Chapitre 5 Dosage Des Constitutiants

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CHAPITRE 5 : DOSAGE DES CONSTITUANTS

5.1. Expose du problème

Le problème de la confection du béton peut être formulé de la manière suivante :

 Remplir un volume donné (on se réfère en général à un volume unitaire) d’un mélange
constitué de matériaux inertes, de ciment et d’eau : condition volumétrique ;
 Réaliser un mélange maniable, c’est-à-dire un béton qui se place convenablement dans
le type d’élément en question avec les moyens de mise en œuvre dont on dispose :
condition de maniabilité.
 Obtenir après durcissement une résistance convenable, c’est-à-dire une résistance qui
répond aux exigences imposées par l’ingénieur responsable du calcul de la
construction : condition de résistance.

Notons que la résistance et la maniabilité ont une importance égale : en effet, il ne sert
à rien de confectionner un béton à haute résistance s’il se met difficilement en place dans
l’ouvrage considéré (risque de défauts tels que nids de gravier, mauvais enrobage des
armatures,…)

Les trois conditions énoncées ci-haut permettent-théoriquement du moins-de


déterminer trois inconnues, à savoir les quantités de ciment, d’eau et de matériaux inertes.

En plus, il faut fixer la proportion des éléments constituants du squelette inerte : le principe du
dosage est basé sur les considérations visant d’une part une compacité optimale et d’autre
part une structure granulaire favorable à la maniabilité.

Nous attirons l’attention sur le caractère essentiellement empirique de l’ensemble du


problème. Les méthodes de calcul exposées ci-après ont été développées par différents
chercheurs sur la base de leur expérience en la matière.

Elles constituent une approche bien plus qu’une solution absolue du problème. Il faut par
conséquent vérifier par des essais de contrôle si le dosage calculé donne effectivement les
résultats escomptés et le cas échéant modifier la composition sur la base des principes généraux
exposé ci-après.
5.2. Condition volumétrique
5.2.1. Condition générale

La condition volumétrique exprime que la somme des volumes effectivement occupés


par les différents constituants correspond à un volume unitaire de béton frais :

Vsq+Vc+Ve+Va=1 (5.1)

Dans la relation (5.1) :

- Vsq est le volume des grains du squelette inerte ;


- Vc est le volume du ciment ;
- Ve est le volume de l’eau de gâchage ;
- Va est le volume de l’air occlus (en général ~ 0,020).
- La somme Vsq+Vc représente le volume réel du squelette solide ;
- La somme Ve+Va représenter le vide du squelette solide.

A cette condition générale s’ajoutent quelques conditions supplémentaires qui


découlent de la géométrie de la pièce à bétonner. En effet un massif à faible densité d’armatures
ne présente pas les mêmes difficultés de bétonnage que par exemple un plancher à nervures en
béton armé. Ces considérations mènent à une limitation du diamètre maximal des grains,
limitation basée sur les deux notions suivantes introduites par FAURY.

5.2.2. Rayon moyen d’une ouverture r0

Lors du coulage du béton, les constituants doivent pouvoir passer entre les armatures
ainsi qu’entre les armatures et le coffrage. On caractérise ces ouvertures de passage par leur
rayon moyen r0 défini comme suit :

𝑠𝑢𝑝𝑒𝑟𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒 𝑑𝑒 𝑙′ 𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒
r0 = (5.2)
𝑝é𝑟𝑖𝑚𝑒𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙′ 𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒

Exemples :

1. Ferraillage en treillis (dalle), dimension intérieures des mailles : a et b

𝑎.𝑏
r0 = 2(𝑎+𝑏)
a

Figure5.1. : Ferraillage d'un treillis

2. Ouverture e entre deux coffrages (longueur l très grande par rapport à e (cas
limite du rectangle)

𝑙 → +∞
Figure 5.2: Ouverture entre deux coffrages de longueur très grande

𝑎 𝑎
r0 = lim 𝑎 =2
𝑏⟶+∞ 2(𝑏+1)

𝑒
i.e r0 = 2

5.2.3. Rayon moyen d’un volume à bétonner rv

La texture d’un béton change selon l’endroit où l’on se situe : la teneur en mortier est
nettement plus élevée à proximité des parois qu’en pleine masse (la couche de parement ne
présente d’ailleurs que du mortier). Ce phénomène s’appelle l’effet de paroi.

On tient compte de l’effet de paroi en introduisant la notion du rayon moyen rv du


volume à bétonner :

𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 à 𝑏é𝑡𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟
𝑟𝑣 =
𝑠𝑢𝑝𝑒𝑟𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒𝑠 𝑙𝑖𝑠𝑠é𝑒𝑠 (𝑐𝑜𝑓𝑓𝑟𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑎𝑟𝑚𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠)

(5.3)

Pour calculer de rv, on se limite souvent à une partie seulement du volume à bétonner :
zone critique.

Exemples :
𝑎3 𝑎3 𝑎
1. Moule cubique de côté a : 𝑟𝑣 = 6(𝑎2 ) = =6
𝑎2 +𝑎2 +𝑎2 +𝑎2 𝑎2

𝑎
i.e 𝑟𝑣 = 6

Figure 5.3(a) : moule cubique

2. Poutre en béton armé

Pour le calcul de rv, on considère la zone où se trouvent les armatures (c~ dtmax) pour une
tronçon de longueur unitaire.

𝜋 ∗ ∅2
𝑎∗𝑏∗1−𝑛∗1∗
𝑟𝑣 = 4
c 2𝑎 + 𝑏 + 𝑛 ∗ 𝜋 ∗ ∅
h a

Figure 5.3(b) : poutre en béton armé

5.2.4. Limitation de dtmax en fonction de ro et de rv

Compte tenu des moyens de mise en place dont on dispose actuellement, DREUX
conseille de respecter les limites suivantes pour le dtmax :

Caractéristique géométrique considérée Dimension maximale des graines


roulés concassés
rayon moyen de l’ouverture ro dt ≤ 1.4ro dt ≤ 1,3 ro
rayon moyen du volume rv à bétonner dt ≤ rv dt ≤ 0,9 rv
espacement vertical des armatures Va dt ≤ Va dt ≤ 0,9 Va
épaisseur minimale de la pièce emin dt ≤ 0,2 emin
Tableau 5-1 : Limitation de dtmax fonction de r0 et de rv
Il est à noter que les limites formulées dans le temps par FAURY étaient plus
sévères que celles-ci lorsqu’on remplace en grosso modo dt par dp dans le tableau 5-1 ci-dessus.

5.2.5. Relation diamètre maximal des grains-résistance-économie

Dans la résistance du béton interviennent les éléments suivants :

 la résistance propre des granulats ;


 la résistance propre du mortier (sable-ciment-eau) ;
 la déformation des deux phases précitées ;
 l’adhérence entre le mortier et les gros grains.

Le jeu entre ces différents facteurs d’influence est assez complexe et dépasse le cadre
de ce cours. Nous pouvons toutefois simplifier le problème en disant que pour un béton
ordinaire (béton léger exclu) et courant (macro-béton exclu), on a intérêt à choisir le plus gros
calibre compatible avec les règles géométriques énoncées plus haut, et cela pour les raisons
suivantes :

La résistance intrinsèque des matériaux inertes courants est élevée.


L’adhérence granulats-mortier reste suffisante pour autant que le calibre ne dépasse pas
une valeur critique (environ 40mm, pour une teneur courante en ciment-selon
NEVILLE).
Plus les grains sont gros, plus la demande en ciment est faible : superficie d’enrobage
plus petite.
5.3. Condition de maniabilité

La maniabilité du béton dépend différents facteurs tels que la granulométrie du


squelette inerte (granulométrie continue ou discontinue), la forme des grains (roulés ou
concassés), le rapport granulat - sable, la teneur en ciment (béton riche ou pauvre en ciment) et,
bien entendu, de la quantité d’eau qui constitue le facteur principal.

Ci-après, nous donnons trois méthodes de complexité croissante qui permettent de


déterminer - de façon approximative - la quantité d’eau à prévoir en fonction de la consistance
du béton (mesure objective de la maniabilité).

5.3.1. Méthode forfaitaire


Compte tenu de la complexité du problème, DREUX suggère d’évaluer,
approximativement le dosage en eau par une méthode aussi simple que possible, quitte à y
apporter les corrections nécessaires après les essais de contrôle (aussi appelés essais de
convenance). Sur la base de son expérience personnelle, DREUX a établi un diagramme qui
donne directement la quantité d’eau E - à prévoir par m3 de béton- en fonction de l’affaissement
au cône d’ABRAMS, une caractéristique du béton frais.

DREUX a proposé les corrections ∆𝐸 à y apporter en fonction du diamètre maximal des grains
(se référer à la figure5.4).

Corrections
dtmax [mm] Δ𝐸 [%]
8 +9
12,5 +4
20 -
31,5 -4
50 -8
80 -12

Figure 5.4 : la quantité d’eau par m3 du béton en fonction de l’affaissement au cône d’ABRAMS

Cet abaque ne fait intervenir ni la nature des grains (roulés ou concassés), ni la teneur
en ciment (matériau très fin demandant une grande quantité d’eau de mouillage). De plus, les
valeurs semblent très élevées.

RENGERS donne également une relation E-S (se référer à la figure 5.5) qui diffère
assez fort de celle de DREUX (valeurs plus faibles).
Matériaux : Ciment Portland, Granulats roulés
Corrections pour granulats concassés Δ𝐸 ∼ +5 à 10%

Figure 5.5 : la quantité d’eau par m3 du béton en fonction de l’affaissement au cône d’ABRAMS selon RENGERS

Ces deux exemples montrent – pour autant que ce soit nécessaire - que le problème
n’est pas simple et qu’il peut donner lieu à des interprétations assez différentes.

1.3.2. Méthode de la détermination du vide minimal réalisable

FAURY a établi une formule qui permet de calculer approximativement le vide


minimal réalisable en fonction de la nature et du calibre des granulats, de la consistance et des
moyens de serrage ainsi que de l’effet de paroi :

𝐾 𝐾′
𝑉𝑣𝑚𝑖𝑛 = (𝑉𝑒 + 𝑉𝑎 )𝑚𝑖𝑛 = 5 + 𝑟𝑚𝑖𝑛 (5.4)
√𝑑𝑡𝑚𝑎𝑥 −0,75
𝑑𝑡𝑚𝑎𝑥

Dans la relation (5.4), le premier terme constitue le terme principal, le second est un terme
correctif qui tient compte de l’effet de paroi.

Les valeurs K, K’ et rmin sont données dans la suite de cet exposé.

 Terme principal-valeur de K fonction de dtmax


Classe de Nature du béton et Gravier roulé (R) Concassé (C) Concassé sable (C)
consistance mise en œuvre Sable roulé (R) Sable roulé (R) de concassage (C)
0 Béton très sec K ≤ 0,315 K ≤ 0,345 K ≤ 0,385
vibration intense
I Béton ferme 0,315 ≤ K ≤ 0,335 0,345 ≤ K ≤ 0,365 0,385 ≤ K ≤ 0,410
bonne vibration
II Béton plastique 0,335 ≤ K ≤ 0,355 0,365 ≤ K ≤ 0,385 0,410 ≤ K ≤ 0,440
vibration courant
piquage intense
III Béton fluide 0,355 ≤ K 0,385 ≤ K 0,440 ≤ K
léger piquage
Tableau 5.2 : la valeur de K

Une expression algébrique approchée de K est donnée par les relations ci-après:

KRR ≃ 0,300+0,005√𝑠 avec s est- slump- en mm (5.5)

KCR ≃ 1,085 KRR (5.6)

KCC ≃ 1,225 KRR (5.7)

 Terme secondaire
 Valeur du K’ :
 vibration courante : K’=0,003
 vibration très intense : K’=0,002
 Valeur de rmin

rmin est la plus petite des valeurs limites proposées par DREUX pour dtmax.

La valeur du terme secondaire dépasse rarement ≃ 0,010.

En ne considérant que le terme principal, on peut déduire de formules (5-4), (5-5) ,


(5-6) et (5-7) d’autres formules qui donnent directement la quantité d’eau E [l/m3]:

300+ 5∗√𝑠
E= K 5 − 20 (5.8)
√𝑑𝑡𝑚𝑎𝑥

Pour dtmax=20mm, la relation (5.8) conduit aux formules approchées suivantes :

 RR → E= 145+2,75 √𝑠 (5.8a)
 CR→ E= 160 + 3,00 √𝑠 (5.8b)
 CC→ E= 180+3,40 √𝑠 (5.8c)

La figure 5.6 représente les trois fonctions- (5.8a), (5.8b) et (5.8c)- et les corrections à
apporter lorsque dtmax ≠ 20mm sont données dans le tableau à côté.

Corrections
dtmax [mm] Δ𝐸 [%]
10 + 16,5
12,5 +11,0
16 +5,0
20 -
25 -5,0
31,5 -10,0
40 -14,5

Figure 5.6 : la fonction E-s suivant la méthode forfaitaire

Nota bene
Sous cette forme, la méthode se présente comme une méthode forfaitaire.

5.3.3. Méthode de coefficients de mouillage


5.3.3.1.La quantité d’eau de gâchage

Chaque grain du squelette solide entrant dans la composition d’un béton doit être
entouré d’un film d’eau. Plus les grains sont petits et plus leur forme s’éloigne de la forme
sphérique, plus la quantité d’eau de mouillage est importante pour un même volume de grains.

Pour chaque constituant (ciment-sable-granulats), on peut fixer – approximativement


– un coefficient de mouillage de base de telle façon que la quantité totale d’eau de mouillage
donne au mélange une consistance ferme. Si l’on descend au-dessous de cette valeur, on obtient
un béton de consistance sèche ; si par contre on la dépasse, on obtient un béton de consistance
plastique, molle ou liquide.

La quantité totale d’eau de gâchage peut donc être exprimée comme suit :

Ve= 𝛾 (kcVc+ksVs + kgVg) (5.9)


Dans la relation (5.9) :

 𝛾 est le facteur de consistance du béton.


 Vc, Vs, Vg sont respectivement le volume des grains de ciment, de sable et de granulats
(sables et granulats éventuellement composés au départ des différents calibres).
 kc, ks, kg sont respectivement le coefficient de mouillage pour les constituants en
question alors :
k*V=∑ki*Vi. (5.10)
5.3.3.2.Coefficients de mouillage expérimentaux

Les tableaux ci-dessous donnent à titre indicatif les coefficients de mouillage


expérimentaux, exprimés en volume.

Ciment (kc)
P50 ~0,850
P40 ~0,725
P30 ~0,650
Tableau5.3 a: Coefficient de mouillage du ciment

Sable roulé (ks)


Mf=1,5 0,235
Mf=2,5 0,175
Mf=3,5 0,130
Tableau 5.3 b : Coefficient de mouillage du sable

Granulats roulés (kg)


Mf=5,5 0,070
Mf=6,5 0,055
Mf=7,5 0,040
Tableau 5.3.c : coefficient de mouillage du granulat roule

Pour le sable de concassage, le coefficient de mouillage doit être majoré (jusqu’à ~ 50%
en plus) selon qu’ils sont dépoussiérés ou non et selon la forme des grains (fraction grosse).
Pour le granulat concassé, le coefficient de mouillage doit être multiplié par un des
coefficients suivants :
 ré-concassé cubique : 1,15
 ré-concassé : 1,30
 concassé ordinaire : 1,45
5.3.3.3. Facteur de consistance 𝜸
Le facteur de consistance suivant la classe du béton est donnée dans le tableau ci-
dessous.

Consistance Classe 𝛾
Sèche O 0,9
Ferme I 1,0
Plastique II 1,1
Molle III 1,2
Tableau 5.4 : Facteurs de consistance fonction de la consistance

Nota bene :

Contrairement aux deux méthodes précédentes, la méthode des coefficients de


mouillage ne permet pas la détermination directe de la quantité d’eau de gâchage (incidence sur
la quantité de ciment et sur la proportion des constituants du squelette inerte).

5.3.4. Remarque sur le paragraphe 5.3

Quelle que soit la méthode suivie, il ne faut pas perdre de vue que la détermination de
la quantité d’eau de gâchage est une approximation même si la méthode prend des allures
mathématiques.

La quantité d’eau ainsi déterminée doit trouver confirmation dans des essais de
convenance. Et, on peut s’estimer satisfait si l’on obtient- avec la composition retenue-la classe
de consistance choisie au préalable.

5.4. Condition de résistance

La qualité première du béton est sa résistance à la compression. Nous savons que celle-
ci est fonction du rapport C/E, il faudra donc déterminer des formules qui relient la résistance
à la compression fc à certaines données relatives à la composition du béton.

Plusieurs chercheurs – par exemple ABRAMS, BOLOMEY, R. DUTRON, FERET


ont établis ces formules. Dans la suite de cet exposé, nous ne donnons que les formules- de
FERET et de BOLOMEY- les plus utilisées.

5.4.1. Formule de FERET


La relation (5.11) donne la résistance à la compression du béton-sur cube- selon
FERET.
𝑉
fc=KF (𝑉 +𝑉𝑐+𝑉 )² (5.11)
𝑐 𝑒 𝑎

Dans cette relation :

 KF est un coefficient qui dépend de la nature du ciment.


𝑉𝑐
 Le rapport donne la concentration du ciment dans le vide du squelette inerte.
𝑉𝑒 +𝑉𝑐 +𝑉𝑎

En négligeant le volume d’air, la relation (5.11) devient :

1
fc = KF ( 𝑉𝑒 )² (5.12)
1+
𝑉𝑐

5.4.2. FORMULE BOLOMEY

La relation (5.13) dite formule de BOLOMEY- du nom de chercheur BOLOMEY-


donne la résistance à la compression du béton –sur cube- en fonction du rapport ciment-eau de
gâchage.

𝐶
fc = 𝐾𝐵 (𝐸 − 𝐾𝐵′ ) (5.13)

Dans la relation (5.13) :

 C [Kg] est la quantité de ciment par m3 de béton.


 E [l] est la quantité d’eau par m3 de béton.
 𝐾𝐵 , 𝐾𝐵′ sont des coefficients dont les valeurs doivent en principe être déterminées pour
chaque cas particulier. Cela se fait sur la base des résultats d’essais obtenus au départ de deux
𝐶
mélanges de même matériaux mais des rapports nettement différents (obtention de deux
𝐸

équations à deux inconnues).

𝐶
Il est à noter que cette relation linéaire entre fc et 𝐸 n’est valable que pour un intervalle

limite-mais courant – de C/E :

𝐶
1,5 ≤ 𝐸 ≤ 2,5 (5.14)
fc

1,5 2,5 C/E


0,5 3
𝐶
Figure 5-13: Graphique donnant la variation de fc en fonction du rapport
𝐸

𝐶
En dehors de cet intervalle, la loi fc - 𝐸 s’infléchit (voir fig. 5.13). Pour un avant –
𝐶
projet, il est intéressant de pouvoir fixer la relation fc - 𝐸 sans avoir recours à des essais.

Une bonne approximation consiste à exprimer KB en fonction de la résistance à la


compression du mortier normalisé (qualité du ciment) et, à attribuer à 𝐾𝐵′ une valeur
numérique :

KB=𝐾𝐵′′ fmc (5.15)

Dans cette relation :

 fmc est la résistance caractéristique à la compression du ciment sur mortier normalisé et,
 𝐾𝐵′′ , appelé coefficient granulaire, a trait à la qualité des granulats.

Deux exemples pour illustrer ce principe.

1. DREUX pose 𝐾𝐵′ = 0,50 (valeur original adoptée par BOLOMEY) et donne un tableau qui
fixe 𝐾𝐵′′ en fonction de la qualité et du calibre des granulats :

Qualité des granulats 𝐾𝐵′′ (Dimension maximale des grains dtmax)


Fins Moyens Gras
(dt ≤ 12,5mm) (20 mm ≤ dt ≤ 32 mm) (50mm ≤ dt)
Excellente 0,67 0,73 0,79
Bonne, courante 0,55 0,61 0,67
Passable 0,43 0,49 0,55
′′
Tableau 5-5:la valeur de 𝐾𝐵 en fonction de diamètre maximal de granulats

Considérant les éléments donnés par Dreux et partant de la formule (5.13) de


BOLOMEY, la formule définitive de BOLOMEY devient BOLOMEY version DREUX :

𝐶
𝑓𝑐,𝑐𝑢𝑏𝑒 = 𝐾𝐵′′ . 𝑓𝑚𝑐 (𝐸 − 0,50) (5.16)
2. LAMBOTTE donne, sur la base d’un grand nombre de résultats publiés par WALZ, les
valeurs de 𝐾𝐵′′ et de 𝐾𝐵′ qui correspondent à la relation moyenne et aux limites supérieurs
𝐶
et inférieure (intervalle de 90%) du graphique fc - 𝐸. Pour le domaine d’application courant

tel qu’il a été défini plus haut, ces relations peuvent être simplifiées comme suit
(BOLOMEY version LAMBOTTE simplifiée) :

𝐶
fc,cube= 0,45 fmc 𝐸 (5.17)

Remarque :

La formule de BOLOMEY permet de démontrer les deux affirmations suivantes qui


mettent bien en évidence toute l’importance de l’eau dans le béton. Chaque litre d’eau
supplémentaire par m3 de béton :

 exige un ajout d’environ 2Kg de ciment si on veut maintenir la résistance au même


niveau ;
 entraine une diminution de la résistance d’environ 0,25 N/mm² si la quantité de ciment
est inchangée.
5.5. Calcul des quantités de ciment, d’eau et de matériaux inertes
5.5.1. Méthode directe

L’application de la méthode forfaitaire (§ 5.3.1) ou la méthode de la détermination


du vide minimal réalisable (§ 5.3.2) donne directement Ve et E [l/m3].

𝐶
La condition de résistance - qui fixe 𝐸 - permet de calculer en suite C et Vc.

La condition volumétrique donnera par la suite le volume du squelette inerte

Vsq=1-Va-Ve-Vc (5.18)

5.5.2. Méthode des trois équations

La méthode des coefficients de mouillage (§ 5.3.3) ne permet pas de déterminer de


façon directe la quantité d’eau nécessaire pour assurer la maniabilité du béton. Raison pour
laquelle les trois conditions - volume, maniabilité et résistance - doivent être considérées
simultanément.

Ce qui donne lieu à un système de trois équations à trois inconnues :

 Condition volumétrique : Vsq+Vc+Ve+Va=1 (5.19)


 Condition de maniabilité : 𝛾(ksqVsq+kcVc)=Ve (5.20)
𝑉𝑐
 Condition de résistance : = kr (5.21)
𝑉𝑒

Dans ces équations:

 kr découle de la formule de BOLOMEY,


 ksq est défini par l’expression suivante : ksq =∑(ksq,i .Vsq,i)/∑Vsq,i

ce qui implique la connaissance des fractions Vsq,i

Les trois équations ((5.19), (5.20), (5.21)) se transforment de la manière suivante :

Vsq,+ Vc+ Ve+Va=1-Va

𝛾 ksqVsq+ 𝛾 kcVc-Ve=0

Vc-krVe=0

D’où :

1−𝑘𝑟 γ𝑘𝑐
Vsq = (1-Va) 1+γ𝑘
𝑠𝑞 −𝑘𝑟 γ(𝑘𝑐 −𝑘𝑠𝑞 )

𝑘𝑟 γ𝑘𝑠𝑞
Vc= (1-Va). 1+γ𝑘
𝑠𝑞 −𝑘𝑟 γ(𝑘𝑐 −𝑘𝑠𝑞 )

γ𝑘𝑠𝑞
Ve= (1-Va) 1+γ𝑘
𝑠𝑞 −𝑘𝑟 γ(𝑘𝑐 −𝑘𝑠𝑞 )

La méthode de trois équations conduit à une interprétation graphique.

5.6. Proportions des constituants inertes

Le dosage optimal des constituants inertes est un problème essentiellement empirique.


Ceci explique le grand nombre de méthodes proposées par différents chercheurs. Une
distinction peut toutefois être faite au préalable : certaines méthodes calculent le dosage des
constituants inertes en considérants le squelette solide (squelette inerte + ciment) où le dosage
en ciment influe sur celui des matériaux inertes. Cette influence directe du dosage en ciment
sur la composition du squelette inerte est critiquée par certains auteurs (par exemple DREUX)
qui estiment que les deux problèmes doivent être traités séparément.

5.6.1. Compositions granulométriques idéales


5.6.1.1. Granulométries discontinues
Les granulométries discontinues reposent sur l’idée de la réalisation d’une compacité
maximale (compatible avec les conditions de mise en œuvre) pour le squelette inerte.

Considérons un matériau constitué de sphères identiques (diamètre D) compacté au


maximum. Dans les vides interstitiels, on peut loger d’autres sphères d’un diamètre d nettement
inférieur à D sans perturber la disposition des sphères D et ainsi de suite,…

Sur la base d’une étude expérimentale, VALETTE propose de choisir les calibres du
mélange de la manière que n calibres di/Di de façon à ce que :

 Di ~(1.5 à 2.0) di
 di ~ (3 à 5) Di-1
 D1 ~ Dmax

Compte tenu du principe même de la méthode, on a intérêt à choisir des calibres –


étroits- (Di~ 1,5 di) et bien –écartés-(di ≃ 5Di-1).

Ainsi pour un mélange ternaire et pour dtmax = 40mm, on pourrait adopter par exemple
les valeurs suivantes : d1 /D1 : 25/40 - d2/D2 : 3,15/5 - d3/D3 :0,400/0,630

Nota bene

Les granulométries discontinues posent toutefois certains problèmes :

 Les calibres commerciaux ne correspondent pas nécessairement aux calibres souhaités ;


 Les bétons à granulométries discontinues sont réputés peu maniables. Ce genre de béton
convient surtout aux ouvrages de grande masse où la mise en place est moins
problématique. La faible teneur en ciment qu’on obtient normalement présente, pour de
tels ouvrages, un avantage certain au point de vue chaleur d’hydratation et retrait.

5.6.1.2. Courbes granulométriques idéales

Les courbes granulométriques idéales tendent de combiner compacité et maniabilité.

Il est important de noter que les courbes granulométriques réelles et idéales sont en principe
exprimées en volume et non en masse (une même masse de deux matériaux différents ne remplit
pas un même volume). Cette remarque est particulièrement importante pour les courbes idéales
du squelette solide (ciment : 𝜌𝑐 =3100Kg/m3- granulats : 𝜌𝑔 = 2650kg/m3)

Dans la suite de ce paragraphe, nous donnons quelques exemples de courbes


granulométriques idéales.

5.6.1.2.1. Squelette inerte


1. Courbe granulométrique idéale de FULLER :
𝑑
yid=100 √𝐷 (5.22)

Dans cette relation yid représente le tamisât idéal (en %) pour le tamis considéré (d) et D le
diamètre maximal des grains.

La figure 5.8 donne, à titre d’exemple, la courbe idéale du FULLER (Fu) pour
D= 25mm.

yid

Fu

√𝑑
Figure 5-8: courbe idéal de FULLER(Fu)

2. Courbe granulométrique idéale LFZ (Laboratoire Fédéral de Zurich)

Le laboratoire Fédéral de Zurich donne sa courbe granulométrique idéale par la


relation (5.23). Dans cette relation yid, d et D sont définis de même manière comme ci-haut.

𝑑 𝑑
yid= 50(𝐷 + √𝐷) (5.23)
Cette courbe est une courbe de FULLER modifiée qui contient moins de particules fines (fig.
5.9). La figure 5.10 donne, à titre d’exemple, la courbe idéale LFZ pour D=25mm.
yid

Fu
LFZ

√𝑑
Figure 5.9 courbe granulométrique idéale LFZ

3. Fuseau granulométrique-idéal-pour un béton pompé

Un béton destiné à être transporté par pompage doit présenter une bonne ouvrabilité
(slump ≥ 50mm) ainsi que contenir une quantité suffisante de ciment (minimum 300 Kg) et de
particules fines (< 0,3mm) pour assurer un bon glissement du béton dans les canalisations.

La figure (5.10) donne le fuseau granulométrique préconisé par une importante société
Belge de béton préparé.

Figure5.10 : courbe idéale par fuseau granulométrique pour béton pompé (BP)

5.6.1.2.2. Squelette solide

1. Courbe granulométrique idéale de BOLOMEY


La courbe de BOLOMEY est donnée par la relation (5.24) où yid , d, D
sont des valeurs définies par Fuller et A, terme traduisant la consistance du béton, prendra la
valeur donnée par le tableau 5-6.

𝑑
yid = A + (100 – A)√𝐷 (5.24)

Nature des Consistance du béton


matériaux Sèche Plastique Fluide
Roulés 8 10 12
Concassés 10 12,5 15
Tableau 5-6: valeur de A, terme de la courbe idéale de BOLOMEY

Les valeurs susmentionnées de A sont des valeurs moyennes dont on peut s’écarter
légèrement (± 1).

La figure 5.12 donne la courbe idéale de BOLOMEY (Bo) pour D= 25mm et pour
A=12,5 (matériaux concassés, consistance plastique).

2. Courbe granulométrique idéale de FAURY

FAURY définit sa courbe idéale comme un diagramme bilinéaire dans un système


5
de coordonnées ( √𝑑, 𝑦𝑑 ) (voir fig. 5-11).

Figure 5-11 : courbe idéale de FAURY

La courbe idéale de FAURY est donnée par l’expression (5.25).

5 𝐵
𝑦𝐹 =A + 18 √𝐷 + 𝑟 (5.25)
𝑚𝑖𝑛
−0,75
𝐷

Dans cette relation :


𝐵
 Le terme 𝑟 reflète l’influence de l’effet parois.
𝑚𝑖𝑛
−0,75
𝐷

 A est, donné dans le tableau (5.7) ci-dessous, un coefficient dont la valeur dépend :
 de la nature du matériau ;
 de la maniabilité et ;
 de la mise en œuvre.

Classe de Nature du béton et Gravier roulé Concassé Concassé


consistance mise en œuvre Sable roulé Sable roulé Sable de concassage
Béton très sec
0 A ≤ 24 A ≤ 26 A ≤ 30
Forte vibration
Béton ferme
I 24 ≤ A ≤ 28 26 ≤ A ≤ 30 30 ≤ A ≤ 34
Bonne vibration
Béton plastique
II Vibration courante 28 ≤ A ≤ 32 30 ≤ A ≤ 34 34 ≤ A ≤ 38
Piquage intense
Béton fluide
III 32 ≤ A 34 ≤ A 38 ≤ A
Léger piquage
Tableau 5-7: valeur de A

(Les valeurs les plus faibles de chaque intervalle correspondent à une maniabilité plus faible et/ou à un serrage
plus intense)

 Le coefficient B dépend de la consistance du béton :


 B=1 pour un béton ferme
 B=2 pour un béton mou
 rmin : § 5.3.2
 D : diamètre maximal des grains (défini sur tamis).

La figure 5.12 représente, dans un système de coordonnées semi-logarithmique, la


courbe idéale de FAURY.

Supposons D= 25mm et A = 30 (le terme secondaire, qui reflète l’influence de


5
l’effet de paroi, est négligé) alors, 𝑦𝐹 =30+18 √25 = 64,3%.
Figure 5-12 : courbe idéale de FAURY d’un système semi-logarithmique

5.6.1.3.Caractéristiques granulaires dérivées

Pour la détermination du dosage des différents constituants du squelette inerte, on peut


également, au lieu de considérer la courbe granulométrique proprement dite, se référer à une
caractéristique granulaire dérivée telle que le module de finesse, le poids fictif ou la superficie
spécifique relative du mélange.

5.6.1.3.1. Module de finesse optimal (méthode d’ABRAMS)

ABRAMS a proposé cette méthode qui consiste à réaliser au départ de constituants


connus, un mélange dont le module de finesse est égal à un module de finesse optimal, fonction
du diamètre maximal des grains, de la teneur en ciment et de la nature des matériaux.

Le tableau ci-après donne le module de finesse optimal basé sur la formule de POPOVICS.

C Diamètre maximal des grains (mm)


[Kg/m3] 16 20 25 31.5 40 50
250 4.58 4.84 5.09 5.36 5.63 5.89
300 4.72 4.98 5.25 5.52 5.80 6.06
350 4.88 5.14 5.41 5.69 5.97 6.24
400 5.04 5.32 5.59 5.87 6.16 6.43
450 5.23 5.50 5.78 6.07 6.37 6.64
Tableau 5 -1: Module de finesse optimal par la formule de POPOVICS

Ces valeurs sont valables pour des granulats roulés. Elles doivent être diminuées de :
~ 0.25 pour les matériaux roulés de forme oblongue ainsi que pour les concassés
cubiques ;
~ 0.40 pour les concassés ordinaires.
Pour les bétons coulés en grande masse, les valeurs du tableau peuvent être majorées
de ~ dtmax/200.
5.6.1.3.2. Poids fictif idéal (Méthode de FAURY)

FAURY préconise cette méthode et fixe le poids fictif idéal au départ de sa courbe
granulométrique idéale. Pour limiter les calculs, on peut, comme le fait LANCHON,
déterminer le poids fictif idéal 𝑝𝑓𝑖𝑑 par une combinaison linéaire de deux poids fictifs pré-
calculés (Cfr. tableau 5.9) pour deux types de courbe F1 et F2 de même nature que les deux
tronçons du diagramme bilinéaire de FAURY (fig 5.13 et 5.14).

yd

Pf,id

yF

5
5
√𝑑0 = 0,005 5 5
√𝐷 √𝑑
√0,5𝐷
Figure 5-13 : diagramme bilinéaire de FAURY

𝑝𝑓𝑖𝑑é𝑎𝑙 = ∑ 𝑖 ∗ ∆𝑦 (5.26)

Dans cette relation ∆𝑦 est trouvée avec les tamisats idéaux trouvés par la courbe de FAURY.

Donc on déterminera les composants du mélange tel que le poids fictif lequel approche celui
donné par la courbe de FAURY (i.e poids fictif. Idéal).

Type 1 Type 2

Figure5-14 : poids fictif idéal de FAURY


𝑝𝑓𝑖𝑑 = 𝑦𝐹 𝑝𝑓𝑙 + (𝑙 − 𝑦𝐹 )𝑝𝑓2 (5.27)

Certains calculs (§ 5.6.2.3) nécessitent une donnée supplémentaire pour laquelle on


prend habituellement le poids fictif de la fraction fine (do/1,25mm). Ce poids fictif se calcule
aisément au départ des valeurs pré-calculées pour des courbes du type l :


𝑝𝑓𝑖𝑑 = 𝑝𝑓𝑖𝑑/1,25 = 𝑦𝐹 𝑝𝑓3 (5.27)

dtmax (mm) Poids fictif de la fraction


D 0,5D Do/0,5D 0,5D/D Do/1,25
𝑝𝑓1 𝑝𝑓2 𝑝𝑓3
80 40 0,464 0,040 0,332
63 31,5 0,486 0,057 0,351
50 25 0,510 0,075 0,372
40 20 0,531 0,095 0,392
31,5 16 0,554 0,116 0,415
25 12,5 0,579 0,139 0,441
20 10 0,601 0,161 0,466
16 8 0,627 0,183 0,496
12,5 6,3 0,652 0,209 0,527
10 5 0,675 0,236 0,560
Tableau 5 -2 : le poids fictif de la fraction considérée

5.6.1.3.3. Superficie spécifique relative du mélange

Cette méthode consiste à réaliser un mélange dont la superficie spécifique relative est
égale à une valeur prédéterminée, en général celle qui correspond à une courbe granulométrique
idéale choisie (valable pour le squelette inerte ou solide).

L’idée de base de la méthode est que deux mélanges de même superficie spécifique
relative ont théoriquement une même demande en eau (facteur important au point de vue
maniabilité et résistance).

5.6.2. Calcul des fractions du squelette inerte


5.6.2.1. Granulométries discontinues
La méthode préconisée par VALLETTE est essentiellement expérimentale. Le
principe général de la méthode est donné ci-après pour le cas simple d’un mélange binaire.

On détermine d’abord la composition du mortier (sable + ciment + eau) avec un


dosage minimal en ciment qui présent encore une bonne compacité et une bonne maniabilité.
Ensuite, on détermine la quantité maximale de granulats que l’on peut ajouter tout en gardant
une maniabilité suffisante pour permettre une mise en place correcte.

5.6.2.2. Courbes granulométriques idéales


5.6.2.2.1. Méthode des moindres carrés

Cette méthode s’applique à tous les cas, quelles que soient les courbes idéales et quel
que soit le nombre des constituants.

Les équations qui permettent de calculer le dosage se trouvent en exprimant que la


somme des carrés des écarts entre la granulométrie réelle du mélange et la granulométrie idéale
est minimale.

Pour établir ces équations, on se réfère à un volume unitaire de squelette inerte ou de


squelette solide selon la courbe idéale considérée.

1er cas : Courbe idéale pour le squelette inerte

 Mélange de deux constituants 1 et 2


- Condition volumétrique
La condition volumétrique pour un mélange de deux constituants donne : s 1+ s2 = 1
d’où s2=1 – s1 (5.28)
- Tamisât du mélange m sous le tamis j
Le tamisât du mélange m sous le tamis j est donné par
ymj=s1 y1j+ s2y2j (5.29)

La relation (5.28) dans (5.29) conduit à :

ymj = 𝑠1 (𝑦1𝑗 − 𝑦2𝑗 ) + 𝑦2𝑗 (5.30)

- Somme des carrées des écarts :

L’écart entre le tamisât du mélange m (relation (5.30)) et le tamisât idéal sur le tamis j,
est donné par :

𝑦𝑚𝑗 − 𝑦𝑖𝑑𝑗 = 𝑠1 (𝑦1𝑗 − 𝑦2𝑗 ) + 𝑦2𝑗 − 𝑦𝑖𝑑𝑗 (5.31)


La somme des carrées des écarts est alors :

2
∅ = ∑[𝑠1 (𝑦1𝑗 − 𝑦2𝑗 ) + (𝑦2𝑗 − 𝑦𝑖𝑑𝑗 )] (5.32)

- Principe de la méthode : minimaliser la somme des carrés des écarts


Ce qui conduit à annuler la dérivée –de la relation 5.32-par rapport s1 : c’est-à-dire
faire
𝑑∅
=0 (5.33)
𝑑𝑠1

Après calcul, nous avons :

∑(𝑦1𝑗 − 𝑦2𝑗 )(𝑦𝑖𝑑𝑗 −𝑦2𝑗 )


s1 = (5.34)
∑(𝑦𝑖𝑗 − 𝑦2𝑗 )²

 Mélange de trois constituants 1,2 et 3


- Condition volumétrique
La condition volumétrique pour un mélange de trois constituants est : s1+s2+s3 =1
D’où s3=1-s1-s2 (5.35)
- Tamisât du mélange
Le tamisât du mélange m sous le tamis j est donné par :

ymj= s1yij+ s2 y2j+ s3 y3j (5.36)

La relation (5.35) dans (5.36) conduit à :

ymj = s1 (y1j-y3j) + s2 (y2j – y3j) +y3j (5.37)

- Somme des carrés des écarts


L’écart entre le tamisât du mélange- relation (5.36)- et le tamisât idéal sur le tamis j, est
donné par :
𝑠1 (𝑦1𝑗 − 𝑦3𝑗 ) + 𝑠2 (𝑦2𝑗 − 𝑦3𝑗 ) + (𝑦3𝑗 − 𝑦𝑖𝑑𝑗 ) (5.38)

La somme des carrées des écarts est alors :

∅ = ∑[𝑠1 (𝑦1𝑗 − 𝑦3𝑗 ) + 𝑠2 (𝑦2𝑗 − 𝑦3𝑗 ) + (𝑦3𝑗 − 𝑦𝑖𝑑𝑗 )]² (5.39)

- Principe de la méthode : minimaliser la somme des carrés des écarts


La dérivée partielle respective par rapport s1 et s2 de la somme des carrées des écarts et,
le principe de la méthode conduit à annuler ces dérivées partielles. Ce qui conduit à :
𝜕∅ 𝜕∅
= 0 et 𝜕𝑠 = 0 (5.41) et (5.42)
𝜕𝑠1 2
Les relations (5.41) et (5.42) conduisent, après calculs, à un système de deux équations
à deux inconnues s1 et s2, soit :

𝑐1 𝑠1 + 𝑐2 𝑠2 = 𝑐3
{ (5.43)
𝑐1′ 𝑠1 + 𝑐2′ 𝑠2 = 𝑐3′

Dans ce système d’équations, nous avons supposé:

c1=∑ (y1j-y3j)²

c2=∑ (y1j-y3j) (y2j-y3j)

c3=∑ (y1j-y3j) (yidj-y3j)

𝑐1′=c2

𝑐2′ =∑ (y2j-y3j)²

𝑐3′ =∑ (y2j-y3j) (yidj – y3j)

 Mélange de n constituants 1,2 …, n

Pour un mélange de n constituants, on procèdera de façon analogue et l’on obtiendra


(n-1) équations linéaires à (n-1) inconnues.

2ème cas : Courbe granulométrique idéale pour le squelette solide

Considérons immédiatement un mélange de n constituants inertes qui donnent, avec le


ciment, un volume unitaire de squelette solide.

s1+s2+s3+…+sn+sc=1 (5.44)

Dans la relation (5.44) sc représente la fraction occupée par le ciment dans le volume unitaire
de squelette solide.

Cette fraction est donnée par :

𝑉𝑐 𝑉𝑐
sc=𝑉 = (5.45)
𝑠𝑞 +𝑉𝑐 1−𝑉𝑐 − 𝑉𝑎

La connaissance préalable de Vc(C) et de Ve(E) est donc indispensable.

Le tamisât du mélange m sous le tamis j est donné par l’expression suivante :

ymj= s1yij+s2y2j+…+snynj+sc (5.46)

(Pour le ciment, le tamisât est toujours 1 ou 100%)


Le calcul des fractions se fera alors comme pour le squelette inerte (cas traité ci-haut).

5.6.2.2.2. Méthode graphique approchée


 Mélange de différents constituants

Considérons deux matériaux 1 et 2 dont la courbe granulométrique est une droite


(fig 5.15) ces deux matériaux sont mélangés dans les proportions s1 et s2 telle que s1+s2=1.

La granulométrie du mélange se trouve sans problèmes graphiquement si l’on


tient compte du fait que le tamisât du mélange est donné par la combinaison linéaire de deux
variations linéaires :

ymj=s1y1j+s2y2j (5.47)

Figure 5-15 : granulométrie du mélange de deux constituants : méthode graphique

Pour un mélange de plusieurs constituants, la construction se fait de façon


semblable (voir fig 5.17).

 Détermination des fractions du squelette inerte

Considérons encore deux constituants à granulométrie linéaire et supposons que la


courbe granulométrique idéale soit elle aussi linéaire et coïncide avec la droite qui relie les
points (d1 – 0%) et (D2 – 100%) (cfr. fig. 5.16).

Il existe différentes méthodes pour déterminer la proportion des constituants dans le


mélange. Ci-après, nous donnons la plus simple : s1 et s2 sont fixés par le point d’intersection
de la courbe granulométrique idéale (diagonale d1D2 du quadrilatère d1D1D2d2) et de l’autre
diagonale D1d2. La courbe granulométrique du mélange visualise l’écart entre le mélange réel
et la courbe idéale.
Figure5-16 : Détermination de fractions s1 et s2 et tracé de ymj

La figure 5.17 donne la détermination des fractions pour un mélange à trois constituants ainsi
que le tracé de la courbe granulométrique du mélange.

Figure5-17 : Détermination de fractions s1, s2 et s3 et tracé de ymj.

 Solution pratique

L’allure de la courbe granulométrique idéale dépend du système de coordonnées qu’on


5
a choisi (échelle logarithmique, √𝑑, √𝑑,…). Il est par conséquent toujours possible de
représenter la courbe granulométrique idéale par une seule droite pour autant que l’on adapte
l’échelle des diamètres d. Si la courbe granulométrique idéale ne répond pas à une loi
mathématique permettant la transformation aisée de l’échelle, on procède de la manière
suivante : l’emplacement du point représentatif de d est déterminé par l’intersection de yid
(calculé par la formule qui donne la granulométrie idéale) avec la droite qui doit représenter la
courbe granulométrique idéale (voir fig 5.18).
𝑑 𝑑
Courbe idéale LFZ : yid = 50 ( + √ ) [%]
𝐷 𝐷

Pour d=0, alors yid=0%

Pour d=D alors y=100%

Pour d = 0,5D on trouve yid= 60,36%

Figure5-18 : Solution graphique pratique

Dans ce système (d-y), on trace la granulométrie des constituants (ordonnées yij) dont
les points représentatifs ne s’alignent pas en général. Toutefois, on peut toujours remplacer la
granulométrie réelle par une granulométrie linéaire approchée qui présente un écart minimal
(droite tracée par simple estimation visuelle) (fig 5.19). De cette façon, le problème est ramené
au problème théorique traité plus haut.

Figure5-19 : solution graphique : traçage par simple estimation visuelle

Remarquons qu’il n’est pas indispensable que les points dl et Dn coïncident


parfaitement avec les points extrêmes de la courbe granulométrique idéale. Ce sont surtout les
points intermédiaires (D1, d2, …, Dn-1, dn) qui interviennent pour fixer les proportions si
(diagonales Di, di+1).

5.6.2.3. Caractérisés granulaires dérivées


5.6.2.3.1. Module de finesse optimal

Considérons un volume unitaire de squelette inerte composé de n constituants


représentés chacun par une fraction si telle que :

∑si=1 (5.48)

Le module de finesse du mélange doit être égal au module de finesse optimal :

Mfm = ∑Mfisi=Mfid (5.49)

On dispose donc de deux équations à n inconnues. Le problème est par conséquent indéterminé
dès que n > 2.

1er Cas : mélange de deux constituants inertes (sable + granulats moyens ou gros)

L’utilisation des relations (5.48) et (5.49) conduisent au système d’équations (5.50)

𝑠1 + 𝑠2 = 1
{𝑀 𝑠 + 𝑀 𝑠 = 𝑀 (5.50)
𝑓1 1 𝑓2 2 𝑓𝑖𝑑

La résolution de système d’équations conduit à :

𝑀 −𝑀𝑓2 𝑀𝑓𝑖𝑑 − 𝑀𝑓1


s1= 𝑀𝑓𝑖𝑑−𝑀 et s2 = (5.51)
𝑓1 𝑓2 𝑀𝑓2 −𝑀𝑓1

2ème cas : mélange de trois constituants inertes (sable fin + petits granulats +
granulats moyens ou gros)

On peut envisager d’imposer une condition supplémentaire visant à obtenir un bon


module de finesse pour la fraction sable (mélange de sable fin et de granulats de petit calibre)
(valeurs conseillées voir § 2.4.4.4)

Le calcul se fait le plus facilement lorsqu’on scinde le problème en deux parties :

- la première consiste à déterminer les proportions sable fin – granulat petit calibre pour
réaliser une fraction sable qui présente un bon module de finesse ;
- la deuxième consiste à calculer les proportions sable reconstitué-calibre moyen ou gros.

Première partie :
L’utilisation des relations (5.48) et (5.49) conduisent au système d’équations (5.52)

𝑠1′ + 𝑠2′ = 1
{ (5.52)
𝑀𝑓1 𝑠1′ + 𝑀𝑓2 𝑠2′ = 𝑀𝑓𝑠𝑎𝑏𝑙𝑒

La résolution de ce système d’équations conduit à 𝑠1′ 𝑒𝑡 𝑠2′

Deuxième partie :

L’utilisation des relations (5.48) et (5.49) conduisent au système d’équations (5.53)

𝑠12 + 𝑠3 = 1
{ (5.53)
𝑀𝑓12 𝑠12 + 𝑀𝑓3 𝑠3 = 𝑀𝑓𝑖𝑑

La résolution de ce système d’équations conduit à 𝑠12 𝑒𝑡 𝑠3

Calculer en suite les fractions du sable fin s1 et du granulat de petit calibre s2, en
utilisant les relations suivantes:

𝑠 = 𝑠12 ∗ 𝑠1′
{ 1 (5.54)
𝑠2 = 𝑠12 ∗ 𝑠2′

3ième cas : Cas de plus des trois constituants

Lorsque le mélange ne se prête pas aux considérations faites plus faut ou lorsqu’il est
constitué de plus de trois constituants, on est obligé de fixer une ou plusieurs fractions si afin
de réduire le nombre d’inconnues. De cette manière on peut obtenir des mélanges dont les
caractéristiques granulaires peuvent être assez différentes. La méthode semble par conséquent
peu appropriée pour de tels cas assez rares par ailleurs.

5.6.2.3.2. Poids fictif idéal

Cette méthode, proposée par FAURY consiste à réaliser un mélange solide dont le
poids fictif est égal à celui de la courbe idéale qui porte son nom : par l’équation de FAURY
on détermine les tamisât idéaux (yid). Avec ceux-ci, on calculera ensuite le poids fictif idéal
par la relation suivante :

1
pfid = 100 ∑ 𝑝𝑖 ∆𝑦𝑖𝑑 (5.55)
Avec pi données du problème, alors le problème est abordé de la même façon que pour le
module de finesse idéal.

1er Cas : mélange de deux constituants inertes

Les fractions s1 et s2 sont des solutions au système d’équation (5.56)

𝑠1 + 𝑠2 + 𝑠𝑐 = 1
{ (5.56)
𝑝1 𝑠1 + 𝑝2 𝑠2 + 𝑠𝑐 = 𝑝𝑖𝑑

Avec le poids fictif du ciment est égale à égal à 1.

2ème cas : mélange de trois constituants inertes

Ici aussi il faut imposer une condition supplémentaire. En général, on exprime que le
poids fictif de la fraction fine du mélange réel (0 – 1,25 mm) est égal au poids fictif de la même
fraction de la courbe idéale. Cette condition supplémentaire s’écrit de la façon suivante :


𝑝1′ 𝑠1 + 𝑝2′ 𝑠2 + 𝑝3′ 𝑠3 + 𝑠𝑐 = 𝑝𝑖𝑑 (5.57)

Dans la relation (5.57) 𝑝′ est le poids fictif de la fraction 0/1,25mm)

3ième cas : Cas de plus des trois constituants

Même remarque que pour le module de finesse optimal.

5.6.2.3.3. Superficie spécifique relative

Dans cette méthode, on exprime l’égalité des superficies spécifiques relatives du


mélange réel et de la courbe granulométrique idéale retenue.

Le calcul et les problèmes -qui se posent-sont le même que ceux de la méthode du


poids fictif.

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