0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
103 vues66 pages

Syllabus Theor. Appr. R.E

Transféré par

Divine Luvunga
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
103 vues66 pages

Syllabus Theor. Appr. R.E

Transféré par

Divine Luvunga
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 66

Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Introduction

C’est la disponibilité limitée des ressources dans le cadre national qui conduit à
une interdépendance économique multiforme se traduisant par des relations
économiques internationales. Celles-ci se manifestent par des mouvements
démographiques, des échanges des biens, des services et des capitaux. Les
aspects commerciaux et monétaires sont inextricablement liés. Mais la
présentation académique s’effectue en deux temps en considérant d’une part les
relations commerciales internationales, d’autre part, les relations monétaires et
financières internationales. Ce cours vise à sensibiliser et former les étudiants
sur 1/ les théories relatives au commerce international; 2/ l'analyse et les
problèmes liés aux politiques commerciales1, tant du point de vue théorique
qu'institutionnel; 3/ les grandes questions d'actualité dans ce domaine,
particulièrement les conflits commerciaux et la négociation commerciale
multilatérale. Ainsi, le cours se subdivise en trois parties :

Première partie : la théorie des échanges internationaux. Elle se préoccupe de


démontrer rationnellement l’intérêt de l’échange international pour les pays,
ainsi que les implications de l’échange. Deuxième partie : les politiques
commerciales et l’intégration économique régionale. Si les politiques
commerciales étudient autant les entraves aux flux commerciaux spontanés que
les efforts de coopération commerciale internationale, l’intégration économique
régionale quant à elle se préoccupe des fondements de la régionalisation des
échanges et de ses implications pour les pays membres. Troisième partie : les
relations monétaires et financières internationales. Elles mettent en exergue
l’interdépendance des agrégats, les régimes monétaires depuis Bretton Woods,

1
La politique commerciale peut être définie comme l’ensemble des mesures prises par un pays dans le cadre de
son commerce avec le reste du monde.
1
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

ainsi que l’endettement des pays en voie de développement. De manière


détaillée :

Introduction

Premier chapitre: les théories traditionnelles des échanges internationaux

1.1 La théorie des avantages comparatifs : coûts comparatifs


1.2 La théorie des avantages comparatifs : dotations factorielles
1.3 La théorie des coûts d’opportunité

Deuxième chapitre: l’approfondissement et le renouvellement de la théorie


du commerce international

2.1 Les gains et pertes dynamiques de la spécialisation internationale

2.2 L’innovation technologique et la spécialisation internationale

2.3 Le commerce intra-branche

2.4 La prise en compte de la concurrence imparfaite

Troisième chapitre: l’économie politique des politiques protectionnistes

3.1 Les motivations

3.2 Les instruments

3.3 Les effets de la protection douanière

3.4 Les effets des autres mesures de protection

3.5 La politique commerciale stratégique

Quatrième chapitre : Le système commercial multilatéral

4.1 Le débat sur l’intérêt de la libéralisation des échanges

4.2 GATT/OMC et libéralisation du commerce mondial


2
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Cinquième chapitre : La théorie de l’intégration par le marché

5.1 La théorie des unions douanières

5.2 Les étapes de l’intégration économique

Sixième chapitre: Les relations monétaires et financières internationales

6.1 Grille d’analyse : interdépendance des agrégats

6.2 Les régimes monétaires depuis Bretton Woods

6.3 Les institutions de Bretton Woods et les autres institutions

6.4 L’endettement des Pays en voie de développement (PVD)

Conclusion

3
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Chapitre 1 : Théories traditionnelles des échanges internationaux

On peut regrouper sous cette appellation les théories internationales, les


contributions classiques et néoclassiques partageant une même série
d’hypothèses, notamment celle d’une concurrence à l’intérieur et du libre-
échange au niveau extérieur. Les contributions peuvent être regroupées autour
de deux grands axes explicatifs:

 On considère avec Ricardo et les économistes classiques que les


avantages comparatifs basés sur les coûts relatifs déterminent les
échanges internationaux ;
 Avec les économistes Suédois, on pense que ce sont les différences des
dotations factorielles qui déterminent les échanges internationaux.

Entre ces deux axes, l’analyse néo-classique est synthétisée par la présentation
en termes de coût d’opportunité développé par G. Haberler.

1.1Théories des avantages comparatifs: coûts comparatifs

L’analyse de Ricardo est précédée par celle de Smith qui fonde l’échange
international sur les coûts absolus.

Selon Adam Smith, « les pays ont intérêt à se spécialiser dans les biens pour
lesquels ils ont un avantage des coûts absolus ». Pour l’illustrer, on va
considérer l’exemple ci-après :
- Soit deux pays produisant chacun une unité du vin et une unité du drap
avec 80h et 90h pour le pays A et 70h et 100h pour le pays B ; comme le
montre le tableau ci-dessous :

4
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Tableau n°1 : coûts absolus


Biens\pays Pays A Pays B
Vin 80 70
Drap 90 100

A la lumière du tableau ci-dessus, l’échange est possible puisque chacun a un


avantage en termes des coûts absolus. Le vin va être produit par le pays B (
70  80 ) et le Drap par le pays A ( 90  100 ).

A l’aide d’un exemple numérique désormais bien connu, Ricardo montre que
l’application des coûts absolus conduit à une impasse lorsque dans un modèle à
deux pays et à deux biens, un seul pays a les coûts absolus dans les deux
productions.
Tableau n°2 : coûts relatifs
Biens\pays Pays A Pays B
Vin 80 120
Drap 90 100

Le tableau n°2 montre qu’un seul pays détient les avantages en coûts absolus, à
savoir le pays A ( 80  120 et 90  100 ). Cette situation ne permet pas aux pays
d’envisager l’échange ; d’où l’impasse.

Ricardo permet de sortir de cette impasse en introduisant la notion des coûts


comparatifs dans l’analyse. Ainsi, on peut montrer que le pays A qui a un
avantage absolu dans les deux productions possède un avantage comparatif dans
l’une d’elles et que le pays B qui a un désavantage absolu dans les deux
productions possède un avantage comparatif dans l’une d’elles. On utilise la
notion de coûts relatifs.

5
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Obtention du prix relatif ou coût relatif du vin


prix du vin
Prix relatif du vin 
prix du drap

80
- au pays A :  0.888
90
120
- au pays B :  1.2
100
Au regard de ce qui précède, le vin coûte relativement moins cher à être produit
au pays A qu’au pays B. Par conséquent, A possède un avantage comparatif
dans la production du vin.

Obtention du prix relatif ou coût relatif du drap


prix du drap
Prix relatif du drap 
prix du vin

90
- au pays A :  1.125
80
100
- au pays B :  0.833
120

Ce calcul montre que le drap coûte relativement moins cher à être produit au
pays B qu’au pays A. D’où, B détient un avantage comparatif dans la production
du drap.
Ricardo montre ainsi que la spécialisation (ou division internationale du travail)
est possible et profitable à tous les partenaires. La division internationale du
travail conduit à une économie des ressources au plan national et au plan
international.

6
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Tableau n°3 : économies des ressources après spécialisation


Biens\pays Pays A Pays B Total
Vin 160 - 160
Drap - 200 200
Total 160 200 360
Après spécialisation, le pays A va produire deux unités du vin et le pays B deux
unités du drap. Etant donné que les besoins de chaque pays en bien pour lequel il
s’est spécialisé s’élèvent à une unité, l’unité restante fera l’objet de l’exportation
(ou l’importation).
Il est possible à la suite de cette analyse d’identifier une zone dans laquelle
l’échange international est possible et profitable à deux partenaires. Si nous
considérons le vin, le pays A ne peut vendre sur les marchés internationaux que
s’il y a un taux de change externe supérieur au taux de change interne.

1.2 Théorie des avantages comparatifs : Dotations factorielles

La théorie de la spécialisation internationale fondée sur les différences des


dotations factorielles est due à deux économistes Suédois. Après un rappel de
fondement de cette théorie, nous examinerons l’essai de vérification empirique
qui a conduit au paradoxe de Leontief et un prolongement du modèle Suédois à
travers Heckscher-Ohlin et Samuelson (HOS).

1.2.1 La théorie Suédoise

Les deux économistes suédois Heckscher et Ohlin ont montré par les travaux
complémentaires que la spécialisation est possible à la base des différences des
dotations factorielles des pays. Leur thèse peut être formulée comme suit : « les
pays ont intérêt à se spécialiser dans la production du bien qui utilise de manière
relativement intensive les facteurs abondants ». Le problème est celui du critère
7
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

permettant d’apprécier la rareté relative ou l’abondance relative des facteurs. A


ce sujet, deux voies possibles peuvent être utilisées :

- dans une première approche, on prend en compte les différences de


combinaisons productives dans un modèle à deux facteurs capital (K) et
K K K
travail (L), l’intensité capitalistique .     
L  L  A  L B

Le facteur capital est relativement abondant en A et relativement rare en B, le


corolaire est que le facteur travail est relativement abondant en B et relativement
rare en A. Selon le théorème de Heckscher et Ohlin, le pays A doit se spécialiser
dans la production du bien utilisant de façon relativement intensive le capital et
le pays B doit se spécialiser dans la production du bien qui utilise de manière
relativement intensive le travail.
- dans une seconde approche, on considère le prix relatif des facteurs

w
Soit, w : le taux de salaire ; r : le taux d’intérêt et : le prix relatif des facteurs
r

 w  w
    (1)
 r  A  r B

(1) signifie que le travail coûte relativement cher en A qu’en B ; d’où il est
relativement rare en A qu’en B. Donc, le pays B devrait se spécialiser
dans la production du bien utilisant de façon relativement intensive le
facteur travail et le pays A dans la production du bien utilisant de manière
relativement intensive le facteur capital.

Cette théorie permet d’expliquer les échanges entre pays développés à économie
des marchés et les pays en développement. Les premiers étant considérés
comme riches en capital et en main d’œuvre qualifiée, doivent se spécialiser
dans les produits manufacturés; les seconds riches en ressources naturelles et en
travail moins qualifié doivent se spécialiser dans les produits primaires.
8
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Malgré le caractère explicatif, la théorie de spécialisation fondée sur les


dotations factorielles a été source de controverse à travers la tentative de
vérification empirique ayant conduit au paradoxe de Leontief.

1.2.2 Essai de la vérification empirique de la théorie Suédoise : le paradoxe


de Leontief

La question qui a préoccupé Leontief et d’autres économistes au cours des


années 1950 était de savoir si le modèle Suédois est pertinent pour expliquer le
commerce extérieur des USA. L’idée dominante à cette époque était que les
USA sont relativement riches en capital. En conséquence, si la théorie suédoise
était vérifiée, les USA devraient exporter les biens intensifs en capital et
importer des biens intensifs en travail.
Les données utiles pour aborder le problème portent sur les quantités de K et L
contenues dans les importations et les exportations américaines. S’il était aisé
d’en avoir une idée en ce qui concerne les exportations des productions
américaines, il était plus difficile d’estimer des quantités des facteurs contenus
dans les importations. A défaut d’avoir les données sur les importations
américaines, Leontief en a trouvé une approximation consistant à prendre en
considération le contenu des facteurs des biens produits aux USA et qui sont
substituts des importations américaines. Sur cette base, on compare après une
baisse des exportations et des importations d’une même quantité, les quantités
des facteurs libérées par le secteur exportateur et demandées par le secteur
substitut des importations.
A l’issue de sa démarche, Leontief aboutit au constat suivant :
« La quantité de capital libérée par le secteur des exportations est inférieure à la
quantité de capital demandée par le secteur substitut des importations ». Il en
déduit que les importations sont plus capitalistiques que les exportations. On
peut représenter cette situation comme suit :
9
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

K K
     aux USA : paradoxe
 L M  L  X

Comment s’explique ce paradoxe ?


La principale explication du paradoxe évoquée par Leontief lui-même porte sur
les différences de productivité du travail. Il estime que le travailleur Américain
est plus productif que le travailleur non Américain.
En conséquence, le facteur travail aux USA correspond à une main d’œuvre plus
élevée parce que plus efficace. Cette explication originale a été suivie par
d’autres notamment :

 Les politiques citées des USA : traditionnellement, les USA ont des
politiques commerciales discriminatoires contre les produits intensifs en
travail provenant notamment des pays d’Asie du Sud - Est. L’objectif
étant de préserver le niveau de vie du travailleur Américain.
 La structure du commerce extérieur Américain : les importations massives
des matières premières (Pétrole, Uranium, Fer) dont l’exploitation est
fortement capitalistique peut également expliquer ou conduire au résultat
paradoxe.

I.2.3 Prolongement de la théorie Suédoise : Théorème Heckscher – Ohlin -


Samuelson

Ce théorème peut s’énoncer comme suit :


« La poursuite du libre-échange international conduit à l’égalisation
internationale des prix des facteurs ».
Il y a deux manières de le démontrer. On peut considérer la démonstration des
prix des facteurs ou on peut recourir au graphique. Prenant appui sur la première

10
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

w w
approche, l’inégalité suivante      peut se modifier de la manière
 r A  r B

suivante :
1°/ Toutes choses égales par ailleurs, lorsque le pays A vise à exporter
davantage sa production, il va accroître la demande du capital, ce qui conduit à
w
une augmentation du taux d’intérêt; d’où   aura tendance à diminuer.
 r A

2°/ A l’instar du pays A, si le pays B veut augmenter ses exportations, il sera


amené à accroitre sa demande du travail, impliquant un taux de salaire ; ainsi
 w
  va tendre à la hausse.
 r B

 w  w  w  w
       , ce qui conduira à :     
 r A  r B  r A  r B

Toutefois, dans la réalité, cette égalité ne se justifie pas puisque la spécialisation


conduit plus à des écarts des prix relatifs de facteurs importants.

I.3 Théorie des coûts d’opportunité

Pour faire ressortir clairement des déterminants fondamentaux du commerce


international, les modèles ricardien et HOS faisaient appel à des hypothèses
différentes et très simplificatrices. La réalité est bien évidemment plus complexe
et, pour analyser des problèmes concrets, il est généralement nécessaire de
s’appuyer sur des cadres théoriques plus généraux, qui mélangent plusieurs
modèles. Ainsi, au cours des années 1990, le développement massif des
exportations des nouveaux pays industrialisés (NPI) a fortement marqué le
commerce mondial. Comment rendre compte de ce phénomène ? Dans la
mesure où ce développement est dû à une forte augmentation de la productivité
du travail dans ces pays, on pense au modèle ricardien. Mais en même temps, le
développement des exportations des NPI a bouleversé les revenus de divers
11
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

groupes sociaux dans les pays développés et, de ce point de vue, c’est le modèle
HOS qui apparaît le plus pertinent.

Il nous faut donc produire un outil de réflexion théorique plus général


s’appuyant sur les bases communes à nos deux modèles, notamment celles
reposant sur la théorie des coûts d’opportunité. Cette théorie utilise les
instruments d’analyse microéconomique pour établir formellement la possibilité
de la spécialisation internationale ainsi que le gain qui en résulte. Les 3
instruments microéconomiques utilisés sont :
 Courbes des possibilités de production ou courbes de transformation. La
capacité de production d’une économie est représentée par sa frontière des
possibilités de production, les différences de pente entre les frontières
respectives constituant la motivation des échanges internationaux. Les
possibilités de production déterminent la courbe d’offre relative d’un
pays. L’agrégation des offres relatives de l’ensemble des pays définit
l’offre relative mondiale.
 Courbes d’indifférence collectives. Elles traduisent les préférences des
habitants dont découle la courbe de demande relative d’un pays.
L’agrégation des demandes relatives de l’ensemble des pays définit la
demande relative mondiale. L’équilibre mondial est déterminé par la
confrontation de la demande et de l’offre relatives mondiales.
 Les droites d’isovaleur. Elles expriment les droites le long desquelles la
valeur de la production reste fixe. Une droite isovaleur équivaut à la
droite du budget dans la théorie du comportement du consommateur.

Pour illustrer cette théorie, on va prendre appui sur le graphique qui est construit
autour de quatre relations clés :
1/ la relation entre la frontière des possibilités de production et la courbe d’offre
relative ;
12
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

2/ la relation entre les prix relatifs et la demande relative ;


3/ l’effet des termes de l’échange ;
4/ la détermination de l’équilibre mondial à l’aide des offres et des demandes
relatives.

On suppose que le pays produit 2 biens : Qn (quantité du bien « nourriture ») et


Qv (quantité du bien « vêtement »).

Graphique n°1 : Production et consommation en économie fermée

Pr od de nour
QN
droite d ' isovaleur

D N* 1  Q N* 1 Q1  D1 ( PV / PN )1

Courbe d ' indiff

Courbe de poss de prod

DV* 1  QV* 1 Pr od de vêt


QV

Les prix relatifs déterminent la production de l’économie qui est située au point
Q1 sur la droite d’isovaleur la plus élevée que l’économie peut atteindre, compte

tenu du prix relatif des biens ( ( PV / PN )1 . A ce niveau de production, correspond


la consommation (représentée par D1 ). En d’autres termes, pour un pays, il y a
une seule courbe de possibilités de production et plusieurs courbes
d’indifférence. L’équilibre en autarcie est garanti par le point de tangence entre

13
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

la courbe des possibilités de production et la courbe d’indifférence. A l’équilibre


interne correspond un niveau des prix relatifs. La pente de la droite de budget
reflète le prix relatif.

Graphique n°2 : Production, consommation et commerce dans le modèle


standard

Pr od de nour
QN
droite d ' isovaleur

D2
DN 2
Courbe d ' indiff
Q1  D1 ( PV / PN )1

QN 2
Q2 ( PV / PN ) 2

Courbe de poss de prod

DV 2 QV 2 Pr od de vêt
QV

L’économie produit au point Q2 , où la frontière des possibilités de production est


tangente à la droite d’isovaleur la plus élevée. Elle consomme au point D2 , où la
droite d’isovaleur est tangente à la courbe d’indifférence la plus élevée possible.
Si l’économie produit plus de vêtements qu’elle n’en consomme, elle les
exporte. Inversement, si elle consomme plus de nourriture qu’elle n’en produit,
elle doit importer ce bien. Le fait que l’économie soit ouverte va permettre la
réallocation des ressources à la consommation et à la production.
La spécialisation à laquelle conduit cette théorie est partielle puisque le pays
produit deux biens dans les quantités différentes.

14
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Chapitre 2 : Approfondissement et renouvellement de la théorie du


commerce international

Les théories de base du commerce international examinées au chapitre premier


sont fondées sur les avantages comparatifs (ex ante c’est-à-dire avant que le
pays ne s’engage dans le commerce international) appréciés suivant les
techniques de production ou les dotations factorielles de pays.

Ces avantages sont par hypothèse considérés comme immuables. Dans ces
conditions, la portée des conclusions des analyses traditionnelles est limitée par
le caractère statique des hypothèses. A cet égard, la question que l’on se pose
souvent est la suivante : une spécialisation avantageuse aujourd’hui le restera-t-
elle demain?

Les approfondissements et le renouvellement de la théorie du commerce


international s’efforcent notamment de répondre à cette question en considérant
:

- Les gains et pertes dynamiques de la spécialisation interne;


- L’incidence de l’innovation technologique sur la spécialisation
internationale ;
- Les déterminants du commerce intra-branche ;
- La prise en compte des rendements croissants et de la concurrence
imparfaite.

2.1 Gains et pertes dynamiques de la spécialisation internationale

Dès 1923, Franck GRAHAM souligne la nécessite d’avoir une conception


dynamique des gains de la spécialisation internationale et pense que la situation
15
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

relative d’un pays par rapport aux partenaires étrangers peut se modifier au fur
et à mesure de l’échange. Il faut donc pour chaque pays prendre en compte les
gains et pertes dynamiques. Ceux-ci peuvent être lies aux structures d’offre
comme aux structures de demande.

2.1.1 Explication par les structures d’offre

Au niveau des conditions d’offre, on oppose les productions à rendements


croissants (économies d’échelle) aux productions à rendements décroissants
(déséconomies d’échelle). L’idée développée par Graham est la suivante :
« Lorsqu’un pays se spécialise dans une production à rendements d’échelle
croissants (donc à coûts décroissants), le gain statique de l’échange est renforcé
par un gain dynamique. Par contre, lorsqu’il se spécialise dans une production à
rendements d’échelle décroissants (donc à coûts croissants), le gain statique est
progressivement détruit ; ce qui conduit à une perte dynamique ».
L’illustration faite par l’auteur oppose les conséquences d’une spécialisation
dans les biens agricoles, d’une part, à celles d’une spécialisation dans les biens
industriels, d’autre part.

a) la spécialisation dans les biens agricoles


Le pays produit les biens agricoles en quantité de plus en plus importante et les
biens industriels en quantité de moins en moins abondante. Avec les rendements
d’échelle décroissants caractérisant le secteur agricole et les rendements
d’échelle croissants relatifs au secteur industriel, la tendance à la hausse de la
production agricole va s’accompagner d’une augmentation des coûts de
production ; tandis que la tendance à la baisse de la production industrielle
conduira à l’accroissement des coûts. Par conséquent, les coûts dans les deux
secteurs augmentent alors que les recettes tendent à stagner ou à augmenter
légèrement, ce qui réduira le gain pour finalement entraîner une perte
16
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

dynamique (les recettes tendront à stagner ou à augmenter légèrement car la


hausse des recettes du secteur agricole seront atténuées par la baisse des recettes
du secteur industriel).

b) la spécialisation dans les biens industriels


Une telle spécialisation implique une production industrielle de plus en plus
abondante et une production agricole de moins en moins grande. L’existence des
rendements de types ci-dessus évoqués va conduire à la baisse des coûts dans les
secteurs et éventuellement à une hausse des recettes, ce qui favorisera un
accroissement du gain (le gain statique va se renforcer).

2.1.2 Explication par les structures de demande

La nature de la demande internationale qui s’adresse à un produit exporté peut


également être la source des gains et pertes dynamiques. On oppose les biens à
demande progressive (ayant une forte élasticité-revenu) aux biens à demande
régressive (ayant une faible élasticité-revenu).
Le dynamisme de la demande mondiale peut contribuer à renforcer ou détériorer
la position relative d’un pays. Ainsi, lorsqu’un pays se spécialise dans un bien à
demande progressive (cas de biens industriels) et importe des biens à demande
régressive (cas de la plupart des produits primaires), la situation relative se
renforce par un gain dynamique (c’est le cas des pays développés à économie de
marché).
Si au contraire, le pays se spécialise dans un bien à demande régressive, et
importe le bien à demande progressive, sa situation relative se détériore et on
parle des pertes dynamiques de la spécialisation.
Cette prise en compte de la demande est reliée à la théorie de créneaux dans
laquelle on distingue les créneaux porteurs (bien à demande internationale

17
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

fortement croissante) et les créneaux récessifs (bien à demande internationale


décroissante ou stagnante).

La prise en compte des aspects dynamiques de la spécialisation conduit


également à expliquer « le syndrome hollandais » ou ce que les économistes
appellent croissance appauvrissante. Le « syndrome hollandais » résulte de
l’analyse des conséquences de la croissance rapide de la production de gaz
naturel aux Pays-Bas dans les années 1970 dont les conséquences ont été
négatives pour les autres secteurs de l’économie. Cette analyse a été par la suite
étendue aux pays en voie de développement pour illustrer le fait que leur
spécialisation excessive dans les productions primaires peut compromettre le
développement d’autres secteurs de l’économie et conduire à terme à leur
appauvrissement.

2.2 Innovation technologique et la spécialisation internationale

Comme dans les théories de la croissance, le progrès technique joue également


ici un rôle important comme déterminant de la structure du commerce extérieur
des pays et de l’évolution de la spécialisation internationale. Deux contributions
sont généralement signalées : la thèse de POSNER (1961) relative à l’écart
technologique et celle de VERNON (1966) relative au cycle du produit.

2.2.1 POSNER et l’écart technologique


Selon cette thèse, lorsque l’innovation intervient dans un pays, la demande
extérieure se manifeste après un temps plus ou moins long. Il se crée alors un
commerce d’écart technologique, lié au fait que le pays innovateur détient un
monopole sur les marchés internationaux. Ce commerce d’écart technologique
va disparaître progressivement suite à l’imitation de la nouvelle technologie par

18
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

les producteurs étrangers. Posner utilise la notion de décalage (retard) dans la


demande ou décalage dans l’imitation.

commerce d ' écart tech

tà t1
innovation demande ext

2.2.2 VERNON et la Thèse du cycle de produit


Complémentaire de la précédente, cette thèse montre que la vie d’un produit
dans le commerce international se résume à un cycle en plusieurs phases. Selon
Vernon, l’existence d’un marché national vaste et riche facilite l’innovation au
sens SCHUMPETIEN du terme (cas des USA au cours des années 1950 : les
USA étaient le pays qui constituait un terrain fertile pour les innovations parce
qu’il y avait des scientifiques et un marché ou une demande solvable). Elle
constitue le point de départ du cycle de vie du produit dans le commerce
international marqué par trois phases :

 La première phase est celle de l’innovation et de l’introduction du produit


sur le marché intérieur de la firme innovatrice (phase nationale). Le coût
du bien est élevé car l’entreprise produit en petites séries et cherche à
amortir les dépenses de recherche-développement. Le marché intérieur
sert d’observatoire et permet d’étudier les réactions de la demande, qui
reste limitée en raison de la cherté du produit ;
 La deuxième phase est celle de la production et la consommation de
masse (phase de développement). Mais de nombreuses autres firmes
entrent sur le marché afin de profiter de nouvelles conditions de
croissance. La firme innovatrice, perdant le monopole sur son marché,
19
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

cherche à en acquérir un sur les marchés extérieurs et exporte son


produit ;
 La troisième phase est celle de la maturité du produit. Le marché intérieur
du pays innovateur est saturé. Sur les marchés étrangers, des firmes
nationales produisent désormais le produit ; en raison de leur faible coût
de main d’œuvre, la firme innovatrice doit se désengager peu à peu de la
production du bien et trouver des nouvelles innovations pour redémarrer
un cycle ou bien délocaliser sa production afin de pouvoir, elle aussi,
bénéficier des faibles coûts de la main d’œuvre. Souvent, le pays
innovateur sera amené à la fin du cycle du produit, à importer le produit
qui avait été introduit sur son sol.

En somme, le progrès technique est un déterminant important des avantages


comparatifs des pays et les pays qui veulent se maintenir dans le commerce
international doivent en permanence innover par des investissements dans la
recherche-développement pour renforcer leurs positions initiales.

2.3 Le commerce intra-branche

La spécialisation classique telle que résultant des théories des avantages


comparatifs est une spécialisation intersectorielle portant sur des produits très
différentiés : biens industriels contre biens primaires. Il s’agit d’une
spécialisation de complémentarité qui explique bien les échanges entre les pays
développés à économie de marché et les pays en développement. Cependant, ce
type d’échanges ne représente guère plus de 25 % du commerce mondial. En
conséquence, les modèles de base ne permettent pas d’expliquer l’essentiel des
flux commerciaux internationaux qui se déroulent entre les pays développés à
économie de marché et portant sur des produits manufacturés.

20
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Pour combler cette lacune, les analyses se sont orientées vers l’explication de la
spécialisation intra-sectorielle ou vers le commerce intra-branche. On appelle
commerce intra-branche, l’échange croisé des produits similaires entre les pays
aux caractéristiques peu différenciées. Il s’agit de comprendre pourquoi un pays
peut être en même temps importateur et exportateur d’un même produit parfois
pour des quantités similaires. La littérature fournit trois explications pour
comprendre le commerce intra-branche : explication par les facteurs d’offre,
explication par les facteurs de demande, explication par la hiérarchie des
avantages comparatifs.

a) Explication par les facteurs d’offre

On considère le cas d’un pays qui a un désavantage relatif pour un produit, ce


qui se traduit par des importations abondantes de ce produit. Celles-ci sont
toutefois accompagnées d’exportations plus réduites du même produit. Cette
situation est expliquée par ce qu’on appelle « surcompétivité des entreprises
nationales exportatrices ».
Certaines entreprises ont des performances supérieures à la moyenne nationale,
ce qui leur permet d’affronter la concurrence internationale et donc de vendre
sur les marchés internationaux.

b) Explication par les facteurs de demande

On recourt ici à la notion de « demande de différence » mise en évidence par


Bernard LASSUDRIE–DUCHENE. Il pense que les consommateurs des pays
développés ont une grande diversité dans les produits qui leur sont proposés.
L’importation devient alors nécessaire pour proposer aux consommateurs une
large gamme de produits. Cette « demande de différence » explique les échanges
intra-branches. A cet égard, on considère le cas d’un pays qui a un avantage
21
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

relatif dans une production, ce qui le conduit à avoir des exportations


abondantes. Celles-ci sont toutefois accompagnées d’importations réduites du
même produit. Une telle situation peut être expliquée par la « demande de
différence » liée au fait que certains consommateurs en général les plus fortunés
demandent un produit étranger similaire qui bénéficie de ce que certains
appellent de la ‘qualité de non banalisation’.

c) Explication par la hiérarchie des avantages comparatifs

Cette explication porte sur une appréciation moins globale des avantages
comparatifs d’un pays de telle sorte que les exportations et les importations ne
proviennent pas de la même source et ne sont pas destinées à cette même source.
Ce cas illustre la situation d’un pays intermédiaire dont le niveau technologique
se situe entre les pays plus développés, source des importations et les pays
moins développés, destination des exportations.

Cette prise en compte des formes de moins en moins agrégées de la


spécialisation internationale révèle le caractère dynamique de la situation des
pays dans le commerce international ainsi que l’importance des politiques de
formation du capital humain et technique dans la dynamique des avantages
comparatifs

2.4 Structure de marché et échanges internationaux : prise en compte de la


concurrence imparfaite

Le développement de cette section concerne ce qu’il convient d’appeler la


nouvelle théorie du commerce international comparée aux théories
traditionnelles fondées sur les avantages comparatifs. Partant du constat qu’une
bonne part du commerce mondial ne peut être expliquée par les avantages
22
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

comparatifs des pays, elle explore des nouvelles voies qui s’efforcent de
considérer la prise en compte des rendements croissants et de la concurrence
imparfaite.
En effet, le corolaire de l’hypothèse de concurrence parfaite contenue dans les
théories traditionnelles est celui de rendements d’échelle constants.
En conséquence, lorsqu’on considère la possibilité d’économies d’échelle, la
structure de marché se modifie et tend à devenir monopolistique ou
oligopolistique.

Nous montrons en premier lieu comment les économies d’échelles influencent la


structure de marché avant d’examiner leurs conséquences sur le marché
international.

2.4.1 Economie d’échelle et structure de marché

Il est possible de distinguer les économies d’échelle externes des économies


d’échelle internes. Les premières résultent de la structure industrielle dans son
ensemble, alors que les secondes proviennent de l’organisation interne de
l’entreprise.

Les économies d’échelle externes et les économies d’échelle internes ont des
implications différentes sur la structure de marché. Ainsi, les économies
d’échelle externes sont compatibles avec un marché de concurrence parfaite car
l’efficience des entreprises s’accroît du fait d’une plus grande dimension de
l’industrie ou de la branche même si chaque entreprise garde la même taille
qu’auparavant. En revanche, les économies d’échelle internes confèrent un
avantage aux entreprises de grande taille et la structure des marchés évolue
inévitablement vers la concurrence imparfaite.

23
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

2.4.2 Echange internationale et économies d’échelle

La question à examiner est la suivante : comment les économies d’échelle


externes influencent elles le commerce international ?

La réponse est fournie en deux temps en considérant, d’une part, l’incidence des
économies d’échelles sur la spécialisation, d’autre, l’incidence de cette
spécialisation sur le bien-être.
a) Economies d’échelle externes et spécialisation

RAINELLI (1997) dit ceci: « si de telles économies existent, de manière


significative dans la production d’un bien, elles ont pour effet de favoriser toutes
choses égales par ailleurs les nations qui produisent des volumes importants de
ce bien. Il en découle que l’entrée sur le marché international des nouveaux
exportateurs capables de produire à des coûts très faibles peut alors être
impossible ».

Cette même idée est autrement exprimée par KRUGMAN et OBSTFELD


(1995), à savoir :
« Des fortes économies externes tendent à confirmer les structures existantes des
échanges interindustriels quelle que soit l’origine de celles-ci. Les pays qui sont
au départ gros producteurs dans certaines industries pour quelque raison que ce
soit, tendent à le rester. Il en serait ainsi même si quelques autres pays pouvaient
potentiellement produire le bien à un coût moindre ».

Pour illustrer cette argumentation, KRUGMAN et OBSTFELD, à l’aide d’un


graphique, considèrent l’exemple de l’industrie de montres avec deux pays : la
Suisse et la Thaïlande dont les coûts salariaux sont très différents.
Graphique n°3 : effet des économies d’échelle externes sur la spécialisation
24
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Graphique n°3

prix
coûts
P1
Demande mondiale

C0

P1
CM Suisse

P2 CM Thaillande

Quantités
Y1 Y2

On suppose que pour des raisons historiques la Suisse a développé pendant de


longues dates une industrie des montres et l’équilibre va se situer à P1 , Y1 . Au
regard du coût moyen de la Thaïlande, si ce pays pouvait alimenter le marché
mondial, il le ferait à des meilleurs conditions caractérisées par un prix plus
faible P2 et une quantité Y2 . Cette entrée sur le marché est toutefois impossible
car du fait que la production thaïlandaise est nulle au départ, elle commencerait
à produire à un coût C0  P1 .

Les spécialisations internationales résultant des économies d’échelle externes


sont stables même quand celles-ci ne sont plus conformes aux avantages
comparatifs.

25
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

b) Spécialisation et bien être

Une conséquence possible de la spécialisation en présence des économies


d’échelle externes est soulignée en ces termes par RAINELLI : contrairement
aux enseignements habituels de l’analyse économique de tels échanges peuvent
avoir un impact négatif sur le bien-être, car il est possible que ce ne soit pas le
pays le plus approprié qui produise un bien destiné au marché mondial.
Cette possibilité de perte de bien-être peut être illustrée de la manière suivante :

Graphique n°4 : incidence de la spécialisation dans le contexte d’économies


d’échelle externes sur le bien-être

prix
coûts Dem Thai
Demande mondiale

C0

P1
CM Suisse
P3
P2 CM Thaillande

Quantités
Y3 Y1 Y2

S’il était possible à la Thaïlande de protéger son économie, elle vendrait ses
montres au prix P3 . Dans ces conditions, la politique libérale sur le commerce
conduirait à une perte de bien-être puisqu’elle va s’approvisionner en Suisse
dont les montres coûtent P1  P3 ou P2 .
Par rapport au graphique précédant, on a inséré la courbe de demande de
Thaïlande en autarcie. Si le pays pouvait se fermer sur le commerce mondial et

26
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

produire des montres, l’économie se situerait au point P3 ,Y3 . Il apparait que


l’ouverture entraine une perte en termes de surplus du consommateur.

Ce résultat original fournit un argument favorable aux politiques


protectionnistes qui, dans ce cas, permettent d’obtenir un meilleur prix que sur le
marché mondial.

2.4.3 Echange international avec économies d’échelle internes

Comme le rappelle GUILLOCHON (1993), la concurrence imparfaite est


compatible avec l’hypothèse de rendements d’échelle croissants. La structure de
marché, dans ces conditions, est soit le monopole soit l’oligopole. C’est ce que
reconnaissent également les principaux auteurs de l’analyse des relations entre
structure des marchés et commerce international. Pour illustrer l’incidence des
économies d’échelle internes sur la spécialisation internationale, on peut
considérer ici l’illustration de GUILLOCHON reprise par RAINELLI qui
considère le cas d’un monopole avec marché contestable.

a) Monopole et marchés contestables

La théorie des marchés contestables s’est développé en 1980 avec les auteurs
comme BAUMOL, PANZAR et WILLIG qui avaient pour ambition de fournir
un cadre général d’analyse des marchés lorsqu’il existe des entrants potentiels et
qu’il n’y a pas de barrières à l’entrée comme à la sortie parce que les firmes
établies n’ont pas d’avantages sur les potentiels entrants. Une conséquence
importante est que les entreprises installées fixent leurs prix au niveau du coût
moyen de telle sorte que le profit étant nul, les potentiels entrants sont
découragés. Si un tel marché présente des économies d’échelle internes, le
marché est un monopole dans le prix qui est fixé par égalisation du coût moyen
27
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

et de la recette moyenne, contrairement aux hypothèses de la micro-économie


traditionnelle ( Cm  Rm ).

b) Echange international avec marché contestable

Avec l’introduction du commerce international dans le modèle, on considère


deux pays et on suppose que la fonction de demande pour les biens est identique
pour les deux pays.

Graphique n°5 : Echange international dans le contexte d’économies d’échelle


internes

Pr ix
et coûts

PA* CM A

PB* CM B
Quantités

YA* YB*

On suppose que les 2 pays produisent les mêmes biens en autarcie et que le
marché est un monopole contestable dans chaque pays. On suppose également
que le pays A possède des coûts plus élevés que le pays B. Les équilibres en
autarcie sont caractérisés par les points ( PA* , YA* ) et ( PB* , YB* ).

28
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Quelles sont les conséquences de l’ouverture aux échanges internationaux ?


En cas d’ouverture, la demande mondiale est égale à YA*  YB* . Cette demande doit
être satisfaite par l’entreprise la plus performante.
Graphique n°6 : conséquences de l’ouverture aux échanges internationaux en
présence d’économies d’échelle internes avec marché contestable

Coûts
prix D

CM B
PB*

YB* Quantités

L’ouverture à l’échange international va conduire à éjecter du marché


l’entreprise du pays A dont le prix est plus élevé ( PA*  PB* ). Les deux marchés
fusionnés sont illustrés par le graphique ci-haut.
La présence d’économies d’échelle internes avec marché contestable conduit à
l’émergence d’un monopole à l’échelle mondiale au bénéfice du monopole
national ayant les coûts de production les plus bas.

29
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

DEUXIEME PARTIE : Politiques commerciales et intégration économique


régionale

Si nous excluons les solutions liées aux politiques commerciales stratégiques,


les principales recommandations des politiques économiques auxquelles
conduisent les théories du commerce international sont celles du libre-échange.
On considère que l’exploitation des avantages comparatifs des pays et un
commerce libre de toute entrave conduisent à l’amélioration du bien-être.

En conséquence, les politiques nationales apportant des restrictions aux flux


commerciaux spontanées sont inutiles ou nuisibles. La réalité montre toutefois
que de tout temps les Etats sont intervenus pour rendre les échanges
internationaux plus favorables aux agents économiques nationaux. Ces
interventions sont souvent regroupées sous l’expression de « protection de
l’économie nationale ».

Malgré ces tendances protectionnistes, le débat sur l’intérêt de la libéralisation


du commerce international est resté permanent et on a pu observer en particulier
depuis la deuxième guerre mondiale des efforts soutenus pour une libéralisation
plus poussée du commerce international. Cette oscillation des politiques entre
tendances protectionnistes et efforts de libéralisation constitue les politiques
commerciales.

L’intégration économique régionale quant à elle se préoccupe des fondements de


la régionalisation des échanges et de ses implications pour les pays membres.

30
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Chapitre 3 : Economie politique des politiques protectionnistes

Lorsqu’on s’intéresse à des politiques protectionnistes, trois questions sont


généralement mises en exergue :

- Pourquoi les pays se protègent – ils ?


- Quels sont les instruments ou leurs moyens d’intervention ?
- Quelle est l’incidence économique de la protection ?

3.1 Les motivations

Les politiques protectionnistes se justifient autant par les motivations


économiques que par les motivations extra-économiques.

3.1.1 Motivations économiques

Sont celles qui s’efforcent de montrer que la protection a des effets positifs sur
les conditions de la croissance et du développement de l’économie nationale.

- La première illustration de ces arguments est celle de la protection des


industries naissantes (Friedrich LIST) : « la libération du commerce n’est
souhaitable qu’entre les pays ayant le même niveau du développement. En
conséquence, les industries naissantes des jeunes nations ont besoin d’une
protection éducatrice (limitée dans le temps) permettant aux entreprises
nationales de se développer à l’abri des barrières protectionnistes
(tarifaires). En fait, il reconnait que le libre-échange procure les avantages
en termes de prix, mais il pense également qu’il il est nécessaire de
considérer l’appareil industriel national. Il faut faire la part entre les
avantages à courte échéance du libre-échange (acheter à l’étranger ce qui
31
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

y est moins cher) et ses inconvénients à longue échéance (nuire au


développement de l’appareil productif. Ainsi, pour développer les forces
productives, il peut être nécessaire de protéger les industries naissantes de
façon qu’elles ne soient pas étouffées par la concurrence étrangère avant
d’être arrivées à maturité.

- Le deuxième argument est fiscal : parce que les droits de douane ou


recettes douanières permettent aux Etats d’accroitre leurs recettes.

- Le troisième argument est relatif à l’attrait des capitaux étrangers : on


considère que par une politique douanière discriminatoire entre matières
premiers et produits finis, l’Etat peut encourager l’entrée des capitaux
étrangers et l’installation des entreprises étrangères sur le territoire
national. C’est le cas premier lorsque les matières premières entrent en
franchise et que le produit fini subisse des tarifs élevés.

3.1.2 Motivations non économiques

Elles portent sur des questions politiques, stratégiques ou sur des aspects
éthiques, etc. A titre d’exemple, on évoque : l’interdiction de certains produits
pour des raisons de moralité : la drogue, pour des raisons politiques : le boycott
par le passé des produits sud africains à cause de l’apartheid.

3.2 Les instruments

On distingue généralement deux catégories d’instruments: les instruments


tarifaires qui recouvrent toute le politique douanière et les instruments non
tarifaires.

32
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

3.2.1 Instruments tarifaires ou politique douanière

Le droit de douane est un prélèvement à l’entrée des produits importés et dans


certains cas, à la sortie des produits exportés. L’ensemble de droit de douane en
vigueur dans un pays est appelé« tarif douanier » et se présente sous la forme
d’un code de douane (document législatif).
Les prélèvements sont déterminés selon deux modalités, soit c’est la taxe ad
valorem (on applique un certain pourcentage), soit la taxe spécifique (un
prélèvement par unité des biens).

Il est également possible de faire la différence entre autonomie tarifaire et la


convention tarifaire. La première est déterminée par un pays et par lui seul. En
revanche, la seconde résulte d’une convention entre deux ou plusieurs pays (cas
des unions douanières).

La convention tarifaire implique l’application de la clause de la nation la plus


favorisée entre las membres. C’est une clause qui oblige les partenaires à
s’accorder mutuellement toutes conditions commerciales meilleures qu’ils
seraient amenés à accorder à d’autres partenaires extérieurs à l’union.

Selon les pays et les périodes, les politiques douanières comportent des régimes
douaniers spéciaux : il s’agit des régimes douaniers qui tendent à exonérer les
biens entrants dans un pays et qui ne sont pas destinés à y être consommés. Les
principaux régimes sont les suivants : le régime de l’entrepôt, le régime de
transit, le régime d’admission temporaire, le régime de Drawback et le régime
des zones franches.

33
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

a) Régime de l’entrepôt
Il s’applique aux biens qui entrent dans le bien et qui attendent d’être réexportés.
Ces biens sont stockés à des endroits bien précis sous la surveillance des agents
douaniers. Il y a entrepôt réel lorsque les biens sont stockés dans des locaux de
l’administration douanière et l’entrepôt fictif quand les biens sont stockés dans
des locaux des importateurs mais sous surveillance de l’administration
douanière.

b) Régime de transit
Il concerne les biens qui bénéficient de l’exonération douanière pour traverser le
territoire national en direction d’une destination finale de consommation.
Même si le régime d’entrepôt et celui de transit sont liés, il n’en reste pas moins
que ce dernier suppose que l’administration douanière prenne une double
précaution :
 physique par le plombage des moyens de transport ;
 financière par l’exigence d’un acquis à caution.
Un acquis à caution est un engagement éventuellement contresigné par une
caution solidaire de s’acquitter le droit de douane au cas où les produits ne
seraient sortis effectivement du territoire national.

c) Régime d’admission temporaire


Ayant comme objectif de soutenir les entreprises exportatrices, ce régime
consiste à exonérer temporairement des droits de douane les matières premières
et les produits semi finis destinés à être transformés sur le territoire national
pour être réexportés. Les droits de douanes ne deviennent exigibles que si le
produit fini n’est pas exporté.

34
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

d) Régime de Drawback
Par ses effets, ce régime se rapproche du précédent. Il consiste à faire payer dans
un premier temps les taxes douanières sur les matières premières et produits
semi finis et à restituer l’argent lorsque la preuve de l’exportation de produit fini
s’est avérée effective. On range également dans cette catégorie le régime de
zone franche.

e) Régime de zone franche


La zone franche est un espace du territoire national qui bénéficie de l’extra
territorialité douanière dans le but de promouvoir les activités industrielles,
commerciales et financières. Les équipements, les produits semi finis et les
matières premières sont importés en ‘franchise’ dans la zone franche. De même,
les contraintes administratives et réglementaires sont fortement relâchées (l’un
des corollaires est le guichet unique).

3.2.2 Les instruments non tarifaires


Avec la libéralisation croissante du commerce mondial, on observe la levée
progressive des barrières tarifaires en particulier sous la pression d’institutions
de coopération commerciale, telles que le GATT/OMC. Face à une telle
situation, les pays se rabattent de moins en plus sur les mesures non tarifaires
pour protéger leurs économies. Ces mesures peuvent prendre les formes
suivantes :

a) Restrictions quantitatives : elles se présentent sous forme des prohibitions,


contingentement ou quotas.

b) Mesures incitatives à l’exportation : les subventions à l’exportation en


sont un exemple.

35
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

c) Mesures monétaires : on y trouve le contrôle des changes, le double


marché des changes et la dévaluation de la monnaie nationale.

d) Mesures de protection indirecte : normes techniques ou environnementale,


marchés publics réservés aux entreprises nationales.

3.3 Les effets de la protection douanière

Traditionnellement, les effets des droits de douane sur l’économie nationale sont
examinés en équilibre partiel et conduisent à montrer que la protection produit
des effets négatifs sur l’économie nationale. Il est toutefois possible lorsque le
pays a un pouvoir de marché (cas de monopsone) d’établir ou déterminer un
taux de protection optimale qui en égalise les gains et pertes. De plus, la
politique douanière peut être un instrument de développement industriel en cas
de protection différenciée entre les biens intermédiaires et les produits finis.
Cette idée est développée à travers la notion de protection effective.

3.3.1 Effets du droit de douane en équilibre partiel

Graphique n°7 :
Pr ix
O nat

P1  P0 (1  t ) prix après DD
a c
b d
P0 prix mondial
D nat
36

Y1 Y2 Y3 Y4 Qtés
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

La hausse des prix sur le marché national suite à l’imposition du droit de douane
entraîne des effets économiques qui peuvent être considérés comme un gain ou
comme une perte. Ces effets portent notamment sont sur :

- La contraction de la demande nationale entrainerait une perte du bien- être


pour les consommateurs. Partant du graphique ci-dessus, cette perte du
bien-être correspond à la réduction du surplus du consommateur capté par
les surfaces : a  b  c  d ;
- L’accroissement de la production nationale dont les effets peuvent être
considérés comme un avantage pour les producteurs et l’économie dans
son ensemble. La surface a représente le surplus du producteur ou le
profit;
- L’accroissement des recettes publiques considérées comme un gain
puisqu’il accroit la capacité de l’Etat à financer ses activités (soit de
fonctionnement, soit d’investissement). La surface c donne le montant des
importations après droit
de douane, ce qui correspond aux recettes publiques. Y4  Y1 qui fournit le
montant des importations avant droit de douane, constitue également les recettes
publiques.
De ce qui précède, l’effet total peut être obtenu comme suit :
Effet  ( a  b  c  d )  a  c   (b  d )

Cet effet négatif permet de soutenir que la politique protectionniste n’assure pas
l’amélioration du bien-être des agents dans l’ensemble.

3.3.2 Protection effective

La théorie des politiques commerciales a longtemps ignoré les produits


intermédiaires par opposition aux produits finis comme objet d’échange
international. La prise en compte de ces biens intermédiaires à partir du milieu
37
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

des années 1960 a conduit au développement de la théorie de la production


effective. On considère que si les biens intermédiaires sont soumis à la taxation
douanière, le taux de protection nominale ne fournit pas une mesure exacte de
l’avantage conféré au producteur national par rapport au producteur étranger.
Cet avantage dépend du prix auquel les inputs sont obtenus.

Le taux de protection effective mesure la variation relative de la valeur ajoutée


due aux tarifs nominaux c'est-à-dire le pourcentage dans lequel la valeur ajoutée
varie lorsqu’on passe d’une situation de libre-échange à une situation de
protection.
VA( protection )  VA(libre  échange)
TPE 
VA(libre  échange)

3.4 Les effets des autres mesures de protection

On va évoquer ici les restrictions quantitatives à l’importation et la subvention à


l’exportation.

3.4.1 Les restrictions quantitatives

L’imposition des quotas a pour effet d’augmenter le prix interne du bien


importé. Si le prix interne augmente, l’analyse des effets de quotas s’effectue
comme dans le cas du droit de douane. Il est néanmoins possible de distinguer
deux cas : celui où l’Etat se contente d’imposer des quotas et celui où les
licences d’importation sont vendues.

38
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Graphique n°8 :

Pr ix
O nat

Pd prix domestique
a c
b d
Pm prix mondial
D nat

Y1 Y2 Y3 Y4 Qtés

L’imposition du quota a le même effet sur le prix que le droit de douane.


Ce graphique montre qu’avant le quota, M  Y4  Y1 et après le quota, M  Y3  Y2 .
Ainsi, l’analyse des effets de l’imposition de quotas se présente comme suit :
 les consommateurs connaissent une perte de bien-être à la suite de la
réduction du surplus du consommateur, ce qui est illustré par la surface
abcd .
 les producteurs nationaux bénéficient du gain suite à la hausse du prix
domestique ; gain capté par la surface a .
 L’Etat constitue l’agent n’ayant pas de gain puisqu’il ne vend pas de
licence, mais il impose simplement le quota.
La perte du bien-être des consommateurs partiellement récupérée par le gain des
producteurs conduit à un effet négatif au niveau du pays. Cet effet est :
b  c  d  perte nette .

39
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Par ailleurs, lorsque l’Etat vend la licence, l’analyse des effets se fait de la
manière ci-dessous :
 les consommateurs connaissent une perte de bien-être à la suite de la
réduction du surplus du consommateur, ce qui est illustré par la surface
abcd .
 les producteurs nationaux bénéficient du gain suite à la hausse du prix
domestique ; gain capté par la surface a .
 l’Etat enregistre un gain (une hausse de ses recettes résultant de la vente
de licence), saisi par la surface c .
Ici, la perte du bien-être des consommateurs est compensée partiellement par les
gains des producteurs et l’Etat. Par conséquent, la perte nette équivaut à la
surface: b  d .
De ce qui précède, l’effet net diffère selon que l’Etat vend ou pas la licence
d’importation. Cependant, quel que soit le cas, il y a perte.

3.4.2 Les subventions à l’exportation

Elles consistent en des payements effectués en faveur des entreprises qui


vendent à l’étranger. Les effets peuvent graphiquement être présentés de la
manière suivante :

40
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Graphique n°9 :

Pr ix
O nat

PS prix subvention né
a c
b d
PM prix mondial

D nat

Y1 Y2 Y3 Y4 Qtés

L’hypothèse qui soutient cette analyse est que les entreprises nationales vont
répercuter la subvention sur le prix qui prévaut au plan national. Pour
l’économie nationale, le prix = PM  subvention . Ceux qui bénéficient de la
subvention, c’est l’étranger. Ainsi, l’analyse des effets de la subvention se
présente comme suit :
 les consommateurs enregistrent une perte du bien-être (baisse du
surplus) :  (a  b) ;
 les producteurs accusent une hausse du profit à la suite de l’accroissement
de la production :  (a  b  c) ;
 l’Etat voit ses dépenses augmenter ; donc son solde budgétaire va baisser
si ses recettes sont constantes :  (b  c  d )
L’effet net correspond à :  (a  b)  (b  c  d )  (a  b  c)  (b  d ) . Donc, l’effet
des subventions est en général négatif.

41
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Comme le droit de douane, le quota, les subventions conduisent à la baisse du


bien-être.

En somme quel que soit l’instrument utilisé, la protection conduit à la


détérioration du bien-être global dans l’économie. Toutefois, la prise en compte
des nouvelles théories relatives aux politiques commerciales fournit, à travers
les politiques commerciales stratégiques, de nouveaux arguments favorables aux
politiques interventionnistes ou protectionnistes.

3.5 La politique commerciale stratégique

Depuis le début des années 1980, de nouvelles analyses justifiant le


protectionnisme sont apparues, au regard de la concurrence imparfaite qui
caractérise les structures industrielles des pays développés à économie de
marché. Cette section de concurrence imparfaite conduit à des comportements
stratégiques. Ainsi, les nouvelles théories des politiques commerciales
stratégiques établissent le lien entre politiques commerciales et politiques
industrielles et s’efforcent de montrer que sous certaines conditions le
protectionnisme est un moyen pour améliorer le bien-être national. Pour la suite
voir exposé

42
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Chapitre 4 : Système commercial multilatéral

Apres la deuxième guerre mondiale pour éviter les effets pervers d’une
généralisation des pratiques interventionnistes, la communauté internationale a
mis en place des institutions destinées à réguler le commerce mondial et à le
faire progresser vers une plus grande libéralisation.
Ces stratégies ont pris deux formes essentielles : une forme libérale avec la mise
en place du GATT dont l’action est aujourd’hui prolongée par l’OMC et une
forme interventionniste avec la CNUCED.
Dans la pratique, malgré quelques révolutions en matière de régulation du
commerce des produits primaires, l’action de la CNUCED a été de portée limitée
sur l’évolution du commerce mondial et la tendance forte aujourd’hui est celle
d’une libéralisation plus poussée des échanges internationaux sous l’égide de
l’OMC.
Nous nous intéressons donc essentiellement à l’action du GATT/OMC dans le
processus de libéralisation du commerce mondial. Il conviendrait de revenir sur
le débat relatif à la libéralisation des échanges.

4.1 Débat sur l’intérêt de la libéralisation des échanges

Le débat sur la libéralisation des échanges est généralement examiné en relation


avec les politiques commerciales des pays en développement. Du point de vue
conceptuel comme du point de vue politique, lorsqu’on examine les politiques
commerciales en relation avec les stratégies de développement, deux options
principales sont considérées : d’un côté les stratégies introverties basées sur
l’industrialisation par substitution d’importations et de l’autre, les stratégies
commerciales extraverties basées sur l’ouverture au commerce extérieur et la
promotion des exportations.

43
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Les stratégies introverties sont généralement justifiées par les arguments du type
d’industries naissantes et se sont principalement développées en Afrique et en
Amérique Latine. A l’opposé, les stratégies extraverties se fondent sur les
conclusions des théories du commerce international et les effets bénéfiques d’un
commerce libre de toute entrave. C’est l’option prise par les pays d’Asie du sud-
est (qui sont devenus les grands dragons). Lorsqu’on considère les résultats
économiques des différents pays ou groupes des pays, on peut observer que ceux
qui ont pris l’option de politiques commerciales extraverties ont eu des meilleures
performances macroéconomiques. Ceci fournit un argument en faveur de la
libéralisation.

De façon complémentaire, la généralisation des programmes de réformes et


d’ajustement dans les pays d’Afrique subsaharienne a conduit à une libéralisation
commerciale croissante de plus en plus renforcée par l’adhésion des pays à
l’OMC. La question de l’incidence de la libéralisation sur les conditions de
développement reste toujours objet de controverse.

4.2 GATT/OMC et libéralisation du commerce mondial

L’accord général sur le tarif douanier et le commerce qu’on appelle « GATT » est
mise en place en 1948 après la seconde guerre mondiale en vue de favoriser la
libéralisation du commerce mondial sur une base multilatérale et non-
discriminatoire.

Pour atteindre cet objectif, l’action du GATT se fonde essentiellement sur les
principes fondamentaux suivants:

- un commerce sans discrimination ;


- un accès prévisible et croissant aux marchés;

44
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

- promotion d’une concurrence loyale.


Le principe relatif au commerce sans discrimination appelle l’application de la
clause de la nation la plus favorisée (CNPF) ou du traitement de la nation la plus
favorisée et l’application de la règle du traitement national. Cette règle veut qu’on
n’impose pas aux produits étrangers des conditions plus restrictives que celles
imposées aux produits nationaux. Ce principe implique également l’interdiction
des restrictions quantitatives aux échanges.

Ces principes généraux admettent toutefois quelques exceptions et ont connu


quelques adaptations dans leur mise en œuvre. Ainsi, dès le départ, on a admis
une dérogation (des exceptions) à la clause de la nation la plus favorisée à
travers la formation des unions douanières, les préférences impériales (dans le
cadre des empires coloniaux). Et même, les restrictions quantitatives peuvent être
tolérées en vue de protéger les secteurs jugés susceptibles pour le développement
de l’économie nationale (cas du secteur agricole). Toutes ces exceptions sont
consignées dans l’article XXIV du GATT et l’article V de l’AGCS (accord
général sur le commerce des services). D’après ces articles, les pays peuvent
former un bloc où ils signent des accords des préférences sans pour autant les
étendre aux non-membres. Ces préférences peuvent être symétriques ou
asymétriques et ce, selon le niveau de développement des pays membres.

En plus de ces exceptions aux principes, la mise en œuvre des objectifs de


libéralisation s’est adaptée aux intérêts de certains groupes de pays développés.
L’accord de la multiforme et la clause d’habilitation constituent
l’assouplissement des principes de GATT. L’accord de la multiforme vise à
limiter les importations de textile en provenance des pays à bas salaire, conclu en
1973 et renouvelé à plusieurs reprises. Quant à la clause d’habilitation, elle est
une exception à la non-discrimination en ce sens qu’elle permet à un pays en
développement d’accorder des préférences soit symétriques, soit asymétriques à
45
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

un ou plusieurs pays en développement sans être obligé de les étendre à un pays


développé.
Ces exceptions sont tolérées pour permettre aux pays bénéficiaires de ces
préférences de combler leur cap de développement.

La vie du GATT a été ponctuée de grandes négociations appelées « Rounds » et


qui ont été le principal instrument par lequel le GATT s’est efforcé de réaliser
son objectif. La dernière de ces grandes négociations a été Uruguay-Round dont
le principal résultat est la naissance de l’Organisation Mondiale du Commerce,
OMC en sigle, avec ce qu’on a appelé les accords de MARAKETCH en 1994.
Les fonctions de l’’OMC sont :

- administration des accords commerciaux de l’OMC ;


- cadre pour les négociations commerciales ;
- règlement des différends commerciaux ;
- suivi des politiques commerciales nationales ;
- assistance technique et formation pour les pays en développement ;
- coopération avec les autres organisations internationales.

L’Organisation Mondiale du Commerce se veut une institution ayant plus


d’autorité dans la conduite de la libéralisation du commerce international tout en
continuant de jouer le rôle de surveillance des politiques commerciales. L’OMC
est une instance permanente de négociations commerciales dotée d’une instance
juridictionnelle qu’on appelle organe de règlement des différends (ORD). Cet
organe est chargé de connaitre des contentieux entre Etats, et est chargé avec
d’autres institutions (FMI et BM) de l’élaboration des politiques à l’échelle
mondiale.

46
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Chapitre 5 : Théorie de l’intégration régionale

En tant que politique économique, l’intégration économique est le processus par


lequel deux ou plusieurs pays décident de constituer à terme un espace
économique homogène en mettant en œuvre des institutions et des politiques
économiques destinées à réduire, puis à éliminer les obstacles aux échanges entre
eux et les disparités entre leurs économies. Les regroupements économiques
régionaux constituent la manifestation tangible de l’intégration économique. Sur
le plan théorique, l’étude de l’intégration économique s’est principalement
effectuée à travers la théorie des unions douanières (intégration par le marché).
L’intégration par le marché est celle qui accorde au mécanisme de marché une
place centrale dans le développement des échanges et la réduction des disparités
dans l’économie. Il existe deux formes d’intégration par le marché :
 l’intégration par la production : lorsque le pays organise le développement
industriel par une répartition des projets entre pays ;
 l’intégration par les règles : c’est l’harmonisation de la règlementation dans
un espace. Exemple de l’OHADA (organisation pour l’harmonisation de
droit des affaires en Afrique)

Dans la logique de l’intégration par le marché dont la meilleure illustration est


donnée par l’expérience européenne, l’intégration économique est un processus
dont la théorie économique fournit une délimitation théorique des Etats.

5.1 Débats sur l’intégration régionale


Les débats sur l’intégration régionale portent aussi bien sur le plan théorique
que sur le plan empirique. Sur le plan théorique, les débats tournent autour du
bien-être qu’elle est censé apporter à la zone intégrée.

47
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

- VINER (1950) fait la distinction entre les effets de création du


commerce, favorables au bien-être, et les effets de détournement.
- Certains économistes redoutent que les blocs ainsi constitués n'acquièrent
un pouvoir de marché abusif et se comportent comme des monopoles à
l'exportation ou des monopsones à l'importation.
- KRUGMAN (1991) considère que si les pays d'une zone d'intégration
régionale échangent plus entre eux, c'est moins grâce à l'accord de
préférence (traite de libre-échange, union douanière) que grâce à la
proximité économique et géographique. Les zones sont souvent
"naturelles". Ce qui est contesté empiriquement par FRANKEL (1997).

Sur le plan empirique, les résultats des études sur l’intégration régionale en
termes du bien-être sont mitigés. D’aucuns affirment que l’intégration régionale
contribue à l’amélioration du bien-être, d’autres aboutissent à l’effet contraire.
Parmi ces travaux, on retient notamment :

- KRUGMAN (1991) montre que, dans un cadre de concurrence


monopolistique, l'existence de deux ou trois blocs commerciaux
minimiserait le bien-être mondial. Néanmoins, lorsqu'ils regroupent des
pays proches, l'intensification des échanges à l'intérieur d'une zone plus
compacte permet de réduire les coûts de transport et donc d'améliorer le
bien-être. Toutefois, dans ce cas, les accords commerciaux ont des effets
limités. Si les pays d'une zone d'intégration régionale échangent plus entre
eux, c'est moins grâce à l'accord de préférence (traite de libre-échange,
union douanière) que grâce à la proximité économique et géographique.
Les zones sont souvent "naturelles".
- FRANKEL (1997) conteste cette thèse en montrant que l'existence
d'accords influence les flux d'échange.

48
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

- OPARA O-L (2005), dans le cadre des pays de la SADC, montre que les
relations bilatérales privilégiées dans la région ne contribuent pas
significativement à améliorer le bien-être des Etats coopérants.

5.2 Théorie des unions douanières

La contribution originelle à la théorie des unions douanières est celle de VINER


(1950). Avant celle-ci, les unions douanières avaient un préjugé favorable de la
part des économistes qui les considèreraient comme une étape vers la
libéralisation des échanges commerciaux à une échelle plus vaste. C’est ce qui a
conduit à les admettre comme exception au principe de non-dissémination du
GATT. L’apport de Viner était obtempéré et optimisme en montrant que l’union
douanière n’est pas toujours une bonne chose ; tout dépend des effets du bien-être
qu’elle produit. Il fait alors la différence entre effet de création des courants
d’échanges et effet de détournement des courants d’échanges. De plus, selon une
tradition qui remonte à LIST, les unions douanières sont également considérées
comme un moyen de promouvoir l’industrialisation des pays. Ces deux effets
(effets commerciaux et effets sur l’industrialisation) seront successivement
examinés.

5.2.1 Effets commerciaux de l’Union douanière

La question qui préoccupait les économistes était la suivante : l’adhésion à une


union douanière est-elle meilleure ou moins bonne qu’une protection
indifférenciée ?.
Pour répondre à cette question Viner fait la distinction entre les effets de bien-être
de l’union douanière. Les conclusions auxquelles il a abouti, peuvent être
résumés comme suit :

49
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

« Si le passage d’une protection indifférenciée à l’union douanière est créateur


des courants d’échanges, le bien-être augmente et l’union est souhaitable ; dans le
cas contraire, l’union n’est pas souhaitable ».
A ce niveau, la difficulté se trouve dans la compréhension de l’expression :
‘création des courants d’échanges’. D’où, qu’entend-on réellement par ‘création
ou détournement des courants d’échanges ?

Dans l’optique de Viner, il y a création des courants d’échanges lorsque


l’adhésion à une union douanière conduit un pays à remplacer les importations
plus chères provenant du reste du monde par des importations moins chères
provenant des partenaires. En revanche, on parle de détournement des courants
d’échanges lorsque l’adhésion à l’union douanière conduit un pays à remplacer
les importations moins chères provenant du reste du monde par les importations
plus chères venant des partenaires. Ces effets peuvent être illustrés par l’exemple
numérique ci-après :
Tableau n°4 : effet de la création d’une union douanière
Pays A Pays B Pays C
Coût minimum 35 26 20
dans chaque pays
Prix minimum
dans le pays A
selon les trois
provenances
Droit de douane 35 52 40
100%
Droit de douane 35 39 30
50%
source :

50
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

De ce qui précède, quels sont les effets d’une union douanière entre les pays A et
B?
Pour répondre à cette question, deux cas doivent être considérés : le libre-échange
initial et l’autarcie initiale.

 cas du libre-échange initial


Lorsqu’il y a libre-échange, le pays A s’approvisionne dans le pays C qui est plus
compétitif au regard de ses coûts de production. Dans cette situation, une union
douanière entre les pays A et B, dont le corollaire est la mise en place d’un tarif
extérieur commun limitant l’entrée des produits étrangers, va conduire à un
détournement des courants d’échanges c’est-à-dire à la substitution des produits
du pays B à ceux du pays C sur le marché du pays A.
 cas d’autarcie initiale
En autarcie, le pays A s’approvisionne chez lui, au prix de 35. Lorsqu’il décide
de former une union douanière avec le pays B, il sera amené à supprimer ses
barrières avec ce dernier. Dans ce cas, l’importation du bien en provenance de B
fera en sorte que ce bien coûte 25 sur le marché du pays A et non 35 comme
auparavant. D’où, il y a création des courants d’échanges du fait de la possibilité
d’importer à un prix inférieur à celui qui prévalait en cas d’autarcie avec le reste
du monde.

On peut enfin signaler la possibilité d’une union douanière dans laquelle il n’y a
ni création, ni détournement des courants d’échanges. Une telle situation serait
illustrée en cas d’une union douanière entre A et C et ce, en cas du libre-échange
initial.

L’intérêt de cette présentation de Viner est de montrer que les effets


commerciaux de l’union douanière sont à priori indéterminés et dépendent
notamment des coûts de productions dans les pays, de niveau de protection avant
51
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

la formation de l’union douanière et du tarif extérieur commun adopté après


l’union douanière.

5.2.2 Effets dynamiques de l’union douanière

Du fait des incertitudes quant à l’évaluation des effets statiques de l’union


douanière, l’opportunité et l’intérêt de l’intégration régionale sont de plus en plus
justifiés par les effets dynamiques de l’union douanière. Ces effets portent :

 Sur les économies d’échelle résultant de l’élargissement du marché et qui


bénéficient aux consommateurs puisque la baisse des coûts entraine la
baisse des prix;
 La concurrence accrue dans l’espace régional qui améliore l’efficacité des
entreprises ;
 La stimulation des investissements étrangers du fait d’un marché régional
élargi.

En somme, l’essentiel de la théorie de l‘intégration s’est réalisé autour des effets


statiques et dynamiques de l’union douanière. Toutefois, il convient de souligner
que l’intégration est un processus dont la théorie économique fournit une
délimitation d’étapes.

5.3 Etapes de l’intégration économique

A la suite des travaux de Bella BALASSA (1961), on admet qu’en fonction du


degré de réduction et d’élimination des barrières commerciales, d’harmonisation
et d’unification des politiques économiques, le processus d’intégration passe par
six phases successives :
- Zone d’échange préférentielle (ZEP)
52
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

- Zone de libre-échange (ZLE)


- Union douanière (UD)
- Marché commun (MC)
- Union économique (UE)
- Intégration économique complète.

5.3.1 La zone d’échange préférentiel


C’est une étape qui consiste à abaisser les barrières commerciales entre les
partenaires, chaque pays restant libre de sa politique commerciale vis-à-vis du
reste du monde. C’est une étape qui précède la zone de libre-échange.

5.3.2 La zone de libre-échange


Elle consiste à éliminer toutes les barrières commerciales entre pays membres,
chacun d’eux restant libre de la politique commerciale vis-à-vis du reste du
monde

5.3.3 L’union douanière


C’est une étape consistant à mettre en place une politique commerciale commune
vis-à-vis de l’extérieur. La mise en place d’un tarif extérieur commun constitue la
matérialisation de cette étape.
5.3.4 Le marché commun
Il suppose en plus de l’union douanière, la libre circulation des facteurs de
production dans l’espace régional. Il s’agit donc d’un marché commun des biens
et services, des travailleurs et des capitaux.

5.3.5 L’union économique


Cette étape suppose l’harmonisation, puis l’unification des politiques
économiques dont le couronnement est l’avènement d’une monnaie commune et

53
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

d’une politique monétaire commune. On parle alors de l’union économique et


monétaire.

5.3.6 L’intégration économique complète


Elle implique l’unification de toutes les politiques économiques et sociales, et la
mise en place d’une autorité supranationale dont les décisions s’imposent aux
entités nationales.

Cet examen des étapes de l’intégration révèle l’intervention de la variable


monétaire dans le processus de l’intégration notamment à l’étape de l’union
économique. La théorie économique s’est développée dans une direction qui
examine l’opportunité et l’intérêt des progrès de l’intégration monétaire. Les
développements théoriques dans ce domaine sont connus sous l’expression
de « théorie des zones monétaires optimales ».

54
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Troisième partie : Les relations monétaires et financières internationales

Cette dernière partie met en exergue l’interdépendance des agrégats, les régimes
monétaires depuis Bretton Woods, ainsi que l’endettement des pays en voie de
développement. Un seul chapitre est développé.

Chapitre 6 : L’interdépendance des agrégats et les régimes monétaires


depuis Bretton Woods

Ce chapitre met l’accent sur l’interdépendance des agrégats, d’une part, sur les
régimes monétaires depuis Bretton Woods, d’autre part.

6.1 Grille d’analyse : indépendance des agrégats

a) les équilibres en économie fermée

Le revenu est la somme de la consommation, de l’investissement et des dépenses


gouvernementales comme le montre l’équation suivante :
Y  C  I G (1)
Le revenu disponible est égal au revenu moins les impôts ;
Y d  Y T (2)
L’épargne est la différence entre le revenu disponible et la consommation
S  Y d C  Y T C (3)
Ou : Y  S  T  C (3’)
Y  C  I G  S T C

I G  S T (4)

G T  S  I

55
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

b) les équilibres en économie ouverte


Y M C  I G X (5)
De (3’), (5) devient :
S T  M  I G  X (6)

(6) contient la balance des transactions courantes :


TC  X  M (7)
Si KE : entrées de capitaux, KS : sorties de capitaux et R : variation des
réserves
TC  X  KE  M  KS
 (8)
X  M  KS  KE  R

( S  I )  (G  T )
 (9)
X  M  KS  KE  R

c) équilibre mondial
 (S  I )   (G  T ) (10)
L’épargne mondiale excédentaire finance le déficit budgétaire ‘mondial’ ou
l’excédent budgétaire mondial finance l’investissement non financé par
l’épargne.

 X  M ou  X  M  0 (11)

La balance commerciale (ou la balance courante) du monde est nécessairement


équilibrée. En conséquence, tous les pays ne peuvent être excédentaires ou
déficitaires en même temps. L’excédent des uns a pour exacte contrepartie le
déficit des autres.

56
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

 KE   KS ou  KE   KS  0 (12)

Les entrées de capitaux des uns sont les sorties de capitaux des autres.

6.2 Le système de Bretton-Woods (1945-1971)

6.2.1 La genèse du nouveau système : les leçons de l’entre-deux-guerres

L’effondrement du système monétaire international (SMI) au cours des années


1930 a marqué les responsables de la reconstruction après 1945. Plusieurs leçons
sont tirées de cette expérience :

1. Les taux de change en flottement libre sont hautement volatils et néfastes en


période de crise économique grave.

2. Les dévaluations compétitives favorisent la montée des tensions


protectionnistes, ce qui affaiblit le commerce mondial et approfondit la crise.

3. Le SMI ne peut être stable qu’avec un seul pôle dominant. La coexistence


dans les années 1920-1930 de deux devises à statut international (livre sterling et
dollar américain) est jugée partiellement responsable de l’instabilité manifeste
du système de l’étalon-or entre les deux guerres.

4. Le pays qui joue le rôle de pôle monétaire dominant se doit de respecter


certaines contraintes macroéconomiques : politiques budgétaires équilibrées ;
monnaie ni sous-évaluée ni surévaluée, comme la livre dans les années 1920.

5. Les banques centrales doivent être indépendantes et hors d’atteinte du


pouvoir politique.

A partir de 1942-43, britanniques et américains entamèrent des négociations


pour définir les principales caractéristiques de l’organisation monétaire

57
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

internationale de l’après-guerre. Leurs positions étaient communes concernant


les traits généraux du nouveau système, c’est-à-dire un système de changes
fixes, beaucoup plus organisé et contrôlé que ne l’était l’étalon-or dans l’entre-
deux-guerres. Cependant, dans le détail, la conception britannique défendue par
John Maynard Keynes différait sensiblement de l’américaine, prônée par Harry
Dexter White.

6.2.2 Le compromis anglo-américain : les plans Keynes et White

Les plans Keynes et White divergeaient sur les questions essentielles relatives
aux obligations imposées aux pays, au degré de flexibilité autorisé aux taux de
change et au degré acceptable de mobilité internationale des capitaux. Ces
divergences de vue s’expliquent d’abord par les priorités économiques
différentes des deux nations : retour à la croissance et au plein emploi pour le
Royaume-Uni ; retour au libre-échange et à l’essor du commerce mondial pour
les Etats-Unis. Mais elles se comprennent également par deux conceptions très
différentes des mécanismes d’ajustement des balances courantes : en raison de
leur rôle et de leur expérience séculaires dans le fonctionnement du système
monétaire international, les Britanniques, Keynes en tête, jugeaient insuffisants
les mécanismes automatiques de rééquilibrage du compte courant. Les
Américains, peu impliqués jusqu’alors dans la gestion du SMI, adoptèrent une
attitude beaucoup plus libérale, qui leur offrait l’avantage de limiter leur
engagement et les contraintes attachées au pays leader en matière de monnaie
internationale.

Le plan Keynes autorisait les ajustements de parité et les restrictions sur les
changes et le commerce, mesures nécessaires pour concilier plein emploi et
équilibre extérieur. À l’opposé, le plan White prévoyait un monde libre de tout
contrôle et des taux de change fixes supervisés par une institution internationale
avec droit de veto sur les réaménagements de parités. De même, pour empêcher

58
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

que les politiques déflationnistes étrangères ne forcent les pays à importer du


chômage, le plan Keynes envisageait de financer largement les pays aux
balances des paiements déficitaires (assortis de conditions strictes sur les taux
d’intérêts) par les contributions de ceux dont les balances étaient excédentaires.
Une flexibilité significative des taux de change devait compléter ce système de
compensation des balances.

Compte tenu de la faiblesse relative des Britanniques dans la négociation, le


compromis final adopté, à l’origine du système de Bretton-Woods, refléta
davantage les préoccupations américaines que britanniques. En particulier, le
système de compensation des balances fut rejeté parce que jugé par les
Américains trop désavantageux pour les pays créanciers2.

À la banque centrale mondiale, émettrice de la monnaie internationale et


gestionnaire du système de compensation, imaginée par Keynes, fut substitué un
Fonds Monétaire International aux compétences beaucoup plus limitées. En
revanche, les propositions britanniques furent partiellement reprises pour ce qui
concerne les taux de change, fixes mais ajustables, et le maintien provisoire de
contrôles sur les mouvements internationaux des capitaux.

6.2.3 Les principes de fonctionnement

Le nouveau SMI imaginé en juillet 1944 s’articula autour de quatre grands


principes, fruits du compromis anglo-américain :

1. Adoption d’un régime de changes fixes. Chaque pays se devait de défendre


une parité fixe, ou taux central, par rapport à l’or ou au dollar. Cette parité
officielle ne pouvait fluctuer que dans une bande étroite de ±1%.

2
Si les Etats-Unis s’étaient trouvés dans une situation d’excédents persistants, comme ce fut le cas dans les
années 1930, ils auraient été obligés de financer la totalité des droits de tirage des autres pays.

59
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

2. Les contrôles des changes et les tarifs douaniers protecteurs furent bannis,
sauf à titre provisoire et dans l’immédiat après-guerre (retour à la convertibilité
totale des monnaies européennes en 1958).

3. Officiellement, toutes les devises étaient définies par rapport à l’or. Mais dans
les faits, comme les Etats-Unis détenaient en 1945 70% des réserves mondiales
d’or, seule la parité-or du dollar restait crédible. Ce qui explique que même si
l’or reste l’étalon de valeur de référence, de facto, toutes les devises autres que
le dollar furent évaluées par rapport à la monnaie américaine. C’est le système
de l’étalon de change-or. Le bon fonctionnement de ce système reposait donc
sur la capacité des Etats-Unis à défendre la parité officielle de 35 $ pour une
once d’or.

4. Création d’une institution de contrôle et de régulation : le Fonds Monétaire


International (FMI). Le FMI fut le garant du système des taux de change fixes.
Les changements de parité étaient interdits sans son accord. Ils n’étaient
normalement autorisés, jusqu’à hauteur de ±10%, qu’en cas de « déséquilibres
fondamentaux ». Ce concept, sans définition précise, supposait simplement que
des déséquilibres persistants de la balance des paiements sont le résultat de
parités fixes non conformes aux fondamentaux. Depuis sa création, Le FMI
dispose de ressources financières pour assurer des prêts aux pays en difficulté.
Ces prêts sont accordés sous réserve que les pays bénéficiaires acceptent de
mettre en œuvre les politiques et les réformes préconisées par le Fonds (principe
de conditionnalité). Les ressources sont constituées par les souscriptions au
capital des pays membres au moment de leur adhésion : 25% en or ou en dollar
et 75% en monnaie nationale. Le montant de la souscription dépend du poids du
pays dans le commerce mondial, la quote-part.3

3
La quote-part est importante car elle définit le poids du vote de chaque pays membre au sein de la plus haute
instance du FMI, le Conseil des gouverneurs, qui se réunit en principe une fois par an. Les gouverneurs sont les
ministres des finances ou les gouverneurs des banques centrales des pays membres. Ils disposent d’un nombre de

60
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

6.2.4 La faille du système : le paradoxe de Triffin (une organisation


contradictoire)

La principale difficulté rencontrée par le nouveau SMI a été de tenter de


concilier deux objectifs contradictoires. D’un côté, le bon fonctionnement de
l’étalon de change-or reposait sur la capacité des Etats-Unis à défendre la parité-
or du dollar ; ce qui supposait de leur part une stricte discipline monétaire. De
l’autre, le recours systématique au dollar comme monnaie internationale
obligeait les États-Unis à alimenter le monde en liquidités pour soutenir la
croissance mondiale et éviter les risques de déflation ; ils devaient donc accepter
des déficits persistants de leur compte courant.

6.2.5 La naissance d’un paradoxe

À ses débuts, le système a fonctionné correctement en raison du plan Marshall et


de l’afflux de capitaux américains en Europe. Mais à partir des années 1950, le
retour à la croissance et l’essor du commerce mondial ont nécessité davantage
de moyens de paiement internationaux, c’est-à-dire davantage de dollars. La
balance des paiements américaines est en déficit permanent, mais jusqu’aux
années 1970, ce déficit n’en a pas été un au sens courant du mot, puisque
presque chaque année, les Etats-Unis ont enregistré un excédent commercial.
Mais chaque année, ils ont donné, investi ou prêté des quantités croissantes de
dollars à l’étranger. Une partie de ces dollars a servi à acheter des produits
américains, le reste étant conservé dans les banques américaines ou étrangères,

voix proportionnel à la quote-part de leur pays. Le Conseil des gouverneurs vote le budget, décide de l’admission
des nouveaux membres et de la révision des quotes-parts. Il délègue la direction exécutive du Fonds au Conseil
d’administration, qui compte 22 membres. Les pays qui disposent des quotes-parts les plus élevées ont chacun
un administrateur, les autres administrateurs représentant plusieurs pays regroupés sur une base régional ou
élective. En 1995, les pays disposant des quotes-parts les plus élevées étaient, dans l’ordre décroissant, les Etats-
Unis (18,3 %), le Japon (5,7%), l’Allemagne (5,7%), la France (5,1%), le Royaume-Uni (5,1%), l’Arabie
Saoudite (3,5%), l’Italie (3,2%), le Canada (2,9%).

61
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

placé en bons du Trésor américain ou investi aux Etats-Unis. Comme la majeure


partie de ces dollars étaient des avoirs à court terme, au fil des ans, les
engagements extérieurs des Etats-Unis n’ont pas cessé de croître alors que leurs
réserves métalliques diminuaient peu à peu, et que leurs créances sur l’étranger
n’augmentaient pas au même rythme. Leur position en termes de liquidité s’est
donc progressivement dégradée. Leur balance des paiements, qui prend en
compte la liquidité de leurs avoirs et de leurs engagements est donc, tout
naturellement en déficit

Inévitablement, ce mécanisme de financement devait engendrer un excédent


croissant des engagements extérieurs des Etats-Unis par rapport à leurs réserves
d’or. Les réserves étrangères en dollar ont augmenté de 12,6 milliards en 1950 à
53,4 milliards en 1970 alors que sur la même période, les réserves d’or
américaines diminuaient, passant d’un peu plus de 20 milliards à 10 milliards de
dollars. Il y a eu donc une hausse systématique du rapport :

Réserves étrangères en dollar


Réserve d ' or des Etats  Unis

Jusqu’en 1964, ce rapport est resté inférieur à 1. En 1970-1971, il a atteint 5.


Cette hausse forte et rapide finit par installer un doute sérieux quant à la capacité
des Etats-Unis à garantir la valeur du dollar par rapport à l’or. Cette faille
majeure du système de Bretton-Woods est connue sous le nom de paradoxe de
Triffin. Ce paradoxe soulève une question fondamentale pour la construction
d’un SMI : Quel doit être l’étalon monétaire mondial ?

Les métaux précieux (or, argent) ont une offre indépendante de tout pays
émetteur, ce qui est un avantage, mais cette offre évolue aussi indépendamment
des besoins monétaires internationaux ; ils ne peuvent donc pas, sauf par le plus
grand des hasards, garantir le niveau de liquidité suffisant au financement des
transactions internationales. De plus, aucun pays ne suffit à fournir la monnaie

62
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

mondiale de réserve : si cette monnaie est intégralement couverte par de l’or,


l’échec est quasi-certain. Si elle n’est pas couverte ou mal couverte par de l’or,
elle offre au pays émetteur une possibilité de seigneuriage4 difficilement
tolérable par les autres pays participant au SMI.

Le plan britannique de 1944 a souligné déjà qu’un système de changes fixes ne


pouvait être crédible qu’avec une véritable monnaie internationale, émise par
une autorité supranationale indépendante (le bancor de Keynes). Cette autorité
offrirait des crédits suffisants pour financer les déséquilibres, surtout dans un
contexte de libéralisation des contrôles des capitaux multipliant les risques de
fuites spéculatives.

Une telle solution a semblé enfin trouvée lorsqu’en 1967, à la conférence de


Rio, le FMI a créé les droits de tirage spéciaux (DTS) destinés dans un premier
temps à éviter la pénurie des liquidités au plan mondial, puis à se substituer au
dollar comme monnaie international. Dans les faits, les DTS ne sont restés qu’un
palliatif sans importance5.

4
Le seigneuriage désigne la pratique consistant pour un pays à financer sa dette publique au moyen de la banque
centrale. Ce terme fait référence à la pratique féodale autorisant les seigneurs à battre monnaie sur leurs fiefs.
Certains, peu scrupuleux, n’hésitaient pas à rogner discrètement leurs pièces ou à les fourrer de plomb pour
réduire leur teneur en métal précieux.

5
Au départ, le DTS était destiné à faciliter les échanges internationaux des États en manque de devises (pays
pauvres, plus récemment pays en transition vers l’économie de marché). À chaque pays était allouée, en fonction
de sa quote-part, une certaine quantité de DTS fonctionnant comme une ligne de crédit bancaire. Il s’agit en fait
de positions créditrices auprès du FMI, mobilisables par les États membres en contrepartie de devises
convertibles. L’or ou le dollar ne figurant pas obligatoirement dans l’exigence de couverture des DTS, leur
valeur in fine réside dans leur acceptation comme moyen de paiements, La valeur de l’unité de DTS est fixée à
l’époque à 35 DTS pour une once d’or, soit la même parité-or que le dollar. Après 1971, date de la suspension de
la convertibilité-or du dollar, le DTS fut redéfini comme un panier de devises. Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a eu
que trois allocations de DTS (en 1967, à la fin des années 1970 et fin 1997) pour un montant total de 42.,8
milliards, ce qui ne constituaient à la fin des années 1990 que moins de 4 % des réserves mondiales de liquidités.

63
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

CONCLUSION

Dans ce cours, nous avons passé en revue les théories relatives aux relations
économiques internationales. Dans un premier temps, les aspects commerciaux
ont retenu notre attention afin de fournir les fondements du commerce
international. Si les théories qualifiées de traditionnelles (celle des avantages
comparatifs de Ricardo et celle de différences des dotations factorielles de
Heckscher-Ohlin) sont nécessaires pour comprendre les flux commerciaux
internationaux, il n’en reste pas moins que leur caractère statique réduit la portée
des conclusions auxquelles elles ont abouti. C’est pourquoi, l’exploration
d’autres voies a permis d’approfondir et même de renouveler la théorie du
commerce international. A cet égard, la prise en compte des et/ou des pertes
dynamiques, la considération de l’innovation et du commerce intra-branche ont
approfondi les théories traditionnelles. Néanmoins, la prise en compte de la
concurrence imparfaite a renouvelé la théorie en ce sens que l’une des
conclusions auxquelles elle est parvenue est : « les spécialisations
internationales résultant des économies d’échelle externes sont stables même
lorsqu’elles ne sont plus conformes aux avantages comparatifs » ; alors que dans
le contexte de concurrence parfaite, les spécialisations dépendent des avantages
comparatifs d’un pays (donc, elles sont variables). Les politiques commerciales
ont fait l’objet d’analyse afin de mieux apercevoir les motivations du
protectionnisme et celles du libre-échange ; y compris celles de l’intégration
régionale. Dans un second temps, nous nous sommes penchés sur les aspects
monétaires et financiers puisque les relations économiques internationales
impliquent notamment les mouvements des capitaux, l’utilisation d’une monnaie
dans les transactions internationales.
Au-delà des différences en termes d’approches contenues dans ce cours, il
convient de souligner que les théories développées ont permis de comprendre
que « ce sont les avantages comparatifs qui sont la cause des échanges
64
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

internationaux (ou de l’ouverture au commerce) ». Cependant, les nouvelles


théories refusent la détermination exogène du commerce. Elles considèrent que
les avantages comparatifs sont plus une conséquence qu’une cause des échanges
internationaux. En se spécialisant et en prenant part au commerce mondial,
chaque pays multiplie ses avantages ; ce n’est pas essentiellement parce qu’un
Etat est plus compétitif dans un produit qu’il l’exporte, mais surtout en exportant
qu’il devient plus compétitif (c’est ce qu’on appelle les gains cumulatifs du
commerce). L’échange procure trois types d’avantages ou d’effets: un effet de
dimension, un effet de diversification et un effet de concurrence.

65
Pr MUMPAMBALA LUZOLO/Cours de Th App REI

Références bibliographiques

KRUGMAN P. and OBSTFELD M. (2009). International Economics: Theory


and Policy, 8th edition, Pearson Education Inc., Addison-Wesley.
RAINELLI M. (1997). La Nouvelle Théorie du commerce international, Paris, La
Découverte, coll. « Repères ».

66

Vous aimerez peut-être aussi