TP « En autonomie » : ÉTUDE DU

MULTIVIBRATEUR ASTABLE

Relire les compléments d’électronique

4. TP-Cours
Multivibrateur astable Ce TP-Cours est l’occasion de réviser le cours et les TP-
Cours d’électronique de première année.
Fonctionnement d’un amplificateur
opérationnel en régime linéaire ou en
régime saturé (en tension).
Comparateur à hystérésis,
caractéristique de transfert, bistabilité.
Multivibrateur astable : génération de
signaux triangulaires, de signaux carrés.
On signale la limitation en fréquence due à la" vitesse de
Contrôle de la fréquence et du rapport
balayage" de l’amplificateur opérationnel.
cyclique.
Génération de signaux sinusoïdaux par
filtrage.

Ce TP est consacré à l'étude d’un oscillateur de relaxation ou multivibrateur instable.

1. PRINCIPE DU MONTAGE

Il correspond au schéma bloc suivant avec 3 blocs mis en cascade bouclée :

-k - ∫
e s1 s2 s

multiplicateur -k intégrateur comparateur à hystérésis

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Page 1/ TP Multivibrateur astable
 Comme la sortie d'un amplificateur opérationnel est un générateur de tension parfait, sa
tension de sortie n'est pas sensible à ce qu'on dispose en aval. Cette remarque garantit que le
fonctionnement de chacun des trois blocs n'est pas perturbé par leur couplage. Chacun d’eux
pourra être étudié séparément. Les relations entre les différentes tensions sont :
s1 = - k e (multiplication par une constante / amplificateur inverseur)
t
s2 = s 1 dt (intégration + inversion )
0

s = ± Vsat (tension de saturation) selon l'état du comparateur à

hystérésis, lui-même commandé par s2.

1) Etude du bloc (1) : multiplicateur-inverseur

R
2
On établit par le théorème de Millman
R
1
en E- :
- e = - s1
R1 R2
e s
k = R2
+ 1
soit
R1

2) Etude du bloc (2) : intégrateur-inverseur

On a cette fois :
s 1 = - C ds 2
R dt

soit
t
s2 = - 1 s 1 t dt + s2 0
RC
0

3) Etude du bloc (3) : comparateur à hystérésis.

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Page 2/ TP Multivibrateur astable
 -
s +
2 R3 s
R4

On peut montrer que ce système n'est pas stable et que s ne peut valoir que ± Vsat .
Analysons le fonctionnement: on part de s2 = 0 et s = +Vsat et on augmente s2.
Tant que ε = V+ - V- > 0, l'A.O. sera bloqué en régime positif, et ce jusqu'à ce que ε
devienne < 0, ce qui a lieu pour s2 = Vo en posant :
R3
Vo = Vsat = βVsat
R3 + R4

Si s2 dépasse Vo, ε devient < 0, et s prend brusquement la valeur - Vsat , valeur qu'il
garde si on augmente s2. Si on diminue maintenant s2, il est facile de voir que s ne basculera à
+ Vsat que si ε > 0, soit si s2 < - Vo. L'augmentation de s2 nous ramène au début, on voit donc
que le point figuratif décrit un cycle d'hystérésis qui a l'allure suivante :
s
Vs

- Vo Vo s
2

- Vs

On peut maintenant faire l'analyse de fonctionnement du circuit complet en prenant des

conditions initiales "bien choisies", ce qui ne modifie aucunement le résultat final.

4) Analyse du circuit complet.

Supposons qu'à t = 0 on ait s2 = Vo et s = -Vsat , alors s1 = k Vsat. Pour t > 0 il viendra :

1 t kV
s2 = − ∫
RC 0
s1 dt +V0 = − sat t + V0
RC

Ceci durera tant que le comparateur ne bascule pas, c'est à dire tant que s2 > - Vo. Le
basculement s'effectuera à :

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Page 3/ TP Multivibrateur astable
 2V0 RC
t = to =
kVsat

Par la suite, pour t > to, on aura s = Vsat, s1 = -k Vsat, et s2 qui va croître de -Vo à +Vo,
ce jusqu'à 2to, instant du nouveau basculement qui nous ramène aux conditions initiales de t =
0.

Les tensions s, s1 et s2 auront donc les allures suivantes :

T s
kVs
s2

to
2to t
s1
-Vs

On obtient soit des signaux triangulaires, soit des signaux créneaux, la période T de ces
oscillations valant 2to et dépend donc des valeurs des composants (R et C) :
4RCR 3
T=
(R 3 + R 4 )
Les signaux triangulaires s2 oscillent entre V0 = βVsat et – V0 alors que les signaux
créneaux oscillent entre ±Vsat pour s (sortie du comparateur à hystérésis) et ± k Vsat pour s1.
On peut donc prévoir également une influence de R3 et R4 sur la période des signaux via
les valeurs de ±V0 = ±βVsat de la tension d’entrée qui font basculer le comparateur. On en
déduit donc que l’on peut contrôler la fréquence via la valeur des composants.

5) Nom de multivibrateur astable.

Ce dispositif engendrant spontanément des signaux oscillants est qualifié de vibrateur
et même de multivibrateur puisqu'il délivre à la fois des signaux créneaux et triangulaires.
Dans l'adjectif astable qu'on accole au nom de ce dispositif le préfixe « a » vient du grec
et signifie « privé de » : il fait donc référence au fait que ce système oscille car il ne possède pas
d'état stationnaire stable.
En adoptant le point de vue de la sortie du comparateur à hystérésis, l'étude faite en
cours a montré que tout état stationnaire correspondant à un régime linéaire est instable. Par
ailleurs le bouclage de ce comparateur via les deux autres blocs a pour effet de rendre instable
les deux états saturés, de telle sorte que finalement tous les états stationnaires sont instables : le
système est bien astable.
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Page 4/ TP Multivibrateur astable
2. MANIPULATION : MULTIVIBRATEUR ASTABLE

2.1. Etude du comparateur à hystérésis.

* 1ère étude : Réaliser le montage, R3 et R4 étant un potentiomètre de 10 kΩ. Sur l'entrée - de

l'AO, envoyer une tension continue réglable réalisée comme ci-dessous à l'aide de l'alimentation
± 15 V des AO.

+ 15 V potentiomètre
(au moins 10 kΩ)
0

- 15 V s2

Partir de s2 = 0, augmenter jusqu'à s2 = 10 V, diminuer jusqu'à s2 = -10 V, augmenter

s2 de nouveau jusqu'à s2 = 10 V. On aura ainsi décrit un cycle complet. Mesurer la tension de
sortie au voltmètre, tracer le cycle en réalisant un nombre suffisant de points de mesure.

* 2ème étude : Dans un second temps, on réalisera une visualisation du cycle à l'oscilloscope (on
ne donne pas d'indication mais c'est facile ! ). On donnera dans le compte rendu le schéma du
montage utilisé. Voit-on intervenir le phénomène de vitesse de balayage σ ?
ATTENTION: L'envoi sur une entrée + ou - d'un AO d'une tension supérieure à la tension
d'alimentation (15 V en général) a de grandes chance de le détruire rapidement. On y fera
donc attention. Ceci ne devrait pas arriver ici!

2.2. Etude du montage total

- Travail préparatoire : A faire avant de venir en TP.

Compléter l'étude théorique entre to et 2to en s'inspirant de ce qui a été fait
précédemment entre 0 et to.

- Travail pratique : 1- Réaliser le montage complet en prenant comme valeurs R = 4,7 kΩ, R1 =
R2 = 1 kΩ, C = 100nF. Mesurer la valeur de k, faire Vo ≈ 2 V (à peu près). On pourra pour
avoir plus de précision mesurer les valeurs exactes de toutes les résistances.
Mesurer les tensions de saturation haute et basse.
Relever l'allure des oscillogrammes des tensions s, s1, s2; vérifier la concordance entre
théorie et résultats expérimentaux pour la fréquence d'oscillation f et les amplitudes des
diverses tensions. Ceci sera fait pour un couple donné de valeurs de R3 et R4.

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Page 5/ TP Multivibrateur astable
2- On fabrique un système ayant f ≈ 1 kHz. Qu’observe-t-on ? Voit-on intervenir le phénomène
de vitesse de balayage ?

3- Déterminer un ensemble de valeurs à adopter de manière que, simultanément (d’après un

problème Mines-Ponts):
(1) Le signal en S2 ait une amplitude crête de 5V.
(2) Le signal en S1 ait une amplitude crête de 10V.
(3) La fréquence des signaux soit voisine de 530 Hz.

* Les calculs donnant les différentes grandeurs seront faits avant de venir en TP.

* Réaliser le montage et faire constater que les conditions sont vérifiées.

2.3. Variation du rapport cyclique. Contrôle du rapport cyclique.

La tension triangulaire s2 correspond à des charges et décharges successives de C à

travers R, on peut modifier les constantes de temps de charge et de décharge, donc les pentes en
s'arrangeant pour que la charge et la décharge se fassent à travers des résistances différentes. Le
montage consiste à remplacer R par :

R' D
1

R '' D
2

D1 et D2 sont deux diodes montées en sens inverse. On choisira R', R" et C de façon que le
montage fournisse un signal en dents de scie, les durées de montée t1 et de descente t2 étant
respectivement de 5,3 ms et de 530 µs environ.

Les calculs littéraux donnant les différentes grandeurs seront faits avant de venir en
TP. On montrera que :
2CR'' R 3 2CR' R 3
t1 = et t2 =
R3 + R4 R3 + R4

conduisant au rapport cyclique r, défini usuellement comme la fraction d’une période durant
laquelle le signal s(t) prend sa valeur maximale :
t1 R''
r= =
t 1 + t 2 R' + R''
formule montrant que le rapport cyclique peut être commandé via les valeurs de R’ et R’’.

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Page 6/ TP Multivibrateur astable
 On partira du dernier montage et on modifiera R', R" et C. Réaliser le montage et faire
constater que les conditions demandées sont vérifiées.

Application : tension utilisée comme base de temps sur un oscilloscope

Dans ce cas, on dissymétrise au maximum les deux alternances car seule celle
correspondant au déplacement du spot de la gauche vers la droite de l'écran est utile, le retour
du spot de la droite vers la gauche de l'écran devant être en revanche le plus court possible.

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Page 7/ TP Multivibrateur astable
3- GÉNÉRATION DE SIGNAUX SINUSOÏDAUX PAR FILTRAGE : FILTRAGE DES
SIGNAUX CRÉNEAU OU TRIANGULAIRE
utilise les résultats du cours sur l’analyse de Fourier.

3.1- Application des séries de Fourier au multivibrateur astable

Il va s'agir d'obtenir des signaux quasi-sinusoidaux à partir des signaux créneaux ou
triangulaires émis par le multivibrateur astable.
La démarche la plus naturelle va consister à traiter ces signaux à travers un filtre passe-
bande de fréquence centrale f et de facteur de qualité Q >> 1.
La valeur moyenne des signaux émis par le multivibrateur astable est nulle. Par ailleurs
ces signaux sont invariants par translation d'une demi-période donc ne comportent que des
harmoniques impaires (cf. cours analyse de Fourier). Le DSF du signal ve(t) à traiter s'écrit
∞
donc : ve (t ) = ∑ e 2p+1 cos 2π (2p + 1) ft - ϕ 2p+1
( )
p=1

La linéarité du filtre permet d'écrire le DSF du signal vS(t) récupéré à la sortie comme la somme
des tensions de sortie associées aux composantes de Fourier de l'entrée, soit :
∞

vS (t ) = ∑ s2p +1 cos 2π (2p + 1) ft - ψ 2p+1

( )
p=1
avec
s 2p+1
e 2p +1
= H (j(2p + 1)ω ) et (
ψ 2 p+1 − ϕ 2 p+1 = − arg H (j(2p + 1)ω ) )
Si le gain H( jω ) du filtre est très piqué au voisinage de la pulsation ω du fondamental, ce gain
est négligeable pour les harmoniques (pulsations 3ω, 5ω ... ) et on peut écrire avec une bonne
approximation : vS(t) ≈ s1 cos(2π ft – Ψ1) de telle sorte qu'on a bien obtenu un générateur de
signaux quasi-sinusoïdaux. Notons que l'amplitude des harmoniques d'un signal triangulaire
2
décroît en l / n alors que celle d'un créneau décroît en l / n. Il vaut donc mieux filtrer la
tension triangulaire fournie par le multivibrateur astable à la sortie de l'intégrateur que la
tension créneau qu'il fournit à la sortie du comparateur à hystérésis.
Plus généralement nous retiendrons que :

Un filtre passe-bande sélectif transforme un signal d'entrée périodique en un signal de

sortie quasi-sinusoïdal si la fréquence est égale à la fréquence de résonance du filtre.

3.2- Manipulation

On part du montage de la fin de 4-3. Le but est de générer ici des signaux quasi-
sinusoïdaux à partir des signaux créneaux ou triangulaires émis par le multivibrateur astable.
On pourra utiliser le filtre passe-bande du TP « analyse de Fourier » pour lequel :

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Page 8/ TP Multivibrateur astable
 s −1 −1
= =
e  R   ω ω0 
1+ j  RCω − 1+ jQ  − 
 R 2 R 3Cω   ω0 ω 
R 1
en posant : Q= et ωo =
R 2R 3 C R 2R 3

C
R1
R

R - R1
-
+
R3 +
s
e
C

+ R2

1- On réalise le montage sur plaquette “Lab” en utilisant un quadruple ampli op TL084

regroupant dans un même boîtier les quatre éléments (trois seulement seront utilisés ici). Le
brochage est le suivant :
14 13 12 11 10 9 8

On adoptera les valeurs suivantes :

- - 15 V -
R = 4,7 kΩ
+ + R1 = 1 kΩ
+ + R2 = R3 à déterminer
encoche C = 100 nF
- -
+ 15 V

1 2 3 4 5 6 7

AO vu de dessus

2- Observer la courbe de réponse du filtre en utilisant la fonction wobulation du générateur

B.F. (tension délivrée de fréquence variable). Dans ces conditions la fréquence délivrée f par le
B.F. est de la forme :
f = f1 + (f2 - f1)A(t) avec
• f2 - f1 = profondeur de modulation

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Page 9/ TP Multivibrateur astable
 • A(t) est soit sinusoïdale, soit en “dent de scie”, c’est la tension de balayage qui peut
être appliquée sur l’entrée “mod” du B.F., soit délivrée de façon interne ; la fréquence de A(t)
est réglable et la profondeur de modulation aussi. On peut récupérer la tension de balayage en
sortie du B.F. On opérera en mode x-y, en envoyant sur x la tension de balayage interne du B.F.
et en y la tension de sortie du filtre. Conclusion?
3- On branche les signaux issus de 4-3 sur le filtre. Que voit-on à la sortie dans le cas du
triangle ? du créneau ?
Faire l’analyse de Fourier des signaux d’entrée. Commenter.

R
1
-

s s
1 + 2

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