L'Islam Et L'éthique Médicale
L'Islam Et L'éthique Médicale
L'Islam Et L'éthique Médicale
AU NOM DE DIEU,
LE MISERICORDIEUX,
LE COMPATISSANT
La qualité humaine de l’homme ne peut être considérée comme
complète et ne peut se manifester sans des valeurs. La religion est la
source des valeurs.
C’est une religion immuable (Sourate 6, verset 161).
L'Islam et
l'éthique
médicale
Citer toute source de direction quelle qu’elle soit, c’est les citer toutes.
J’emprunterai donc mes exemples à une civilisation qui a concrétisé et
pratiqué ces valeurs, à savoir la civilisation de l’Islam. En cela, je tiens à
rappeler que la civilisation islamique n’est pas l’héritage seul des
Musulmans à l’exclusion des autres. Il s’agit plutôt d’une entreprise à
laquelle ont contribué tous ceux qui ont vécu sur les vastes territoires
issus de l’expansion de l’Islam qui s’étendent sur trois continents. Ce fut
une civilisation qui s’est enrichie et s’est diversifiée grâce aux
connaissances et aux sciences qui ont été apportées par ceux dont la
vie et la conduite étaient également dictées par une religion et un
ensemble de valeurs. Dans le domaine médical, cette civilisation
islamique se prévaut de compter un nombre considérable de médecins
juifs et chrétiens. Leurs prémisses dans la pratique médicale et leur
code de conduite pour le traitement de leurs patients ont été guidés par
les principes éthiques qui sont tirés de la religion.
• Les patients ont le droit à être pris en charge par la communauté telle
qu’elle est représentée par l’État. Al Balaziry dans son ouvrage intitulé «
la Conquête des Territoires » relate que « En arrivant à Al Djabiyah à
Damas, le deuxième Calife Omar croisa quelques lépreux chrétiens. Il
ordonna qu’une part de l’aumône légale leur fût versée pour assurer
leur subsistance ».
Nous le faisons en raison des progrès récents qui ont été réalisés au
cours des deux derniers siècles et tout particulièrement durant les vingt
dernières années ; nous le faisons aussi parce que dans une certaine
mesure, l’Occident a délaissé certaines valeurs et certains
enseignements chrétiens ainsi que d’autres idéaux qui sont parvenus en
Europe avec le retour des Croisés. Nous en discutons parce que la
relation humaine qui existe entre le patient et le médecin a été affaiblie
par l’effet de ces deux facteurs. Dans de nombreux cas, les médecins et
d’autres personnes travaillant dans le domaine médical, à la recherche
de fins principalement matérielles, ont oublié qu’il s’agissait en tout
premier lieu « d’êtres humains » avec qui ils traitaient !
Les êtres humains sont devenus « des cas »………………………..
……………….tout simplement des machines nécessitant un entretien ou
des réparations !
……………….de pures choses !
Par la suite, des progrès et des découvertes ont été réalisés qui ont été
rendus possibles par des avancées technologiques et qui naturellement
ont été utilisés par la profession médicale. Parmi ceux-ci, on peut citer :
- la transplantation d’organes
- la recherche sur les sujets humains
- la génie génétique
- les progrès réalisés dans le traitement de la stérilité
- les dispositifs qui maintiennent artificiellement les fonctions vitales
permettant de garder un patient « en vie » même sans activité ni
conscience pendant des années, à l’état végétatif pour ainsi dire.
Je n’ai donné ici que quelques exemples de ces avancées. Il va sans dire
que d’autres questions se posent comme conséquences de ces
avancées, lesquelles constitueront bientôt des dilemmes éthiques.
Exemples de dilemmes éthiques
- Avons-nous le droit de prélever des organes sur des êtres vivants ?
- Avons-nous le droit de faire le commerce des organes ?
- Pouvons-nous prélever des organes sur des cadavres ?
- À quel moment une personne est-elle considérée comme « morte » ?
- Est-ce lorsque cette personne cesse de respirer ou bien lorsque le
tronc cérébral devient inerte ?
- Pouvons-nous effectuer des recherches sur un sujet sans sa
permission ou sans avis ou avertissement concernant tous les détails
des risques impliqués ?
- Pouvons-nous effectuer des recherches sur une femme enceinte ?
- Sur des fœtus ?
- Sur des membres d’une tribu lorsque le chef de la tribu donne son
consentement ?
- Où fixons-nous les limites du génie génétique ?
- Devons-nous le permettre sans restriction ni contrôle ?
- Devons-nous le permettre jusqu’à un certain degré et l’interdire au-
delà d’une certaine limite ?
- Quelle est notre position vis-à-vis de l’insémination ou de la
fécondation artificielle (assistée) ?
- En ce qui concerne les bébés-éprouvette ?
- La maternité de substitution ?
- La parenté non déterminée ?
- Est-ce que le médecin qui a fait le serment de préserver la vie peut
contribuer à y mettre un terme ?
- Le médecin peut-il aider son patient/sa patiente à mettre fin à ces
jours pour échapper au stade terminal d’une maladie ?
- Pouvons-nous permettre ce genre « d’homicide » en lui donnant le
nom de « mort provoquée par pitié » ou « euthanasie » ?
- Devons-nous débrancher le dispositif qui maintient artificiellement les
fonctions vitales si le fait de prolonger la vie est futile ? S’agirait-il aussi
d’une « mort provoquée par pitié » ? ou ne peut-on pas le considérer
comme un « homicide » et est donc permissible ?
- Quelle est notre position en ce qui concerne le patient atteint du
SIDA ?
- Allons-nous l’abandonner, en le réprouvant ? Ou allons-nous soulager
sa détresse, le protéger et alléger ses souffrances tel que le Prophète
nous l’a ordonné ?
- Devons-nous nous approcher de lui ? Et jusqu’à quel degré ?
- Faut-il conseiller au patient de continuer d’avoir des relations sexuelles
normales ?
- Inversement, faut-il lui accorder des privilèges et des droits que nous
n’accordons pas aux patients souffrant d’autres maladies telles la
tuberculose, le paludisme ou la peste ?