ALO5821 (Colorant) PDF
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No d’ordre :
Série :
MEMOIRE
PRESENTE POUR OBTENIR LE DIPLOME DE MAGISTER EN CHIMIE
OPTION : CHIMIE ANALYTIQUE, PHYSIQUE ET ENVIRONNEMENT
Par
Amel ALOUI
Ingénieur d’état en chimie industrielle option : Génie chimique.
Soutenu le :…/…/2010
Devant le jury :
Je tiens quand même à donner une mention spéciale à mon amie Fatiha Khadraoui
pour m’avoir suivi durant toute la durée de recherche.
Enfin, au-delà du laboratoire, il y a la vie quotidienne, mon mari, mon fils Ikbel, la
famille, les amies surtout Zahia Bouroubi, Ibtissem Bousenoubra, Wassila Raméche,
Afaf et Fayrouz, les connaissances, qui ont tous joué, chacun à leur niveau un rôle
important et qui ont rendu cette période vraiment inoubliable.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 1
Chapitre I : Synthèse bibliographique
I. Principes et généralités sur la photocatalyse 3
I.1 La photocatalyse 3
I.1.1 Définitions 3
I.1.2 Mécanisme 3
I.1.3 Paramètres influençant l'activité photo catalytique 5
I.1.3.1 La surface spécifique 5
I.1.3.2 Le pH de la solution 6
I.1.3.3 La concentration initiale en polluant- Modèle de 6
Langmuir - Hinshelwood
I.1.3.4 Le flux lumineux 8
I.1.3.La température 8
I.1.3.6 Le rendement quantique 8
I.1.3.7 La cristallinité du catalyseur 9
2.1.1 Substrat 26
2.1.2 Semi-conducteurs 26
2.1.3 Réactifs 26
4.6.3. Influence de pH 55
4.6.4. Influence du flux lumineux 57
Conclusion 75
REFERENCES 79
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
L’eau couvre les deux tiers de la terre dont elle a façonné la surface, déterminé
le climat et conditionné l’évolution. Elle représente une masse colossale de 1.5 10 15
Kt dont 97.4 % se trouvent mobilisées dans les océans.
Les eaux superficielles des lacs et des cours d’eau représentent une des fractions
accessibles aux besoins de l’homme. Depuis plusieurs décennies, de nombreux
phénomènes, liés à l’activité humaine, concourent à multiplier ces besoins et à
compliquer leur gestion ; accroissement démographique et urbanisation,
développement industriel etc.
L’industrie textile est l’une des cibles favorites des mouvements écologistes qui
lui rapprochent d’être particulièrement dangereuse pour l’environnement aquatique. Il
est vrai qu’actuellement 700.000 tonnes de composés organiques sont produites
annuellement et plus de 100.000 différents types de colorants sont disponibles sur le
marché. Les colorants azoïques constituent l’une des plus grandes classes des
colorants textiles.
Le traitement des eaux usées a recours à plusieurs méthodes pour éliminer les
colorants présents dans la phase liquide. Parmi celles-ci, figurent l’oxydation
thermique et catalytique avec récupération possible de chaleur, l’adsorption sur
charbon actif, la séparation par membrane, les technologies à plasma ainsi que le
traitement biologique par boues activées. Toutefois, certains composés récalcitrants
ou faiblement biodégradables, résistent à ces techniques classiques d’élimination.
Ceci a conduit la communauté de recherche à l’échelle internationale à développer
d’autres procédés de substitution plus efficaces, peu énergivores et économiquement
1
INTRODUCTION GENERALE
2
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 La Photocatalyse
I.1.1 Définitions
Le terme de photocatalyse a été introduit dans les années 1930 [3-8].
La photocatalyse hétérogène implique des photoréactions qui se produisent à la surface du
catalyseur solide. Si le processus de photoexcitation initial se produit sur une molécule
adsorbée, celle-ci va alors interagir avec le catalyseur, ce processus est appelé photoréaction
catalysée. Si la photoexcitation initiale a lieu sur le catalyseur et qu'ainsi il est photoexcité, il
réagit alors avec une molécule adsorbée, on parle alors de photoréaction sensibilisée. Dans
tous les cas, la photocatalyse hétérogène fait référence à un semi-conducteur photocatalyseur
ou à un semi-conducteur photosensibilisateur [9].
I.1.2 Mécanisme
Pendant les trois dernières décennies, la photocatalyse hétérogène est passée des
réactions douces en milieux gaz et liquide, à une oxydation totale et à une dégradation de
divers composés organiques et polluants dans l'eau ou dans l'air humide. Le processus
photocatalytique repose sur l'excitation du photocatalyseur par un rayonnement lumineux de
3
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
longueur d'onde inférieure à son gap. En prenant comme exemple TiO 2, le processus
photocatalytique est présenté sur la figure I-1.
Les trous h+ réagissent alors avec des donneurs d'électrons tels que l'eau, les anions
OH- adsorbés et des produits organiques R qui sont, à leur tour, adsorbés à la surface du
semi-conducteur.
Ces différentes réactions sont présentées à l'aide des réactions I- 2 à I- 4 pour former
alors des radicaux hydroxyles OH·et R· (d'après [12]) :
۶ ܛ܌܉۽ ܐ ՜ ۶ ۽۶ሶܛ܌܉ (I- 2)
۽۶ ܛ܌܉ ܐ ՜ ۽۶ሶܛ܌܉ (I- 3)
ࡾࢇࢊ࢙ ࢎ ՜ ࡾሶࢇࢊ࢙ (I-4)
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Les électrons quant à eux réagissent avec des accepteurs d'électrons tels que le
dioxygène pour former alors des radicaux superoxydes [13]. Cette réaction (I- 5) est très
importante car c'est elle qui limite la recombinaison des charges :
O2 + e- → ۽െ
(I-5)
5
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1.3.2 Le pH de la solution
Le pH en solution aqueuse affecte énormément la charge de surface du photocatalyseur.
Le pH pour lequel la charge de surface de l’oxyde est nulle s’appelle le Point de Charge
Nulle. Par exemple, le PCN de TiO2 est situé autour de 6-7 (en unités de pH). Dans le cas de
la poudre P25 (DEGUSSA), qui est à l’heure actuelle, la plus utilisée en photocatalyse
expérimentale, il se situe autour de 6,5. Avant et après ce PCN, la surface hydroxylée de
l’oxyde est alors chargée:
(I-8)
۽ܑ܂۶ ۶ ՜ ۽ܑ܂۶ pH < 6,5
Pour les études cinétiques, on ne peut pas déterminer si le processus se produit à la surface du
catalyseur ou bien en solution. L’isotherme de L-H a été utilisée en premier dans la
modélisation. Il est généralement admis que la constante de vitesse et son ordre sont "relatifs".
Ils servent à décrire la vitesse de dégradation d’un composé, mais ils n’ont pas vraiment de
réalité physique. Dans le traitement des données à partir du modèle de L-H, il est admis que
les réactions se produisent à la surface du catalyseur.
Dans ces conditions, on peut définir deux situations extrêmes pour illustrer l’adsorption à la
surface du catalyseur :
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
(a) le polluant et l’eau sont en compétition d’adsorption sur les sites actifs du catalyseur,
(b) le réactif et le solvant sont adsorbés à la surface sans compétition sur les mêmes
types de sites actifs du catalyseur.
Si l’on applique le modèle de L-H, la vitesse de réaction, v, est proportionnelle à la fraction de
surface recouverte par le polluant, θx. Dans les deux cas, l’expression que l’on obtient s’écrit:
Cas (a) ܌۱ ۹ ܚ۹۱ (I-10)
ૅ ൌ െ ൌ ۹ ܚી ܠൌ
ܜ܌ ۹۱۹ ܛ۱ܛ
Avec :
Kr : constante de vitesse de la réaction ;
K : constante d’adsorption du réactif,
C : concentration au temps t ;
Ks : constante d’adsorption du solvant,
Cs : concentration du solvant (si le solvant est de l’eau Cs »55,5 mol.L-1).
Où, Co est la concentration initiale. Si l’on considère une concentration initiale, Co, très
faible, les équations peuvent être réduites en une équation de cinétique de premier ordre :
ࢉ (I-14)
ܖܔቀ ቁ ൌ ࡷԢ ࢚
ࢉ
ࡷԢ étant la constante de vitesse apparente.
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1.3.5 La température
Le système photocatalytique ne requiert pas de chaleur car il s’agit d’un processus
d’activation photonique. L’énergie d’activation vraie est nulle, bien que l’énergie d’activation
apparente soit très faible (quelques J.mol -1) pour une gamme de températures comprises entre
20 °C et 50 °C. Cependant, à très faible température (entre -40 °C et 0 °C), l’activité diminue
et l’énergie d’activation devient positive. A l’inverse, à plus haute température, entre 70 °C et
80 °C, pour différents types de réactions photocatalytiques, l’activité diminue et l’énergie
d’activation devient négative. Ce comportement peut être expliqué à partir des mécanismes de
Langmuir-Hinshelwood. La diminution de la température favorise l’adsorption, qui est un
phénomène spontanément exothermique (variation de l’enthalpie négative). De plus, la faible
température favorise également l’adsorption des produits de réaction. Au contraire, quand la
température augmente au dessus de 80 °C, l’adsorption exothermique des polluants est
défavorisée [9].
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
En pratique, la quantité de photons absorbés par le catalyseur est très difficile à déterminer.
Pour la calculer, il faudrait que l’on soit capable pour chaque expérience :
ü d’évaluer l’absorption de la lumière d’un mélange réactif très complexe qui change
de composition au cours de la réaction,
ü de déterminer le flux de photons qui arrive à la surface du catalyseur,
ü d’estimer la part de photons qui sont absorbés et diffusés.
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Le TiO2 Degussa P25 est le standard de l’activité photocatalytique. Il est produit à haute
température (<1200°C) par hydrolyse de TiCl 4 en présence d’hydrogène et d’oxygène. Le
TiO2 ainsi formé, est traité à l’état de vapeur afin d’éliminer le HCl formé. La pureté
résultante est de 99,5% en TiO2 et la forme cristalline est un mélange anatase/rutile en
proportions respectives de 70 : 30. Le Degussa P25 se caractérise par une surface spécifique
de 50 ± 15 m2.g-1 et un diamètre de particule de 21 nm, en plus des propriétés cités ci-
dessous :
ü Il est thermiquement stable.
ü La photocyclisation des intermédiaires est minimisée ou complètement évitée.
ü La minéralisation des substrats est toujours complète jusqu’à l’obtention du CO2.
ü Peu coûteux.
ü Moins polluant.
ü Peut être fixé sur des supports convenables.
ü Peut être excité par la lumière solaire, pouvant absorber de 2 à 5% de l’intensité
totale du rayonnement solaire.
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
l’économie obtenue par l’utilisation d’énergie solaire ne compense pas les surcoûts
occasionnés par la filtration du catalyseur. La décantation pourrait être une solution mais cela
suppose l’utilisation d’énormes réservoirs pour le stockage de la suspension et une utilisation
différée de l’eau traitée. Une des solutions à ce problème consiste à fixer le photocatalyseur
sur un support approprié. Différents réacteurs à photocatalyseur supporté peuvent être
envisagés. Le seul problème majeur est de bien fixer le film du photocatalyseur sur le support
choisi afin d’éviter l’arrachement et la mise en suspension de ces particules.
Généralement, l’activité des différents catalyseurs est comparée à la vitesse d’oxydation
par unité de masse de photocatalyseur. La poudre de TiO2 commerciale P25 (Degussa) est
généralement utilisée comme standard de comparaison en suspension comme par exemple
dans la dégradation photocatalytique d’herbicides dans l’eau [30], acétonitrile [31], ou d’acide
humique en solution saline [32] . Mais, à notre connaissance, il n’existe que très peu de
données sur la poudre P25 supportée.
I.2 APPLICATIONS
I.2.1 Avantages de la photocatalyse
La protection de l’environnement requiert en particulier la purification des effluents,
notamment, des eaux usées, la purification de l’air pour la santé et/ou le confort (élimination
d’odeurs ou de gaz dangereux) et la protection d’objets exposés aux intempéries. La
photocatalyse présente de nombreux avantages par rapport aux technologies habituellement
utilisées pour le traitement de l’eau et de l’air (précipitation, adsorption sur charbon actif,
réduction sélective non catalytique, électro-filtrage, etc.). En effet, elle peut être réalisée à la
température ambiante, elle ne nécessite pas l’ajout d’agents chimiques oxydants (O3, NH3,
H2O2) et permet l’utilisation de l’énergie solaire directe ou de l’éclairage artificiel dans
certaines conditions. Elle permet aussi de répondre à certaines exigences dans des conditions
économes en énergie (lampes UV, lumière solaire ou artificielle, présence d’air humide).
Le dioxyde de titane, stable, non toxique, bon marché, que l’on peut utiliser soit sous
forme de poudre dans l’eau (destruction de polluants, pesticides, colorants) avec séparation et
recyclage en fin de traitement, soit sous forme déposée sur support (fibres de verre, tissus,
plaques) semble particulièrement attractif.
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
II- COLORANTS
II-1 Introduction
Les colorants sont des composés chimiques colorés, naturels ou synthétiques, en
général organiques, qui ont la propriété de colorer durablement le support sur lequel ils sont
appliqués dans certaines conditions. Ces composés sont utilisés pour colorer les textiles, les
encres, les peintures, les vernis, les produits alimentaires, etc.
La terminologie industrielle moderne définit un colorant comme un produit contenant le
colorant organique pur avec différents additifs et agents de couplage, qui facilitent son
utilisation. Les colorants sont différents des pigments, composés solides finement divisés qui
doivent être mélangés avec des liants avant leur application sur les surfaces. Les pigments
sont en effet insolubles dans le milieu ou ils sont appliqués.
Les propriétés colorantes des composés organiques dépendent de leur structure. En
général, les produits utilisés comme colorants sont des composés organiques insaturés et
aromatiques. Leur coloration intrinsèque est principalement due à la présence de groupes
chimiques insaturés appelés chromophores.
Les colorants doivent pouvoir pénétrer dans la matière à colorer et s’y fixer
durablement. Certains radicaux chimiques, les auxochromes, fixent avec efficacité le colorant
souhaité sur le support. Ces radicaux sont issus des groupes NH2, OH, COOH, SO3H. Les
auxochromes sont acides ou basique et donnent des sels de colorants.
Les colorants peuvent être classés en fonction de leur mode d’application sur les
substrats ou leur structure chimique.
La seconde classification est fondée sur la nature du groupe d’atomes responsables de la
coloration du composé, c'est-à-dire sur la nature du chromophore.
Parmi les principales familles distinguées par le classement, on a effectué notre
recherche sur les colorants azoïques, ces colorants représentent environ 50% de la production
mondiale des substances colorantes et ils ont un domaine d’application très large [50].
Les principaux groupes chromophores et auxochromes sont classés par intensité
décroissante dans le tableau II.2.
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
a) Colorants azoïques
C’est en 1863 que Mitscherlisch découvre l'azobenzène C 6H5-N=N-C6H5, mais c'est
Peter Griess qui effectue les premiers travaux systématiques à partir de 1858 en donnant la
méthode de préparation très générale de ces produits. L'extrême généralité du procédé et
l'intérêt des produits colorés formés d’une façon très simple attirèrent l'attention sur les
azoïques, intérêt qui ne c'est nullement ralenti depuis. Les colorants azoïques constituent la
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
famille la plus importante tant sur le plan de l'application, puisqu'ils représentent plus de 50%
de la production mondiale de matières colorantes (Bauer et al) [53] que sur celui de la
multiplicité des structures étudiées. Les colorants azoïques se répartissent en plusieurs
catégories : les colorants basiques, acides, directs et réactifs solubles dans l'eau, les azoïques
dispersés et à mordant non ioniques insolubles dans l'eau. Il est estimé que 10-15 % des
quantités initiales sont perdue durant les procédures de teinture et sont évacués sans traitement
préalable dans les effluents (Bauer et al) [53].
Or ces composés organiques cancérigènes sont réfractaires aux procédés de traitements
habituellement mis en œuvre et sont très résistants à la biodégradation (Pagga et Brown) [54].
Propriétés physico-chimiques
On nomme "azoïque" les composés caractérisés par le groupe fonctionnel azo (-N=N-)
unissant deux groupements alkyle ou aryles identiques ou non (azoïque symétrique et
dissymétrique). Ces structures qui reposent généralement sur le squelette de l’azobenzène : N
N, sont des systèmes aromatiques ou pseudo-aromatiques liés par un groupe chromophore azo
(–N=N–).
L'introduction de groupes azo entre deux noyaux aromatiques déplace le spectre
d'absorption du benzène vers les grandes longueurs d'onde de telle sorte que la couleur
apparaît (effet bathochrome). Le plus simple des azoïques, l'azobenzène, est jaune-orangé.
L'introduction de groupes amine ou phénol a également un effet bathochrome, de même que
la multiplication des groupes azoïques (exemple de colorant diazoïque), aussi peut-on obtenir
presque toutes les nuances du spectre. La présence dans un tel édifice de substituants sulfonés,
nitrés ou halogénés, donneurs d'électrons sur l'un des cycles aromatiques et accepteurs sur les
seconds cycles, permet d'augmenter le phénomène de résonance. C'est ainsi que l'on peut
jouer sur la couleur et sur les qualités de teinture. En général plus le système de la molécule
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
est conjugué, plus la longueur d'onde qu'il absorbera sera grande. Cependant la complexité
des molécules diminue la vivacité des nuances.
Les substituants fixés sur les noyaux aromatiques ont une influence directe sur l’attaque
par les radicaux hydroxyles. Les groupes acétamide -NCOCH3 et hydroxyle -OH (effets
inductifs -I et mésomère +M) interagissent sur le noyau aromatique en délocalisant les
électrons p du noyau et des électrons non appariés des hétéroatomes. En conséquence, le
noyau phényle est enrichi en électron ce qui favorise les attaques électrophiles.
b) Colorants anthraquinoniques
Ils sont, d’un point de vue commercial, les plus importants après les colorants azoïques.
Leur formule générale dérivée de l'anthracène montre que le chromophore est un noyau
quinonique sur lequel peuvent s'attacher des groupes hydroxyles ou amino.
c) Colorants indigoïdes
Ils tirent leur appellation de l’indigo dont ils dérivent. Ainsi, les homologues sélénié,
soufré et oxygéné du bleu indigo provoquent d’importants effets hypsochromes avec des
coloris pouvant aller de l’orange au turquoise.
d) Colorants xanthene
Dont le composé le plus connu est la fluorescéine, sont dotés d'une intense fluorescence.
Ce type de colorant peu être utilisé en tant que teinture, leur faculté de marqueurs lors
d'accident maritime ou de traceurs d'écoulement pour des rivières souterraines est malgré tout
bien établie.
e) Les phtalocyanines
Ils ont une structure complexe basée sur l'atome central de cuivre. Les colorants de ce
groupe sont obtenus par réaction du dicyanobenzène en présence d’un halogénure métallique
(Cu, Ni, Co, Pt, etc.).
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
II.3 Toxicité
Une étude effectuée sur le recoupement des DL50 avec les classifications chimiques et
tinctoriales des colorants, démontre que les colorants synthétiques organiques les plus
toxiques sont les colorants diazo et cationiques (Zollinger) [56]. Or le caractère électro-
attracteur des groupes azo génère des déficiences électroniques, ce qui rend les azoïques peu
disposés au catabolisme oxydatif dans des conditions environnementales aérobies (Danish
EPA) [57].
La toxicité des azoïques par exposition aux colorants et à leurs métabolites n'est pas un
fait nouveau. Dès 1895, l’augmentation du nombre de cancers de la vessie observés chez des
ouvriers de l'industrie textile, est reliée à leur exposition prolongée aux colorants azoïques
(Rehn) [58]. Depuis, les travaux effectués sur ces colorants ont démontré que ces composés
chimiques présentaient des effets cancérigènes pour l'homme et l'animal (IARC [59] et Danish
EPA [57]).
A titre d’exemple, l’azobenzène est reconnu pour être un composé génotoxique au
même titre que l'amarante, la tartrazine et le rouge cochenille qui figurent parmi les colorants
azoïques les plus dangereux pour l'homme (Danish EPA et al ) [57] et ont été retirés des listes
de colorants alimentaires dans la plupart des pays.
Les effets cancérigènes des composés azoïques s’expriment indirectement par leurs
dérivés aminés (IARC) [59]. La liaison azo est la portion la plus labile de ces molécules et
peut facilement se rompre sous l'action enzymatique (enzyme azo-reductase P 450, Zollinger)
[56] des organismes mammifères incluant l'homme, pour se transformer en composé amino
cancérigène (IARC [59]; EPA) [57]).
La toxicité des azoïques est accrue par la présence de substituants sur le noyau
aromatique notamment des groupes nitro (-NO2) et halogènes (particulièrement Cl). Selon
l'EPA [57], l’estimation des risques de cancer impose de fixer une concentration limite de 3,1
g/L en colorant azoïque dans l’eau potable.
21
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Parmi ces recherches on peut citer les travaux de Poulios, J (2004) [60] et son équipe
sur l’étude comparative relative au processus de dégradation photocatalytique de FB 184 par
les semi-conducteurs TiO2 P25, TiO2 UV 100 et ZnO. Il est à noter que, dans ces travaux, les
solutions ont été exposées au rayonnement solaire et à la lumière artificielle. Les résultats
obtenus ont conduit aux remarques suivantes :
ü La décoloration était rapide, moins de 60 minutes d’irradiation et elle était encore
plus rapide en présence du TiO2 P25 sous irradiation artificielle.
ü Dans tous les cas, la vitesse de disparition du colorant suit une cinétique d’ordre un.
ü Un modèle cinétique basé sur l’équation de Langmuir - Hinshelwood a été proposé.
ü Une minéralisation quasi-totale du colorant a été atteinte au bout d’une durée allant
de 1 à 2 heures. Il est à noter que la réduction du carbone organique en solution a été suivie
par un analyseur de carbone organique totale (TOC Schimadzu Analyseur 5000).
ü La combinaison TiO2 P25/lumière artificielle semble être le moyen de dégradation le
plus efficace.
Dans un autre travail, Anastasios Sakalis [61] et coll ont étudié quatre colorants
azoïques sulfonés : le réactif orange 91, le réactif rouge 184, le réactif bleu 182 et le réactif
noir 5, en appliquant une nouvelle technique électrochimique dans le traitement des eaux
usées provenant de l’industrie de textile. Le processus électrochimique a été suivi par la
mesure des absorbances UV-Visible, ainsi que les valeurs de COD.
Ils ont constaté que le taux de décoloration est très élevée (99.9%) à pH libre, avec une légère
augmentation de température et une diminution significative dans le COD.
L’analyse des quatre colorants azoïques a été effectuée par la chromatographie liquide à
haute performance à pairs d’ions ou ils ont pu séparer les impuretés existantes dans les
colorants originaux. Par contre, les produits finaux ont été identifiés et quantifiés à l’aide de la
chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse. Les résultats de ces analyses
ont montré que, en plus de la formation des produits aromatiques, la majorité des produits
obtenus correspond à des sels inorganiques simples.
W.Y.Kwok (2002) [62] et son groupe ont réalisé une étude assez théorique, basée sur
des formules mathématiques développées, afin de prédire les conditions naturelles adéquates
pouvant conduire à une meilleur disparition de la pollution provenant de l’industrie textile et
par conséquent à réduire l’impact de cette pollutions sur l’environnement.
22
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Dans leur études, ces chercheurs ont tenu compte de certains paramètres d’évaluation de
la pollution tels que : la demande chimique en oxygène (DCO) et l’azote total Kjeldahl ATK.
Ils se sont également basé sur des données caractéristiques des colorants réactifs telles que : le
taux d’alcool, la profondeur d’ombre du colorant, le poids du tissu, ainsi que d’autres
informations apportées par le fournisseur notamment la fixation de la teinture sur le tissu.
Parmi les colorants étudiés, on note la présence du rouge cibacron FB 184.
La capacité de prédire le degré de pollution sera très utile pour le coloriste lors de la
sélection des colorants, cette dernière sera basée sur les propriétés environnementales, aussi il
sera bénéfique de connaître à l’avance l’impact de ces produits sur le processus de coloration.
Dans un autre travail sur sept colorants réactifs comprenant le rouge cibacron FB 184,
O.Marmagne (1996) [64] et coll ont pu déterminer la DCO et la DBO5 des échantillons, de
ces colorants, suite à un traitement utilisant différents procédés de traitement, à savoir la
floculation-coagulation, la filtration sur membranes, l’adsorption sur le charbon actif et
l’ozonation. Les résultats obtenus sont regroupés dans le tableau suivant II.2.
Tableau II.2 : Résultats obtenus à partir des différents procédés du colorant FB 184.
(COD initial = 850)
Procédé % COD % Décoloration
· Floculation-coagulation 23,4 22,6
· Traitement microfiltration 0,6 6,7
Par
ultrafiltration 80,9 96,2
membranes
nanofiltration 89,4 98,3
· Traitement par charbon actif 69,4 77,6
· Ozonation 40,7 24,3 83,2
mg.L-1 82,2 85,2 99,7
D’après ces résultats, la filtration sur membrane et l’ozonation semblent être les
meilleurs procédés d’éliminations des colorants étudiés. Il est à noter, qu’une efficacité
moindre a été constatée, dans le cas de ces colorants, avec le traitement biologique et avec la
coagulation-floculation.
23
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
ü Zayani Ghanem et coll (2002) [65] ont réalisé une étude photocatalytique, en
présence de TiO2 en suspension, sur le jaune cibacron FN-2R qui est un colorant azoïque
sulfoné contenant une triazine fluorée. Là encore, la décoloration totale de la solution est
rapide, 99% d’abattement au bout d’une demi-heure d’irradiation. Par contre, la réaction suit
une cinétique d’ordre zéro. La photodégradation du colorant génère des sulfates, des nitrates
et des ammoniums.
24
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Conclusion
Après avoir présenté les principes généraux de la photocatalyse, et les facteurs
influençant la cinétique de photodégradation, nous avons montré l’intérêt de l’utilisation du
TiO2 comme photocatalyseur ainsi que les limitations pour son utilisation en lumière
solaire.
Il existe cependant des moyens pour déplacer sa photoactivité vers la lumière visible par
ajout de dopants à base d’ions de métaux de transition.
25
CHAPITRE 2 : TECHNIQUES EXPERIMENTALES
INTRODUCTION
Dans le but d’éviter la redondance, nous avons choisi de regrouper les réactifs et les
méthodes expérimentales mises en œuvre dans cette étude en un chapitre.
2.1.1 Substrat
Le colorant Rouge réactif Cibacron FB 184 nous a été délivré par le complexe de
l’industrie Textile de Chaâb-Erssas (Constantine), ces caractéristiques sont :
2.1.2 Semi-conducteurs
La société Millenium Inorganic garde une certaine confidentialité sur les structures de
ces produits.
2.1.3 Réactifs
26
CHAPITRE 2 : TECHNIQUES EXPERIMENTALES
Dans ce cas, le dispositif utilisé est constitué d’un cylindre à base elliptique à l’intérieur
duquel est placé, sur l’un des deux axes focaux, un tube fluorescent de type « Sylvania F15
W BL 350 » (figure 2.1). Le spectre d’émission de cette lampe présente un maximum vers
365 nm et une largeur de bande à mi-hauteur de 50 nm. Le réacteur, en pyrex, muni d’une
double enveloppe permettant une circulation d’eau, est placé sur l’autre axe focal. Ce réacteur
doit répondre à deux impératifs : éviter la perte du réactif par évaporation, d’une part, et
permettre le renouvellement en oxygène, d’autre part. L’homogénéité de la solution est
assurée par une agitation magnétique.
Les irradiations ont été effectuées à 365 nm à l’aide d’un dispositif équipé d’une, deux
ou trois lampes type « Sylvania F 15 W BL 350 », entouré d’un miroir cylindrique et placé
sur une plaque d’agitation (figure 2.2). Le réacteur en pyrex, muni d’une chemise de
refroidissement par eau, est placé dans l’axe du système.
27
CHAPITRE 2 : TECHNIQUES EXPERIMENTALES
Figure 2.1 : Dispositif d’irradiation polychromatique (300 nm < λ < 450 nm)
1- Miroir cylindrique
2- Réacteur
3- Chemise de refroidissement
4- Lampes F 15 WBL 350
5- Spectre des lampes
28
CHAPITRE 2 : TECHNIQUES EXPERIMENTALES
Les solutions ont été exposées à la lumière solaire durant les mois juillet 2009, octobre-
novembre 2009, janvier-février 2010, mars 2010 et juillet 2010 à Constantine (environ 600 m
d’altitude). Des tubes à essai, posés horizontalement sur le sol étaient remplis au tiers de leur
volume, de façon à présenter une surface de contact suffisante au rayonnement solaire.
Les solutions à irradier ont été préparées par dissolution de quantités déterminées du
colorant dans l’eau déionisée à pH libre (pH= 6,86) sous agitation magnétique.
La valeur de l’énergie (E) transportée par un quantum de radiation (ou photon) est
donnée par la relation de Planck :
E = hc / λ (J.photon-1 (II.1)
29
CHAPITRE 2 : TECHNIQUES EXPERIMENTALES
Cette relation montre que les radiations UV produisent une énergie élevée dans le
domaine spectral compris entre 200 et 400 nm. Une radiation est considérée comme flux de
photons (ou flux photonique). Quand un flux photonique incident I0 (Einstein.s-1) traverse un
milieu réactionnel, une partie de ce flux est absorbée (Ia), une partie est réfléchie (Ir) et une
partie est transmise (It).
I0 = I a + I r + I t (II.2)
Le rapport du flux absorbé au flux incident est appelé facteur d’absorption α :
α = Ia / I0 (II.3)
On définit de même un facteur de réflexion R, et un facteur de transmission interne T :
T = It / I0 R = Ir / I0 (II.4)
La loi de Beer- Lambert permet d’obtenir le facteur de transmission d’un milieu
homogène isotope, irradié par un faisceau de lumière monochromatique et contenant une
seule substance absorbant à la longueur d’onde d’irradiation :
DO : densité optique
30
CHAPITRE 2 : TECHNIQUES EXPERIMENTALES
2.4.3 pH-mètrie
Les solutions ont été préparées dans de l’eau déionisée obtenue à partir d’un système de
dés ionisation type LAB Medica modèle Elga.
31
CHAPITRE 3 : Photolyse directe du colorant FB 184 par rayonnement solaire et artificiel
Introduction
Pour vérifier cela, nous avons effectué une série d’expériences de dégradation du
colorant rouge cibacron FB-184 en absence de TiO2 une fois par l’irradiation en lumière
solaire et une autre fois par l’irradiation artificielle en faisant varier la concentration du
colorant ainsi que le pH initial des solutions.
Avant d’entamer les étapes citées auparavant, nous avons voulu acquérir des données de
base permettant de prévoir le comportement photochimique de ce colorant dans
l’environnement.
3
Absorbance
0
200 300 400 500 600 700
Longueur d'onde en nm
32
CHAPITRE 3 : Photolyse directe du colorant FB 184 par rayonnement solaire et artificiel
La bande UV est due principalement à la transition π →π* des doubles liaisons des
deux cycles benzénique et triazinique, alors que la bande visible, caractérisant le substrat par
la couleur rouge, et qui est la plus intense, est le résultat de la conjugaison de ces liaisons dans
les deux cycles naphténiques avec la liaison monoazoïque.
Par ailleurs, l’enregistrement du spectre à différents pH, que ce soit en milieu acide
(pH=1,11) ou en milieu basique (pH= 10,73), n’a pas affecté le spectre d’absorption de ce
colorant. Donc, aucun changement significatif n’a été observé sur la couleur et les positions
des bandes. En tenant compte de la présence des fonctions chimiques caractéristiques, à savoir
–SO3H et -OH, sur la molécule, on s’attendait à voir au moins une légère variation du spectre
en fonction du pH du milieu. Ceci peut être expliqué par le fait que la molécule contient aussi
des liaisons insaturées conjuguées qui agissent de façon à ce que l’absorbance total de la
solution reste pratiquement là même durant le changement du pH.
33
CHAPITRE 3 : Photolyse directe du colorant FB 184 par rayonnement solaire et artificiel
Les résultats rapportés dans la figure 3.2 montrent que la solution à faible
concentration, c’est-à-dire 10-5 M, absorbe fortement les irradiations solaires dès les premières
heures de contact, un rendement très élevé, d’environ 70 %, de la décoloration est ainsi
obtenu après 8 jours d’irradiation.
Quant aux deux autres solutions, 2,5 x10-5 et 5x10-5 M, avec un comportement photochimique
très similaire, si elles sont moins sensibles au flux lumineux et par conséquent présentant une
vitesse de décoloration plus faible, elles conduisent cependant, à un taux de disparition du
colorant de 12 % seulement après 8 jours de contact à la lumière du jour, soit 6 fois moins
que celui obtenu avec la solution à plus faible concentration.
1,0
0,8
0,6
C/C0
0,4
5x10-5 M
2,5x10-5 M 21/07/09 au 31/07/09
10-5 M
0,2
0,0
0 2 4 6 8
Temps en jours
34
CHAPITRE 3 : Photolyse directe du colorant FB 184 par rayonnement solaire et artificiel
11/07/10 au 18/07/10
1,0
0,8
0,6
C/C0
0,4
pH=1,22
pH=2,71
0,2 pH=6,54
pH=9,30
pH=10,45
0,0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Temps en jours
rapide par la suite. Ce phénomène est souvent cité par les chercheurs travaillant sur
des molécules absorbant moins que les sous produits de transformation aux mêmes
longueurs d’onde d’irradiation. C’est aussi le cas des sous produits ayant des
caractéristiques photosensibilisatrices tels que les produits organiques possédant des
groupements carbonyle.
· Par ailleurs, la décoloration de la solution en milieu basique (pH =9,30) est de loin la
plus rapide. On note cependant, un changement de la vitesse de réaction après le
premier jour d’irradiation. Ceci est vraisemblablement le résultat, là encore, de
l’apparition des sous produits de la phototransformation. Dans ces conditions, un taux
de 90 % de décoloration est obtenu au bout de 7 jours d’exposition au rayonnement
solaire.
· Enfin, la dégradation de FB 184 obéit à une cinétique presque linéaire quand
l’irradiation est réalisée à pH =10,45. Le taux de disparition reste cependant
relativement faible par comparaison à celui obtenu à pH 9,30 ; 37 % d’abattement
après 7 jours de contact avec la lumière du jour.
Du point de vue pratique et dans le cas d’une pollution des eaux par ce type de colorants, il est
évident que la réaction de décoloration sera certainement affecté non seulement par l’acidité
du milieu, mais aussi par les espèces chromophores présentes dans les milieux naturelles tels
que les ions nitrate, ferreux, ferrique…
D’autre part et compte tenu du fait que ces expériences on été réalisées durant la saison d’été,
c’est-à-dire l’utilisation d’intensités d’irradiation très intenses, nous avons jugé utile
d’effectuer les mêmes essais durant les autres saisons de l’année afin de bien étudier le
comportement photochimique de la molécule en fonction de la variation de l’ensoleillement
solaire. Il est bien évident que durant cette étude comparative, nous nous sommes intéressés à
l’effet de la concentration du colorant et au pH initial des solutions irradiées.
36
CHAPITRE 3 : Photolyse directe du colorant FB 184 par rayonnement solaire et artificiel
· D’une manière générale, les courbes de cette figure mettent en évidence une réactivité
du colorant beaucoup plus inférieure à celle obtenue durant l’été 2010.
En effet, si on prend l’exemple de la dose 10-5 M, le taux de décoloration le plus élevé
correspondant, 36 %, enregistré en mars 2010 ne représente que la moitié de celui
obtenu durant la période estivale. Ceci est certainement attribué à la diminution de
l’intensité d’irradiation.
· La deuxième remarque qu’on peut noter et que, là encore, la solution diluée est celle
qui présente la durée de vie la plus courte du point de vue coloration, quelque soit la
saison d’irradiation.
37
CHAPITRE 3 : Photolyse directe du colorant FB 184 par rayonnement solaire et artificiel
21/10/09 au 10/11/09
1,0
0,8
0,6
C/C0
0,4
5*10-5 M
0,2
2,5*10-5 M
10-5 M
0,0
0 5 10 15 20
Temps en jours
10/01/10 au 24/01/10
1,0
0,8
0,6
C/C0
0,4
5-
5*10 M
0,2 5-
2,5*10 M
5-
10 M
0,0
0 2 4 6 8 10 12 14
Temps en jours
38
CHAPITRE 3 : Photolyse directe du colorant FB 184 par rayonnement solaire et artificiel
25/03/10 au 10/04/10
1,0
0,8
0,6
C/C0
0,4
5*10-5 M
2,5*10-5 M
0,2 10-5 M
0,0
0 2 4 6 8 10 12 14
Temps en jours
b) Effet du pH initial
09/11/09 au 28/11/09
1,0
0,8
0,6
C/C0
0,4 pH = 6,85
pH = 1,11
0,2 pH = 3,02
pH = 9,30
pH = 11,02
0,0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Temps en jours
39
CHAPITRE 3 : Photolyse directe du colorant FB 184 par rayonnement solaire et artificiel
31/01/10 au 14/02/10
1,0
0,8
0,6
C/C0
0,4
pH = 1,14
pH = 2,81
pH = 6,76
0,2
pH = 9,30
pH = 11,2
0,0
0 2 4 6 8 10 12
Temps en jours
0.8
0.6
C/C0
0.4
pH=1,21
pH=6,86
0.2
pH=8,90
pH=10,96
0.0
0 2 4 6 8 10 12
Temps en jours
40
CHAPITRE 3 : Photolyse directe du colorant FB 184 par rayonnement solaire et artificiel
Il est à noter, que durant le mois de mars 2010, la vitesse de disparition de la solution
très acide (pH =1,21) est la plus rapide : une décoloration pratiquement totale au bout de 10
jours d’illumination, ce qui confirme la réactivité de la forme moléculaire.
En conséquence et dans le cas d’un rejet volontaire ou accidentel de ce colorant dans les
milieux aquatiques, il est donc certain, d’après nos détermination cinétiques, qu’une pollution
par ces produits est susceptible de se produire du moment que leur persistance dans ces
milieux est démontrée durant les saisons d’automne, printemps et hiver.
Par ailleurs, le problème durant les saisons d’été devra prendre une autre
ampleur. Il s’agirait des sous produits de dégradation compte tenu de la décoloration très
significatif de FB 184 et sur les quels on a malheureusement pas assez d’informations,
notamment leur toxicité et leur persistance.
Une solution aqueuse de FB 184 a été irradiée à pH = 6.76 et à 365 nm dans le dispositif
décrit précédemment (voir §2.2.2).
Bien que le colorant FB 184 n’absorbe pas à cette longueur d’onde (365 nm), nous avons jugé
intéressant de l’exposer à cette longueur d’onde afin de se rapprocher des conditions
naturelles et aussi d’entamer l’étude de sa transformation photocatalytique.
Les résultats obtenus, figure 3.6, montrent clairement la faible dégradation enregistrée
quelque soit la concentration de la solution. Ainsi, le taux de disparition n’est que de 30 %
seulement pour la plus faible concentration (10-5 M).
1,0
0,8
0,6
C/C0
10-4 M
0,4 7,5*10-5 M
5*10-5 M
2,5*10-5 M
0,2 10-5 M
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps en min
41
CHAPITRE 3 : Photolyse directe du colorant FB 184 par rayonnement solaire et artificiel
Conclusion
Lors de la photolyse du FB 184 en lumière artificielle, la dégradation du substrat n’est
influencée ni par le changement de concentration, ni par la variation du pH initial des
solutions irradiées.
Une réactivité photochimique différente est observée lors de l’exposition en lumière
solaire dans les conditions considérées.
42
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
4. 1. Introduction
L’ajout d’une poudre fine de TiO2 degussa P25 dans une solution aqueuse de FB 184,
irradiée avec une lampe émettant principalement à 365 nm et à pH libre assure une
dégradation maximale du colorant rouge cibacron.
Une attention particulière a été portée sur l’effet des inhibiteurs (chlorures, sulfates,
nitrates et phosphates), des oxydants (H2O2, persulfates et bromates) et des piégeurs de
radicaux (alcools, carbonates et bicarbonates).
43
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Il est à noter également que dans ces conditions le taux d’adsorption t est de 4 %. Cette
valeur est très faible et permet de conclure que le colorant ne s’adsorbe pratiquement pas sur
les particules du photocatalyseur en absence de la lumière. Cependant et afin d’avoir un ordre
de grandeur du nombre de molécules adsorbées n sur les sites de TiO2 (nombre de
molécules/par unité de surface), nous avons procédé au calcul suivant :
n = c.t.N/r.m (IV.a)
En terme d’adsorption, il apparait clairement donc que le Degussa P25 ne peut être
considéré comme un adsorbant efficace par comparaison au charbon actif et autres supports
caractérisés par des capacité de rétention très élevée.
44
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
L’expérience a été faite en absence de la lumière. Les prélèvements ont été réalisés à
différents temps de contact, sur une solution (10-4M) du rouge cibacron FB184 en présence de
TiO2 P25 (1 g.L-1) dont les particules ont été maintenues en suspension par agitation
magnétique, à pH 6,86 et à température ambiante,
L’analyse du colorant FB 184 a été effectuée sur un chromatographe HPLC dont les
conditions opératoires sont :
mAU
70
60
50
40
30
20
10
7.285
0 10 20 30 40 50 60 70 min
mAU
30
25
20
15
10
5
2.547
7.311
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 min
46
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
L’irradiation de la solution (10-4 M) du colorant rouge cibacron FB 184 par une lampe
modèle Sylvania F15 W.BL.350, à pH libre, en présence de TiO2 (1g.L-1), la température de
la solution étant maintenue constante, mène à une décoloration progressive de la solution et
par conséquent à une diminution de l’intensité de la bande d’adsorption centrée sur 540 nm
(figure 4.5). Aucune apparition d’une nouvelle bande n’a été observée. Ceci indique
clairement que la lumière émise par la lampe et la quantité de TiO 2 rajoutée induisent la
photodégradation de ce colorant.
0 min
4 10 min
20 min
30 min
40 min
50 min
3 60 min
Absorbance
75 min
90 min
120 min
2 150 min
180 min
0
200 300 400 500 600 700
Longueur d'onde(nm)
Par conséquent, il est recommandé d’utiliser d’autres méthodes analytiques telles que la
chromatographie liquide, gazeuse ou ionique dans le cas ou les études auront pour objectif
l’élucidation des mécanismes réactionnels.
47
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Lorsqu’une solution aérée de FB 184 (10-4 M) est irradiée, à pH libre, par une lumière
artificielle émettant à 365 nm, on observe la décoloration progressive de la solution, qui
traduit ainsi la diminution de la concentration du rouge cibacron FB 184 dans le milieu.
Les résultats obtenus ont également montré que le substrat se dégrade quasi-totalement
(95 %) au bout de 180 min d’irradiation et que la décoloration de la solution obéit à une loi
cinétique du premier ordre : la vitesse est proportionnelle à la concentration du réactif. La
valeur de la constante de vitesse expérimentale est alors calculée selon l’équation :
C = C0.exp(-k.t) (IV.b)
Ou encore, à partir de la linéarisation de cette équation, qui conduit à une relation plus
simple :
3,5
1,0 3,0
2,5 Y =-0,10069+0,01575 X
2
R = 0,97557
0,8
LnC/C0
2,0
1,5
1,0
0,6
C/C 0
0,5
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
0,4
Temps en mn
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps en mn
48
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Cette valeur permet de déduire deux autres paramètres d’intérêt majeur. Il s’agit de la
vitesse initiale (V0) avec laquelle le colorant se dégrade et le temps de demi-vie (t1/2)
correspondant. Ce dernier peut être obtenu par la relation t1/2 = (ln2)/k.
Dans notre cas, le colorant disparait avec une vitesse initiale égale à 1,63x10-6 mol.l-1. mn-1
et un temps de demi vie de 42,30 min.
Dans une notre expérience et dans les mêmes conditions opératoires, une élimination
totale du colorant rouge cibacron FB 184 est constatée au bout de 5 heures d’exposition aux
irradiations UV.
49
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Il est à noter que cette variation du pH a été déterminée par la lecture sur un pH-mètre
standard.
Dans ce contexte, plusieurs chercheurs ont signalé la formation des composés acides
lors de la dégradation photocatalytique de colorants textiles [61].
50
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
L’effet photocatalytique apparaît très nettement sur la figure (4.7) ou l’on observe que,
dans cette gamme de concentrations de TiO2, l’ordre cinétique apparent un est respecté par
toutes les cinétiques de disparition du colorant FB 184.
1,1
0,25 g
1,0
0,5 g
0,9 0,75 g
1g
0,8
2g
0,7 3g
4g
0,6
C/C0
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
0,08
30
1/kabs =6,91781+5,58746(1/[TiO2])
0,06
V0*10 (M.mn )
-1
25
1/kabs
20
0,04
4
15
10
0,02
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5
-1
1/[TiO2](g .L)
0,00
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5
-1
Masse du TiO2( g.L )
51
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Dans notre cas, la concentration de 1g/l a été considérée comme une concentration
optimale et a été retenue dans les essais ultérieurs de dégradation photocatalytique du colorant
rouge cibacron.
Par ailleurs, un effet écran s’est produit avec la grande concentration en TiO2. La vitesse
de réaction diminue à cause d’une opacité de la solution qui empêche la solution d’être
illuminée. De plus la taille des particules joue également sur l’opacité de la solution [60].
Au cours des 20 dernières années, de nombreuses tentatives ont été réalisées pour
évaluer les paramètres cinétiques concernant les réactions de photodégradation. Plus encore,
les chercheurs ont développé et proposé des modèles cinétiques notamment quant la
concentration initial du composé organique varie dans une gamme bien déterminée.
Pour le traitement des données à partir de ce modèle, il est admis que les réactions se
produisent à la surface du catalyseur et l’équation régissant l’évolution de la concentration en
fonction du temps peut alors s’écrire :
52
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
La représentation graphique de 1 /kobs en fonction de C0est une droite qui confirme le modèle
(L-H).
Afin de vérifier ce modèle, notre étude a été menée sur des concentrations du colorant
FB 184 allant de 10-5 M à 10-4 M en présence d’une suspension de 1 g.L-1 de TiO2, à pH libre
et à température ambiante. Les solutions obtenues ont été irradiées avec la même lampe
émettant principalement à 365 nm.
Toutes les cinétiques de disparition obtenues ont obéit à l’ordre un et pour pouvoir
exploiter les résultats expérimentaux nous avons déterminé la constante de vitesse de la
réaction de photodégradation pour chaque solution.
53
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
5
-1
5
0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
5 -1
1/C0.10 (M )
54
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Enfin, il est à noter là encore que la valeur de k n’a pas de signification absolue puisqu’elle
dépend des conditions expérimentales.
4.6.3. Influence de pH
La littérature s’accorde à dire que la valeur du pH est de loin le facteur le plus influant
dans le processus de photocatalytique UV/TiO2. Pour ces raisons des expériences ont été
réalisées afin de trouver la valeur optimale du pH, correspondant au meilleur rendement de
décoloration.
Une série d’expériences a donc été réalisée sur des solutions du colorant rouge FB 184
(10-4 M) avec différents pH (1,21 - 2,73 - 5,07 - 6,87 - 9,20 et 11,03). Bien sûr, les autres
paramètres ont été maintenus fixes.
Le pH initial des solutions irradiées est ajusté par ajout de H2SO4 (1N) ou de KOH
(1N).
Enfin, la solution très acide (pH=1,21) est de loin celle qui présente la cinétique de
dégradation la plus rapide.
55
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
0,016
0,012
K(mn )
-1
0,008
0,004
0,000
0 2 4 6 8 10 12
pH
56
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
- Dans un premier domaine (à gauche, pH < 7), la vitesse diminue avec la décroissance du
pH. Dans cette intervalle, la surface de TiO2 étant chargé positivement (pHpzc=6,5). La
forme moléculaire du colorant semble donc présenter une meilleure disparition, du
moment que les molécules sont très proches de la surface active du semiconducteur.
- Dans un deuxième domaine (aux alentours de pH = 6,5), nous observons un petit palier
traduisant une cinétique de décoloration quasiment stationnaire. Ce domaine est situé
donc autour du point de charge zéro de TiO2.
- Dans un dernier domaine (à droite, pH > 7), la vitesse croit avec le pH, malgré la charge
négative caractérisant le TiO2 dans cette gamme de pH. On s’attendait à voir un phénomène
inverse en tenant compte des forces de répulsion. La grande réactivité pourrait être expliquée
par le fait que les ions hydroxyle sont les ions majoritaires et engendre donc plus de radicaux
OH· par la réaction :
57
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
C/C0 0,6
0,4
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps en min
Tableau 4.2: Influence de l’intensité lumineuse. Calcul des constantes de vitesse, des temps
correspondant à t50% et t90%, et les coefficients de corrélation.
Les analyses physicochimiques des eaux ont souvent révélé la présence des ions Cl -,
SO42- , NO3-, CO32- et HPO-3 avec des teneurs dépendant de la nature de l’effluent ainsi que du
site ou sont effectués les prélèvements [62].
Il en ressort que la présence des ions précités (chlorures, sulfates et nitrates) peut
affecter sérieusement la cinétique de photodégradation du polluant. L’effet inhibiteur ou
accélérateur peut croître lorsque la concentration de ces ions augmente.
58
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Pour mettre en évidence cet effet, nous avons réalisé une série d’expériences de
dégradation du colorant rouge cibacron FB 184 en variant la concentration de 10 -3 mol/l à 10-1
mol/l pour chaque ion.
Les conditions opératoires sont analogues à celles établies préalablement (10 -4 mol/l de
la solution avec une suspension de 1g/l de TiO2, à pH libre et à température ambiante).
1,0 -
[ Cl ] =0 M
- -1
[ Cl ] =10 M
0,8 - -2
[ Cl ] =5*10 M
- -2
[ Cl ] =10 M
0,6 - -3
[ Cl ] =10 M
C/C0
0,4
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps en min
59
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Nous relatons sur la figure (4.14) les résultats obtenus pour les deux doses d’ions phosphate
utilisées.
1,0
0M
10-1M
0,8 10-2 M
0,6
C/C0
0,4
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps en min
L’action des phosphates réside dans le fait que leur présence dans le milieu conduit à la
formation de radicaux moins puissants que les radicaux hydroxyles selon la réaction suivante :
Autrement dit, les ions phosphate piègent les radicaux hydroxyles pour conduire à de
nouveaux radicaux beaucoup moins puissant que OH· et engendrent par conséquent une
diminution très nette de la vitesse de disparition du polluant.
60
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Une forte inhibition de l’ordre de 32 % causée par les ions phosphates a été rapportée
par Alnuaimi [67].
De la même manière que précédemment, nous avons irradié des solutions de FB 184
(10-4 M) contenant différentes doses d’ions sulfate en présence de 1 g/l de TiO2.
La figure (4.15) montre les résultats obtenus. Nous constatons, là également, un effet
inhibiteur de ces ions sur la réaction de disparition du colorant.
De nombreux chercheurs s’accordent pour dire que les ions sulfate peuvent être
immédiatement adsorbés à la surface de TiO2, entraînant ainsi sa désactivation partielle. Par la
suite, ces ions réagissent avec les trous positifs comme suit [68] :
61
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Les résultats obtenus (figure 4.16) montrent que la cinétique de photodécomposition est
très peu sensible à la concentration en ion nitrate sauf pour une faible concentration de ces
ions ou on constate une légère accélération de la vitesse de dégradation du colorant.
Selon lucas Vaz et al [69] ; ces ions génèrent des radicaux OH· en présence de la lumière
solaire selon la réaction suivante :
ࡴࡻ (IV.5)
ࡺࡻെ െ כ ሶ ሶ
ሱۛۛۛۛۛሮ ሺࡺࡻ ሻ ሱۛሮ ࡺࡻ ࡻࡴ ࡻࡴ
െ
ࣅૢ
Les espèces OH· photogénérées réagissent par la suite avec le colorant conduisant à la
décoloration ainsi que la minéralisation complète.
1,0
-4
C0=10 M
-1
0,8 10 M
-2
10 M
-3
10 M
0,6
C/C0
0,4
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps en min
62
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Dans notre cas, on a d’abord testé l’effet du peroxyde d’hydrogène sur le colorant à
l’obscurité. Aucun effet thermique significatif n’a été enregistré (figure 4. 17).
1,0
-1
0,8 10 M
-2
5*10 M
-2
0,6 10 M
-3
5*10 M
C/C0
-3
0,4 10 M
-4
10 M
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps en min
63
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
A partir de ces deux réactions, on voit bien qu’une grande concentration en H 2O2
exerce un effet négatif sur la photodégradation du FB 184 (effet d’auto-inhibition). En effet,
ces deux réactions consomment les radicaux hydroxyles (OH·) et hydroperoxyles (HO2·)
nécessaires à la phototransformation des molécules organiques.
64
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
On peut conclure que l’ajout d’un accepteur d’électron permet de réduire le phénomène
de recombinaison trou/électron :
Malgré ces avantages, on a également, et à titre comparatif, testé d’autres oxydants tels
que les persulfates de sodium et les bromates de potassium.
Le persulfate appartient à la famille des peroxydes. C’est un oxydant plus fort que H2O2
puisque leur potentiels standards sont respectivement : 2,01 V et 1,77V.
Le persulfate capte deux électrons pour donner les ions sulfates (SO42-) selon la réaction
suivante :
D’autres chercheurs ont signalé cette efficacité qui croît considérablement avec
l’augmentation de la concentration de S2O82- introduite initialement ; mais atteint rapidement
une limite comme dans le cas de H2O2. On parle alors d’un effet d’auto-inhibition pour des
65
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
concentrations élevées. L’auto-inhibition peut s’expliquer donc par une importance accrue des
réactions de piégeage du radical-anion SO4 .-.
1,0
-2 -2
[S2O8 ]=10 M
0,8
-2 -3
[S2O8 ]=10 M
0,6
C/C0
0,4
0,2
0,0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120
Temps en min
66
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
1,0 C0=10 M
-4
-3
10 M
0,8 10
-2
M
2,5*10-2 M
0,6 -2
10 M
C/C0
-1
10 M
0,4
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps en min
Ø La réduction des ions BrO3- par les électrons de la bande de conduction du semi-
conducteur ne conduit pas directement à la régénération, in situ de radicaux OH., mais à la
formation d’autres radicaux et agents oxydants très réactifs tels que : BrO2· et HOBr [77]
selon les deux réactions suivantes :
Ø Dans le cas des concentrations faibles en KBrO3, on constate une légère amélioration
de l’efficacité engendrée par la présence de cet oxydant, qui est traduit par superposition
presque total des courbes de dégradation de FB 184. Ceci peut être expliqué soit par le
67
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
piégeage des radicaux OH· et des trous positifs par les ions bromate comme c’est le cas avec
les ions chlorures, nitrates, etc, soit par l’effet écran de ces ions par rapport à l’irradiation des
particules de TiO2, soit encore par l’adsorption des ions Br- issus de la décomposition des
bromates sur la surface de TiO2 affectant ainsi l’activité photocatalytique de ce dernier.
Enfin, l’effet de l’addition des ions bromate au mélange réactionnel semble dépendre
aussi de la structure moléculaire du substrat étudié. En effet, il a été rapporté par certains
chercheurs un phénomène inverse ; c’est-à-dire on rajoutant les bromates dans le milieu la
vitesse de réaction diminue.
0,08
0,06
K(mn )
-1
0,04
0,02
0,00
peroxyde d'hydrogène persulfates bromates
Les oxydants
Figure 4.22 : Comparaison de l’efficacité des trois oxydants utilisés dans la photocatalyse.
68
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Nous avons établie cette comparaison en se basant sur le calcul du taux de décoloration
achevée après 50 minutes de réaction, ce qui revient à comparer les constantes de vitesse. Les
valeurs retenues sont celles qui correspondent à la concentration 10-2 M pour chaque oxydant.
Nous constatons que la vitesse de disparition de FB 184 est plus rapide en ajoutant dans
le milieu réactionnel du peroxyde d’hydrogène, puis les persulfates et en dernier les bromates.
L’ordre d’efficacité est donc le suivant :
Il est bien connu que les alcools agissent comme pièges pour les radicaux OH · lors des
transformations se produisant en milieu homogène et hétérogène, associées ou non au
rayonnement. Ils permettent, ainsi, de confirmer le rôle joué par ces entités dans le processus
d’oxydation. Les données bibliographiques indiquent que le choix est porté généralement sur
l’éthanol et l’isopropanol, en raison de leur forte réactivité vis-à vis des radicaux hydroxyles
(constantes de vitesse élevées de l’ordre de 1,5x109 – 1010 M-1.s-1) évaluées par Klopffer et al
et leur non interférence avec la lumière incidente (ils n’absorbent pas au-delà de 260 nm)
[73].
Afin d’étudier la contribution particulière de la voie radicalaire par les radicaux OH·,
nous avons irradié du rouge cibacron FB 184 en présence d’éthanol.
Une chute de 66,5% de l’activité photocatalytique est observée pour une solution
contenant 0,8% d’éthanol. Au-delà de cette quantité la vitesse initiale V0 demeure
pratiquement constante.
69
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
12
10
-1
V0x10 mol.l .mn
-1
8
6
L’apparition d’un palier après un pourcentage de 0,8 indique qu’il est probable qu’un
taux de recouvrement maximum de ce substrat soit atteint pour une certaine quantité
d’éthanol. En conséquence l’augmentation de teneur de ce dernier n’a aucun effet sur la
vitesse initiale de disparition du colorant FB 184.
Les figures (4.24) et (4.25) montrent l’effet inhibiteur des ions carbonate et bicarbonate
sur la décoloration de FB 184.
L’examen des deux figures montre une différence très significative entre l’inhibition par
les deux réactifs.
Comme dans le cas des chlorures, les ions HCO3- et CO32- réagissent avec les radicaux
hydroxyles et conduire ainsi à la formation de l’anion radical correspondant : l’anion radical
carbonate (CO3.-) [78].
70
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Bien que le radical carbonate soit lui-même un oxydant, son potentiel d’oxydation est
par contre beaucoup plus inférieur à celui du radical hydroxyle. C’est donc un oxydant peu
efficace mais qui peut être utile pour la dégradation sélective de mélanges de polluants.
2-
1,0 [CO3 ]=0 M
2- -1
[CO3 ]=10 M
0,8 2- -2
[CO3 ]=10 M
2- -3
[CO3 ]=10 M
0,6
C/C0
0,4
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps en mn
1,0
0 M
-1
10 M
-2
0,8 10 M
-3
10 M
0,6
C/C0
0,4
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps en min
71
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Il est à noter enfin que certains auteurs expliquent cet effet d’inhibition par le blocage
des sites actifs du catalyseur TiO2 par les carbonates et les bicarbonates [74, 75].
1,0 P25
P50
P105
0,8 P500
ZnO
0,6
C/C0
0,4
0,2
0,0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Temps en minute
72
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
ZnO après le TiO2 P25. Le seul inconvénient cité par ces auteurs, concernant ce catalyseur, est
la photo-corrosion de ZnO dans le milieu acide.
Dans nos conditions opératoires, les résultats obtenus montrent clairement que le TiO 2
PC500 a la plus importante activité photocatalytique pour la dégradation du colorant rouge
cibacron FB 184 (figure 4.27).
0,005
0,004
-1
0,003
K(mn )
0,002
0,001
0,000
PC 500 P25 PC105 PC50 ZnO
Pour les deux catalyseurs PC105 et PC25, nous constatons que leur cinétique est
similaire. Enfin, le PC50 semble être le moins efficace de la série.
Ces résultats confirment que l’activité photocatalytique est influée non seulement par la
surface spécifique mais également par d’autres facteurs tels que :
Ø La structure,
Ø L’état de surface,
Ø La recombinaison électron-trou positif.
De nombreux auteurs ont réalisé des essais sur la dégradation de quelques molécules
organiques en présence de différents types de TiO2. L’ordre de réactivité des PC Millenium
73
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
74
CHAPITRE 4 : TRANSFOEMATION PHOTOCATALYTIQUE DU COLORANT ROUGE CIBACRON
Conclusion
Cependant les résultats de cette étude mettent en exergue les conclusions fondamentales
suivantes :
75
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
76
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
77
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
industrielle, en effet une partie de la structure poreuse du catalyseur est perdue lors de
son traitement thermique pour sa fixation. En plus, les agglomérats de TiO 2 ne
résistent pas très longtemps à l’abrasion crée par des fortes turbulences et on retrouve
rapidement de très fines particules dans le milieu liquide ce qui reposent de nouveau
les mêmes problèmes pour sa séparation.
78
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79
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82
REFERENCES
83
RESUME
Cette étude est une contribution au traitement des eaux usées provenant de
l’industrie de textile. L’élimination du colorant azoïque rouge cibacron FB 184
a été réalisée à l’échelle de laboratoire.
Le modèle de Langmuir- Hinshwood a été bien adapté pour décrire les cinétiques
de phototransformation.
Direct photolysis of FB 184 by artificial light at 365 nm remains very slow, but
irradiation of the dye by solar radiation makes a considerable deterioration in separate
periods, and the selected conditions of concentration and pH.
The influence of some operating parameters on the degradation rate of FB 184 was
studied, the parameters chosen are: the concentration of the photocatalyst, the substrate
concentration, initial pH, the addition of inorganic ions, the photon flux and the nature of the
photocatalysts.
The addition of trapping agents such as alcohols strongly inhibits the degradation rate
of the FB 184, which explains that the photodecomposition is mainly due to OH..
On the other hand the addition of an acceptor as: H2O2, S2O2-8 and BrO3- accelerate this
speed.
Finally, the Langmuir-Hinshelwood model has been tested on our experimental results.