Le besoin de maintenance sur les

équipements industriels hydrauliques aujourd’hui…

PRÉAMBULE
Les accumulateurs hydropneumatiques équipent de nombreuses installations industrielles, de
nombreuses machines du secteur « mobile » (travaux publics, agriculture …), de nombreux parcs
d’attraction .... Ces composants sont considérés comme les appareils les plus dangereux en
hydraulique. En tant qu’Équipements Sous Pression, ils sont soumis à la réglementation en
vigueur et l’exploitant de ces ESP est tenu de la respecter.

Cette ressource technique, non exhaustive, contient des informations sur la technologie de ces
composants, leurs déterminations … mais surtout sur la maintenance, la sécurité et la
réglementation européenne liée à l’utilisation des équipements sous pression. Elle s’adresse à
toutes les formations qui intègrent l’hydraulique de transmission dans leur programme :

- Licence professionnelle Maintenance et technologie : systèmes pluritechniques parcours

hydraulique industrielle
- Licence professionnelle Hydraulique industrielle et commandes associées (HICA)
- DUT Génie industriel et maintenance
- BTS Maintenance des systèmes
- BTS Aéronautique
- Mention complémentaire MIOP
- Mention complémentaire RCOP
- Baccalauréat professionnel MEI
- Baccalauréat professionnel Aéronautique
- Baccalauréat professionnel Pilote de ligne de production
- Baccalauréat professionnel Maintenance de matériels option TP et manutention
- Brevet professionnel Conducteur d’engins
- CAP maintenance des matériels
- …

L’objectif de cette ressource est de mettre à disposition de chaque enseignant ou formateur, des
informations techniques et réglementaires sur les accumulateurs hydropneumatiques. Selon les
diplômes et les niveaux concernés, chacun pourra certainement y trouver quelques informations
dont il a besoin pour construire ses séquences d’enseignement.

Michel ZAJAC
Centre de formation hydraulique
Centre agréé par le CETOP*
Lycée polyvalent Beaupré
Haubourdin

*Comité Européen des Transmissions Oléohydrauliques et Pneumatiques

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 1/ 14

 Les accumulateurs hydropneumatiques

Sommaire

I. Introduction 3

II. Technologie et caractéristiques des accumulateurs 3

 À membrane 3
 À vessie 4
 À piston 5

III. Exemples d’utilisation 6

 Compensation des fuites 6

 Réserve d’énergie de secours 6
 Énergie d’appoint 7

IV. Principe de détermination 8

 Présentation 8
 Détermination par calculs 9

V. Maintenance et sécurité 10

 Contrôle de la pression de gonflage 10

 Bloc de sécurité 10
 Précaution d’utilisation 10
 Mise en service et maintenance 11

VI. Réglementation 11

Réglementation CE 11
La vie d’un accumulateur hydropneumatique 12

VII. Quelques autres exemples d’utilisation … 13

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 2/ 14

 I. Introduction Trois principales technologies sont
présentes :
Les fluides hydrauliques sont pratiquement
incompressibles et ne peuvent, de ce fait,  Accumulateur à membrane
accumuler d'énergie de pression.
 Accumulateur à vessie
Le rôle des accumulateurs est de stocker un  Accumulateur à piston

2.1 Accumulateurs
à membrane

Ils sont généralement

constitués de deux
hémisphères soit
soudés, soit vissés
serrant une membrane.

certain volume de fluide sous pression pour

le restituer en fonction des besoins. Ils sont
aussi utilisés pour les commandes d'urgence
(terminer un mouvement, actionner un
frein…) ou pour amortir les chocs dans les
démarrages des installations.
Dans les accumulateurs mécaniques, on
utilise l’action d’une masse ou l’action d’un
ressort (ils ne font pas partie de cette étude).
La membrane séparant le gaz du fluide est
en élastomère, elle est constituée en son
II. Technologie et centre d’un renfort métallique (pastille) qui
vient obturer l’orifice lorsque l’accumulateur
caractéristiques des est vidé de son huile, ce qui permet d’éviter
accumulateurs l’extrusion de la membrane. Cette membrane
doit être :
Comment est constitué un
accumulateur à gaz ? · Inattaquable par le fluide et le gaz.
· Peu sensible aux phénomènes d’usure
Dans les accumulateurs à gaz, on utilise les
et de fatigue.
propriétés de compressibilité d'un gaz
(azote), lequel communique son élasticité au · Capable de résister aux efforts de
fluide hydraulique. Son principe de déformation.
fonctionnement est fondé sur la loi de Boyle- · Supporter les variations de
Mariotte (pression x volume = constant) et températures.
sur la différence de compressibilité des
médias liquides et gazeux.

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 3/ 14

 Avantages :

· Le sens de montage est indifférent.

· Le rapport de pression p2/p0 est
élevé.
· Il n’y a pas de frottement (aucune
pièce en mouvement).
· Possibilité de vidange totale très
rapide.
· L’entretien est facile.
· La durée de vie est élevée et le prix
modéré.

Inconvénients :
Avantages :
· Le volume est souvent limité à 5 litres.
· Les accumulateurs soudés ne sont · Bon temps de réponse.
pas réparables. · Débit restitué élevé.
· Entretien réduit (vérification de la
· Ne peut pas être utilisé à basse
pression de gonflage p0).
température (sauf cas spéciaux), car
au-dessous de -25°C, l’élastomère de Inconvénients :
la membrane se durcit, perd de son
élasticité et devient cassant. · Le montage à l’horizontal est
problématique, puisque seule la
moitié du volume est restituée.
· Le rapport de pression est limité,
Symbole de l’accumulateur à membrane : puisque p2/p0 < 4.
(NF ISO 1219-1 2012)

Remarque sur les accumulateurs à

membrane et à vessie.

Le rendement, caractérisé par le rapport

entre l’énergie resituée et l’énergie
emmagasinée, est généralement meilleur
2.2 Accumulateurs à
pour les accumulateurs à membrane et à
vessie vessie que pour les accumulateurs à piston
séparateur, en raison de la faible inertie de la
Les accumulateurs à vessie
membrane ou de la vessie et de l’absence
sont basés sur le même presque totale de frottement. Pour les mêmes
principe que les raisons, ils ont un temps de réponse plus
accumulateurs à membrane faible et ils autorisent des mouvements
en ce sens que l’élément alternatifs à fréquence plus élevée.
séparateur entre le gaz et
l’huile est une vessie souple
Symbole de l’accumulateur à vessie :
en élastomère, intimement (NF ISO 1219-1 2012)
solidarisée à la valve de
gonflage. Un clapet (ou soupape) obstrue
l’orifice d’arrivée d’huile pour éviter l’extrusion
de la membrane.

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 4/ 14

 2.3 Accumulateur à Symbole de l’accumulateur à piston :
piston (NF ISO 1219-1 2012)

Un piston libre sépare le

gaz de l’huile. Les
frottements entre le piston
et le cylindre ne sont pas
négligeables et nécessitent
un usinage soigné du piston
Comment fonctionne un accumulateur à
et du cylindre. L’inertie du
piston peut aussi poser des gaz ?
problèmes. Par contre,
Exemple avec un accumulateur à vessie
l’étanchéité est excellente
et ce composant, de par la
matière qui le constitue, est Indice « 0 »
très peu sensible à la Il correspond à l’état initial
température. Il est donc souvent utilisé de l’accumulateur. La
comme organe de sécurité, par exemple chambre supérieure est
dans les téléphériques en montagne pour gonflée à l’azote jusqu’à
alimenter le frein de secours. une valeur de référence
p0.
p0 = pression de gonflage en
azote.
V0 = Volume nominal de
l’accumulateur.

Indice « 1 »
Il correspond à l’état 1 de
l’accumulateur : état
déchargé. C’est la
pression minimale de
fonctionnement.

p1 = pression minimale de
fonctionnement.
V1 = Volume du gaz à la
pression p1.

Caractéristiques :
Indice « 2 »
· Rapport de pression p2/p0 illimité. Il correspond à l’état 2 de
· Sens de montage indifférent. l’accumulateur : état plein
· Contrôle de position du piston. ou chargé. C’est la
· Volumes utiles importants (jusqu’à pression maximale de
plusieurs centaines de litres). fonctionnement.
· Solution économique en montage p2 = pression maximale de
transfert pour des V0 importants avec fonctionnement, accumulateur
un volume à restituer faible. chargé.
· Débits de restitution extrêmes. V2 = Volume du gaz à la
· Sécurité (pas de rupture brutale de pression p2.
l’élément séparateur).
· Coût d‘entretien faible.
L’accumulateur restitue un volume :
ΔV = V1 – V2 pour une pression qui passe de
p2 à p1

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 5/ 14

Les liens ci-dessous dirigent vers une vidéo sur le Lorsque le vérin est en phase de pressage et
site de PARKER visualisant l’accumulateur en que l’accumulateur est chargé, le pressostat
fonctionnement dans les différentes phases. HP met la pompe en circulation sans
pression par le limiteur de pression à
Accumulateur à piston commande électrique. Le clapet anti retour se
https://www.youtube.com/watch?v=1GBHtYqoznk referme. Pendant ce temps, l’accumulateur
maintient la pression dans le vérin tout en
&feature=emb_rel_pause
compensant les fuites du circuit (distributeur
à tiroir). L’accumulateur compense ces fuites
grâce à sa réserve d’huile sous pression. Au
Accumulateur à vessie fur et à mesure de la décharge de 1Z, la
pression diminue. Lorsque la valeur réglée
https://www.youtube.com/watch?list=RDCMUCe7
sur le pressostat BP est atteinte, la pompe
4hvmtnVrXfZPBofJ_GJA&v=RMDE5v3ouN8&feat
est remise en charge. L’accumulateur se
ure=emb_rel_end
recharge jusqu’à obtention de la valeur réglée
sur le pressostat HP.
III. Exemples d’utilisation.
Lorsque le temps de pressage est très
3.1 Compensation des fuites. important, il est avantageux de pouvoir
arrêter le fonctionnement de la pompe.
Ce raccordement est surtout utilisé dans les
circuits où les actionneurs doivent fournir un
effort important pendant une longue durée. 3.2 Réserve d’énergie de secours.

Exemple : presse de cuisson. Ce montage est utilisé lorsque, pour des

raisons de sécurité, il est impératif de pouvoir
réaliser un mouvement sans aucune énergie
électrique.

Exemple : station de contrôle des eaux

pluviales.
1Z
Certains réseaux d’évacuation ne sont pas
suffisamment dimensionnés en cas de fortes
pluies. Pour éviter le risque d’inondation, des
bassins de stockage sont construits afin de
recevoir le surplus d’eau. L’accès au bassin
passe par une vanne de barrage.

0V
P
T
Vanne
de
barrage

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 6/ 14

A la première mise en fonctionnement, il est L’installation d’un accumulateur
nécessaire de charger l’accumulateur en oléopneumatique comme source d’énergie
ouvrant la vanne 0V. Cette vanne est ensuite secondaire permet l’utilisation de pompes, de
refermée. La réserve d’énergie est constituée réservoirs et de moteurs d’entrainement de
et la vanne de barrage est alors tailles et puissances plus faibles, ce qui réduit
opérationnelle. substantiellement le prix de revient des
installations.

Porte-avions nucléaire Charles de Gaulle

Plusieurs ascenseurs hydrauliques, mus par

des vérins, permettent aux aéronefs de sortir
du hangar vers le pont (ou inversement) le
En fonctionnement « normal », c’est l’énergie plus rapidement possible.
provenant de la centrale hydraulique qui est L’ascenseur, qui pèse plusieurs dizaines de
amenée dans le vérin. En cas de coupure tonnes, dessert les différents niveaux entre le
d’électricité, il faut ouvrir la vanne 2 voies. hangar et le pont d’envol en quelques
L’énergie stockée dans l’accumulateur est dizaines de secondes. Afin de respecter le
alors disponible à l’entrée du distributeur. Il cahier des charges et de réduire la puissance
suffit de piloter manuellement le pré- à installer, deux batteries d’accumulateurs à
actionneur pour amener l’huile sous pression piston sont utilisées.
de l’accumulateur vers le vérin.

3.3 Réserve d’énergie d’appoint.

L’accumulateur peut être utilisé en réserve

d’énergie pour améliorer le rendement d’une
installation.
Sur les installations nécessitant des volumes
d’huile variant dans d’importantes proportions
ou présentant des fréquences de cycles
élevées, la solution la plus rationnelle passe
par l’utilisation d’accumulateur.
Lorsque que le besoin d’huile est faible, la
pompe charge l’accumulateur, et lorsque la Ascenseur hydraulique
demande en huile dépasse les capacités de
la pompe, le volume manquant est restitué
par l’accumulateur.
L’accumulateur se charge lorsque le débit
demandé est inférieur à celui de la pompe. Il
se décharge dans le cas inverse.

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 7/ 14

Caractéristiques des accumulateurs IV. Principe de détermination
(données du constructeur) :
Comment déterminer un accumulateur
 Encombrement par batterie : 4020 x à gaz ?
1560 x 1560.
 Fluides utilisés : air comprimé / huile 4.1 Présentation.
hydraulique Fyrquel 220 MLT.
 Pression de service : 210 bars à 45°C La transformation thermodynamique subie
(piston en position haute maxi). par le gaz dépend de la durée des phases de
 Pression d’utilisation mini : 155 bars à charge / décharge.
15°C (piston en position basse maxi).  Si cette durée est inférieure à 1 minute :
 Tarage du limiteur de pression : 230 L'énergie thermique échangée par la masse
bar (plombé). de gaz avec le milieu extérieur est faible. On
 Pression d’épreuve des peut alors retenir une transformation
accumulateurs : 330 bar. adiabatique comme modèle de
 Pression d’épreuve des tuyauteries : transformation thermodynamique.
375 bar.
 Débit d’huile maxi à l’alimentation (4  Si cette durée est supérieure à 5 minutes :
accumulateurs) : 1200 L/min. L'énergie thermique échangée par la masse
 Débit d’huile maxi en restitution (4 de gaz avec le milieu extérieur est suffisante
accumulateurs) : 7200 L/min. pour que la variation de température soit
 Volume d’huile maxi par limitée. On peut alors retenir une
accumulateur : 315 litres. transformation isotherme comme modèle
de transformation thermodynamique.

 Pour les cas intermédiaires, on utilise la

notion de transformation polytropique.

Les accumulateurs hydropneumatiques

Photo Douce Hydro

peuvent être déterminés de plusieurs

manières :
1) On peut envoyer aux fournisseurs un
certain nombre d’informations
nécessaires au choix de l’accumulateur et
c’est le fournisseur qui effectue une étude
et propose le ou les accumulateurs
répondant au cahier des charges imposé
par le client.
2) On peut aussi utiliser des logiciels de
calcul d’accumulateur permettant de
rentrer les paramètres du cahier des
charges et le logiciel propose un
accumulateur situé dans la base de
données du logiciel et répondant au
cahier des charges. Ces logiciels sont à
disposition sur Internet mais ne sont pas
toujours simples d’utilisation.
3) Enfin on peut déterminer les
accumulateurs soi-même en utilisant les
formules théoriques de détermination puis
en utilisant les abaques ou les catalogues
constructeurs.

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 8/ 14

4.2 Détermination par calculs. Données :

On appelle :  L’effort nécessaire pour lever la vanne

de barrage nécessite une pression
p0 : Pression de précharge d’azote ; c'est-à-dire
minimale de 100 bars (p1).
pression du gaz lorsque le circuit hydraulique
n’est pas sous pression.  La pression maximale p2 (en fonction
NOTE : La pression p0 s’entend à une des composants utilisés) est donnée à
température de 20°C (± 5°C). 250 bars et respecte le rapport p2/p0 <
p1 : Pression minimale en service. C’est la valeur 4.
mini de pression du circuit hydraulique permettant  Le volume à restituer par
d’effectuer le travail voulu aux récepteurs. l’accumulateur doit correspondre aux
p2 : Pression maximale en service. Cette valeur volumes des deux chambres du vérin
n’est pas obligatoirement égale à la pression de (ΔV = 15 litres).
tarage du limiteur de pression qui protège la  La variation de l’état du gaz est
pompe. considérée isothermique.
V0 : Volume initial. C’est le volume réel de
 La pression de gonflage en azote (p0)
l’accumulateur. Il correspond donc au volume
d’azote à la pression P0. est généralement à 90% de la
V1 : Volume d’azote à la pression p1. pression minimale de fonctionnement
V2 : Volume d’azote à la pression p2. p1.
ΔV : = V1 – V2 : Variation du volume de gaz
entre les pressions p1 et p2, correspondant au
volume de fluide dans l’accumulateur restituable
dans l’installation.

Exemple de calcul dans le cas d’une

transformation isotherme :

Elle se produit si la variation de volume est

suffisamment lente pour qu’il y ait échange
de chaleur entre la charge de gaz et le milieu
ambiant et que l’on puisse donc considérer
que l’azote ne change pas de température.

D’après la loi de Boyle-Mariotte :

p . V = constante à température constante.

On peut écrire : p0 . V0 = p1 . V1 = p2 . V2,
d’où l’on tire :
V1 = p0 . V0 / p1 et V2 = p0 . V0 / p2 Calculs pratiques et résultats :

On retient les formules suivantes : p0 = 0,9 x p1 = 90 bar

ΔV = p0 . V0 . (p2 – p1) / p1 . p2
V0 = ΔV . p1 . p2 / p0 . (p2 – p1) 𝛥𝑉 𝑥 𝑝1 𝑥 𝑝2 (15 𝑥 100 𝑥 250)
V0 = 𝑝0 𝑥 (𝑝2−𝑝1) = = 28 𝐿𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠
90 𝑥 (250−100)

Reprenons l’exemple de la vanne de barrage Un accumulateur d’un volume nominal de

pour la station de contrôle des eaux pluviales 28 litres et gonflé à 90 bars d’azote pourra
page 6. restituer un volume d’huile de 15 litres
entre une pression maximale de 250 bars
Cahier des charges : et une pression minimale de 100 bars.
En cas d’absence d’électricité, l’installation Remarque : pour un fonctionnement adiabatique ou
doit permettre d’ouvrir puis de refermer la polytropique, un coefficient correcteur sera appliqué à
vanne de barrage. la formule utilisée.

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 9/ 14

V. Maintenance et sécurité 5.2 Bloc de sécurité
Afin de respecter les règles de sécurité,
« L’accumulateur étant l’accumulateur doit être équipé d’un
potentiellement une petite ensemble « bloc de sécurité » suivant
l’exemple.
bombe en puissance, toute
intervention sur Le bloc de sécurité comporte :

l’installation ou sur le - un limiteur de pression (1) avec

composant impose d’être mécanisme de réglage protégé par un
capuchon plombé. Le tarage le l’appareil
réalisée par un personnel ne doit pas dépasser la valeur PS gravée
compétent et habilité ». sur le corps de l’accumulateur,
- une vanne de décompression manuelle
5.1 Matériel de contrôle de la pression et (4) de l’accumulateur,
de gonflage. - une vanne de décompression à
commande électrique (5),
Les pertes en gaz des accumulateurs - une vanne manuelle (2) permettant
hydropneumatiques sont en général très d’isoler l’accumulateur du circuit,
faibles. Pour éviter, lors d’une éventuelle - une prise (6) permettant le raccordement
chute de pression de gonflage p0, que le d’un manomètre,
piston ne - un limiteur de débit unidirectionnel (3)
vienne en pour réglage de débit lors de la décharge
contact avec de l’accumulateur vers le circuit.
le couvercle
ou que la
membrane ou
la vessie ne
soit trop
déformée, il
est
indispensable
de vérifier
régulièrement
la pression
du fluide contenu dans la poche de gaz
(environ tous les 6 mois pour une utilisation
intense). Pour ceci on utilisera un vérificateur
gonfleur. Cet organe est composé de 5.3 Précautions d’utilisation.
manomètres et d’une prise pour y relier une
alimentation de pression. Il peut se relier à L’utilisation d’appareils à pression de gaz
l’accumulateur puisque celui-ci est équipé étant l’objet d’une réglementation très
d’un clapet permettant la mise en relation précise, il est impératif de respecter les
avec la poche de gaz. En cas de sous prescriptions en vigueur.
gonflage de la poche de gaz, si p0 < 50% de
sa valeur nominale, il se peut que Il faut s’assurer que le tarage du limiteur de
l’accumulateur présente des problèmes de pression de protection de l’accumulateur
rupture de vessie ou que l’élastomère n’est en aucun cas supérieur à la valeur de
devienne perméable. pression PS indiquée sur la plaque de
l’accumulateur.
ATTENTION : Cette opération doit être Il doit être parfaitement assujetti à son
réalisée par un personnel habilité. support et être suffisamment accessible pour
permettre des interventions et des contrôles.

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 10/ 14

5.4 Mise en service et maintenance.
Avant la mise en service :

• Vérifier que l’accumulateur possède bien un dossier d’exploitation à jour.

• Vérifier que l’accumulateur soit bien gonflé en azote à la pression requise.
• Contrôler l’étanchéité de la valve (eau savonneuse, produit « Mille bulles » ou équivalent).

Avant toute intervention sur le circuit hydraulique il faut décharger complètement l’accumulateur et
vérifier que la pression est à zéro au niveau du bloc de sécurité. Isoler l’accumulateur du circuit en
fermant la vanne d’isolement.
Avant de déposer l’accumulateur de l’installation, s’assurer que la pression de l’huile est à 0
(zéro).

Le non-respect de ces règles peut mettre votre vie en danger

VI. Réglementation concernant les fluides du groupe 2 (fluides non dangereux).

Avertissement
Les informations données ci-après sont extraites du décret relatif aux équipements sous pression et des arrêtés relatifs à l’exploitation des
équipements sous pression. Elles sont données à titre indicatif et ne sont pas exhaustives. L’organigramme présenté donne des éléments
importants mais ne permet pas à lui seul d’avoir toutes informations nécessaires au suivi en service des accumulateurs. Il appartient au lecteur
et à l’utilisateur de compléter ces informations et de s’assurer de l’évolution de la réglementation en consultant les sites officiels.

Mon accumulateur est-il soumis à la réglementation ?

Réglementation CE
Extrait de la législation européenne.

La nouvelle directive 2014/68/UE du parlement européen et du conseil du 15 mai 2014 remplace

l’ancienne directive 97/23/CE.
Elle est applicable à tous les membres de l’Union Européenne.

L’arrêté ministériel du 20/11/2017 relatif au suivi en service des équipements sous pression
succède à l’AM du 15/03/2000.

L’arrêté ministériel du 20 novembre 2017 est applicable à compter du 1er janvier 2018.

Ce diagramme concerne les accumulateurs hydropneumatiques utilisant des fluides du groupe 2 (non dangereux) et
permet de savoir s’ils sont soumis à l’arrêté ministériel du 20 novembre 2017.

 Pas soumis à l’arrêté ministériel

du 27 novembre 2017  Accumulateur soumis à l’arrêté
 Montage suivant les règles de ministériel du 20 novembre 2017
l’hydraulique

Exemple.
Accumulateur hydropneumatique :
 Volume nominal de 1,5 litre
 Pression maximale de 330 bars
Ces indications ne se substituent en aucun cas à l’arrêté PS x V = 495 bar.L
ministériel du 20 novembre 2017 auquel il convient de se Le produit PS x V étant supérieur à 200 bar.L,
l’accumulateur est soumis à l’AM du 20/11/2017.
rapporter dans tous les cas.

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 11/ 14

 La vie d’un accumulateur hydropneumatique
Quelles obligations pour mon accumulateur Si PS x V > 200 bar.L
hydropneumatique ? (Fluides du groupe 2) Sauf si PS ≤ 4 bar ou si V ≤ 1 L et PS ≤ 1000 bar
PS : pression maximale fournie par le fabricant
V : volume total de l’accumulateur (V0)

Installation
accumulateur Installation accumulateur
Installation accumulateur
Mise en service
Mise en service Mise en service
à partir du 1 janvier 2018
avant le 1 janvier 2018 à partir du 1 janvier 2018 Dossier
et PS x V > 10 000 bar.L
et PS x V < 10 000 bar.L d’exploitation

Maintenance régulière /Mise en conformité

Déclaration et contrôle
de mise en service
ère ère
1 inspection périodique 1 inspection périodique
Compte-rendu
40 mois 3 ans* d’inspection
Maintenance régulière
Mise en conformité

ère
1 inspection périodique
4 ans

Maintenance régulière /Mise en conformité

ème ème
2 inspection périodique 2 inspection périodique Compte-rendu
6 ans 7 ans d’inspection

Maintenance régulière /Mise en conformité

Requalification périodique Requalification périodique Procès-verbal de

10 ans 10 ans requalification

Mise en conformité ou échange

Inspection périodique Compte-rendu

+ 4 ans (14 ans) d’inspection

Maintenance régulière /Mise en conformité

* 4 ans pour les accumulateurs ayant fait

l’objet d’un contrôle de mise en service (CMS) Inspection périodique Compte-rendu
+ 4 ans (18 ans) d’inspection

Maintenance régulière /Mise en conformité

Légende : Requalification périodique Procès-verbal de

Rouge = exigence réglementaire + 2 ans (20 ans) requalification
Bleu = action technique
Mise en conformité ou échange

Fin de vie de l’accumulateur

Retrait du service

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 12/ 14

VII. Quelques autres exemples d’utilisation …

 Parc d’attraction

Une des plus grandes montagnes russe propulse les

passagers à une vitesse de 200 km/h en 4 secondes.

Une telle accélération nécessite une énergie de plusieurs

milliers de kilowatts. Cette puissance est obtenue par un
ensemble de plusieurs batteries d’accumulateurs
cumulant un volume de 13 000 litres à une pression de
350 bars.

Photo : Bolenz & Schäfer

 Amortisseur

Ces amortisseurs à absorption d’énergie permettent d’arrêter un train de 480 tonnes à 10 km/h sur
les 2 mètres de course.

Schéma de principe :

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 13/ 14

  Freinage hydraulique

 Airbus A 340

En cas de dysfonctionnement de la centrale

hydraulique, l’accumulateur remplace le
générateur en injectant dans le circuit sa pression
interne. Il est également utilisé pour maintenir la
pression à l’arrêt au parking.

 Char Leclerc

Une batterie de trois accumulateurs gonflés à trois pressions différentes et connectés entre eux en
permanence assure la linéarité du freinage.

 Récupération d’énergie

Le groupe PSA a étudié un système hydraulique innovant « Hybrid Air ».

L’énergie récupérée lors du freinage et lors de la décélération du véhicule actionne une pompe qui
va comprimer l’azote contenu dans un réservoir haute pression (accumulateur
hydropneumatique). La détente de l’azote ainsi que la mise en action de la pompe hydraulique
permettent ensuite de créer un couple moteur utilisé lors de l’accélération de la voiture.

Michel ZAJAC Les accumulateurs hydropneumatiques Page 14/ 14