Les Affaires D'haiti 1883-4 Louis Joseph Kanvier
Les Affaires D'haiti 1883-4 Louis Joseph Kanvier
Les Affaires D'haiti 1883-4 Louis Joseph Kanvier
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LES
?CD
PAR
LOUIS-JOSEPH JANVIER
DEUXIEME EDITION
http://www.archive.org/details/lesaffairesdhaitOOjanv
LES
AFFAIRES D'HAÏTI
(1883-1884)
PAR
LOUIS-JOSEPH JANVIER
DEUXIEME EDITION
PORT_AU-PRINCE — HAÏTI
A LA GRANDE BLESSEE î
n « LES AFFAIRES DUAITI 1883-1884 «
lois ordinaires.
suicides!
génération de la Patrie».
Comme pour narguer l'Assemblée nationale, la ville de
Jacmel imita le fâcheux exemple qu'avait tracé la ville de
Jérémie.
Le 23 Juillet^ Jacmel articula ses griefs par un manifeste
aussi inepte dans le fond que ridicule et filandreux en la
dont il est ici question furent et restent les plus patriotes, les
plus intelligents, les plus instruits, les plus doux, les plus
VI « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883-1884 »
probes les plus délicats, en un mot^ les plus parfaits des Haï-
tiens.
€(Mistitutionnel.
tionale.
tion?...
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883-1884 » VU
pour les sociétés, pour les races neuves qui ne font qu'entrer
dans la route qu'elles ont déjà entièrement parcourue.
l'honneur de mon pays même par ses fils, que ceux-ci fussent
ignorants ou bien renieurs. Four tous les politiques sérieux^
nale et scientifique.
On n'écrit pas froidement quand la patrie est meurtrie, en-
sanglantée ruinée par la guerre civile; alors que nul ne lui
les penseurs.
LlS-iJos-Jver.
CHAPITRE I
LES SiTUATIONS
20 Avril 1883.
(1) Ces télégrammes en dates des 11^ 12^ 13 airril furent insérés sur
teux.
qui se sont emparés de Miragoâne sont des mulâtres qui se sont révoltés
II
EN HAIT!
pes qui ont cerné Miragoane par terre tandis que deux vais-
seaux de guerre bloquaient le port. Les insurgés sont donc en-
fermés dans la place sans aucun espoir d'être secourus. Aux
dernières nouvelles, les troupes régulières se disposaient à
bombarder la ville rebelle.
(1) Aitisi qit'on peut s^en ass^irer en lisant, la FRANCE dxi 30 Avril^
cet article est de M. Lucien Nicot. La lettre dont il est ici question ht'
presse par la légation d'' Haïti à Paris. Le chef de cette légation, M. Char,
les Villevaleix, n^avait pas osé affirmer que l'insurrection serait répri,
mée.
16 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884 »
III
le bruit. Il ajoute :
que est très calme, les populations des villes et des campagnes^
«Washington^ 20 Mai»,
«D'après les derniers avis d'Haiti les rebelles auraient battu
les troupes du gouvernement dans plusieurs rencontres impor-
tantes.
IV
prise d'assaut.
mais. Partout son nom est acclamé avec le plus sincère en-
thousiasme.
La majorité de la nation haitienne veut la paix. Elle n'en-
tend plus se laisser tromper par les conspirateurs et les rené-
gats qui après l'avoir ruinée l'insultent à l'étranger.
Paris 5 Juillet
j
Monsieur,
Permettez-moi de répondre quelques mots à un article qui a
été publié dans la «France»^ ces jours-ci sur la question haï-
tienne^ et qui fourmille d'erreurs historiques et géographi-
ques.
sur ce fait, à savoir que sa femme était une blanche, une Pa-
risienne, et que, s'il avait eu des enfants, d'elle, ceux-ci se-
vait déjà prouvé et ainsi qu'il est rapporté dans mon livre in-
président Salomon : «Vos ennemis, les ennemis du pays ont voulu divi-
22 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884 »
re (?) que tous Ites impôts étaient abolis^ ce sont eux qui pa-
ser les enfants d'Haiti en s'appuyant s^cr une ridiciile question de nuan,
ces. Ils ne veulent pourtant qu'une chose : asservir une majorité d'hom-
mes inoffensijs',
lier qui est mulâtre me parle de cette question de couleur^ je vais vous
en dire quelques mots, mes amis : J'ai dit quelque part que les libéraux
très. Ils ont écrit au général Séide Télémaque, inulâtre au général Che-
sincères, m'ont tous envoyé les lettres qtii leur avaient été adressées,
dans ce but criminel par Thoby Délinois, Camille Bruno et tant d'au,
très.
«La preuve que l'insurrection qui vient d'être a^iéantie avait pour
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884 »
2Z
rent point que ces deux Chambres ont seules le droit d'agir ai:
le 27 Mars de Vannée dernière: c'est que dxins Jérémie. dans Jacmel. sur
les divers consulats de cette ville. On sait qu'ici, aa/x Cayes, un individu
s'était chargé de recruter des mulâtres pour Vinsurrection, Cet individu
payait le passage des jeunes gens de couleur qu'il dirigeait sur les villes
événements. Et c'est grâce aux efforts des noirs et des jaunes, grâce à
Ventente qui a constamment régné entre eux, que Vitisurrection est vain-
cet autel de la Patrie, est un suprême appel que je vous fais, mes amis :
Mars 1884).
tre contre le noir n'est que le prétexte habilement mis en avant; derrié_
lism>e : Ils n'ont pas de principes sociaux et ne sont nullement des lihé^
Taux, C^est ce que les artisans, les paysans sentent très bi&n^ et voilà
pourquoi le pouvoir des chefs mulâtres n^a jamais été que précaire; voilà
potirquoi ils n'ont jamais pu bâtir que sur du sable. Ils n'auront jamais
une existence de labeurs, par une condiùte pleine de respect pour les
lois du nombre et pour la loi écrite, que le préjugé de couleur ne fit ja-
respect des vieilles nations où ^le envoie ses fils puiser l'esprit
de tolérance^ le respect de la volonté nationale et de la loi la
VI
LE PARLEMENT HAÏTIEN
parfait.
allait s'ouvrir.
VII
pètent qu'il n'aime pas les mulâtres. Voici des preuves : Mme
Salomon est une blanche^ née Française; le ministre de la
Justice et le ministre de l'Intérieur les ministres résidents
d'Haiti à Paris et à Washington sont des mulâtres. H en est
qui entourent M. Salomon et qui ont été nonunés par lui aux
charges qu'ils occupent ou conservés dans celles qu'ils occu-
paient (1).
Les rebelles qui se tiennent dans les deux petites villes de
Miragoâne et de Jérémie, sont étroitement cernés par les trou-
Toutes les redites qite l'on poxirrait rencontrer dans ces pages écrite!7
sont des ripostes à des redites. Elles peuvent être regardées co^nvie abso_
lument nécessaires et légiUrties; les articles eux-mêmes doivent être
VIII
vantes :
qué.
sance la noi^ivelle des événements dont Jacmcl jut le théâtre dans lus
Haïtiens,
tante qu'ils ne sont pas seulement des rebelles: ils sont aiLSsi et sn.irtou
des assassins!!!
Haïtiens,
Jacques et autres ont d'autant moins mérité le sort qui leur a été fait à
de la guerre.
Ha^itiens,
Vou^ avez été témohis de toutes les mesures qite j'ai prises pour évi-
ter de terribles rnalheurs; à ma modération les rebelles ont répondu par
liants.
l'indépeiuiance
SALOMON
ment et de l'armée,
fin de l'insurrection,'»
,
IX
été surprise.
approfondie.
VIII, César Borgia furent des tyrans dont VEuropc occidentale ne sauraii
oublier les nœns. Ils n'étaient pas des nègres. Je défie qu'on cite le norn
d'un seul chef noir qui les ait égalés en férocité. Il serait grand tempr.
ow'oii fût juste indulgent envers la race noire; qu^on l'innocentât sur-
tout de tous les crimes et forfaits dont il était de mise autrefois de char
<jer la mémoire de ses types les plus étninents ou les plus célèbres.
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884 »
37
partage tellement» les idées politiques qui ont cours dans les
«pays les plus avancés d'Europe», qu'il n'a pas craint de dé-
chamer la guerre civile sur son pays^ déjà tant éprouvé par les
luttes intestines. A cette heure^ le ccnunerce et l'agriculture
chôment^ toutes les écoles sont fermées, tout travail est sus-
pendu parce que ce factieux croit avoir reçu du ciel la mission
de diriger les destinées de la nation haïtienne cela contraire
avilir à l'étranger.
Les officiers et employés qui ont été massacrés par les insur-
triste mémoire,
M. Bazelais et ses partisans ont été ceux qui ont d'abord fait
lui était tel qu'il ne fut pas accepté par les porteurs français,
(1). Ils ont vu que, la terre passant entre les mains des pay-
sans, ceux-ci deviendraient de véritables citoyens ayant ccn>
cience de leurs droits, au lieu que jusqu'à cette heure, ils
XI
aboutissants.
On fait remarquer qufe j'ai demandé le partage des terres
de l'Etat en Haiti^ et l'on ajoute : «Le partage des terres n'est
bre, le partage des terres est tnie loi d'essence démocratique: il n'est
devenu «un procédé césarien» qu'après avoir été employé plusieurs fois
ïie», et Duruy, -^Histoire d^s Romains», pour s'assuret que je ne dis rien
ici qui ne soit de la plu,s exacte vérité. Pour plus amplement informé, je
recoiLrs aussi au partage des terres pour colonisa nombre de pays ré-
publicains. Voir Paiil Leroy.Beaulieu, aColonisation chez les peuples mo-
dernes», et Paul Leroy-Beaulieu, '^Essai sur la répartition des richesses».
46 AVrAlRES D'HAÏTI 1S83 — 1SS4 »-
sera toujours ainsi jusqu'au jour où l'on aura décrété que les
Haïtiens appartiennent à la race caucasique ou à la race mon-
golique. Je doute que ce jour luise jamais (1).
tre exclus des emplois publics ils sont appelés à partager une hou'ne
couleur? Non.*
nuer même que j'établis des distinctions de couleur entre les Hai-
tiens.
tion, Daiis les journaux français. M, Réache, dans les journaux améri-
blanche; c'est la race noire qui a été pendiant trop longtemps sacrifiée,
noire avec les autres races peuvent être fiers, mais ils ne doivent ni on^
blier, ni renier leurs frères, quel que soit l'état d'infériorité momenta-
née dans laquelle se trouveraient quelquesjuns de ceux~ci. Un pareil
livre, mis entre les mains de tous, éclairerait tous les cerveaux, serait un
puissant facteur de paix et détrxiirait finalement le préjugé de coulexir
Ce sont les ignorants qui ont peur d'entendre évoquer le spectre dv.
(1) Uauteur de l'article que je réfute ici parlait des piquets haïtiens.
Les piquets étaient des paysans qui, n^ayant d'autres armes que des
piques avaient osé demander, en plusieurs fois, aux gouvernements réat:-
(2) Voici e<n quoi consiste le préjugé dà couleur : dans toutes les An-
tilles, autrefois, et dans certaines Antilles, dans les Antilles à métropole,
Et je signe :
Louis JANVIER.
ses deux mains pour tout capital^ de par la ccmlciw de sa peau, se figure
XII
avant l'assaut.
Le bombardement de Miragoâne continue. Les pointeurs ont
fait taire le feu des insurgés et démoli une partie des remparts
qu'ils avaient élevés. H reste à renverser ceux construits dans
la nouvelle cité et derrière lesquels se tiennent les partisans
de Boyer Bazelais.
CHAPITRE II
CORPS A CORPS
légations ont été protégées avec peine par les armes de leurs
marines respectives. Les désordres ont cessé après ^ne menace
de bombardement contre le fort et le palais.
dans la capitale.
qui avait éclaté dans cette ville. L'ordre y est actuellement ré-
tabli et la sécurité y est complète.»
Le plus simple bon sens et le plus vulgaire patriotisme me
commandaient de rassurer de mon côté les commerçants qui
avec les artisans ils étaient sodats; seuls a^ec les artisaii",
ils payaient les impositions les plus lourdes ei les plus injus-
tes- On eût dit que, encore qu'ils constituassent le subsÉra-
tum de la nation la nation les tenait uour des parias.
A partir de la présidence de Geffrard^ la situation des arti-
sans devint à peu près la même que celle dans laquelle vi-
Haïti;
misère.
Les principaux chefs de cette faction, exilés par le gouverne-
chose supérieure. Les Prussiens savent se soumettre les uns aux axitres :
de là leurs triomphes,
glais) qui existe aussi dans une démocratie où l'on croit à la liberté, à
Pégalité, au peuple; Vesprit de nationalité qui lie tous les hommes en-
semble dans une nation, leur donne un grand respect de Vhonneur du
pays, tout cela manque absolument aux prétendus libéraux haïtiens. Ils
geois; ils n'ont jamais devvné l'artisan. Quant au paysan, ils Vignorent.
à peine les noms ou les renient; les idées dxi passé, celles du présent et
de Vavenir, on dirait quhm brouillard les leur dérobe. Ils sont aveugles
les attentats contre la justice et le droit, tous les mensonges que leun
pères et eux ils ©«t co^nmis de 1801 à 1883, Une fatalité effrayante et
futures. Ce devoir, un des plus glorieux parce qu'il est un des plus diffi,
ciles, il doit le remplir en tout temps, en tout lieu, même fiu péril de sa
vie.
«LES AFFAIRES D'HAITi 1883 — 1884» 61
III
sident d'Haïti n'y est pour rien. Le port de Jérémie avait été
déclaré en état de blocus par un arrêté présidentiel pris en
conseil des ministres et publié dans le courant du mois de
Juillet. Le blocus avait été régulièrement dénoncé aux agents
diplomatiques accrédités à Port-au-Prince. De plus, ce port a
été fermé au commerce étranger par une loi qu'a votée l'Assem
blée nationale dans sa séance du 6 Août 1883. «L'Alps»^ navire
état de choses, et il violait par trois fois les règles du droit in-
ainsi conçu:
M. A. Crié.
LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884 >> 63
antiimtionaux
(1) Quelques jounuilistes charitables, stylés par les
ces Haïtiens qui demaiidaient que V Angleterre intervint dans les affaires
de leur pays?
64 «LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884»
IV
«Haïtiens
««Le gouvernement après des prodiges de modération et de
patience, jure de purger le pays de tous ces incorrigibles qui
ont résolu^ coûte que coûte^ l'anéantissement de la patrie en
y arborant l'étendard du brigandage.
«Toutes les mesures sont prises pour assurer la sécurité des
familles».
Les insurgés haïtiens n'ont pris les armes que pour empê-
cher le gouvernement de distribuer les terres de l'Etat aux
paysans.
Le patriotisme des soi-disant libéraux, qui sont en ce mo-
ment cernés à Jacmel à Miragoâne et à Jérémie^ et celui des
V
UNE MANOEUVRE (1)
Monsieur le rédacteur^
Moi qui signe tout ce que j'écris^ qui combats à visage dé-
couvert je ne puis sérieusement me justifier d'imputations
R était tout naturel que le défenseur de la patrie fût vilipendé par les
VI
L'AMNISTIE DE SEPTEMBRE (1)
VII
tendirent raide mort dans son hôtel, y mirent le feu et, se di-
gresscr.
•Quant à mon dessein de faire disparaître une partie de mes
ccmcitoyens, ma conduite depuis que je suis au pouvoir et
VIII
Monsieur le Directeur^
La prétendue réfutation qu'on a voulu présenter à mes deux
articles, publiés dans la «RépubI que radicale» des 6 et 21 Octo-
bre m'oblige à revenir sur les motifs qui ont déterminé l'in-
nthivair averti et dans te désir où il était que la lumière fût faite par
son journal sur les questions haïtiennes. Elle fut faite et si bien^faite
Que ceux qui msultent à Paris leur race, leur pays et leurs
gouvernants disent en toute franchise, en toute conscience,
pourquoi les insurgés n'avaient jamais songé à prendre les
armes avant le vote de la loi dont je parle!...
dont ils étaient un peu trop détenteurs, mais dont ils ne savent
ni ne peuvent rien tirer par eux-mêmes. Dans leur bouche le
que.
Voilà le vrai.
Qu^ils laissent M. Salomon achevetr son oeuvre. Cela profilera
à tout le monde, à eux autant qu'aux paysans et aux artisans.
IX
Monsieur le Directeur
tète de l'administration.
Haïtiens».
« LES AFFAIRES D'HAÏTI ISS.Î — 1884 >» 75
(1) Tous les Haïtiens sont républicains. Il faut qu'un individu soit cra-
servatexLT sont opposés absolument. C^est une erremr. Les partis diffé-
noire-latine.
78 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884 »
X
LEURS AVEUX (1)
Monsieur le Directeur^
surrection.
D'ailleurs les coreligionnaires des insurgés l'ont implicite-
ment avoué dans un journal qui s'occupe un peu de questions
maritimes (1). Le 4 Novembre dernier, ils y publiaient un arti»
cle dans lequel ils disaient que les rebelles se décidèrent tout
à fait à une action armée après qu'eut été votée une loi en
date du 7 Mars, et qui, par conséquent, est postérieure à celle
du 28 Février.
Les insurgés de Miragoâne étaient réunis à la Jamaïque, à
Us s'embarquèrent.
La loi du 28 Février est la plus grande loi qui ait été votée
en Haïti depuis quatre vingts ans. Elle contient, en sa brièveté,
une triple révolution. Elle est agraire, elle est économique et
mense portée.
Les insurgés ont tiré l'épée, on leur répond par l'épée. Tout
ce qu'on pourra écrire maintenant ne changera rien au cours
des choses là-bas. En ce moment, on est à l'action décisive.
XI
E est bon d'attirer l'attention surf les hommes et sur les clw-
ses de ce jeune pays, qui traverse en ce moment une crise poli-
tique assez intense et dont quelques journaux européens mal
renseignés n'ont pu parler que d'une manière trop sommaire
ou trop intéressée pour qu'elle fût impartiale et sérieuse.
çaise tel est l'intéressant et curieux tableau qui nous est offert
sol est si riche et dont les productions furent ou sont tant ex-
cellentes et si renommées. Le plus communément il n'en a été
tracé que des peintures fantaisistes ou injurieuses et par cœi-
séquent de nulle valeur.
Deux partis politiques sont en présence dans l'Etat noir de
l'archipel des Antilles : Le parti national et le parti Ubéral;
mais au fond, ce sont les nationaux qui ont lesi idées vrcùment
nimité des voix, par le Congrès. Le pays était alors fatigué des
(I) «Chaque Nation ne peut se civiliser qu^en créant des partis politi
liaïtiens.
tants.
toire de la République.
L'effet de cette loi serait de donner une puissance considéra-
ble au gouvernement et de lui conquérir pour toujours la sym-
pathie des masses des paysans.
C'est ce que les libéraux ont compris, c'est ce qui leur a mis
les armes à la main contre l'Assemblée nationale qui avait voté
cette loi. Toutes leurs dénégations ne sauraient prévaloir contre
cette vérité.
Trois villes du Sud-Ouest : Miragoâne^ Jacmel et Jérémie
sont au pouvoir des insurgés. Ces trois villes sont étroitement
bloquées.
Les départements du Nord de l'Artibonite, du Nord-Ouest
et de l'Ouest et la plus grande partie du département du Sud,
c'est-à-dire les dix neuf vingtièmes du, pays^ sont toujours
guerre civile.
d'Haïti.
XII
L'EMEUTE DE PORT-AU-PRINCE (1)
tes qui font sourire ceux qui connaissent à fond les questions
directions.
leurs des pays qu'ils croient représenter, lors même que ces
pays ne font aucun commerce avec Haïti ou n'y ont pas de
nationaux. Il est temps que cet abus prenne fin d'autant plus
que ces agents commerciaux se mêlent trop des affaires poli-
d'Haïti car non seulement ils ne «ont que des agents purement
commerciaux^ mais les pays dont ils montrent le pavillon n'ooit
est trop notre obligé pour que son consul ait eu l'outrecuidance de nous
insulter. La conduite du ministre des Etats-Unis lui fait le plus grand
être publique surtout; quand iHnjure est e^idurée par tout un peuple.
qui nous humilient en publie, devariit tout l'univers, et qui -nous présen-
(1) « L'amour de la patrie est regardé x>ar les Fraivçais comvie la plus
hante vertu », a dit Heiiri Heine, dans sa Lutèce. Les Français méprisent
dont ils sont originaires; en même temps ils donnent toujours raison à
l'étranger qui. en France, d^jend les hommes et les choses de sa patrie
même contre les écrivaiits français. De tout ceci, j'ai fait expérience
personnelle. Vannée dernière. Et les Français ont bien raison. Qui trahit
sa patrie peut tout trahir; qui renie son pays peut tout renier.
<. LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884 » 95
XIII
«Monsieur le Président
«La légation de France n'éprouve aucune hésitation à conve-
nir que la question que vous avez posée au corps diplomatique
et consulaire, touchant le droit d'asile, doit être résolue dans
le sens que vous avez indiqué, car cette solution est conforme
audroit, au sens commun et aux instructions que jai reçues de
mon gouvernement, il y a quinze mois.
«Pr^ident,
«J'ai eu l'honneur de recevoir la dépêche en date du 27 cou-
rant, ainsi que la note qui l'accompagne, que Votre Excellence
a bien voulu adresser au corps diplomatique et consulaire au
sujet des abus résultant du droit d'asile et de l'interdiction des
XIV
ECHO DIPLOMATIQUE (1 - 2)
\aiite :
capitale».
« Pour ceux qui savent que ce sont justement leé insiirgés réaction-
ment outrecuidante.
' Le gouvernement haïtien doit singulièrement se féliciter d'hêtre dé_
barrasse d'un chargé d'affaires qui )i'a jamais cessé de marcher avec les
XV
LA FRANCE AUX ANTILLES (1)
que je sois de vion pays, j^ai la viain sur son coeur et je le sens battre.
102 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884 »
sées».
ports.
(1) Les Européens qui vont s^étahlir en Haiti soils prétexte de jaire
<eni pays conquis. Pour que soient accomplis les machiavéliques desseins
oublier les recommandations lea plus sages et les plus sacrées que nous
ont faites nos aïeux; ils ne paient pas dhmjpôts, et pourtant à chaque
\nstant ils nous mettent le poignard sur la gorge pour nous réclamer des
ciables aux iyitérêts de tous : les Haïtiens se voyant rançonnés trop sou.
vent refusent plus que jamais d'ouvrir leur pays aux étrangers.
ment, av.ait remis à M. Ferry une note en ce sens pour êtra envoyée en
Haïti. Je. ne sais, comment pareille dépêche eût été reçue par le Parle
ment des Etats-Unis, mais il est plus que probable qu'on n'eût pas parlé
de lui dans des termes si dédaigneux. Le Parlement haïtien avait le
qu'à l'enfantillage.
indemnités aux Eur<^>éens qui ont perdu toute leur fortune par le fait
de cette guerre.
Le droit international doit être un pour tous, le même contre et pour
les iort3, c[ue pour et contre les faibles, sans quoi le principe : *La force
prime le drait» serait le seul arbitre des affaires du monde. Ce principe
XVI
(i)—PAPILLON du 30 Décembre.
hre 1883: «La légaitfm d*Haiti à Paris a reçu le 2fi Décembre courant
un télégramme annonçant que la viUe rebelle de Jérémie a capitulé^
Les troupes du gouvernement y soivt entrées le 18 Déce-mbre. Ce télé..,
La REPUBLIQUE FRANÇAISE du
nouvelle fut reproduite dans la
les voies de conciUaHon dans le hut d'éviter autant que possible Vef.^
108 «LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884>»
fusion du sang. Il doit se féliciter en voyant que ses efforts ont été
"Nous avons le ferme espoir qu^il en sera bientôt de même pour les
deux autres villes insurgées, et que tous les Haitiens vraiment patriotes
prouver -7- qu'il ne fallait point voir dans les. insurgés d^Haiti les soL
sure prise par le premier de. partager aux paysans les terres de PEtat,
réaiCtio.nnaix^s d^Haiti."
«LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884» 109
COMMENCEMENT DE LA FIN
4 Janvier
allemands.
Nous le remercions du plus sincère de notre coeur (1). Nous
aimons les aveux dépouillés d'artifice.
dans les affaires de laquelle il veut intervenir, les Haitiens qui Vont
C^est pourquoi leur conduite est flétrie avec violence dans les deux
artAcles qui viennent immédiatement après celui-ci.
«LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884» 113
Qii'Haiti se tienne sur ses gardes. Elle doit déjà iine qua-
(lY' C^est moi. J^étais assis au premier rang des auditeurs. J'écou-
tais parler le conférencier et, sans m^émouvoir de ses paroles, je pre.
nais des noites sur mon carnet. Je îi'ai jamais été plus vivant, plu^ gai
On a dit de tous ceux qui, dans tous les temps ont cherché
à améliorer le sort de leurs concitoyens qu'ils étaient des
assassins, des scélérats ou des mouchards. I>es faibles d'esjprit
ou tirées du servage.
Puis donc, celui-là met certaine coquetterie tout son or_
gueil et toute sa gloire à être insulté quand on insulte sa pa-
(l) Pour littémire qu'il paraisse, cet article est purement poUtique.
Il a sa place ici. Il /ut publié dans le PAPILLON du 20 Janvier et
pendant que, dans l'air qui s'irise tinte la voix des campa-
niles et le rire des buveuses de vin et de rorolis.
IDALINA
Tord et brise
aussi dans les terrains bas ou sablonneux, mais se plaît surtooLt au .mi-
h. J. J. . .
«LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 — 1884»» 117
Je me disais, la pensée
Oppressée:
«Quoi! devant moi, nulle enfant,
«Pour m'accueiUir n'est venue
«Ingfâjue,
Pour sa fièvre,
Trouvât un doux aliment.
Sur la rive
'
La gentille Idalina
Sa légère chevelure
A Talluie
De nos joyeux chsunps de riz,
Quand ses boucles, sous la brise
Qui tes frise,
Montre un ^obe
Double; — telles Poeil peut voir
Deux sapotes veloutées (1)
Surmontées
De deux grains de raisin noir;
que son fruit, parvenu à maturité, ressemble au jaune d^un oeuf dur.
La sapote Achras matumosa et le sapotillier Achras sapota sont deu-x
Dr. L.J. J
«LES AFFAIRES DUAITI 1883 — 1884». Il!l
Jambe nue
Jouant dans les flots amers...
Sur la plaine
Déploya son crêpe obscur...
Prend et mêle
Aux bruits des bois chevelus,
Ma nonchalante griffonne
Abandonne
Ecume blanche et cailloux.
^
Tord et brise
De leur rire.
L'éventail des lataniers!-
CES ALLEMANDS!
PuniLssons puiisque nous sommes l'histoire^
Victor Hugo
Que même leurs enfants exècrent leur mémoire!
Que ce vieillard leur chef
Soih mis épaide nue^ afin que par l'Histoire
n soit marqué d'une F!
m
FUSILUEURS ET LIBERAUX (1)
dans les pays trop civilisés^ dans les pays ii^truits, dans les
pays où tout le monde sait lire et lit ne sont pas exercés sans
danger pour la sécurité publique, mais ils ne veulent point
que leurs adversaires critiquent leur conduite perverse et
comptent se servir.
Un écrit destiné à une seule personne est envoyé en Haïti
par un Haïtien qui n'a jamais eu peur de mettre son nom
au bas des consultations de métaphysique politique les plus
décisives et les plus solennelles. Ces libéraux bizarres^ d'une
^pèee à nulle autre pareille, après avoir violé le secret des
lumière luisait pour tous en Haïti vous seriez bisemi vite ré-
lants! Que vous êtes couards et que vous méritez bien le dé-
IV
de FEurope:
iM. Villevaleix n'a démissionné que parce que, après trois otis de
protestatioftis de son dévoilement hypocrite au gouviement,€nt du prési-
dent ScUoTnon, U s^est aperçu, que le double jeu qu'il jouait en com-
pagnie des plus acharnés ennemis de ce gouvernement, s'étoit trouvé
fin de Novemhre,
Salovion est debout et plus fort que jamais. Quand à Vancie^i mi-
AU PEUPLE ET A L'ARMEE
Concitoyens
Il y a quatre ans en prenant !es rênes du pouvoir^ je vous
disais que mon premier souci serait d'assurer la paix, condi-
cru renversé'.
«Nous savons que les rapports du président Salomon avec les reprc,
Vhonneur du président.
"Celui-ci a été invité à visiter les escadres anglaise et américaine pré.
jours:
la République.
tembre dernier.
<La situation actu^eïle est doJic bonne à tmis égards; bonne poiLr la
République d'Haïti, qui voit enfin s'ouvrir devant elle une ère de paix
et de prospérité, sous un gouvernement habile est justement populaire:
les familltes ont à réparer leurs pertes^ l'Etat doit faire face
V
LES LOIS AGRAIRES EN HAÏTI (1)
ment.
PAPILLON du 20 Janvier.
semble qui résume et répète Unis mes articles publiés par les joumaur
quotidiens ou hebdomadaires de Paris du mois d* Avril 1883 au mois de
Janvier 1884, je crois qu'il est meilleur de la détacher afin de la pré^
senter en un chapitre spécial, de la faire lire ici en dernier.
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 . 1884 >• 137
essor de l'agriculture.
«de VEtat et chef de Varmée érigea l'empire... Son règne cruel ')nois-
<^gateur scrutât les plus secrètes pensées des citoyens; mais, dès
d'une autorité moins dictatoriale que celle qui avait été confé-
rée à l'empereur défunt en exécution de la teneur des articles
de la Constitution de 1805. Malheureuj^ementj la nouvelle
Constitution, rédigée à la hâte, fut à peine discutée. C'était une
charte bâclée; elle était toute politique. On avait eu soin de
n'y point faire mention d'un changement à opérer dans le ré-
gime des terres.
«et Dessalines, renversé de son cheval vers le Pont Rouge, expira sous
«les coups de V armée*.
Rémy, Pation et Haiti, tome IV, est plus net qu'eux encore, quand
rent avant même qu'elle eût été votée^ entre le général Chris-
(1) he carreau a une superficie de cent pas carrés; c'est une conte-
nance d'un acre et quart anglais. L'acre anglais égale quarante et un
ares; Un carreau c'est donc cinquante et un ares un quart; deux
carreaux forment un hectare.
144 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 »
•fl'i)] Un pays sans statistique est un pays qui s^ignore, car la statis-
tique est la. physiologie sociale. Il en est de lui comme des individtis
qui ne savent pas comment fonctionnent leurs organes: ils sont tou-
ministère il y uurait ttn commis de statistique, Tonis les m^ns ils se-
pourrait rendre. C^est par son Conseil de statistique, par les hommes
après lui avoir donné la suprématie militaire, lui assure une supré-
un exploité.
«La culture des terres est le plus grand travail des hom-
mes. Plus le climat les porte à fuir ce travail, plus la religion
et les lois doivent y exciter. Ainsi les lois des Indes^ qui
donnent des terres aux princes et ôtent aux particuliers Tes.
prit de propriété augmentent les mauvais effets du climat,
quement.
et qui fait que le père souffre pour le fUs afin que celui-ci
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 >» 147
soit riche plus tard était tuée chez le paysan haïtien par les
singulières et despotiques combinaisons économiques du pré.
sidsent Boyer.
L'évolution de la nation tout entière en fut arrêtée.
«Le moyen le plus efficace et le plus économique pour
civiliser peuplades barbares ou semi-barbares de l'Eu-
les
la fécondité du sol.
Gustave d'Alaux, qui, dans son Uvre: Une Visite chez Sou-
spéciale qtie je prépare, il sera prouvé que tou^ les torts ont été du
côté de ses adversaires politiques et de ses détractetcrs systématiques.
En attendant, on peut lire ce que j^ai dit de lui dUins 7non livre: La
RépnxbliqiLe d^HaA.ti et ses visiteurs. Les gouvernants liaitieiLS de 1S43
à 1847 méritent que le jour soit jait sur leiirs actes. Il sera fait (-1').
(Janvier 1884)
Juillet 1884.
(1) — aLa dette écrasante qui pesait siir la. vioyenne propriété avait
mms elle se releva et releva avec elle toute la classe des laboureurs
intérêts.
* *
Une belle vie est le couronnement d'une pensée de la jeu-
nesse^ a écrit Alfred de Vigny (1). Celui qui avait été l'ins-
propriété est inutile, elle est illégitime, ainsi que l'a démon,
tré Stuart Ivlili; que^ de plus^ les propriétaires servent de
garantie contre les conunotions politiques parce qu'ils sont
essentiellement conservateurs dans le bon sens du mot»
partisans acharnés de la paix publique (1),
Oïl n^y arrive qu'en passant par des phases interTnédiaires et siirtoiit
faire cesser le plus tôt possible cet état de choses^ qui aval
été si préjudiciable aux véritables intérêts de la nation.
dans VEtat.
social des sauvages, celui dans lequel vivent les peuples chasseura et
social des peuples sédentaires qui oiit des esclaves: 4o —celui des péri-
ples sédentaires qui ont des serfs; 5o celui des peuples où fletcrit le
régime des privilèges: Go —celui des nations qui vivent sous la sou-
160 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 »
sèrent sous les yeux plus tard le bill voté par le Parlement
anglais en 1881 , d'après l'initiative de M. Gladstone, l'ukase
dans VEtat noir n'ont été que des REVOLTES heureuses dont les auteurs,
(1) —Un peu plits ou un peu moins que ce qui est offert en Algérie
à chaqUrC famille d^invmigrant européen.
(2) — Il eût été meilleur que VEtat prit à sa charge les frais d'ar-
(1) — Il jaut craindre que le paysan n'abuse des latitudes trop gran-
des qui lui sont laissées par l^article 4. Si mal il y avait Partiale se_
rait modifié par tine loi nouvelle pour sauvegarder les intérêts de
ou pour .telle espèce de terre, mais ne sera jamais abaissée pn.r au-
cune. Peu à peu, l'impôt foncier sera établi sur toutes les propriétés
à imposer.
Les maisons des campagnes et les maisons des villages seront aussi
AU NOM DE LA REPUBLIQUE
Xie Président d'Haïti ordonne que la loi ci-dessus du Corps
L/égislatif soit revêtue du sceau de la République imprimée^
publiée et exécutée.
Donné au Palais National^ au Port-au-Prince, le 28 Février
1883^ an 80ème de l'Indéptendance.
(!)"> — Cet article est très important. Il invite les c<vpitaux étrangers
puissances antiléennes.
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 » 165
(Signé) Salomon
Par le Président;
cière telle qu'il la comprenait et par les lois commerciales qu'il fit
tant dtans les mains des mulâtres paHisans de Boyer, ceux-ci seuls et
primaire. Ces cons>eils sont pour faire que lo paix règne toujcxirs en
runis périssons.
168 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 »
2;^ les simples et les crédules^ sur les véritables mobiles qui
.tire le plus de parti du sol parce que c'est lui qui songe le
(1)—Michelet, LE PEUPLE.
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 . 1884 » 173
désespérante monotonie.
*
* *
Nous sommes parvenus à la fin de cette étude. Les faits
mises en vente par l'Etat ou bien, en vertu des deux lois des
21 Mars 1883 et 24 Août 1883, qui attendent encore leur exé-
cution, seront partagées et distribuées spécialement aux veu.
ves et aux enfants des soldats tués en combattant l'insiunrec-
devoir, c^est la démolition pure et simple de tous les forts qui défen-
contre les volontés du pays; elles forcent trop souvent les gouverne,,
et sa rade défendue par des torpilles. En tout état des choses, un ar^
ses coutumes.
serait déclarée capitale politique après avoir échangé son nom avec
DessaUrves.
c^est sur les collines qui entourent Pétion/oille qu'il iaudrait élever
ces casernes. Cette petite cité serait reliée à la capitale par unp. voie
(ï)^—Je lie suis pas de ceux qui veulent que mon pays vive déchu
du rang qu'il occupe actuellement, sous un protectorat étranger eom-
dinaires.
LIVRE II
PRESSE haïtienne
« LES AFFAIRES DUAITI 1883 . 1884 » 17»
CHAPITRE I
POLEMIQUE DE FAMILLE
que mille doivent leur obéir, alors Tnême que ces mille, jouissant
duire que par des hommes sortis de son sevn, elle a encore raison. De
vant sa volonté, tous doivent s'incliner. '
180 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 . 1884 »
pas été violée, pas plus d'ailleurs qu'elle n'avait été imposée;
qu'elle aime mieux tourner ses vues vers le commerce
et l'agriculture qui peuvent l'enrichir que vers la guerre ci-
parole.
(l) Comvie les autres articles réunis dans ce livre, cette pièce fut rédi
gée et signée par moi. Elle jut aussi signée par MM, Jacques Nicolas
II
humaine.
Leur tuerie de Jacmel les couvre de boue bien plus que
de sang. A toujours, ils sont enterrés sous la fange et sous
l'ignominie.
m
A UN ANONYME
Ce 4 Août 1883.
L'Amérique, journal hebdomadaire qui se publie à Gand
en Belgique^ a inséré, dans son numéro du 19 Juillet 1883, une
correspondance concernant les affaires politiques d'Haïti et
rédigée parun Haïtien.
Ce correspondant qui a signé A., et dont la vanité n'est pas
mince déclare tout au commencement de son entrefilet qu'il
va répondre «point par point» et en quelques lignes à un arti.
«L'OEiU du 20 Octobre.
^
pas fondé» Donc, on réfute une erreur et non pas ime vérité,
simple correspondant.
Le signataire de l'article paru dans la Framoe a déclaré qu'il
été réfutés. Celui qui ne connaît que son avis ne sait rien et toute
Ofpinion, pour être valable, bonne doit avoir été critiquée, Stuart Mill
d''autres utiles, «Kie^ ue prouve, dit Stuart Mill, que telle vérité est
que de soutenir que l'opinion du voisin est dwngeretise ; elle est quel
Voilà le vrai.
«que les autres^ prétendu que le droit n'était pas pour les libé-
«raux et, entre autres soi.disant preuves probantes données à
«cela on a annoncé comme devant avoir lieu bientôt à Port-au-
tique.
(1) La Société n^est pas ce qu'un vain peuple pefnse... Ce ne sont pas
les faux monnayeurs et les contrebandiers qui la composent, la société.
vertu mêvie.
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 . 1884 » 189
l'a fait par affection pure pour une femme qui lui fut et qui
lui est dévouée jusqu'à la mort.
tique désobstrué?...
*
* *
est que vous l'aimiez — pour vous et poiu* vos amis qui l'ont
tant de fois pillée^ et peut être que vous portez le nom d'un
de ces pillards^ bandits intelligents ou politiciens empiriques,
qui depuis 1859 ont gaspUlé l'avenir de ma patrie.
fait?... Ah si! ils ont fait quelque chose : ils ont pillé la na-
tion après l'avoir saignée aux quatre membres. Plusieurs
lée.
«fusillé deux fois pour une sans compter que toute sa fa-
portation.
Faites de même en Haïti, faites -le sans peur, au grand
jour^ vous et les vôtres^ et signez surtout quand vous écri-
vez, et, par ainsi^ vous aurez fondé le règne de la liberté,
le vrai régime Ubéral^ le régime de la discussion.
C'est pour cela que les jeunes hommes qui se destinent à la carrière
fouiller toute la sociologie, les hommes et les pays, les races et les cli
spécialistes.
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 » 197
LA PATRIE EN DANGER
nue par les autorités anglaises d^Inague, qui auraient pu arrêter dans
ce port les insurgés haïtiens au moment de leur départ pour Haiti. Chi.
écrivait ceci : 'Vers les cinq heures et demie, um. bateau de guerre an^
n'annonce rien de nouveau. On fait co^irir un certain bruit qui m'a fort
inquiété." Ce bruit, c'était tout unicjuevient celui qui circulait parmi ses
complices que le vcdsseau de la marine royale anglaise venait s'assurer
des chances que les révoltée avaient de réussir dans leur crimiit£lle en-
treprise, afin qu'ils ftissent aidés par les forces britanniques des An_
tilles, moyennant l'engagem^ent qu'ils prendraient de placer le pays sousr
le protectorat du Royaume-Uni. Les Anglais virent que ces mauvais
2Q0 « LE^ AFFAIRES D'HATIÏ ,1883 - 1884 »
nation^ força le blocus de Jacmel, malgré la défense qui lui en fut faite
(1) Chacun demeurera d'accord que les faux libéraux d^Haïti méri.
tent bien le qualificatif d'amtitiatiorLatix que je leur ai appliqué quand
j'aurai dit qu'ils renient notre Libérateur, nx}tre Washington, notre Bo-
livar à nous, Dessalines. Sans Dessalines on donnerait encore le fouet à
MM. les faux aristocrates actuels d'Haïti: sans Dessalines, jamais ces
Sont-ils curieux?...
L'un de ceux-ci a cru être bien spirituel et bien malin quand, dans
202 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 »
Eh bien après? Ntyus ne renions pas nos origines, nous. Et qui nou^
aime doit commencer par vénérer tws gloires, par respecter notre
blancs ou noirs, rums leur offrons l'hospitalité dans notre petitie Afri-
en danger.
fcfcS AIF^FAIRES D'HAITÏ'iSSl- iM » 205
"'
FAUSSAlràîS Èri^ tlBÊRAÙX (1) * *
/ .
•
LénjLT iniinidénùe «st'sâiis 'égale/ AH! ai jamais ils arrivaient
au poiiToir comme iJs crochîèteïàiërit les seirures'des cbnstitu-
tionSj comme ils se vautieraient dans la fange
de la tidonniie' et ^' I^mpbséure. ''
'"' du mensoij^e^
rieuses sur les individiialités les plus droites et les phis géné-
rerises.
Pôiir) le besoin de leib* cause ils font flèche de toiil bois; ils
ou blâmé. + » .
•
*
Voilà ce qu'ils peuvent et voilà ce (fu'ils voudrairait faire.
lia patrie haïtienne saura rejeter de soax ^eàn tous ces pré-
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 « 207
««s (1).
ment des Frèires Lâcheours et aultres compères qui, n'ayant fiance qu'es
le Capitole.
208 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 «
VI
Ce 19 Octobre 1883.
livrer à la publicité-
est certain qu'on peut mieux encore falsifier une lettre parti-
culière.
tionnelles d'Haïti.
gens.
Que mes amis de Port-au-Prince se rassurent : la lumiè-
que j'attCTids que restitutiiyii du vvcunuscrit tne soit faite par la justice
Je coTiserve $mts mes droits sur ce travail qui m'a été voilé, je les
hes antinationaiu: ont des iwttiams si singulières sur le droit écrit, des
ceux de Paris ne pensaient qu'à faire sortir rma lettre de Jacmel afin
d'autant plus inutile que, dans mes livres, j'en dis toujours plus qti«
dams mes lettres, parce que par mes écrits imprimés je vise <toujours les
VII
toutes! les calomnies les plus odieuses et les plus infâmes pour
exciter les rancîmes et pour envenimer les colères des nations
qui convoiteaîit l'île d'Haïti.
d'Haïti»...
partout ils répètent niaisement que leur pays est bizarre dan-
gereux, impossible; partout ils colportent qu'on veut massa-
crer en Haïti tous les hommes de la race blanche.
(1) 'Le parti politique qui, pour arriver au pouvoir, s'appuie sur
Dès l'instant qu'Us n'ont pas la main dans la caisse ils nous
itaiient ils crient que nous sommes des sauvages; ils hurlent
pour demander qu'on nous mette enj tuteUe; ils lèchent les
bottes de l'étranger et lui chmitent à tue-tête : Va ^orge
Haïti...
(iy Pas plus d'ailleurs que tuxus ne serons dupes des protestations
damour que nous font actuellement ceitx qui, n^ étant pas Haïtiens,
nous demandent d'unifier notre dette. L'an pa^sé, ils n'avaient pas con^
pour faire croire à ceux que je fus seul à défendre il y a huit mois,
que j'étais un m,auvais patriote parce que je combattais l'unification de
vérité à mon pays, parce que c'est mon devoir. L>es homvies passent, les
CHAPITRE n
LES INEDITS
parce que, comme je l'ai dit déjà, j'ai intenté un procès à celui qui
Vavait volé et que j^attends le prononcé du jugement.
rence étrangère?
Avec leur Boyer^ dont ils font tant parade, ils ont retiré la
terre des mains du paysan; avec leur vaniteux Geffrard dont
ils se montrent si fiers, ils ont tué l'industrie nationale ce ;
Ils renient la patrie toutes les fois que leurs poches sont
encore gonflées de l'or de leurs compatriotes qu'ils ont rançon-
nés; et, toutes les fois qu'ils sont affamés après l'orgie et qu'ils
tant que celui-ci connait ses devoirs et ne veut point se. laisser
pour eux-
Us croient que^ par vertu supérieure seuls ils sont tout
Haïti; que seuls, ils doivent gouverner une collection d'hom-
mes qu'ils font bafouer tous les jours.
Ds n'écrivent point dans les jounnaux haïtiens pour démon-
trer l'excellence d» leurs idées politiques, pour les faire
II
toire.
Elle a trop duré, elle a été trop soutenue pour qu'elle n'ait pas été stn„
d'être violent <dors cfu'il défend à l'étranger son pays et sa race, atta-
qués par des com,patrU>tes et des congénères, voici mes excuses: j'écris
jour, je jouais gros jeu, ma patrie était en danger, je signais tous m,es
articles et mes adversaires qui ne sigyiaient jamais les leurs étaient en-
core ktien plus violents que moi. De plus, tous mes articles sont des
ou mentdte.
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 » 221
qu'on l'a réfutée n'est plus une vérité était précédé dtesi mots
que voici de la direction, probablement du journal «l'Améri-
que»: «Un de nos correspondants! haïtiens nous adresse la no-
te suivante sur les affairep d'TEIaïti» etc.
(1)\A la façon dont cette phrase est construite om, croirait qite, dans
Ha^itiens et les piquets. Il semble même que, pour lui, les piqitets ne
sont pas des Haïtiens. C^est pharamineux! Le plus piqvAnt c'est que
jusquHci ce sont ces "bandits rTwnta.gnards» qui paient seuls tous les
double mensonge, mais encore elle fait preuve par deux fois de son
ineptie politique.
(2) Cest peut-être pour cela que, sous son gouvernement, il y avait
(4^ Si tous les bons citoyens sonn4, fusillés ou emprisonnés, ceux git?
(2^ Ceci est une niaiserie économique. Qui veut trop prouver ne prou_
(4() Una baie d'Haijti/ Où çà peut-il bie^i être? Mon Dieu, que ces
(6,) Sans com/pter les femmes, les enfants et les vieillards, comme on
dit dans la Bible.
224 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 »
(1) Ce qui vn^étorme, c'est cpiHl ait oublié de prétendre qu'on les man.
geait et que les meilleurs morceaux étaient réservés pour la table des
C3I)Bé quelques autres encore. De telle façon que VEspagne rwus jait
concurrence sur ce point, la jalouse, elle qui, s'il ert faut croire le
ans.
(4) Ils faisaient peut-être des voeux pmir les rebelles, mais ces voeux
devaient être bien platoniques, bien discrets car ils signaient aussi des
toyens.
Ce sont eux, ce sont leurs chefs qui ont des préjugés de
couleur contre les noirs dHaïti : tous leurs actes et tous leurs
écrits le prouvent.
(1) 'Celui qui insulte son pays à l'étranger commet une trahison en,
d'ignominife.
sont les plus intelligents les plus capables et que, seuls, ils
III
PROTECTORAT (1)
LE BILAN
Haïti fara da se.
effets.
La terre haïtienne n'a pas été conquise et payée par nos aieux
pour que nous en fassions cadeau à des oppresseurs futurs. Que je
oux théories nationales, au lieu que de les développer sur des feuilles
Ceci dit, totts les muets qui ne retrouvent Vusage de leur languie
que qtuiTid le danger est passe et seulement devant les simples et les
Le temps est venu oii nous savons qu^ouvrir le bec c'est laisser
tomber le fromage: l'heure est sonnée où les hommes qui OTV(t série^i-
rifie <fen être, — se refusent à fléchir les genoux devant les psetido^
pour aller s'apkttir devant les décavés, les rebuts de tripots nés à
mille ou d,eux inïlle lieues d^Hditi. Nos pères n'ont pas tant souffert,
riens, qui croient encore et qui répètent que l'homme noir est u/ne
brute créée et mise au inonde pour engraisser les jouisseurs des autres
vraie liberté.
Que tout Haïtien se pénètre de cette vérité^ en fasse bien
comprendre la portée à ceux qui font métier de ne rien com-
prendre: dans cinq ans, l'isthme de Panama sera coupé; il
*
* *
noble idéal, le but rêvé par les deux aïeux qui furent très
grands par.dessus les sublimes^
sa serve.
Cela tient à ce que trop petit est encore le nombre des
lettrés et que, par conséquent, ceux-là mêmes qui le sont à
peine se figurent avoir dans l'Etat une importance trop gran-
de vis-à-vis du gouvernement et vis-à-vis des autres citoyens;
cela tient encore à ce que l'éducation du citoyen n'a ï>as été
rable.
Que cette anmistie fût acceptée ou non par tous à l'étran-
II
fois qui n'avait plus dte raison d'être, puisque la nation était
désormais absolument sûre de son autonomie, aurait dû être
transformée en organisation purement civile et industrielle; on
246 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 »
Ce qui n'a pas même été tenté de 1825 à 1843, qui n'a été
essayé que timidement, presque à tâtons de 1843 à 1884, il faut
«Le souci des gouvernants^ a dit Léon Say, doit être d^en-
pargne mutuelle.
Si dans un pays froid dont le régime politique est essentiel-
quel est payé par les déposants dans dtes conditions très favo-
rables.
mille cinq cents francs, quoique le taux de Vintérêt annuel exigé des
evipruntei.i,rs ne soit que de 4 0/0. Le canton de Vaud, donne 3 1/2 0/0
par au aux déposants à la caisse d^épargne. La population du canton
d'après la Statistique de la Suisse pour 1879, e^'i de 229,588 habitants.
(Beime, 20 isepitembre 1884.)
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883 - 1884 » 251
duelle. I.
léra même pas que des écoles primaires rurales fussent ouver-
tes pour les enfants des campagnes par de riches particuliers.
faiteur.
mands).
Plus un homme est instruit, plus il est patriote, plus il pro-
duit plus il consomme plus il est prêt à se dévouer, à mou-
rir pour l'agrandissement de cette chose abstraite et pourtant
un fléau.
Elles sont plus patientes, plus douces que les hommes; elles
la démocratie.
On supprimerait du haut en bas de l'échelle de l'enseigne-
ment les examens de fin d'année^, et on les remplacerait par
des compositions et des notes mensuelles. Les prix se donne-
raient sur la moyenne générale des notes obtenues pendant
toute l'année. Aucun des élèves ne pourrait passer d'une
classe inférieure à une supérieure sans avoir subi un examen
cole.
(Ji) En France et en 1879, 30% des élèves qui fréquentaient les éta-
blissements où ces caisses ont été créées entaient des épargnants; 177.554,
équilibré.
dans les familles suisses où ils n'curaient à payer qu'une pension des
tes les fois qu'il s'agissait d'y faire entrer une conception de
politique subjective.
Au point de vue politique, le catholicisme est la négation du
patriotisme; au point de vue religieux^ c'est un fétichisme ac-
cepté parce qu'il est élégant; au point de vue philosophique et
social, au point de vue des résultats, il diffère peu du ma-
hométisme qui prêche le fatalisme.
mort.
Le protestantisme est la religion de l'avenir, la grande
272 « LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883-1884 ..
1804.
«Préjudiciable à la religion, l'organisation ultramontaine
est né. Plus une religion est forte plus elle a cet effet.
conséquences de ce mépris.
Dans son Louis XI, Casimir Delavigne nous montte Ik roi
S'il est bon de parler des choses de la reUgitm avec une cer-
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883-1884 » 279
sont les régions les pltts épargneuses. La Bretagne, la Corse, très catho„
par tête en Suisse, pays protestant. En France, elle n'est que de 28 fr.
par tête.
français qui emprunte leurs capitaux pour les employer aux grands tra^
vaux d'une utilité publique générale. Si VEtat haïtien crée des caisses
d'épargne, il trouvera là une grande partie des capitaux qu'il est trop
diA carnaval, la fermeture des gaguenres, si, en même temps qu^on ou-
vrirait des caisses d'épargne, des conférences éiaient faites aux ou-
auraie)it à suiirre.
« LES AFFAIRES D'HAÏTI 1883-1883 » 281
tienne.
*
* *
Nulle vie internationale, comme nulle vie individuelle,
sante?
« — EUe veut la colonisation du monde et l'empire des
mers.
« — Pourquoi la Russie elle-même malgré tant de causes de
ruine, marche-t-elle vers un si grand avenir?
« — Elle rêve l'unité d'une race vigoureuse les Slaves.
« — Pourquoi l'Italie a-t-elle grandi jusqu'à la taiUe d'un
royaume de premier ordre, malgré la révolution qui gronde
en elle?
« — Elle a la passion de son unité.
« — Pourquoi grande république d'outre-mer, l'Amérique^
la
convulsions intestines?
« — Elle n'a plus une conscience nette de son rôle comme
peuple dans le concert Européen (1).»
Voilà le but.
masses de culture;
5o. - Un impôt sur la granide propriété foncièi^j dès
qu'eUe dépasse une contenance de cent carreaux de ferre
d'une seule chevauchée;
6o - Un impôt sur les chevaux, mulets, ân^ chiens et un sur
les bêtes à cornes;
7o. - Des impôts sur les cartes à jouer, sur les permis de
chasse, le port d'armes sur les pianos, sur les abattoirs^ sur les
les bras nécessaires pour mener à bonne fin les travaux à en-
treprendre : réseau télégrapliique, chemins de fer.
des.
soins.
III
toutes les fois que le pays aurait été contraint par violence de
payer des indemnités qu'il n'aurait pas dues en vertu des rè-
gles du droit des gens consenti entre tous les peuples civilisés.
Dans cette révision^ on doublerait les droits sur les vins^ li-
tombe sur le pauvre, il est juste que les articles qui ne sont
consommés, usés que par les riches acquittent des droits qui,
jusqu'à un certain point, peuvent faire équilibre à la somme
des impôts payés par les artisans et les paysans.
Les connaissements des commissionnaires étrangers qui font
des affaires avec Haïti seraient soumis scrupuleusement au
visa des consuls haïtiens, de telle façon que ceux de ces com-
missionnaires quij de complicité avec les commerçants haï-
tiens^ auraient fraudé le fisc, se verraient privés du droit d'ex-
pédier des marchandises en Haïti.
Le visa serait refusé, d'ordre du ministre du commerce, à
tout commerçant convaincu d'avoir injurié ou fait injurier le
ment, nous la préparerons par tous les moyens afin que nos
enfants, nos continuateurs soient heureux dans Faveair.
POST-FACE
OULTRE PLUS
alors que la patrie! semblait agoniser. Je l'ai écrit sitôt que j'ai
FIN
APPENDICES
NOTE RECTIFICATIVE ET COMPLEMENTAIRE
DE LA PREMIERE PHRASE DE LA PAGE 8
APPENDICE A
sur l'histoire des variations des idées des( Haïtiens qui l'an-
goâne et de Jacmel.
Dans le Paris du 12 Septembre, ils prétendaient que le
partage des terres était un «procédé césarien»; que l'on pou-
vait «flatter la plèbe», par ce système, mais que, par lui, on
ne îMïuvait «élever un peuple».
Dans le MoniteLu* des Intéx'êts Maritmes du 4 Novembre,
ils soutinrent une autre thèse.
Questionnés plusieurs fois, de façon nette et précise, par
la Bataille et la République Radicale, dans les deux premiè-
res semainas de sommés de s'expliquer, le 14
Novembre, et
Qui, mieux que le Parlement qui avait voté cette loi, mieux
que le gouvernement qui l'avait proposée, pouvait être juge
de cette opportunité?
lente»^ pour une fois qu'ils sont d'accord avec moi, je ne veux
pas les contredire en me contredisant moi-même. Loin de là.
périté d'Haïti.
leur patrie une sève, une chaleur de travail, une vie nou-
velle dont elle avait besoin pour mieux évoluer ou pour se
rétablir.
APPENDICE B
nationale*
Seulement, pour ne pas être accusé de modestie hypocrite^
—vertu négative d'ailleurs, — ou de couardise civique^ je dois
chesse au pays.
«Commander au sol fait la force de l'homme et celle de
l'Etat. La grandeur romaine eut son assiette inébranlable
APPENDICE C
DEDICACE V
VUE GENERALE I —X
LIVRE PREMIER
PRESSE FRANÇAISE
CHAPITRE I
LES SITUATIONS
n. — En Haïti 14
ni. — Nouvelles d'Haïti 16
IV. — L'Emeute d'Aquin 19
V. — Questions Haïtiennes 20
VI. — Le Parlement Haïtien 27
CHAPITRE II
ACTIONS DECISIVES
I. — Corps à corps 54
n. — La Question Sociale en Haïti 56
in. — Un forceur de blocus 62
IV — Le 22 Septembre 1883 64
V. — Une Manoeuvre ,^ 66
VI. — L'Amnistie de Septembre 67
VU. — Circulaire diplomatique 68
Vffl. — Au Pied du mur 74
X, — Leurs Aveux 78
XI — Les deux Partis haïtiens 82
Xn. — L'Emeute de Port-au-Prince 89
Xin. — La Gonâve et l'Anse-à-Veau 95
XrV. — Echo diplomatique 99
XV. — La France aux Antilles 101
XVI. — Capitulation de Jérémie 107
CHAPITRE III
COMMENCEMENT DE LA FIN
LIVREE
PRESSE haïtienne
CHAPITRE I
CHAPITRE II
LES INEDITS
I. — Révolta et non révolution; maires 215
LIVRE III
EN AVANT !
Le BUan 233
La Politique nationale 243
Post-Face (Oultre plus) 291
APPENDICES
Note rectificative et complémentaire 293
Appendice A 294
Appendice B 300
Appendice C 302