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Le Plan Maroc Vert: la nouvelle

stratégie agricole au Maroc


16999 Views - November 9, 2009 at 10:28 pm · Filed under Agriculture, Anne-Michèle
Paridaens, Marocco (MAR)

Le secteur agricole au Maroc

L’agriculture a été toujours un secteur stratégique pour le développement socio-économique du

Maroc. Depuis, l’indépendance, le secteur agricole a connu de nombreux programmes de

développement agricole et rural et de réformes structurelles pour permettre au pays d’assurer sa

sécurité alimentaire et de contribuer dans sa croissance économique. Malgré ce soutien dont a

bénéficié l’agriculture par le passé, elle reste un secteur sous-développé.

Aujourd’hui, le secteur agricole représente 15 à 20 % du PIB

national marocain. L’agriculture est une source d’emploi majeure avec 3 à 4 millions de ruraux

travaillant dans le secteur agricole et 60 à 100.000 emplois dans l’agroalimentaire. Ce domaine a

une contribution décisive aux grands équilibres macroéconomiques et à la balance commerciale du

pays. Aujourd’hui, la balance alimentaire est largement négative, en excluant la pêche. Sur le

terrain, 70% des exploitants marocains ont une surface inférieure à 2,1 hectares. Cet important

morcellement est le fruit des régimes du foncier et des successions. On relève aussi le risque

d’accélération lié à une pyramide d’âges défavorable puisque la moyenne d’âge des agriculteurs est

de 55 ans. Par ailleurs, le secteur souffre des sécheresses récurrentes. En effet, 5 bassins

hydrauliques sur 8 sont en situation de déficit hydrique à court et moyen termes.


Dans un contexte mondial marqué par la sécurité alimentaire, le changement climatique, la hausse

des prix des produits agricoles, la responsabilisation des producteurs, la lutte contre la pauvreté, le

Maroc a été contraint de revoir sa stratégie agricole dans un sens de mise à niveau, de

restructuration et de redéfinition des missions. C’est dans cette perspective que le nouveau Plan

Maroc Vert a été élaboré et ce, pour rendre l’agriculture le principal moteur de croissance de

l’économie nationale dans les 10 à 15 prochaines années.

Le Plan Maroc Vert: objectifs et stratégies d’intervention

C’est en avril 2008 que le Gouvernemant marocain a adopté la stratégie du « Plan Maroc Vert »

afin de relancer l’économie du secteur agricole. Cette nouvelle politique a pour finalité la mise en

valeur de l’ensemble du potentiel agricole du territoire afin de répondre à quatre objectifs

principaux constituant à l’heure actuelle un enjeux important pour l’économie national. Ces

objectifs sont:

 l’amélioration des revenus des agriculteurs

 la garantie de la sécurité alimentaire de 30 millions de marocains

 la protection des ressources naturelles des différentes régions

 l’intégration de l’agriculture marocaine au marché national et international

Sur le plan économique, cette politique a pour ambition de multiplier par 2,5 la valeur ajoutée du

secteur agricole qui passera de 38 à 100 milliards de DH par an, et ce sur une période de 10 ans

seulement.

Comment?

En favorisant d’une part les investissements dans le secteur agricoles de près de 150 milliards de

DH d’ici 2020. (Parmi les potentiels investisseurs étrangers, on cite Global Environment Facility

(GEF), le Fonds international pour le développement agricole (FMDA), l’Agence française pour le

développement (AFD) et le Millenium Challenge Corporation (MCC)).


Et d’autre part, en augmentant d’une manière spectaculaire les niveaux de productions de

certaines cultures dont notamment les olives (de 1 à 4,2 millions de tonnes), les agrumes (1,5 à

3,7 millions de tonnes) mais aussi le maraîchage et les fruits (4,4 à 10 millions de tonnes).

Pour la mise en place de cette stratégie, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime a mis

l’accent sur le défi de l’exécution en réformant le Ministère de tutelle mais en créant également

l’Agence de Développement Agricole (ADA), l’agence d’éxecution spécifique à la mise en oeuvre du

PMV sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture.

Concrètement, le PMV s’articule autour de deux piliers:

Le premier pilier porte sur le développement d’une agriculture moderne et à haute valeur

ajoutée/haute productivité répondant aux règles du marché en s’appuyant sur les

investissements privés, à travers le financement de 1000 projets tant dans la production que dans

les industries agro-alimentaires d’un coût total de 10 à 15 milliards de DH par an.

Le deuxième pilier concerne l’accompagnement solidaire de la petite agriculture, à travers

l’amélioration des revenus des agriculteurs les plus précaires, notamment dans les zones

enclavées. Dans ce cadre, il sera procédé au financement de 545 projets dit « sociaux » par le

Fonds Hassan II pour le développement économique et social.


Ces projet seront inscrits dans le cadre d’un plan régional basé sur 3 axes visant la reconversion ou

diversification des agriculteurs précaires dans des activités à haute valeur ajoutée et moins

sensibles aux précipitations.

Il s’agit aussi, d’encourager les projets de production intensive dans les domaines aussi bien de

production animale que végétale, à travers l’encadrement des agriculteurs et leur qualification pour

avoir un revenu supplémentaire.

Le second pilier a également pour but la reconversion de la céréaliculture en cultures à plus forte

valeur ajoutée (ou moins sensibles aux précipitations) et la valorisation des produits du terroir.

Le plan touchera pas moins de 1,5 millions d’agriculteurs tant dans la grande que dans la petite

agriculture.

Les Plans Agricoles Régionaux (PAR)

Une stratégie du PMV est la régionalisation de l’agriculture qui se

décline en 16 Plans Agricoles Régionaux (PAR). Ces plans portent sur l’augmentation des niveaux

de productions des différentes filières identifiées, l’amélioration de la qualité et des conditions de

commercialisation de la production, l’amélioration des niveaux de valorisation de l’eau d’irrigation.

Cependant, tout en s’inscrivant dans une vision de mise en valeur des potentialités de chaque

région, ces PAR répondent également à des problèmatiques plus concrètes telles que l’emploi en

milieu rural, la lutte contre la pauvreté et l’exode rural…

Les premiers résultats


En Avril 2009, un an après le lancement de cette nouvelle politique, les investissements réalisés

dans le secteur agricole ont été estimés à 12 milliards de DH.

Sur le plan institutionnel, bon nombre de réalisations ont vu le jour. Outre la restructuration des

services centraux du Ministère de l’Agriculture et des Chambres d’agriculture, des instances ont été

créées afin d’accompagner le PMV telles que l’Agence de développement agricole (ADA) et l’Office

national de la sécurité sanitaire des aliments.

La Coopération Belge et le Plan Maroc Vert

La Belgique joue depuis longtemps un rôle considérable dans le développement du secteur agricole

dans le sud marocain. Actuellement, la CTB mène plusieurs projets agricoles (GEDINDRA,

Développement intégré de Ouijjane, Tinghir,…) pincipalement dans les régions du Souss-Massa-

Draâ et du Tafilalet. Les stratégies de développement mises en oeuvre par la CTB dans le cadre de

ces projets s’inscrivent parfaitement dans la stratégie du Plan Maroc Vert et plus spécifiquement du

Pilier II.
Plan Maroc Vert : L’agriculture marocaine à la croisée des
chemins 
Le Plan Maroc Vert table sur la création d’un million d’entreprises agricoles et s’attend
à un PIB agricole supplémentaire de 70 à 100 milliards DH. Tout en diagnostiquant le
secteur, il oriente vers des pistes de relance.

L’agriculture marocaine souffre d’un déficit de croissance chronique. Elle se trouve


aujourd’hui à la croisée des chemins, dans un contexte stratégique en profonde mutation.
D’un côté, des potentiels de développement proprement colossaux sur les marchés nationaux
et internationaux. De l’autre, un risque d’accélération marqué de la pauvreté en milieu rural.
C’est en ces termes, clairs et nets, que la stratégie de relance de l’agriculture marocaine
diagnostique un domaine qui a besoin d’un nouveau souffle. 
Baptisée «Plan Maroc Vert», cette nouvelle stratégie a été financée par le Fonds Hassan II
pour le développement économique et social et présentée à SM le Roi Mohammed VI, à la
veille de l'ouverture du Salon international de l’agriculture du Maroc (SIAM) qui se tient à
Meknès. Ce secteur représente 15 à 20 % du PIB national. L’agriculture est une source
d’emploi majeure avec 3 à 4 millions de ruraux travaillant dans le secteur agricole et 60 à
100.000 emplois dans l’agroalimentaire. Ce domaine a une contribution décisive aux grands
équilibres macroéconomiques et à la balance commerciale du pays. Aujourd’hui, la balance
alimentaire est largement négative, en excluant la pêche. Sur le terrain, 70% des exploitants
marocains ont une surface inférieure à 2,1 hectares, alors qu’en Europe 80% des exploitants
disposant chacun de plus de 20 hectares. Cet important morcellement est le fruit des régimes
du foncier et des successions. On relève aussi le risque d’accélération lié à une pyramide
d’âges défavorable puisque la moyenne d’âge des agriculteurs est de 55 ans. À cela, il faut
ajouter que 5 bassins sur 8 sont en situation de déficit hydrique à court et moyen termes. En
fait, plus de 2,2 milliards de dirhams de chiffre d’affaires végétal sont  immédiatement «à
risque» sur les bassins en situation de surexploitation des nappes phréatiques. Dans cette
étude stratégique, dont les grandes linges ont été annoncées par Aziz Akhannouch, ministre de
l’Agriculture et de la Pêche maritime, mardi 22 avril, à la cité ismaïlienne, on souligne que «la
problématique de l’eau  est un défi majeur pour l’agriculture marocaine de demain». En effet,
80 à 90% de la consommation nationale en eau reste liée à l’agriculture en plus d’une
concurrence croissante entre usages agricoles et résidentiels et industriels notamment dans le
tourisme. Concrètement, le Plan Maroc Vert repose sur la reproduction de success stories à
l’international. «Pour relancer une dynamique de croissance du secteur, nous pouvons
construire sur les réussites existantes, en dupliquant les véritables leviers de réussite tout en
les adaptant, au niveau de l’ensemble des filières, et sur l’intégralité du territoire», précise-t-
on dans ce document. D’abord, il est question de l’organisation des producteurs et leur
regroupement autour d’un «agrégateur» opérateur performant et structuré, à même d’organiser
la filière, avec une forte empreinte territoriale. En fait, le modèle de l’agrégation prôné par le
«Plan Maroc Vert» offre une double opportunité. Pour  l’agriculteur, il a le libre choix de
travailler avec l’un ou l’autre des agrégateurs présents sur un périmètre donné, ou même de ne
pas choisir ce modèle. Chose qui permet une multiplication des opportunités de
développement. Pour l’agrégateur, l’agrégation permet de dépasser le problème du foncier. Le
périmètre d’agrégation sera constitué d’une ferme qu’il exploite en propre et d’un périmètre
exploité par leurs propriétaires, dont il agrège la production. 
Ce nouveau plan s’articule autour de deux piliers. 
L’objectif du pilier I est de développer une agriculture performante, adaptée aux règles du
marché, grâce à une nouvelle vague d’investissements privés, organisés autour de nouveaux
modèles d’agrégation équitables. 
Par contre, l’objectif du pilier II est de développer une approche orientée vers la lutte contre la
pauvreté, en augmentant significativement le revenu agricole des exploitants les plus fragiles,
notamment dans les zones périphériques (par exemple en bour défavorable). En termes de
chiffres, le pilier I a pour but de générer un maximum d’investissement privé sur ces filières
avec 10 milliards de dirhams par an pour les relancer, autour de nouveaux modèles
d’agrégation, portés par des investisseurs à forte capacité managériale. 
Ces modèles d’agrégation seront équitables, par le biais d’une double contractualisation, entre
l’Etat et l’agrégateur d’une part, et entre l’agrégateur et l’exploitant agrégé d’autre part, selon
les rédacteurs de cette étude. 
Pour le solidaire pilier II, il s’agit de la mise en œuvre de  projets sociaux autour de trois
programmes (Voir encadré). Pour que ces projets puissent voir le jour, ce pilier prévoit un
volet financement innovant. Il s’agit ainsi de traiter les bailleurs des fonds sociaux comme des
investisseurs à part entière, au moyen d’une «Offre sociale Maroc». Pour cueillir les fruits de
ce plan, il faut attendre 10 à 15 ans. 
«À ce stade, le chiffrage exact des impacts à attendre du Plan Maroc Vert est difficile. 
Néanmoins, un chiffrage préliminaire permet de dire que la mise en œuvre de ce plan aura des
impacts colossaux en termes de croissance économique, d’emplois, des exports et de lutte
contre la pauvreté dans toutes les régions», a tenu à préciser M. Akhannouch lors de la
présentation de cette nouvelle stratégie.  
Ainsi, on table sur la création d’un million d’entreprises agricoles à travers l’exécution du
pilier I et II. L’impact sur le PIB est évalué à un PIB agricole supplémentaire de 70 à 100
milliards de dirhams, soit le double du programme Emergence. Ce plan vise également à
déclencher une nouvelle vague d’investissement  au niveau national avec un objectif de 10
milliards de dirhams annuellement, autour de 1.000 à 1.500 projets sur l’ensemble du
territoire. Pour la mise en place de cette stratégie, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche
maritime a mis l’accent sur le défi de l’exécution. En plus donc de la création d’une Agence
de développement agricole (ADA), il s’agit surtout de réformer le ministère de tutelle. Le
département d’Aziz Akhannouch compte solliciter la contribution du budget de l’Etat  à
travers la mobilisation de fonds supplémentaires sur 10 ans ainsi que du Fonds Hassan II,
comme «moteur national».  
Devant le Souverain et un large parterre de ministres, hauts fonctionnaires d’Etats, opérateurs
économiques, diplomates, banquiers…M. Akhannouch a choisi de finir son allocution en
invitant tous les intervenants à «cultiver l’agriculture marocaine». 
Jettou présente le plan "Émergence" à SM le Roi 
Le plan "Émergence", nouvelle stratégie industrielle nationale, a été
présenté mercredi 21 décembre à SM le Roi. Un plan ambitieux qui
vise la création, sur dix ans, de pas moins de 440.000 emplois.

Le plan “Émergence” a été officiellement présenté à SM le Roi le 21 décembre 2005 à


Casablanca. C’est le Premier ministre, Driss Jettou, en personne qui a procédé à la
présentation de cette nouvelle stratégie industrielle du Royaume qui permettra, sur une durée
de dix ans, d'accroître de 1,6 point par an le Produit intérieur brut, de réduire le déficit
commercial et de créer environ 440.000 postes d'emploi. Parmi les principaux objectifs de ce
plan, dont les jalons ont été posés par le cabinet d’étude McKinsey, la mise à niveau du
secteur industriel, sa modernisation et la consolidation de sa compétitivité sur la base d'un
diagnostic scientifique précis, qui a permis d'identifier les points faibles et les points forts du
tissu industriel marocain. Cette stratégie a permis la  concrétisation d'une vision claire à
moyen et long termes sur les potentialités  du tissu industriel marocain, les perspectives de sa
croissance et de son  développement, a dit M. Jettou dans des propos relayés par l’agence
MAP. Et d’ajouter que la stratégie a également permis de repositionner ce secteur par rapport
aux  économies des pays concurrents, tout en renforçant ses chances de bénéficier des 
opportunités qu'offrent les accords de libre-échange, a-t-il ajouté. Le premier ministre a
également mis en exergue la complémentarité de cette stratégie volontariste et ciblée qui a été
examinée au niveau gouvernemental et qui a fait  l'objet d'une large concertation avec les
professionnels des différentes  branches industrielles. Une stratégie basée sur deux piliers.
D’un côté, il s’agit du renforcement et de la redynamisation du tissu industriel actuel ainsi que
l’accroissement des capacités concurrentielles. Pour ce qui est du second pilier, il s'assigne
pour objectif d'appliquer une politique volontariste orientée particulièrement vers de
nouveaux secteurs prometteurs. Ces nouveaux secteurs, a relevé le Premier ministre devant le
Souverain, constituent une force motrice de  développement, de nature à augmenter les
exportations qui pourraient jouer le rôle de levier de développement industriel. La nouvelle
stratégie industrielle repose sur des systèmes d'anticipation et d'évolution des économies
régionale et internationale, et sur une politique volontariste audacieuse pour accéder aux
marchés mondiaux, attirer l'investissement étranger et commercialiser le produit national. Et
M. Jettou de conclure que conformément à cette stratégie, le tissu industriel national productif
a été réparti en des pôles qui connaissent une importante croissance, d'autres exigeant l'appui
et l'accompagnement, étant  donné la rude concurrence internationale auxquels ils sont
confrontés. En effet, le gouvernement entamera l'application d'un large programme pour 
accroître la compétitivité du tissu industriel, selon une approche sectorielle  et dans le cadre
d'une concertation avec les professionnels des secteurs  concernés

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