Quelle Place Pour L'art Préhistorique Au Louvre

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QUELLE PLACE POUR L’ART PREHISTORIQUE

AU LOUVRE ?

Vendredi 15 octobre 2021


Conférence tenue dans l’auditorium du Louvre
Compte-rendu de Charles DEHUT

Malgré l’intérêt porté à la naissance de l’écrit dans les collections du Louvre, date à laquelle
commence le grand récit universaliste du musée, certains indices montrent que la Préhistoire est
aussi et déjà présente au musée ( Cf exposé d’Arianne Thomas). Pour rappel, la préhistoire est une
idée assez moderne en réalité puisqu’elle naît au milieu du XIXe siècle.
Intervenants présents  au colloque : Yves Coppens pour la présidence d’honneur,
Arianne Thomas, Marie Rose Paty, M. Roturier de la DRAC, accueil de Dominique de Font-
Réaux, directrice de la Médiation et de la programmation culturelle du musée.

Introduction : (tour de table)


Y. C : Difficile de pointer une définition de l’art, le professeur le conçoit comme un
vecteur, une suggestion d’émotion. Corpus préhistorique est assez large pour les derniers 50 000
milliers d’années entre trace d’art mobilier et immobilier. Mais cette art n’est pas sorti de n’importe
où, préexiste à celà la manière dont l’homme a perçu les formes. Ainsi il fait remonter la pratique au
choc évolutif que représente la fabrication d’outil à 3 millions d’années av J-C, événèment très
récent relativement au 4 milliards d’année d’histoire de la Vie (perspective d’un paléontologue). La
création d’un objet est donc essentiel => l’outil est pour lui la première œuvre. Le premier symbole.
Il serait donc heureux de faire commencer le récit du Louvre par le « vrai » commencement de la
culture et c’est l’outil le début. « Impression incroyable quand on arrive du plus profond des
ages  ». Il faudrait qu’il y ai au moins cette pierre du Kenya. Paris pourrait regagner de son
flambeau au point de vue international il rajoute.
Rose-Marie Mousseaux : D’un point de vue thématique ; cette conférence est le
deuxième volet d’un diptyque, 1er partie : colloque en ligne : « que faite avec la préhistoire». Auj
on déplace la question sur l’objet lui-même. Cette après midi deux œuvres en scène et un film sur
Chauvet.
La Drac d’ïle de Franc a en charge le Musée de Préhistoire de Nemour, nombre de
musée en ïle de France.. Brah… Mais aussi les sites de Pincevent, Ormesson, Etiolles mais aussi le
Musée Archéologie Nationale (MAN). Il existe d’ailleurs le grand projet de la Drac pour la région
de lier et de promouvoir le tout.
Musée d’archéologie Nationale : se donne pour objectif de repenser l’interprétation des
œuvres préhistoriques. Après l’étude rapide de la dimension esthétique -notre regard est avant tout
lié à la contemporanéité- Il faut prendre en compte le récit historique et scientifique qu’on peut tirer
et le lier à l’émotion suscitée. En somme rendre l’importance à ces objets qui illustrent le début du
génie de l’homme.

Préhistoire au Louvre :
Arianne Thomas, Directice du département des Antiquités Orientales :
Souvent la préhistoire est synonyme de paléolithique mais en réalité c’est quelle chose
de plus vaste. La statue d’Ain Rhazal par exemple participe encore de la préhistoire, il s’agit du
néolithique de l’Orient ( Orient à entendre avec la Grèce et l’Égypte comprise). Grâce aux fouilles
du Louvre en orient sur le site Ain Rhazal justement, où on a trouvé aussi ensemble d’une trentaine
de statue, cette période marque véritablement l’apparition de la figure humaine. // Idoles
anatolienne et grec, du IIIe millénaire sous influence de la culture babylonienne. Une période qui
préfigure de nombreuses manières l’Histoire à proprement parlée avec l’invention de l’écriture. Au
Louvre on retrouve d’ailleurs : les premières tablettes d’Uruk à la fin du IVe millénaire + avec
stèle. Pour l’Egypte on a : la stèle du roi Serpent, mais aussi une autre élamite de la mm période.
=> Le IVe millénaire est ainsi une période majeure de transition des villages, proto-villes à des
villes fortifié sous monarchies de droit divin. Une formule qui a eu un franc succès ahah. Un clivage
accadémique entre Préhistoire Vs Histoire qui est donc assez simpliste, l’écriture ne fait pas tout.

D’autres critères ?
- La sédentarisation. Site d’Ain Mallaha vers 12 000 – 10 000 qui semble marquer une rupture. De
plus le nomadisme persiste et ce mm jusqu’à nos jours. En outre, il existe des sanctuaires de pop
semi-nomade : Gobëkil, avec représentation féminine et masculine. Plus vielle représentation de la
silhouette humaine sur statuettes.
- Le passage d’une économie de prédation à une économie de production. Produire sa subsistance
par le contrôle de l’espace et de la nature change la donne. En Mésopotamie, irriguer
l’environnement c’est le contrôler, le dominer aussi d’une certaine manière. Du point de vue des
représentations ; on note que la figurine humaine reste féminine mais devient de plus en plus
minoritaire face à l’émergence de la masculine, sorte de renversement avec l’urbanisation.
Aussi l’apparition de l’écriture est de plus en plus comprise comme la conséquence des
échanges entre ses premières villes. Les légendes et mythes qui précédent l’écriture  : Enmerkar et
le seigneur d’Aratta // évangile selon Saint Jean vont mimer la création du monde par la création du
verbe et de l’écriture.

I. Première partie ; présidence de séance par Michel Menu, Physicien et


ancien chef du département recherche au C2RMF

Michel Menu et Philippe Grosos ;


- Aujourd’hui va avoir lieu la présentation des biches de Chaffaud. Oeuvre mobilière mais qui suit
la recette scrupuleuse de formules de Niaux. Grotte dans laquelle on observe deux ensembles
principaux, singularité de la roches puis « salon noir » du magdalénien finale, dessin au charbon de
bois puis recouvert par une peinture. Pour ça on peut passer par les matériaux.
- Art figuratif du paléo n’est pas présent au Louvre mais salle Piette que va présenter Catherine
Schwab est le lieu de la conservation de l’art mobilier. Selon Philippe Grosos les outils sont aussi
«  l’enfance de l’art », ils préparent les œuvres d’homo sapiens. Il cite également l’Abri de Laussel
avec les trois « Venus » Gravettiennes grvaées qui dans leur représentation dégage une puissance
symbolique et une forte stabilité.
=> Bon tout le monde semble d’accord, l’histoire commence bien avec sapiens et non avec
l’écriture.

Exposer la Préhistoire
Catherine Schwab et Catherine Cretin : « Exposer la Préhistoire et l’art Préhistorique : »
Intervenants sont toutes deux chargées de conservation dans deux musées nationale de
préhistoire. Elles adoptent un propos resserré sur le paléolithique. Pointes la limite aussi de la part
de production végétale disparue mais aussi pariétal qu’on ne peut pas déplacer. Compte aussi des
blocs sculptés. La grande surprise de l’art paléo c’est sa caractéristique d’art naturaliste avec des
remarques mm éthologiques (bison se léchant de la madeleine). Limite de la perception : renard de
Limeuil, ≠ élaboré aussi Grotte des Espélugues avec figurine de cheval.
Lors de son affichage, l’enjeu principale c’est de Recontextualiser au maximum :
environnement de la période glaciaire. Galerie de paléolithique du MAN. // galerie basse du MNP
avec outil de référence, galerie haute pour les comportements symboliques. // aussi les autres
espèces // le contexte technique. Edouard Piette voulait mettre la chronologie de l’art en // de
l’évolution de la technique.

- des objets qu’il faut aussi rendre lisible : ex Grotte de la Marche. Boucle vidéo pour
surimposition. Exposé sur l’Ours. Grotte de Lartet, objet qui sont enroulé. Grotte Bourouilla.
Usage aussi de la modelisation 3D pour sculpture de l’abri du poisson. Numérisation 3D aussi, Faon
de Bédeilhac.

- Un « art » à interpréter. Une notion très très moderne, là ethnocentrisme, décalage dans le temps.
Dur de faire rentrer Préhistoire dans l’HDA classique. Art ethnologique après changement de
paradigme. Difficulté de la tâche, caractère de maternité des Venus, // Femme de l’Abri de
Laugerie- Basse.
Mais ne pas oublier l’intérêt, l’art est => Fenêtre pour l’immatériel des paléolithique,
obligé de le mettre en relation avec le matériel des hommes donc contextualiser !!! L’outil dont
parler monsieur Coppens sont dans l’exposition homo faber du MNP.
II. Deuxième partie de séance ; présidence de Jacques Jaubert , Enseignant-
chercheur en préhistoire, université de Bordeaux :

Franseco d’Errico, «  Sur les origines de l’art »


Professeur Bergen en Norvège, chef de chantier. Au même étage à Bordeaux que J.
Jaubert. Le spirituel qui permet de mettre des limites entre humanités. Pas de place pour l’art
préhistorique au Louvre pour lui. Plus intéressant de parler de l’origine des comportements
symboliques. Car on a aussi fait faire de l’art par des Chimpanzés. Art c’est quoi  au juste ? Le
beau, la qualité technique, l’intention créative, la fonction (offrir une expr enrichissante), le rôle
sociale de l’artiste, la transgression des règles. La Préhistoire pouvait pas faire rentrer ces œuvres
dans ce carcans.
Puis autre idée après reconnaissance progressive de l’art paléo : les homo Sapiens
d’Europe aurait tout inventé d’un coup jusqu’à la musique. Œuvres vu comme le reflet de
l’émergence du langage, langage qui d’après Chowsky, est le propre de l’homme. En fait cette idée
s’inscrit dans la vielle perspective de l’Europe qui éclaire le monde. // Thème de Homo europeus.
=> Bon bien justement ça c’est faux !!! Traces en Afrique, où l’on voit des dynamiques
longues s’installer mais quels comportement symboliques sont assez évolués pour être dit
artistiques ? Aujourd’hui les perles et le tatouage sont de l’art. => Aussi hypothèse : si le premier
artiste était homo tout court et que cette capacité réside dans notre genre et pas dans notre espèce ?
Quel sera le futur, va-ton exposer les Neanderthals au Louvre  ou au quai Branly  ?
Riches corpus symbolique en dehors de l’Europe : Musée de Berlin et british Museum,
Blombos Cave, 73 000. Mais aussi les premières traces d’art ont laissé du matériel qui ne sont pas
de œuvres à proprement parlé : les morceaux d’ocres, les traces d’ocre sur les grottes, des traces de
parures.
Ccl : trace de l’homme dans la nature à notre époque et ses grands défis.
REPRISE ( discussion avec J. Jaubert) :
Problème de pinaillage chronologique. Bien sûr que Chauvet n’est pas le première
grotte ornée, elle est juste la première qu’on a retrouvé. Blombos étape de l’évolution de l’art ? Idée
aussi d’une première trace où on représente le monde, l’art c’est le figuratif pour Jaubert mais il
existent contre-exemple ethnologique. Des populations qui ont du symbole sans avoir de figuratif,
sans représentation du monde.
Peut être l’incorporation d’objet symbolique dans leur culture, environnement (social?)
≠ chimpanzés. En outre la parure c’est aussi donner des informations aux autres membres de la
communautés et autre, pas vraiment une catégories opérationnelle lorsqu’on parle de l’incorporation
de symbole dans la culture matériel. Il ne faut pas oublier le phénomène de l’enterrement souvent
lié à des symboles, des colorants, des représentations graphiques. => c’est un tout avec et les
pratiques funéraires où assimilées. On sort alors du domaine technique qui était majoritairement
commenté.

Emmanuel Guy, « Sur l’histoire des styles du Paléolithique récent » :


Aujourd’hui E. Guy souhaite intéresser à la dimension esthétique propre de ce que ce
langage pouvait signifier. Quelles implications sur les organisations sociales de paléo pour nous
préhistoriens ? Oui, le terme d’art est piégeux, question du plaisir visuel qui ne s’oppose pas aux
autres fonctions (récit, religieux etc). Mais ce qui est important de prendre en considération pour le
paléo, c’est que c’est un art qui se différencie par un investissement sur l’imitation du réel. Pas si
commode chez les peuples « premiers » (Cf Testart). E. Guy parle d’un réel goût en fait. A quoi
s’ajoute la qualité d’observation considérable (éthologie) dont on a précédemment parlé mais aussi
le goût pour le rendu de la troisième dimensions sur une surface plane.
=> Encore une fois ça ne va pas de soit, pas simple demande un effort d’abstraction pour trouver
des raccourcis. Il voit dans cette préoccupation un symptôme de cette valeur ajouté de l’esthétisme
(on veut réellement faire du beau, on s’en préoccupe). => Réalisation surpasse ou équivaut le motif,
voire le rituel non ? Oui intéressant on voudrait plus faire du beau que du sacré. Une simple
esquisse aurait suffit disait Bataille.
Etude de cas :
- Chauvet, travail sur argile de surface des parois, technique de mélange d’argile et de fusain dans
les endroits stratégique pour soulignées du modelé. Préfigure les choses qu’on trouve dans la
peinture de Degas, principe de l’estompe. 36 000 plus tôt mdr. Peut être même une préhistoire à
Chauvet, mais globalement il n’y avait rien en teme d’histoire à imiter.
- Lascaux, style de L. Autour d’autres conventions, des règles qui se répercutes juste autour, des
écoles si ce n’était pas de la préhistoire. Des dégradés sur le coup la ligne dorsale. Aérographe avec
distance de projection // street art. + réserve blanche entre les pattes, en séparant les jambes du
buste. Pas de qqch de purement frontale. => recherche esthétique.
Bisons « adossés » perspective à réduction, pâtes arrière sont légèrement plus petites. Pas qqch de
traditionnelles ailleurs ni dans les sociétés de chasseurs cueilleurs. Tiens tiens tiens...
- Niaux, rendu 3d, séries de hachures et surcharge pour créer du modeler. Des surcharges de
peintures et de coup de fusain. // Bison de Niaux. Aucun doute que l’art paléolithique est rituel, car
de parole codifiée et rigide. Rituel mais aussi valeur esthétique plastique très forte.
Prise en compte de cette dimension pose la question du regard sur les sociétés : arrêter de considérer
les anciens comme des archaïques. C’est aussi un de leur préoccupation de ses populations.
Pourquoi ils ne voudrait pas du beau.

REPRISE ( discussion)  :
Qu’est qu’il y a avant Chauvet ?!! Dans le proto-aurignacien. Art du Châtelperronien
(qui est pour Jaubert du paléolithique récent). Chauvet n’est pas le plus ancien c’est pas logique.
Chauvet est une explosion qu’on ne comprends pas bien. Explose tout. Chronologie des styles de L-
G est cassé car à Chauvet il y avait déjà tout ; cette idée de courbe linéaire explose. Mais cette
chronologie des styles est peut-être assez vrai, terme d’école est pas si mal pour les périodes
historiques. On devrait l’utiliser pour la préhistoire, c’est une bonne idée. Idée est justifiée car nous
libère de parler de tradition techniques, gravettien, solutréen qui sont en peut faire four tout. Au
contraire parler d’un style Niaux ou autre c’est plus juste.

- Sacrifice de la communauté pour les nourrir, doit avoir un sens. Sacrifice économique pour ses
techniciens ? Oui c’est l’avis de Guy. Conditions sociologique de tout ça. Sorte de stratiphication
donc, le sacré et donc la communauté. => sous bassement d’odre polithique ou socio.
Demonstration archéo de tout ça. La question de la spécialisation et du métier artistique. Des
spécialistes, des gens qui apprennent.
- Expression religieuse par le Beau au Moyen-age. Ici otion esthétique est valable, argumenté, le
sacré est lié mais plus difficile à prouver. Cette beauté participé de l’efficacité rituelle ? Tout n’est
qu’un tout.
- Que penser des choses plus simples voire moches ? Il y a des choses plus compliqué, voulu ou
moins virtuose. Mm les ratés reste dans la sphère de volonté illusionniste !!!

Film «  Le dernier Passage » ; de Pascal Magontier, 2015


Interview avec Jean-Michel Geneste et Geneviève Pinçon. Émotion est encore vivante
auj, hors champs avec de l’imaginaire des grottes, dimension . Être humain qui on besoin de
communiquer. On subit cette phénoménologie, les procédés de ce qui a été fait, laissé. Presque
total. La en plus scénographie. Vrai expérience immersive, voyage subjectif après la parole/ récit.
Magie qui crée mémoire. Crée l’immersion et la sensation ainsi que la relation, indéfinie au
parcours d’un ou des personnages. Restituer l’émotion mais sans la transformer ? La fidélité on veut
qqch de total, l’ambiance de la grotte. Le plus difficile était de donné vie à la grotte. L’univers est
plus qu’important, cristaux, humidité. C’est aussi ce que le publique demande.
Enlever les concrétions très blanches ? Quelles grottes. Ici tel qu’elle est. On a déjà
récupérer le paysage de base. L’intérêt de la VR est très grand. Épaisseur du temps il faut le sentir,
l’apprécie, c’est un objet patrimonial transformé par le temps. Tel qu’elle l’est. Film est en ligne sur
un site web.
La grotte en tant qu’organisme, intrication qu’il y a avec les œuvres. Surface d’œuvre c’est que 5 %
de l’espace, le 3D est déjà présent dans la grotte il n’est que compléter par le travail de perspective.
Lumière dans l’espace obscure, on suit la lumière sans le vouloir, 11 caméra à la fin et c’est ce parti
pris qui rend le travail très contemporain. Toute à hauteur de main et de regard.

Suite du colloque à trouver en ligne je suis parti pour les études.

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