Soldats de France N°7
Soldats de France N°7
Soldats de France N°7
OPÉRATION TACAUD
N°7 - MAI 2018
SOMMAIRE
Témoignage : Mon premier sauvetage !.......................................................................... 3
d’Hannibal........................................................................................................................22-23
Directeur de la publication :
général Dominique Cambournac
Rédacteur en chef :
lieutenant-colonel Rémy Porte
Comité de rédaction :
colonel Thierry Noulens,
lieutenant-colonel Vincent Arbaretier,
lieutenant-colonel Jean Bourcart,
lieutenant-colonel Frédéric Jordan,
commandant Rémi Scarpa,
commandant Julien Monange.
Adresse mail :
emat-histoire.referent.fct@intradef.gouv.fr
En couverture : dans le cadre de l'opération Tacaud au Tchad, un soldat du 1er régiment
étranger de cavalerie (REC) est en position de combat à Ati, à environ 450 kilomètres au En partenariat avec l'ECPAD
nord-est de N'Djamena, juin 1978, Roland Pellegrino, ECPA – ECPAD.
Réalisation : SIRPA Terre/CPIT6 Saint-Maixent l'École
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Témoignage
Arrête de réfléchir et va la sortir de là ! Je me souviens alors de cette tape sur l’épaule que m’avait donnée
mon collègue : « à toi de jouer, mec ! ». Je retourne à mon engin et indique la fenêtre à mon échelier afin qu’il y
positionne l’échelle. Pendant cette manoeuvre, je vois la dame un peu plus en avant, je comprends alors qu’elle
n’est plus dans l’appartement mais qu’elle s’est réfugiée sur le toit et au vu de ses mouvements, je crains qu’elle ne
veuille sauter. […] En montant, j’informe le chef de garde par radio de l’emplacement des autres victimes afin de
guider les équipes de reconnaissances par l’intérieur, car le temps presse, les appartements deviennent de
véritables pièges de fumée. J’arrive au niveau du toit et je vois cette dame âgée, le visage légèrement noirci, qui,
très calme mais dans un état complètement second, a mis son manteau, pris son sac à main et s’est assise sur le
toit, dans une jardinière, les pieds dans la gouttière. […]
Nous commençons à descendre, mais à peine après
avoir parcouru quelques mètres, elle semble être prise
de vertiges. Je me plaque alors complètement contre elle
afin de la bloquer entre mon corps et l’échelle. J’avais
réussi à aller la chercher, il était hors de question qu’elle
me lâche maintenant. […] La descente fut assez longue
et difficile pour elle, en raison de la forte inclinaison de
l’échelle. Une fois qu’elle est prise en charge par une
autre équipe, je retourne à mes missions sans prendre
conscience de ce qui vient de se passer. […] Ce n’est que
quelques heures plus tard que j’ai véritablement pris
conscience que je venais de réaliser mon premier Sapeur-pompier de la BSPP, équipé d’un appareil respiratoire isolant,
sauvetage. » portant un enfant lors d’un sinistre. Image : BSPP.
Vincent, caporal-chef
Brigade des sapeurs-pompiers de Paris
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Bataille
Lieutenant-colonel Jean Bourcart
Forces en présence
Les 300 000 hommes dont l’armée impériale dispose au moment de la déclaration de guerre de la
France à la Prusse le 19 juillet 1870, sont répartis en sept corps d’armée (plus la Garde impériale), une réserve
de cavalerie et une réserve d’artillerie. La majorité de ces troupes constitue l’armée du Rhin placée sous le
commandement direct de Napoléon III. Aux ordres du maréchal de Mac-Mahon, le 1er corps est composé en
grande partie de régiments venus d’Algérie et complété par des unités stationnées en Alsace.
Formé de quatre divisions d’infanterie, il est déployé à la fin du mois de juillet entre Froeschwiller,
Haguenau et Strasbourg. Du côté allemand, le 30 juillet, après une période de montée en puissance, l’état-major
général prescrit à la IIIe Armée du prince royal de Prusse de se porter en avant et de pénétrer en Alsace. Le 4
août, il dispose de 125 000 hommes,
Wurtembourgeois, Bavarois ou
Badois, appuyés par 300 bouches
à feu. Ce même jour, envoyée
par Mac-Mahon en direction de
Wissembourg, la division du général
Abel Douay soutient le choc de
l’offensive allemande puis reflue sous
le nombre après la mort de son chef.
C’est la « surprise de Wissembourg »
pour les troupes françaises et le début
de la guerre sur le territoire national.
Charge du 3e régiment de cuirassiers français à Woerth. Domaine public.
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Bataille
La Bataille
À l’aube du 6 août, la bataille s’ouvre brusquement sans que ni Mac-Mahon, ni le prince royal de Prusse,
n’aient donné le moindre ordre. Ayant engagé une reconnaissance offensive, c’est en effet à l’initiative de son
chef que le 5e corps prussien s’empare de Woerth et
franchit la Sauer. L’artillerie pilonne le centre français
puis l’infanterie allemande se lance dans un combat
confus contre les tirailleurs du général Raoult. Plus
au sud, pour dégager l’infanterie du général Lartigue
qui risque de se faire tourner sur son flanc droit, Mac-
Mahon lance la brigade de cuirassiers du général
Michel vers Morsbronn. Après une chevauchée
héroïque, les cavaliers sont bloqués dans le village
et abattus à bout portant par les tireurs prussiens
embusqués dans les maisons. La matinée est marquée
par la confusion et par les initiatives des échelons
subordonnés, sans que le commandement ne maîtrise
réellement la situation La charge des cuirassiers de Théodore Levigne en 1878. Domaine public.
En début d’après-midi, la situation devient critique. Malgré une artillerie ennemie puissante qui
désorganise ses défenses, Mac-Mahon décide de faire charger une nouvelle fois les cuirassiers pour protéger une
retraite qui s’annonce inéluctable. Cette fois-ci, ce sont les cavaliers du général de Bonnemains qui s’avancent
sur un terrain presque impraticable pour la cavalerie, entrecoupé de vignes et de houblonnières en direction
d’Elsasshausen. Le 1er régiment de cuirassiers du colonel de Vandoeuvre s’élance en premier suivi par le
4e régiment de cuirassiers du colonel Billet. Puis, le colonel Rossetti lance le 2e régiment de cuirassiers dans la
bataille. Enfin, le colonel de Lafutsun de Lacarre s’apprête à charger à la tête du 3e régiment de cuirassiers lorsque
sa tête est emportée par un obus. Glorieux, mais malheureux et sans conséquence pour le cours de la bataille, ce
sacrifice inutile entre dans l’histoire comme la charge des « cuirassiers de Reichshoffen ». À leur suite, dans une
dernière offensive, le 1er régiment de tirailleurs tente d’arrêter la marche de l’ennemi à la force de ses baïonnettes.
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Bataille
Repli et défaite
Après dix heures d’intenses combats,
les Prussiens s’emparent de Froeschwiller. Les
troupes de Mac-Mahon refluent alors vers l’ouest en
abandonnant à l’ennemi, matériels et équipements,
mais aussi prisonniers et blessés. Jusqu’à la fin,
submergés par le nombre, les Français combattent
avec ardeur jusqu’au niveau des bataillons et
régiments, en dépit des carences du commandement
supérieur.
Comme pour la bataille de Spicheren se
déroulant le même jour un peu plus au nord, la
bataille de Froeschwiller-Woerth est une défaite
Carte postale allemande de propagande datant de 1880-1910 représentant
la prise d'un aigle à Woerth par le 2e Bavarois. Collection personnelle.
cuisante aux conséquences graves pour les Français.
Le manque de coordination et la confusion des ordres n’ont pas été compensés par la précision du fusil
Chassepot et la qualité des soldats du Second empire. La supériorité de l’artillerie allemande s’impose. Utilisée
dans des attaques directes soigneusement préparées, elle est aussi combinée avec des attaques de flanc qui se
révèlent souvent comme celles portant l’effort principal. Si l’artillerie prussienne s’est montrée décisive, le coup
d’oeil et l’esprit offensif des généraux prussiens ont aussi grandement contribué au succès des troupes du prince
Frédéric qui désormais se voit ouvrir la route de Strasbourg, et à terme, celle de Paris.
La bataille de « Froeschwiller » ou de « Woerth » est une rencontre meurtrière. Les Allemands déplorent
10 000 hommes hors de combat, dont deux généraux blessés, les Français à peu près autant, dont quatre
généraux tués, mais aussi près de mille prisonniers.
Le musée de Woerth
Consacré à la journée du 6 août 1870, le musée de Woerth a été entièrement rénové en 2017. Grâce
à une muséographie nouvelle, le visiteur peut
suivre la bataille de manière chronologique
et découvrir les équipements des différents
régiments français, dont ceux constitués de
turcos, de zouaves, de cuirassiers ou d’artilleurs.
Un important diorama de 4 000 figurines met
en scène la charge de la division de cuirassiers
du général de Bonnemains entre Elsasshausen
et Froeschwiller. La visite du musée peut
avantageusement être enrichie par celle du
champ de bataille où plusieurs monuments
français et surtout allemands ont été érigés
après 1871. Des panneaux explicatifs jalonnent
la route des monuments entre les villages de
Woerth, Elsasshausen et Froeschwiller. Télégramme, demeuré en partie chiffré, de Napoléon III à l’impératrice Eugénie. Archives
nationales AE-II-1958. Domaine public.
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Opération
Lieutenant-colonel Rémi Scarpa
Carte issue du livre d’Yves Cadiou, Opex Tacaud, Tchad 1978. (Croquis de Gildas Sonnic, Amicale du 3e RIMa).
La combativité et la qualité opérationnelle de cet ensemble hétéroclite ont alors de quoi inquiéter le
président Tombalbaye, qui se résout à demander l’aide militaire de la France en août 1968. Ajoutons que les
preuves tangibles d’un soutien significatif des rebelles par les forces libyennes du colonel Mouammar Kadhafi, ne
sont alors pas de nature à équilibrer l’équation stratégique du leader tchadien.
Après quelques hésitations, les autorités françaises décident de confier au général de division Cortadellas
la mise sur pied d’une force sous l’autorité d’un état-major franco-tchadien. C’est tout naturellement le 6e régiment
interarmes d’outre-mer (RIAOM), alors basé à Fort-Lamy dans le cadre des accords de défense,
qui se voit confier l’ossature de la force terrestre de cette opération qui prend le nom de
Limousin. Avec plus de 2 000 hommes engagés, cette opération est alors la plus vaste depuis
la fin des combats d’Algérie. Lorsque Limousin s’achève au printemps 1972, 39 soldats
français sont tombés au champ d’honneur et 102 ont été blessés.
Malgré le sérieux coup d’arrêt qui vient de lui être porté, le FROLINAT revient à
la charge au milieu des années 1970 et c’est dans ce contexte instable que le 13 avril 1975,
un coup d’État militaire évince le président Tombalbaye, qui est assassiné et remplacé par Insigne du 3 RIMa. e
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Opération
Avec ses forces armées du Nord (FAN), Habré s’engage dans une guerre civile mais ne parvient pas
à s’emparer du pouvoir qui échoit finalement à Goukouni Oueddei. Ce-dernier dirige les forces armées
populaires (FAP) opposées aux FAN et au régime de Tombalbaye. Appuyé par la Libye de Kadhafi, il évince
Habré tandis que les forces françaises sont dans un premier temps déstabilisées par cette ingérence d’un État
tiers et s’en tiennent à une difficile neutralité. Rapidement toutefois, elles remportent victoires sur victoires face
au FROLINAT lors d’engagements toujours plus violents.
La base Tacaud 4 à Mongo est mise en alerte et son détachement reçoit l’ordre de se porter sur Ati et
d’y rechercher le contact avec l’ennemi. Plus à l’Ouest, le détachement blindé de Moussoro (1er escadron du
1er REC du capitaine Ivanoff) reçoit également la mission de foncer au plus vite vers Ati. Partis de Mongo,
la 3e compagnie du 3e régiment d’infanterie de marine (RIMa) et ses 107 hommes, un groupe de combat du
2e régiment étranger de parachutistes (REP), une section tchadienne renforcée de mortiers de 81 millimètres
progressent vers l’objectif, renseignés par un avion Breguet-Atlantic.
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Opération
Au mois de mars, une offensive est lancée pour le contrôle d’Abéché par des rebelles pro-libyens (Armée
Volcan de Amhat Acyl). Le groupement Hamel et les forces tchadiennes anéantissent cette tentative lors de
combats extrêmement durs. Mais en juillet 1979, les forces françaises sont contraintes de s’impliquer davantage
pour éviter que la guerre civile ne détruise durablement le pays. La progression des rebelles et de leurs alliés
libyens est endiguée et le 27 avril 1980, l’opération Tacaud est considérée comme achevée.
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Équipements
Jeanne-Marie Castay et Commandant Julien Monange
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Équipements
Mais si l’arme à feu constitue une nouvelle menace pour la cavalerie, elle devient également dans ses
mains un danger redoutable pour le fantassin : alors qu’il est impossible de charger l’infanterie au galop à
cause de ses carrés de piquiers, celle-ci devient, grâce au retrait qu’offre l’arme à feu, une cible de choix pour les
cavaliers, dont les balles font des ravages dans ces gros bataillons serrés.
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Matériel
Lieutenant (R) Christophe Lafaye
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Symbolique
Capitaine Alain Stome
L’insigne militaire est une création que l’on peut qualifier de récente. En effet, apparu peu avant la
Première Guerre mondiale, son essor est dû entre autre à l’uniformisation des tenues qui, après l’adoption du
bleu horizon, entraîne le besoin de se différencier et à la volonté des soldats de se distinguer d’un régiment à
l’autre ou d’une spécialité à l’autre. Ainsi, au cours de cette période apparaissent chez les sapeurs télégraphistes,
ancêtres des transmetteurs, les insignes de colombophile, télégraphiste, radiotélégraphiste et filiste.
À l’été 1980, le colonel Frederich, transmetteur et
parachutiste, prend le commandement du 44e régiment de
transmissions de Landau (Allemagne). En tant que spécialiste
de la guerre électronique et du renseignement, il estime
alors que la spécificité des emplois dans le domaine de la
guerre électronique nécessite une certaine visibilité sur la
tenue de sortie, alors que d’autres spécialités dans l’arme des
transmissions comme le « chiffre » ou le « parachutisme »
peuvent être arborées sur les tenues par des insignes spécifiques.
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Symbolique
Initialement prévu pour deux attributions, « or « et « argent », lorsque les insignes furent livrés, la
qualité du modèle « or » étant particulièrement décevante, le colonel Frederich décida que ce dernier serait la
version « bronze », obligeant à créer une nouvelle règle d’attribution.
43e RT/Cie
28e RT/6e Cie
Trans 708e Bat/GE 44e RT/GE 54e RT/GE 708e CGE 718e CGE 738e CGE 785e CGE
CGE/FAR
Spécialisée Landau Landau Haguenau AFN/Alger Boulay Epinal Rennes
Orléans
Mutzig
C’est la raison pour laquelle ce nouvel insigne ne fut officialisé que par la note technique 060148/DEF/
DIR/TRANS du 13 juillet 1982, conformément à la note 1900/EMAT/EMPL du 28 mai 1982 et homologué sous
les numéros GS 52 (argent) et GS 53 (bronze). Les 44e, 54e régiment de transmissions (RT) et 785e compagnie
de guerre électronique (CGE) sont les seules unités de guerre électronique encore existantes et appartenant au
commandement de renseignement (COMRENS) de Strasbourg.
Le colonel Frederich reçut comme il se devait le numéro 001. En 2004, des démarches furent entreprises
pour la définition de critères d’attribution d’un échelon « or », aboutissant à la mise en application des nouveaux
critères d’attributions de cet échelon, définis par la note 2396/DEF/EMAT/LOG/ASH du 14 novembre 2005. Cet
insigne arboré avec fierté a créé une communauté d’initiés qui se reconnaissent, se soutiennent et s’apprécient. De
plus, certaines personnes, ayant rendu des services particuliers et exceptionnels à la guerre électronique peuvent
se voir attribuer cet insigne.
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Portrait
Capitaine Jean-Baptiste Prétequin
Même si cela n’a pas été par les armes, son action dans la Résistance ne
laisse aucun doute du fait de son classement en 1re catégorie du jury d’honneur des
déportés. La Médaille de la Résistance lui est décernée à titre posthume, le 31 mars
1947. Le 5 septembre de la même année, il est cité à l’ordre de la Nation. La promotion
1953-1954 de l’École militaire d’administration de Montpellier porte son nom de Insigne de
l’École militaire supérieure
même que l’amphithéâtre de l’École militaire supérieure d’administration et de d’administration et de
management.
management.
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Tradition
Lieutenant-colonel Rémi Scarpa
Avec ses 10 000 hommes, le maréchal Victor défend toute la journée les hauteurs de Stoudienka face
à Wittgenstein, avec un rapport de force qui ne cesse de s’améliorer en faveur des Russes. Fournier et ses
800 cavaliers chargent sans discontinuer pour repousser fantassins et cavaliers russes. Alors que la traversée
s'achève, à la faveur de la nuit, Victor exploite l’opportunité pour passer à son tour sur la rive droite.
Le dénouement de la bataille a lieu le lendemain. Retardant l’échéance jusqu’à l’ultime limite, les deux
ponts sont incendiés sur l'ordre de Napoléon vers 9 heures. Parmi les 400 hommes qui ont construit les ponts,
seuls le capitaine Benthien, commandant des pontonniers, le sergent-major Schroder et six de leurs hommes
survivront à la bataille... Les cosaques, trouvant le passage libéré après le départ de Victor, arrivent à 9 h 30. Ils
s'emparent du matériel abandonné par la Grande Armée et font de nombreux prisonniers.
Deux siècles plus tard, alors qu'elle est perçue comme une défaite française, Jean Tulard de l'Académie
des Sciences morales et politiques, redonne à la bataille ses lettres de noblesse : « Les clichés ont la vie dure. Le
mot de Berezina continue à être employé en France pour signifier un désastre, une catastrophe. Au contraire, la
bataille de la Berezina fut, dans des conditions difficiles, une victoire française illustrée par l'action héroïque du
général Eblé [...] Napoléon et le gros de ses forces ont échappé à la manoeuvre de Tchitchagov et de Wittgenstein
qui laissent beaucoup d'hommes sur le terrain. Ce succès n'aurait pas été possible sans l'héroïsme du général Éblé
et de ses pontonniers. »
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Unité
Capitaine François-Xavier Mavel
Unité d'infanterie spécialisée, le 132e bataillon cynophile de l'armée de Terre (BCAT), s'honore
d'une double filiation : descendant de la 132e demi-brigade d'infanterie créée en 1794, il
est également le dépositaire des savoir-faire des unités cynotechniques développés
au sein des groupes vétérinaires. La 132e demi-brigade participe aux combats de
la Révolution en France, en Belgique, en Allemagne (Fleurus 1794). Devenue
132e régiment d’infanterie de ligne en 1812 lors de la campagne napoléonienne de Russie,
l’unité inscrit 3 batailles sur son drapeau : Kalish 1813, Bautzen 1813 mais surtout en 1814,
les combats glorieux qu’il livre à Rosnay lui donnent le droit d’inscrire sur les plis de son
drapeau, la devise « un contre huit ».
Insigne du 132e BCAT. Collection particulière.
Dissout en 1814 sous la Restauration, il est reformé à Reims en 1873 et devient le 132e régiment
d’infanterie (RI). En 1914, renforcé par le 332e régiment d’infanterie de réserve, il quitte la caserne Colbert
à Reims et s’illustre aux Éparges aux côtés du 106e RI de Châlons sur Marne, puis en Champagne, à Verdun,
dans l’Aisne et la Somme. Le régiment, cité plusieurs fois, est décoré de la fourragère aux couleurs de la Croix
de Guerre 14-18. Les Éparges 1915, L’Aisne 1917 et Picardie 1918 sont inscrits sur son drapeau.
Le 10 novembre 1920, c’est un soldat de ce régiment, Auguste Thin, engagé volontaire de la classe 1919,
fils d'un combattant disparu pendant la guerre, pupille de la Nation, qui a l’honneur de désigner dans la citadelle
de Verdun, le Soldat Inconnu inhumé aujourd’hui sous l’Arc de triomphe. Huit corps de soldats ayant servi sous
l'uniforme français mais qui n'avaient pu être identifiés avaient été exhumés dans les huit régions où s'étaient
déroulés les combats les plus meurtriers : en Flandres, en Artois, dans la Somme, en Ile-de-France, au Chemin
des Dames, en Champagne, à Verdun et en Lorraine.
Le chef de corps, le lieutenant-colonel Blanchet, considérant la situation désespérée, brûle de ses mains
le drapeau du régiment. Le 22 juin, les unités survivantes se rendent ; le régiment disparaît dans la tourmente et
ne renaîtra que 37 ans plus tard. La spécialité cynotechnique est maintenue au sein des groupes vétérinaires qui
se distinguent en Extrême-Orient durant le conflit indochinois ainsi qu’en Algérie. Depuis 1977, le bataillon est
installé sur la ferme de Piémont à Suippes, ancien site du 24e groupe vétérinaire. Il est dépositaire des traditions
des groupes vétérinaires au sein desquelles étaient employés les maîtres-chiens en Indochine et en Algérie
notamment.
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Chronique BD
Capitaine Éva RENUCCI
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Chronique BD
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Cas concret
Lieutenant-colonel Jean Giraud
Le 24 octobre 1917, les Austro-allemands enfoncent le front italien à Caporetto. L’armée italienne
s’effondre : 700 000 morts, blessés et prisonniers, la moitié de l’artillerie et 2 500 véhicules sont perdus en
quelques jours. 400 000 civils fuyant la zone des combats se mêlent aux unités en déroute. Le front ne se
stabilise que sur la Piave, à 110 kilomètres en arrière, car les Austro-allemands ont avancé tellement vite qu’ils
ont perdu le contact avec leur propre ligne de ravitaillement. L’Italie appelle la classe 99, à peine âgée de 18 ans.
La menace d’une défaite militaire totale inquiète considérablement les alliés qui décident l’envoi d’une
armée de secours pour stopper l’avance ennemie. C’est donc essentiellement un problème de mouvements et
transports qui se pose puisqu’il s’agit d’acheminer au plus vite, de l’autre côté des Alpes, 6 divisions d’infanterie
françaises mais également 5 divisions anglaises qui viendront en décembre appuyer fort opportunément les
36 divisions italiennes pour rétablir la situation sur le front de la Piave.
Les possibilités de transport par voie ferrée, via Modane et Vintimille, existent mais sont notoirement
insuffisantes. Quant aux passages par les cols, la mauvaise saison approche. Raisonné en une journée par les
services de l’arrière le 27 octobre, le mouvement est déjà en pleine exécution le 28. Le Service automobile de la
Xe Armée est alerté. Deux commissaires régulateurs sont envoyés sur Vintimille et Modane pour reconnaître et
organiser le passage des cols.
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Cas concret
C’est ainsi qu’après avoir été concentré sur le parc de Troyes, avoir fait étape dans les parcs de Dijon et
Lyon, le Service automobile de la Xe Armée partant de Grenoble le 28 octobre, va transporter en 3 semaines la
Xe Armée à travers les Alpes, avec ses camions roulant à 15 kilomètres/heure maximum dans les cols. Par
chance, s’il y a eu de la neige dans la région de Dijon, la météo est clémente pour franchir les cols alpins, alors
qu’ils auraient dû être fermés en cette saison : le temps est froid, le soleil magnifique, le peu de neige compacte
est vite déblayée. Ce mouvement de grande ampleur (1 200 kilomètres de Troyes à Venise), restera un modèle
d’exécution et de réactivité du Service automobile. En effet, les premiers éléments venus du front de l’Aisne ou
des Vosges franchissaient le col de Montgenèvre dès le 5 novembre, 8 jours après le déclenchement de l’alerte.
Une fois la situation militaire rétablie sur le front italien, il fallut ensuite refaire franchir les Alpes à nos troupes,
à l’exception des 23e et 24e divisions d’infanterie (DI), maintenues sur le front italien.
Fin 1917, le bilan des transports automobiles est éloquent. L’efficacité des CRA n’est plus à démontrer.
L’utilisation du transport par voie routière n’est plus un complément de la voie ferrée, mais peut se substituer à elle
en cas de nécessité, à condition de confier à la direction du Service automobile la responsabilité de la circulation
dans la zone des armées.
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Littérature
Benoît Beucher
Mais la réalité est souvent loin de ce tableau romantique. Les colonies sont un lieu
où les officiers peuvent s’ennuyer pendant de longues périodes. Elle est faite de microcosmes
où les sournoiseries et les rivalités sont fréquentes. Agacements, humiliations, nostalgie
de la lointaine métropole, absorption immodérée d'alcool, fortes chaleurs, épuisement :
autant d'ingrédients qui échauffent les esprits et peuvent déstabiliser les meilleurs.
Voulet et Chanoine l'illustrent bien. Tous deux ont désormais en tête de... se faire les
chefs d'un empire africain privé ! Le roman fait ainsi parler Chanoine qui, devenu marabout,
écrit dans les années 1920 pour faire connaître l'histoire de sa mission et ainsi porter atteinte
à des Français qui limitent son approvisionnement en absinthe. Dans la réalité, Voulet et
Chanoine ont été tués en juillet 1899 par leurs tirailleurs après avoir assassiné le lieutenant-
colonel Klobb chargé de les retrouver.
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Quiz
Lieutenant (R) Rémi MAZAURIC
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