Chap 3-Cours-Structure de La Matière BOUDJEMA

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Chapitre III : Radioactivité - Réactions nucléaires

III.1. Radioactivité
La radioactivité a été découverte par Becquerel en 1886. Il découvrit que le sulfate
d’uranyle et de potassium K2UO2(SO4)2 émettait un rayonnement capable d’impressionner
une plaque photographique.
Les noyaux de certains atomes sont susceptibles d’être le siège de transformations,
appelées transmutations qui peuvent être spontanées (naturelles) ou provoquées (réactions
nucléaires).
Parmi la centaine d'éléments connus seul les 83 premiers (à l'exception du Technétium
(Z=43) et du Prométhium (Z=61) possèdent au moins un isotope stable.
A partir du Polonium (Z=84) il n'existe plus de nucléides stables, ils sont tous
radioactifs.
Pour les premiers éléments de Z < 30 on constate que les isotopes stables contiennent
un nombre de neutrons sensiblement égal à celui des protons. Z = N.
Au delà de Z = 30 les isotopes stables contiennent un nombre de neutrons plus élevé
que celui des protons : N > Z.
Plus le nombre de protons augmente et plus le nombre de neutrons ne devra augmenter
pour que le nucléide soit stable.
Le rapport entre le nombre de proton et le nombre de neutron est le facteur principal
qui va fixer la stabilité ou l'instabilité d'un nucléide donné.
Donc, dans la nature il existe des noyaux stables et d’autre instables ou radioactifs.

III.1.1. Radioactivité naturelle

On appelle radioactivité naturelle la propriété de certains éléments de se désintégrer


spontanément en émettant diverses radiations.
Un élément chimique manifeste une radioactivité naturelle si le rapport ≥ 1.5.

Cependant, il reste des atomes radioactifs qui ne vérifient pas cette condition (60Co , 24Na et
30
P) car se sont en fait des isotopes du (Co , Na et P).

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III.1.2. Loi de Soddy et Fajans

Dans une transformation radioactive il y a conservation du nombre total de nucléons et

de la charge globale. → +
1- Conservation du nombre total de nucléons : A=A’ +4 => A’=A-4
2- 2- Conservation de la charge : Z=Z’ +2 => Z’=Z-2

III.1.3. Familles radioactives naturelles

Au cours d’une désintégration le noyau obtenu peut être radioactif, il y a une série de
nucléide qui apparaît l’un après l’autre et l’ensemble constitue une famille radioactive. Il
existe trois (3) familles radioactives naturelles principales : isotope générateur → isotope
final.
1- Celle de l’Uranium 238 : → séries de transmutations →
2- Celle de l’Uranium 238 : → séries de transmutations →
3- Celle de l’Uranium 238 : → séries de transmutations →

Exemple : déterminer le nombre de désintégrations α et β dans la famille radioactive de


l’Uranium 238.
Solution :
Soit la réaction globale suivante
"
→ ! +# $! +

Application de la loi de Soddy et Fajans


1- Conservation du nombre de nucléons
238= 4 x+ 0 y + 206 => x = (238-206)/4 =>x=8 désintégrations α
2- Conservation de la charge
92= 2 x –y +82 => y = - 92+82+16 => y = 6 désintégrations β-.

III.1.4. Types de rayonnements (radioactivités)

Il existe trois formes de rayonnements radioactifs différents :

III.1.4.1. Rayonnement β- :

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Cette forme de radioactivité concerne les isotopes instables qui possèdent un excès de
neutrons. De tels noyaux chercheront à se stabiliser en augmentant Z et en diminuant N. On
peut considérer que pour de tels nucléides un neutron se transforme en proton, la charge
positive du noyau va donc augmenter, ce qui n'est possible qu'a la condition qu'une charge
négative équivalente soit éjectée du noyau. Cette charge négative correspond au départ d'un
électron du noyau. La réaction de transformation du neutron en proton s'écrit donc :

% &'()* → +()')* + é- .'()*


0 0 /
/* → 0+ + 0

Au cours de cette réaction, le nombre de protons varie et on transforme donc un


élément en un autre, il s'agit d'une transmutation.
Au cours de ces réactions les éléments ne sont pas conservés, en revanche la somme
des nombres de masse et la somme des numéros atomiques se conservent.

1-é2 *' → 1-é2 *' + é- .'()*


/
→ 30 + 0

III.1.4.2. Rayonnement β+
Cette forme de radioactivité concerne les isotopes instables qui possèdent un excès de
protons. De tels noyaux chercheront à se stabiliser en augmentant N et en diminuant Z. On
peut considérer que pour de tels nucléides un proton se transforme en neutron. Simultanément
un positron est éjecté du noyau. Le positron est l'anti-particule de l'électron, il possède une
même masse mais une charge opposée à celui-ci.

4()')* → * &'()* + +)56'()*


0 0 /
04 → /% + 0

Au cours de cette réaction, le nombre de protons varie et on transforme donc un élément en un


autre, il s'agit ici aussi d'une transmutation.
/
→ 0 + 0

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III.1.4.3. Rayonnement α
Cette forme de radioactivité concerne essentiellement les éléments "lourds" de numéro
atomique Z > 83. Ici, le nombre des protons et celui des neutrons sont modifiés
simultanément par émission de particules α (noyaux d'Hélium 4).
Les émissions α et β sont souvent accompagnées de photons très energitiques
(rayonnement γ).
1-é2 *' → 1-é2 *' + +7('6.&- 8
→ +

III.1.4.4. Rayonnement γ

Chaque noyau est caractérisé par un état énergétique fondamental. En général


lorsqu’un noyau est formé lors d’une désintégration α ou β, il n’atteint pas immédiatement
son état fondamental, il se trouve dans un état excité. Le passage à l’état fondamental libère
un photon de nature de rayonnement γ.

→ + 9

III.1.5. Etude comparative entre les rayonnements

III.1.6. Aspects quantitatifs des désintégrations radioactives

III.1.6.1. Aspect énergétique

Dans la radioactivité, il y a conservation du nombre total de nucléons et de la charge


globale. Ceci n’implique aucunement la conservation de la masse, au contraire les
transmutations radioactives s’accompagnent toujours d’une perte de masse ∆m correspondant
à la libération de la quantité d’énergie donnée par la relation d’Einstien : E= ∆m * c2

=/ @
</:; → ??>7 +
230. 1047 uma 4.0039 uma + 266.0957 uma

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La désintégration d’une mole d’atomes s’accompagne d’une perte de masse de :
230.1047 (226.0957+4.0039) = 0.0051uma
E=0.0051 1.66 10-27 Kg 9 1016 m2/s2 = 0.076194 10-11 J/ atome = 0.076194 10-11 /1.6 10-19 eV
E=4.76 MeV / atome.
Cette énergie sert à accélérer les particules α émises.

III.1.6.2. Aspect cinétique

Chaque radio-isotope possède une vitesse de désintégration qui lui est propre. Soit la
désintégration suivante : A* → B où B n’est pas radioactif.
L’expérience montre que le nombre d’atomes (dN/dt) qui se désintègrent entre t et t+dt
est proportionnel au nombre d’atomes N présent à l’instant t, d’où :
BC
− = F ∗ C … … … … … … … … … … … … … … … … … … … . . (1)
BD

Avec :
dN : représente la variation du nombre de noyau radioactifs A pendant le temps dt.
N : désigne le nombre de noyaux présents à l’instant t ;
λ : constante radioactive ou de désintégration (s-1 ou mn-1)
KL KL
KM
: représente le nombre de particules désintégrées par unité de temps. La variation de KM

(vitesse de désintégration) en fonction du N est une loi linéaire.


KL
S’exprime en d.p.m (désintégration par minutes) ou d.p.s (désintégration par seconde).
KM

Par intégration de l’équation (1), on obtient : A t=0 on a N=N0


KL KL M KL M
A t≠ 0, on a N= Nt ⇒ KM
= −F ∗ C ⇒ KM
= −F ∗ BD ⇒ OMP KM
= − O F BD ⇒
L
QR[C]M = −F[D]M ⇒ ln CM − QRC = −F D ⇒ QR LW = −F ∗ D ……………………………(2)
X

YM
⇒ CM = C ! …………………………………………………………………………….(3)

III. 1.6.2.1. Période d’un radio-isotope

Le temps T nécessaires pour que ce nombre N0 diminue de moitié s’appelle période


(ou temps de demi – vie).
Soit T le temps nécessaire pour que N0/2 soit désintégrés

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LW LX ⁄
(2) ⇒ QR = −F ∗ D ⇒ [\]^ D = _: ln = −F ∗ _
LX LX

⇒ −QR2 = − F ∗ _ ⇒ _ = (QR2)/F ……………......(4)

Courbe de désintégration radioactive


III.1.6.2.2. Activité radioactive

C’est le nombre de désintégration par unité de temps.

KL
c = − KM = F ∗ C . Elle peut s’exprimer en : d.p.s, d.p.m ou en curie (1 curie=3.7 1010d.p.s).

Exemple : par définition le Curie est le nombre de désintégration par second et par gramme de
Radium (226Ra). On sait que la période de désintégration de Ra est T=1590 ans.

Solution :

A=λ*N

λ?
A partir de l’équation (4) => λ= ln2/T => λ = 0.693/(1560*365*24*3600) =1.39 10-11 s-1.
N?
226g → 6.023 1023 atomes
1g →N => N=6.023 1023 / 226= 2.66 1021 atomes.
Donc: A= 2.66 1021*1.39 10-11 atomes/s (d.p.s) = 3.7 1010 d.p.s= 1 Ci.

Remarque : cas ou A→B (B est radioactif).


Dans ce cas au moment d’équilibre il se forme par unité de temps autant d’atomes de B qu’ils
en disparaissent de A.
d’où AA= AB => =λA*NA==λB*NB .

III.2. Réactions nucléaires

Les réactions de transmutations provoquées sont appelées réactions nucléaires. Elles


sont obtenues en bombardant les noyaux de certains atomes à l’aide de particules convenables

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tel que : les protons, les neutrons, les hélions, les électrons …etc. l’ensemble de ces réactions
dites artificielle peuvent être divisées en trois groupes : les transmutations, les réactions de
fission et les réactions de fusion.

III.2.1. Les transmutations

Les réactions de transmutations provoquées, produisent des nucléides de nombre de


masse égal ou très voisin de celui du nucléide qui a servi de cible.

Exemple : $ d + $R → $
$ + $ ([ℎ\f[ℎ\^!)\] g!R $ d (R, [) $ (écriture simplifiée
ou abrégée)
$" " $ $
C+ ! → $ + i , \] g!R $"C (j, [) $ i (Première réaction nucléaire réalisé par
RUTHERFORD. Elle a permis de découvrir le proton en 1919.

III.2.2. La fission nucléaire

Les atomes de nombre de masse très élevés tel que l’Uranium 235 ou le plutonium
239, lorsque ils sont bombardés par des neutrons peuvent subir une cassure conduisant à des
atomes plus légers et a des neutrons. Les neutrons émis peuvent à leur tour provoquer la
fission d'atomes voisins, on a une réaction en chaîne explosive. Lors du processus il se produit
une perte de masse et un important dégagement d'énergie. Ce type de réaction en chaîne
quand il n'est pas contrôlé est à la base de la bombe atomique (Bombe A). On peut néanmoins
contrôler le processus pour obtenir une libération d'énergie régulière, on a alors une centrale
nucléaire. L'énergie libérée par ce type de réaction est énorme de l'ordre de 200 Mev /atome
(2 1013 J / mole).

Exemples de réactions de fission :


$ "
1- + $R → kl + m^ + 3 $R

$
2- + $R → "o! + d^ + 2 $R

$
3- + $R → kl + p + 4 $R

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Remarque : le numéro atomique Z des noyaux formés est compris entre 35 et 60, par contre
le nombre de masse A est compris entre 72 et 162. Le nombre de masse des noyaux cibles est
supérieur à 200.

III.2.3. La fusion nucléaire

Les atomes légers vont chercher à se stabiliser par réaction de fusion. Au cours de ce type de
réactions, deux ou plusieurs noyaux légers vont fusionner pour donner un atome plus lourd et
diverses particules. Au cours de ce processus il va y avoir perte de masse et important
dégagement d'énergie. Cette sorte de réaction est à l'origine de l'énergie des étoiles. C'est
aussi la réaction utilisée dans les bombes H.
Exemples de réactions de fusion :
1- 4 $$ → "
! + 2 $!; (s#sQ! B! k!^Dℎ!)

" $
2- $ + $ → !+ $R; (t )

NB : deutérium ( $ = d) et tritium ( $ )

III. Application des radio – isotopes

III.1. Traceurs

Pour l’étude des mécanismes réactionnels

Exemple: SO3 + S*Cl2 → SO2 + S*OCl2


Trioxyde de soufre di-chlorure de soufre dioxyde de soufre chlorure de thionile

III.2. APPLICATIONS MEDICALES


Traitement de certaines tumeurs par irradiation – bombe au cobalt 60.
III.3. ARMES NUCLEAIRES
Missiles nucléaires, bombe Atomique, bombe à Hydrogène et bombe à neutron.
III.4. Source d’énergie
Les piles atomiques (réacteurs nucléaires).

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III.5. Datation d’échantillons anciens
Le 14C radioactif est produit de manière continue dans l’atmosphère par l’action des neutrons
des rayons cosmiques sur l’azote 14N de l’atmosphère suivant la réaction :
$"
C + $R → $"
u+ $
$ , cet isotope s’incorpore dans les molécules CO2 puis dans les tissus
des plantes par photosynthèse. La concentration dans les plantes vivantes (et dans les animaux
qui les mangent) est maintenue constante de par l’équilibre avec l’atmosphère ; le nombre de
désintégration par unité de temps et de masse est également constant pour tous les organismes
vivants (15.3 désintégration par minute et par gramme de carbone total noté dpm g-1). Quand
la plante meurt, la concentration en 14C décroît à cause de la désintégration selon la réaction
suivante : $"u → $"
C+ $! +v

Exemple :
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La période de C* est de T=5568 ans et qu’un échantillon de charbon de bois
fraîchement préparé donne une activité de A0=15.3 dpm g-1.
Quel est l’âge d’un échantillon de bois trouvé dans une grotte préhistorique dont un
échantillon de même masse que le précédent donne At=9.65 dpm g-1.
Solution :
Nous avons : A0 = N0* λ et At = Nt* λ
L YM W ⁄Y
Nt= N0 e-λt (loi de décroissance radioactive) ⇒ QR LW = ln ! ⇒ ln = −F ∗ D ⇒
X X ⁄Y

W X wx y X
ln = −F ∗ D ⇒ ln y
∗ D ⇒ D = z{ ∗ ln
X W W

AN : t = 3695 Années.

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