La Théorie Des Choix Intertempotels

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Introduction 

Un choix intertemporel est un choix qui implique des évènements situés à des


moments différents. L'étude des choix intertemporels, consiste à déterminer
dans quelle mesure les individus accordent une préférence au futur proche par
rapport à un futur plus lointain.

L’hypothèse est que la finalité de la consommation des ménages est la


maximisation de l’utilité. Mais il ne s’agit pas de maximiser l’utilité pour une
période donnée, mais plutôt pour toute la durée de vie. Autrement dit, un
ménage serait prêt à sacrifier une certaine quantité de consommation au
présent en vue d’avoir une quantité plus élevée au futur et inversement.

Les choix intertemporels ont attiré l’attention des philosophes et moraliste


depuis toujours des économistes depuis la naissance de la discipline à la fin du
18eme.

L’économie moderne a développé la formalisation mathématique du choix


intertemporel (Samuelson 1937) et en fait un usage très intensif.

A titre d’exemple : Un étudiant a toujours le choix entre prolonger ses études


d'une année ou les retarder pour aller faire d’autres projets. Nous avons tous le
choix d'aller au théâtre ce week-end ou de retarder cette consommation de
quelques semaines voir quelques mois, en profitant du temps libre des
vacances. L'idée est très simple. Il est toujours possible de consommer un
panier de biens dans la période courante ou de reporter cette consommation à
une période ultérieure en s'abstenant de consommer dans le présent.

Au niveau de la consommation , il peut être astucieux de s'abstenir de


consommer dans l'année pour épargner une fraction de son revenu courant et
ainsi augmenter ses revenus futurs du produit des intérêts. Avec ces revenus
supplémentaires on peut augmenter sa consommation dans l'année suivante. A
l'inverse on peut vouloir réduire la consommation future et avec le revenu ainsi
libéré emprunter de l'argent pour augmenter sa consommation présente.

Cet arbitrage entre présent et futur n'est pas fondamentalement différent du


choix entre deux paniers de biens ou services à la même période. En effets
nous allons nous référer aux parties précédentes pour retenir les hypothèses
de base des choix des agents économiques tout en faisant une projection dans
le temps.

Notre travail inclut quatre chapitres :

Le chapitre 1 mettra le point sur les principes de l’actualisation, le second


chapitre traitera sur le choix intertemporel du consommateur, le troisième sur
une analyse comparative entre le prêteur et l’emprunteur et le dernier chapitre
se base sur l’investissement des entreprises.
Chapitre I : le principe de l’actualisation

L'actualisation consiste à déterminer le pouvoir d'achat que procurera la valeur


d'un bien dans le futur. Elle se calcule en tenant compte de l'inflation.

Certaines entreprises incluent des clauses d'actualisation dans leurs contrats,


leur permettant de faire varier leurs prix en fonction des évolutions de certains
indices.

L'actualisation est également utilisée dans le cadre d'investissements. On


détermine ainsi ce que vaudra la plus-value espérée, au moment où elle sera
disponible.

Section 1:la notion d’actualisation

L'actualisation consiste à déterminer la valeur d'aujourd'hui de flux qui se


produiront dans le futur Elle est donc l'inverse de la capitalisation. Elle permet
de comparer des sommes reçues ou versées à des dates différentes.

L’actualisation est l’inverse de la capitalisation

CAPITALISATION

Valeur actuelle Taux d’intérêt


Valeur finale

ACTUALISATION
 Valeur actualisée:
Pour calculer la valeur actuelle d'une somme à percevoir dans le futur, on
effectue une opération d'actualisation des flux financiers. La formule
d'actualisation d'un flux est la suivante : 

V n
V ( 0 )=
( 1 +i ) n

Où : 
- V(0) est la valeur actuelle du flux 
- V(n) est la valeur du flux à l'année n 
- i est le taux d'intérêts annuel des placements sans risque 
- n est le nombre d'années entre aujourd'hui et le versement du flux. 

Avec 1/ (1 + i)^n est le coefficient d’actualisation.

 Exemple :
Quel est le montant que je place aujourd'hui au taux de 12% pour avoir 2000
dans 3 ans?

V0 = V3/ (1+12%) 3 = 2000/1,123 = 1423,56 Euro


Section 2 : les éléments de l’actualisation:

Pour actualisé un capital ou une consommation, il faut prendre en


considération trois principale éléments :

 Le taux d’inflation : la valeur d’une unité monétaire varie dans le temps


de fait de la hausse des prix, il faut les corriger de l’inflation. On se
ramène généralement à la valeur de la première période, date où les
décisions sont prises.
 Le taux d’intérêt : un montant monétaire n’a pas la même valeur selon
la date à laquelle on le perçoit ; quand on a une somme d’argent plutôt
on peut la placer et rapporter des intérêts.
 La préférence pour le présent : si une personne préfère consommer
aujourd’hui plutôt que demain ; elle demandera une compensation pour
reporter sa consommation à une date ultérieure. On représente cette
préférence pour le présent directement dans la fonction d’utilité.
Chapitre 2: les choix inter-temporels du
consommateur

Il est toujours possible de consommer un panier de biens dans la période


courante ou de reporter cette consommation à une période ultérieure en
s'abstenant de consommer dans le présent.

Si l'on admet que le consommateur raisonne sur plusieurs périodes et qu'il ne


dépense pas nécessairement tout son revenu au cours de chacune de ces
périodes, cela signifie qu'il a la possibilité d'épargner et d'emprunter.

La détermination de l'équilibre du consommateur consiste en une optimisation


c'est-à-dire en une maximisation d'une fonction objectif - sa fonction d'utilité -
sous une contrainte budgétaire.

Pour simplifier au maximum les développements, on raisonne sur deux


périodes seulement.

Section 1 : La fonction d'utilité temporelle.

On appelle fonction d'utilité temporelle la relation Ut = Ut (C1, C2) où C1 et C2


représentent les consommations respectivement de la période 1 et de la
période 2, en remarquant que C2 est en même temps l'épargne de la période
1.
Cette fonction d'utilité respecte les propriétés liées à la décroissance de
l'utilité marginale. Mais les néoclassiques estiment que les individus ont
naturellement une préférence pour le présent et par conséquent pour la
consommation immédiate (ou, symétriquement, une dépréciation du futur et
de la consommation différée). Cela correspond tout simplement à l'idée que
"un tiens vaut mieux que deux tu l'auras".
Cette préférence pour le présent amène le consommateur à exiger, pour
accepter un sacrifice de consommation immédiate, une compensation par un
gain de consommation future : contre ce sacrifice, il veut le paiement d'une
prime à la hauteur du prix que le temps a pour lui. Autrement dit, il exige le
paiement une prime d'abstinence pour le présent. On donne à cette prime
plusieurs dénominations : taux de préférence temporelle, taux d'arbitrage
temporel, taux d'escompte psychologique. Ce taux n'est autre que le taux
d'actualisation. Appelons-le t.
Par analogie avec le TMS (taux marginal de substitution entre les biens X et Y),
on peut calculer le taux de substitution temporelle : TST.

∂U

TST =−
(
dC 2
dC 1 ) =
[ ]
(
(
∂C1
∂Y
∂C2
)
)
=1 +t

Le TST mesure le supplément de consommation différée (ou future) qui


compense une réduction unitaire de la consommation immédiate (ou
présente), à utilité intertemporelle constante.
Remarque : on suppose implicitement dans les lignes précédentes t > 0 parce
que l'on admet que, conformément à la philosophie évoquée plus haut, le
consommateur a une préférence pour le présent ; si cela n'était pas le cas, on
aurait t < 0.

Section 2 : La contrainte budgétaire inter-temporelle


Soit C0, C1, R0 et R1 les consommations et revenus du consommateur pour les
deux périodes.

Il s’agit, ici, de l’égalité entre la somme de ses revenus disponibles réels


actualisés et la somme de ses consommations annuelles réelles actualisées.

C1 R1
C0 + =R0
1+i 1+i
A partir de cette relation on peut calculer la contrainte budgétaire :

C1 R1
C0 + = R0 +
1+i 1+i

C1 R1
= R0 + −C 0
1 +i 1 +i

R1
C1 =( R 0 + −C 0 )( 1+i )
1+i

C1 =R0 (1+i)+R1 −C0 (1+i)

Présentation graphique de la contrainte budgétaire :


Figure 1

C0

R0 (1+i )+R 1

Pente : -(1+i)

R1
R0 + C1
1+i
 La contrainte budgétaire inter-temporelle représente les combinaisons
de consommation courante et de consommation future accessibles au
consommateur.

 La pente de la contrainte budgétaire est déterminée par le taux d’intérêt


i. Elle indique que

 le coût d’opportunité de 1$ de consommation courante C0 est de 1+i$ de


consommation future C1.

 L’ordonnée à l’origine indique la consommation maximale que l’individu


peut effectuer à la période 1 s’il conserve tout son revenu de la période
0.

 L’abscisse à l’origine indique pour sa part la consommation maximale


que l’individu peut effectuer à la période 0 s’il s’abstient de consommer à
la période 1.

EXEMPLE :
Si Monsieur Z dispose d’un revenu courant R0=100$ et d’un revenu
futur R1=500$, et que le taux d’intérêt est de i=10%, quelle est sa
contrainte budgétaire inter-temporelle ?

Sa contrainte budgétaire inter-temporelle s’écrit:

C1 500
C0 + =100+
1+ 0. 10 1+0 .10

 Trouvons les valeurs à l’origine pour nous permettre de tracer la droite


budgétaire. Monsieur Z a la possibilité de tout consommer à la période 0
(C1=0). Sa consommation

 courante C0 sera alors maximale et égale à:


100+(500/(1+0,10))=554,55$.
 Monsieur Z a aussi la possibilité de tout consommer à la période 1. Sa
consommation future C1 sera maximale et égale à: 100(1+0,10)+500 =
610$.

 À partir de ces deux points, il est facile de tracer sa droite budgétaire


inter-temporelle.

C1

610

(R0, R1)

Pente : -(1.10)
500

C0
100 554.55

Figure 2

Pour Monsieur Z, n’importe quelle situation intermédiaire est possible, c’est -à-dire
qu’il peut atteindre n’importe quel point se situant sur sa droite budgétaire. Bien sûr, sa
droite budgétaire passe par le point (R 0=100, R1=500) car, à ce point, Monsieur Z
consomme exactement ce qu’il gagne à chacune des périodes.
Une variation de i fait pivoter la contrainte budgétaire autour du point (R0, R1).
Peu importe le taux d’intérêt i, le point (R0, R1) demeure accessible. Si dans le
cas de Monsieur Z,
Le taux d’intérêt passe de 10% à 15%, que devient sa contrainte budgétaire ?

La contrainte budgétaire s’écrit maintenant :

C1 500
C0 + =100+
1+ 015 1+ 0. 15

Figure 3

L’abscisse à l’origine devient 100+ (500/ (1+0,15))=534.78.

L’ordonnée à l’origine devient 100(1+0,15) +500=615.

La droite budgétaire passe obligatoirement par le point (100,500).


Section 3: L'équilibre intertemporel du
consommateur.

Le problème du consommateur s’écrit:

MAX U (C0, C1)

C1 R1
C0 + = R0 +
1+ i 1+ i

Ce qui revient à maximiser le Lagrangien:

C1 R1
Max c , c , λ L=U ( C0 , C1 )=λ(C 0 + −R0 − )
0 1 1+i 1+i

La condition nécessaire d’un maximum de cette fonction exige que les dérivées
partielles par rapport à C0, C1 et λ soient nulles d’où
En réarrangeant les termes, les conditions deviennent:

∂U
∂C0
=(1+i ) C’est à dire –TPI= (1+i)
∂U
∂ C1

Et

C1 R1
C0 + = R0 +
1+i 1+i

Figure 4

À l’équilibre, la pente de la tangente à la courbe d’indifférence du


consommateur est égale à la pente de sa contrainte budgétaire. À ce point, la
valeur personnelle pour l’individu de la consommation courante (C0) en terme
de consommation future (C1) est la même que celle du marché.
Chapitre 3 : une analyse comparative
(prêteur, emprunteur)

La contrainte budgétaire intertemporelle implique que le consommateur doit


équilibrer ses opérations sur l’ensemble des T périodes; il n’est pas nécessaire
que sa consommation corresponde exactement à ses revenus pour chacune
des périodes individuelles. La contrainte budgétaire est donc moins forte que
dans le cadre statique. Ainsi, il est possible, qu’au cours d’une période donnée,
il y ait rupture entre le revenu et les dépenses de consommation. Il faut, par
conséquent, qu’il existe un marché des capitaux, c’est-à-dire que le
consommateur ait la possibilité, au cours d’une période donnée, de prêter ou
d’emprunter la différence entre son revenu et ses dépenses de consommation.

Soit (C*0, C*1) le choix optimal du consommateur et (R0, R1) la distribution


initiale de ses revenus.

 Un individu est prêteur (ou épargnant) à la période courante s'il choisit


un point tel que R0 > C0.
 Par définition, la différence R0 – C*0 est l‘épargne de l'individu
 Graphiquement, un individu est préteur (ou épargnant) à la période
courante si son choix optimal est situé à gauche de ses dotations initiales
le long de la droite budgétaire.

Figure 5
 Un individu est emprunteur à la période courante s'il choisit un point tel
que
C*0 > R0.
 Par définition, la différence C*0 - R0 est l'emprunt de l'individu

Figure 6

Graphiquement, un individu est emprunteur à la période courante si son choix


optimal est situé à droite de ses dotations initiales le long de la droite
budgétaire. Si un consommateur est emprunteur à la période courante, il sera
nécessairement épargnant à la période future. Le montant qu'il devra
rembourser à la période 1 correspond à l'emprunt de la période 0 augmenté
des intérêts, c'est-à-dire:

¿ ¿
R1 −C1 =( C 0 −R0 ) ( 1+i )

Un exemple numérique :

Soit un consommateur qui dispose d'un revenu courant R0 et d'un revenu futur R1. Sa
fonction d'utilité intertemporelle est la suivante:

1 1
3 3
U =C 0 C1
Le problème du consommateur revient à maximiser le lagrangien :

1 1
3 3 C1 R
Max C , C1 , λ L=C C − λ( C 0 +
0 1 − R0 − 1 )
0 1+ i 1+i

Les conditions de premier ordre sont:

∂L 1
1) = C −2/ 3 C 1/ 3
1 − λ=0
∂C0 3 0

∂L 1 1
2) = C 1/
∂ C1 3
3
0 C1
−2/ 3
−λ
1+i
=0 ( )

∂L C1 R
3) =−( C 0 + −R 0 − 1 )= 0
∂λ 1+i 1+i

1
C −2/ 3 C 1
1
/3

3 0

1
C1
0
/3
C −2
1
/3
( 1 +i ) = λ
3

1 −2/3 1/ 3 1 1 /3 −2/ 3
C C1 = C 0 C 1 ( 1+i )
3 0 3
C1
=( 1 +i )
C0

C1 =C 0 ( 1+i )
On remplace dans la (3) on obtient :

C 0 ( 1+i ) R1
(
− C 0+
1+i
− R 0−
1+i
=0 )
R1
−( 2 C0 − R 0− )=0
1+i

R1
2 C 0 = R0 +
1 +i

1 R1
C¿
0= ( R 0+ )
2 1 +i
Et
¿ 1
C1 = R ( 1+i )+ R1 )
2( 0

 Si la fonction d'utilité U=C 1/3


0 C
1/3
est
1 celle de Monsieur Z (R0=100 et
R1=500), son choix optimal sera :

¿ 1 500
C0 = (100+ )=277 .28
2 1 .10

¿ 1
C 1 = ( 100( 1 .10 )+500)=305
2

 Puisque Monsieur Z a choisi un point tel que C0 > R0 (277,28 > 100), il est
emprunteur à la période courante.
 Le montant de son emprunt est de 277,28 - 100 = 177,28$.
 Le montant qu'il devra rembourser à la période future (R1 - C1)
correspond à l'emprunt de l'année précédente augmenté des intérêts,
c'est-à-dire 177,28(1+0,10)=195$.
 A la période 1, R1 - C1 (500-305) donne bien 195$.
Chapitre 4: l’investissement des entreprises

 Tout comme les consommateurs, les entreprises ont à prendre certains


décisions qui ne peuvent s’apprécier que dans une perspective
intertemporelle.

 Renouveler des équipements, ouvrir un atelier ou même construire une


usine conduit en effet à s’engager dans des dépenses immédiates qui
devraient ultérieurement permettre d’augmenter les profits.

Section 1 : Une représentation des choix intertemporels de


l’entreprise :
Comme pour l’étude du comportement du consommateur, on envisagera les
décisions de l’entreprise sur deux périodes:

 la période 0 va de la date 0 à la date 1.

 la période 1 va de la date 1 à la date 2.

Il existe un décalage entre l’achat de facteurs de production et la vente de


produits fabriqués à l’aide de ces facteurs de ces facteurs : on posera :

 les dépenses relatives à la période t (pour t=0 ou 1) se font en début de


période, c'est-à-dire à la date t.

 les recettes relatives à cette même période se font en fin de période, c’est-
à-dire à la date t +1.
Au niveau d’équipement :
 L’ensemble des équipements dont dispose l’entreprise définit le facteur
capital et celui-ci a un aspect assez hétérogène.

 Pour simplifier, nous supposerons toutefois que l’entreprise utilise un


seul type d’équipement et dans ce qui suit nous utilisons indifféremment
les mots « équipement » et « capital ».

 Le capital est l’unique facteur fixe de l’entreprise.

 C(Y,K) est la fonction de coût variable à court terme: elle définit le coût
minimal des facteurs variables lorsque l’entreprise produit Y unités de
bien en disposant de K unités de capital.
∂C ∂C
 Cette fonction vérifie les hypothèses usuelles >0 <0
∂Y ∂K

Au niveau d’investissement :
 On suppose que les équipements achetés à une période t ne
s’additionnent qu’a la date t+1 au capital dont dispose l’entreprise, du
fait de délai d’installation.

 Si Kt désigne le capital dont dispose l’entreprise à la date t et si It


représente l’investissement de la période t,

C’est-à-dire la quantité de biens d’équipement acheté pendant cette période


donc :

K t +1 =( 1−δ ) K t + I t
Ou δ désigne la fraction du capital qui s’use pendant une période de temps:
le taux de dépréciation physique du capital.

Le cout de l’investissement sera noté :

∏t I t+ φ ( I t )
Le premier terme de cette expression correspond à la valeur des biens
d’équipements achetés en quantité It au prix unitaire Πt on y ajoute un
deuxième terme, représenté par la fonction Φ

Φ’>0 , Φ’’>0 Φ(0)=0

 Ce deuxième terme correspond à l’ensemble des couts internes à


l’entreprise impliqués par l’installation de nouveaux équipements.

 Ces coûts sont appelés des coûts d’ajustement et ils sont d’autant plus
grands que l’entreprise réalise des investissements importants.

Pour l’entreprise le coût de l’investissement est donc la somme des frais


d’acquisition des équipements πtIt et des coûts d’ajustement Φ(It).

Au niveau des dépenses :


L’entreprise peut emprunter au taux d’intérêt i , les emprunts étant
remboursés une période plus tard . Si l’entreprise a emprunté At euros à la
date t, elle doit rembourser (1+i)At euros à la date t+1.

Au titre de ressources :

 La valeur de la production réalisée pendant la période t -1, vendue par


hypothèse à la date t, soit pt Y t−1
 On note ici lepprix du bien vendu à la date t et Yt-1 la production de la
t
période t-1

 Les emprunts souscrits à la date t, soit At.

Au titre des emplois :

 Le paiement des facteurs variables nécessaires à la production de la


période t, soit C(Yt,Kt)

 le cout de l’investissement de la période t c’est-à-dire ( 1+ i ) A t −1


π t I t + φ( I t )
 La charge de la dette qui doit être remboursée à la date t, soit ( 1+ i ) A t −1
 Les dividendes distribuables Rt sont la différence entre les ressources et
les dépenses

Rt = pt Y t−1 +A t −C (Y t , K t )−π t I t −φ (I t )−(1+i) A t−1

Section 2:L’investissement optimal :


 L’entreprise détermine son investissement I0, sa production courante Y0
et sa production future Y1 en maximisant sa valeur boursière W, ceci
conduit aux conditions suivantes:

∂W p ∂C
= 1 − ( Y , K )=0
∂ Y 0 1+i ∂ Y 0 0 0

1 p2 ∂ C
∂W
=
[− (Y , K ) =0
∂Y 1 1+i 1+i ∂Y 1 1 1 ]
∂W 1 ∂C
=−π 0 −φ ' (I 0 )− (Y , K )=0
∂ I0 1+i ∂ K 1 1 1

 Le niveau optimal d’investissement, les dépenses additionnelles causées


par l’acquisition d’une unité de capital sont justes égales à la valeur
actuelle des profits supplémentaires que cette unité permettrait de
réaliser.
Section3 : La valeur actuelle nette et le taux de rendement
d’un projet d’investissement.
 En pratique l’entreprise peut se trouver devant un certain nombre de
projets d’investissement. Un projet est défini par la donnée des coûts
initiaux et de profits futurs. Partant d’une situation de référence dans
laquelle on a investi 0 à la période courante, un projet d’investissement où
on achète unités de biens d’équipement est caractérisé par :

 Les coûts de l’investissement, notés, définis par :

D0 =∏0 ( I 0 )−∏0 ( I 0 +ΔI )=π 0 ΔI+φ( I 0+ ΔI )−φ( I 0 )


 les profits futurs supplémentaires, notés avec :

Δ ∏ 1 ¿ ∏1 ( I 0 + ΔI )−∏1 ( I 0 )
Le projet d’investissement devra être retenu si le conduit à une augmentation
de la valeur boursière de l’entreprise. Ceci se traduit par la condition :
Δ∏ i
VAN =− D 0 + >0
1+i

 Les entreprises doivent souvent choisir entre plusieurs projets


investissements possibles et chacun d’entre eux est caractérisé par une
combinaison.

 Si les investisseurs sont incompatibles, c’est-à-dire si on peut réaliser au


plus l’un d’entre eux, l’entreprise retiendra celui pour lequel la valeur
actuelle nette est la plus grande, à condition que celle-ci soit positive.

 Si plusieurs investissements peuvent être réalisés simultanément, on


considérera toute combinaison possible de projets comme un projet
d’investissement à part entière et on pourra alors appliquer la règle
précédente.
Exemple :
 Une entreprise examine deux projets d’investissement A et B,
susceptibles d’être réalisés simultanément. Les couts initiaux et les
profits futurs de ces projets sont résumés dans ce tableau suivant :

D0 ΔΠ1

Projet A 120 150


Projet B 90 120
Projet A et B 180 215

TABLE1 –Comparaison de deux projets susceptibles d’être réalisés


simultanément.

 Le taux d’intérêt i est égal à 10%. Quel projet l’entreprise doit-elle


retenir ?

REPONSE :

La valeur actuelle nette d’un projet X sera notée VAN(x) avec X=A, B ou C

C désignant la réalisation simultanée des projets A et B on a :

150
VAN ( A )=−120+ =16 . 4
1. 1

120
VAN ( B )=−90+ =19 .1
1.1

215
VAN ( C )=−180+ =15. 4
1 .1

C’est donc exclusivement le projet B qui est choisi par l’entreprise.


La valeur actuelle nette d’un projet est d’autant plus faible que le taux d’intérêt
est élevé et elle s’annule pour une certaine valeur de ce taux. Ce taux
d’actualisation qui annule la valeur actuelle est appelé le taux de rendement
du projet et celui-ci n’est retenu que si le taux d’intérêt est inférieur au taux de
rendement.

 Si le taux de rendement est noté α, on a :


∏1 ¿
− D0+ Δ =0 ¿
1 +α
 Et donc

∏1 ¿
α=Δ −1 ¿
D0

Ainsi dans l’exemple précédent si on note α(X) le taux de rendement du


projet X,

On avait :

α(A)=25% α(B)=33.3% α(C)=19.4%

Le projet B aurait donc été retenu pour des taux d’intérêts inférieurs à 33.3%.
Conclusion

La contrainte de budget inter temporelle mesure du côté des revenus la valeur


présente (actualisée au taux d'intérêt nominal du marché) des revenus présent
et futur: c'est-à-dire la richesse. Du côté des dépenses, elle mesure la valeur
présente (actualisée au taux d'intérêt nominal du marché) des consommations
présente et future.

La stricte convexité des préférences signifie une tendance à égaliser la


consommation d’une période sur l’autre. Une préférence pour le présent
implique une direction des préférences qui privilégie le présent plutôt que le
futur. Il est important de distinguer les effets d'une hausse du revenu présent
de ceux consécutifs à une hausse du revenu futur. La hausse du revenu présent
augmente la consommation présente et future, elle incite aussi à épargner
davantage. Une hausse du revenu futur augmente la consommation présente
et future, mais diminue l'épargne.

Une hausse du taux d’intérêt a des effets différents selon que l’on est prêteur
ou emprunteur. Elle accroît la consommation future des prêteurs et a un effet
indéterminé sur leur consommation présente : l’effet substitution pousse à
moins consommer dans le présent, à l’inverse l’effet revenu réel incite à plus
consommer dans le présent. En revanche, la hausse du taux d’intérêt diminue
la consommation présente des emprunteurs et a un effet incertain sur leur
consommation future.

Le véritable critère de choix des investissements est tel que l’investissement


choisi maximise la valeur actuelle des flux de revenus présent et futur. Les
choix inter temporels se font en deux étapes. D'abord on choisit
l'investissement qui donne la richesse la plus élevée possible, ensuite on décide
d'emprunter ou d'épargner selon que l'on consomme au delà ou en deçà de
son nouveau revenu. La décision d'investissement est indépendante des
décisions de consommation.
Trois raisons poussent à observer des taux d’intérêt réel positif : des revenus
futurs attendus plus élevés que les revenus présents; une préférence pour le
présent; une productivité élevée des investissements.
Bibliographie :

 Texte 1, Choix intertemporel du consommateur Microéconomie 3-851-


84

 Choix intertemporels et équivalence Ricardienne : Christian Bialès

 Introduction à l’analyse microéconomique. Hal R.Varian , traduit par


Bernard Thiry

 Introduction à la microéconomie. Murat YILDIZOGLU Université Paul


Cézanne (5) Edition libre

 Gazette du Palais –lextenso édition 33, rue de Mail 75081 Paris Cedex
02 Dépôt légal : septembre 2011

Site web :

 http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/chapter_10_.html

 http://o.baguelin.free.fr/Ensiie%207.pdf

 http://www.tifawt.com/cours-macroeconomie/la-theorie-du-choix-
intertemporel-de-fisher/

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