L'Archange Gabriel
L'Archange Gabriel
L'Archange Gabriel
L'Archange Gabriel est apparu aussi bien à Marie qu'à Mahomet. Il est présent aussi bien sur
les poteries sumériennes que dans les textes hébreux, et pourtant, personne à ce jour (c’est-à-
dire en 2000 ans), n'a daigné rédiger sa biographie. Mais après la lecture de ce livre, on
comprend : Gabriel représente un sujet dangereux pour la moralité de tous ceux qui
s'imaginent qu'il n'est qu'un gentil Ange asexué.
Avant cette curiosité intense pour les Anges qui s'est traduite par le livre Enquête sur
l'Existence des Anges Gardiens1, j'étais persuadé comme beaucoup d'entre nous, que l'Ange
Gabriel n'était apparu qu'à Marie de Nazareth, et que dans ce contexte il ne lui était pas venu à
l'esprit de visiter et d'annoncer à d'autres personnages sur d'autres rivages, d'autres nouvelles
toutes aussi importantes. Je pensais que son rôle de messager avait été limité exclusivement
au périmètre « classique » du Christ.
Pour tenter de comprendre, j'ai donc rassemblé et disséqué toutes les informations disponibles
sur cet Archange si mystérieux et si contradictoire, mais dont chaque mission et chaque parole
prononcée laisse une trace indélébile : Gabriel est le dénominateur commun des trois plus
grandes religions, prêtes aujourd'hui à s'affronter. Si les bibliothèques mondiales regorgent
d'ouvrages traitant des effets de sa visite chez Marie de Nazareth ou sur la psychologie du
Prophète, nul auteur n'a voulu suivre l'Ange Gabriel de la classe des Archanges et plus
particulièrement des « sept esprits qui se tiennent nuit et jour devant le Trône de Dieu », dans
son cheminement à travers l'Ancien Testament des juifs, le Nouveau Testament des chrétiens
ou le Coran des musulmans.
Pourquoi ?
Parce que toutes les informations mises bout à bout bousculent l'idée que Rome a tenu à nous
imposer. Mais lorsque nous sommes obligés de faire un détour parce que des passagers
musulmans se sont prosternés vers La Mecque pour prier, et ce juste devant votre porte
d'embarquement à Roissy, c'est un écho de Gabriel. Lorsque vous entrez dans une église et
qu'une récitation sourde du chapelet arrive à vos oreilles, c'est à nouveau un écho de Gabriel.
Les rabbins qui interprètent les rêves sur la base des textes sacrés, c'est encore lui. Dans les
plus beaux tableaux du Louvre, de Florence et du Vatican, on retombe sur cet Ange.
Impossible d'ouvrir un livre d'art sans trouver au moins une Annonciation. Et les plus grands,
de Léonard de Vinci à Gabriel Dante Rossetti, en passant par Fra Angelico et même Eric
Hebborn, se sont appliqués à le peindre en plein exercice de sa fonction, comme s'ils avaient
voulu saisir, fixer cet instant crucial de l'histoire humaine.
« Entre ses yeux se trouve le Soleil car ses cheveux sont composés de toutes les étoiles que
nous observons.
Chaque jour que Dieu fait, Gabriel plonge 365 fois dans la Mer de Lumière afin que chaque
goutte d'eau qui dévale de ses ailes puisse créer un nouvel Ange gardien ».
Le temps est l'allié le plus précieux des historiens car il détermine l'important de
l'inconsistant, y compris chez les dieux. En effet, même si les divinités vivent bien plus
longtemps que les hommes, elles ne résistent guère mieux au travail du sablier. Le pouvoir
intemporel est tout à fait relatif. Amon par exemple, le dieu le plus glorieux de la civilisation
égyptienne a vécu sous cette dénomination un peu plus de 2500 ans, bien que certains
spécialistes disent qu'on l'a retrouvé plus tard sous les traits du dieu grec Zeus, puis du romain
Jupiter-Ammon. Passant de l'état de divinité obscure d'un village perdu à celui d'une divinité
souveraine céleste, Amon3 a vécu ses plus belles années entre 1800 et 700 av. JC pour ensuite
sombrer progressivement dans l'oubli.
Cependant, pour l'égyptien fervent vivant sous Sesostris III, tout comme pour le catholique du
XXIe siècle, il n'est pas pensable que son dieu puisse être un jour rayé de la carte comme
Jupiter ou Thor, quelques-unes des milliers d'autres divinités disparues corps, âmes et
temples, dans le fleuve de l'oubli.
Mais, contrairement à ces dieux qui apparaissent et disparaissent après avoir occupé le devant
de la scène, Andy Warhol aurait pu dire « 2000 ans de gloire » les apparitions de l'Ange
Gabriel sont relativement régulières et ce depuis presque 5000 ans, puisque son nom est
d'origine sumérienne, zone géographique qui a révélé aux archéologues les premières
représentations d'Anges, comme par exemple dans la ville d'Ur où une silhouette humaine
ailée, gravée dans la pierre, verse de l'eau dans la coupe du roi.
« La racine sumérienne du mot Gabriel est GBR et signifie "gouvernorat"4 ou "gouverneur" »
explique Malcolm Godwin, tout en ajoutant : « certains spécialistes disent que cela veut aussi
dire Gibor, c'est-à-dire "puissant" ou "héros"5». Peu importe. Les prêtres sumériens parlaient
déjà de Gabriel sous le nom de Gabr, ou Gbr, un esprit qui dépendait de la déesse Ninhursag6,
source de toute vie, accouchant des planètes et toujours représentée avec une couronne de
feuilles sur la tête, et une branche fleurie dans la main en signe de fertilité, sorte de précurseur
sumérien de Marie. Les textes cunéiformes sur les tablettes d'argile qui nous sont parvenues la
décrivent comme une déesse solitaire qui, pour s'isoler du brouhaha des autres dieux et de la
chaleur, décida un beau jour de créer un jardin rafraîchissant dans la plaine d'Edinu ( Eden).
Elle demanda au Dieu des Ténèbres ( qui ne se déplace que la nuit donc ) d'ouvrir le sol afin
que de l'eau fraîche puisse y couler et fertiliser huit graines de petits humains qu'elle avait
plantées là7, histoire de passer le temps. Le Dieu s'exécuta, ouvrit la terre, fit jaillir des
sources, et très vite la plaine d'Edinu se transforma en un vaste jardin luxuriant. On se trouve
ici bien avant les textes hébreux de la Genèse8.
« Lorsque Dieu a convoqué le groupe des Anges sous le contrôle de Michaël et qu'Il a
demandé leur opinion sur la création de l'homme, ils ont répondu avec défiance :
"Qu'est-ce que l'homme pour qu'il vous préoccupe tant ? Et le fils de l'homme pour que vous
le visitiez ?"
Alors Dieu étendit son petit doigt et tous furent consumés par le feu, à l'exception de leur chef
Michaël. Et le même destin emporta le groupe d'Anges sous le commandement de l'Archange
Gabriel de la destruction ».
Informé du destin tragique de ses camarades du paradis, l'Archange Raphaël et ses Anges
compagnons se soumettent aussitôt à la volonté de Dieu en Lui promettant de s'occuper de
l'Homme :
« Finalement, lorsque les Anges donnèrent leur consentement à la création de l'Homme, Dieu
dit à Gabriel :
"Va et rapporte-moi de la poussière des quatre coins de la Terre, et je vais créer l'Homme
avec".
Gabriel s'apprêta à exécuter l'ordre du Seigneur, mais la Terre le repoussa pour l'empêcher
de ramasser de la poussière. Gabriel s'étonna :
"Pourquoi Terre n'obéis-tu pas à la voix du Seigneur qui t'a sorti des eaux ?"
La Terre répondit :
"Je suis destinée à être maudite, maudite à travers l'Homme, et si Dieu ne veut pas prendre la
poussière lui-même, alors personne ne pourra en prendre".
Lorsque Dieu entendit cela, il étendit sa main et Il prit de la poussière de toutes les couleurs
(...) rouge, noire, blanche, vert-rouge aux quatre coins de la planète et créa l'Homme (...) car
quel que soit l'endroit où il mourra, et sera enterré, il retournera ainsi à la Terre11».
La tâche de l'Ange Gabriel, guère fatigante pour l'heure, consiste simplement à avoir un œil
sur les parcs et jardins d'une lointaine déesse sumérienne qui s'amuse à créer des êtres
humains avec de l'argile12.
On note que Gabriel n'est pas issu d'une quelconque union entre divinités ou entre une
divinité et un homme. Il est « autre chose », un esprit pur, venant du domaine des dieux,
sans affiliation, et sans aucune légende destinée à le rendre, à terme, soit « divinisable »,
soit « humanisable ». Ceci revêt une importance capitale pour la suite des événements car
toutes les études de « religions comparées » notent à quel point les dieux possèdent les
qualités et les défauts qui permettent aux hommes de s'identifier à eux. Or, dès sa première
apparition, bien floue pour l'instant, Gabriel est placé dans une catégorie à part, de laquelle
d'ailleurs il ne bougera plus.
La partie sud de cette région fut occupée par les Sumériens et la partie nord par les
Akkadiens, rejoints plus tard par les Assyriens. Leur progressive fusion a naturellement créé
la Babylonie avec en son centre la géniale ville de Babylone. Ce que les archéologues
connaissent aujourd'hui avec certitude des Sumériens est leur maîtrise étonnante, compte-tenu
de l'époque, des études astronomiques, études qui prirent leur essor vers 2800 av. JC. En effet,
ces prêtres avaient déjà réussi à compter le temps sur une base 60, et à identifier les cinq
planètes nommées Ishtar, Nergal, Nelo, Mardock et Ninib14! En clair, si vous lisez aujourd'hui
votre horoscope à la dernière page du Figaro Madame, c'est directement grâce à leurs prêtres
qui furent les premiers à établir une liaison entre le destin des hommes et les étoiles qui les
gouvernent de faire des sacrifices à leurs dieux et déesses ( Ishtar entre autre ), et leurs
« vierges sacrées » de s'unir aux fidèles dans les temples, garantissant ainsi au clergé une
assiduité sans égal15. A l'époque, sexe et religion faisaient très bon ménage et c'est justement
cette particularité qui donnera cette réputation sulfureuse à Babylone et à ses jardins
suspendus.
Autre information précise, parvenue grâce aux archéologues français et allemands, est celle
des cultes que les Sumériens vouaient à leurs esprits tutélaires, autrement dit à leurs Anges
gardiens, ou encore esprits protecteurs particuliers, et aux esprits supérieurs des planètes.
Gustav Davidson de l'Académie des Sciences de New York précisait même que « le nom
d'origine chaldéenne Gabriel Dieu est ma force semble être inconnu des juifs avant la
captivité16». Si on ajoute que ces mêmes Chaldéens vénéraient Michaël ( saint Michel )
presque comme un Dieu, on comprend alors mieux d'où viennent certaines traditions
hébraïques. Les noms des esprits Michaël, Gabriel et Raphaël figurent d'ailleurs sur des
coupes incantatoires trouvées lors des fouilles de Babylone et qui sont aujourd'hui exposées
au British Museum de Londres.
Curieusement, nous possédons une autre trace locale de Gabriel, celle d'une toute petite église
existant déjà en l'an 359 après JC, perdue aux fin fonds de la Mésopotamie : le monastère de
Mar Gabriel, aujourd'hui géré par l'Église orthodoxe syrienne. Et déjà à cette époque, la fête
de Gabriel était célébrée le 18 décembre. Si l'origine sumérienne de Gabriel nous est certaine,
en revanche nous n'avons guère plus de précisions.
A vrai dire, les seules informations dont nous disposons pour le moment se résument à son
nom et à sa fonction, assez similaire à celle d'un figurant dans une pièce de théâtre, fût-elle le
jardin d'Eden. D'autres en revanche, semblent nettement plus informés : un exégète musulman
par exemple, se basant sur un Evangile apocryphe, l'Evangile de Barnabé, nous dit qu'après le
péché d'Eve17, Adam avait juré de s'émasculer ( ! ). Mais Gabriel, en charge du jardin d'Eden,
est immédiatement intervenu pour l'en dissuader, et, à la place, lui coupa seulement le prépuce
en disant : « chaque descendant d'Adam doit accomplir le serment d'Adam et se circoncire18».
Donc, cela voudrait dire que tous ceux qui n'ont plus de prépuce doivent cette torture à
Gabriel ! ( on retrouvera dans d'autres religions cette relation entre Gabriel et les organes
génitaux ). On apprend aussi qu'une fois éjectés du Paradis, Adam et Eve furent séparés et
passèrent plus de 200 ans à se chercher. Adam tomba sur une montagne du Serendip19 et Eve
du côté de la ville de Djjeddah, en Arabie Saoudite, à quelques mètres de la mer Rouge. Elle a
vraiment manqué de chance, car elle aurait pu atterrir aux Seychelles20, à un jet de pierre de là.
Finalement au bout de 200 ans, Dieu eut pitié d'eux et Il leur permit de se réunir à la Mecque.
Selon d'autres textes hébraïques encore plus anciens, Gabriel servit de témoin à Eve lors de
son mariage avec Adam. D'après les musulmans en revanche, ce dernier demanda alors à Dieu
la permission de construire un sanctuaire, identique à celui qu'il avait vu au Paradis, afin
qu'Eve et lui pussent Le prier et Lui rendre hommage. Une fois cette première église Kabba
achevée, Gabriel descendit du Ciel pour expliquer à Adam combien de tours il devait effec-
tuer autour de ce sanctuaire afin de rendre un hommage parfait au Seigneur, car, lui dit-il « au
Paradis, les Anges tournent autour de son Trône dans un cercle infini et éternel ».
Dans l'Histoire et Vie d'Adam et Eve, révélée par Dieu à son serviteur Moïse et enseignée par
l'Archange Michaël21, un texte de facture chrétienne cette fois, on apprend aussi qu'à la mort
d'Adam, Dieu demanda à Gabriel, à Michel et à Uriel d'embaumer son corps et de le rouler
dans trois draps de lin et de soie. Des années passèrent. Puis vint le Déluge, la Grande
Inondation qui emporta tout sur son passage, y compris la Kaaba qui sera reconstruite par le
prophète juif Abraham, aidé de son fils Ismaël. Une autre légende précise qu'au moment où
Ismaël cherchait une pierre pour marquer l'angle de la nouvelle construction, il reçut lui aussi
une visite de l'Archange. Gabriel lui désigna un immense bloc de roche venant du Paradis
( une météorite ) qu'il posa au coin de la Kabba. Cette pierre, connue aujourd'hui sous le nom
de « Pierre Noire » ( Hajr al Aswad ), était « aussi pure et blanche que le lait, mais devint
totalement noire au contact de toutes les mains des pécheurs ». Et l'histoire continue : les
textes hébreux de la Bible expliquent que le peuple arabe est né de l'union de monsieur
Abraham et de mademoiselle Agar, la servante égyptienne de sa femme, comme quoi Emile
Zola n'a rien inventé. Les bonnes habitudes remontent loin. En effet, Sarah, la femme légitime
d'Abraham ne pouvant avoir d'enfant, ce dernier se rabattit sur Agar qu'il rendit enceinte du
premier coup. Mais très peu de temps après, Sarah tomba elle aussi enceinte.
De crises de jalousie en scènes de ménage c'était son enfant qui devait hériter des privilèges,
et pas celui de la bonne Abraham fit alors quelque chose de très lâche, il répudia la servante
Agar qui fut contrainte à s'enfuir dans le désert avec son fils Ismaël, texte raconté par la Bible
dans la Genèse 21 :
« Et l'Éternel visita Sara comme il avait dit, et fit à Sara comme il en avait parlé.
Et Sara conçut, et enfanta à Abraham un fils dans sa vieillesse, au temps fixé dont Dieu lui
avait parlé.
Et Abraham appela le nom de son fils qui lui était né, que Sara lui avait enfanté, Isaac. (...)
Et Sara vit rire le fils d'Agar, l'Égyptienne qu'elle avait enfanté à Abraham
Et elle dit à Abraham : Chasse cette servante et son fils; car le fils de cette servante
n'héritera pas avec mon fils, avec Isaac.
Et cela fut très mauvais aux yeux d'Abraham, à cause de son fils.
Et Dieu dit à Abraham : Que cela ne soit pas mauvais à tes yeux à cause de l'enfant, et à
cause de ta servante. Dans tout ce que Sara t'a dit, écoute sa voix ; car en Isaac te sera
appelée [ une ] semence.
Et je ferai aussi devenir une nation le fils de la servante, car il est ta semence.
Et Abraham se leva de bon matin, et il prit du pain et une outre d'eau, et les donna à Agar,
les mettant sur son épaule, et [ il lui donna ] l'enfant, et la renvoya.
Et l'eau de l'outre étant épuisée, elle jeta l'enfant sous un des arbrisseaux, et s'en alla et
s'assit vis-à-vis, à une portée d'arc ne voie pas mourir l'enfant. Et elle s'assit vis-à-vis, et elle
éleva sa voix et pleura.
Et Dieu entendit la voix de l'enfant, et l'Ange de Dieu appela des cieux Agar, et lui dit :
Qu'as-tu, Agar? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l'enfant, là où il est.
Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d'eau; et elle alla et remplit d'eau l'outre, et fit
boire l'enfant.
Et Dieu fut avec l'enfant, et il grandit, et habita dans le désert et devint tireur d'arc.
Et il habita dans le désert de Paran; et sa mère lui prit une femme du pays d'Égypte22».
Les textes hébreux précisent donc que l'Ange vu par la servante égyptienne Agar était Gabriel
qui l'observa silencieusement avant de taper du pied sous lequel jaillit aussitôt une source
d'eau.
Selon les textes arabes cités par l'historien Safdar Hussein « l'eau se mit à jaillir du sol pour
la première fois sous les talons de l'enfant Ismaël dont le père Abraham avait émigré avec sa
mère Agar dans ce pays inculte. Cette dernière avait continué à courir çà et là avec ardeur,
derrière le mirage des sables mouvants, à la recherche de l'eau pour étancher sa soif. De là
ce puits devint sacré et par la suite il acquit une sainteté supplémentaire en partageant le
caractère sacré de la Kabba et de ses rites23». Cette source d'eau potable s'appelle aujourd'hui
Zemzem et représente le puits divin par excellence, coulant à deux pas de La Mecque. Ismaël
s'installa à La Mecque où il donna naissance à une nombreuse progéniture qui va devenir le
peuple arabe. Constatation : qu'il s'agisse de textes musulmans, hébreux ou chrétiens, Gabriel
est toujours présenté comme le gardien du jardin mythique d'Eden. Pourtant, hormis quelques
textes épars, on ne trouve aucune sortie glorieuse aux sons des trompettes avec son profil
découpé sur un fond de strato-cumulus pour affirmer haut et fort son existence au monde.
Mais avant d'y arriver, l'Archange, en mission secrète et sous couvert de l'anonymat, nous
force à effectuer une halte discrète dans la ville mythique de Sodome, où, d'après une solide
tradition hébraïque, il visita Loth et ses filles.
Dans le désert, il y a des mirages, tous les Berbères et autres peuplades habituées à vivre
dans ces endroits désolés par la Nature le savent. On peut qualifier cette apparition de « non-
officielle » car elle n'est mentionnée dans aucun texte biblique de l'Ancien Testament. Mais le
livre traditionnel hébreu du Talmud ( Bava-Metzia 86 B ), tout comme le Zohar qui
commente les passages mythiques de la Genèse, nous précisent que les deux Anges anonymes
venus visiter monsieur Loth sont en réalité Michaël ( qui est comme Dieu25) et Gabriel ( Dieu
est ma force ).
Loth les pressa beaucoup, et ils allèrent chez lui et entrèrent dans sa maison et il leur fit un
festin, et cuisit des pains sans levain, et ils mangèrent.
Ils n'étaient pas encore couchés que tous les hommes de la ville Sodome, du plus jeune aux
plus vieux, entourèrent la maison. Ils appelèrent Loth et lui dirent : ''Où sont les deux
hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Fais-les sortir, afin que nous les connaissions'' ».
En langage décodé, nous avons donc ici une bande d'éméchés qui ont aperçu eux aussi les
deux voyageurs, et, fascinés par leur beauté (ne dit-on pas « beau comme un Ange » ),
décident d'aller faire leur connaissance dans l'espoir d'une orgie à la manière des « back-
rooms » des pathétiques boîtes de nuit actuelles du Marais27. Une situation assez amusante si
on imagine une bande d'homos allumés courant après les deux principaux Archanges qui se
tiennent devant Dieu dans l'espoir de leur faire goûter une spécialité locale. La ville de
Sodome, ne l'oublions pas, est une réplique avant l'heure du gigantesque quartier homosexuel
de Castro Street à San Francisco ou de West Hollywood. Mais contrairement à l'Ancien
Testament qui ne donne pas l'identité des deux Anges, le Zohar nous précise qu'il s'agit
effectivement de Gabriel et de Michaël, venus incognito, ce dernier étant un expert en
explosifs pour destructions apocalyptiques :
« Loth sortit, ferma la porte après lui, et dit : ''Je vous prie mes frères, ne leur faites pas ce
mal. Voici, j'ai deux filles qui n'ont point connu d'homme vers vous, et faites-leur comme il
vous plaira. Seulement à ces hommes ne leur faites rien, car c'est pour cela qu'ils sont venus
à l'ombre de mon toit'' ».
On peut être surpris devant une telle réaction, un père qui n'hésite pas à donner ses deux filles
vierges à une bande de supporters du Paris-Saint-Germain ivres morts, et cela pour protéger
ses deux invités qu'il ne connaissait même pas deux heures auparavant.
Totalement illogique.
A moins que lui aussi ne soit tombé sous le charme angélique des deux inconnus :
« Mais les habitants de Sodome dirent : '' Retire-toi ! Tu es venu pour séjourner ici et voilà
que tu veux faire la loi ! Maintenant nous te ferons pire qu'à eux''. Ils bousculèrent Loth, et
s'approchèrent de la maison pour briser la porte.
Mais les deux hommes étendirent leurs mains, firent entrer Loth dans la maison, et fermèrent
la porte. Et ils rendirent aveugles ceux qui se trouvaient à l'entrée de la maison, du petit
jusqu'au plus grand [de sorte] qu'ils se lassèrent à chercher l'entrée28».
Suivant les versions bibliques, les Anges rendent les sodomites soit aveugles, soit presbytes.
Sachant qu'ils seraient tués peu de temps après, on ne comprend pas très bien l'utilité d'abîmer
leurs yeux, mais bon...
« Et les deux anges dirent à Loth : ''Qui as-tu encore ici avec toi ? Gendres, fils, filles, et tout
ce que tu as dans la ville, tu dois les faire sortir de ce lieu parce que nous allons le détruire.
Leur cri est devenu grand devant l'Éternel qui nous a envoyés pour le détruire.
Loth sortit, parla à ses gendres qui avaient pris ses filles, et dit : ''Levez-vous, sortez de ce
lieu, car l'Éternel va détruire la ville''. Et il sembla aux yeux de ses gendres qu'il se moquait.
Comme l'aube du jour se levait, les anges pressèrent Loth lui disant : ''Lève-toi, prends ta
femme et tes deux filles qui se trouvent ici, de peur que tu ne périsses dans l'iniquité de la
ville''.
Mais il tardait et de ses deux filles, l'Éternel ayant pitié de lui et ils le firent sortir, et le
laissèrent hors de la ville. Et il arriva quand ils les eurent fait sortir dehors, qu'il dit :
''Sauve-toi, pour ta vie ! Ne regarde pas derrière toi et ne t'arrête pas dans toute la plaine
montagne, de peur que tu ne périsses''.
Loth répondit : ''Non, Seigneur, je te prie ! Voici, ton serviteur a trouvé grâce à tes yeux, et
la bonté dont tu as usé à mon égard en conservant mon âme en vie a été grande la
montagne, de peur que le mal ne m'atteigne et que je ne meure. Voici, je te prie, cette ville-là
est proche pour y fuir, et elle est petite vivra''.
Et le Seigneur lui dit : ''Vois, j'ai accueilli ta demande en cette chose aussi, de ne pas détruire
la ville dont tu as parlé. Hâte-toi d'y aller car je ne peux rien faire jusqu'à ce que tu y sois
entré''.
C'est pourquoi on a appelé le nom de la ville Tsoar. Le soleil se levait sur la terre quand Loth
entra dans Tsoar.
Et l'Éternel fit pleuvoir des cieux sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de la part
de l'Éternel détruisit ces villes, et toute la plaine, et tous les habitants des villes, et les
plantes de la terre. La femme de Loth regarda en arrière, et elle devint une statue de sel. Et
Abraham se leva de bon matin [ et vint ] au lieu où il s'était tenu devant l'Éternel. Il regarda
du côté de Sodome et de Gomorrhe, et du côté de tout le pays de la plaine, et il vit la fumée de
la terre qui montait comme la fumée d'une fournaise. Et il arriva, lorsque Dieu détruisit les
villes de la plaine, que Dieu se souvint d'Abraham et renvoya Loth hors de la destruction,
quand il détruisit les villes dans lesquelles Loth habitait.
Et Loth monta de Tsoar, habita dans la montagne avec ses deux filles mais parce qu'il eut
peur d'y habiter, il s'installa avec ses deux filles dans une caverne29».
Fin du premier acte. Les villes de Sodome et Gomorrhe ont été détruites par Michaël et la
femme de Loth transformée en statue de sel. Pourquoi en sel, nul ne le sait. Faut-il y voir une
leçon de morale ? Ne jamais regarder derrière soi ? Peut-être.
Toujours est-il que l'existence même de cette histoire biblique a été remise en cause parce que
personne n'avait jamais entendu parler de ces deux villes à la réputation si... sulfureuse (sans
parler de madame Loth en statue de sel de Guérande ). Par conséquent, ce ne pouvait être
qu'une de ces nombreuses légendes inventées de toutes pièces par des barbus allumés et que
d'autres barbus défoncés à l'encens se transmettaient de génération en génération. Et on aurait
très bien pu en rester là. Mais un archéologue de génie a jeté un sérieux doute sur les doutes
concernant Sodome et Gomorrhe, car ces villes il les a retrouvées, ensevelies au sud-est de la
Mer Rouge (en l'actuelle Jordanie) au bout de la péninsule de Lisan : leurs noms modernes ne
sont plus Sodome et Gomorrhe, mais Bab edh Dhra et Numeira.
C'est en tentant de trouver des offrandes funéraires dans le cimetière de Bab edh Drha que les
fouilles dirigées par le professeur Lapp ont révélé entre 1965 et 1968 les traces d'une
formidable explosion qui semble avoir rasé la ville. Les toits étrangement brûlés et les débris,
énormes, fichés dans les toitures semblaient être comme un écho des paroles du Dieu de la
Bible de Darby : « et l'Éternel fit pleuvoir des cieux sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et
du feu, de la part de l'Éternel et toute la plaine, et tous les habitants des villes, et les plantes
de la terre », suivi d'un autre écho, de la très nulle Bible éditée par Bayard cette fois : « du
ciel Yhwh fait tomber une pluie de soufre et de feu sur Sodome et sur Gomorrhe. Il renverse
les villes et la plaine, tous leurs habitants, la flore ».
Les archéologues, étonnés, finirent par résoudre l'énigme de cette pluie de soufre en
travaillant avec des géologues qui ont confirmé que cette région de la Mer Rouge possède une
forte concentration de bitume dans son sous-sol. Le dictionnaire Robert nous dit que le bitume
est un « mélange naturel ou artificiel d'hydrocarbures ( et de résines, d'asphaltènes ) qui se
présente à l'état solide ou liquide ( pâteux ), de couleur noire, opaque huiles brutes
( pétrole ), cires minérales ( ozocérite, hattchetite ), asphaltes, asphaltites les bitumes
artificiels sont obtenus dans la distillation et l'oxydation du pétrole ( spalt ) s'emploie en
héliogravure et en photocollographie ».
Aussi, on comprend mieux les propos du géologue Frederic Clapp selon lequel cette pluie de
soufre et de feu provenait d'un tremblement de terre : le mouvement de la terre a fait jaillir ce
bitume, déjà sous haute pression, des profondeurs et une simple étincelle dans l'air, ou bien un
feu au sol l'a transformé en une gigantesque masse flambante tombant du ciel. Il suffit
simplement de trouver du bitume le long d'une faille (comme par exemple celle de San
Andreas de Los Angeles), ce qui est précisément le cas pour Sodome et Gomorrhe comme
l'ont prouvé depuis les relevés topographiques et surtout les photos satellites.
Selon une autre interprétation juive ( Midrach Genèse Rabba 51:2 ) on apprend que Gabriel
aurait mis le feu à la pluie de bitume issu du tremblement de terre déclenché par Michaël.
Pour l'auteur russe Immanuel Velikovsky, ce bitume provenait de la rencontre catastrophique
entre la Terre et une comète qui a mis fin à bien d'autres civilisations anciennes30. D'accord.
Sodome a bien été détruite par le feu et Gabriel s'y trouvait comme dans un épisode de
Mission Impossible. Mais pourquoi la femme de Loth a-t-elle été transformée en statue de
sel ? On se le demande encore... La seule explication logique se trouve dans la suite de
l'histoire, qui, c'est le moins qu'on puisse dire, n'en manque pas ( de sel ) :
« Et l'aînée dit à la plus jeune : ''Notre père est vieux, et il n'y a pas d'homme sur la terre
pour nous féconder. Viens, faisons boire du vin à notre père, et couchons avec lui, afin que
nous conservions une semence de notre père''.
Cette nuit-là, elles firent boire du vin à leur père l'aînée vint et coucha avec son père ne
s'aperçut ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva31».
Et dire que nos parents nous interdisaient de boire de l'alcool. Sur Loth, la dose a dû être
conséquente pour qu'il accepte finalement de répondre aux avances de ses filles. Il est vrai que
c'était la nuit et qu'il y avait beaucoup de sable autour d'eux. « Sea, Sex & Sun » aurait chanté
Gainsbourg, qui, dans son duo intitulé « Lemon Incest » avec sa fille Charlotte, semblait
posséder bien des points communs avec l'incestueux Loth.
Ces lignes bibliques « sacrées » nous précisent même que Loth ne s'aperçut de rien !
Apprécions la tournure de la phrase qui tente, comme elle peut, de nous faire croire qu'un
homme arrive à faire l'amour sans s'en rendre compte. Mais nous sommes dans la Bible et il
importe d'être politiquement correct pour ne pas heurter les abonnés de la Vie Catholique :
« Et il arriva, le lendemain, que l'aînée dit à la plus jeune : ''Voici, j'ai couché la nuit passée
avec mon père nuit de notre père''. Et elles firent boire du vin à leur père cette nuit-là aussi
et coucha avec lui coucha ni quand elle se leva. Et les deux filles de Loth conçurent de leur
père32».
Sont-ce des prémices, des indices microscopiques de la nature très sexuelle de Gabriel ou bien
une confirmation de ce que nous avons déjà vu à propos du prépuce ? Deux Anges
interviennent pour sauver une famille mais la mère disparaît au passage (était-elle trop vieille
pour que ces deux Anges ne daignent pas la sauver ?), laissant le père avec ses deux grandes
filles.
Le texte biblique nous dit qu'elles ont profité du sommeil de leur père pour s'accoupler à lui,
alors que chacun sait que cela relève de l'impossible. Le tableau d'Albrecht Altdorfer au
Musée de Vienne en Autriche, en témoigne : on voit un homme d'une cinquantaine d'années,
nu, avec un sourire carnassier sur les lèvres, se frotter contre les fesses de sa fille, tout aussi
nue et à l'air enchanté. Le spectateur, lui, a un sentiment de malaise et de dégoût, mais aussi
de fascination. Un autre peintre, Jan Metsys, met en scène les deux filles de Loth, les seins à
l'air et le verre de vin à la main, draguant, touchant et caressant leur père dans l'attente
d'éveiller son désir. Mais chez Metsys en revanche, le père a l'air assez dépité, comme s'il ne
pouvait résister à la détermination scabreuse de sa progéniture. Allons, c'est forcément pour la
bonne cause, nous dit dans sa morale l'Ancien Testament.
Ce que le chapitre 19 de la Genèse ne nous dit pas en revanche, est que Loth33 s'est bien
adapté à son sort et a vécu de longues années avec ses deux filles dont il eut de nombreux
enfants...
En tout état de cause, la présence incognito de Gabriel auprès de Loth ne possède
qu'une seule raison d'être, celle d'entraîner et de légitimer une procréation déjà
inhabituelle, violant non pas une, mais deux lois, celle de la Nature et celle des Hommes.
Comme une sorte d'avant-goût salé de ce qui nous attend.
Sur le fleuve du Temps à la recherche de l'Archange Gabriel, nous avons déjà parcouru,
rapidement certes, environ 3.000 ans. Nous allons donc nous arrêter au VIe siècle avant JC, en
606 précisément, à la cour du célèbre roi Nabuchodonosor, époque où Babylone34 fière de sa
porte et de ses murailles colorées sublimes, domine le monde. En effet, le roi vient de
prendre35 Jérusalem en détruisant le saint des saints, le Temple et en capturant plus de 30.000
prisonniers. Attachés les uns aux autres, ceux-ci effectueront une marche forcée de plus de
deux mois à travers les montagnes et le désert jusqu'à la porte d'Ishtar de Babylone. Afin de
consommer sa victoire, le souverain, magnanime, décide d'intégrer à sa cour quelques
« jeunes gens » juifs de bonne famille afin de servir leur nouveau roi.
Les enfants sont donc choisis parmi les captifs de familles nobles et le « hasard » a voulu que
l'officier en charge de cette opération choisisse quatre adolescents de 12 à 14 ans parmi
lesquels se trouvait un certain Daniel (un lettré a noté qu'ils devaient quand même « être
mignons avec un corps bien fait »... ). On ne sait avec certitude s'ils ont été émasculés, une
pratique assez fréquente à l'époque. Mais comme le texte biblique précise que ces enfants se
retrouvèrent sous l'autorité du « chef des eunuques », le doute ne peut pas subsister très
longtemps, même si tous les exégètes observent un silence radio total à ce sujet. Logique : il
est politiquement incorrect.
Le roi approuve le choix, rebaptise les jeunes garçons (le nouveau nom de Daniel sera
Beltschatsar « le favori du Dieu Bel » ) et les confie à ses prêtres afin de les former à la
culture babylonienne pendant trois ans. Cela se résume par l'apprentissage de la langue et de
son écriture, les devoirs à rendre aux Dieux, la rédaction des contrats civils et surtout l'étude
de ces astres que les Chaldéens suivaient en permanence.
Le temps passe pour les captifs et les nouvelles habitudes s'incrustent très vite au point que la
majorité des juifs exilés à Babylone en oublient de respecter les lois strictes de leur religion.
Mais le jeune Daniel, devenu adulte, maintient tant bien que mal, et contre toute attente, les
coutumes de ses ancêtres sans que cela ne lui porte réellement ombrage, même à la cour. De
toute évidence et contrairement à ce que laissent entendre les textes hébreux, les Babyloniens
avaient l'esprit ouvert. D'ailleurs Nabuchodonosor ne s'est livré à aucun massacre de
prisonniers et sa volonté d'intégrer des jeunes descendants de familles aristocratiques juives
témoigne largement en sa faveur. Ce en quoi il se trouve à des millénaires du profil de
dictateur sanguinaire et inculte que bien des historiens crétins lui ont collé.
Daniel vit donc sa captivité dans des conditions idéales, voire luxueuses et il ne se plaint pas.
A travers son livre, on sent du reste qu'il accepte de payer de sa personne le prix « pour les
péchés d'Israël »... Et il a raison, car d'autres ont payé des prix bien plus élevés. De plus, et
aussi curieux que cela puisse paraître, cet exil en terre babylonienne avait été prévu et
annoncé par des prophètes juifs quelques siècles plus tôt : d'abord par Moïse36, ensuite le roi
Salomon37, et surtout par le fou furieux génial d'Isaïe le prophète ( son nom veut dire « Yahvé
est délivrance » ) qui a textuellement prédit, vers 700 av. JC, au roi de Judée Ezéchias :
« ''Vois, des jours viendront où l'on emportera à Babylone tout ce qui est dans ta maison et ce
que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour prendra de tes fils, qui seront sortis de toi, que tu
auras engendrés, pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babylone''38»
Ce à quoi le roi de Judée avait répondu : « elle est bonne la parole du Seigneur que tu as
dite ». Hélas, le successeur de ce monarque, Manassé, n'avait manifestement pas eu le même
sens de l'humour spirituel. Agacé par les paroles prophétiques déplaisantes d'Isaïe, et aussi par
un futur incertain, il avait lancé son armée à ses trousses. Coincé, Isaïe n'avait trouvé le salut
que devant un arbre sur lequel il grimpa à toute vitesse, tel un chat, pour échapper à ses
poursuivants. Et pour cette tentative de fuite, le nouveau roi de Judée le fit scier en deux,
vivant ! Yahvé possède manifestement un sens de l'humour assez développé si l'on en juge par
les fins qu'il réserve à ses messagers les plus doués (d’où l'expression, lorsqu'on apprend une
nouvelle étonnante, « ça ma scié » )
NOTES
2 Dans le Livre du Jardin des Rois, Nuruddin Ar'Raniri fut l'un des premiers encyclopédistes
musulmans. Le Jardin des Rois a été écrit en 1636 et recensait toutes les connaissances
islamiques et scientifiques de l'époque.
3 « Sans doute du très ancien mot berbère "aman" signifiant "eau"», selon le Petit
Dictionnaire des dieux égyptiens d'Alain Blottière aux éditions Zulma.
6 Ou Nin-hur-Sag.
8 Les linguistes ont établi par exemple qu'au pays de Canaan, les habitants parlaient le
moabite, l'ugaritique et l'hébreu, celui-ci étant le seul survivant.
9 Notons aussi cette concordance entre Nin « orsag » ( plaine de la Dame ) et Magyar
« orsag », ( plaine des Magyars ). Voir les deux notes précédentes.
10 Tous les Gabriel et Gabrielle ont pour surnom familial Gaby ou Gaga.
12 Annemarie Schimmel nous rapporte dans son livre Terres d'Islam : « Quand Adam fut
créé, un Ange refusa de se prosterner avec les autres anges devant Adam. C'était Iblis (Satan)
qui se croyait supérieur à Adam puisqu'il était créé à partir de feu tandis qu'Adam l'était à
partir d'argile. Satan fut maudit et agit dès lors comme l'ennemi de l'humanité, et non comme
ennemi de Dieu, car il est aussi, comme tout ce qui existe dans l'univers, une créature de
Dieu ».
15 Jean Bottéro, grand spécialiste de Sumer développe amplement cette particularité dans son
Mésopotamie: l'Ecriture, la Raison et les dieux, Gallimard.
16 Voir son Dictionnaire des Anges avec plus de 4000 noms, ouvrage de presque 700 pages,
imprimé depuis 40 ans. Ed. Le jardin des Livres, 2005.
17 Pour toutes les nouvelles générations qui ne savent pas ce qu'est le jardin d'Eden, rappelons
que Eve y vivait avec Adam. Incitée par un serpent, elle a croqué dans la pomme, fruit de
l'Arbre de la Connaissance ce qui a entraîné sa mortalité et celle de ses enfants, c'est-à-dire
nous. Curieusement, le livre du généticien Bryne Sykes Les Sept Filles d'Eve publié en 2001
prouve que nous remontons tous, via nos cartes d'identité ADN, à seulement sept mères
différentes.
18 Abd-al-Raziq, Abu-Bakr : Al-khitan, ra'y ad-din wal-'ilm fi khitan al-awlad wal-banat, Dar
Al-i'tissam, Le Caire 1989.
20 Les Seychelles sont considérées aujourd'hui comme une réplique du Jardin d'Eden originel.
23 In Histoire des premiers temps de l'Islam par Safdar Hussein, commenté par Abbas Ahmad
al-Bostani, Édition La Cité du Savoir, Abbas Ahmad al-Bostani C.P. 712, Succ. (B),
Montréal, Qc, H3B 3K3 Canada.
24 Paroles originales en anglais. La traduction ayant permis de garder une partie des rimes,
nous la livrons en français.
25 Michaël est mentionné cinq fois dans la Bible, trois fois dans l'Ancien Testament, et deux
fois dans le Nouveau. Jude le classe dans les Archanges.
26 Depuis, le Dr Simon Le Vay du Salk Institute de San Diego a trouvé la zone du cerveau
( près de la moelle épinière dans une zone appelée INAH 3 ) qui détermine, dès notre
naissance, notre orientation ( ou préférence ) sexuelle. Chez les hommes, cette zone est de la
taille d'un grain de café, chez les femmes exactement la moitié. Le Dr Levay a découvert que
cette zone chez les hommes homosexuels était exactement du même volume que celui des
femmes. Cette découverte a été faite en 1991 et confirmée depuis par d'autres universités.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, elle a fait plus de malheureux que d'heureux.
Sources: Los Angeles Times, Le Quotidien du Médecin, Wall Street Journal, Washington Post.
27 Quartier historique de Paris, devenu celui de toutes les boîtes de nuit pour homosexuels.
29 Idem, op.c.
30 Son livre Mondes en Collision a été publié par le Jardin des Livres en 2003. Sa lecture est
fascinante car elle offre une grille d'interprétation nouvelle aux livres de l'Ancien Testament.
A lire absolument, ne serait-ce que pour se faire sa propre opinion.
31 Idem, op.c.
32 Idem, op.c.
33 Pour les cinéphiles : un film de 1934 de Watson Webber Loth in Sodom, un film plein
d'action...
37 1-Roi 8, 46-51.
38 2-Rois, 20,17.