CONDUITE Vache allaitante

DES ANIMAUX Vache laitière

Fiche n° 3
D'ELEVAGE BOVIN

L'ÉLEVAGE DES VEAUX :

DE LA NAISSANCE AU SEVRAGE

Spécificités en AB
troupeau obligatoire sauf dans
``Utilisation de lait maternel ou du
ladies transmissible par le lait
certain cas particuliers liées à de ma
maternel.
``Sevrage interdit avant 3 mois.
case collectives toutefois, il est
``Les veaux doivent être élevés en la première
les veaux en niche individuel lors de
possible en élevage laitier d’élever
semaine.
``Attache interdite.
``Une litière est obligatoire.

En élevage bovins, la santé et la croissance du veau `` Le vêlage.

durant les premières semaines de vie ont une in- `` Les premiers soins au veau.
fluence déterminante sur la carrière de l’animal et `` Le suivi sanitaire et alimentaire.
conditionne au final le revenu de l’éleveur. `` L'hygiène générale (nettoyage et désinfection).

« Assurer la bonne santé du veau passe par une

bonne santé de la mère ! »

1. La naissance
Les 48 premières heures de vie du veau sont les plus
déterminantes et conditionnent directement son ave-
nir au sein de l’élevage.
Le veau doit naître dans un environnement favorable.
Les premiers soins apportés au veau sont primordiaux
et doivent limiter les risques d’infection notamment
les diarrhées et les gros nombrils (cf fiche pathologie
du veau).
 Quels objectifs pour l'éleveur durant cette
période ?  Les premiers soins : Réanimation du Veau Nou-
veau-Né et libération des voies aériennes
`` Diminuer la mortalité de ses veaux.
`` Atteindre un développement normal de l'animal. Une fois le veau extrait, le point de départ est la res-
`` Assurer les performances futures. piration. Si le veau ne respire pas, pas de panique !
Pour provoquer une réaction de l’animal, stimulez-le
 Quels points d'attention ? avec de l’eau froide dans les oreilles ou à l’aide d’un
brin de paille rigide dans les narines. Lui dégager la
`` La préparation au vêlage. bouche des éventuelles sérosités. La suspension du

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veau, qui peut commencer pendant l’expulsion lorsque Outil utile : sonde à Colostrum
la vache vêle debout, facilite le rejet des liquides fœtaux
Objectif : du colostrum en quantité
et l’irrigation cérébrale : si nécessaire, le suspendre 30
secondes à 1 minute afin d’aider à cette élimination. Une méthode pour faire absorber suffisam-
ment de colostrum le plus rapidement possible est le
Le léchage par la mère du veau ou la friction de ce der- biberon de drenchage.
nier avec de la paille, stimule par la suite la respiration. Il est recommandé d’utiliser un biberon de 4 Litres
L’utilisation de gros sel peut contribuer à accroître l’inté- avec une sonde 50 cm maximum pour éviter toute
rêt de la mère pour son veau. perforation de l’estomac. Pour insérer la sonde il est
 Le Contact mère-veau important de ne jamais forcer. La sonde doit être
propre et protégée jusqu’au moment de la buvée. Le
veau est debout de préférence, sachant que coucher il
est plus facile de réaliser la buvée tout seul.
Objectif : L’objectif est de favoriser l’immunité
Au moment de retirer la sonde, on la pince pour éviter
naturelle du veau par contact avec sa mère.
que du lait aille dans les poumons.
On va donner 4L au moment de la naissance. Le veau
peut avoir de nouveau soif en fin de journée, mais
Un vêlage par les voies naturelles sera toujours à favori- bien souvent il saute le repas du soir car la première
ser par rapport à une césarienne. En effet, le veau sera buvée représente une quantité
plus à même d’être en contact avec les flores utérine et importante que le veau mettra du
fécale de la mère qui constitueront les premières colo- temps à digérer.
nies de sa population microbienne. Cette méthode permet d’avoir, de
De même le contact avec la mamelle et le léchage du manière général, des veaux plus
veau par la mère participent à cette colonisation. vifs en deuxième jour, ce qui au
global représente une grosse éco-
 L’importance du colostrum dans les 12 premières nomie de temps de tété.
heures de vie
A la naissance, le veau est dépourvu d’immunité, il est Il est recommandé de vérifier la qualité de son colos-
donc important qu’il puisse bénéficier le plus rapide- trum : Le pèse colostrum (ou le réfractomètre) permet
ment possible, en quantité et en qualité suffisante des de quantifier le taux d’immunoglobuline. Les mesures
anticorps de sa mère grâce au colostrum. doivent être réalisées à une température comprise entre
20 et 25 °C. Il reste le meilleur moyen et le plus rapide
Le colostrum est un concentré d’énergie, d’anticorps, pour vérifier sa qualité en ferme d’autant plus que son
d’antimicrobiens naturels (lactoferrine, lactoperoxy- coût ne dépasse pas les 30 €.
dase....), d’oligo-éléments et de vitamines,... L’alimenta-
tion, le parasitisme et plus globalement l’état de santé
de la mère impacte directement la qualité du colostrum. Outil utile : le réfractomètre
Objectif : Vérifier la qualité du colostrum
Le colostrum peut se conserver au réfrigérateur pendant
une semaine voir une année complète au congélateur. Un des outils les plus
Dans ce cas, il doit être décongelé au bain marie à une simples pour la mesure de la qua-
température de moins de 50°c pour ne pas détruire les lité du colostrum est le refrac-
anticorps. tomètre numérique. Plus précis
dans la mesure que le réfracto-
La quantité à apporter dépend de sa qualité : le veau a mètre optique, puisqu’il n’y a pas
besoin de 200 grammes d’immunoglobuline pour satis- d’interprétation, il a l’avantage de
faire ses besoins. Selon la qualité des laits, entre 2 et ne pas être influencé par les colos-
4 litres peuvent être nécessaires. Cette quantité doit trums très gras. Il donne un résultat en degré BRIX qui
être distribuée dans les 12 premières heures de vie. Les exprime le pourcentage de sucre. Pour une fiabilité du
anticorps fortement concentrés dans le colostrum, tra- résultat, il est important de bien nettoyer et sécher
versent les parois intestinales du veau et créent une pre- l’optique après chaque échantillon mesuré.
mière immunité naturelle indispensable.

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ter la digestion.
La table de conversion ci-dessous permet de faire
un lien entre le sucre et la quantité d’immunoglo- `` Utiliser des seaux et un matériel propre pour la
buline (Quigley , 2012). préparation du rationnement.
`` Distribuer un lait à une température constante
Concentration Qualité du voisine des 40°c.
% Brix
en IgG colostrum
`` Respecter strictement le plan d’allaitement.
< 22 < 50 g/litre Médiocre
22 à 30 50 à 100 g/litre Bonne Plan d'allaitement avec un TB
de 42 à 44 g/kg du lait distribué
> 30 > 100 g/litre Excellente
Nombre de Volume de Nature de l'ali-
Semaines
repas/jour lait/repas mentation

! Attention, les laits de primipares sont

souvent moins riche en IgG, tout comme
1 2 2à3l Colostrum

le colostrum produit pendant la période hiver- 2 2 3 à 3,5 l

nale. On écartera également le lait de vache
ayant une mammite. 3à6 2 3,5 l Eau + foin/
paille +
concentré à
7 2 3l volonté
Le Réfractomètre peut également être utilisé
pour la MS du lait et l’immunité des veaux : 8à9 2 2l
`` Estimer le taux de matière sèche dans le lait Source : Institut de l’élevage «Nourrir les veaux au lait entier » septembre 2016
reconstitué donné aux veaux.
Taux de MS = ( 0.9984 x % Brix ) +2.077 Il est conseillé d’utiliser de préférence du lait de mé-
ou plus simplement Taux de MS = % Brix + 2 lange. Les laits issus de vaches à mammites où sous
`` Tester la protéine sérique du sang du veau la antibiotiques sont à proscrire. Les laits à cellules
semaine qui suit la naissance : peuvent être consommés après le 1er mois de vie du
Une valeur Brix du sérum supérieure à 7.8% veau.
correspond à une valeur de 10mg/ml d’IgG. Ce
qui correspond à transfert correct d’immunité
Remarques : Tout lait donné aux veaux est
entre la vache et le veau.
(source PLM, mars 2016)
autant de lait non commercialisé. Il est donc
important, tout en respectant la réglementation,
de rationaliser les quantités de lait distribuées.

Il existe des systèmes avec des 3. Le sevrage

Bon à vaches nourrices où un certain
Savoir nombre de vaches laitières
sont réservé exclusivement au
De la naissance au sevrage, le veau connaît d’impor-
tante modification de son tube digestif que soit ana-
nourrissage des veaux. tomique ou physiologique. De Monogastrique à la
naissance il devient progressivement polygastrique  :
Même si dans les premières semaines le veau se pré-ruminant durant les premières semaines il de-
nourrit essentiellement de lait, il est indispensable vient ruminant autour du sevrage. Cette évolution va
qu’il ait à disposition de l’eau de qualité et un four- permettre d’assurer les performances d’animal, celle-
rage fibreux et appétant afin de favoriser le déve- ci est essentiellement permise par une maîtrise de
loppement de son rumen. l’alimentation à des âges clés de la vie du veau.
Tableau évolution de la consommation
2. Les particularités en élevages laitiers du lait et de celle du fourrage :

Pour les veaux laitiers, il est recommandé de réali-

ser une transition vers une consommation de lait de
vaches après 4 à 5 jours. Quatre règles de distributions
sont à respecter :
Source : L’alimentation du veau - « les bonnes pratiques
`` Respecter des horaires de tétées fixes pour facili- d’élevage des veaux » - GIE Elevage de Bretagne, 2008

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D'ELEVAGE BOVIN DE LA NAISSANCE AU SEVRAGE

 Les apports journaliers durant l’hiver :

4ème semaine
1ère à 3ème
au lâcher des
semaine
animaux

Foin (à volonté) 0,1 à 0,3 kg 0,8 à 1kg

Mélange fermier 0,1 1 kg

comprenant :
-- 15 % de soja 48%
-- 82% de céréales
Figure 3 : Evaluation de la part de lait et d'herbe dans la -- 3 % de CMV 5-25
ration ingérée par un veau allaitant avant sevrage (cas d'un
veau né en hiver et non complémenté au pâturage)
Source : Institut de l'élevage - Inra 2014 Exemples de mélange fermiers pour les veaux :
`` 60 % maïs grain ; 40 % lupin + 20 g de minéral
Si le lait est l’aliment principal du veau dès sa naissance,
celui-ci doit rapidement pouvoir avoir accès à de l’ali- (3,5/27/5)
ment grossier et fibreux (foin et concentrés), de l’eau `` 50 % maïs grain ; 50 % pois + 20 g de minéral
ainsi que du sel. Ces apports complémentaires per- (3,5/27/5)
mettent une croissance et un étirement du rumen : on `` 65 % de maïs grain ; 35 % féverole + 20 g minéral
prépare le veau à devenir ruminant. Le fourrage contri- (3,5/27/5)
bue à l’augmentation du volume du rumen au dévelop- `` 40 % d’orge (ou d’épeautre) ; 30 % de triticale ; 30 %
pement de la muqueuse et à l’augmentation de la taille de tourteau de colza
papilles. Les concentrés, eux, permettent le développe-

!
ment du nombre de papilles. Les grains d’épeautre non Attention au risque d'acidose
décortiqués et entiers sont particulièrement recomman-
dés pour cet usage. Ils peuvent également avoir un effet Les jeunes veaux sont sensibles à l’acidose. Ils
sur les diarrhées (cf fiche pathologie diarrhée du veau). ne sont pas capables d’évacuer une grande quan-
Autour de 4 mois d’âge, le nombre de papilles est fixé tité d’acide de leur rumen puisque leurs papilles ru-
définitivement. La capacité digestive est elle aussi figée. minales sont en construction. L’acidose favorise le
Il est donc indispensable que le veau soit en capacité de développement des coccidioses et des pathologies
consommer ses aliments dès le plus jeune âge. respiratoires. Il est donc primordial d’éviter de dis-
tribuer des concentrés trop acidogènes à des petits
 Les besoins d’un veau de 100 kg avec une croissance veaux (de 0 à 4 mois d’âge) : au maximum 20 % de
de 1 000 g/jour : céréales à paille dans le concentré. S’il s’agit d’un
concentré acheté : le taux de cellulose brute doit
UFL PDI Pabs Ca abs UEB MS être au minimum de 12% et le taux de protéines
de 18 à 20% selon le fourrage apporté à côté (foin
3 310 7,7 15,5 2,7 2,3
ou paille).

Avec la contribution financière de

Cette fiche
a été réalisée par les équipes
techniques élevage AB
des Chambres d’Agriculture de
Bourgogne Franche-Comté BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ

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