Chapitre 5 Dosage Des Constitutiants
Chapitre 5 Dosage Des Constitutiants
Chapitre 5 Dosage Des Constitutiants
Remplir un volume donné (on se réfère en général à un volume unitaire) d’un mélange
constitué de matériaux inertes, de ciment et d’eau : condition volumétrique ;
Réaliser un mélange maniable, c’est-à-dire un béton qui se place convenablement dans
le type d’élément en question avec les moyens de mise en œuvre dont on dispose :
condition de maniabilité.
Obtenir après durcissement une résistance convenable, c’est-à-dire une résistance qui
répond aux exigences imposées par l’ingénieur responsable du calcul de la
construction : condition de résistance.
Notons que la résistance et la maniabilité ont une importance égale : en effet, il ne sert
à rien de confectionner un béton à haute résistance s’il se met difficilement en place dans
l’ouvrage considéré (risque de défauts tels que nids de gravier, mauvais enrobage des
armatures,…)
En plus, il faut fixer la proportion des éléments constituants du squelette inerte : le principe du
dosage est basé sur les considérations visant d’une part une compacité optimale et d’autre
part une structure granulaire favorable à la maniabilité.
Elles constituent une approche bien plus qu’une solution absolue du problème. Il faut par
conséquent vérifier par des essais de contrôle si le dosage calculé donne effectivement les
résultats escomptés et le cas échéant modifier la composition sur la base des principes généraux
exposé ci-après.
5.2. Condition volumétrique
5.2.1. Condition générale
Vsq+Vc+Ve+Va=1 (5.1)
Lors du coulage du béton, les constituants doivent pouvoir passer entre les armatures
ainsi qu’entre les armatures et le coffrage. On caractérise ces ouvertures de passage par leur
rayon moyen r0 défini comme suit :
𝑠𝑢𝑝𝑒𝑟𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒 𝑑𝑒 𝑙′ 𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒
r0 = (5.2)
𝑝é𝑟𝑖𝑚𝑒𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙′ 𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒
Exemples :
𝑎.𝑏
r0 = 2(𝑎+𝑏)
a
2. Ouverture e entre deux coffrages (longueur l très grande par rapport à e (cas
limite du rectangle)
𝑙 → +∞
Figure 5.2: Ouverture entre deux coffrages de longueur très grande
𝑎 𝑎
r0 = lim 𝑎 =2
𝑏⟶+∞ 2(𝑏+1)
𝑒
i.e r0 = 2
La texture d’un béton change selon l’endroit où l’on se situe : la teneur en mortier est
nettement plus élevée à proximité des parois qu’en pleine masse (la couche de parement ne
présente d’ailleurs que du mortier). Ce phénomène s’appelle l’effet de paroi.
𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 à 𝑏é𝑡𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟
𝑟𝑣 =
𝑠𝑢𝑝𝑒𝑟𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒𝑠 𝑙𝑖𝑠𝑠é𝑒𝑠 (𝑐𝑜𝑓𝑓𝑟𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑎𝑟𝑚𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠)
(5.3)
Pour calculer de rv, on se limite souvent à une partie seulement du volume à bétonner :
zone critique.
Exemples :
𝑎3 𝑎3 𝑎
1. Moule cubique de côté a : 𝑟𝑣 = 6(𝑎2 ) = =6
𝑎2 +𝑎2 +𝑎2 +𝑎2 𝑎2
𝑎
i.e 𝑟𝑣 = 6
Pour le calcul de rv, on considère la zone où se trouvent les armatures (c~ dtmax) pour une
tronçon de longueur unitaire.
𝜋 ∗ ∅2
𝑎∗𝑏∗1−𝑛∗1∗
𝑟𝑣 = 4
c 2𝑎 + 𝑏 + 𝑛 ∗ 𝜋 ∗ ∅
h a
Compte tenu des moyens de mise en place dont on dispose actuellement, DREUX
conseille de respecter les limites suivantes pour le dtmax :
Le jeu entre ces différents facteurs d’influence est assez complexe et dépasse le cadre
de ce cours. Nous pouvons toutefois simplifier le problème en disant que pour un béton
ordinaire (béton léger exclu) et courant (macro-béton exclu), on a intérêt à choisir le plus gros
calibre compatible avec les règles géométriques énoncées plus haut, et cela pour les raisons
suivantes :
DREUX a proposé les corrections ∆𝐸 à y apporter en fonction du diamètre maximal des grains
(se référer à la figure5.4).
Corrections
dtmax [mm] Δ𝐸 [%]
8 +9
12,5 +4
20 -
31,5 -4
50 -8
80 -12
Figure 5.4 : la quantité d’eau par m3 du béton en fonction de l’affaissement au cône d’ABRAMS
Cet abaque ne fait intervenir ni la nature des grains (roulés ou concassés), ni la teneur
en ciment (matériau très fin demandant une grande quantité d’eau de mouillage). De plus, les
valeurs semblent très élevées.
RENGERS donne également une relation E-S (se référer à la figure 5.5) qui diffère
assez fort de celle de DREUX (valeurs plus faibles).
Matériaux : Ciment Portland, Granulats roulés
Corrections pour granulats concassés Δ𝐸 ∼ +5 à 10%
Figure 5.5 : la quantité d’eau par m3 du béton en fonction de l’affaissement au cône d’ABRAMS selon RENGERS
Ces deux exemples montrent – pour autant que ce soit nécessaire - que le problème
n’est pas simple et qu’il peut donner lieu à des interprétations assez différentes.
𝐾 𝐾′
𝑉𝑣𝑚𝑖𝑛 = (𝑉𝑒 + 𝑉𝑎 )𝑚𝑖𝑛 = 5 + 𝑟𝑚𝑖𝑛 (5.4)
√𝑑𝑡𝑚𝑎𝑥 −0,75
𝑑𝑡𝑚𝑎𝑥
Dans la relation (5.4), le premier terme constitue le terme principal, le second est un terme
correctif qui tient compte de l’effet de paroi.
Une expression algébrique approchée de K est donnée par les relations ci-après:
Terme secondaire
Valeur du K’ :
vibration courante : K’=0,003
vibration très intense : K’=0,002
Valeur de rmin
rmin est la plus petite des valeurs limites proposées par DREUX pour dtmax.
300+ 5∗√𝑠
E= K 5 − 20 (5.8)
√𝑑𝑡𝑚𝑎𝑥
RR → E= 145+2,75 √𝑠 (5.8a)
CR→ E= 160 + 3,00 √𝑠 (5.8b)
CC→ E= 180+3,40 √𝑠 (5.8c)
La figure 5.6 représente les trois fonctions- (5.8a), (5.8b) et (5.8c)- et les corrections à
apporter lorsque dtmax ≠ 20mm sont données dans le tableau à côté.
Corrections
dtmax [mm] Δ𝐸 [%]
10 + 16,5
12,5 +11,0
16 +5,0
20 -
25 -5,0
31,5 -10,0
40 -14,5
Nota bene
Sous cette forme, la méthode se présente comme une méthode forfaitaire.
Chaque grain du squelette solide entrant dans la composition d’un béton doit être
entouré d’un film d’eau. Plus les grains sont petits et plus leur forme s’éloigne de la forme
sphérique, plus la quantité d’eau de mouillage est importante pour un même volume de grains.
La quantité totale d’eau de gâchage peut donc être exprimée comme suit :
Ciment (kc)
P50 ~0,850
P40 ~0,725
P30 ~0,650
Tableau5.3 a: Coefficient de mouillage du ciment
Pour le sable de concassage, le coefficient de mouillage doit être majoré (jusqu’à ~ 50%
en plus) selon qu’ils sont dépoussiérés ou non et selon la forme des grains (fraction grosse).
Pour le granulat concassé, le coefficient de mouillage doit être multiplié par un des
coefficients suivants :
ré-concassé cubique : 1,15
ré-concassé : 1,30
concassé ordinaire : 1,45
5.3.3.3. Facteur de consistance 𝜸
Le facteur de consistance suivant la classe du béton est donnée dans le tableau ci-
dessous.
Consistance Classe 𝛾
Sèche O 0,9
Ferme I 1,0
Plastique II 1,1
Molle III 1,2
Tableau 5.4 : Facteurs de consistance fonction de la consistance
Nota bene :
Quelle que soit la méthode suivie, il ne faut pas perdre de vue que la détermination de
la quantité d’eau de gâchage est une approximation même si la méthode prend des allures
mathématiques.
La quantité d’eau ainsi déterminée doit trouver confirmation dans des essais de
convenance. Et, on peut s’estimer satisfait si l’on obtient- avec la composition retenue-la classe
de consistance choisie au préalable.
La qualité première du béton est sa résistance à la compression. Nous savons que celle-
ci est fonction du rapport C/E, il faudra donc déterminer des formules qui relient la résistance
à la compression fc à certaines données relatives à la composition du béton.
1
fc = KF ( 𝑉𝑒 )² (5.12)
1+
𝑉𝑐
𝐶
fc = 𝐾𝐵 (𝐸 − 𝐾𝐵′ ) (5.13)
𝐶
Il est à noter que cette relation linéaire entre fc et 𝐸 n’est valable que pour un intervalle
𝐶
1,5 ≤ 𝐸 ≤ 2,5 (5.14)
fc
𝐶
En dehors de cet intervalle, la loi fc - 𝐸 s’infléchit (voir fig. 5.13). Pour un avant –
𝐶
projet, il est intéressant de pouvoir fixer la relation fc - 𝐸 sans avoir recours à des essais.
fmc est la résistance caractéristique à la compression du ciment sur mortier normalisé et,
𝐾𝐵′′ , appelé coefficient granulaire, a trait à la qualité des granulats.
1. DREUX pose 𝐾𝐵′ = 0,50 (valeur original adoptée par BOLOMEY) et donne un tableau qui
fixe 𝐾𝐵′′ en fonction de la qualité et du calibre des granulats :
𝐶
𝑓𝑐,𝑐𝑢𝑏𝑒 = 𝐾𝐵′′ . 𝑓𝑚𝑐 (𝐸 − 0,50) (5.16)
2. LAMBOTTE donne, sur la base d’un grand nombre de résultats publiés par WALZ, les
valeurs de 𝐾𝐵′′ et de 𝐾𝐵′ qui correspondent à la relation moyenne et aux limites supérieurs
𝐶
et inférieure (intervalle de 90%) du graphique fc - 𝐸. Pour le domaine d’application courant
tel qu’il a été défini plus haut, ces relations peuvent être simplifiées comme suit
(BOLOMEY version LAMBOTTE simplifiée) :
𝐶
fc,cube= 0,45 fmc 𝐸 (5.17)
Remarque :
𝐶
La condition de résistance - qui fixe 𝐸 - permet de calculer en suite C et Vc.
Vsq=1-Va-Ve-Vc (5.18)
𝛾 ksqVsq+ 𝛾 kcVc-Ve=0
Vc-krVe=0
D’où :
1−𝑘𝑟 γ𝑘𝑐
Vsq = (1-Va) 1+γ𝑘
𝑠𝑞 −𝑘𝑟 γ(𝑘𝑐 −𝑘𝑠𝑞 )
𝑘𝑟 γ𝑘𝑠𝑞
Vc= (1-Va). 1+γ𝑘
𝑠𝑞 −𝑘𝑟 γ(𝑘𝑐 −𝑘𝑠𝑞 )
γ𝑘𝑠𝑞
Ve= (1-Va) 1+γ𝑘
𝑠𝑞 −𝑘𝑟 γ(𝑘𝑐 −𝑘𝑠𝑞 )
Sur la base d’une étude expérimentale, VALETTE propose de choisir les calibres du
mélange de la manière que n calibres di/Di de façon à ce que :
Di ~(1.5 à 2.0) di
di ~ (3 à 5) Di-1
D1 ~ Dmax
Ainsi pour un mélange ternaire et pour dtmax = 40mm, on pourrait adopter par exemple
les valeurs suivantes : d1 /D1 : 25/40 - d2/D2 : 3,15/5 - d3/D3 :0,400/0,630
Nota bene
Il est important de noter que les courbes granulométriques réelles et idéales sont en principe
exprimées en volume et non en masse (une même masse de deux matériaux différents ne remplit
pas un même volume). Cette remarque est particulièrement importante pour les courbes idéales
du squelette solide (ciment : 𝜌𝑐 =3100Kg/m3- granulats : 𝜌𝑔 = 2650kg/m3)
Dans cette relation yid représente le tamisât idéal (en %) pour le tamis considéré (d) et D le
diamètre maximal des grains.
La figure 5.8 donne, à titre d’exemple, la courbe idéale du FULLER (Fu) pour
D= 25mm.
yid
Fu
√𝑑
Figure 5-8: courbe idéal de FULLER(Fu)
𝑑 𝑑
yid= 50(𝐷 + √𝐷) (5.23)
Cette courbe est une courbe de FULLER modifiée qui contient moins de particules fines (fig.
5.9). La figure 5.10 donne, à titre d’exemple, la courbe idéale LFZ pour D=25mm.
yid
Fu
LFZ
√𝑑
Figure 5.9 courbe granulométrique idéale LFZ
Un béton destiné à être transporté par pompage doit présenter une bonne ouvrabilité
(slump ≥ 50mm) ainsi que contenir une quantité suffisante de ciment (minimum 300 Kg) et de
particules fines (< 0,3mm) pour assurer un bon glissement du béton dans les canalisations.
La figure (5.10) donne le fuseau granulométrique préconisé par une importante société
Belge de béton préparé.
Figure5.10 : courbe idéale par fuseau granulométrique pour béton pompé (BP)
𝑑
yid = A + (100 – A)√𝐷 (5.24)
Les valeurs susmentionnées de A sont des valeurs moyennes dont on peut s’écarter
légèrement (± 1).
La figure 5.12 donne la courbe idéale de BOLOMEY (Bo) pour D= 25mm et pour
A=12,5 (matériaux concassés, consistance plastique).
5 𝐵
𝑦𝐹 =A + 18 √𝐷 + 𝑟 (5.25)
𝑚𝑖𝑛
−0,75
𝐷
A est, donné dans le tableau (5.7) ci-dessous, un coefficient dont la valeur dépend :
de la nature du matériau ;
de la maniabilité et ;
de la mise en œuvre.
(Les valeurs les plus faibles de chaque intervalle correspondent à une maniabilité plus faible et/ou à un serrage
plus intense)
Le tableau ci-après donne le module de finesse optimal basé sur la formule de POPOVICS.
Ces valeurs sont valables pour des granulats roulés. Elles doivent être diminuées de :
~ 0.25 pour les matériaux roulés de forme oblongue ainsi que pour les concassés
cubiques ;
~ 0.40 pour les concassés ordinaires.
Pour les bétons coulés en grande masse, les valeurs du tableau peuvent être majorées
de ~ dtmax/200.
5.6.1.3.2. Poids fictif idéal (Méthode de FAURY)
FAURY préconise cette méthode et fixe le poids fictif idéal au départ de sa courbe
granulométrique idéale. Pour limiter les calculs, on peut, comme le fait LANCHON,
déterminer le poids fictif idéal 𝑝𝑓𝑖𝑑 par une combinaison linéaire de deux poids fictifs pré-
calculés (Cfr. tableau 5.9) pour deux types de courbe F1 et F2 de même nature que les deux
tronçons du diagramme bilinéaire de FAURY (fig 5.13 et 5.14).
yd
Pf,id
yF
5
5
√𝑑0 = 0,005 5 5
√𝐷 √𝑑
√0,5𝐷
Figure 5-13 : diagramme bilinéaire de FAURY
𝑝𝑓𝑖𝑑é𝑎𝑙 = ∑ 𝑖 ∗ ∆𝑦 (5.26)
Dans cette relation ∆𝑦 est trouvée avec les tamisats idéaux trouvés par la courbe de FAURY.
Donc on déterminera les composants du mélange tel que le poids fictif lequel approche celui
donné par la courbe de FAURY (i.e poids fictif. Idéal).
Type 1 Type 2
′
𝑝𝑓𝑖𝑑 = 𝑝𝑓𝑖𝑑/1,25 = 𝑦𝐹 𝑝𝑓3 (5.27)
Cette méthode consiste à réaliser un mélange dont la superficie spécifique relative est
égale à une valeur prédéterminée, en général celle qui correspond à une courbe granulométrique
idéale choisie (valable pour le squelette inerte ou solide).
L’idée de base de la méthode est que deux mélanges de même superficie spécifique
relative ont théoriquement une même demande en eau (facteur important au point de vue
maniabilité et résistance).
Cette méthode s’applique à tous les cas, quelles que soient les courbes idéales et quel
que soit le nombre des constituants.
L’écart entre le tamisât du mélange m (relation (5.30)) et le tamisât idéal sur le tamis j,
est donné par :
2
∅ = ∑[𝑠1 (𝑦1𝑗 − 𝑦2𝑗 ) + (𝑦2𝑗 − 𝑦𝑖𝑑𝑗 )] (5.32)
𝑐1 𝑠1 + 𝑐2 𝑠2 = 𝑐3
{ (5.43)
𝑐1′ 𝑠1 + 𝑐2′ 𝑠2 = 𝑐3′
c1=∑ (y1j-y3j)²
𝑐1′=c2
𝑐2′ =∑ (y2j-y3j)²
s1+s2+s3+…+sn+sc=1 (5.44)
Dans la relation (5.44) sc représente la fraction occupée par le ciment dans le volume unitaire
de squelette solide.
𝑉𝑐 𝑉𝑐
sc=𝑉 = (5.45)
𝑠𝑞 +𝑉𝑐 1−𝑉𝑐 − 𝑉𝑎
ymj=s1y1j+s2y2j (5.47)
La figure 5.17 donne la détermination des fractions pour un mélange à trois constituants ainsi
que le tracé de la courbe granulométrique du mélange.
Solution pratique
Dans ce système (d-y), on trace la granulométrie des constituants (ordonnées yij) dont
les points représentatifs ne s’alignent pas en général. Toutefois, on peut toujours remplacer la
granulométrie réelle par une granulométrie linéaire approchée qui présente un écart minimal
(droite tracée par simple estimation visuelle) (fig 5.19). De cette façon, le problème est ramené
au problème théorique traité plus haut.
∑si=1 (5.48)
On dispose donc de deux équations à n inconnues. Le problème est par conséquent indéterminé
dès que n > 2.
1er Cas : mélange de deux constituants inertes (sable + granulats moyens ou gros)
𝑠1 + 𝑠2 = 1
{𝑀 𝑠 + 𝑀 𝑠 = 𝑀 (5.50)
𝑓1 1 𝑓2 2 𝑓𝑖𝑑
2ème cas : mélange de trois constituants inertes (sable fin + petits granulats +
granulats moyens ou gros)
- la première consiste à déterminer les proportions sable fin – granulat petit calibre pour
réaliser une fraction sable qui présente un bon module de finesse ;
- la deuxième consiste à calculer les proportions sable reconstitué-calibre moyen ou gros.
Première partie :
L’utilisation des relations (5.48) et (5.49) conduisent au système d’équations (5.52)
𝑠1′ + 𝑠2′ = 1
{ (5.52)
𝑀𝑓1 𝑠1′ + 𝑀𝑓2 𝑠2′ = 𝑀𝑓𝑠𝑎𝑏𝑙𝑒
Deuxième partie :
𝑠12 + 𝑠3 = 1
{ (5.53)
𝑀𝑓12 𝑠12 + 𝑀𝑓3 𝑠3 = 𝑀𝑓𝑖𝑑
Calculer en suite les fractions du sable fin s1 et du granulat de petit calibre s2, en
utilisant les relations suivantes:
𝑠 = 𝑠12 ∗ 𝑠1′
{ 1 (5.54)
𝑠2 = 𝑠12 ∗ 𝑠2′
Lorsque le mélange ne se prête pas aux considérations faites plus faut ou lorsqu’il est
constitué de plus de trois constituants, on est obligé de fixer une ou plusieurs fractions si afin
de réduire le nombre d’inconnues. De cette manière on peut obtenir des mélanges dont les
caractéristiques granulaires peuvent être assez différentes. La méthode semble par conséquent
peu appropriée pour de tels cas assez rares par ailleurs.
Cette méthode, proposée par FAURY consiste à réaliser un mélange solide dont le
poids fictif est égal à celui de la courbe idéale qui porte son nom : par l’équation de FAURY
on détermine les tamisât idéaux (yid). Avec ceux-ci, on calculera ensuite le poids fictif idéal
par la relation suivante :
1
pfid = 100 ∑ 𝑝𝑖 ∆𝑦𝑖𝑑 (5.55)
Avec pi données du problème, alors le problème est abordé de la même façon que pour le
module de finesse idéal.
𝑠1 + 𝑠2 + 𝑠𝑐 = 1
{ (5.56)
𝑝1 𝑠1 + 𝑝2 𝑠2 + 𝑠𝑐 = 𝑝𝑖𝑑
Ici aussi il faut imposer une condition supplémentaire. En général, on exprime que le
poids fictif de la fraction fine du mélange réel (0 – 1,25 mm) est égal au poids fictif de la même
fraction de la courbe idéale. Cette condition supplémentaire s’écrit de la façon suivante :
′
𝑝1′ 𝑠1 + 𝑝2′ 𝑠2 + 𝑝3′ 𝑠3 + 𝑠𝑐 = 𝑝𝑖𝑑 (5.57)