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Protocole de recherche

Rôle des institutions dans la contribution des


ressources naturelles à la croissance économique :
cas de l’UEMOA

M. Mahamadou H KOUYATE
Doctorant en sciences économiques à l’UCAD (Sénégal)

Année académique: 2019-2020


INTRODUCTION

Assurer une croissance économique forte et soutenue est un objectif


principal de la politique économique. Cela est un défi majeur pour chaque
pays car un taux de croissance élevé peut contribuer à l’amélioration des
conditions de vie des populations. Ce défi est encore énorme lorsqu’il
s’agit des pays en voie de développement. Depuis Adam Smith, les
économistes se sont toujours intéressés à la question de la croissance
économique et l’objectif de la politique économique des Etats se résume à
la réalisation de façon durable d’un taux élevé de croissance économique.
L’exploitation des ressources naturelles crée de la richesse et
est donc un moyen par lequel un Etat peut passer pour
atteindre cet objectif de croissance économique.

Les performances du secteur minier influencent en effet la


croissance économique et selon Chalmin (2000), posséder
d’énormes ressources naturelles serait une chance pour un pays
car l’exploitation de ces ressources crée de la richesse et de ce
fait contribue à la croissance.
Une étude de la Banque mondiale en 2008 a révélé que le secteur minier a
contribué au développement économique en Afrique du Sud, en Australie, au
Botswana, au Canada, au Chili, en Norvège et en Tanzanie, tous des pays dont
le sous-sol regorge de beaucoup de potentialités.
Cependant l’idée selon laquelle la capacité du secteur minier à stimuler la
croissance économique ne fait toujours pas l’unanimité au sein des
économistes. Il y a d’une part ceux qui soutiennent que l’exploitation minière
est facteur de croissance économique et d’autre part ceux qui remettent en
cause son efficacité à jouer sur le tissu économique.
Ces dernières années sont marquées par un développement du
secteur minier dans les pays de l’UEMOA, en particulier au Mali,
au Niger, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Burkina Faso où on
relève une part de plus en plus considérable des industries
extractives dans la formation du PIB (BCEAO, 2015). Cela suscite
beaucoup d’espoir en termes de perspectives de développement
socioéconomique.
L’UEMOA regorge en effet d’importantes ressources minières,
notamment l'or, le pétrole, les phosphates et l'uranium.

La production aurifère de la zone est passée de 8 tonnes en


1990 à 100 tonnes en 2012 montrant ainsi la dynamique du
secteur aurifère dans l’UEMOA. On note également des
productions en faible quantité de manganèse au Togo, de
calcaire au Sénégal et de diamant en Côte d'Ivoire.
Le pétrole qui a une production tendant à la hausse est
produit en Côte d’Ivoire et au Niger. Le potentiel minier
de l’UEMOA est énorme et les ressources minières
contribuent dans les exportations des pays. Au Mali par
exemple, la production de l’or en 2015 a été de 46,4
tonnes avec un poids de 65,77% dans les recettes
d’exportation.
Cependant, la qualité des institutions est aujourd’hui au
cœur de tout modèle de développement économique
et pour des économistes comme North (1990) et Edison
(2003), le niveau de contribution de l’exploitation des
ressources naturelles est étroitement lié à la qualité des
institutions mises en place par les pays.
L’abondance de ressources naturelles ne suffit donc pas à elle seule
pour impacter positivement la croissance économique d’un pays. D’une
manière générale, selon Edison (2003), la qualité des institutions a un
effet significatif sur les résultats économiques. Elle pourrait donc
influencer l’apport du secteur minier dans la croissance économique.
Ainsi donc, les institutions pourraient jouer un rôle important dans la
croissance économique et transformer la malédiction des ressources en
un bienfait.
La grande problématique qui fait débat autour des
ressources naturelles est l’effet qu’elles ont sur
l’économie des pays qui en sont pourvus.
La théorie économique parle de la malédiction des
ressources naturelles. Elle a été décrite pour la
première fois par Auty (1993).
Cette théorie stipule qu’il y a un lien négatif entre
l’abondance des ressources naturelles et la croissance du PIB.
La contribution du secteur minier à l’économie de la zone
UEMOA reste considérablement plus faible que celle des
autres secteurs (BCEAO, 2015).
L’un des problèmes majeurs que rencontrent les pays
de l’UEMOA est donc la mauvaise gestion de la rente
minière, ce qui relève de la gouvernance.
Cela met alors à nu une faible qualité des institutions
au sein de l’UEMOA.
En outre, la Banque mondiale dans son rapport de 2015
sur la qualité des politiques et des institutions nationales
dans 38 pays africains montre que, dans la plupart des
pays subsahariens, la qualité des institutions est peu
favorable au développement et à la réduction de la
pauvreté.
Selon le classement 2015 du FMI sur le PIB par tête, excepté la Côte
d’Ivoire, les sept autres pays de l’UEMOA font partie des 25 pays
produisant moins de richesses au monde. Malgré son potentiel minier,
l’UEMOA peine donc à amorcer son développement économique.
De cet fait la question de savoir si les ressources naturelles favorisent la
croissance économique ne fait pas l’unanimité parmi les chercheurs.
Cette analyse nous amène à se poser la question suivante : Quel rôle
joue les institutions dans la contribution des ressources naturelles à la
croissance économique ?

Plus spécifiquement, il s’agit :

La qualité des institutions est-elle saine pour lever la malédiction des
ressources naturelle en zone UEMOA ?

Les ressources naturelles favorisent-elles la croissance économique ?


L’objectif principal poursuivi dans cette étude est de déterminer le rôle des
institutions dans la contribution des ressources naturelles à la croissance
économique de l’UEMOA au regard de la littérature sur la malédiction des
ressources naturelles. Pour y arriver, nous nous fixons deux objectifs
spécifiques :

 Déterminer le rôle de la qualité institutionnelle dans la levée de la


malédiction des ressources.

 Estimer le lien entre ressources naturelles et croissance économique des


pays de l’UEMOA.
Pour atteindre ces objectifs, nous nous proposons de vérifier

empiriquement deux hypothèses suivantes :

La qualité des institutions influence le lien entre ressources

naturelles et croissance économique.

 Les ressources naturelles contribuent à la formation du PIB dans

l’UEMOA ;
Notre travail s’articulera autour de trois grands axes. Nous ferons
d’abord une revue de la littérature sur le lien entre ressources minières,
croissance économique et qualité des institutions. Dans un second
temps, nous ferons une analyse descriptive des ressources minières et
de la situation institutionnelle dans l’UEMOA. La troisième et dernière
grande partie sera consacrée à l’analyse des données sur les ressources
minières et la croissance economique
Résultat attendu
• La qualité des institutions empêche le secteur minier de jouer
pleinement son rôle pour la promotion d’une croissance inclusive.

• La malédiction des ressources minières pesant sur les pays de


l’UEMOA, il s’avère donc nécessaire de mettre en place des
politiques de bonne gouvernance autour des ressources minières.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ACEMOGLU D., JOHNSON & ROBINSON J. (2004), « Governance as the
Fundamental Cause of Long-Run Growth », NBER Working Paper No.10481.
AMADOU O. (2010), « Efficacité de l’allègement de la dette-Qualité des
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31.
AROCA P. (2001), «Impacts and Developments in Local Economies Basedon
Mining: The Case of the Chilean II Region », Resources Policy, 27(2), 119-134.
AUTY R. (1993), « Resource-Based Industrialization: Sowing the oil in Eight
Developing Countries », Clarendon Press, Oxford
AVOM D. & CARMIGNANI F. (2010), « L’Afrique centrale peut-elle éviter le piège de
la malédiction des produits de base ? », Revue d’économie du développement,
Vol.18, pp. 47-72.
BCEAO (2014), « Perspectives économiques des Etats de l’Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine en 2014», Janvier 2014.
BCEAO (2015), « Impacts économiques du développement du secteur minier dans
l’UEMOA», Document d’Etude et de Recherche N° DER/14/04.

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