L2 Agro Agronomie 1 Partie Eau

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‫اﻟﺟﻣﮭورﯾﺔ اﻟﺟزاﺋرﯾﺔ اﻟدﯾﻣﻘراطﯾﺔ اﻟﺷﻌﺑﯾﺔ‬

‫وزارة اﻟﺗﻌﻠﯾم اﻟﻌﺎﻟﻲ و اﻟﺑﺣث اﻟﻌﻠﻣﻲ‬

Université Ferhat Abbas Sétif 1


Faculté des Sciences de la 1 ‫ ﺳطﯾف‬،‫ﺟﺎﻣﻌﺔ ﻓرﺣﺎت ﻋﺑﺎس‬
Nature et de la Vie ‫ﻛﻠﯾﺔ ﻋﻠوم اﻟطﺑﯾﻌﺔ و اﻟﺣﯾﺎة‬

DEPARTEMENT DES SCIENCES AGRONOMIQUES

N° /SNV/2020
……………………………………

SUPPORT DE COURS
A l’usage des étudiants de la deuxième année cycle long

DOMAINE

SIENCES AGRONOMIQUE (M07)

UNITE D’ENSEIGNEMENT FONDAMENTALE (UEF 1.1)


Code de la matière : U.E.F.2.2.1

AGRONOMIE I : EAU

Présenté par

Aissaoui Mohamed Ridha

Année universitaire 2019-2020


SOMMAIRE
INTRODUCTION

11. Généralités.............................................................................................................................1

1.1 Définition...................................................................................................................1
1.2 Molécule d’eau...........................................................................................................1
1.3 Cluster d’eau..............................................................................................................2
1.4 Surface interne...........................................................................................................2

2. Relations entre les trois phases du sol.....................................................................................3

3. Mesure des volumes occupés par les différentes phases du sol...............................................4


3.1 Masses réelles et apparentes.....................................................................................4
3.2 Porosité .....................................................................................................................5
3.3 Teneur en eau.............................................................................................................6
3.3 Teneur en eau.............................................................................................................6
3.3.1 Teneurs en eau caractéristiques............ .................................................................8

4. Formes de l’eau dans le sol......................................................................................................8


4.1 Eau de constitution....................................................................................................8
4.2 Eau hygroscopique....................................................................................................8
4.3 Eau de rétention capillaire.........................................................................................8
4.4 Eau gravitaire........................................................................................................... 8

5. Etats de l’eau dans le sol..........................................................................................................9


5.1 Réserve utile en eau du sol (RU) ...............................................................................9
5.1.1 Humidité à la capacité au champ............................................................................ 9
5.1.2 Humidité au point de flétrissement ........................................................................9
5.1 Réserve facilement utilisable en eau du sol ............................................................10
5.1.1 Effet de la texture du sol sur la réserve utile.........................................................10

6. Forces de rétention de l’eau du sol) ............................................................................11


6.1 Notions de Pression -- Tension – Succion....................................................11

7. Potentiel de l’eau dans le sol (potentiel hydrique) ..................................................13


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IIème PARTIE : EAU


« Une eau vivante apporte la vie, une eau morte apporte la mort ! »
Viktor Shauberger (1885-1958)

1. Généralités

1.1 Définition
Selon le dictionnaire, l’eau est définit en ces termes : Eau est une molécule
chimique composée d’hydrogène et d’oxygène ; liquide inodore, insipide et
transparent, l’eau gèle à 4°C (glace) et bout à 100°C (vapeur). Sa plus grosse densité
se situe à 4°C. Importance physiologique capitale pour la vie sur terre et le climat. A
l’état naturel, l’eau contient beaucoup de sels dissous. Sur le plan chimique, une eau
pure correspond à une eau distillée.

Selon les modèles théoriques, la molécule d’eau est si petite que les
microscopes électroniques les plus puissants ne parviennent pas à la grossir
suffisamment. On estime qu’elle mesure environ 0.5nm (nanomètre).

La forme de la molécule d’eau est construite sur le modèle de l’atome qui


s’appuie sur la physique quantique élaborés vers 1900 par le physicien Allemand Max
Planck. Elle est désignée par l’abréviation chimique H2O, qui signifie que deux
atomes d’Hydrogène (H) sont associés à un atome d’oxygène (O).

1.2 Molécule d’eau


Dans une molécule d’eau, deux atomes d’hydrogène sont liés à un atome
d’oxygène par une liaison covalente. Au cœur de la molécule d’eau une densité
d’électrons plus élevée apparait du coté de l’oxygène (8 électrons) par rapport a
l’hydrogène (1 électron). Par conséquent, il se crée un coté surtout chargé
négativement (coté oxygène) et un coté surtout chargé positivement (coté hydrogène).
On désigne une telle molécule par le terme dipolaire.

Les atomes d’hydrogène font un angle de 104° par rapport à l’atome


d’oxygene. S’il se faisait face exactement à 180°, la polarité des liaisons serait
inefficace. C’est donc grâce à la présence de l’angle de liaison qu’apparaissent les
pôles inversement chargé de chaque coté de la molécule, faisant de ces molécules des
dipôles.

Cette polarité a également un effet entre les molécules d’eau puisque les
charges opposées s’attirent mutuellement, se positionnent toujours pôles opposés l’un
contre l’autre et constituent ainsi des grappes et des agrégats de taille et de forme
variées.
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1.3 Cluster d’eau


Les molécules individuelles, du fait de leur nature dipolaire, créent des
complexes similaires appelés clusters, qui sont des complexes éphémères composés
de plusieurs molécules d’eau liées entre elles par des liaisons hydrogène. Celles-ci
tirent parti de la nature dipolaire de l’eau et de la répartition « inégale » des électrons
dans la liaison polaire associant les deux atomes. Les molécules d’eau et leurs clusters
sont bien trop petits, en effet, une molécule d’eau ne mesure qu’un dix millionième de
millimètre. Il en faut 100 trillions (1020) pour obtenir une goutte grosse comme une
tête d’épingle.

Lorsque l’eau s’écoule et tourbillonne, l’énergie dégagée fait que les clusters
se décomposent de nouveau en molécules individuelles. De ce fait, La capacité de
l’eau à éliminer les clusters par son propre mouvement est par conséquent le signe de
sa nature vivante.

1.4 Surface interne


A l’intérieur d’un liquide, les molécules d’eau ont tendance à se rassembler et
à former des sphères ou des gouttes avec la plus petite surface possible. On appelle la
force qui met en œuvre ce rassemblement la force de cohésion, c'est-à-dire
l’attraction réciproque des molécules d’un liquide.

De la puissance de cette force découle l’énergie de liaison d’un liquide.


Rapporté à une molécule individuelle, l’énergie de liaison est d’autant plus forte
que la molécule sera environnée d’un grand nombre de « voisines ». L’ensemble
du liquide est alors « lié », cohérent et passif : il devient inerte (son énergie de
liaison est très élevée).

En surface, les molécules d’eau ont moins de « voisines » que celle situées
en profondeur et disposent donc d’une moins grande énergie de liaison. Pour
parvenir en surface, elles ont besoin d’une énergie contraire qui « disperse » et
triomphe en partie de l’énergie de liaison des molécules situées en profondeur.
Les physiciens appellent cette énergie contraire énergie de surface ou tension
superficielle. Ces molécules en surface sont plus libres, moins fortement liées que
celles à l’intérieur du liquide. L’ensemble du liquide est alors plus« libre », plus
actif et plus dynamique : il devient plus réactif (son énergie de surface est plus
élevée).

L’énergie de liaison (conséquence de la force de cohésion) et l’énergie de


surface (conséquence de la force de dispersion) ont donc des actions opposées.
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2. Relations entre les trois phases du sol


En première analyse, le sol peut être représenté schématiquement comme
constitué d’un volume de solides et d’un volume de vides.

Le volume des solides est constitué des différents minéraux et des particules
de matière organique. Les vides occupent les espaces libres entre les particules
(minéraux et matière organique). À son tour, le volume des vides est divisé en une
phase liquide et gazeuse (figure 1).

liquide Gaz
Solide
Vides
Figure 1 : Représentation schématique d’un volume de sol.

La phase liquide est constituée principalement de l’eau et des éléments (sels,


nitrates, etc.) en solution dans celle-ci. La phase gazeuse est constituée d’azote gazeux
(N2), d’oxygène (O2), d’argon (Ar), de gaz carbonique (CO2), de vapeur d’eau et
d’autres gaz (CH4, H2S, etc.). L’air atmosphérique sec est actuellement composé, sur
une base volumique, de 78,08% de N2, de 20,95% d’O2, de 0,934% de Ar et de
0,038% de CO2 et 0,002% d’autres gaz. Dans les sols bien aérés, la proportion des
différents gaz est près de celle de l’air atmosphérique alors que dans les sols mal
aérés, l’oxygène est remplacée par le gaz carbonique (CO2) et d’autres gaz résultant
de l’activité anaérobique (CH4,H2S, etc.). La phase gazeuse est le complément de la
phase liquide, les gaz remplaçant l’eau lorsque celle--ci se retire. Le volume des
solides est considéré comme constant pour autant que le sol est considéré comme
indéformable. Le volume des vides est aussi appelée porosité totale. Un bon sol
agricole a une porosité d’environ 50%.
Les volumes de solides, de liquides et de gaz sont généralement exprimés en
termes de m3 ou cm3 et parfois en termes de fractions ou pourcentages (m3/m3 ou
cm3/cm3). Les relations entre les différents volumes sont représentées par les
équations suivantes :

Vt = Vs +Vv = Vs +Ve +Va [1.1]

Vv = Ve +Va [1.2]

Vt = volume total du sol (cm3) ;


Vs = volume des solides (cm3) ;
Vv = volume des vides (cm3) ;
Ve = volume d’eau ou de liquide (cm3) ;
Va = volume d’air ou de gaz (cm3).
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3. Mesure des volumes occupés par les différentes phases du sol

3.1 Masses réelles et apparentes


Les paramètres fondamentaux sur lesquels repose la description générale d’un
sol relèvent des relations de masse et de volume caractérisant sa constitution.
Le premier est lamasse volumique réelle “ρs“ qui est le rapport de la masse
des constituants solides sur leur volume :
ρs = [1.3]

ρs = masse volumique réelle du sol (g/cm3)


Ms = masse des solides (g)

La masse volumique réelle des éléments constituants le sol est fonction du


type de matériaux :
 minéraux argileux 2,00 - 2,65 g/cm3
 quartz et feldspath (limon et sable) 2,50 - 2,60 g/cm3
 minéraux contenant des éléments métalliques 4,90 - 5,30 g/cm3
 fraction organique 1,30 - 1,40 g/cm3

Les valeurs moyennes des masses volumiques réelles sont généralement


comprises entre les valeurs suivantes :
 sols minéraux 2,60 - 2,70 g/cm3
 sols organiques 1,40 - 2,00 g/cm3

Le second paramètre, la masse volumique apparente sèche “ ρas “ permet de


tenir compte de l’importance relative du volume des solides et des vides du sol :
ρa s = = [1.4]

ρas = masse volumique apparente sèche du sol (g/cm3).

La masse volumique apparente sèche d’un sol est toujours inférieure à sa masse
volumique réelle, puisque la masse solide est toujours rapportée au volume total
apparent et non seulement au volume de solides. Les ordres de grandeur des masses
volumiques apparentes sèches sont pour différents types de sols :
 sols sableux 1,40 - 1,70 g/cm3
 sols argileux 1,00 - 1,50 g/cm3
 sols tourbeux 0,30 - 1,00 g/cm3

La masse volumique réelle “ ρ e“ de la phase liquide est définie comme le


rapport de la masse du liquide sur son volume :
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ρe = [1.5]
ρe = masse volumique du liquide (g/cm3)
Me = masse de liquides (g)

Comme la phase liquide est constituée principalement de l’eau et des éléments


(sels, nitrates, etc.) en solution dans celle--ci et que les sols présentent généralement
de faibles concentrations et qu’ils sont soumis à de faibles variations de température,
la masse volumique liquide est assimilée à celle de l’eau pure, soit 1,00 g/cm3.

3.2 Porosité
La porosité “p“, définie comme le rapport du volume des vides sur le volume
total du sol (aussi appelé le volume apparent), permet aussi de caractériser les espaces
entre les particules de sol :
ρ
p= = 1− [1.6]
ρ

Dans les sols minéraux, la porosité varie entre 30 % et 60 %, alors que les
tourbes peuvent présenter des porosités de près de 90 %.
Le volume relatif des vides peut aussi être exprimé par l’indice des vides “e”
qui est peu utilisé en agronomie mais très utilisée en ingénierie :
e= [1.7]

Il existe une relation entre l’indice des vides et la porosité :


e= [1.8]

p= [1.9]

Le système poral, considéré comme un réseau de pores et de conduits de


faibles dimensions communiquant entre eux, peut être décomposé en plusieurs classes
de porosité. Les deux plus importantes sont :
Macroporosité : la partie des pores dans laquelle se déroulent la majorité des
transferts d’eau et d’air. Les phénomènes de mouvement de l’eau se font
principalement sous l’action des forces de la gravité dans les macropores. Ce
sont ces pores qui sont libérés de leur eau suite au drainage. L’espace des
teneurs en eau entre la capacité au champ et la saturation provient des
macropores.
Microporosité : la partie des pores de faibles diamètres qui retiennent l’eau
suite au drainage. Ils réagissent peu aux forces de la gravité mais sont le site
des forces capillaires.
Les diamètres apparents de 8-10 μm sont généralement considérés comme la limite
entre la macroporosité et la microporosité.
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3.3 Teneur en eau


La quantité de liquide ou d’eau contenue dans le sol est variable dans le temps
et dans l’espace. Sa caractérisation est importante et elle est définie par la teneur en
eau volumique et la teneur en eau pondérale.
La teneur en eau volumique “θ” est définie comme le rapport du volume
d’eau contenu dans le sol à son volume apparent de sol (ou volume total de sol) :
θ= [1.10]

La teneur en eau pondérale “w” est quant à elle définie comme le rapport de
la masse d’eau contenu dans le sol à la masse des particules de sol :
w= [1.11]
En hydrologie, les teneurs en eau volumiques sont utilisées car elles facilitent
les calculs alors qu’en agronomie, il est de tradition d’utiliser les teneurs en eau
pondérales. Il existe une relation entre la teneur en eau volumique et la teneur en eau
pondérale d’un sol :
ρ
θ= [1.12]
ρ

3.3.1 Teneurs en eau caractéristiques


Différents concepts et définitions relatifs à l’humidité des sols ont été
développés dans l’optique d’une utilisation pratique en agronomie. Les concepts
d’humidités caractéristiques sont présentés à la figure 2 et ils sont aussi en relation
avec l’utilisation de l’eau par la plante.

Figure 2 : Teneurs en eau caractéristiques des sols et croissance des plantes.

Les définitions des humidités caractéristiques sont :


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 Saturation (Sat) : teneur en eau à saturation du sol en condition de champ. En


réalité, le sol n’atteint jamais une saturation complète car une certaine quantité
d’air y reste toujours emprisonnée.
 Capacité au champ (CC) : teneur en eau du sol après que l’excédent d’eau se
soit drainé et que le régime d’écoulement vers le bas soit devenu négligeable,
ce qui se produit habituellement de un à trois jours après une pluie ou une
irrigation.
 Point de flétrissement (PF) : teneur en eau du sol où la plante ne peut y
puiser l’eau nécessaire à sa survie, y subit des dégâts irréversibles et elle
meure.
 Point critique (PC) : la teneur en eau du sol lorsque la plante commence à
souffrir d’un manque d’eau et que sa croissance en est affectée. Cette teneur
en eau est utilisée en gestion de l’irrigation. Il est aussi appelé point de
flétrissement temporaire par certains. Cette valeur se situe entre le tiers et les
deux tiers de la différence entre le point de flétrissement et la capacité au
champ et varie selon le type de plante, son stade de croissance et le pouvoir
évaporant de l’air.

Deux autres concepts utilisés en gestion de l’eau en découlent et ils sont :


 Réserve utile (RU) : quantité d’eau contenue dans le sol que les plantes
peuvent utiliser. C’est la différence entre la capacité au champ et le point de
flétrissement.
 Réserve facilement utilisable (RFU) : quantité d’eau contenue dans le sol
que les plantes peuvent utiliser facilement pour leur croissance et sans subir de
stress dommageable.

Toutes ces définitions et les concepts qui y sont reliés sont basés sur un modèle
statique et simplifié du mouvement de l’eau dans le sol qui ne fait pas intervenir le
mouvement dynamique de l’eau dans le sol.

Figure 3 : Réserve utilisable de divers types de sol (Musy et Soutter, 1991)


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4. Formes de l’eau dans le sol


4.1 Eau de constitution

Une partie de l'eau entre dans la composition chimique des roches.


C'est l'eau de constitution des minéraux hydratés. Cette fraction de l'eau est
totalement indisponible, au moins jusqu'à ce que la roche soit altérée.

4.2 Eau hygroscopique

Cette fraction de l'eau est fortement adsorbée à la surface des colloïdes


minéraux et organiques (argiles, humus), mais aussi sur divers autres minéraux. Les
forces qui lient cette fraction de l'eau avec les particules du sol sont supérieures à la
force de succion des racines des plantes. Cette eau ne peut donc pas être utilisée par
les plantes. Mais cette eau peut être sollicitée par les phénomènes d'évaporation
directe.

4.3 Eau de rétention capillaire

Une troisième fraction de l'eau constitue ce que l'on appelle l'eau de rétention
capillaire. Cette eau constitue des films dans les microporosités du sol. Les forces qui
lient cette eau sont inférieures à 12 atmosphères, ce qui veut dire que les plantes
peuvent mobiliser cette eau au niveau de leurs racines. Naturellement, cette eau peut
être évaporée. Mais les forces exercées par la pesanteur sont trop faibles pour la
percoler. Cette eau ne participe donc pas à l'approvisionnement des nappes. En outre,
pour que cette eau soit mobilisable par évaporation ou par les plantes, il faut que la
continuité des films capillaires soit conservée.

Diverses pratiques culturales comme le sarclage (diminution du nombre des


racines des adventices évapotranspirantes) ou le binage, sont des moyens connus,
probablement depuis les débuts de l'agriculture, qui, en introduisant des discontinuités
dans les films capillaires du sol, diminuent considérablement les phénomènes
d'évapotranspiration et maintiennent au plus haut niveau possible cette fraction
capillaire que l'on appelle aussi réserve hydrique du sol.

4.4 Eau gravitaire

Cette eau remplit les macroporosités du sol. Les forces qui lient cette eau aux
minéraux du sol sont trop faibles pour s'opposer à l'action de la pesanteur. Cette eau
va donc s'infiltrer et percoler jusqu'à ce qu'elle rencontre un niveau de roches plus
imperméables. Là, l'eau va s'accumuler en saturant le niveau de roches sus-jacent en
constituant un aquifère (nappe phréatique -quand l'aquifère est suffisamment proche
de la surface pour être accessible par le creusement d'un puits-). Cette fraction de l'eau
est appelée réserve hydrologique du sol.
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Figure 4 : Formes de l’eau dans le sol


1) Eau de constitution
2) Eau fortement adsorbée (eau hygroscopique)
3) Réserve hydrique (eau de rétention capillaire)
4) Réserve hydrologique (eau gravitaire)

5. Etats de l’eau dans le sol

Nous entendons par l’état de l’eau dans le sol, sa disponibilité pour les racines
des plantes, c'est-à-dire le taux d’humidité du sol restituée à la plante.

5.1 Réserve utile en eau du sol (RU)

La réserve utile (RU) en eau d'un sol, exprimée en millimètre d'eau,


correspond à quantité d’eau que le sol peut absorber et restituer à la plante. La RU est
encore la quantité d’eau comprise entre l’humidité à la capacité au champ et
l’humidité au point de flétrissement

5.1.1. Humidité à la capacité au champ


Il s'agit du taux d'humidité d’un sol ressuyé dans des conditions où le
drainage est assuré librement.

5.1.2. Humidité au point de flétrissement


Elle correspond au taux d'humidité d'un sol pour lequel l’eau est
retenue avec une intensité supérieure aux forces de succion des racines. La
tension superficielle est supérieure à la succion exercée par les racines. Si le
sol atteint son point de flétrissement, la plante ne peut plus absorber l’eau du
sol ce qui implique le flétrissement et la mort de la plante.
Pour la plupart des cultures, le point de flétrissement est atteint lorsque
le sol exerce sur l’eau des tensions de l’ordre de 15 à 16 bars. Pour l'olivier, la
tension au point de flétrissement est de l'ordre de 25 bars, ce qui se traduit
directement par une augmentation de la réserve utile par rapport aux autres
cultures.
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5.2. Réserve facilement utilisable en eau du sol

La réserve facilement utilisable (RFU) en eau d'un sol, exprimée en millimètre


d'eau, correspond à la fraction supérieure de la réserve utile (RU) pour laquelle la
plante n'est pas amenée à réguler son évapotranspiration par les stomates. La RFU est
difficile à évaluer du fait qu'elle varie entre 30 et 60 % de la RU selon le type de sol
rencontré.

Figure 5 : Les teneurs en eau caractéristiques en fonction du comportement de


l’eau dans le sol

5.2.1. Effet de la texture du sol sur la réserve utile

La texture du sol a une influence directe sur les taux d'humidité à la capacité
au champ et au point de flétrissement et par conséquent sur la RU comme suit :

 les éléments grossiers (éléments du sol dont la taille est supérieure à


2 mm : cailloux, graviers...) ne permettent pas de stocker l'eau. Les
sols à forte proportion d'éléments grossiers possèdent par conséquent
une RU limitée.
 les sols sableux présentent de faibles capacités de rétention en eau,
ce qui implique de plus faibles RU.
 les sols à forte proportion de particules fines (limons et argiles)
emmagasinent davantage d'eau ; en contrepartie, une grande partie
de ces réserves en eau restent indisponibles pour les plantes.
 les matières organiques présentent des capacités de rétention plus
élevées que les argiles. Par contre, elles restituent l'eau plus
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difficilement. Le bilan des apports de matières organiques est


toutefois positif sur la RU, d'où leur intérêt en culture en sec.

6. Forces de rétention de l’eau du sol


Dans le sol, l'eau peut prendre diverses directions du fait des forces en
présence qui ont pour effet de limiter sa mobilité à savoir :

 la force de gravité (l'action de la pesanteur): qui provoque l’écoulement


de l'eau en profondeur.
 la tension superficielle c'est-à-dire l’attraction de l'eau par les particules
de sol. La tension superficielle est d'autant plus forte que les particules sont
fines et compactées.
 la pression osmotique due à la présence de sels dans le sol, son effet est
considéré comme négligeable en l'absence de vapeur.
 la force de succion des racines qui provoque l’attraction de l’eau vers les
racines.
Ainsi, la mobilité de l'eau dans le sol varie en fonction de plusieurs
facteurs:

 l'humidité rencontrée dans le sol : en sol sec, l’eau est fortement retenue
par les particules de sol. De plus, l’eau se dirige depuis les zones les plus
humides vers les zones plus sèches. Cela explique les phénomènes de
diffusion et de capillarité depuis les horizons profonds plus humides vers
les horizons de surface plus secs. Par contre, en sol saturé d'eau,
l'écoulement gravitaire prédomine.

 la texture du sol : l'argile et l'humus retiennent fortement l’eau du fait de la


finesse des particules, de leur polarité et de leurs grandes surfaces
d'échange.

 le tassement du sol et sa porosité: l’eau est d’avantage retenue et circule


lentement en sol tassé et/ou faiblement poreux.

L'énergie avec laquelle le sol retient l'eau est exprimée au travers d'une
tension (pression négative). Celle-ci est mesurée en bar (1 bar =10.33 m.c.e.) à l'aide
d'un tensiomètre ou d'une sonde tensio-électrique. La tension exercée par le sol sur
l’eau limite la disponibilité de l’eau pour la plante. Les racines doivent alors appliquer
une force de succion plus élevée pour absorber l’eau nécessaire à leurs besoins vitaux.

6.1. Notions de Pression -- Tension -- Succion


Dans ce cours, l’unité de pression utilisée est la hauteur de la colonne de
liquide qui est ici la hauteur de la colonne d’eau.

Pour un point au-dessus de la nappe (Figure 6), la pression est négative et elle
dénommée tension ou succion (-h).
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Figure 6. Pression sous et au--dessus de la surface d’un liquide.


Le concept de tension ou succion est pratique car il permet d’enlever le signe
négatif de la valeur et de lui donner une dimension positive.

Tension = Succion = −Pression

ᴓ des pores Tension de


Commentaire
(µm) succion (hPa)
60-30 50-100 Tension de succion à la capacité au champ
2 1 500 limite de pore contenant de l'eau facilement utilisable
0,2 15 000 Point de flétrissement
0,003 1 000 000 Tension de succion d'un sol sec à l'air
Tableau 1: Relation entre la taille des pores et la tension de succion
nécessaire pour les vider de leur eau (d'après Rowell, 1994)

De ce fait et pour un aspect pratique, la tension ou la succion sont très utilisés dans le
domaine des sols :

Allure de la relation ψ=f(θ)

Figure 7 : Relation tension-teneur en fonction du type de sol


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7. Potentiel de l’eau dans le sol (potentiel hydrique)

Le premier concept en écoulement de l’eau est le potentiel. Le potentiel est le


niveau d’énergie que possède l’eau en un point.
Le potentiel de l’eau dans le sol exprime la différence d’énergie libre entre
l’eau du sol et une eau de référence, libre et pure à la pression atmosphérique.

Le potentiel traduit l’état de liaison de l’eau du sol ou la quantité d’énergie


qu’il faudrait fournir pour l’extraire du sol.

Le potentiel total comprend plusieurs composantes, chacune liée à une force


agissant sur l’eau qui modifie son énergie par rapport a celle de l’eau libre et pure.

Ces champs de force sont dus principalement à :


 La gravité : engendrant un potentiel de gravité ou potentiel gravitationnel
 La pression de l’eau en milieu saturé : potentiel de submersion (h>0)
 L’attraction de l’eau par la matrice solide en milieux non saturés : potentiel
matriciel. (h<0)
 La présence de sels : potentiel osmotique.

Le potentiel total en un point est la somme du potentiel de gravité, du potentiel


de pression, du potentiel de vitesse et du potentiel osmotique

Le potentiel est fréquemment exprimé en termes d’énergie par unité de poids


ou hauteur de la colonne liquide qui est ici la hauteur de la colonne d’eau (charge
hydraulique) :
= = = [1.13]
 : potentiel total (m.c.e.)
 E : énergie de potentiel (kg.m2.s-2)
 P : poids= Masse (M) × Accélération (g)
 M : Masse (kg)
 g : Accélération (9.81m.s-2)

Avec : H= h+z h>0 en milieux saturés h<0 en milieux non saturés


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Figure 8 : Schéma descriptif de l’état de l’eau dans le sol

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