Math

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 4

Feuille de TD 8 - Analyse complexe M1 - Alain Yger (semaine 47)

THEMES : Résolution de l’équation ∂u = f ; facteurs élémentaires de Weierstrass et factorisation


des fonctions entières ; fonctions holomorphes sur un ouvert de la sphère de Riemann S2 ; fonctions
méromorphes sur S2 ; homographies, automorphismes du disque unité ; théorème de Riemann.
Sources : Amar-Matheron [Analyse complexe] (Cassini), Berenstein-Gay [Complex variables]
(GTM 125), Yger [Analyse complexe et distributions].
NOTA. Les étoiles indiquent le niveau de difficulté de l’exercice.
Exercice 1 (**) : Résolution de ∂u = f . Soient f1 et f2 deux fonctions holomorphes dans le
disque unité ouvert D(0, 1) du plan complexe, sans zéro commun dans ce disque.
(a) Construire deux fonctions g1 et g2 de classe C ∞ dans D(0, 1) telles que 1 ≡ f1 g1 + f2 g2 dans
D(0, 1).
(b) Déterminer tous les couples de fonctions (v1 , v2 ) de classe C ∞ dans D(0, 1) tels que l’on ait
l’identité f1 v1 + f2 v2 ≡ 0 dans D(0, 1).
(c) En utilisant la surjectivité de l’opérateur de Cauchy-Riemann de C ∞ (D(0, 1)) dans lui-même,
montrer qu’en « corrigeant » judicieusement le couple (f1 , f2 ) construit au (a), on peut trouver
deux fonctions h1 et h2 holomorphes dans D(0, 1) telles que f1 h1 + f2 h2 ≡ 1 dans D(0, 1).
Exercice 2 (*) : produits infinis. Soit (pn )n≥1 la suite des nombres premiers : 2, 3, 5, ....
(a) Prouver, pour tout nombre complexe z de partie réelle strictement supérieure à 1, la convergence
du produit infini

Y 1
.
n=1
1 − p1z
n

Pourquoi ce produit définit-il une fonction holomorphe dans {Re z > 1} ?


(b) Vérifier, pour tout z tel que Re z > 1, l’identité d’Euler :
∞ ∞
X 1 Y 1
= .
k
k=1
z
n=1
1 − p1z
n

Exercice 3 (*) : produits infinis. Prouver la convergence, pour tout z ∈ D(0, 1), du produit
infini

Y n
(1 + z 2 ).
n=0

Pourquoi ce produit infini définit-il une fonction holomorphe dans le disque unité ? Vérifier la
formule

1 Y n
∀ z ∈ D(0, 1) , = (1 + z 2 ).
1 − z n=0

Exercice 4 (**) : produits infinis, facteurs de Weierstrass.


(a) Montrer que l’on définit bien une fonction entière en posant, pour tout z ∈ C,
∞ 
Y z2 
F (z) = 1− .
n=1
n2

Calculer la fonction méromorphe F ′ /F (sous forme d’un développement en série de fonctions


méromorphes uniformément convergent sur tout compact de C \ Z∗ ).

1
(b) Si N est un entier strictement positif et z un nombre complexe de module strictement inférieur
à N + 1/2, calculer grâce à la formule des résidus
cotan πζ
Z
IN (z) := dζ
γN +1/2 ζ(ζ − z)

si γN +1/2 : t ∈ [0, 1] 7→ (N + 1/2)e2iπt .


(c) Quelle est la limite de IN (z) lorsque N tend vers +∞ ? En déduire la formule
∞ 
sin(πz) Y z2 
∀z ∈ C, = 1− 2 .
πz n=1
n

(d) En utilisant convenablement la formule trigonométrique de duplication pour le sinus, montrer


que l’on a aussi l’autre factorisation

sin(πz) Y  πz 
∀z ∈ C, = cos n .
πz n=1
2

Exercice 5 (**) : produits infinis, facteurs de Weierstrass.


(a) Soit, pour tout n ∈ N∗ , la fonction méromorphe
n  n + 1 z
fn (z) := .
n+z n
Montrer que le produit infini

Y
fn (z)
n=1

est uniformément convergent sur tout compact de U := C \ {−1, −2, ...} et définit une fonction Φ
méromorphe dans C, à pôles les entiers strictement négatifs.
(b) Montrer que, pour tout z tel que z − 1 ∈ U ,
N! Nz
Φ(z − 1) = lim .
N →+∞ z(z + 1) · · · (z + N )

(c) Vérifier, pour tout z de partie réelle strictement positive, la formule


Z ∞
N! Nz
tz−1 e−t dt = lim
0 N →+∞ z(z + 1) . . . (z + N )

(utiliser pour cela le théorème de convergence dominée de Lebesgue et le fait que e−t est, pour tout
t > 0, la limite lorsque N tend vers +∞ de (1 − t/N )N χ[0,N ] (t)).
(d) Montrer que la fonction
Z ∞
z ∈ {Re z > 0} 7→ Γ(z) := tz−1 e−t dt
0

se prolonge en une fonction méromorphe à tout le plan complexe et que ce prolongement coincide
avec la fonction z 7→ Φ(z − 1).
(e) En déduire que Γ ne s’annule pas dans {Re z > 0}, que z 7→ 1/Γ(z) se prolonge à tout le plan
complexe en une fonction entière F , et que l’on a
Y  z  −z/n
F (z) = zeγz 1+ e ,
n
n∈N

2
où
N
X 1 
γ := lim − log N (1)
N →+∞ k
k=1

désigne la constante d’Euler (on montrera l’existence de la limite (1)).


Exercice 6 (*) : théorème de Weierstrass dans C∗ . Montrer qu’il existe une fonction entière
F telle que
∀ z ∈ C , F (z + 1) = F (z)
et telle que F s’annule en tous les zéros de z 7→ ez − 1.
Exercice 7 (*) : applications conformes. Montrer que l’application

z 7→ log |z| + iArg]−π,π[ (z)

réalise une application conforme entre C \ R− et {|Im z| < π}.


Exercice 8 (*) : applications conformes. Quelle est l’image de la bande {0 < Re z < π} par
l’application z 7→ cos z ? Décrire l’image des droites verticales et des segments horizontaux par
cette application.
Exercice 9 (***) : applications conformes. Construire (en utilisant des homographies conve-
nables) une application conforme entre le disque unité D(0, 1) et l’ouvert U défini comme l’inter-
section de ce disque avec le disque ouvert D(1, 1). Plus généralement, construire une application
conforme entre le disque unité et la lunule définie comme intersection de deux disques ouverts du
plan complexe dont les frontières se coupent en deux points distincts d’affixes a et b.
Exercice 10 (**) : applications conformes, théorème de Riemann. Soit U l’ouvert de C
défini comme ]0, 1[2 auquel on a retiré tous les segments [(1/n, 0), (1/n, 1/2)], n = 2, 3, .... Montrer
que U est conformément équivalent au disque unité ouvert D(0, 1), mais qu’il ne saurait y avoir
d’application conforme entre D(0, 1) et U se prolongeant en une bijection continue entre D(0, 1)
et U .
Exercice 11 (*) : homographies. Montrer que la fonction de Kœbe

X
K : z ∈ D(0, 1) 7→ nz n
n=1

s’exprime en fonction de l’homographie de Cayley :


z+1
z ∈ D(0, 1) 7→
1−z
sous la forme
z(C(z) + 1)2
∀ z ∈ D(0, 1) , K(z) = ,
4
et qu’elle réalise une transformation conforme entre D(0, 1) et C\] − ∞, −1/4].
Exercice 12 (**) : applications conformes, théorème 1/4 de Kœbe.
(a) Soit f une fonction holomorphe injective dans D(0, 1), telle que f (0) = 0 et f ′ (0) = 1. Montrer
qu’il existe une série entière [bn X n ]n≥0 de rayon de convergence au moins égal à 1, telle que

1 1 X
∀ z ∈ D(0, 1) \ {0} , = + bk z k .
f (z) z
k=0

3
ak z k , montrer que
P
(b) Si le développement de f en série entière dans D(0, 1) est f (z) = z + k≥2

1 X bk
∀ z , |z| > 1 , a2 + =z+ .
f (1/z) zk
k≥1

(c) Déduire du fait que z 7→ 1/f (1/z) est injective dans {|z| > 1} que k≥1 k|bk |2 ≤ 1 et en
P

déduire |a22 − a3 | ≤ 1 (on s’inspirera de la méthode utilisée dans l’exercice 5 de la feuille 3).
(d) Montrer qu’il existe une fonction g holomorphe dans D(0, 1), injective, telle que g(0) = 0,
g ′ (0) = 1, et (g(z))2 = f (z 2 ) pour tout z ∈ D(0, 1). En appliquant à g le résultat établi aux trois
questions précédentes, montrer que |f ′′ (0)| ≤ 4. Il s’agit là du premier cran de la conjecture de
Bieberbach (1916), prouvée par Louis de Branges en seulement 1985.
(e) En appliquant le résultat établi au (d) à la fonction
zf (ζ)
ζ ∈ D(0, 1) 7→
z − f (ζ)
lorsque z ∈
/ f (D(0, 1)), montrer que nécessairement |z| ≥ 1/4. En déduire que l’image par f du
disque D(0, 1) contient nécessairement le disque ouvert D(0, 1/4). Ce résultat important est connu
comme le théorème un-quart de Kœbe.
Exercice 13 (**) : la sphère de Riemann. Soient z1 et z2 deux nombres complexes tels que
|z1 | < 1 et |z2 | < 1. On définit la distance cordale entre z1 et z2 comme la distance de leurs
antécédents sur la sphère de Riemann S2 via la projection stéréographique depuis le pôle Nord.
Montrer que cette distance est égale à
2|z1 − z2 |
dcord (z1 , z2 ) = p p .
1 + |z1 |2 1 + |z2 |2

Exercice 14 (**) : la sphère de Riemann. Soit ω une 1-forme méromorphe sur la sphère
de Riemann S2 , i.e. une 1-forme que l’on peut écrire en coordonnées locales au voisinage de tout
point z0 ∈ S2 sous la forme f (ζ) dζ, où f est une fonction méromophe au voisinage de l’origine
(correspondant à z0 ).
(a) Montrer que le coefficient a−1 du développement de Laurent de f ne dépend que de la forme
ω et non de la représentation f (ζ) dζ. En est-il de même pour les autres coefficients ak ? On note
a−1 (z0 ) := Resz0 (ω).
(b) Montrer que si ω est une forme méromorphe dans S2 , alors il n’y a qu’un nombre fini de points
où Resz0 (ω) 6= 0 et que la somme des nombres Resz0 (ω), z0 ∈ S2 , est égale à 0.
Exercice 15 (*) : transformation de Mœbius.
(a) Montrer que si f est une transformation de Mœbius du disque unité dans lui-même, on a
|f ′ (ζ)|2 1
= ,
(1 − |f (ζ)|2 )2 (1 − |ζ|2 )2
ce que l’on exprime en disant que les transformations de Mœbius préservent la métrique hyperbolique
sur le disque unité.
(b) Montrer que si f est une application holomorphe d’un ouvert U de D(0, 1), à valeurs dans
D(0, 1), et telle que
|f ′ (ζ)|2 1
2 2
= ∀ζ ∈ U ,
(1 − |f (ζ)| ) (1 − |ζ|2 )2
alors f est une transformation de Mœbius (on composera f avec une transformation de Mœbius
adéquate de manière à se ramener à supposer de plus 0 ∈ U , f (0) = 0, f ′ (0) = 1, et l’on montrera
qu’alors f (k) (0) = 0 pour tout k ≥ 2).

Vous aimerez peut-être aussi