Cancer de L'ovaire Sensible Aux Platines

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06/11/21

Pr Ferron

Dr Gladieff

UE Clinique

Cancers de l’ovaire, de la trompe et du peritoine : traitement de la première récidive platino-sensible


des carcinomes ovariens, tubaires et péritonéaux séreux et endométrioïde de haut grade

Environ 75 % des adénocarcinomes ovariens de haut grade de stade avancée chuterons après le premier
traitement. La base de notre réflexion thérapeutique repose sur l’intervalle de temps qui sépare la fin de
la chimiothérapie de première ligne de la rechute que nous appelons l’intervalle libre sans platine.

La rechute chimio-sensible se définit par un intervalle libre supérieur à 6 mois.


Après le primo traitement, le suivi biologique est systématique, expose au risque d’être confronté à une
récidive purement biologique et à la question de sa prise en charge.
I . LA PLACE DE LA RECIDICVE BIOLOGIQUE ISOLEE
Une étude de Rustin et collaborateur (2010) : les patiente était suivi par CA 125 après leur primo
traitement et était randomisé à l’élévation du CA125 dont le résultats n’était connu ni de la patiente ni de
son médecin référent entre traitement immédiat et traitement au symptôme.
La survie globale qui était l’objectif principale est strictement la même que la chimio soit débutée à l’élévation du
CA125 ou à l’apparition des symptômes (courbe A ). Pour les patientes traités aux symptômes, l’introduction de la
chimiothérapie est retardé pratiquement de 5 mois et l’introduction de la ligne suivante de traitement est
également retardée (courbe B et C ). Enfin, il n’ y a pas d’altérations de la qualité de vie lié à l’introduction différé
de la chimio. (courbe D)

II. LA PLACE DE LA CHIRURGIE


Dans une analyse à posteriori de s patientes de l’essai CALYPSO : comparaison des patientes opérées versus non
opérées. Il y a un bénéfice nette à faire la chirurgie autant pour la survie globale que pour la survie sans récidive. Si
on regarde en fonction des résidus, les patientes qui tirent le plus bénéfice d’une chirurgie d’exérèse sont les
patiente avec un résidus nul.

Une étude publié récemment en 2018 :

Cette étude à 2 objectifs :

- Evaluer la place du Bevacisumab dans le cadre des récidive du cancer de l’ovaire


- Etudier la place de la chirurgie

Le schéma de randomisation à été modifié en cours d’étude. La sélection des patientes pour une chirurgie était laissé
au choix du praticien. Dans cette étude les auteurs démontrent qu’en absence de sélection, il n’y a pas de bénéfice à
réaliser une chirurgie. Si on compare les patientes ayant eu une chirurgie complète sans résidus par rapport aux
patientes non opérées, il y a un bénéfice en therme de survie sans récidive mais une absence de différence
significative en therme de survie globale.
Pour la sélection des patientes, notamment pour celle candidate à une chirurgie complète. Il faut développé des
outils de résécabilité.

Etude DESKTOP

C’est une étude rétrospective dont le but à été d’élaboré un score de patient ayant un meilleur pronostic que les
autres. Ce score AGO positif inclus des patientes avec un excellent état générale (oms 0), une chirurgie au primo
traitement complète sans résidus et sans ascite. Grâce à ce score AGO, les patientes peuvent réséquer
complètement dans 81% des cas.

Ce score AGO à été évaluer de façon prospective dans l’étude DESKTOP 2 non randomisé : avec un score AGO
positive 2/3 des patientes pouvait avoir une chirurgie complète au moment de cette récidive.

D’autre score ont été développé comme Le score de TIAN en 2011 : il prends en compte de score AGO, la
classification FIGO, le dosage du CA125 et l’intervalle libre.

Ces 2 scores ont fait l’objet d’une validation externe dans d’autres population. Et les résultats de cette étude
conduisent à 2 possibilités :

- La chirurgie de la récidive est indispensable car elle apporte un gain en survie


- Ces scores ne font que sélectionner des patientes de bon pronostic, la chirurgie est peut-être inutile

Pour répondre à ces 2 hypothèse : etude DESKTOP III faite en Europe


Elle concerne des patientes en première récidive de cancer de l’ovaire avec un intervalle libre supérieur à 6 mois,
un score AGO positif, pas reçu de chimio. Les patientes était randomisé sur un bras standard chimio seule comparé
à un bras expérimentale chirurgie + chimio.
Les 2 populations sont strictement comparables en therme d’histologie, d’intervalle libre et d’administration du
Bevacizumab. En ce qui concerne les patientes opérées, la chirurgie à duré en moyenne 220 min, 33 % des
patientes ont eu une résection digestive. Une résection complète a pu être réalisé dans 72% des cas. Il n’y a pas de
surmortalité dans le groupe des patientes opérées. Les résultats de l’analyse intermédiaire sont positifs en survie
sans récidive avec un gain de 6 mois environ chez les patientes opérées, ce gain est majoré chez les patientes ayant
une chirurgie complète. Les patientes avec un résidus tumorale ont une PFS (= survie sans progression) identique à
celle non opérée. Le temps au traitement de 3-ème ligne est majorée de plus de 7 mois chez les patientes ayant été
opéré.

Il y a donc une place de la chirurgie dans le cadre de la récidive, sous couvert d’une sélection des patientes, utilisant
des scores de resecabilité comme le score AGO, seule une chirurgie complète est utile et doit être recommandée  ;
la notion de résidus post-opératoire doit faire abandonnée l’idée d’une chirurgie. En l’absence de données, cette
chirurgie doit être réalisée avant toute chimiothérapie et en centre expert.

III. TRAITEMENTS DES RECHUTES SENSIBLES AU PLATINE

Plusieurs études ont été menés pour répondre au postulat de base : la réintroduction d’un sel de platine pour toute
rechute sensible

Deux études ont démontrés la supériorité d’une combinaison soit avec du Paclitaxel soit avec de la Gemcitabine sur
une monothérapie par platine. Une autre étude montre une meilleur efficacité avec l’association PLD-Carboplatine
sur Carboplatine-paclitaxel. Ainsi en situation de rechute sensible, nous disposons de 3 combinaisons possibles
avec des toxicités différentes.

PLD=Doxorubicine liposomale pégylée


Dans certaines situation particulière, il est possible de faire appel à une combinaison sans platine correspondant à
l’association PLD-trabectedine notamment dans les rechutes survenant entre 6 et 12 mois appelé partiellement
platino-sensible. L’objectif est de réintroduire à la ligne suivante un sel de platine en ayant élargie l’intervalle libre
sans platine.

L’angiogenèse joue un rôle important dans la carcinogénèse ovarienne et son ciblage en particulier via le VEGF est
un axe de recherche important.

Deux études ont démontré l’intérêt d’adjoindre le Bévacizumab à la chimiothérapie soit Carboplatine-gemcitabine
soit Carboplatine-paclitaxel mais uniquement en situation de première rechute platino-sensible.

Deux autres études, non publié à ce jour, ont montré d’une part que la combinaison chimio-bévacizumab est
supérieur à la chimio seule chez les patientes ayant déjà reçu du Bevacizumab en première ligne  ; et d’autre part
que la combinaison Carbo-PDL-Bevacizumab était supérieur à la combinaison plus classique Carbo-Gemcitabine-
Bevacizumab

Ce tableau résume les principaux effets secondaire d’intérêt lié à l’injonction du Bévacizumab. Les 2 principaux
effets sont l’HTA et la protéinurie. Les autres effets secondaire sont rarSe.

L’analyse du génome tumorale des adénocarcinomes ovarien séreux de haut grade a montré que la moitié d’entre
eux présente une altération sur un des gènes impliqués dans le processus de recombinaison homologue. Cette
altération concerne dans environ 1/3 des cas un des gènes BRCA. L’altération ainsi induite du processus de
recombinaison homologue confère à ces tumeurs une sensibilité particulière aux inhibiteurs de PARP .

4 études ont évalués la place des inhibitteurs de PARP en rechute platino-sensible avec le même schéma  : les
patientes incluses avait une rechute platino-sensible, elle recevait une nouvelle chimiothérapie comportant du
platine et si elles étaient répondeuses à cette chimio, elles étaient randomisé pour recevoir soit un placebo soit un
inhibiteur de PARP en traitement de maintenance.

Pour les patientes porteuses d’une mutation BRCA somatique ou constitutionnelle, les 4 études ont des résultats
concordant: 2 avec Olaparib, 1 avec Niraparib et 1 avec Rucaparib. L’utilisation d’un traitement de maintenance
avec un inhibiteur de PARP dans cette population réduit d’environ 75% le risque de rechute avec un survie sans
rechute qui au minimum triplé par rapport au bras placebo.

Des résultats intéressant ont aussi été obtenue dans la population non muté BRCA et montré l’intérêt de
l’utilisation des inhibitteurs de PARP : notamment lorsqu’il y une anomalie de la recombinaison homologue.
Les 3 médicaments ont des toxicités sensiblement similaires :

Retenons :

- La toxicité digestives aves des nausées


- La toxicité hématologiques : anémie, thrombopénie ce qui justifie une surveillance hématologique stricte
- La toxicité hépatique pour le Rucaparib
- HTA pour le Niraparib
IV. CRITERES DE CHOIX THERAPEUTIQUE
Il s’appuie sur 3 éléments :

La chirurgie est discuté au cas par cas en RCP spécialisé avec l’utilisation du score AGO ;

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