Mon Monde Idéal
Mon Monde Idéal
Ma réflexion sur le monde idéal a pour point de départ la devise française : « Liberté,
Égalité, Fraternité ». Ces trois valeurs qu’on me présentent comme inhérentes à la société française
depuis mon enfance ne sont en réalité pas accomplies tout simplement car ce sont des idées
utopiques auxquels nous devons aspirer mais que nous n’atteindrons jamais. Cependant même dans
un monde idéal, ces valeurs, alors absolues, seraient-elles garantes du bon fonctionnement de ce
monde ?
Dans un monde où chacun posséderait la liberté de vivre comme il l’entend, il n’y aurait plus de
société et personne ne voudrait accomplir les travaux les plus durs. Chacun lutterai alors pour sa
survie et l’idée de vivre comme nous le souhaitons serait lointaine. Vivre comme on le veut,
impliquerait également qu’il n’y ai plus de lois ou de règles, les pires exactions seraient alors
permises et justifiées par le fait que chacun peut vivre comme il le désire sans avoir peur du
jugement des autres ou de la loi.
Dans un monde absolument égalitaire, nous serions noyés dans une masse d’individus qui nous
seraient en tout points conformes. Un même visage, une même maison et une même pensée
représenteraient alors l’humanité qui n’aurait plus rien d’humain.
De plus, dans ce monde uniforme, la liberté et le libre arbitre n’auraient plus leurs places. En effet,
la liberté et l’égalité sont des valeurs opposées ne pouvant coexister dans leurs formes les plus
extrêmes puisque la liberté des uns est basée sur la servitude des autres et que l’égalité donne à
chaque individu le même statut.
Dans un monde où la fraternité serait absolue, nous serions aussi privés de notre libre arbitre dans le
choix de nos relations. Notre prétendue fraternité n’aurait alors plus de sens puisqu’elle serait forcée
et hypocrite. Dans un monde où nous serions fraternels avec tous, même ceux que nous méprisons,
la valeur de la fraternité serait amoindrie. C’est parce que nous choisissons ceux que nous voulons
approcher, que notre fraternité est sincère.
Ces valeurs ne peuvent donc pas nous mener vers un monde idéal, alors je me suis permise
d’imaginer ma propre bulle idéale, mon monde parfait qui satisferait mes besoins égoïstes.
Dans un monde que j’aurais modelé de toutes pièces, les relations seraient simples, sans stress, ni
angoisse. La vie se résumerait à des échanges intellectuels ou puérils sans mots de travers, ni
blagues créant de malaise. L’apprentissage se ferait au rythme souhaité et serait entrecoupé de
sorties culturelles et récréatives. Tout se déroulerait selon mon souhait.
Mais dans ce monde où la haine, la souffrance et la rancœur sont absentes, le bonheur constant ne
perdrait-il pas sa valeur ? Les noirceurs, névroses et tristesses ne sont-elles pas celles qui rendent le
bonheur si intense ? Dans ce cocon que je me serait construit, la vie ne serait-elle pas fade ?
Incapable de sortir de ma zone de confort, mon existence aurait-elle encore un sens ?
Un monde idéal devient donc dystopique et chaotique dès qu’il s’éloigne trop du réel. C’est le
paradoxe de notre nature : l’humanité, qui ne peut s’empêcher de rêver d’un monde idéal, ne peut
exister que dans son imperfection.