour cela elle est constituée de deux
électrodes (anode et cathode) séparées par un électrolyte, matériau qui bloque le passage des électrons mais
laisse circuler les ions.
Le combustible à base d'hydrogène H2 est amené sur l'anode. H2 va se transformer en ions H+ et libérer
des électrons qui sont captés par l'anode. Les ions H+ arrivent sur la cathode où ils se combinent aux ions O2
constitués à partir de l'oxygène de l'air, pour former de l'eau. C'est le transfert des ions H+ et des électrons vers
la cathode qui va produire un courant électrique continu à partir de l'hydrogène. Cependant cette tension ne
dépasse pas 0,7 V par cellule ; il faut donc utiliser un grand nombre de cellules en série pour obtenir la tension
requise. Le courant électrique produit par la pile est continu ; il est donc souvent nécessaire de placer en aval de
la pile un onduleur permettant la transformation du courant continu en un courant alternatif, notamment lorsque
l'installation est utilisée pour fournir du courant domestique.
La réaction est déclenchée à l'aide d'un catalyseur. Il s'agit en général d'une fine couche de platine
disposée sur les électrodes (anode et cathode).

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Partie II

Principe de production de l'énergie électrique à partir du


solaire et de l’éolien
1. Production à partir de l’énergie solaire
1.1. Introduction
Les énergies renouvelables, dites aussi énergies vertes, sont les sources d’énergie d’origine naturelle.
Ces énergies sont des énergies d’origine solaire directe (solaire thermique et photovoltaïque), ou indirecte
(hydraulique, éolienne, biomasse…), elles regroupent aussi les déchets de l’agriculture et de l’exploitation
forestière, les déchets industriels et les ordures ménagères. Ces énergies sont inépuisables, propres, non
polluantes et prometteuses, en plus elles sont abondantes (les gisements d’énergies renouvelables sont
disponibles dans tous les pays du monde) et ont un impact limité sur l’environnement.
Pourquoi le solaire ?

Le rayonnement solaire global reçu en Algérie dans plusieurs sites de climats différents est l’un des plus
élevé du monde, en plus ces régions bénéficient des qualités exceptionnelles pour valoriser l’énergie solaire
sous les formes les plus variées. Divers systèmes de conversion solaire sous forme d'énergie calorifique sont en
service, utilisés dans plusieurs applications, tels que le chauffage des locaux et chauffage de l'eau sanitaire, la
distillation solaire, particulièrement dans les zones arides où l'approvisionnement en eau potable et en eau
douce des populations connaît un sérieux problème, le séchage…etc.
La conversion photovoltaïque est le deuxième volet de la conversion de l'énergie solaire. Cette dernière
commence à se développer très rapidement, son apport énergétique annuel est plusieurs milliers de fois plus
grand que notre consommation globale d'énergie. Il est constant est entièrement renouvelable dans chaque zone
climatique et est disponible partout.

L’implantation de ces systèmes solaires en un site ne doit se faire qu’après avoir estimé leur productivité
en fonction du gisement solaire local disponible réellement, par des beaux jours (ciel clair) ou par des jours
médiocres (ciel couvert).
1.2. Le soleil
Le soleil est une sphère de plasma (matière complètement ionisée), dont la masse est de l'ordre de

2.1030 Kg. Soit 332500 fois la masse de la terre. C'est le siège de réactions thermonucléaires et exothermiques
transformant des noyaux d'hydrogène (protons) en noyaux d'hélium (deutrons) avec une émission d'énergie qui
donne naissance à un rayonnement électromagnétique réparti sur un très large spectre de longueurs d'onde

comprises entre 10-10 et 104 m. La terre reçoit une puissance de 1,35 Kw/m2 et sa distance moyenne au soleil

est 1,496.108 Km. Dans le cœur la température est évaluée à 16 millions de K. Lorsque nous regardons le

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soleil, nous voyons un disque lumineux, au bord extrêmement bien marqué. La photosphère est la région qui
délimite le contour du disque solaire. La température de surface est de l’ordre de 4500 °K.
Du noyau du soleil distant de notre planète d'environ 149,6 millions de km, se produit un immense
dégagement d’énergie du type nucléaire estimé à 175 milliards de kW (le soleil consomme 10 milliards de
tonnes d’Hydrogène à l’heure et un milliard de tonnes d’Hélium). Cette énergie, sous forme de chaleur traverse
les multiples couches de l’atmosphère du soleil représentant une hauteur d’environ 3000 km puis, à travers
l’espace, pénètre dans les zones entourant le globe. La température dégagée qui était au départ du noyau de 15 à
20 millions °C n’est plus que de 50 °C à son arrivée sur notre globe.
L’énergie solaire qui se manifeste donc principalement par la chaleur diffusée vers la terre, se propage
de trois façons différentes (conduction, convection et rayonnement).

Cœur Zone Zone Chromosphère Couronne


RadiativeConvective
Vent solaire
0,25 R 0,86 R R 10 R
104 Km

500 Km
Photosphère
Fig.1. Structure du soleil

1.3. Composantes du rayonnement solaire


Les processus affectant les rayons solaires sont trop complexes pour être abordés d'une manière
détaillée. D'une façon générale nous disons que les radiations solaires arrivant au sommet de l'atmosphère sous
formes d'ondes électromagnétiques se repartissent en premier lieu en deux parties : La première partie est
directement réfléchie vers l'espace avant de s'enfoncer dans l'atmosphère. La deuxième en pénétrant dans
l'atmosphère subit des réflexions et des diffractions pour être à son tour, soit renvoyée vers l'espace, soit dirigée
vers la terre.

Les radiations absorbées par les composantes de l'atmosphère sont ensuite émises dans toutes les
directions, il en résulte que parmi les radiations solaires arrivant finalement à la terre, quelques unes sont
fournies par les nuages et les autres composantes de l'atmosphère. Une fois ces radiations arrivées au sol, une
fraction est réfléchie directement vers le ciel, l'autre sera gagnée par la terre. En conclusion la terre reçoit
l'énergie et du soleil et de l'atmosphère, pour simplifier ces multiples réflexions et émissions, on subdivise le
rayonnement solaire provenant au sol en rayonnement direct et rayonnement diffus, l'ensemble forme le
rayonnement global.

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Fig.2. Composantes du rayonnement solaire


1.4. L’énergie solaire photovoltaïque
L’augmentation du coût des énergies classiques d’une part, et la limitation de leurs ressources d’autre
part, font que l’énergie photovoltaïque devient de plus en plus une solution parmi les options
énergétiques prometteuses avec des avantages comme l’abondance, l’absence de toute pollution et la
disponibilité en plus ou moins grandes quantités en tout point du globe terrestre. Actuellement, on assiste
à un regain d’intérêt pour les installations utilisant l’énergie solaire, surtout pour les applications sur des sites
isolés.
1.4.1. Historique du photovoltaïque
Découvert en 1839 par Antoine Becquerel, l'effet photovoltaïque permet la transformation de l'énergie
lumineuse en électricité. Ce principe repose sur la technologie des semi-conducteurs. Il consiste à utiliser les
photons pour libérer les électrons et créer une différence de potentiel entre les bornes de la cellule qui
génère un courant électrique continu.
L'hélio électricité est apparue en 1930 avec les cellules à oxyde cuivreux puis au sélénium. Mais ce
n'est qu'en 1954, avec la réalisation des premières cellules photovoltaïques au silicium dans les laboratoires
de la compagnie Bell Téléphone, que l'on entrevoit la possibilité de fournir de l'énergie.
Très rapidement utilisées pour l'alimentation des véhicules spatiaux vers les années 60 avec
l'équipement de satellites spatiaux. Puis à partir de 1970, les premières utilisations terrestres ont concerné
l'électrification des sites isolés.
Au cours des années 80, la technologie photovoltaïque terrestre a progressé régulièrement par la
mise en place de plusieurs centrales de quelques mégawatts, et est même devenue familière des
consommateurs à travers de nombreux produits de faible puissance y faisant appel : montres, calculatrices,
balises radio et météorologiques, pompes et réfrigérateurs solaires.

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1.4.2. La conversion de la lumière en électricité
Le terme « photovoltaïque » souvent abrégé par le sigle « PV », à été formé à partir des mots « photo
» un mot grec signifiant lumière et « Volta » le nom du physicien italien Alessandro Volta qui a inventé la pile
électrochimique en 1800. L’effet photovoltaïque est la conversion directe de l’énergie solaire en électricité.

Fig.3. Conversion de l’énergie solaire en électricité.


L’énergie photovoltaïque est obtenue directement à partir du rayonnement du soleil. Les modules
photovoltaïques composés des cellules photovoltaïques à base de silicium ont la capacité de transformer les
photons en électrons. La conversion photovoltaïque se produit dans des matériaux semi-conducteurs. L’énergie
sous forme de courant continu est ainsi directement utilisable.
▪ Dans un isolant électrique : les électrons de la matière sont liés aux atomes et ne peuvent pas se
déplacer.
▪ Dans un conducteur électrique (un fil de cuivre par exemple) les électrons sont totalement libres
de circuler et permettent le passage d’un courant.
▪ Dans un semi-conducteur : la situation est intermédiaire, les électrons contenus dans la matière ne
peuvent circuler que si on leur apporte une énergie pour les libérer de leurs atomes. Quand la
lumière pénètre dans un semi-conducteur, ces photons apportent une énergie permettant aux
électrons de se déplacer, il ya donc courant électrique sous l’exposition à la lumière.

1.4.3. Technologie des cellules solaires


Le Silicium est l’un des matériaux le plus courant sur terre, c’est le sable, mais un haut degré de
pureté est requis pour en faire une cellule photovoltaïque et le procédé est coûteux. Selon les
technologies employées, on retrouve :
• Le Silicium monocristallin avec un rendement de 16 à 18% (23% en Laboratoire) ; Lors du
refroidissement, le silicium fondu se solidifie en ne formant qu’un seul cristal de grande dimension. On

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découpe ensuite le cristal en fines tranches qui donneront les cellules. Ces cellules sont en général d’un bleu
uniforme.
• Le Silicium Polycristallin de rendement de 13 à 15% (18% en Labo) ; Pendant le refroidissement du
silicium, il se forme plusieurs cristaux. Ce genre de cellule est également bleu, mais pas uniforme, on distingue
des motifs créés par les différents cristaux.
• Le silicium amorphe présente une efficacité entre 5 et 10% (13% en labo) ; Le silicium lors de sa
transformation, produit un gaz, qui est projeté sur une feuille de verre. La cellule est grise très foncée ou
marron.
C’est le silicium amorphe que l’on trouve le plus souvent dans les produits de consommation comme les
calculatrices, les montres dites "solaires" etc.... Toutefois, ils réagissent mieux à des températures élevées ou à
une lumière diffuse. De plus, les cellules mono et poly-cristallines sont les types de cellules les plus répandues
sur le marché du photovoltaïque (environ 60% de la production).
• D’autres matériaux tels que l’Arséniure de Galium et le Tellurure de Cadmium qui sont en court de test
dans les laboratoires est présentent un rendement de (38% - 40%) ; Dites cellules multi-jonction
sont composées de différentes couches qui permettent de convertir différentes parties du spectre solaire
et ainsi d’obtenir les meilleurs rendements de conversion.
• Les cellules nanocristallines ; Une des dernières générations de photopiles. Elles fonctionnent selon un
principe qui différencie les fonctions d'absorption de la lumière et de séparation des charges électriques,
avec un rendement global de 10,4 %, confirmé par des mesures au laboratoire ;

1.4.4. Fabrication des cellules photovoltaïques


Le silicium est actuellement le plus utilisé pour fabriquer les cellules photovoltaïques. On l'obtient par
réduction à partir de silice, composé le plus abondant dans la croûte terrestre et notamment dans le sable
ou le quartz. La première étape est la production de silicium dit métallurgique, pur à 98 % seulement,
obtenu à partir de morceaux de quartz provenant de galets. Le silicium de qualité photovoltaïque doit être
purifié jusqu'à plus de 99,999 %, ce qui s'obtient en transformant le silicium en un composé chimique
qui sera distillé puis retransformé en silicium. Il est produit sous forme de barres nommées « lingots »
de section ronde ou carrée. Ces lingots sont ensuite sciés en fines plaques de 200 micromètres
d'épaisseur qui sont appelées wafers . Après un traitement pour enrichir en éléments dopants et ainsi
obtenir du silicium semi-conducteur de type P ou N, les wafers sont métallisés : des rubans de métal sont
incrustés en surface et reliés à des contacts électriques. Une fois métallisés les wafers sont devenus des
cellules photovoltaïques.
I.4.5. Principe de fonctionnement d’une cellule solaire photovoltaïque
L’effet photovoltaïque utilisé dans les cellules solaires permet de convertir directement l’énergie
lumineuse des rayons solaires en électricité par le biais de la production et du transport dans un

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matériau semi-conducteur de charges électriques positives et négatives sous l’effet de la lumière. Ce matériau
comporte deux parties, l’une présentant un excès d’électrons et l’autre un déficit en électrons, dites
respectivement dopée de type n et dopée de type p. Lorsque la première est mise en contact avec la
seconde, les électrons en excès dans le matériau n diffusent dans le matériau p. La zone initialement
dopée n devient chargée positivement, et la zone initialement dopée p chargée négativement.

Fig.4. Principe de la conversion photovoltaïque.

Il se crée donc entre elles un champ électrique qui tend à repousser les électrons dans la zone n et les
trous vers la zone p. Une jonction (dite p-n) a été formée. En ajoutant des contacts métalliques sur les zones n
et p, une diode est obtenue. Lorsque la jonction est éclairée, les photons d’énergie égale ou supérieure
à la largeur de la bande interdite communiquent leur énergie aux atomes, chacun fait passer un
électron de la bande de valence dans la bande de conduction. Si une charge est placée aux bornes de la
cellule, les électrons de la zone n rejoignent les trous de la zone p via la connexion extérieure, donnant
naissance à une différence de potentiel : le courant électrique circule (voir figure 4).
I.4.6. Avantages et inconvénients de l’énergie photovoltaïque
Les avantages de l’énergie photovoltaïque les plus importants sont :
Avantages
+ Energie indépendante, le combustible (le rayonnement solaire) est renouvelable et gratuit.
+ L'énergie photovoltaïque est une énergie propre et non-polluante qui ne dégage pas de gaz à effet de serre et
ne génère pas de déchets.
+ Génère l’énergie requise.
+ Réduit la vulnérabilité aux pannes d’électricité.
+ L’extension des systèmes est facile, la taille d’une installation peut aussi être augmentée p ar la suite
pour suivre les besoins de la charge.
+ La revente du surplus de production permet d'amortir les investissements voir de générer des revenus.
+ Entretien minimal.
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+ Aucun bruit.
Inconvénients
- La fabrication des panneaux photovoltaïques relèvent de la haute technologie demandant énormément de
recherche et développement et donc des investissements coûteux.
- Les rendements des panneaux photovoltaïques sont encore faibles.
- Nécessite un système d’appoint (batteries) pour les installations domestiques.
- Le coût d'investissement sur une installation photovoltaïque est cher.
I.4.7. Différents types de systèmes photovoltaïques
On rencontre généralement trois types de systèmes photovoltaïques, les systèmes autonomes, les
systèmes hybrides et les systèmes connectés à un réseau . Les deux premiers sont indépendants du système
de distribution d’électricité, en les retrouvant souvent dans les régions éloignées.
I.4.7.1. Les systèmes autonomes
Ces systèmes photovoltaïques sont installés pour assurer un fonctionnement autonome sans recours à
d’autres sources d’énergie. Généralement, ces systèmes sont utilisés dans les régions isolées et éloignées du
réseau. Les différents types de systèmes photovoltaïques autonomes sont décrits sur la figure (5) qui traduit les
différentes possibilités offertes : couplage direct à une charge adaptée ou couplage avec adaptateur d’impédance
MPPT (Maximum Power Point Tracking), fonctionnement au fil du soleil ou avec stockage d’énergie
électrique.
Le couplage direct implique un fonctionnement au fil du soleil, donc à puissance essentiellement
variable au cours de la journée. Les charges typiques à courant continu qui peuvent satisfaire le critère (tension
constante à puissance variable) sont les accumulateurs électrochimiques.

Fig.5. Les différents types de systèmes photovoltaïques autonomes.


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Les charges alternatives sont les pompes à eau, c’est le pompage au fil du soleil, le stockage est néanmoins
présent sous la forme d’eau emmagasinée (dans un réservoir).

Dans la plus part des cas une adaptation d’impédance doit être réalisée en insérant entre le générateur et
sa charge électrique un dispositif électronique qui permet de forcer le système à fonctionner à sa puissance
maximale.

Exemple : Le pompage au fil du soleil.

Fig.6. Schéma d’un système de pompage au fil de soleil


Le pompage au fil du soleil permet d'avoir un système photovoltaïque plus simple comme nous montre
la figure ci-dessous. Le stockage se fait de manière hydraulique, l'eau étant pompée, lorsqu'il y a suffisamment
d'ensoleillement, dans un réservoir au-dessus du sol. Elle est ensuite distribuée par gravité au besoin.

Fig.7. Configuration du système hybride à bus continu.

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1.4.7.2. Les systèmes hybrides
Les systèmes d’énergie hybride associent au moins deux sources d’énergie renouvelable aussi une ou
plusieurs sources d’énergie classiques. Les sources d’énergie renouvelable, comme le photovoltaïque et
l’éolienne ne délivrent pas une puissance constante, mais vu leurs complémentarités, leur association permet
d’obtenir une production électrique continue. Les systèmes d’énergie hybrides sont généralement autonomes
par rapport aux grands réseaux interconnectés et sont souvent utilisés dans les régions isolées.
Les différentes sources dans un système hybride peuvent être connectées en deux configurations,
architecture à bus continu et architecture à bus alternatif.
1.4.7.3. Les systèmes connectés au réseau
Les systèmes de production d’énergie photovoltaïque connectés à un réseau (figure 8) sont une
résultante de la tendance à la décentralisation du réseau électrique. L’énergie est produite plus près des lieux de
consommation. Les systèmes connectés à un réseau réduisent la nécessité d’augmenter la capacité des lignes de
transmission et de distribution. Il produit sa propre électricité et achemine son excédent d’énergie vers le
réseau, auprès duquel il s’approvisionne au besoin, ces transferts éliminent le besoin d’acheter et d’entretenir
une batterie. Il est toujours possible d’utiliser ceux systèmes pour servir d’alimentation d’appoint lorsque
survient une panne de réseau.

Fig.8. Systèmes photovoltaïque connectés au réseau

1.5. Modèles et caractéristiques de module photovoltaïque


Le schéma équivalent d’une cellule photovoltaïque comprend un générateur de courant qui modélise
l’éclairement et une diode en parallèle qui modélise la jonction PN. Mais le schéma équivalent réel tient compte
de l’effet résistifs parasites dus à la fabrication, il est représenté sur le schéma équivalent par deux résistances.

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Fig.9. Schéma équivalent d’une cellule photovoltaïque.

Avec :
Gi : Source de courant parfaite.
Rsh: Résistance shunt qui prend en compte les fuites inévitables de courant qui intervient entre les bornes
opposées positive et négative d’une cellule.
Rse : Résistance série qui est due aux différentes résistances électriques que le courant rencontre sur son
parcourt (résistance de contact).
D : Diode matérialisant le fait que le courant ne circule que dans un seul sens.
Rch : Résistance qui impose le point de fonctionnement sur la cellule en fonction de sa caractéristique courant-
tension à l’éclairement considéré.
Une cellule solaire est caractérisée par les paramètres fondamentaux suivants:
•Courant de court circuit (Isc) : C’est la plus grande valeur du courant générée par une cellule pour une
tension nulle (V’pv=0).
•Tension en circuit ouvert (Voc) : Représente la tension aux bornes de la diode quand elle est traversée par le
photo-courant Iph (Id =Iph) quand (I’pv=0).

•Point de puissance maximale (Pmax): est le point M (Vopt, Iopt) de la figure (10) où la puissance dissipée
dans la charge est maximale :
Pmax Vopt. Iopt
Avec :
Vopt : La tension optimale.
Iopt: Le courant optimale.
•Rendement maximum : est le rapport entre la puissance maximale et la puissance à l’entrée de la cellule
solaire.

Où :
G : l’irradiation qui représente la puissance lumineuse reçue par unité de surface (W/m2 ).
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Apv : Surface effective des cellules.
Les conditions normalisées de test des panneaux solaires sont caractérisées par un rayonnement instantané de
1000W/m2 d’une température ambiante de 25°C et d’un spectre AM de 1.5. AM représente l’Air Masse qui est
l’épaisseur de l’atmosphère que la lumière doit pénétrer. Ces conditions sont appelées STC (Standard Test
Conditions) cela correspond à un ensoleillement assez fort.
La figure (10) présente la courbe courant-tension d’une cellule photovoltaïque avec les points importants qui la
caractérise.

Fig.10. Courbe courant -tension d’une cellule photovoltaïque.

•Exemple de module photovoltaïque


Les constructeurs de panneaux photovoltaïques fournissent les paramètres du module (Isc, Impp, Voc,
Vmpp) sous les conditions standard de fonctionnement (une insolation de 1000W/m2 et une température de
25°C, AM 1.5). Le tableau suivant montre les données d’un module photovoltaïque, de type SIEMENS SM
110-24.
Tableau 1: Paramètres d’un module photovoltaïque SIEMENS SM 110-24.

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1.6. De la cellule au champ photovoltaïque
•Pour produire plus de puissance, les cellules solaires sont assemblées pour former un module. Les connections
en série de ns cellules augmentent la tension pour un même courant, tandis que la mise en parallèle de np
cellules accroît le courant en conservant la tension (figure 11). Si toutes les cellules sont identiques et
fonctionnent dans les mêmes conditions, nous obtenons le module photovoltaïque qui fournit un courant Ipv
sous une tension Vpv, Avec :

Fig.11. Caractéristiques de groupement de cellules photovoltaïque.


(a): Groupement parallèle, (b): Groupement série.

Fig.12. De la cellule au champ photovoltaïque.

•Le panneau photovoltaïque se compose de modules photovoltaïques interconnectés en série et/ou en parallèle
afin de produire la puissance requise. Ces modules sont montés sur une armature métallique qui permet de
supporter le champ solaire avec une orientation et un angle d’inclinaison spécifique.
•Le champ photovoltaïque est l’ensemble des panneaux montés en série et en parallèle pour atteindre une
tension et un courant plus grands.

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1.7. Caractéristiques de module photovoltaïque
Les caractéristiques électriques d’un module photovoltaïque varient en fonction de la température et de
l’irradiation. Les caractéristiques courant-tension et puissance-tension du module SIEMENS SM 110-24 (voir
tableau (1)) sont présentées dans les conditions standards de fonctionnement.

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Fig13. Caractéristique courant-tension d’un module photovoltaïque pour G=1000 W/m2 et T=25 °C.

Fig.14. Caractéristique puissance-tension d’un module photovoltaïque pour G=1000W/m2 et T=25°C.


•Influence de la variation des conditions météorologiques sur les paramètres du module photovoltaïque :
- Influence de l’irradiation :

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Fig.15. Caractéristique courant –tension et puissance –tension d’un module photovoltaïque pour différent
niveau d’irradiation (G=400, 600, 800, 1000 W/m2 ) et Tc=25 °C.

- Influence de la température :

Fig.16. Caractéristique puissance –tension et courant –tension d’un module photovoltaïque


pour une variation de température (Tc=0, 25, 50, 75°C) et G = 1000W/m2 .

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2. Production à partir de l’énergie éolienne


Le schéma le plus simple d’un système énergétique est celui que l’homme exploite depuis des
millénaires en utilisant le bois pour cuire ces aliments ou se chauffer et la force animale ou la force du vent
pour moudre le grain ou se déplacer.
L’énergie éolienne autrefois sources d’énergie mécanique, aujourd’hui sources d’électricité. La maturité
technologique de la filière éolienne rend aujourd’hui cette source d’énergie électrique rentable :
▪ Comme ressource d’appoint pour alléger la charge d’un réseau électrique tout particulièrement en hiver
lorsque la consommation augmente fortement.
▪ Comme source d’alimentation des sites isolés pour être raccordés au réseau à un prix compétitif.
▪ Comme source d’alimentation des sites présentant des contraintes climatiques ou d’accessibilité.

Par sa situation, l’Algérie possède un gisement éolien important, principalement sur une bande côtière
d’une centaine de kilomètres de largeur. De plus, en se plaçant vers l’intérieur du pays on trouve un gisement
intérieur aux hauts plateaux aussi élevé que sur les rivages et à une hauteur bien moindre. En se déplaçant
encore d’avantage vers l’intérieur, au Sahara, on rencontre les gisements les plus intéressants en Algérie.
2.1. Origine du vent
Le rayonnement solaire est absorbé de manière différente aux pôles et à l’équateur du fait de la rotondité
de la terre. La zone équatoriale perpendiculaire aux rayons du Soleil reçoit une densité d’énergie supérieure que
la zone polaire pour laquelle les rayons du Soleil sont presque parallèle à la surface. Des différences de
température sont ainsi crées qui, liées au cycle jour-nuit, provoquent des différences de densité des masses d’air
et par conséquent leur déplacement de la zone la plus dense vers la zone la moins dense. Il s’établit ainsi un
équilibre par transfert d’énergie vers les zones a températures extrêmes. Ces déplacements d’air subissent
l’influence de la force de Coriolis qui s’exerce perpendiculairement la direction du déplacement vers la droite
dans l’hémisphère nord et vers la gauche dans l’hémisphère sud et sont modifiés par les obstacles naturels
(montagnes), les dépressions cycloniques et les orages.
2.2. Principe de conversion de l’énergie éolienne
Un aérogénérateur, couramment appelé « éolienne », c’est un dispositif destiné à convertir l’énergie
cinétique du vent en énergie mécanique disponible sur l’arbre de transmission puis en énergie électrique par
l’intermédiaire d’une génératrice.

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Fig.17. Conversion de l'énergie cinétique du vent


2.3. Les différents types d’éoliennes
Les éoliennes peuvent être classées selon deux catégories : celles à axe vertical et celles à axe horizontal
2.4. Les éoliennes à axe vertical
Cette technologie d'éoliennes est bien adaptée aux zones de vents perturbés par des habitations et le
relief de la végétation. Elles peuvent aisément s’intégrer à l’architecture des bâtiments et sont d'une conception
très simple (roue montée sur un axe qui entraîne directement une génératrice).
Il existe principalement deux technologies VAWT (Vertical Axis Wind Turbine) : les turbines Darrieus
classiques, à pales droites (H-type) et la turbine de type Savonius. Dans tous les cas, les voilures sont à deux ou
plusieurs pales.
L’illustration la plus courante de ce type d’éolienne est le rotor de Savonius (figure 18), du nom de son
inventeur, un ingénieur finlandais qui l’a breveté à la fin des années 1920.

Fig.18. Rotor de Savonius Fig.19. Eolienne Savonius sur une toiture


Avantages :

✓ Faible encombrement,
✓ Intégrable au bâtiment, esthétique,
✓ Démarre à de faibles vitesses de vent contrairement à l'éolienne de type Darrieus,
✓ Système peu bruyant,
✓ Pas de contraintes sur la direction du vent.

Inconvénients :

✓ Faible rendement,
✓ Masse non négligeable.
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Le rotor de Darrieus a été breveté au début des années 1930 par le Français Darrieus. De tels rotors peuvent
être de forme cylindrique, tronconique, parabolique....

(a) Rotor Darrieus (b) Rotor Darrieus H


Fig.20. Eoliennes à axe vertical de type Darrieus
Avantage :

✓ Génératrice pouvant être placée au sol (selon les modèles)


✓ Moins d’encombrement qu’une éolienne "conventionnelle"
✓ Intégrable aux bâtiments

Inconvénients :

✓ Démarrage difficile contrairement aux éoliennes de type Savonius


✓ Faible rendement
2.5. Les éoliennes à axe horizontal
Les turbines à axe horizontal sont de loin les plus utilisées. Les différentes constructions des
aérogénérateurs utilisent des voilures à deux, trois ou plusieurs pales. Toutefois, les structures les plus courantes
sont à trois pales. Une éolienne à axe horizontal est constituée donc d’une hélice perpendiculaire au vent
montée sur un mat dont les pales sont profilées aérodynamiquement à la manière d’une aile d’avion. Par
conséquent, ce type de turbines doit toujours être orienté face au vent. Par comparaison à la turbine à axe
vertical, pour la même vitesse de vent, les éoliennes à axe horizontal sont capables de produire plus d'énergie
grâce à un meilleur coefficient de puissance. Par ailleurs, elles ont un coût moindre et une efficacité accrue due
à leur position à plusieurs dizaines de mètres du sol.

Fig.21. Photographie d'une éolienne à axe horizontal et d'un moulin à vent

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2.6. Constitution d’une éolienne à axe horizontal
Une centrale éolienne typique est composée de différents organes. La figure (22) donne un aperçu des
principales parties dans le cas d’une éolienne à axe horizontal pour la production de masse. Dans ce qui suit,
nous allons décrire brièvement chacune des diverses parties ainsi que ses fonctions.

Fig.22. Constitution d’une éolienne à axe horizontal


2.7. Principe de fonctionnement
2.7.1 Gradient de vent
La vitesse de référence est généralement la vitesse moyenne V0 (observée sur dix minutes par exemple)
à une hauteur de 10 m ou à la hauteur de la nacelle H0 en amont de l’éolienne. La façon la plus simple pour
déterminer la vitesse en toute position du disque rotor est de considérer un gradient de vent, ne dépendant que
de l’altitude H, sous la forme :
n
V  H 
 
V0  H 0 
Où : V0 : vitesse du vent observée à la hauteur H0 ;
V : vitesse du vent observée à la hauteur H ;
n : coefficient de rugosité du sol, compris entre 0,1 et 0,4
3n
E  H 
Les énergies disponibles : E   H  avec : 0,3  3n  1,2.
0  0

De ce fait, plus le disque rotor sera placé haut, plus l’énergie susceptible d’être captée sera importante
(car proportionnelle au cube de la vitesse) et moins l’éolienne sera affectée par l’effet de rugosité en amont de
la machine.

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2.7.2 Estimation du potentiel éolien
Pour mesuré les vitesses du vent et connaître sa direction, on utilise des anémomètres, dans ce qui suit
on donne quelques types d’anémomètres :

Fig.23. Divers types d’anémomètres


2.8. Energie cinétique du vent – conversion en énergie mécanique
2.8.1 L’énergie disponible
On considère une colonne d’air de longueur dl, de section S, de masse volumique  animée d’une
vitesse V conformément à la figure suivante :

Fig.24. Colonne d’air


L’énergie cinétique de cette colonne d’air est donc :
1
dWc  .dm.V 2 avec dm  .S.dl
2
dl
Or nous savons que dl  V.dt car V  D’où :
dt
1
dWc  ..S.V 3 .dt
2

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On en déduit ainsi l’expression de la puissance disponible :
dWc 1
Pv   ..S.V 3
dt 2
La puissance disponible par m2 devient alors :
1
Pv  ..S.V 3
2
La puissance disponible maximale s’obtient lorsque l’énergie cinétique de rotation de l’air après passage
au niveau de l’éolienne est faible, c’est-à-dire pour une forte vitesse angulaire de rotation ω et un faible couple
sur l’arbre.
Remarque : Nous rappelons que la vitesse angulaire de rotation ω se définit par ω = 2 n avec n le nombre de
tours par seconde.
2.8.2 L’énergie récupérable
On définit un coefficient de performance Cp propre à chaque éolienne, comparable au rendement d’un
moteur thermique, qui dépend directement des caractéristiques de l’éolienne.
Ainsi ce coefficient de performance varie avec le vent, comme le montre le graphique ci-dessous :
La puissance récupérable Pt sur l’éolienne est alors définie par :
Pt  C p .Pv

Où Pv est la puissance disponible.

Fig.25. Caractéristique Cp(v)


2.8.3 La limite de BETZ

La puissance maximale récupérable ne pourra


16
jamais représenter plus de  100  59,26 % de la
27
puissance disponible due au vent, c’est la limite de Betz.

Fig.26. Coefficient de puissance


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En réalité la puissance récupérée est inférieure à cette puissance maximale car « du vent à la charge
électrique » ou « du vent au réseau électrique » à l’échelle globale il y a plusieurs étapes de conversion
d’énergie, chacune avec son propre rendement (par exemple le rendement d’une hélice est d’environ 85%). De
plus, en pratique tous les organes ne sont pas à leur rendement maximum en même temps, ce qui réduit encore
le rendement global. Ainsi une éolienne industrielle aura un rendement global compris entre 50 et 55%, une
éolienne artisanale entre 25 et 40%.

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Chaque éolienne est définie par son propre coefficient de puissance exprimé en fonction de la vitesse
relative λ représentant le rapport entre la vitesse de l'extrémité des pales de l'éolienne et la vitesse du vent.
2.8.4 Production d’énergie mécanique
La puissance fournie par le vent est donnée par la relation suivante :
1 3
Pv  Sv
2
La puissance mécanique disponible sur l’arbre d’un aérogénérateur s’exprime ainsi :

C p  Sv
1 3
Pt 
2
Pt
On définit le coefficient de puissance comme suit : C p   
1 3
Sv
2
Avec  est le rapport de la vitesse en bout de pales (En Anglais : tip-speed ratio), il est défini comme
suit :
 t Rt
 
v
Avec :
–  t , vitesse de la turbine éolienne,
– R t , rayon de la turbine éolienne
– Pt , puissance de la turbine éolienne, elle est donnée par la relation suivante P t  T t  t
2
– S  R t , surface balayée par la turbine éolienne,

–  , masse volumique de l’air.

– Tt , couple de la turbine éolienne,

Le couple de la turbine est déterminé par la relation suivante :


1 v3
Tt  Cp  S
2 t

Le multiplicateur de vitesse est décrit par les deux équations suivantes :


T 
Tem  t et t 
G G
Avec :
– Tem, le couple électromagnétique développé par la génératrice asynchrone,
–  , est la vitesse mécanique de la génératrice,
– G , est le gain du multiplicateur de vitesse,

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Compte tenu du rapport du multiplicateur de vitesse G, le couple mécanique disponible sur l’arbre du
générateur électrique s’exprime :
3
1 v
Tg  Cp  S
2 G t
D’où :

1 v3
Tg  Cp  S
2 
En déduit la puissance disponible sur l’arbre du générateur électrique :

1
Pg  Tg .  Tg .G .  t  Cp  S v3
2
Cette relation permet d’établir un ensemble de caractéristiques donnant la puissance disponible en
fonction de la vitesse de rotation du générateur pour différentes vitesses de vent (Figure 29).

Fig.28. Puissance théorique disponible pour un type d'éolienne donnée

Au vu de ces caractéristiques, il apparaît clairement que si l’éolienne et par conséquent la génératrice


fonctionne à vitesse fixe (par exemple 1600 tr/min sur la Figure 9) les maxima-théoriques des courbes de
puissance ne sont pas exploités. Pour pouvoir optimiser le transfert de puissance et ainsi obtenir le maximum
théorique pour chaque vitesse de vent, la machine devra pouvoir fonctionner entre 1100 et 1900 tr/min pour cet
exemple.

La caractéristique CP () qui est de forme parabolique admet un maximum CPmax pour opt. La vitesse de
la génératrice est asservie à une référence issue d’un algorithme permettant l’extraction maximale de la
puissance, lui-même nécessitant la mesure ou l’estimation de la vitesse du vent. Ce principe est connu sous la
terminologie Maximum Power Point Tracking (M.P.P.T). Pour une vitesse de vent v donné correspond une

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vitesse de rotation qui donne opt et par conséquent, pour que le système fonctionne en puissance maximale, la
loi de commande pour la référence du couple électromagnétique d’une machine asynchrone est :

C P max  R5
em  3 . .. 3 . 2
 opt 2 G

La transmission mécanique est représentée par l’équation fondamentale de la dynamique pour un arbre
d
rigide : J  f   Tem  Tt
dt
Avec :
– J, inertie totale de l’arbre de transmission comprenant l’inertie de la génératrice et de la turbine,
– f, coefficient de frottement dynamique,

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