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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Le Plan Stratégique Géomatique pour la Wallonie (PSGW) a pour but de déterminer les orientations du
Gouvernement wallon en matière de géomatique. Il comprend notamment les dispositions relatives à
l'infrastructure wallonne de d’information géographique (InfraSIG), aux aspects transversaux de la
géomatique, à la qualité et à la fiabilité des géodonnées ainsi qu'à la promotion et à la sensibilisation de
la géomatique. Le plan stratégique est trisannuel. Le Gouvernement wallon adopte le plan stratégique
géomatique sur la base d’une proposition du Comité Stratégique de la Géomatique (CSG).
Le Plan Stratégique Géomatique pour la Wallonie trouve ses références légales dans les articles 16 et 17
du Décret relatif à l’infrastructure d’information géographique wallonne 1 communément appelé Décret
InfraSIG.
CONTEXTE
La géomatisation de la société
Notre société a connu au cours de ces dix dernières années une transformation majeure : l’ensemble des
activités qui y sont menées sont géolocalisées ou géolocalisables. Les nouvelles technologies ont accéléré
un processus de prise en compte de la localisation qui nous était déjà familier mais qui a pris une
ampleur nouvelle. La navigation routière assistée par GPS est connue de tous et les outils de cartographie
Internet de type Google Maps et Google Earth ont rendu l’ensemble de la planète explorable à travers un
écran.
Les bénéfices de ces techniques géomatiques à l’interface entre géographie et informatique sont
particulièrement perceptibles, tant pour le grand public que pour les professionnels.
La géomatique intervient dans la navigation routière, maritime et aérienne, dans la gestion des risques,
des inondations, la prévention des nuisances telles que le bruit et la pollution atmosphérique, la
contamination des sols et nappes phréatiques ainsi que dans l’aménagement du territoire, l’agriculture, le
ramassage scolaire, le redéploiement économique, la gestion des réseaux enterrés, les
télécommunications, les services d’urgence, la police et le tourisme.
Il y a à peine 10 ans, la géomatique était réservée aux spécialistes, aujourd’hui elle englobe aussi la
majorité de la population utilisatrice d’Internet ou d’un téléphone mobile. Les puces GPS sont présentes
dans la plupart des smartphones et tablettes, elles permettent une géolocalisation continue de nos
différentes activités et offrent des services optimisés selon la localisation.
Nous utilisons quotidiennement des outils géomatiques pour obtenir de l’information spécifique aux
différents lieux de notre vie quotidienne mais surtout pour découvrir sans cesse des endroits inconnus en
relation avec une mobilité accrue.
Des géodonnées de qualité sont devenues indispensables aux politiques publiques de mise en œuvre du
territoire et à l’optimisation des opportunités offertes par les ressources naturelles, humaines et par
l’infrastructure de la Wallonie. Elles peuvent, à terme, réduire les coûts et améliorer la qualité des
décisions tant publiques que privées. La production et la diffusion de ces géodonnées représentent un
marché en forte croissance. La valeur ajoutée à l’économie wallonne est de l’ordre de 200 millions
d’Euros par an 2.
Les géodonnées publiques, une richesse insuffisamment exploitée
Historiquement, les pouvoirs publics fédéraux, régionaux et locaux ont été les principaux producteurs de
géodonnées à des fins de défense, de travaux publics, de navigation, d’aménagement du territoire et de
gestion des ressources naturelles.
En Wallonie, les pouvoirs publics disposent de géodonnées qui permettent de soutenir leurs missions. Ces
données sont aujourd’hui complétées par de nombreux contributeurs privés à titre commercial ou
volontaire. L’ensemble représente une richesse sous-exploitée car l’utilisation de ces géodonnées
n’enrichit la plupart des décisions que dans la mesure où les géodonnées sont accessibles, interopérables
et de qualité.
1
Décret du 22 décembre 2010 relatif à l’infrastructure d’information géographique wallonne (M.B. du 03/02/2011, p.
9155 ; Add. M.B. du 31/05/2011, p. 32221).
2
Oxera 2013 - http://www.oxera.com/Oxera/media/Oxera/downloads/reports/What-is-the-economic-impact-of-Geo-
services_1.pdf
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Au travers de sa vision stratégique, le PSGW veut poser des jalons qui permettront de valoriser l’énorme
potentiel de l’information géographique wallonne et inscrire la géomatique au cœur de la décision
publique et privée.
Valoriser le potentiel des géodonnées de service public
Le Décret relatif à l’infrastructure d’information géographique wallonne du 22 décembre 2010 propose un
cadre juridique pour favoriser l’utilisation et maximiser l’utilité des géodonnées wallonnes sous la
guidance du Comité Stratégique de la Géomatique en charge de proposer le Plan Stratégique Géomatique
pour la Wallonie.
Inscrire la géomatique au cœur de la décision publique et privée soulève un grand nombre questions,
notamment :
o Comment assurer une bonne gouvernance en matière de géomatique wallonne ? Comment
encadrer la production des données géographiques ? Comment financer leur production, leur
mise à jour et leur diffusion ? Comment faire en sorte que les pouvoirs locaux participent à la
stratégie géomatique régionale dans une relation win-win ?
o Comment organiser le partage des informations géographiques ? Comment optimiser
l’interopérabilité des données géographiques ? Comment assurer le respect des normes et
standards ?
o Comment protéger la vie privée des citoyens et les droits des producteurs de données ?
Comment valoriser l’information géographique volontaire ? Comment intégrer les avancées en
matière de télédétection ? Comment offrir un cadre motivant aux investissements privés ?
Ces questions font l’objet du Plan Stratégique Géomatique pour la Wallonie.
CONTENU DU PSGW
Bien qu’étant intrinsèquement imbriqués, les différents thèmes couverts par le PSGW sont appréhendés
selon quatre grands axes complémentaires. L’ordre dans lequel ces axes sont présentés ne reflète en
aucun cas une quelconque hiérarchisation de ceux-ci.
Chacun de ces axes est décliné en plusieurs objectifs stratégiques (Tableau 1), eux-mêmes déclinés en
objectifs plus spécifiques : les défis.
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GENÈSE DU PSGW
Le Plan Stratégique Géomatique pour la Wallonie trouve sa base légale dans les articles 16 et 17 du
Décret du 22 décembre 2010 relatif à l’infrastructure d’information géographique wallonne.
Une note d’orientation stratégique définissant les grandes orientations du futur PSGW a été adoptée par
le Gouvernement wallon en juillet 2013.
Sur base d’une série d’études et de nombreuses consultations une première proposition de PSGW a été
soumise au Comité Stratégique de la Géomatique en octobre 2013 qui a adopté en décembre 2013 un
projet de PSGW révisé.
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Après son approbation par le Gouvernement wallon, le projet de PSGW sera également soumis pour avis
à d’autres acteurs wallons concernés et non représentés dans le Comité Stratégique de la Géomatique,
notamment du monde économique et social et d’experts en géomatique, tel que prévu par le décret
InfraSIG.
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3.3.5 Indicateur............................................................................................... 57
Annexe 1 - Glossaire
Annexe 2 - Besoins techniques et fonctionnels d’InfraSIG
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3
Rapport Geodel 2nd Tour (août 2013). Direction de l’Intégration des Géodonnées du Service public de Wallonie
4
DAIX N. & VAN OUDENHOVE J.P. (2008). Etat de l’Art dans le domaine de la cartographie à l’aube de 2008 (régions
wallonne et bruxelloise). Département de Géographie de la Faculté Universitaire Notre Dame de la Paix (Namur)
5
Rapport Geodel 2nd Tour (août 2013). Direction de l’Intégration des Géodonnées du Service Public de Wallonie
6
Exemples de réponses apportées au second tour de l’enquête Geodel à propos du Géoportail de la Wallonie : Je
n'étais pas au courant de tels outils. (Répondant SPF) - Inutilisation du Géoportail et du portail cartographique par
manque d'information sur l'accès, les fonctionnalités et le contenu. (Répondant Police) - WalOnMap, par
exemple, m'était inconnu jusqu'à aujourd'hui. (Répondant Entreprise)
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L’étude menée en 2008 7 sur les besoins des communes en outils SIG relevait aussi que :
« Les données (géographiques) issues de la Région wallonne et du Cadastre constituent une offre
suffisante pour assurer les tâches administratives régulières (des communes). Il est néanmoins constaté
un manque de formation et d’ouverture au SIG ainsi qu’un manque d’information concernant les données
et services disponibles. ».
Le Géoportail de la Wallonie est la vitrine des ressources géographiques et de l’activité géomatique en
Wallonie. Néanmoins, malgré des taux de fréquentation de l’ordre de 1300 visiteurs par jour, cette
plateforme doit mieux se faire connaitre et évoluer afin de devenir le véritable point focal de la
communauté géomatique wallonne.
1.2.3 Enjeux
La promotion de la géomatique présente de nombreux avantages pour le public, les enseignants, les
professionnels.
Elle est indispensable pour valoriser les données publiques et accroitre leur utilisation et réutilisation,
pour éviter la redondance de la production, pour créer des synergies et pour encourager l’innovation.
Une communication différenciée doit permettre de satisfaire les professionnels avertis sans décourager
les néophytes.
1.2.4 Défis
Permettre à tous les acteurs de communiquer de manière concertée par rapport à la géomatique tant à
propos de son impact que de ses opportunités, outils, contraintes, risques et coûts à travers un langage
clair et motivant.
Impliquer les utilisateurs pour créer une identification forte entre les contenus de communications et les
expériences vécues.
Populariser la consultation et la rédaction des métadonnées géographiques est essentiel pour
permettre l’usage le plus adéquat et la découverte de toutes les ressources disponibles.
Impliquer les producteurs, utilisateurs, enseignants et décideurs politiques pour profiler
l’information vers des publics cibles spécifiques. Il est essentiel de « déjargonner ».
D’autre part la question de l’organisation de ce processus d’information se pose. Il serait intéressant de
considérer sur ce point l’expérience des Pays-Bas où la mise en place de GEONOVUM 8 joue un rôle
moteur dans la diffusion des connaissances dans le domaine de l’Infrastructure de Données Spatiales
(IDS). Ce type d’institution rassemble les compétences nécessaires et joue un rôle fédérateur.
Il est essentiel d’inclure les nouveaux outils de communication qui participent à une diffusion efficace
de l’information vers les utilisateurs visés. Ainsi les exemples d’utilisation de Twitter se multiplient car
celui-ci offre l’avantage de la formule d’ « abonnement » à un compte qui poursuit une communication
ciblée. Citons également Facebook et le réseau LinkedIn qui est particulièrement apprécié car il privilégie
l’information vers des groupes professionnels ciblés.
La promotion de la géomatique doit s’accompagner d’une transparence quant à ses progrès et insuccès.
La communication s’attachera à mettre en évidence comment la géomatique s’inscrit au cœur de la
décision publique et privée en Wallonie.
7
DAIX N. & VAN OUDENHOVE J.P. (2008). Etat de l’Art dans le domaine de la cartographie à l’aube de 2008 (régions
wallonne et bruxelloise). Département de Géographie de la Faculté Universitaire Notre Dame de la Paix (Namur)
8
Geonovum a été fondée en 2007 aux Pays-Bas, avec la mission de rendre accessible la géo-information du secteur
public, de développer et de gérer les normes nécessaires. Dans le développement de l’IDS, Geonovum agit comme
un lien entre le niveau politique et le niveau opérationnel.
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Dans un premier temps, la solution proposée est de tirer profit des structures et dispositifs
existants pour assurer la promotion des données, services et outils géomatiques. Un point d’accès
centralisé tel que le Géoportail de la Wallonie pour l’ensemble des services et données facilite
grandement les démarches de promotion mais n’est pas suffisant.
Il est également nécessaire de renforcer les compétences géomatiques du personnel déjà dédié à la
communication au sein des services publics (Téléphone Vert, Espaces Wallonie, Espaces Public Numérique
de Wallonie).
La collaboration avec eWBS 10 permet de valoriser l’aspect géomatique des actions en matière de
simplification administrative et d’e-gouvernement.
Il faut favoriser l’émergence d’une philosophie de communication intégrant systématiquement une
composante de géolocalisation.
Par ailleurs, il faut faciliter l’accès et l’utilisation du Géoportail de la Wallonie en y intégrant les canaux
de communication numériques de la communauté géomatique (flux RSS, remontée de contenus des
portails géomatiques existants, …) et en y développant des dispositifs pédagogiques (tutoriels, modules
de démonstration en ligne,…) ainsi que des interactions au travers de forums.
D’autre part, des newsletters ou des brochures, mettraient en évidence les services offerts par la
géomatique wallonne et les gains qu'ils permettent : par exemple, l'intérêt qu'il y a à documenter ses
données au travers de Metawal.
La constitution de documents de vulgarisation et de dossiers pédagogiques à destination des
enseignants revêt un aspect important dans le domaine de la géomatique. Ainsi, les exemples de la
France, la Flandre et de la Suisse montrent combien l’effort sur la production d’une information vulgarisée
participe à l’appropriation des concepts géomatiques.
Outre les canaux existants, la promotion de la géomatique en Wallonie doit se doter d’outils qui touchent
un maximum de personnes et qui s’inscrivent dans les pratiques actuelles de communication.
Les ateliers de préparation au plan stratégique (4 et 7 juin 2013) ont mis en évidence la nécessité
d’aborder la sensibilisation à la géomatique dans le contexte dans lequel elle s’exprime : un contexte
multimédia où les vidéos et les infographies sont indispensables.
9
Ainsi en Suisse, le volet vulgarisation est assuré au sein du géoportail par une société spécialisée en la matière. Par
ailleurs, le programme e-geo qui a vu sa naissance en 2003, et qui a pour but initial de garantir un accès simple et
avantageux à une offre optimale d'informations géographiques et ce au travers d’une infrastructure nationale de
géodonnées, publie un « Bulletin » à destination des responsables de départements public et des responsables
politiques. Il dispose de plus de 500 abonnés réguliers et est également disponible en téléchargement sur le site.
10
eWBS, pour e-Wallonie-Bruxelles Simplification, est la première administration commune entre les deux entités
fédérées (Gouvernement wallon et Fédération Wallonie Bruxelles) qui sera compétente pour la simplification
administrative et l’eGouvernement.
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L’utilisation des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn, YouTube, Viméo, DailyMotion) comme
outils de promotion doit être envisagée afin d’assurer la diffusion des messages vers des publics variés.
Ces outils s’intégreront en outre avec les canaux actuels que le Géoportail de la Wallonie se devra de
fédérer.
La promotion de la géomatique de service public se déroulera au travers de manifestations diverses,
entre autres les journées des utilisateurs du PICC, les ateliers de préparation du PSGW et du POGW, le
salon des mandataires, les hackathons, les rencontres annuelles de la géomatique wallonne…
Un espace de communication spécifique au suivi des indicateurs du plan stratégique (voir exemples de
l’Observatoire numérique 11 en France ou le baromètre TIC publié par l’AWT 12) pourrait être prévu afin
d’assurer une information continue vers le plus grand nombre quant à l’évolution vers l’atteinte des
objectifs (principe de transparence).
Les indicateurs les plus simples à interpréter (exemple : nombre de fréquentations, disponibilités des
services 13…) favoriseraient de plus l’établissement d’un climat de confiance avec les utilisateurs qui y
verraient un gage de pérennité dans la stratégie géomatique mise en place.
Une proposition complémentaire consisterait à participer de manière ciblée à des séminaires, des
colloques, des conférences, en vue de faire la promotion de la géomatique en Wallonie et de partager sa
vision transversale sur les actions réalisées et envisagées (e-gouvernement, partage de données,
politique de prix, Open Data, sources authentiques et aspects juridiques, …). Par ailleurs, des
évènements réguliers sur les aspects opérationnels développés dans le cadre de l’impulsion du plan
stratégique permettraient de poursuivre le débat quant aux axes et objectifs poursuivis par ce premier
plan et de préparer le plan suivant (horizon à 3 ans, tel que prévu par le décret).
1.2.5 Indicateur
- Taux d’exécution du plan de communication relatif à la géomatique
11
http://www.observatoire-du-numerique.fr/
12
http://www.awt.be/web/dem/index.aspx?page=dem,fr,b13,000,000
13
Exemple d’un tableau de bord de suivi des services techniques disponibles pour une plateforme en ligne :
http://status.arcgis.com
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Cependant, cette démarche se heurte à la difficulté d’identifier clairement les utilisateurs finaux de
l’information géographique et des outils géomatiques.
Le rapport d’évaluation sur l’IDS 14 mise en place au Royaume-Uni met ce constat en évidence :
Même si de manière générale, le « UK Location Strategy » a contribué à une vue plus claire sur les
utilisateurs et les différentes cas d’utilisation, la connaissance des utilisateurs finaux de
l’information géographique n’est pas maitrisée.
De même, à l’époque où les fournisseurs des données géographiques vendaient des cartes ou des bases
de données, ils connaissaient mieux les utilisateurs et l’utilisation ainsi que les applications développés.
Avec le développement des IDS, le lien direct avec les utilisateurs est un peu perdu.
C’est pourquoi dans le cadre du développement de la stratégie, une série de 10-12 ateliers de travail ont
été organisés avec des représentants des différents secteurs. Le but est de mieux comprendre les
attentes de ceux-ci. Les secteurs ne sont pas seulement les secteurs traditionnels comme
l’environnement, le transport, l’agriculture, le développement urbain, les compagnies de gaz et
d’électricité, …, mais aussi par exemple les supermarchés. Des groupes d’utilisateurs de données ont
également été mis sur pied pour connaître les besoins concernant les données mêmes. A travers cet
exercice, sont apparus clairement les différents types d’utilisateurs et leurs différents besoins. Par
exemple, les développeurs de systèmes ont été distingués des utilisateurs finaux. Le premier groupe a
besoin des données-même et souhaite donc qu’elles soient faciles à retrouver et disponibles via un seul
point d’accès. Quant au deuxième groupe, il préfère disposer d’applications qui utilisent les données et
les intègrent avec d’autres informations/données. Ces groupes de travail ont permis aussi de mieux
comprendre ce que les utilisateurs font avec les données. »
Intégration de la stratégie géomatique dans le cadre de l’e-Gouvernement
Afin de renforcer cette conscientisation, l’implication des structures de l’e-Gouvernement (comme le
montrent différentes expériences européennes telle que celle notable du Danemark 15) à ce processus de
sensibilisation serait intéressante. En effet, une structure spécifique ou un groupe de travail du monde de
la géomatique et de l’e-Gov serait avantageux pour obtenir une intégration de l’information géographique
dans les processus de travail du gouvernement et son administration.
Les villes et communes, qui font partie de la chaîne de l'e-gouvernement dont elles constituent le dernier
maillon, devraient être associées à un tel groupe.
Ce groupe pourrait aussi décrire les processus les plus importants dans lesquels l’information
géographique joue un rôle important et démontrer ainsi toute l’utilité de la géomatique dans la
détermination des différentes politiques à mener sur le territoire wallon (cf. Axe 4 : Développer un
modèle de gouvernance de la géomatique).
1.3.3 Enjeux
Le territoire wallon est très complexe avec des contraintes et opportunités importantes et très imbriquées
qui nécessitent une vision multicritère et quantifiée pour être développée.
La géomatique permet de révéler, exploiter et communiquer cette corrélation géographique forte qui
structure la Wallonie et renforce la capacité à formuler et négocier les aménagements nécessaire aux
progrès de la population. Elle est un outil incontournable pour une décision éclairée et documentée.
1.3.4 Défis
1.3.4.1 Renforcer la communauté géomatique en Wallonie
Objectif :
- Rapprocher concepteurs, chercheurs, développeurs, producteurs et diffuseurs de
données et utilisateurs pour promouvoir les synergies
14
UK Location Programme -Benefits Realisation Strategy – Final version 2.0 (UK Location Programme UKPB21_5.4),
Author: Gareth Jones / Paula Wilks
15
Voir : http://uk.fm.dk/publications/2012/good-basic-data-for-
everyone/~/media/Publikationer/Imported/2012/Gode%20grunddata%20til%20alle/BasicData_UK_web_2012.10.0
8.ashx
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La mise en place de groupes de travail (GT) ou de clubs d’utilisateurs des différentes ressources
géomatiques disponibles est en cours en Wallonie (exemples : AM/FM-GIS BELUX, club des utilisateurs du
PICC, GT géoservices, GT applications WebGIS, GT API GeoViewer, GT modélisation des géodonnées, GT
documentation des données, GT standards, comité de coordination belge INSPIRE…).
Ces espaces d’échange favorisent l’échange d’expérience, la prise en compte des attentes, selon les
secteurs d’activités, de chaque type d’utilisateur qu’il soit simple consommateur, producteur de données
ou intermédiaire à valeur ajoutée.
Une structure spécifique ou un groupe de travail associant le monde de la géomatique et de l’e-
Gouvernement (voir Axe 4 : Développer un modèle de gouvernance de la géomatique) serait
avantageux pour obtenir une intégration de l’information géographique dans les processus de travail du
gouvernement, de son administration ainsi que des pouvoirs locaux. Ce groupe pourrait aussi mieux
cerner les processus décisionnels dans lesquels l’information géographique joue un rôle important.
En pratique, la proposition consisterait à créer des espaces collaboratifs (sous forme de forums de
discussions par exemple) permettant aux intervenants de poser des questions et d’avoir une interaction
avec des spécialistes des différentes dimensions de la géomatique qu’elles soient techniques, juridiques
ou organisationnelles.
Au niveau des villes et communes, les échanges de bonnes pratiques pourraient être favorisés par la
mise en place d'un réseau des acteurs publics locaux de la géomatique, à l'exemple des divers réseaux
thématiques animés par l'Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW).
Par ailleurs, afin de favoriser le dialogue et le partage de connaissances, des communautés de
pratiques 16 pourraient voir le jour afin de réunir les utilisateurs de données, de services et d’applications
géographiques. Ces communautés seraient un excellent tissu d’encadrement des nouveaux arrivants
dans le domaine géomatique.
Afin de disposer de cas concrets d’utilisation des ressources géomatiques disponibles, des outils
fonctionnels et simples d’accès (web et mobile) pourront être mis en œuvre sur base d’outils de
développement pouvant être intégrés aisément dans différents contextes.
Ces cas d’utilisation pourraient être une source d’inspiration qui favoriserait l’intégration de
fonctionnalités géomatiques dans d’autres applications ou sites thématiques (exemples de l’API du
géoportail en France 17).
Au plus des applications à valeur ajoutée (exemple : application mobile de calcul d’itinéraires
multimodaux facilitant le déplacement quotidien) pour le quotidien du citoyen seront disponibles, au plus
la pertinence de la géomatique sera une évidence.
La création de tutoriels didactiques mettant en avant tant les outils que les informations
géographiques permettrait aussi un renforcement de la pertinence de la géomatique.
Ces tutoriels favoriseraient une meilleure intégration de la dimension spatiale dans bon nombre de cas
concrets et d’applications à valeur ajoutée.
Les données régionales seront également rendues facilement accessibles aux villes et communes, via des
protocoles informatiques standardisés et ouverts, de manière à permettre aux pouvoirs locaux de les
mettre à profit pour enrichir leurs outils de gestion.
16
"Les communautés de pratique sont des groupes de personnes qui partagent un intérêt ou une passion pour quelque
chose qu’elles font et qu’elles apprennent à améliorer grâce à des interactions régulières" (Wenger, 1998).
17
http://api.ign.fr
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1.3.5 Indicateur
- Activité des communautés de pratiques vis-à-vis des bases de connaissance
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1.4.3 Enjeux
Le risque de croire sans réserve ce que les cartes montrent est considérable. « La carte n’est pas le
territoire » 18, doit être constamment gardé à l’esprit lorsque l’on base des choix sur des géodonnées.
Les notions d’imprécision et d’incertitude sont indispensables pour apprécier la valeur d’usage d’une
géodonnées. Une éducation est nécessaire pour interpréter raisonnablement l’information géographique
disponible. L’apprentissage des outils est également indispensable.
1.4.4 Défis
1.4.4.1 Favoriser l’usage de la géomatique dans l’enseignement
Objectif :
- Favoriser l’usage de la géomatique à tous les niveaux d’enseignement en coopération
avec les enseignants
Le but est de renforcer l’usage de la géomatique dans l’enseignement de manière générale, au sein des
études supérieures et de la formation continue en particulier :
- La nécessité de sensibiliser plusieurs cursus de l’enseignement supérieur tant à l’utilité de la
dimension spatiale dans les prises de décision (exemple : l’intégration de la dimension spatiale
dans des études de marketing ou d’histoire), qu’à la diversité et la qualité relative de
l’information géographique auprès des utilisateurs (sciences de la terre, agronomie, ingénierie,
etc.).
- Pour la formation continue, il s’agit de relever le défi de la géo-informatisation de la société qui
exige, d’abord, que soit résorbée l’alarmante « fracture informatique » dans la société, puis que
soient mis en lumière la disponibilité et l’intérêt d’utiliser des données géographiques dans
différents domaines d’application.
- La transversalité de la géomatique et son faible coût d’utilisation autorise son enseignement
même comme une matière mineure dans des cursus aussi varié que l’histoire, la criminologie, la
sociologie, les sciences administratives ou l’épidémiologie.
Les données et les outils relatifs à la géomatique ne modifient en rien les objectifs professionnels ultimes
des urbanistes, économistes, agronomes, planificateurs, gestionnaires de flotte de transport, etc. L’accès
aux données géographiques de qualité permet d’améliorer leur rendement, leur efficience, la qualité de
leurs résultats, mais ne remplacent en rien leurs compétences fondamentales.
Aux niveaux primaire et secondaire, les outils existants présentent un véritable intérêt.
L’avantage est multiple :
18
Alfred Korzybski « Une carte n'est pas le territoire : Prolégomènes aux systèmes non-aristotéliciens et à la
sémantique générale »
19
La mémoire kinésique est une mémoire motrice qui se base sur les mouvements pour retenir les
informations. Ce type de mémoire fait appel à une action, par exemple en écrivant ou réécrivant soi-
même un cours ou une note, ou en marchant en lisant pour mieux retenir.
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A titre d’exemple, la Suisse au sein de sa stratégie fédérale pour l’information géographique 20 met en
évidence :
« L’encouragement de la formation de base et continue dans le domaine de l’information géographique
est un instrument important pour la promotion du développement du marché.
La sensibilisation doit en l’occurrence être encore plus importante également aux niveaux inférieurs de
formation, par exemple à l’école secondaire. Il est nécessaire d’insister largement sur le fait que la
recherche dans le domaine de l’information géographique doit être renforcée et qu’une mise en réseau
solide soit réalisée avec les domaines « utilisateurs » d’informations géographiques ».
Il conviendrait donc de capitaliser sur ces outils géomatiques et sensibiliser les professeurs du secondaire
- voire primaire - à les intégrer dans leurs dispositifs. Pour ce faire, il faut investir les journées
pédagogiques, les réseaux d’enseignants, etc. … La première étape consisterait à tenir compte de cette
composante géomatique dans les programmes de cours obligatoires et particulièrement renforcer cet
aspect dans les cursus de géographie ou associé (études du milieu, écologie, histoire…). Un des gros
avantages de la géomatique est d’entrainer la mémoire visuelle et kinésique.
Les utilisateurs ont exprimé au travers du Geodel leur besoin de disposer d’outils en adéquation avec leur
métier. Les architectes de ces outils doivent pouvoir comprendre d’une part les métiers et d’autre part les
technologies liées à la géomatique afin de pouvoir les intégrer harmonieusement.
De plus, il semble opportun de mettre en place un parcours de formation et un socle de connaissances
minimales pour le personnel contribuant de près ou de loin à InfraSIG.
Des formations et une assistance, doivent être prévues pour les outils promus par InfraSIG, à destination
des agents des autorités publiques et des partenaires (privés ou publics à d’autres niveaux de pouvoir)
impliqués dans des projets de partage de données.
La formation des agents des villes en charge de projets à portée géomatique constitue un enjeu
important pour que les pouvoir locaux soient en mesure de participer à la dynamique régionale. Le
service « Formation » de l'Union des Villes et Communes de Wallonie pourraient être sollicité à cet égard.
Mais la géomatique étant en pleine croissance les compétences requises pour sa valorisation deviennent
extrêmement poussées, les images satellites et aériennes requièrent de fortes compétences en
radiométrie, optique, géométrie, d’autres part la modélisation des phénomènes de propagation spatiale
mettent en œuvre du calcul matriciel de haut niveau et l’informatique relative à la diffusion de grands
jeux de données est également fort lourde à maîtriser. Une formation continue et une spécialisation
adéquate sont indispensables. Les universités et les pôles de compétitivité jouent un rôle capital dans le
développement de ces nouvelles compétences et dans leur transmission.
Des opportunités de stage dans des unités à forte composante géomatique permettraient de former sur
des bases concrètes de futurs diplômés et faire profiter les accueillants d’une main d’œuvre jeune et
enthousiaste.
Les nouvelles technologies d’e-learning qui consistent à développer des cours en ligne pour des
« étudiants » qui ne sont pas physiquement présents permettent d’accéder à l’apprentissage à distance.
20
Concept de mise en œuvre de la stratégie fédérale pour l’information géographique, COSIG 2003
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Le Massive Open Online Course (MOOC) est une approche récente 21 de cette technique
d’apprentissage en ligne qui a comme objectif de rassembler un large panel de participants de manière
interactive au travers de cours toujours disponibles via le web. En plus des outils classiques
d’apprentissage en ligne, les MOOC fournissent des forums actifs qui permettent de construire une
communauté composée des étudiants, des professeurs et des experts.
Les MOOC pourraient donc être particulièrement adaptés à la constitution d’une réelle communauté
géomatique en Wallonie. En effet, il est apparu au travers du Géodel que beaucoup d’utilisateurs et/ou de
géomaticiens ont réalisé leur apprentissage de manière autodidacte.
1.4.5 Indicateur
- Volume de l’offre et qualité des formations intégrant la géomatique
21
L’UCL sera la première université à lancer ce type de cours en ligne dès janvier 2014 au travers d’une plateforme
mutualisée edX (https://www.edx.org/)
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
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- l'éducation à l'interprétation des résultats en tenant compte des limites inhérentes à la qualité des
données. Ce dernier point est traité dans l'axe 1.
Afin de créer de façon efficace le cadre commun de production des géodonnées wallonnes, l’axe
stratégique est divisé en trois objectifs :
- L’objectif stratégique 1 - Définir et produire le géoréférentiel
- L’objectif stratégique 2 - Encadrer la production de géodonnées
- L’objectif stratégique 3 - Rendre les géodonnées réutilisables
22
Projet « InfraSIG 11-16 – Définition du géoréférentiel Wallon », SPW - Département de la Géomatique
23
Les données nécessaires à l'établissement de métrés pour la planification des travaux de voirie (données de grande
précision planimétrique sur des zones limitées géographiquement et valables au moment des travaux) ont des
caractéristiques totalement différentes de celles nécessaires à la planification de l'aménagement du territoire (série
temporelle de données de moyenne précision planimétrique, sur l'ensemble du territoire permettant d'avoir une
profondeur historique)
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Si le PICC 24, dont l'ambition est d'être le géoréférentiel wallon, sert effectivement de géoréférentiel à un
grand nombre d'acteurs de la géomatique wallonne, force est de constater qu'il est, dans sa forme
actuelle, loin de convenir à tous. D'autres données, comme par exemple les orthophotos du SPW, les
données topographiques de l'IGN ou les données cadastrales de l'AGDP sont utilisées comme référentiel
par de nombreuses personnes.
La géomatique wallonne a beaucoup à perdre de l'absence de géoréférentiel commun : le manque
d'interopérabilité des géodonnées produites oblige utilisateurs et producteurs à réaliser de nombreuses et
coûteuses transformations de données, voire à produire de nouvelles données en doublons de données
existant déjà, et engendre des imprécisions sur les résultats produits. Cette situation est perçue comme
négative par des acteurs majeurs de la géomatique wallonne qui appellent à la création effective et
rapide du géoréférentiel prescrit par le décret InfraSIG de 2010.
Plusieurs projets et initiatives plus ou moins proches de l’idée de géoréférentiel ont été menés au sein du
SPW depuis de nombreuses années. L’étude sur la définition du géoréférentiel wallon réalisée en 2012-
2013, pose les bases de réflexion du futur géoréférentiel. Une de ses conclusions est qu'un certain
nombre de données existantes ou issues de projets actuellement en cours pourraient être utilisées pour
commencer à construire le géoréférentiel wallon.
Citons entre autres :
- le projet de réengineering du PICC, dont l'objectif est de rendre le PICC plus conforme aux attentes
actuelles de ses utilisateurs en transformant son modèle orienté CAD vers un modèle objet adapté
aux besoins du SIG ;
- le projet de mise à jour du PICC par la méthode Waltopo qui organise la remontée des informations
de terrain depuis les géomètres jusque dans le PICC ;
- le projet BeSt Address, qui vise l’élaboration d’une source authentique pour les noms de rues et les
adresses en Belgique ;
- le projet CENNIC, dont l'objectif est de mettre à jour la référence cartographique pour l'hydrographie
wallonne ;
- le groupe de travail INSPIRE sur les bâtiments ;
- le groupe de travail sur les systèmes de projections, dont un des objectifs est d'étudier la transition
du Lambert 72 vers le Lambert 2008 en Wallonie.
Face à toutes ces initiatives potentiellement contributrices au géoréférentiel wallon, un besoin crucial de
coordination a été mis en évidence.
Il faut garder à l’esprit qu’une part essentielle des données pressenties pour constituer le géoréférentiel
wallon est levée ou compilée par des organismes publics, en ce compris les pouvoirs locaux, et privés
externes au SPW. Il est donc nécessaire d’établir des accords, ou des extensions d’accords préalables,
avec les organismes concernés dans le même esprit que ceux établis actuellement par l’IGN.
Dans un paysage géomatique belge en mutation, un acteur majeur a annoncé un revirement stratégique
important : l'IGN a décidé de réorganiser sa stratégie autour de trois rôles complémentaires :
- le rôle de « geo data broker » afin de promouvoir et d’organiser l’accès à l’information géographique
aux niveaux fédéral et international ;
- le rôle de « geo data integrator » afin de développer le recours à des sources externes de
géodonnées pour mettre à jour son IDS topographique à moyenne échelle (et les produits qui en sont
dérivés) par intégration de données à jour existantes pour les thèmes pour lesquels de telles données
sont disponibles ;
- le rôle de « geo data producer » afin de maintenir une capacité productive pour mettre à jour son IDS
topographique (et les produits qui en sont dérivés) pour les thèmes pour lesquels des données
externes à jour ne sont pas disponibles.
24
Le projet PICC a été initié par la Direction de la Topographie et de la Cartographie (D432) du Ministère wallon de
l’Equipement et des Transport (MET) en 1991. Ce projet visait, à l’époque, à établir une cartographie numérique à
l’échelle de référence du 1/1000 sur l’ensemble du territoire wallon. La méthode choisie pour l’acquisition des
données est l’utilisation de photographies aériennes. L'ambition du PICC est de mettre à la disposition des
utilisateurs de systèmes d'information géographique un référentiel cartographique de grande qualité métrique et de
contenu homogène pour l'ensemble du territoire de la Région wallonne. Le PICC constitue ainsi la carte
topographique à grande échelle de base de la Région wallonne. Actuellement, le PICC est en cours de réingénierie,
suite à une étude portant sur le réengineering et la mise à jour du PICC réalisée par l’Université de Liège pour la
direction de la géométrologie du SPW.
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Pour le futur, son rôle de « geo data integrator » devrait être privilégié (par rapport à celui de « geo data
producer ») et des accords devraient être pris avec différentes institutions publiques et privées
détentrices de données (AGDP, ELIA, INFRABEL, AGIV, SPW, par exemple) afin de pouvoir disposer de
leurs données et de les intégrer dans son IDS et dans les produits qui en sont dérivés.
2.2.3 Enjeux
Le géoréférentiel est un dispositif qui facilitera une production de géodonnées cohérentes en Wallonie. Il
doit être l'expression d'une vision partagée du territoire et répondre avec pertinence et efficacité aux
besoins de tous ses utilisateurs. Sa contribution à l'interopérabilité des géodonnées dépend en grande
partie de son adoption et de son utilisation effective par les différents acteurs de la géomatique wallonne.
Tant sa nature polymorphe que le contexte de restriction budgétaire actuel plaident pour un mode de
production coopératif impliquant une distribution des rôles à un nombre conséquent d'acteurs. De ce fait,
de nombreux aspects organisationnels sont à régler pour donner une existence tangible au
géoréférentiel.
2.2.4 Défis
2.2.4.1 Gouverner le géoréférentiel wallon
Objectifs :
- Définir la vision du géoréférentiel
- Piloter le géoréférentiel
- Communiquer sur le géoréférentiel
Construire le géoréférentiel wallon est une entreprise de longue haleine qui a des conséquences majeures
pour un nombre important de partenaires et d'utilisateurs. Réussir à le faire adopter par le plus grand
nombre est indispensable, et représente un défi à part entière.
L'adoption du géoréférentiel dépend de nombreux critères. Certains sont explicités ci-dessous :
- la capacité qu'a le géoréférentiel wallon à répondre aux besoins métiers : la mise en adéquation des
fonctionnalités et des besoins métiers est indispensable pour une adoption large du géoréférentiel. On
peut difficilement imaginer que les producteurs migrent de leurs référentiels actuels vers le
géoréférentiel wallon si celui-ci ne leur permet pas d'assurer leurs missions.
- La pérennité et la stabilité du géoréférentiel wallon : la pérennité du géoréférentiel est essentielle afin
que les producteurs et utilisateurs puissent définir et construire une stratégie d'interaction à long
terme. La stabilité des éléments qui y participent est également importante pour les mêmes raisons.
- L’actualisation du géoréférentiel wallon : il est important que les données du géoréférentiel reflètent
les évolutions de la situation sur le terrain. Ces évolutions concernent souvent le géoréférentiel mais
aussi les données métiers. Il faudra donc développer une stratégie pour coordonner ces
actualisations. Ce besoin de données actualisées peut sembler contradictoire avec le besoin de
stabilité évoqué au point précédent. Ces besoins sont à considérer simultanément via la gestion de la
dimension temporelle.
- La disponibilité du géoréférentiel wallon : au-delà de la couverture territoriale et de l'actualisation, la
disponibilité fait référence à l'existence de conditions d'utilisation claires qui favorisent une adoption
large du géoréférentiel. Ce point est d'autant plus complexe que l'on sera dans un contexte de
coproduction, avec des contributeurs ayant potentiellement des vues différentes sur la question.
- La crédibilité du géoréférentiel wallon : la crédibilité fait intervenir autant des aspects techniques que
des aspects juridiques. Elle peut être définie comme la capacité qu'aura le géoréférentiel wallon à
respecter son contrat de service : données de la qualité annoncée, cycles de mise à jour, disponibilité
et conditions d'utilisation… doublée de la sécurité juridique qui entourera ce contrat de service à
travers, par exemple, la définition de sources authentiques ou de décrets stipulant l'obligation de
l'utiliser. La question de la validité juridique des données qui le composent est également essentielle.
- La faculté d'adaptation du géoréférentiel wallon : sous peine d'un abandon rapide, la réévaluation des
objectifs du géoréférentiel pour prendre en compte des nouveaux besoins à la lumière des nouvelles
tendances en géomatique doit être un processus constant. A ce sujet, il peut être utile, comme c'est
le cas aux Pays-Bas, de recourir fréquemment à des procédures de benchmarking, de prototypage et
de projets pilote.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
- La facilité d'utilisation du géoréférentiel wallon : un autre point majeur à considérer pour assurer
l'adoption du géoréférentiel est la facilité avec laquelle les acteurs pourront l'intégrer dans leur
processus.
Toutes ces questions doivent faire l'objet de décisions qui ne peuvent être prises unilatéralement.
L'objectif de la gouvernance du géoréférentiel est de donner la direction que devra prendre le
géoréférentiel wallon et d'en définir les lignes constitutives (objectif, scope, timing, budget,
organisation…) dans un processus de concertation qui garantira la prise en compte des intérêts de toutes
les parties prenantes afin qu'il soit adopté par une large base d'acteurs.
Tous les pays ou régions qui ont mis en place avec succès une IDS ont dû patienter plusieurs années
avant d’obtenir une infrastructure opérationnelle. Cela signifie qu’il faut pouvoir maintenir un niveau
d’exigence élevé durant cette période probatoire, tant auprès des différents acteurs, qu’auprès de la
politique de tutelle, souvent en attente de résultats plus immédiats. Cela peut être atteint par une
communication adéquate sur les résultats intermédiaires définis dans le plan de phasage, évitant tout
effet d’annonce prématuré.
Ce défi a pour objectif de définir le détail des aspects techniques du géoréférentiel wallon.
Tout d’abord, il faut fixer le choix des systèmes de référence cartographique, géodésique, altimétrique.
Depuis 2008, le système de référence de coordonnées en Belgique est le Lambert 2008. Il est basé sur le
réseau géodésique BEREF (Belgian Reference Frame), composante belge du système de référence
terrestre européen ETRS89. La directive INSPIRE impose l’utilisation d’un système de coordonnées
compatible avec l’ETRS89 pour les régions se situant dans le cadre géographique de l’ETRS89, et le
système international de référence terrestre ITRS (ou conforme à ITRS) pour les régions se situant en
dehors du champ d’application géographique de l’ETRS89. Beaucoup de données utilisées
quotidiennement en Wallonie, sont encore exprimées dans le système de référence de coordonnées
Lambert-1972. L’évolution de la géomatique conduit à prendre en compte de véritables données
géographiques tridimensionnelles, tant en profondeur qu’en élévation 25.
Cette évolution doit être préparée pour que les jeux de données concernés puissent être incorporés de
façon cohérente dans le géoréférentiel wallon. Ceci implique, entre autres choses, le choix d’un
référentiel altimétrique (ex. DNG, EVRS).
Remarque :
1) Le système de référence vertical européen EVRS a été établi, notamment, à partir des réseaux
altimétriques de base des différents pays européens. Pour la Belgique, le système européen EVRS
n’est accessible qu’à partir du référentiel altimétrique belge DNG -Deuxième Nivellement Général- ;
2) Dans le cadre de la directive INSPIRE, en ce qui concerne la composante verticale, la directive impose
l'utilisation du système de référence vertical européen EVRS pour les régions se situant dans le cadre
géographique de l’ETRS89.
Pour créer le géoréférentiel wallon, il faut aussi identifier les thèmes et types de données nécessaire à sa
constitution. Il faut pour cela marier la nécessité qu'il réponde aux besoins des utilisateurs à la contrainte
d'en faire une entité de taille gérable au vu des moyens alloués.
25
Cadastre du sous-sol, cadastre 3D
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L’annexe I de la directive INSPIRE fournit la liste d’une séries de données vis-à-vis desquelles les autres
jeux de données, énumérés dans les annexes II et III, sont susceptibles de se localiser. Cette liste
constitue un bon point de départ pour la détermination des objets devant faire partie d'un géoréférentiel.
Parmi cette liste, se retrouve sans surprise la présence des référentiels de coordonnées, des adresses et
des parcelles cadastrales. Les premières, y compris le maillage, sont définies par l’IGN. Les objets
géographiques installés par la Région Wallonne à titre d’amers (repères) et les antennes du réseau
WALCORS 26 peuvent également être ajoutés. Le projet Best Address auquel le SPW participe a pour
vocation de répondre à la question des adresses, tandis que l’AGDP procède depuis 2004 à
l’informatisation du plan cadastral (CadMap) et, depuis 2012, met cette information en ligne dans le
cadre du projet CadGIS 27.
D’autre part, les réseaux routier, ferroviaire et hydrographique déterminent les ossatures anthropiques et
naturelles sur lesquelles s’appuient un grand nombre de jeux de données (par exemple le relief vis-à-vis
du réseau hydrographique) et de traitements spatiaux (par exemple l’accessibilité à travers le réseau
routier). Les unités administratives sont théoriquement obtenues par coalescence d’objets existants,
tandis que la toponymie constitue soit un attribut des précédentes, soit un objet abstrait.
Le catalogue Gdes 28 de l’IGN constitue une autre source d’idéation, puisqu’il fournit une liste parfaitement
documentée des objets topo-géographiques de référence. Plusieurs objets de ce catalogue correspondent
à des objets levés dans le cadre du PICC (objets de la voirie, bâtiments…) et pourront alimenter aisément
le géoréférentiel.
Les enquêtes Erniquin 2013 29 et sur l’utilisation du PICC et l'étude sur la définition du géoréférentiel
wallon montrent que les utilisateurs travaillent préférentiellement avec comme référence quelques séries
de données : l’orthophotographie, le modèle numérique de terrain, le plan de secteur, la carte
topographique de l'IGN, etc.
Ces données raster peuvent aussi constituer des données de référence spatialement cohérentes avec les
précédentes, mais d’une précision d’un autre ordre de grandeur.
L’étude sur la « Définition du géoréférentiel wallon » détaille les objets à considérer thème par thème et
discute les possibles migrations des données produites actuellement. C'est une base de travail solide afin
d'identifier les jeux de données existants pouvant rentrer dans la constitution du géoréférentiel.
Il est important également de reprendre les enseignements des tables rondes organisées en juin 2013
dans le cadre du projet de plan stratégique, et plus particulièrement celles dédiées au géoréférentiel. Les
participants ont insisté sur le fait qu'actuellement leur choix de données de référence était principalement
guidé par leur confiance dans la qualité des données. La notion de qualité était relativement variable d'un
intervenant à l'autre et fonction de leur objectif métier : l'actualité, précision planimétrique, présence de
métadonnées, accessibilité…
Ces contraintes ont un coût tant sur la restructuration des données existantes, que sur la tenue à jour à
terme. La fixation des critères de qualité pour les éléments participants au géoréférentiel wallon devra
donc être réalisée en fonction des besoins des utilisateurs et du caractère soutenable du respect de ces
critères dans le géoréférentiel, quitte à limiter le nombre d'objets qui en font partie.
La pérennité du géoréférentiel repose sur la capacité du plan de production du géoréférentiel à s’adapter
aux cycles de vie des jeux de données et des producteurs de données. Les choix techniques du
géoréférentiel dépendront donc également des capacités des producteurs de données à réviser ou mettre
à jour leurs jeux de données.
La garantie de mise à jour, dans des délais cohérents avec la nature des données et respectant
pleinement les critères de qualité initiaux, doit constituer une condition sine qua non à la présence d’un
jeu de données parmi les données de référence. Cette garantie ne peut être obtenue qu’après une étude
prospective, fonctionnelle et économique, dont est responsable le producteur de données.
26
Ce réseau, opérationnel depuis octobre 2003, est constitué de 23 stations GNSS de référence + 8 stations
échangées avec les réseaux limitrophes. Il dispense à ses utilisateurs un service de corrections RTK leur permettant
un positionnement centimétrique. WALCORS permet à un opérateur équipé d'un seul récepteur GNSS mobile de
déterminer, en moins d'une minute, la position topographique précise du point qu'il mesure.
27
La nature fiscale du cadastre n'est cependant pas entièrement adaptée à l'utilisation légale que les utilisateurs
souhaitent en faire.
28
http://www.ngi.be/gdes/page/index.jsp?lang=fr
29
Erniquin, A. (2013). L’utilisation de la géomatique en aménagement du territoire. Le cas des communes wallonnes.
Mémoire de Master en sciences géographiques, Université de Liège, inédit, 134 p.
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De nombreuses informations sont disponibles afin de rencontrer cet enjeu, plusieurs objectifs sont
largement couverts par de récentes études. Le plus grand défi va être, pour les jeux de données
actuellement produits au sein du SPW, d'apporter les corrections nécessaires et d'assurer la qualité de
production. Vis-à-vis des données fondamentales issues de l’extérieur du SPW (niveau fédéral
notamment), il s’agira surtout de définir, au sein d’un cadre de collaboration, les règles de qualité et de
cohérence.
Comme exposé à la section précédente, une part essentielle des séries de données participant au
géoréférentiel dépend d’organismes publics et éventuellement privés extérieurs au SPW. Il est donc
essentiel de réussir à mobiliser les partenaires sur le long terme en créant des collaborations dans
lesquelles chaque partie prenante trouve un intérêt. Des accords entre les participants–fournisseurs de
données du géoréférentiel doivent être établis sur une base légale, spécifiant les droits mais aussi les
devoirs – notamment en termes de délais, de qualité et de pérennité – de chacun. Les accords entre
fournisseurs de données constituant le socle de référence doivent être particulièrement stricts, le défaut
d’un des fournisseurs risquant de mettre en péril le géoréférentiel dans son ensemble.
Pour limiter les redondances d’opérations de collecte de données, il faut tenter de rendre unique et
obligatoire la collecte de données géographiques, à la qualité requise, par toute agence, publique ou
privée, ayant mission de créer, modifier ou supprimer un objet géographique figurant ou devant figurer
dans le géoréférentiel. C'est le principe de la source authentique de données telle que définie par le
eWBS 30:
"Une source authentique est tout service public dépositaire de données de référence instituées en vertu
d'une disposition légale ou réglementaire, à qui des administrations reconnaissent le rôle de gestionnaire
unique pour lesdites données dont elles ont besoin, et qui réglemente l'accès à ces données. […]
Le principe de la source authentique des données est un élément fondamental de l'e-gouvernement. […]
il implique qu'il est possible d'identifier, pour chaque donnée importante (ex. numéro de registre national,
délivrance d'un permis d'environnement, numéro de TVA, ...), un et un seul service administratif qui en
est la source et qui est chargé d'en assurer la gestion, à savoir le stockage et la mise à jour, en tenant
compte autant que possible des besoins des autres services administratifs. Les services administratifs qui
ont besoin de cette donnée doivent se la procurer auprès de la source qualifiée "d'authentique" plutôt que
de la reproduire de leur côté, d'en effectuer leur propre mise à jour et donc de risquer d'introduire des
incohérences et surtout des redondances d'informations."
Une telle mesure ne peut être rendue obligatoire sans une analyse juridique et économique préalable. La
définition d’un géoréférentiel au travers d’un décret spécifique, tel que cela s’est fait pour le GRB 31 en
Flandre et UrbIS 32 en Région Bruxelloise, mais aussi en Suisse avec l’Ordonnance sur la Géoinformation33
et aux Pays-Bas par exemple, faciliterait la définition et la reconnaissance de ces sources authentiques de
données. Le décret InfraSIG prévoit l’adoption d’un arrêté qui conduira à un résultat analogue en
Wallonie.
Le succès à terme du géoréférentiel se mesurera aussi par le nombre de producteurs de données
géographiques souhaitant y adhérer. Dans l’état actuel des choses, la définition du géoréférentiel par le
décret wallon introduit trois questions auxquelles il s’agirait de répondre rapidement pour favoriser cette
adhésion :
- Pourquoi faut-il que les données appartenant au géoréférentiel soient « agréées » par le
gouvernement wallon, alors qu’il s’agit d’un acte a priori strictement technique ?
30
http://archivesweb.wallonie.be/archives/easiwal_20130903/
31
http://www.agiv.be/gis/organisatie/?artid=207
32
Urbis (Brussels Urban Information System) est une base de données géographique et alphanumérique thématique à
grande échelle du territoire de la région Bruxelles capitale. Considéré comme le géoréferentiel de la région
Bruxelloise, elle se compose des jeux de données suivants : UrbIS Fot, UrbIS Top, UrbIS Base reprenant UrbIS Adm,
UrbIS Map et Urbis Parc. http://www.cirb.irisnet.be/fr/nous_connaitre/base-legale/legislation-complete
33
http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20071088/index.html
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
- Que confère cette agréation aux données du géoréférentiel sur le plan juridique ?
- Et enfin, quelle est la procédure à mettre en œuvre pour faire agréer une série de données
géographiques dans le géoréférentiel ?
Il faudra également être attentif aux dispositions légales relatives à directive INSPIRE et à sa
transcription belge et wallonne. En particulier, les délais de disponibilité des données à travers des
webservices sont imposés. Ils doivent constituer des jalons dans le graphe d’antécédence et figurer parmi
les outils du tableau de bord.
Au-delà de l'aspect juridique, les modalités techniques d'interaction entre les acteurs, notamment pour la
mise à jour des données du géoréférentiel, doivent être définies. A cet égard, la méthode Waltopo
constitue un exemple wallon de collaboration dans lequel des partenaires certifiés (les géomètres-
experts) contribuent à la mise à jour d'un référentiel (le PICC).
La question de la propagation des changements vers les utilisateurs du géoréférentiel devra également
trouver une solution adéquate.
Partant du principe qu'un outil ne s'impose jamais aussi bien que par ses qualités intrinsèques, on peut
être confiant quant au fait que le géoréférentiel rentrera dans les usages de l'ensemble des acteurs
concernés dès le moment où il présentera une plus-value pour chacun d'eux. Il importe à cet égard que
la construction du géoréférentiel et des outils qui l'implémenteront ne répondent pas aux seuls besoins
du SPW, mais également à ceux des autres acteurs institutionnels, dont les pouvoirs locaux. On peut
tenter d’imposer l’utilisation du géoréférentiel par voie légale au moins auprès d’un certain nombre
d’utilisateurs publics, par le biais de décrets 34 ou dans le cadre juridique des sources authentiques.
Dans ce cas, l'utilisation du géoréférentiel devra se faire préférentiellement à d'autres sources de
données.
Il n’en reste pas moins que le recours volontaire et systématique aux données du géoréférentiel reste
l’objectif idéal à atteindre. Le respect des critères de qualité devrait favoriser cette ambition, puisque, si
les critères de sélection des données et les mesures de qualité sont respectés, il ne devrait pas exister de
données relatives aux mêmes objets plus adéquates dans d’autres sources. Il faut bien entendu le faire
savoir, et la définition complète des métadonnées doit y pourvoir au moins partiellement.
Les conditions d'accès et d'utilisation du géoréférentiel devront être définies pour informer clairement les
utilisateurs de ce qu'ils peuvent faire et ne pas faire avec le géoréférentiel. Le but de ces conditions sera
d'assurer une utilisation la plus large possible tout en respectant les conditions conclues dans les accords
de collaboration avec les partenaires.
Idéalement, l’utilisation du géoréférentiel sera garantie, d'un point de vue technique, par le recours à des
technologies ouvertes et documentées pour les outils d'alimentation et de gestion du géoréférentiel.
Ceux-ci seront eux-mêmes couverts par une licence open source, cela de manière à éviter toute
dépendance par rapport à un prestataire ou un éditeur de logiciel, à rendre impossible toute barrière
commerciale ou contractuelle dans l'utilisation des outils, et ainsi à permettre une libre utilisation de
ceux-ci par l'ensemble des acteurs concernés.
34
Voir par exemple le décret et la charte "impétrants".
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La question de la valeur légale (telle que l’opposabilité à tiers par exemple) des données numériques du
géoréférentiel et des données créées sur base du géoréférentiel sera un élément crucial de stratégie
d'adoption du géoréférentiel par les utilisateurs. D'une part, en l’absence d’un statut juridique puissant,
les utilisateurs peuvent douter de la qualité de référence des données présentes. D'autre part, si les
données ayant valeur légale font fi du géoréférentiel, celui-ci sera de facto délaissé pour un grand
nombre d'applications. Il est donc essentiel d'intégrer le géoréférentiel, en tant qu'ensemble de
géodonnées numériques, dans les procédures législatives pour lesquelles un statut légal est octroyé à des
géodonnées.
Parallèlement, il faut s’inquiéter de connaître toutes les implications légales existantes, attachées aux
données susceptibles de figurer dans le géoréférentiel (en particulier si elles doivent être restructurées et
modifiées) ou qui en seraient écartées (exemple : suppression d’une série existante de données par une
série de données plus précises).
Une question soulevée à plusieurs reprises par les producteurs de données est celle du plan de transition
vers le géoréférentiel. Il est essentiel que la création du géoréférentiel soit accompagnée de façon
permanente par une aide à la migration des données vers le géoréférentiel. Un plan de migration des
données vers le géoréférentiel nécessite de prendre en compte les aspects techniques, comme la
transformation des données vers un nouveau système de projection ou un nouveau modèle conceptuel,
l'élimination des discordances, etc. Il doit également prendre en compte les implications en cascade de la
migration des données sur tout l'écosystème lié à cette donnée (conséquences juridiques de la migration,
migration des données liées, des applications et des processus métiers…). Cette tâche est considérable et
coûteuse et un accompagnement du producteur est à prévoir. Etant donné les similarités avec les
obligations liées à la Directive INSPIRE, il sera nécessaire de coordonner ces actions. Ces opérations
seront d'autant plus délicates que le géoréférentiel sera en constante évolution. Il faut donc prévoir de
soutenir les opérations de migration par des processus continus.
Mutatis mutandis, il est possible d’imaginer une volonté d’adhésion au géoréférentiel de la part d’acteurs
non institutionnels (monde associatif, individus…). Cela s’inscrit bien évidemment dans la mouvance de la
« géographie volontaire », dont les avantages en termes de mises à jour par exemple sont largement
discutés par ailleurs, mais cela répondrait aussi à des souhaits légitimes exprimés notamment dans une
enquête récente sur l’utilisation de la géomatique par les communes wallonnes.
La mise en œuvre du géoréférentiel wallon est une tâche complexe et de longue haleine, qui nécessite de
coordonner de nombreux acteurs ayant chacun des objectifs stratégiques et opérationnels différents, des
contraintes et des plannings propres. Pour mener à bien le projet, il semble indispensable de désigner
une entité exécutive ayant une légitimité reconnue auprès de tous les acteurs pour endosser le rôle de
chef de projet. Elle assurera le pilotage du projet, sa coordination et le suivi de l'avancement des
différents travaux à mener.
Elle sera également en charge d'informer tous les acteurs de l'avancement du projet. Afin de permettre le
bon suivi de la mise en œuvre du géoréférentiel, il est nécessaire de disposer d’un plan de projet clair,
qui tiendra compte du fait que les différents jeux de données constituant le géoréférentiel peuvent avoir
des cycles de vie distincts.
Le plan de projet tentera de tirer parti des opportunités liées au lancement ou à l'exécution de projets
avec lesquels des synergies peuvent être créées, comme par exemple ceux liés à la transformation des
données pour la mise en œuvre de la conformité INSPIRE ou ceux liés à la désignation de sources
authentiques.
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Etant donné que la définition du géoréférentiel est amenée à évoluer pour se préciser au cours du temps,
il n'est pas nécessaire d'attendre la définition complète du géoréférentiel avant de commencer à la mettre
en œuvre. Au contraire, dès que l'on disposera de lignes directrices et d'un plan de projet suffisamment
clair et réaliste, la phase de mise en œuvre du géoréférentiel wallon pourra débuter. Afin de démarrer
rapidement, il semble opportun que les priorités aillent à la coordination et à la valorisation des résultats
des projets en cours qui pourront alimenter le géoréférentiel, ainsi qu'aux opérations permettant de faire
significativement avancer le projet à moindre coût (quick-win). L'objectif est d'avoir un géoréférentiel
rapidement opérationnel, même s'il n'est que partiellement conforme aux exigences de qualité.
Afin de garantir la cohérence et le degré de qualité du géoréférentiel, il y a lieu de définir un ensemble de
règles définissant les critères de qualité requis pour l’acceptation d’un jeu de données au sein du
géoréférentiel. Afin de valider les critères de qualité, des procédures de test seront mises en place.
La mise en œuvre du géoréférentiel définira les opérations nécessaires à la collecte à la transformation de
données. Elle définira également les responsabilités de chaque partie prenante, ainsi que les modalités de
transfert de données entre parties prenantes. Le catalogue de données du géoréférentiel sera aussi
déterminé et alimenté. Des procédures de transformation avancées, telles que la généralisation
permettant de générer une représentation structurelle et conceptuelle à une autre échelle que celle des
données de référence, seront mises en place. Il sera aussi nécessaire de créer des procédures de mise en
cohérence topologique des données. De façon générale, un ensemble d'outils, d'accords et de règles de
bonne pratique devront être créés afin d'assurer la cohérence et l'interopérabilité entre les données
constituant le géoréférentiel. Le livrable final de l'étude sur la définition du géoréférentiel wallon énumère
certaines de ces opérations.
Les outils et procédures mises en place tiendront compte des recommandations du cadre de production et
d'interopérabilité.
2.2.5 Indicateur
- Adoption définitive du géoréférentiel wallon
35
Voir la norme ISO 19157
36
Même si elle est évaluée sur base de caractéristiques intrinsèques aux jeux de données
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Si la qualité d'une donnée est évaluée par rapport à un usage particulier, il est néanmoins possible
d'apprécier plus globalement sa qualité par rapport à différents usages possibles. A ce moment c'est une
notion d'utilité globale, de qualité de réutilisation ou d'interopérabilité qui est évaluée. Afin de
maximiser la réutilisation de la donnée par exemple dans des analyses croisées avec d'autres données, il
est intéressant de les construire en se basant sur des concepts, des règles de base et des données de
référence communs. Partager ces primitives permet d'harmoniser la pratique et augmenter la cohérence
entre les données. Cela facilite dès lors la compréhension et le bon usage des données.
Par ailleurs, il est judicieux de préparer les données pour les intégrer dans une diffusion répondant aux
principes du web sémantique ou linked data. Cette approche permet une beaucoup plus grande
exposition des données vis-à-vis des moteurs de recherche et rend la proximité spatiale beaucoup plus
efficace comme critère de recherche. La publication des données géographiques sous forme de linked
data est un élément crucial du décloisonnement entre le monde du web et le monde de la géomatique.
La publication d’ontologies 37 multilingues dans le cadre du web sémantique permet également une
découverte qui s’affranchit des restrictions de la langue employée dans les géodonnées.
Afin de favoriser la qualité et l'interopérabilité des géodonnées, la production doit donc être encadrée et
se conformer à des bonnes pratiques qui permettent de répondre adéquatement aux usages prévus.
L’objectif stratégique est de définir un cadre de production garantissant la qualité et l'interopérabilité des
géodonnées en Wallonie. Cette interopérabilité doit également être effective au niveau national.
37
Si on se réfère à la définition qui en est donnée en intelligence artificielle et en informatique, le terme ontologie se
réfère à un vocabulaire ou un système de classification qui décrit les concepts opérant dans un domaine particulier à
travers des définitions suffisamment détaillées pour saisir la sémantique du domaine. Les ontologies permettent la
spécification de connaissances agréées par une communauté de personnes et partageables sur le web.
38
Morley C. (2008). Management d’un projet système d’information. 6e éd. Paris : Dunod.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Décrire et publier des ressources en RDF nécessite que les ressources et les prédicats soient identifiés
avec des URI persistantes.
Par le mécanisme de la publication de triplets RDF, chacun peut contribuer à la construction du graphe
des connaissances en ajoutant des triplets relatifs à la connaissance qu'il a sur un sujet particulier. Un
des nombreux challenges du web sémantique est d'éviter les inévitables dispersions et pollutions des
connaissances par des informations erronées publiées par des sources diverses. Il est pour cela utile que
les autorités publiques identifient et publient rapidement les objets authentiques, car ce sont elles les
garantes des informations officielles.
La liaison entre la géomatique et le web sémantique présente des défis de taille : la nécessité de
restructurer les informations géographiques autour du concept d'objet (le "sujet" du web sémantique), la
nécessité de définir pour ces objets des identifiants uniques et persistants sous forme d'URI, la gestion de
l'historique de ces objets, la nécessité de publier rapidement les sources authentiques, le développement
d'outils permettant de transformer les données GIS en données liées, la convergence et les échanges
entre les standards de la géomatique et ceux du web sémantique… Ces défis ne sont pas propres au web
sémantique mais sont déjà au centre des préoccupations actuelles pour l'amélioration de la qualité et de
l'interopérabilité des données géographiques.
2.3.3 Enjeux
Les enjeux d'une production de données de qualité sont cruciaux. Des données de qualité sont
indispensables aux décisions publiques et privées et l'utilisation de données de mauvaise qualité peut
provoquer des dégâts collatéraux importants.
L’adhésion à des modèles de données structurés et explicites est essentielle pour maximiser
l’interopérabilité et la diffusion sous forme de linked data.
Accessoirement, fournir des données de qualité en toute transparence renforce l'image de marque des
pouvoirs publics.
2.3.4 Défis
2.3.4.1 Définir des concepts et des outils communs
Objectif :
- Définir des concepts, des normes, des standards et des outils communs
L'existence au sein des unités de production de données de personnes ayant des formations et des
parcours professionnels variés résulte en l'usage de langages différents, notamment en ce qui concerne
les concepts géomatiques, et d'outils de production différents.
Or, la géomatique est un domaine dans lequel de nombreux standards ouverts et normes existent. Ceux-
ci sont à même d'harmoniser les pratiques de production. Citons à titre d'exemple la norme ISO 19115
pour les métadonnées, la norme ISO 19157 pour la qualité, le format GML de l'OGC pour l'échange de
données géographiques, l'ISO 19110 pour le catalogage des entités.
La Directive INSPIRE impose également l'utilisation de modèles basés sur un modèle conceptuel
générique pour l'échange des données concernées. Elle définit plus largement un ensemble de documents
cadres pour la fourniture de données harmonisées 39.
L'usage des standards ouverts requiert un investissement conséquent de la part de celui qui souhaite les
utiliser, pour trouver son chemin parmi ceux qui s'appliquent à un contexte donné d'abord, pour les
comprendre, les intégrer et les implémenter ensuite.
Autour de nous, de nombreuses institutions publiques ont investi dans l'usage des standards ouverts. Au
Pays-Bas, par exemple, un volet important de la stratégie géomatique se base sur la définition de
modèles de géo-information interopérables basés sur les normes de données 40.
39
http://inspire.jrc.ec.europa.eu/index.cfm/pageid/2, rubrique framework documents – consulté le 10 décembre 2013
40
Voir à ce sujet http://www.geonovum.nl/wegwijzer/standaarden (consulté le 10 décembre 2013)
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Que ce soit pour soutenir les phases conceptuelles ou les phases de production, de nombreux outils sont
disponibles. Disposer d'outils communs facilite la collaboration. Il est souhaitable que chaque producteur
spécifie les outils de développement qu’il compte mettre en œuvre, afin de s’assurer de leur cohérence et
de leur compatibilité. Le cadre de production devrait idéalement proposer des outils standards pour
lesquels un investissement en formation et un support technique seront proposés. Le choix des outils
standards devra considérer la capacité à réaliser les objectifs et l'accessibilité au plus grand nombre.
En Wallonie, et en particulier au sein du SPW, certains standards et outils sont déjà utilisés. Citons par
exemple l'ISO 19115 décliné en profil wallon pour la documentation des données, l'UML pour la
modélisation des données, Waltopo pour la modélisation et l'échange des données de levés
topographiques.
Le défi sera de préciser et faire accepter les concepts, les normes et standards et les outils communs qui
constitueront une partie du cadre de production des géodonnées publiques wallonnes. Ceci devra se faire
en concertation avec les états et régions voisines afin de garantir l'interopérabilité.
Une intégration cohérente des géodonnées construites et diffusées par les différents acteurs de la
géomatique en Wallonie est primordiale. À cette fin, chaque jeu de données doit reposer sur un modèle
conceptuel, tandis que des protocoles doivent être définis pour l’acquisition, l’importation et l’intégration
des données dans InfraSIG. Enfin, une géodonnée doit être documentée, compréhensible, lisible et doit
répondre aux différents cas d’utilisation exprimés par les utilisateurs.
Trop souvent encore les données sont créées sans qu'une stratégie tenant compte des besoins de
l'utilisateur, des capacités de mises à jour et des réutilisations sous-tende leur production.
Or, des méthodes existent pour analyser les besoins et évaluer la capacité des données à répondre à ces
besoins. L'étape de conception doit être l'occasion d'une réflexion sur la capacité à soutenir des
réutilisations de la donnée. Il est essentiel qu'elle intègre une discussion avec les autres projets pour
dégager les synergies. Dans la mesure du possible, l'utilisation de modèles de données et de formats
standards ouverts sera poussée (INSPIRE, GML, GeoSciML…) par exemple en imaginant un schéma
"d'emboitement" capable de facilement soutenir des procédures de transformation automatique pour
répondre aux besoins de publics différents. L'utilisation et la structuration d'identifiants uniques,
notamment en vue de l'utilisation des données comme données liées (linked data) devront également
être réfléchies avec soin.
Les modèles de données devront être pensés pour que les processus de production soient soutenables
dans le temps, notamment en ce qui concerne la mise à jour des données. Des analyses de qualité sont
nécessaires pour évaluer et documenter la conformité aux spécifications.
Afin de soutenir tous ces processus, il est prévu d'établir un accompagnement des producteurs,
notamment sous la forme de guides de bonnes pratiques
Etablir la cohérence entre les données et par rapport à des données de référence est une tâche complexe
qui nécessite de prendre en compte les différentes origines des incohérences (spatiale, temporelle,
sémantique, topologique, conceptuelle…).
Une prise en compte dès la phase de conception des autres données avec laquelle la donnée devra
interagir est essentielle pour intégrer les contraintes dès les premiers stades de l'existence d'une donnée.
A ce sujet, il est important que les producteurs communiquent sur leurs projets de production.
Pour les données existantes, des procédures de mise en cohérence devront être établies. Des techniques
de mise en cohérence existent mais leur usage reste marginal. Elles sont basées sur l'appariement
sémantique, spatial et topologique des données, dans un contexte temporel maitrisé.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
L'objectif du géoréférentiel étant d'assurer la cohérence entre les données, une intégration forte du
géoréférentiel dans les processus de production permettra de diminuer les problèmes liés à l'incohérence.
Une documentation complète des données permet d'une part à un utilisateur de découvrir l'existence
d'une donnée – les métadonnées dites de découverte – et d'autre part d'estimer l'adéquation de cette
donnée à l'usage qu'il compte en faire – métadonnées d'usage.
Les métadonnées actuellement contenues dans le catalogue Metawal sont pour la plupart cantonnées au
niveau de la découverte. Or, le catalogue permet de documenter les éléments de qualité, qui font partie
des métadonnées d'usage.
Afin d'amener l'utilisateur à une vision plus complète des données, la documentation des éléments de
qualité, évalués par exemple sur base de normes ou de protocoles standards, et la description des
catalogues d'objet doivent faire l'objet d'un encodage systématique.
2.3.5 Indicateur
- Nombre de données modélisées et documentées
- Nombre de données basées sur le géoréférentiel
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Plus que de potentiel économique, il convient de considérer des économies potentielles pour les
administrations comme pour les citoyens 41. Ces enjeux portent notamment sur la facilité d’identifier les
données existantes et de niveau de qualité adéquate pour répondre aux besoins de l’utilisateur.
L'établissement de métadonnées associées aux géodonnées est une des étapes essentielles et préalables
à l’échange des géodonnées.
Au niveau international, plusieurs initiatives tendent à sensibiliser les acteurs mais aussi à apporter des
solutions. Parmi celles-ci notons le projet « Protection du public et diffusion éthique des données
géospatiales », qui a pour but de développer des solutions innovantes pour évaluer la qualité de
l'information géographique et de contribuer à sa commercialisation responsable dans le but de protéger
les utilisateurs. Dans le cadre de ce projet, la notion de « protéger » doit être interprétée comme le
besoin d’informer, de sensibiliser.
D’autres publications, notamment celles 42,43 du centre de recherche en géomatique de l'université de
Laval au Québec, portent sur le développement d'outils spécifiques pour analyser la pertinence et
l'adéquation de jeux de géodonnées, basés sur le développement d'indicateurs de qualité interactifs,
multi-granulaires et contextuels 44.
L’interopérabilité est l’objectif affiché de toutes les initiatives institutionnelles, publiques et privées, prises
depuis une vingtaine d’années dans le monde de la géomatique. L’interopérabilité est définie comme « la
capacité à communiquer, exécuter des programmes, ou transférer des données entre les différentes
unités fonctionnelles d'une manière qui ne réclame à l'utilisateur que peu ou pas de connaissances sur les
caractéristiques uniques de ces unités » (ISO 19108). Elle porte donc à la fois sur les données, les
métadonnées, les services, les traitements, et les outils logiciels qui les implémentent.
Conscient des avantages socio-économiques vis-à-vis de la réutilisation des géodonnées et de nouveaux
services pouvant en découler, des organismes internationaux, comme l’ISO et l’OGC, ont définis des
spécifications et des normes dans le domaine de l'information géographique qui facilitent cette
interopérabilité.
Cependant, celles-ci ne sont pas systématiquement respectées pour des raisons techniques,
organisationnelles ou de facilité de compréhension. Il est donc important de définir un cadre commun
d’interopérabilité tant au niveau des données, des métadonnées et des services associés tout en aidant
et sensibilisant les acteurs dans son application et à ses plus-values mutuelles.
En Europe, la directive INSPIRE porte sur l’interopérabilité et l’harmonisation de jeux de données
géographiques environnementales des organismes ayant une mission de service public. Cette directive
européenne organise l’ensemble des géodonnées visées selon trente-quatre thèmes répartis en trois
annexes. Chacun de ces thèmes est associé à des spécifications techniques relatives aux contenus, aux
modèles de données et règles de mises en œuvre afin de faciliter le partage et favoriser la réutilisation
des géodonnées produites par les états membres.
Afin d’assurer l’interopérabilité et l’harmonisation entre les thèmes de données géographiques, la
Directive exige une conformité en ce qui concerne le types de données communs, l’identification des
objets géographiques, les métadonnées et le modèle générique.
Afin d’assurer l’interopérabilité et l’harmonisation au sein d’un thème de données géographiques, elle
prévoit l’utilisation de classifications et définitions communes des objets géographiques, des attributs
essentiels et des domaines de valeurs.
La Directive INSPIRE contribue à la définition d’un cadre européen d’interopérabilité. Toutefois, ce dernier
se limite actuellement aux données publiques liées à l’environnement en favorisant leurs accès par tout
acteur réalisant une mission rentrant dans le cadre d'INSPIRE. Face aux nouveaux défis de la
géomatique, il est important de l’élargir pour amplifier la réutilisation des géodonnées wallonnes, quelles
qu’elles soient et vis-à-vis d’un panel plus large d’utilisateurs. Un cadre d’interopérabilité doit également
être défini pour la Belgique afin de coordonner les instances fédérées.
41
Rapport de l’Ecole des Ponts ParisTech pour une politique ambitieuse des données publiques - Les données publiques
au service de l’innovation et de la transparence – Juillet 2011, France, 116p.
42
Stein A., Shi W. & Bijker W. (eds.) (2008) Quality Aspects in Spatial Data Mining. CRC Press.
43
Devillers R. & Goodchild H. (eds.) (2009). Spatial Data Quality. From Process to Decisions. CRC Press.
44
Devillers R., Bédard Y., Jeansoulin R. et Moulin B. (2007). Towards spatial data quality information analysis tools for
experts assessing the fitness for use of spatial data. Int. J. Geogr. Inf. Sci. 21, 3 (January 2007), 261-282.
DOI=10.1080/13658810600911879 http://dx.doi.org/10.1080/13658810600911879
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
2.4.3 Enjeux
Conséquence des évolutions des technologies, du web et des outils mobiles, les applications
cartographiques puissantes, réservées jusque-là à des experts, deviennent accessibles à tous. Il devient
de plus en plus rapide et aisé de manipuler et recouper des données pour des usages multiples et propres
à chacun.
Si tout le monde s’accorde sur le fait que combiner des données de qualité amplifie leur potentiel, il ne
suffit pas de les mettre à disposition, encore faut-il qu’elles puissent être découvertes aisément et
qu’elles puissent être facilement choisies en fonction d’une qualité adaptée aux besoins de l’utilisateur.
Qu’elles soient par exemple suffisamment à jour et d’une précision adéquate par rapport à ses besoins.
Par ailleurs, les données géographiques ont un rôle structurant car elles rendent possible la spatialisation
et la visualisation sur carte d’autres jeux de données dont une très grande partie possèdent une
dimension géographique. Cela leur confère donc une importance particulière comme fond de carte ou
pour le recoupement et la recombinaison de données publiques ou privées.
Outre la documentation de ces données de référence, l’harmonisation de leur représentation
cartographique est également importante pour pérenniser et simplifier l’interprétation de l’information qui
en découle.
2.4.4 Défis
Si les évolutions technologiques permettent d’utiliser et manipuler la donnée géographique à loisir, le défi
qui reste posé est celui de la constitution d’une véritable infrastructure de données géographiques qui
abaisse autant que possible les barrières à la réutilisation
Pour cela, il est nécessaire de réaliser des efforts importants sur la structuration des données et des
métadonnées en les rendant aisément accessibles à tous.
Il est important de documenter les géodonnées d’une façon suffisamment précise et compréhensible par
des utilisateurs qu’ils soient experts ou non. Les défis portent d’une part sur la définition et l’utilisation
d’un schéma commun de métadonnées pour décrire les géodonnées et d’autre part sur le partage de ces
métadonnées.
Une des difficultés liées à la réutilisation de jeux de données remis à jour fréquemment tient aux
changements potentiels d’ontologie ou de structuration des données qui peuvent intervenir dans le
temps. Il est donc important d’assurer la pérennité des ontologies et structures de données.
La démocratisation de l’information géographique numérique soulève le problème de l’interprétation de la
géodonnées que cela soit au niveau cartographique pour les géodonnées de référence ou au niveau de la
manipulation de géodonnées qui est de plus en plus automatique et transparent pour l’utilisateur. Cela
n’est possible que par l’harmonisation des services de visualisation des géodonnées de références et
fonds de carte mais aussi par une structuration standardisée des géodonnées communes.
La Directive INSPIRE est désormais dans sa phase de mise œuvre. Elle est associée à des obligations de
résultats échelonnés jusqu’en 2019. Afin de garantir le respect des exigences et des échéances, il est au
préalable nécessaire de faciliter la compréhension techniques et méthodologiques des spécifications et
modèles INSPIRE. L’analyse globale des contraintes techniques et organisationnelles doit également être
réalisée et suivie par une mise en œuvre opérationnelle et d’une évaluation continue de cette conformité
des géodonnées nouvelles ou restructurées.
45
http://geoportail.wallonie.be/cms/home/infrasig/informations-sur-les-metadonnees.html
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Objectif :
- Définir et mettre en place des services de consultations cartographiques harmonisés
permettant la visualisation des données
- Partager les représentations
Les technologies géomatiques permettent de superposer sur des fonds de carte des géodonnées diverses,
d’ajouter des couches d’informations variées (socio-économiques, environnementales), d’analyser et
suivre leur évolution par une représentation spatiale. L’information géographique numérique est devenue
un outil puissant d’analyse de données.
Les géodonnées constituent aussi une donnée structurante pour la réutilisation de nombreuses autres
données ou pour la production de nouveaux services. Elles rendent possible la spatialisation et la
visualisation sur une carte d’autres jeux de données. Cela leur confère une importance particulière pour
le recoupement et la recombinaison de données.
Dans ce contexte et afin de faciliter l’interprétation des informations, il est primordial de définir et
partager des cartes ayant une représentation harmonisée des jeux de données de références.
Traditionnellement, ces cartes de références et les informations sur la représentation des données étaient
rangées séparément dans des cartothèques.
Les évolutions technologiques récentes rendent possible le partage rapide et aisé de l’information
géographique numérique. Dès lors, ces cartothèques qui deviennent numériques doivent s’adapter et
s’articuler autour de services de visualisation de géodonnées.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Les services de consultations et les applications de cartographie en ligne sont des systèmes d’information
géographique ou des services de cartes mettant des données à disposition des utilisateurs via Internet.
Ces services permettent de visualiser des géoinformations sur une carte et peuvent être couplés avec
d'autres services tels que les services de traitement de données ou de géolocalisation.
Afin de garantir leurs accessibilités à un maximum d’utilisateurs, il est important que ces services
respectent des spécifications communes liées à la qualité et à l’interopérabilité.
Au niveau des critères de qualité, ces obligations peuvent notamment porter sur des critères de
performance minimale communs garantissant une accessibilité, un taux de disponibilité, un temps de
réponse maximal ainsi qu’un un niveau de sécurité adapté.
Pour ce qui est de l’interopérabilité des services, les obligations peuvent porter sur le respect de
protocoles et de standards répandus comme les services WMS (Web Map Services), WMTS (Web Map Tile
Services) et les API (Application Programming Interface).
A titre d’exemple, le Web Map Service est un standard OGC de service web qui permet de produire
dynamiquement des cartes à partir de données géoréférencées. Il permet à un utilisateur de visualiser
sur une carte le contenu d’une série de données selon une représentation (symbologie) prédéfinie tout en
lui permettant de superposer des couches provenant de serveurs différents pour en tirer des analyses
supplémentaires.
Outre l’importance des spécifications techniques communes des services de consultations disponibles au
sein d’InfraSIG, vient s’ajouter le besoin de définir et de partager des modèles de représentation afin que
la représentation des géodonnées communes soit harmonisée quel que soit l’origine du service appelé.
Prenons l’exemple d’une rue, une même géodonnées peut être représentée par une ligne d’épaisseur
variable, par deux lignes ou par un polygone.
Il s’agit de réduire la multiplicité de représentations d’une géodonnées en élaborant des styles de
représentation communs tout en permettant à un utilisateur de personnaliser le rendu du service pour un
besoin spécifique sans devoir changer le service de visualisation ou la géodonnée consultée.
Comme exemple, citons la définition du modèle de représentation des données PMKL en Flandre qui
définit les différents modes de représentation des câbles et conduites des impétrants afin de garantir une
accessibilité et une lisibilité uniformisée des informations.
La définition de ces modes de représentations doit être coordonnée afin de permettre une complétude
des besoins et s’assurer que les utilisateurs disposeront de données lisibles lors de la superposition avec
d’autres géodonnées.
Tous les partenaires n’auront pas les mêmes contraintes techniques et organisationnelles pour déployer
de tels services. L’infrastructure doit par conséquent disposer d’un portail régional de référence, comme
l’actuel géoportail, qui palie à ces difficultés et garantit la visualisation de toutes les géodonnées
wallonnes potentiellement utiles dans l’analyse et la prise de décision.
Ce portail peut également servir de démonstrateur pour la mise œuvre technique de services de
consultation chez un partenaire. Il sera également primordial de créer et diffuser des outils et des
ressources documentaires facilitant la mise en œuvre des services et permettre à chacun de contrôler
leur conformité vis-à-vis des spécifications communes.
Le partage des représentations doit permettre de tendre vers une uniformité des visualisations parmi les
différents acteurs et outils réutilisant les géodonnées. Ce partage devra couvrir notamment la mise à
disposition des librairies de styles et des légendes des jeux de données.
Objectif :
- Définir et mettre en place des services de transformation qui permettent l’échange de
données interopérables
L’information géographique numérique ne prend sa véritable dimension que lorsqu'elle est échangée,
partagée et enrichie par les divers utilisateurs. Dès lors la création et l’utilisation optimale d’IDS sont
liées à la résolution du problème de l’interopérabilité et de l’échange des géodonnées.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Le simple respect des normes ISO et standards OGC ne suffit pas pour garantir l’interopérabilité. Les
bases d’une bonne interopérabilité doivent d’abord être situées au niveau organisationnel.
Interopérabilité sous-entend « pouvoir coopérer ». Avant de considérer l’harmonisation technique des
échanges de données (interopérabilité syntaxique), il est nécessaire de procéder à l’harmonisation de la
signification des données échangées (interopérabilité sémantique).
Ainsi, les actuels services Web OGC d’échange de données, tels que les Web Feature Services (WFS),
présentent des restrictions en matière d’interopérabilité sémantiques. Ces derniers sont initialement
conçus pour l’interopérabilité syntaxique, c’est-à-dire, la capacité d’échanger des données au travers de
formats de transferts et d’interfaces définis.
L’utilisateur obtient des géodonnées respectant le modèle du système source et devra donc réaliser la
transformation des données reçues pour les rendre conforment à son modèle. Encore faut-il que la
signification des données échangées, en d’autre termes la sémantique, soit connue, utilisable et que
l’utilisateur ait suffisamment d’expertise pour réaliser cette adaptation.
Plusieurs approches peuvent être envisagées au sein même d’un IDS pour remédier à ce problème et
garantir l’interopérabilité sémantique. Par exemple, l’approche idéale pour une interopérabilité totale,
mais difficilement généralisable à l’ensemble des acteurs et l’ensemble des géodonnées, envisage
l’harmonisation des jeux de données dès leur production. La mise en œuvre de cette approche exige
toutefois que les jeux de données initiaux avec des modèles sources métiers puissent être adaptés en
jeux de données conformes aux modèles cible commun. Cela peut être réalisé pour des géodonnées
existantes dans un contexte de réingénierie qui peut être long et coûteux et pour de nouvelles
géodonnées dès la phase de production.
Une autre approche, plus soutenable pour les producteurs et gestionnaires de géodonnées, consiste à la
mise en place de procédures de transformation avant l’échange d’une donnée. Ce changement de modèle
peut s’opérer lors de l’intégration du jeu de données dans une infrastructure dédiée de diffusion ou mieux
grâce à la mise en place de services de transformation permettant une adaptation automatique. Dans ce
cas il est préférable d’élaborer un modèle générique commun à l’ensemble des géodonnées à l’instar du
Modèle Conceptuel Générique 46 élaborée dans le cadre de la Directive INSPIRE.
Le développement de tels services de transformation est un processus lourd qui demande des outils et
une expertise spécifiques qu’il serait bon de mutualiser au sein d’InfraSIG.
La démarche évoquée ci-dessus s’applique également aux géodonnées à partager entre entités fédérées
au niveau belge.
Objectif :
- Respecter les obligations de la Directive européenne INSPIRE conformément aux
règlements et dans le respect des échéances
La Directive européenne INSPIRE vise à fixer les règles générales destinées à établir l’infrastructure
d’information géographique dans la Communauté européenne aux fins des politiques environnementales
communautaires. Elle est associée à un ensemble d’obligations qui doivent être mise en œuvre et qui
peuvent être résumées par :
La fourniture de données selon des règles de mise en œuvre communes :
Les obligations liées aux données sont définies dans le règlement n°1089/2010 (CE) et les règlements
modificatifs et complémentaires qui lui ont succédé.
Les obligations de mise en conformité portent uniquement sur les données spécifiées par la Directive
INSPIRE au niveau des Annexes I, II et III. Il est donc important d’identifier les données liées à la
Directive et de les affecter à un ou plusieurs thèmes appropriés en veillant à ce que l’ensemble des
thèmes INSPIRE soit couvert. La mise en œuvre porte ensuite sur la mise en conformité de chaque
géodonnée en fonction du modèle conceptuel générique, applicable à tous les thèmes, et des
spécifications propres à chaque thème.
Ce processus comporte trois phases ; (i) l’analyse détaillée de la convergence des modèles initiaux vis-à-
vis des spécifications INSPIRE, (ii) l’élaboration des modèles de transformation, (iii) et pour finir
l’évaluation de la conformité des nouveaux jeux de données.
46
http://inspire.jrc.ec.europa.eu/documents/Data_Specifications/D2.5_v3_3.pdf
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Les échéances varient en fonction des annexes mais également s’il s’agit de donnée nouvelle ou
existante.
La constitution de catalogues de données (métadonnées)
Les obligations liées aux métadonnées sont définies dans le règlement n°1205/2008 (CE) et portent sur
les thèmes des trois annexes de la directive INSPIRE. Le catalogue Metawal respecte les spécifications.
La mise en place de services (recherche, consultation et téléchargement)
Conformément aux exigences du règlement n°976/2009 (CE), la directive impose le déploiement de
services de recherche permettant la consultation des métadonnées des données et services concernés
par la directive ainsi que le déploiement de services de consultation pour la visualisation de ces données.
Elle impose également la mise en place de services de téléchargement conformément aux exigences du
règlement n°1088/2010 (CE).
Outre les spécifications techniques, ces services doivent respecter des critères de performance minimale
communs garantissant une accessibilité, un taux de disponibilité, un temps de réponse maximal ainsi
qu’un un niveau de sécurité adapté. Ceci implique la mise en place d’un système de suivi de performance
de chaque service.
L'existence d’un suivi de la bonne mise en œuvre de la Directive.
La Directive INSPIRE exige un rapportage qui rend compte de l’avancement de sa mise en œuvre au sein
de chaque Etat membre, conformément à la décision de la Commission n°2009/442/CE du 5 juin 2009.
L’avancement est établi sur base d’un rapport de suivi annuel, constitué d’indicateurs correspondant à
des mesures sur une année et d’un rapport triennal décrivant la mise en œuvre proprement dite.
D’une façon générale, les règlements européens et leurs guides techniques liés à INSPIRE ne sont pas
aisément compréhensibles par ceux qui doivent les mettre en œuvre. Ces textes techniques, rédigés par
des experts, ne sont pas associés de documents pédagogiques laissant cette charge à chaque Etat
membre.
D’autre part, l’insuffisante maturité des technologies requises et les délais nécessaires pour que les
logiciels intègrent les spécifications des règlements rendent la tâche encore plus difficile. Pour exemple,
l’amendement pour les thèmes des annexes II & III de la directive INSPIRE qui s’ajoute au règlement sur
l’interopérabilité des données et services a été officiellement adopté le 21 novembre 2013.
Pour remédier à ces difficultés, il est important que la Wallonie mette en place une politique de création
et de diffusion d’outils guidant et facilitant la mise en œuvre de la Directive, mais aussi de ressources
documentaires largement alimentés par les initiatives et les retour d’expériences des partenaires.
Enfin, la mise en œuvre de la Directive au niveau Wallon, devra prendre en compte les contraintes
techniques, organisationnelles des producteurs de géodonnées liées à la Directive. Différents scénarii
d’intégration de mise en conformité peuvent, et probablement seront, envisagées afin de garantir le
respect des obligations dans les délais impartis.
2.4.5 Indicateurs
- Nombre de géodonnées référencées dans le catalogue public Metawal
- Nombre de géoservices disponibles au sein d’InfraSIG
- Taux de conformité vis-à-vis des obligations INSPIRE
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
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Ce droit du citoyen à être informé implique une obligation de communication dans le chef de
l’administration publique. Les motifs de refus sont limitativement énumérés dans la loi/décret et sont
d’interprétation stricte. De plus, lorsqu’un motif d’exception peut être invoqué, il y a lieu de procéder à
une mise en balance des intérêts en présence pour décider si l’exception peut effectivement s’appliquer.
Enfin, dans la mesure du possible, l’information est communiquée partiellement.
En bref, la loi prône la diffusion des informations au public.
2) Le droit d’accès à l’information environnementale (ou « droit d’accès, régime
spécifique »)
Depuis plus de 40 ans, la politique européenne commune de l’environnement a vu le jour. A titre
d’exemple, la Politique Agricole Commune existe depuis 1962. Elle a été progressivement renforcée et
occupe aujourd’hui une position prépondérante dans la politique de l’Union Européenne. Elle devient une
matière transversale.
En ce qui concerne plus particulièrement le droit d’accès à l’information environnementale, les
instruments juridiques européens ont évolué.
Plusieurs programmes d'action ont été lancés au niveau Communautaire, plus particulièrement le
programme de 1987 qui préconise la conception de « procédures permettant d'améliorer l'accès du public
à l'information détenue par les autorités responsables de l'environnement ».
La Directive 90/313/CEE du Conseil du 7 juin 1990, concernant la liberté d’accès à l’information en
matière d’environnement, s’attarde surtout à la publicité passive.
Le Décret de l’Exécutif régional wallon du 13 juin 1991 concernant la liberté d’accès des citoyens à
l’information relative à l’environnement transpose la Directive en Région Wallonne et met en œuvre
l’obligation d’information passive dans le chef de l’administration publique.
L’objectif de ces textes vise à garantir l’accès aux informations environnementales à toute personne
physique ou morale qui en fait la demande sans que celle-ci soit obligée d’en faire valoir un intérêt.
La Directive 90/313/CEE prévoit déjà une obligation de publicité active, c'est-à-dire la participation de la
population au processus décisionnel en matière d’environnement. L’accès à l’information est pour cela un
préalable indispensable.
C’est ainsi que le 8 juin 1998, au Danemark, à Aahrus, l'Union Européenne et les quinze États membres
ont signé la Convention de la Commission des Nations unies pour l'Europe sur l'accès du public à
l'information sur l’environnement, sur la participation du public au processus décisionnel et sur l'accès à
la justice en matière d'environnement (dite la "Convention d'Aarhus"). La mise en application des
principes de cette convention contribue au développement d’une démocratie participative.
La Directive 2003/4/CE transpose le premier principe 47, à savoir l'accès du public à l'information en
matière d'environnement, et abroge la Directive 90/313/CEE.
L’objectif est une mise à disposition et une diffusion systématique et maximale de ces informations
auprès du public.
Le décret du 27 mai 2004, relatif au Livre Ier du Code de l'Environnement, modifié en 2007, transpose en
Région Wallonne la Directive 2003/4/CE.
3) Le droit de réutilisation des informations du secteur public
L’Etat, de manière à accomplir ses missions, collecte et détient une multitude de données.
Traditionnellement, les informations du secteur public n’étaient pas soumises aux transactions du
marché. Cependant, dans les faits, l’administration a commencé à développer des activités économiques
(p. ex., la vente de cartes géographiques) et les technologies de l’information sont apparues.
Ces dernières permettent un recensement des données stockées et donc une exploitation de celles-ci par
les opérateurs économiques du marché pour lesquels ces données représentent une valeur économique
puissante.
Plus globalement, la mise à disposition de l’information du secteur public porte l’essor, à long terme, de
la prospérité non seulement économique, mais aussi sociale de la collectivité.
Compte tenu de ces évolutions, la Directive 2003/98/CE, dite « PSI » (Public Sector Information), du
Parlement européen et du Conseil du 17 novembre 2003 concernant la réutilisation des informations du
secteur public a été adoptée.
47
La participation du public au processus décisionnel en matière d’environnement est transposée par la Directive
2003/35/CE, et l’accès à la justice en matière d’environnement a fait l’objet d’une proposition de Directive qui n’a
pas encore été transposée.
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La Directive PSI a été transposée en Région Wallonne par le Décret du 14 décembre 2006.
L’objectif poursuivi est une haute transparence (passive et active) vis-à-vis du public et une réutilisation
maximale des informations du secteur public, ce qui permettrait le développement favorable du bien-être
socio-économique de la collectivité.
Néanmoins, pour atteindre ce but, une évolution des mentalités vers une ouverture des données
publiques plutôt que leur retranchement dans le bastion administratif est nécessaire, ainsi que la mise en
place d’un mode d’organisation et de fonctionnement politique amenant à l’accès maximal des données.
La philosophie et les principes du mouvement « open data » coïncident avec l’esprit des textes juridiques
et ils pourraient être employés en vue d’une meilleure application pratique de ceux-ci. Les données visées
par ces motifs doivent faire l’objet de conditions de traitement et d’utilisation avant de pouvoir être
diffusées. Une attention particulière doit être portée aux données sensibles, à caractère personnel ou
protégées par un droit de propriété intellectuelle.
La notion de donnée sensible doit être affinée en tenant compte des législations existantes. Par exemple,
tant la directive INSPIRE que le décret InfraSIG prévoient que le Gouvernement peut restreindre l’accès
aux géodonnées lorsqu’un tel accès nuirait, notamment, aux relations internationales, à la sécurité
publique, à la défense nationale, à la confidentialité des travaux des autorités publiques, à la bonne
marche de la justice mais aussi à la confidentialité des informations commerciales ou industrielles,
lorsque cette confidentialité est prévue par la législation belge ou européenne afin de protéger un intérêt
économique légitime, notamment l’intérêt public lié à la préservation de la confidentialité des statistiques
et du secret fiscal. Cependant, les motifs de restriction à l’accès doivent être interprétés de manière
stricte en tenant compte de l’intérêt que l’accès à ces informations présenterait pour le public. Dans
chaque cas, il convient de mettre en balance l’intérêt pour le public par rapport à l’intérêt d’un accès
limité ou soumis à conditions.
L’utilisation de données sensibles devra être encadrée par des procédures claires et bien documentées en
accord avec tous les acteurs. Ce débat nécessite une réflexion globale pour l’ensemble des données
publiques et non cloisonnée aux seules géodonnées.
48
Convention n°108, du Conseil de l’Europe, adoptée le 21 janvier 1981, à Strasbourg.
49
Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, conclue à Rome le 4 novembre
1950. L’article 8 prévoit le principe du droit au respect de la vie privée et familiale.
50
Loi du 11 décembre 1998 transposant la Directive 95/46/CE du 24 octobre 1995 du Parlement européen et du
Conseil relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement de données à caractère personnel et
à la libre circulation de ces données, M.B., 3 février 1999.
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En bref, lorsque l’administration publique est soumise à une demande d’accès ou de réutilisation portant
sur une donnée à caractère personnel, la mise à disposition de celle-ci est soumise à certaines conditions.
5) La propriété intellectuelle
Les droits de propriété intellectuelle sont des droits qui portent sur des biens immatériels. Ils confèrent à
son créateur un droit d’exploitation exclusif sur celui-ci limité dans le temps et l’espace. Cela s’explique
par leur nature immatérielle et l’impossibilité de contrôle de leur utilisation. Afin de récupérer
l’investissement financier et intellectuel réalisé, la loi soumet l’utilisation de ces biens à autorisation du
titulaire de droit.
Dans le cadre de l’application de la Directive INSPIRE, deux lois sont surtout visées :
- La loi du 30 juin 1994 sur le droit d’auteur et les droits voisins (régime général), qui abroge la loi
antérieure du 22 mars 1886 sur le droit d’auteur.
- La loi sur la protection des programmes d’ordinateur (régime spécifique) : la loi protège toute
forme d’expression d’une création de l’esprit qui est originale.
Au niveau européen, plusieurs directives portent sur le droit d’auteur :
1. Directive 2009/24/CE du 23 avril 2009 concernant la protection juridique des programmes
d'ordinateur (version codifiée de la Directive 91/250/CEE du 14 mai 1991),
2. Directive 2006/115/CE du 12 décembre 2006 relative au droit de location et de prêt et à certains
droits voisins du droit d'auteur dans le domaine de la propriété intellectuelle (version codifiée de
la Directive 92/100/CEE du 19 novembre 1992),
3. Directive 93/83/CEE du 27 septembre 1993 relative à la coordination de certaines règles du droit
d'auteur et des droits voisins au droit d'auteur applicables à la radiodiffusion par satellite et à la
retransmission par câble,
4. Directive 2006/116/CE du 12 décembre 2006 relative à la durée de protection du droit d'auteur
et de certains droits voisins (version codifiée de la Directive 93/98/CEE du 29 octobre 1993),
5. Directive 96/9/CE du 11 mars 1996 concernant la protection juridique des bases de données,
6. Directive 2001/29/CE du 22 mai 2001 sur l’harmonisation de certains aspects du droit d'auteur et
des droits voisins dans la société de l'information,
7. Directive 2001/84/CE du 27 septembre 2001 relative au droit de suite au profit de l’auteur d’une
œuvre d’art originale,
8. Directive 2004/48/CE du 29 avril 2004 relative au respect des droits de propriété intellectuelle
(couvre également les autres droits intellectuels),
9. Directive 2011/77/UE du 27 septembre 2011 sur la durée de protection du droit d'auteur et de
certains droits voisins,
10. Directive .2012/28/EU du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 sur certaines
utilisations autorisées des œuvres orphelines.
Excepté les deux dernières directives, les autres ont été transposées dans la loi belge.
Au niveau international, il existe deux instruments juridiques :
- La Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques du 9 septembre
1886.
- L'accord sur les ADPIC du 1er janvier 1995 (accord sur les aspects des droits de propriété
intellectuelle qui touchent au commerce, y compris le commerce des marchandises de
contrefaçon).
- La loi du 31 août 1998 sur la protection des bases de données (dit « droit sui generis »).
Cette loi transpose la Directive 96/9/CE du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 1996
concernant la protection juridique des bases de données.
La base de données peut être protégée par :
- Le droit d’auteur, si sa structure et sa forme sont originales
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- Le droit sui generis, si le contenu de la base de données ou une partie substantielle de celle-ci a
fait l’objet d’un investissement qualitatif ou quantitatif substantiel de la part de la personne
51
physique ou morale qui a pris l’initiative ou le risque des investissements en question.
51
A l’inverse du droit d’auteur qui ne bénéficie qu’aux personnes physiques, à moins qu’il n’y ait un contrat de travail
ou de commande, par exemple, avec l’employeur.
52
Par exemple, en Belgique, l’Agence pour la simplification administrative (ASA) a été créée en 1998 au sein du SPF
Chancellerie avec comme objectif d'initier un programme de simplification pour les institutions fédérales et soutenir
la politique du gouvernement, plus particulièrement, celle du ministre pour l’Entreprise et la Simplification.
http://chancellerie.belgium.be/fr/asa.
53
http://www.digst.dk/Servicemenu/English/Policy-and-Strategy
54
http://uk.fm.dk/news/press-releases/2012/10/denmark-releases-its-digital-raw-
material/~/media/Files/Nyheder/Press%20releases/2012/10/basic%20data/Fact_sheet_BasicData.ashx
55
Source : Étude d'opportunité sur l'ouverture des données publiques de la Région Bretagne, Conseil régional de
Bretagne, septembre 2013.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
- Non propriétaires : accessibles dans un format sur lequel aucune entité ne dispose d’un contrôle
exclusif.
- Libres de droits : elles ne sont pas soumises au droit d’auteur, à brevet, au droit des marques ou au
secret commercial.
Dans ce cadre, des pays comme la Grande-Bretagne (avril 2010), les Pays-Bas (janvier 2012), l’Espagne,
la Finlande (mai 2012), la Suède, la Norvège, la France, des villes comme Amsterdam ou Gand, ainsi que
le gouvernement flamand et la Région de Bruxelles-Capitale utilisent cette nouvelle forme de
gouvernance.
Le Ministère des Finances danois a décidé 56 en octobre 2012, qu’à partir du 1ier janvier 2013, les données
de base seraient libres de droits d’accès et d’utilisation pour tout individu, autorité publique ou
organisation privée. Il a été estimé qu’en ouvrant les données gratuitement, l’administration publique
danoise serait améliorée. Le coût d’achat de données entre administrations serait en particulier réduit. Le
gain pour le gouvernement danois est évalué à 260 millions de couronnes (35 millions d’euros) par an à
partir de 2020. Le secteur privé pourrait, lui, particulièrement bénéficier de cette décision en développant
de nouveaux services sur base de ces données et en stimulant l’innovation dans le domaine de la
géomatique.
Ce nouveau marché présente un potentiel considérable estimé par une étude de la Commission
Européenne à quelque 32 milliards d’euros au sein de l’Union en 2010 avec une croissance annuelle de
7% . Les Directives européennes PSI (Public Source Information) et INSPIRE ont été rédigées pour
57
La révision de cette Directive ouvre davantage le marché des services basés sur l'information du secteur
public grâce à :
- L’intégration d’autres parties prenantes dans le champ d'application de la Directive, telles que les
bibliothèques (y compris les bibliothèques universitaires), les musées et les archives.
- Une limitation des frais qui peuvent être facturés par les pouvoirs publics aux coûts marginaux en
règle générale.
- La mise en place d’un contrôle indépendant sur les règles de réutilisation dans les États
membres.
L'ouverture des données publiques comporte les avantages suivants :
- L’augmentation de la transparence vis-à-vis des tiers et du degré de confiance accordé par ces
tiers à l'organisme public.
- L’augmentation de la participation des tiers à l'action de l'organisme public. En effet, de la mise à
disposition d'informations supplémentaires découle une meilleure compréhension par ces tiers
des problématiques gérées par l'organisme public, ce qui ouvre la porte à une plus grande
implication des tiers.
- La facilitation des innovations de rupture par sérendipité. La mise à disposition des informations
permet aux tiers de s'en emparer et de créer des données dérivées, ce qui a pour effet de
déboucher sur de nouvelles connaissances et de nouveaux usages.
- La réduction des coûts administratifs liés à l’octroi de licences payantes ou non.
Comme le met en évidence l’étude du benchmarking, il est nécessaire de disposer d’une politique globale
de données publiques ouvertes avec un soutien politique fort [UK, Bruxelles, France] et non une politique
Open Data cloisonnée aux géodonnées.
En Région Wallonne, c'est dans le cadre de sa participation à des groupes de travail en collaboration avec
d'autres organismes publics fédéraux et régionaux, tels que le FEDICT, l'ETNIC, la Communauté
Française que le SPW s'intéresse à l'Open Data.
56
http://uk.fm.dk/publications/2012/good-basic-data-for-everyone/
57
http://www.capgemini.com/resources/the-open-data-economy-unlocking-economic-value-by-opening-government-
and-public-data
58
http://ec.europa.eu/information_society/policy/psi/index_en.htm
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
La Déclaration de Politique régionale wallonne du 16 juillet 2009 défend un contenu de qualité, libre
d’accès, indépendant et accessible au plus grand nombre. Le Plan Marchal°2.vert soutient les efforts de
simplification administrative en recommandant la mise en œuvre du principe « only once » et l’utilisation
plus systématique des sources authentiques.
Le Gouvernement wallon, dans son plan « Creative Wallonia » a confirmé le caractère stratégique de
59
l'approche Open Data et sa volonté d'engager résolument les services publics wallons dans cette voie.
Au niveau européen, les bonnes pratiques décrites dans les paragraphes suivants ont été identifiées au
sein des autres pays ou régions.
En France, dans le cadre de la politique du Gouvernement en faveur de l’ouverture des données
publiques (Open Data), la mission Etalab coordonne l’action des services de l’Etat et de ses
établissements publics pour faciliter la réutilisation la plus large possible de leurs informations publiques.
60
Etalab a conçu la « Licence Ouverte / Open Licence ». Cette licence, élaborée en concertation avec
l’ensemble des acteurs concernés, facilite et encourage la réutilisation des données publiques mises à
disposition gratuitement.
La « Licence Ouverte / Open Licence » présente les caractéristiques suivantes :
- Une grande liberté de réutilisation des informations :
o Une licence ouverte, libre et gratuite, qui apporte la sécurité juridique nécessaire aux
producteurs et aux réutilisateurs des données publiques,
o Une licence qui promeut la réutilisation la plus large en autorisant la reproduction, la
redistribution, l’adaptation et l’exploitation commerciale des données,
o Une licence qui s’inscrit dans un contexte international en étant compatible avec les
standards des licences Open Data développées à l’étranger et notamment celles du
gouvernement britannique (Open Government Licence ) ainsi que les autres standards
61
- Une exigence forte de transparence de la donnée et de qualité des sources en rendant obligatoire
la mention de la paternité.
- Une opportunité de mutualisation pour les autres données publiques en mettant en place un
standard réutilisable par les collectivités territoriales qui souhaiteraient se lancer dans l’ouverture
des données publiques.
Au Royaume-Uni, la politique de données est passée d’une politique fermée avec beaucoup de conditions
et de restrictions vers une politique très ouverte. Ce développement a pris naissance, pas seulement pour
les données géographiques, mais pour l’ensemble des données gouvernementales. En ce qui concerne les
données géographiques, la pression d’INSPIRE a joué un rôle important. Cette transformation vers une
politique très ouverte a pu avoir lieu grâce au support politique au plus haut niveau depuis 2009. Un des
aboutissements est le développement du site data.gov.uk donnant accès à plus de 7800 jeux de données
gouvernementales.
En Région Bruxelloise, le CIRB et Bruxelles Mobilité prévoient la mise en place d’un Open Data qui serait
facilement applicable à la plupart des jeux de données disponibles. Pour ce faire, la licence ouverte de
l’organisme français Etalab a été retenue comme base de travail. Elle a été légèrement adaptée pour se
conformer à la législation belge et aussi traduite en néerlandais. Les données URBIS 64 sont disponibles
sous la licence Open Data depuis le 1er avril 2013.
59
Master Plan TIC Creative Wallonia – Gouvernement Wallon – 16 juin 2011
60
http://www.etalab.gouv.fr/pages/licence-ouverte-open-licence-5899923.html
61
http://www.nationalarchives.gov.uk/doc/open-government-licence/version/1/open-government-licence.htm
62
http://opendatacommons.org/licenses/by/
63
http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/be/
64
http://www.cirb.irisnet.be/fr/catalogue-de-services/urbis/brussels-urbis
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
- Une source authentique est particulièrement utile pour autant qu’elle soit liée à d'autres sources
authentiques. Le développement d’un système « sources authentiques de géodonnées » doit être
intégré dans un système général de registres authentiques,
- Les sources authentiques sont basées sur des données existantes. Ces données sont adaptées et
harmonisées selon des principes et des exigences communes,
- Les exigences imposées à une source authentique doivent être claires et mesurables : la qualité
et l’accessibilité de la source doivent être assurées, le financement doit être durable, le contenu
bien défini, etc.,
- Une source authentique crée aussi des obligations pour l’utilisateur : ils sont tenus par la loi de
les utiliser et de signaler les erreurs et irrégularités,
- Le développement et l’implémentation d'une source authentique doivent être considérés comme
un processus long composé de plusieurs phases avec différents aspects pertinents : les lois et
règlements, le financement, l'organisation, le contenu, la gestion, mais aussi l'utilisation,
- L'élaboration et la mise en œuvre exigent que les producteurs et les utilisateurs soient fortement
impliqués et que des efforts soient faits pour les soutenir.
Un autre exemple d’identification des sources de données est à signaler en Suisse qui liste notamment de
manière spécifique les géodonnées de base au travers de son ordonnance Ogéo du 21 mai 2008 65. Pour
chaque source (plus de 200), les informations suivantes sont spécifiées :
- La base légale qui est d’application.
- L’entité responsable de la source de données.
- Si la donnée est considérée comme géodonnée de référence.
- Le niveau d’autorisation d’accès.
- Si la donnée doit être disponible sous forme de service de téléchargement.
3.2.3 Enjeux
Les enjeux liés à cet objectif sont cruciaux. En effet, l’absence de politique de partage conduit
inexorablement aux situations problématiques suivantes :
- L’utilisateur de géodonnées doit composer avec une multitude de conditions d’accès. Le simple
fait d’accéder aux données peut dès lors lui prendre beaucoup de temps.
- Chaque producteur public de géodonnées définit sa propre politique de partage. Outre le fait que
la définition lui prend du temps, cette politique peut, dans certains cas, être en contradiction avec
les grands principes des directives européennes relatives à la réutilisation des données publiques.
Cela peut également mener à des conditions d’accès différentes que celles données par un autre
acteur pour des données similaires. Des situations où des conditions d’accès différentes mènent à
l’impossibilité d’utiliser des données ensemble sont également possibles.
- Le fait que les conditions d’accès et d’utilisation sont parfois floues ou inexistantes peut rebuter
certains utilisateurs, engendrant dès lors une sous-utilisation des données produites par le
secteur public. Le potentiel des données publiques n’est pas déployé à sa juste valeur.
- Un manque de cohérence au niveau de la politique de partage des données publiques reflète un
manque d’ambition, d’organisation, de transversalité et de vision et nuit à l’image de la Wallonie.
3.2.4 Défis
65
http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20071088/index.html
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Afin d’améliorer l’accessibilité et le partage des géodonnées, un cadre régional doit être mis en place. Il
semble préférable que ce cadre concerne directement l’ensemble des données publiques, et ne se focalise
pas uniquement sur les géodonnées. A défaut, un cadre pour les géodonnées sera déjà une avancée
attendue.
Ce cadre apportera des réponses, entre autres, aux diverses questions concernant l’ouverture des
données publiques. Il pourra clarifier les précautions à prendre vis-à-vis des données à caractère
personnel, donner une approche sur les critères permettant de décider si donnée doit s’ouvrir ou non, et
de quelle manière. Les spécificités des données à valeur juridique pourront y être développées. De ce
cadre pourront découler des licences (de mise à disposition de données et d’utilisation de services par
exemple). Les géodonnées pourront être mises à disposition à des stades de maturité et de
généralisation différents pour autant qu'elles soient accompagnées de métadonnées précisant clairement
les limites de validité et d'utilisation.
Ce cadre doterait ainsi la Wallonie d’une approche uniforme et cohérente, pour l’ensemble des
organismes publics concernés, à coordonner avec les autres entités nationales (Régions et Fédéral).
Confirmant le caractère stratégique de l'Open Data et la volonté du Gouvernement wallon d'engager
résolument les services publics wallons dans cette voie, la politique de partage des géodonnées publiques
wallonnes se basera sur l’approche Open Data.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Dans le cadre de ce contexte global européen et des initiatives liées à l’ouverture des données publiques
en Région Wallonne, il est nécessaire d’établir les conditions d’accès aux données au travers d’une
licence.
L’établissement d’un contrat de licence peut se baser sur des exemples existants et des standards
(Etalab, Open Government Licence, Open Data Commons-BY, Creative Commons-BY 2.0).
L’accessibilité aux géodonnées publiques est à considérer comme un cas particulier des conditions d’accès
aux données publiques. Dès lors, dans le cadre de la définition de cette licence unique, il est judicieux de
66
pouvoir s’aligner également au niveau de l’E-Gouvernement et au travers d’eWBS . Le Décret InfraSIG
du 22 décembre 2010 spécifie en ce sens sous l’Article 4 § 2 que « Le Gouvernement fixera les modalités
d’accès aux géodonnées en suivant les dispositions génériques prévues pour les sources authentiques par
la Région Wallonne ».
La licence communiquée et disponible de manière centralisée doit être exprimée en mots simples et
couvrir non seulement les données mais également les services et applications. La licence doit couvrir :
- Les différents cas d’utilisation (consultation, téléchargement, réutilisation/revente),
- Les différents profils d’acteurs (citoyens, secteurs publics, secteurs privés, entreprises d’utilité
publiques,…),
- Le cas spécifique des sources des données externes éventuelles (géodonnées provenant par
exemple de l’IGN, de sociétés privées, …). Dans ce cas, il est nécessaire de pouvoir au préalable
lister ces sources de données.
Il est important de considérer et de réutiliser autant que possible les modèles existants (Creative
Commons, ODbL, ...). Il faut avant tout éviter la définition d’une licence dont les différences
empêcheraient juridiquement la fusion avec des données issues d’un autre niveau de pouvoir ou d’un
organisme tiers, en garantissant la compatibilité juridique de la licence choisie avec celle(s) de ces entités
tierces.
Pour intégrer au mieux l’ensemble des contraintes, une licence Open Data sera déployée.
La mise à disposition des géodonnées suivant une politique ouverte doit se faire de manière progressive
détaillée au sein d’un phasage et en identifiant clairement les jeux de données concernés.
La définition de ce phasage doit être élaborée avec l’ensemble des parties prenantes : les producteurs
des géodonnées et les contributeurs. Les critères d’acceptation doivent également être énoncés.
Une stratégie de communication et de promotion de l’utilisation des géodonnées doit également faire
partie des actions à prendre en compte (cf. Axe 1 : Sensibiliser à la géomatique).
La politique de gestion des géodonnées doit pouvoir respecter les principes suivants de partage :
- Les données ne doivent être collectées qu’une seule fois,
- Les données doivent être maintenues au plus proche de la source de données,
- Il doit être facile d’obtenir un inventaire des données et des services disponibles.
66
http://www.ensemblesimplifions.be/node/3
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Signalons que les gouvernements ont adopté le projet Banque Carrefour 67 des Echanges de Données au
sein de la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles. Son rôle est double :
- Permettre aux administrations de ne plus collecter des données déjà en leur possession,
collectées par d’autres administrations ou rendues accessibles dans des banques de données
existantes,
- Faire en sorte que les usagers ne soient plus sollicités que pour les données non disponibles par
ailleurs.
Le projet Banque Carrefour devrait systématiquement intégrer les géodonnées et de manière plus
générale la dimension spatiale.
Concrètement, la politique de gestion et de mise à disposition des sources de géodonnées pourrait
provenir d’une extension du décret source authentique ou du décret InfraSIG.
Le bon fonctionnement d’InfraSIG implique la répartition et la définition claire des rôles de chacun.
Beaucoup d’organisations et d’individus à l'intérieur et à l'extérieur de l’Administration wallonne sont
considérés comme parties prenantes.
Des cadres de collaboration fixant les responsabilités des parties prenantes doivent être définis, validés et
acceptés par chacun.
Les parties prenantes peuvent être classées selon les catégories suivantes :
- Les producteurs de géodonnées,
- Les diffuseurs de géodonnées et de services,
- Les partenaires technologiques en charge de l’Infrastructure de Données Spatiales,
- Les groupes de travail et les organes de gouvernance.
67
La Banque Carrefour : institution ou organisation légalement reconnue, dont le rôle principal est d’organiser et de
faciliter l’échange d’informations, d’offrir des services d’accès hautement sécurisés aux bases de données
authentiques, dans le respect des prescrits de la vie privée. Il s’agit d’un point d’entrée transversal orchestrant des
services d’accès à différentes bases de données authentiques. Elle peut également servir occasionnellement de
réceptacle pour les données issues des sources authentiques, elle jouera ainsi un rôle accessoire d’hébergeur de
données ou de source authentique agrégée. Son utilisation est régie par un ensemble de règles et conditions d’accès
mentionnées dans une disposition légale.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
3.3.3 Enjeux
Plusieurs enjeux sont liés au développement technique d’InfraSIG.
Tout d’abord, il est essentiel que l’infrastructure technique réponde aux besoins des utilisateurs. Il faut
pour cela qu’elle soit performante et propose les outils et protocoles les plus adaptés au soutien des
missions de ses utilisateurs.
Ensuite, afin d’assurer une diffusion large des données qu’elle héberge, il est nécessaire que les canaux
de communication qu’elle ouvre puissent être exploités par le plus grand nombre. Elle doit donc faire un
usage large des normes et standards du domaine.
La mutualisation des outils et la réutilisation des développements est également un enjeu majeur. Cela
permet de réaliser des économies d’échelle tant du point de vue des développements que du point de vue
de la formation à l’utilisation des outils. La mutualisation et la réutilisation facilitent en outre la
communication entre les entités qui utilisent InfraSIG en diminuant les problèmes d’incompatibilité de
formats et de protocoles.
3.3.4 Défis
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
La mise en place d’un test-bed (banc d’essai) reprenant les composants d’InfraSIG apporte plusieurs
avantages. Le principe de ce test-bed est de rendre disponibles les différents services et applications pour
réaliser des tests. Le public cible du test-bed sont les développeurs d'applications et les experts qui
veulent découvrir et expérimenter la plateforme au travers des services et des applications qui sont mis à
disposition. Le test-bed peut également comprendre un blog, des exemples et des démos et dès lors
servir d’outil de communication.
Plusieurs initiatives de ce type ont vu le jour et sont présentes dans les Infrastructures de Données
Spatiales en Flandre, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Norvège et en Espagne notamment.
Au niveau national, l’IGN propose également depuis plusieurs années son test-bed .
69
L'objectif principal du test-bed est de sensibiliser et d'élargir les connaissances sur les nouveaux
développements technologiques. Plusieurs sous-objectifs ou points forts peuvent être distingués :
- Le test-bed permet de manière collaborative de tester et d’évaluer les services et les applications
afin de les adapter et de les améliorer selon les demandes des parties prenantes,
- Le test-bed est un canal de communication complémentaire principalement axé pour les experts
technologiques dans différentes organisations. En effet, par le test-bed, le gestionnaire de
l’infrastructure informe les entreprises des futurs produits et services afin de permettre à celles-ci
d’adapter leurs propres produits ou de développer des produits nouveaux,
- Le test-bed permet aux utilisateurs et aux développeurs, y compris du secteur privé, de réaliser
des développements technologiques et des services et applications qui seront disponibles plus
tard,
- Le test-bed renforce la prise de conscience et la connaissance des standards/normes,
68
www.agiv.be/gis/getDownload.ashx?id=958
69
http://www.ngi.be/testbed/pages
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
- Le test-bed peut également être un environnement où les chercheurs présentent leurs services et
leurs applications dans la première phase de recherche.
La mise en place d’un test-bed doit être considérée comme un projet à long terme. En effet, créer une
communauté active qui utilise le test-bed prend du temps et requiert une animation continue et intense.
Certains pays ont opté pour une mutualisation et une réutilisation des développements liés à leur IDS. La
70
France l’a fait au travers de la mise en place de la plateforme SIG "PRODIGE" portée par l’Etat et
disponible librement.
PRODIGE permet de mettre en place une plateforme multipartenariale de partage de données
géographiques. Cet outil apporte des fonctionnalités de catalogage, d'entreposage, de téléchargement,
de visualisation et de cartographie en ligne des données. Cette infrastructure est standardisée et
pérenne, il s’agit avant tout un choix technique, stratégique et philosophique de mutualisation de
l'hébergement, de la maintenance, de l'administration-système et du support, mais également d’un choix
économique.
La mutualisation des développements permet de réaliser des économies d’échelle tant au sein de
l’administration qu’à l’extérieur de celle-ci.
Certaines solutions propriétaires, tout en intégrant une implémentation des standards d’interopérabilité
qui les estampille “ouvertes”, mettent en avant une fois installées des formats et protocoles propriétaires
qui pourraient prendre le pas sur l’utilisation de formats ouverts dans l’usage quotidien qui en est fait.
L'utilisation de formats et protocoles ouverts doit donc pouvoir se pratiquer au quotidien et ne pas être
cantonnée à la rédaction des cahiers des charges.
Le référencement à l’utilisation des produits open source est promu au sein de la Déclaration de la
71
Politique Régionale Wallonne 2009-2014 .
Depuis 2007, avec le projet de mutualisation informatique CommunesPlone, les pouvoirs locaux wallons
ont fait une avancée décisive dans l'utilisation d'outils open source au sein des administrations locales.
Les succès de CommunesPlone ont amené une large reconnaissance belge et internationale. Le projet
s'est notamment vu décerner un label European Good Practice par la Commission européenne pour avoir
réussi à organiser une mutualisation informatique à large échelle faisant appel exclusivement à des
technologies open source.
La croissance de CommunesPlone a mené à la mise en place, en 2012, de l'intercommunale IMIO, qui
prolonge la mission de CommunesPlone en œuvrant à la constitution d'un patrimoine d'outils
informatiques publics open source à destination des pouvoirs locaux. IMIO est désormais un acteur public
privilégié pour les villes et communes dans leurs projets de modernisation informatiques.
La France et d’autres pays comme la Suisse et l’Espagne ont également mis l’accent sur la mise à
disposition d’outils de type API à destination de la communauté d’utilisateurs. Ces interfaces de
programmation permettent une intégration plus aisée des services et des données diffusés par la
plateforme d’échange.
Différentes API s’intégrant dans différents cas de figures sont distinguées :
- L’API pour le web peut consister en une bibliothèque de codes permettant l’intégration d’une
cartographie dynamique dans un site Internet et se basant sur les services proposés par la
plateforme d’échange. Elle peut inclure également un service de recherche par adresse et par
nom de lieux.
- L’API pour les SIG bureautiques (Desktop) est intégrable dans des outils SIG pour faciliter la
visualisation des services web.
70
http://adullact.net/projects/prodige/
71
Inscrire la Région wallonne dans la société de la connaissance et de l’information - Promouvoir l’utilisation des
standards ouverts et les logiciels libres. Les standards ouverts et les logiciels libres sont des outils indispensables pour
assurer l’accessibilité de tous aux technologies de l’information tout en garantissant la liberté de chaque utilisateur. Ils
ont ainsi une influence sur la position compétitive de nos entreprises, particulièrement celle des petites et moyennes
entreprises, et sur l’innovation technologique.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
- L’API pour mobile propose une licence d'exploitation permettant à des éditeurs de logiciels de
proposer des applications fixes ou mobiles, destinées au grand public, intégrant le service
d’images tuilées WMTS et le service d'adresse de l’IDS.
De manière générale, la mise à disposition d’API favorise l’utilisation de l’IDS et plus spécifiquement de
ses services de géodonnées. Elle renforce le rôle d’accès central proposé par l’IDS.
- La plateforme d’échange qui est mise en place doit être maintenue afin d’assurer
d’une part la pérennité de son fonctionnement et d’autre part son évolution en
prenant en compte les avancées technologiques, le suivi des standards d’application
et les besoins fonctionnels exprimés
Il est nécessaire de disposer d’une architecture technique permettant de prendre en compte les critères
de qualité attendus par les utilisateurs des services en réseau. Des indicateurs doivent donc être extraits
des critères définis, un des points de départ étant notamment la Directive INSPIRE qui spécifie les
indicateurs suivants :
- La performance,
- La capacité,
- La disponibilité,
- La fiabilité,
- La sécurité,
- La conformité.
Le Service Level Agreement (SLA) pour les services de visualisation spécifié par INSPIRE est d’une
disponibilité de 99%, une performance de 5 secondes pour la réponse à un appel de services et une
capacité à prendre en charge en parallèle 20 requêtes.
Des outils de monitoring doivent permettre un suivi du bon fonctionnement de la plateforme suivant les
critères de qualité préalablement définis. La maintenance doit pouvoir prendre en compte les besoins
fonctionnels croissants des utilisateurs, les avancées technologiques ainsi que les implications de
l’évolution de l’utilisation des services sur l’infrastructure.
Dans le cas d’une infrastructure distribuée, il est nécessaire également de monitorer les services des
infrastructures délocalisées et gérées par les partenaires. Ceci implique un niveau de communication
entre les deux infrastructures permettant à titre d’exemple d’identifier l’indisponibilité d’un service
délocalisé.
Objectif :
− Proposer un espace collaboratif avec une ergonomie de qualité pour favoriser l’échange
− Réduire les barrières à l’entrée
Pour favoriser la contribution à InfraSIG et son appropriation par un grand nombre d'utilisateurs, il est
important de travailler la facilité d'accès à l'infrastructure en réduisant au maximum les barrières à
l'entrée. Les contributeurs de données cartographiques à InfraSIG doivent pouvoir bénéficier d’une
ergonomie équivalente aux plateformes d’échanges de contenus vidéos, audio, photos (Youtube, Viméo,
Flickr…..) pour proposer des géodonnées avec des métadonnées. Une des raisons du succès de ces
plateformes est la facilité avec laquelle un contributeur peut partager ses données. Les exigences
techniques pour pouvoir poster du contenu sont très réduites et l'automatisation des processus est
élevée. Déposer un contenu sur Youtube et le partager ne prend que quelques secondes. Il n'est pas
nécessaire d'encoder de nombreuses métadonnées, il n'est pas nécessaire de fournir un format de fichier
bien spécifique, il n'est pas nécessaire de contacter un opérateur qui délivre une autorisation de
publication.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Dans le domaine de l'information géographique, la popularité d'une plateforme telle qu'ArcGIS Online
démontre qu'une des clés du succès pour une infrastructure d'échange de données spatiales est
l'accessibilité et la facilité d'utilisation.
Pour InfraSIG, ces paramètres devront être travaillés. Des mécanismes de gestion de la qualité et de
valorisation de la pertinence seraient mis en place. Parmi les expériences pilotes en la matière, relevons :
Wikimapia, worldmap.harvard.edu, ArcGIS Online et OpenStreetMap.
3.3.5 Indicateur
- Rapport de monitoring de l’infrastructure et comparaison avec les critères de qualité visés
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
72
Simoulin V., 2003, « La gouvernance et l’action publique : le succès d’une forme simmélienne », Droit et Société,
54/2003, 307-328
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Ces deux derniers conseils ont fusionné pour former le conseil GDI, composé de représentants des
acteurs sociaux et des experts indépendants. Enfin des groupes de travail distincts sont consacrés aux
aspects opérationnels (techniques et organisationnels) du développement de l’IDS. Il s’agit d’associer les
parties prenantes à mesure des demandes de participation. Depuis 2004, la Région flamande a mis en
place une agence autonome externe de droit public « Agentschap voor Geografische Informatie
Vlaanderen », et le cadre décrétale fixe précisément la mission, les tâches et les compétences ainsi que
les moyens financiers de l’AGIV.
Ces deux exemples montrent que plusieurs options sont ouvertes et le choix d’une politique top-down ou
bottom-up, d’un service autonome ou intégré au SPW relève d’une option stratégique.
4.2.3 Enjeux
Le modèle de gouvernance aura pour mission de soutenir le développement de la géomatique wallonne.
De plus en plus d’applications sont demandées par les utilisateurs. Mais les nouveaux acteurs (qu’il
s’agisse de services publics ou d’acteurs privés) qui veulent s’engager dans la voie de la géomatique ont
besoin de disposer d’un cadre clair et stable qui définit les orientations générales et soutient les
partenaires.
La construction des institutions de gouvernance de la géomatique wallonne suppose que l’ensemble des
acteurs qui y participent sortent de la contingence technique qui anime leurs pratiques pour prendre
pleinement conscience de ses enjeux institutionnels, techniques, culturels et économiques. Cette
dimension souligne qu’actuellement certains acteurs de la géomatique wallonne ne prennent pas
pleinement la mesure des enjeux non techniques qui recouvrent leur discipline. Les enjeux économiques
restent méconnus et mal mesurés, alors pourtant qu’ailleurs les études ROI (Return on Investment)
montrent le potentiel énorme du secteur de la géomatique pour l’économie locale. Les enjeux politiques
restent également mal mesurés et pris en compte : la capacité de la géomatique à se définir comme
espace d’aide à la décision reste encore faible à la fois du côté du monde politique qui l’intègre peu dans
ses réflexions, ses décisions et ses outils réglementaires, et chez les techniciens de la géomatique qui
demeurent dans une logique métier subordonnant la géomatique à un travail technique n’intégrant pas
de dimension politique.
Dans ce contexte, la question de la valeur légale de l’information géographique numérique en général, et
des données cartographiques numériques en particulier, doit être traitée.
4.2.4 Défis
4.2.4.1 Assurer le pilotage de la gouvernance de la géomatique wallonne
Objectif :
- Asseoir le Comité Stratégique de la Géomatique et lui assurer les conditions de
fonctionnement
- Veiller à la concrétisation du PSGW
Le décret prévoit l’installation d’un Comité Stratégique de la Géomatique (CSG) (Art. 18). Les missions de
cette instance sont d’assurer des fonctions de pilotage et de coordination entre partenaires, pour
encourager la valorisation des géodonnées en associant les tiers et en favorisant les contributions des
parties prenantes.
Il mettra en place des outils de contrôle afin de disposer d’une vue claire des avancées réalisées au
travers d’indicateurs SMART. Typiquement, pour chacun des objectifs stratégiques, un système
d’indicateurs d’avancement pourra être développé pour organiser le pilotage du plan et assurer la
cohérence de celui-ci en identifiant notamment les facteurs clés de réussite et les livrables.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Les débats lors de la table ronde « Gouvernance » du 4/6/2013 ont mis en évidence certaines tensions
voire rivalités entre départements administratifs et avec des OIP mais également un manque de
cohérence entre les propositions des acteurs. Ils ont aussi souligné le risque du développement d’une
géomatique « en silo », suivant une logique de spécialisation métier sans transversalité.
Les services du Gouvernement wallon doivent développer une approche transversale de la géomatique
wallonne pour intégrer les actions des différents acteurs.
Les tâches et les responsabilités doivent dès lors être réparties entre les différents partenaires et la
collaboration doit être assurée. Les responsabilités attendues doivent être clairement énoncées, en
matière de production mais aussi en matière de coopération et de communication.
« La légitimité des institutions en charge de l’organisation et de la coordination de la géomatique
wallonne apparaît étroitement liée à un changement culturel qui suppose le déplacement des frontières
mentales existantes. Ce travail devrait se développer dans la prise en charge d’arbitrages permettant
d’équilibrer les rapports entre producteurs et utilisateurs de données. »
Comme souligné dans cette phrase reprise de la conclusion de la table ronde « Gouvernance » du
4/6/2013, la mise en place de ces nouvelles modalités de coordination demande un véritable changement
culturel, indispensable pour prendre en compte les différents enjeux, généralement contradictoires et
portés par les différents acteurs.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
4.2.5 Indicateur
- Nombre d’arrêtés d’exécution et de procédures administratives dématérialisées faisant référence à
InfraSIG.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
La collaboration avec des tiers est également justifiée par le caractère distribué de l’architecture
proposée. Ces tiers peuvent intervenir différemment en fonction de leur rôle dans l’IDS : diffuseurs de
services, diffuseurs de géodonnées, producteurs de données, contributeurs à la production de données,
développeurs d’application de type webmapping, etc.
Il reste la question de l’identification des utilisateurs à associer. En effet, tous les utilisateurs ne
partagent pas la même approche en termes de liberté d’accès. Par exemple, des groupes tiers privés
peuvent souhaiter diffuser seulement une partie de leurs données parce qu’ils considèrent que ces
informations ont une grande valeur commerciale : il n’est pas possible d’imposer la mise à disposition des
géodonnées rassemblées par des tiers. Par contre, les modes de coopération et d’échange pourraient
s’enrichir d’une autre logique non pas de simple échange mais de construction en commun de situations
nouvelles sur base de données partagées, dans une logique de « géocollaboration ».
Exemples de modes de gouvernance participatifs
En Suisse, des outils/initiatives spécifiques ont été mis en place pour permettre cette collaboration entre
partie prenantes : un forum annuel permet de présenter ce qui a été réalisé, les objectifs futurs au
niveau de l’IDS ; des séances régulières d'information ont lieu pour communiquer sur l’utilisation/les
données au sein de l’IDS ; etc. Des enquêtes en ligne (et des contacts twitter) permettent de disposer du
feedback des utilisateurs et de communiquer des mises à jour à la communauté d’utilisateurs. Enfin, un
groupe utilisateur a été installé autour de l’utilisation de l’API qui a été créée et des contrats de
collaboration fixant les responsabilités des parties prenantes ont été signés. Les collaborations au sein du
monde « open source » (qui est par définition un monde collaboratif) a permis de mettre autour de la
table des parties prenantes du monde privé et public, accélérant de façon remarquable les travaux de
mise à jour.
En France, la plateforme Prodige qui est basée sur des produits open source a permis de mettre en place
une démarche très cohérente, grâce au processus de mutualisation des développements. Ce géoportail
met à disposition des API qui permettent le développement de services web qui touchent un grand public.
Cette dynamique d’échange est encouragée par un système de licence ouverte unique (Etalab), qui dans
le cadre d’une politique en faveur de l’ouverture des données publiques (« Open Data »), a conçu la «
Licence Ouverte / Open Licence ». Elle a été élaborée en concertation avec l’ensemble des acteurs
concernés, et elle facilite et encourage la réutilisation des données publiques mises à disposition
gratuitement. Elle permet une grande liberté de réutilisation des informations, une excellente qualité des
sources (grâce aux exigences en matière de transparence). Elle encourage aussi la mutualisation pour les
autres données publiques en mettant en place un standard réutilisable par les collectivités territoriales
qui souhaiteraient se lancer dans l’ouverture des données publiques.
Ce géoportail PRODIGE a été construit de manière décentralisée et rendue disponible à travers tout le
pays. Cette plateforme multipartenariale de partage de données géographiques apporte des
fonctionnalités de catalogage, d'entreposage, téléchargement des données, de visualisation et de
cartographie en ligne. Cette expérience est présentée comme un choix technique, stratégique... et
philosophique de mutualisation de l'hébergement, de la maintenance, de l'administration-système et du
support et mais aussi un choix économique : étant open source elle est accessible à tous et donne une
bonne visibilité à l’IDS.
Le benchmarking a également mis en évidence la nécessité de prendre en compte les différents niveaux
d’utilisateurs (consommateurs, développeurs systèmes/fournisseurs de données) répartis dans des
groupes de travail. Partir de cas d’étude et réaliser des projets pilotes est une bonne manière d’identifier
certains besoins et d’illustrer la faisabilité. L’animation au sein de ces groupes de travail est primordiale :
la prise en compte des besoins des utilisateurs est une activité continue vu que ceux-ci évoluent et les
technologies également. Cette collaboration sur des cas d’études concrets, permet de contribuer à une
démarche participative.
En Wallonie, certaines initiatives sont développées indépendamment du SPW (IMIO, AIVE, …), en prenant
appui sur des ressources publiques supra-communales et provinciales, mais pourraient tirer bénéfice
d’une plus grande coopération avec les directions régionales.
4.3.3 Enjeux
Un mode de gouvernance participatif doit permettre la remontrée des attentes des citoyens et des
entreprises, l'émergence des convergences d'intérêt entre les différentes entités publiques et avec les
tiers et la concrétisation de partenariats plus ou moins structurés au bénéfice d'un service public plus
efficace et plus proche du citoyen et des entreprises.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
4.3.4 Défis
4.3.4.1 Etablir un espace de dialogue entre utilisateurs
Objectif :
- Disposer d’un espace de coopération associant toutes les parties prenantes
intéressées par le partage des informations géographiques et des expériences en
matière de géomatique
Au niveau fédéral, la loi prévoit l’installation d’un « FORUM INSPIRE » associant toutes les parties
prenantes intéressées par le partage sur les informations géographiques en général, y compris en
matière d’environnement.
La Région de Bruxelles Capitale dispose d’un tel forum qui joue aussi un rôle stratégique.
La mise en place en Wallonie d’un tel forum (tel qu’il a déjà été suggéré au point 1.3.4.1), organisé de
façon présentielle et virtuelle, permet une communication à double sens, seule garante d’un
développement participatif.
Favoriser la mise en place d’une communauté d’utilisateurs et de développeurs, par exemple en
prolongeant les ateliers, sous la forme d’un forum, d’états généraux pour appuyer le comité stratégique,
qui aidera la mise en place du PSGW, et aussi augmenter le sentiment d’appartenance des géomaticiens
(SPW et hors SPW).
Une association formelle des parties prenantes aux organes de gouvernance de la géomatique au travers
de personnes relais (représentatif des différents niveaux de pouvoirs ou des différents métiers) est
également envisageable à l’instar de ce qui est réalisé en Suisse. Le succès de ce type de collaboration ne
repose pas uniquement sur un cadre normatif ou réglementaire mais également sur la richesse
d’échanges concrets, généralement développés dans une logique de projet. Il est important de faire
collaborer plusieurs instances - publiques, privées, académiques – sur des projets pilotes ou de recherche
afin de les associer dynamiquement aux groupes de travail. Ils seront dès lors plus à même de jouer un
rôle prépondérant dans le cadre de la gouvernance de la géomatique.
Il est nécessaire de prévoir des mesures pour favoriser le partage des informations géographiques.
L’encouragement des contributions à InfraSIG doit passer par une mise en évidence des avantages, une
accessibilité très simple et un accompagnement technologique, méthodologique et juridique.
La Wallonie finance de nombreuses études, travaux, conventions, etc. Un volet précisant que les
contributions cartographiques accompagnées des métadonnées ad hoc doivent pouvoir être remontées
dans InfraSIG pourrait utilement être inclus dans les cahiers des charges.
4.3.5 Indicateur
- Participation au forum virtuel et aux groupes de travail
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
4.4.3 Enjeux
Construire une dynamique prospective permet de préparer les choix stratégiques et opérationnels afin de
construire une stratégie en phase avec les besoins, l'état de l'art, l'état du marché et les ressources
disponibles.
4.4.4 Défis
4.4.4.1 Assurer une veille stratégique pour la révision du Plan
Objectif :
- Associer les partenaires principaux au processus de réflexion stratégique
Un plan stratégique est nécessairement adaptatif. La mise en place d’une cohérence globale des buts
poursuivis par le plan stratégique doit faire l’objet d’une veille sur l’évolution des législations et
réglementations, ainsi que des avancées techniques. Un dispositif d’aide à la décision doit être mis en
place afin d’assurer la coordination du Plan, notamment via une évaluation récurrente de la politique
menée et une veille régulière sur l’évolution des pratiques des différentes parties prenantes.
Les services du Gouvernement wallon favorisent des échanges avec les deux autres Régions belges ainsi
qu’avec les instances fédérales que sont l’administration du cadastre (AGDP) et l’IGN.
Cette veille stratégique pourrait être organisée au sein d’un groupe d’experts liés au CSG et appelés à
remettre un avis régulier sur les évolutions de la géomatique. Ce travail permettra d’appuyer le CSG dans
le renouvellement triennal du plan stratégique. Ce système de veille doit toutefois être budgétisé et
intégré au fonctionnement du CSG.
Objectif :
- Disposer des ressources adéquates à la mise en œuvre du PSGW
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
En plus de définir des orientations stratégiques et de les traduire en termes opérationnels, il est
nécessaire d’aligner les projections budgétaires qui y sont liées sur les propositions prospectives du Plan.
L’ensemble des composants du Plan doit être pris en compte dans le cadre de ces évaluations
budgétaires : l’IDS au sens large du terme (cf. Axe 3 : Organiser le partage des géodonnées), la
formation, la sensibilisation, la production des géodonnées, les évolutions futures (mobiles,
crowdsourcing…) ainsi que des éléments extérieurs ayant une influence sur la mise en place du Plan.
4.4.5 Indicateur
- Adéquation des ressources pour l’opérationnalisation du PSGW
4.5.3 Enjeux
Disposer d'une stratégie en phase avec celle des autres entités publiques et dont les objectifs soutiennent
et contribuent activement aux objectifs de la politique régionale favorise l'adhésion et le soutien des
parties prenantes à la stratégie, tant au niveau politique qu'organisationnel.
Une adhésion forte au PSGW constituera un atout pour sa concrétisation.
74
http://www.awt.be/web/awt/index.aspx?page=awt,fr,cre,100,010
75
http://www.wallonie.be/fr/actualites/plan-marshall-2vert-mise-en-oeuvre-2010-2012
76
http://inspire.jrc.ec.europa.eu/events/conferences/inspire_2013/
77
http://inspire.jrc.ec.europa.eu/events/conferences/inspire_2013/pdfs/25-06-2013_AUDITORIUM_11.00%20-
%2012.00_8-Ulla%20Kronborg%20Mazzoli_Ulla-Kronborg-Mazzoli.pdf
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
4.5.4 Défis
4.5.4.1 Assurer une intégration transversale avec les autres plans
Objectif :
- Assurer l’intégration avec le Master Plan TIC, le Plan Marshall 2.Vert le Plan
Marshall 2022 et l’e-gouvernement
- Assurer l’intégration d’une composante géomatique dans les autres plans régionaux
Les axes opérationnels du plan stratégique seront formalisés en coopération avec les autres plans. Le
plan stratégique prendra soin de communiquer également avec les plans qui pourront profiter des
développements de la géomatique au service de la gouvernance publique en général.
Les initiatives du Plan Marshall°2.Vert ne pourraient que tirer profit d’un outil de géomatique qui favorise
le développement du territoire. Inversement, le développement de la géomatique peut tirer profit des
modes de gestion qui ont été développés dans le cadre du Plan Marshall.
L'opérationnalisation du plan stratégique devra décliner la volonté politique d'inscrire la Wallonie dans la
société de la connaissance et de l'information, exprimée dans la Déclaration de Politique Régionale 2009-
2014 et réaffirmée dans le Plan Marshall 2022. Les mesures préconisées dans le plan stratégique
permettent de garantir un accès pour tous à des informations géographiques de grande qualité, libres,
gratuites et dans des formats répondant aux standards ouverts internationaux. Cette ouverture permet
de développer la participation citoyenne pour une mise en commun et un partage des savoirs.
L'accessibilité aux données est un facteur d'innovation essentiel qui participe à la dynamique des pôles de
compétitivité et à la stimulation économique de la Wallonie.
Le plan stratégique géomatique s'inscrit également dans une logique de simplification administrative et
d'efficience de l'action publique, en favorisant l'échange, le partenariat et la mutualisation.
Objectif :
- Maintenir et renforcer la coordination géomatique entre les différents niveaux de
pouvoir : international, européen, national, régional, local
Depuis la gestion de la parcelle cadastrale jusqu’à la contribution à la définition des normes ISO, la
Wallonie se doit de mettre en place des mécanismes durables pour répondre à l’évolution technologique,
juridique et sociale. Il est crucial de pouvoir anticiper les changements et y faire face de manière
concertée entre les différents niveaux de pouvoir.
Plusieurs organes et structures contribuant à une certaine coordination géomatique existent aux niveaux
européen et national : le Comité européen INSPIRE (« Comitologie »), le Comité de coordination belge
INSPIRE, la Cellule belge INSPIRE (point de contact national), le forum belge en matière d’information
géographique.
L’Accord de coopération du 2 avril 2010 entre l’Etat fédéral, la Région flamande, la Région wallonne et la
Région de Bruxelles-Capitale pour la coordination d’une infrastructure d’information géographique vise à
fixer et à veiller à l’application des règles générales de coordination entre les Parties afin de permettre,
d’une part, le respect des obligations de la directive INSPIRE et, d’autre part, la contribution belge à
l’établissement de l’infrastructure d’information géographique européenne.
Cet accord a institué un Comité de coordination belge INSPIRE dont les missions sont de pourvoir à la
coordination entre toutes les Parties en vue de l’accomplissement des objectifs de l’accord de
coopération. Le Comité est constitué de deux représentants du Gouvernement fédéral, de deux
représentants du Gouvernement wallon, de deux représentants du Gouvernement flamand, de deux
représentants du Gouvernement de Bruxelles-Capitale, du représentant belge au Comité européen
(« Comitologie »), du directeur de la Cellule belge INSPIRE (point de contact national) et du président du
forum belge en matière d’information géographique.
Le représentant belge au Comité européen (« Comitologie ») est proposé par la Wallonie, le point de
contact national (directeur de la Cellule belge INSPIRE) est proposé par la Flandre, le président du forum
belge en matière d’information géographique est proposé par l’Etat fédéral.
La coordination géomatique au niveau belge devra être plus développée notamment par la mise en
œuvre effective du forum belge d’information géographique mais aussi par le renforcement des équipes
contribuant aux travaux du Comité de coordination belge.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
En Wallonie, il faut citer le Comité stratégique de la géomatique (CSG), organe mis en place en
application du décret InfraSIG et qui vise à organiser la production et la diffusion de l'information
géographique en Wallonie. Ce comité a été officiellement installé le 8 novembre 2013. Il regroupe des
représentants du Service public de Wallonie, de l’IWEPS, de la SRWT, du Centre régional de crise, de
SYNERGRID, de l’UVCW, de l’Intercommunale Imio, d’Aquawal et de l’AWT.
Au sein du Service public de Wallonie, le Département de la Géomatique du Secrétariat général joue un
rôle transversal et anime le Comité de concertation géomatique (CCG) qui regroupe les délégués de
toutes les Directions générales du SPW.
La bonne organisation des travaux du CSG et le renforcement de la concertation au sein du CCG doivent
permettre d’assurer une coordination géomatique optimale au niveau régional wallon.
Cette coordination régionale doit s’accompagner d’une coordination au niveau local (communes,
provinces et intercommunales), notamment via l’UVCW.
Objectif :
- Mettre en place les fondements de la collaboration avec les acteurs socio-
économiques
- Exploiter et renforcer les « success stories » des pôles de compétitivité (Wallonia
Clusters)
La géolocalisation en temps réels des contraintes liées au trafic fluvial, routier et aérien est indispensable
à l’optimisation du potentiel logistique wallon. Les efforts menés dans cette direction par des gros
opérateurs telle que Google, Apple, Microsoft, TomTom montrent bien l’enjeu que constitue la mobilité et
ses catalyseurs essentiels que sont le routage et le signalement d’incidents. Les pouvoirs publics ont un
rôle essentiel de mise en commun des informations relatives à la mobilité et la géomatique y joue un rôle
incontournable. Des partenariats public-privé et public-public sont indispensables pour décongestionner
les axes de circulations. Le cluster « Logistics in Wallonia » représente un groupe de partenaires de
premier ordre.
D’autre part, l’intelligence spatiale est essentielle au redéploiement économique et à l’optimisation des
investissements en infrastructures. Celle-ci se doit d’intégrer des caractéristiques sociales,
démographiques, légales et environnementales avec une cohérence spatiale forte. Les clusters Skywin,
Greenwin et WagrAlim forment un groupe à forts besoins géomatiques.
La mise à disposition de données relatives aux revenus des ménages dans un cadre spatial préservant la
vie privée est essentielle pour le géomarketing qui s’affirme comme une composante incontournable de
toute implantation commerciale ou industrielle durable.
D’autre part, la gestion de la sécurité des biens et personnes met en œuvre de grandes quantités
d’éléments géographiques qui sont à partager entre sociétés privées et services publics, en particulier la
localisation des réseaux enterrés et les risques de catastrophes naturelles et industrielles.
L’agriculture de précision nécessite quant à elle, un relais fournis par le secteur privé pour la transmission
du positionnement submétrique des engins agricoles.
Ces cas de figures sont loin d’être uniques au sein des collaborations et partenariats possibles dans le
développement et la mise à jour de géodonnées. Certains sont déjà en place et pourraient servir
d’exemple pour le futur.
4.5.5 Indicateurs
- Intégration de la géomatique dans les plans régionaux
- Participation financière du secteur privé à la géomatique wallonne
- Participation de la Wallonie aux institutions relatives à la géomatique à tous les niveaux de pouvoirs.
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Plan stratégique géomatique pour la Wallonie
Annexe 1 - GLOSSAIRE
Couche
Ensemble de données regroupées par thèmes ou éléments géographiques de même type (routes,
parcelles, communes, …). Les différentes couches structurent l'information au sein d'un logiciel
cartographique et peuvent être superposées.
Crowdsourcing
Le terme Crowdsourcing, issu de la contraction des mots « crowd » signifiant foule et
« outsourcing » voulant dire externalisation repose sur une caractéristique fondamentale, la
collaboration d'une communauté notamment par l'intermédiaire d'internet.
Données géographiques
Voir Géodonnées.
Géocatalogue
Le géocatalogue du Géoportail de la Wallonie est le catalogue de l'information géographique
relative au territoire wallon. Il donne accès aux métadonnées d'applications cartographiques, de
géodonnées, de géoservices et de cartes produits par une grande diversité de producteurs publics
ou privés.
Geodel
Enquête en ligne réalisée dans le cadre de la préparation du PSGW.
Géodonnées
Toute donnée faisant directement ou indirectement référence à un lieu ou une zone géographique
spécifique.
Géolocalisation
Processus qui consiste à localiser un lieu ou un objet.
Géomatique
La conjonction des disciplines géographie et informatique traitant de la création, la gestion, la
transformation, l’harmonisation, l’intégration, la présentation, l’analyse et la diffusion de
géodonnées numériques.
Géoportail de la Wallonie
Le site Internet wallon qui donne accès à InfraSIG - http://geoportail.wallonie.be.
Géoréférentiel
Les géodonnées et les objets géographiques uniques et authentiques, agréés par le
Gouvernement, nécessaires au positionnement des géodonnées thématiques, celles du sous-sol
comprises.
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Géoservice
Les géoservices, ou services Web géographiques, sont des protocoles de communication
informatique permettant à un serveur de communiquer avec un client applicatif. Ils peuvent être
utilisés pour interagir avec d'autres services et pour exécuter des opérations sur des données
géographiques ou sur les métadonnées qui s'y rattachent.
Géotraitement
Ensemble des opérations qu’un ordinateur peut effectuer sur des données ou des images
numériques. Le traitement de données correspond à une étape importante dans la chaîne de
traitement de l’information géographique (acquisition, transformation, analyse, visualisation,
diffusion).
InfraSIG
InfraSIG est l’Infrastructure wallonne d’Information Géographique.
INSPIRE
Acronyme de « INfrastructure for SPatial InfoRmation in Europe ».
Il s'agit de la Directive 2007/2/CE du Parlement européen et du Conseil du 14 mars 2007 pour
l'établissement d'une infrastructure d'information géographique dans la Communauté européenne
aux fins des politiques environnementales communautaires et des politiques ou activités de la
Communauté susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement.
Interopérabilité
La possibilité d’une combinaison de séries de géodonnées et d’une interaction des services, sans
intervention manuelle répétitive de telle façon que le résultat soit cohérent et la valeur ajoutée
des séries et des services de géodonnées renforcée.
Information géographique
Information déduite à partir de données à référence spatiale. L’information relève de la
signification attribuée à des données, dans un contexte précis et en fonction du cadre de référence
utilisé.
Métadonnées
Une métadonnée géographique décrit le contenu, le type, la nature, la référence spatiale, la
qualité, la disponibilité et d'autres caractéristiques des données, services et applications
géographiques permettant leur utilisation pertinente.
On distingue les métadonnées de découverte, qui permettent à un utilisateur externe d'avoir un
minimum d'information sur la donnée, des métadonnées d'usage qui sont plus complètes. Elles
sont basées sur les normes ISO 19115, ISO 19119, ISO 19139 et sur la Directive INSPIRE.
Metawal
Le catalogue de métadonnées mis en place par le Gouvernement, décrivant les séries de
géodonnées et les services de géodonnées, disponibles via InfraSIG.
Modélisation
En géographie, le modèle est une représentation de la réalité, élaborée en vue de la comprendre
et de la faire comprendre. Dans un SIG, la modélisation intervient à plusieurs niveaux : dans la
structuration des données, dans le traitement de l’information, dans la diffusion et la
compréhension de l'information géographique.
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Objet géographique
Une représentation abstraite d’un phénomène réel lié à un lieu ou à une zone géographique
spécifique.
Open Data
Mouvement visant à rendre librement accessible les données publiques non sensibles et dans le
respect de la vie privée.
Orthophotos
Image aérienne sur laquelle ont été corrigées les déformations dues au relief du terrain, à
l’inclinaison de l’axe de prise de vue et à la distorsion de l’objectif.
Projet PICC
Le projet PICC a été initié en 1991 dans le but d'établir une cartographie numérique à l’échelle de
référence du 1/1000 sur l’ensemble du territoire wallon à partir de photographies aériennes.
Série de données
Une compilation ou une collection identifiable de données.
Télédétection
Ensemble des connaissances et techniques utilisées pour déterminer, au moyen de mesures
effectuées à distance, les caractéristiques physiques et biologiques des phénomènes. Les images
satellitales et les images aériennes font partie de la télédétection.
Webmapping
Cartographie sur Internet.
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Besoins fonctionnels
• Mise en place d’un nombre important de services : services de données en adéquation par
rapport aux besoins des utilisateurs et non uniquement des besoins de la Directive
INSPIRE.
• Mise à disposition d’applications webmapping simples d’utilisation, générique et répondant
aux besoins des utilisateurs.
• Mise à disposition des services de géotraitement répondant aux besoins des utilisateurs.
• Disposer des données dans les deux langues officielles en Wallonie.
• Mise à disposition d’un catalogue de géodonnées.
• Prendre en compte les niveaux d’utilisateurs et d’utilisation en fonction de l’usage (usage
complexe ou simple de la géodonnée).
• Possibilité de mettre en place des services de mise à jour de données pour les parties
prenantes (transaction sur les données au travers du WFS-T par exemple).
• Possibilité de visualiser les couches sur des équipements mobiles.
• Téléchargement de toutes les données possibles.
• La mise à disposition de services spécifiques tels que des services de recherche sur
adresses, calcul d’itinéraire…
• Prise en compte des possibilités de contribution au travers du crowdsourcing.
• Gestion de données 3D.
Besoins techniques
Critères de qualité
• Disponibilité d’un SLA (24/24, 7/7) offrant des garanties de rapidité, performance,
disponibilité.
• Mise à disposition de données respectant des critères de complétude, précision, exactitude
et actualisation. Documentation claire sur ces critères.
• Prise en compte d’une harmonisation des données au niveau des régions afin de pouvoir
combiner ces données dans un même contexte.
• Mise à disposition de l’information sur la mise à jour des données.
• Existence d’un processus de contrôle qualité de la donnée.
• Documentation de la genèse/historique de l’obtention des données/ la sémantique.
• Spécification d’échéance claire de mise à jour obligatoire des données de bases et en
adéquation avec les besoins (ex mise à jour rapide du PICC).
• Durabilité des services tant au niveau politique qu’au niveau des budgets.
• Exactitude des données adresses (urgent).
• Disponibilité de l’historisation des données.
Critères organisationnels
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