Prévention Des Risques Pro Liés Au Restauration
Prévention Des Risques Pro Liés Au Restauration
Prévention Des Risques Pro Liés Au Restauration
© INRS, 2012.
Illustrations : J.-C. Bauer pour l’INRS.
La restauration traditionnelle
Prévention des risques professionnels
ED 880
novembre 2012
Dans le cadre du partenariat développé
entre la Caisse nationale de l’assurance
maladie (CNAM) et l’Union des métiers
et des industries de l’hôtellerie (UMIH),
un groupe d’experts issus de la CNAM,
de l’Institut national de recherche
et de sécurité (INRS) et des caisses
d’assurance retraite et de la santé au travail
(Carsat) de Midi-Pyrénées et du Sud-Est
a élaboré ce document.
2. Stockage 8
4. Service en salle 12
5. Plonge, nettoyage 13
Quels accidents ?
Trois types d’accidents représentent à eux seuls plus des deux tiers
des accidents en restauration collective :
• les chutes et glissades de plain-pied (1/3 à eux seuls) ;
• les manipulations et manutentions manuelles ;
• les outils à main, des couteaux dans la grande majorité des cas.
Les accidents aux mains représentent plus d’1/3 des accidents.
4
Tous concernés
Le restaurateur a l’entière responsabilité de la sécurité dans son entreprise. Il
doit mettre en œuvre les moyens permettant, compte tenu des procédures de
travail et de la formation des salariés, de travailler en sécurité.
Après analyse des situations de travail, il lui appartient de :
• identifier et mesurer les risques ;
• prioriser les actions de prévention ;
• mettre en œuvre des solutions permettant de prévenir les accidents ;
• et, au-delà, améliorer les performances de l’entreprise en termes de sécurité.
5
FICHES DE BONNES PRATIQUES SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL
EN RESTAURATION TRADITIONNELLE
Ces fiches sont destinées à aider
le restaurateur à analyser les risques
pour la santé, les évaluer, et rechercher
des améliorations.
Les améliorations proposées ne sont pas
toujours l’unique solution. Pour chaque
risque identifié, il est indispensable
d’en trouver la cause et d’agir sur celle-ci.
Des mesures organisationnelles
permettent souvent d’éliminer le risque.
Les numéros indiqués dans les losanges
à droite des colonnes renvoient
à la rubrique « Pour en savoir plus »,
à la fin du document, dans laquelle
sont fournies des explications
complémentaires et des références
bibliographiques.
Ces fiches santé et sécurité
sont complémentaires de celles du guide
de bonnes pratiques d’hygiène
en restauration.
Pour vous aider dans la réalisation
du document unique d’évaluation
des risques, une application
informatique « OIRA » est disponible
sur le site Internet de l’INRS :
www.inrs.fr, rubrique Restauration.
6
1. RÉCEPTION DES MATIÈRES PREMIÈRES
QU’OBSERVER ? QUE FAIRE ?
État du sol
• Le sol est-il gras ? mouillé ? • Nettoyer rapidement les salissures susceptibles
2
de faire glisser.
• Le sol est-il abîmé ? • Réparer les zones dégradées.
• Choisir un sol antidérapant (coefficient de frottement
> 0,3). Le faire poser par un professionnel.
• Préférer des chaussures antidérapantes spécifiques
à la restauration (coefficient de frottement > 0,15). 3
• Existe-t-il un système d’évacuation des eaux de lavage ? • Revoir ou concevoir un système d’évacuation des
• L’eau a-t-elle du mal à s’écouler ? eaux, prévoir des outils de nettoyage: balais-raclettes…
• S’assurer que les siphons et caniveaux ne sont pas 4
bouchés, les nettoyer régulièrement.
Lieux de passage
• Les couloirs sont-ils encombrés ? • Dégager les couloirs de tout encombrement ;
• Les passages sont-ils étroits ? difficiles ? leur largeur ne devrait pas être inférieure à 120 cm.
• Existe-t-il des dénivelés ? • Signaler les obstacles. Proposer des équipements
pouvant les surmonter.
• Les salariés peuvent-ils se tenir dans les escaliers ? • Équiper les escaliers d’une rambarde et/ou d’une rampe.
• Les marches ou contremarches sont-elles abîmées ? • Faire les réparations nécessaires, équiper les arêtes
vives d’un matériau antidérapant.
• Les salariés prennent-ils les escaliers • Prévoir si possible un monte-charge.
les bras chargés ? • Organiser le stockage afin de réduire 5
les déplacements par les escaliers.
Éclairage
• L’éclairage est-il bien positionné ? insuffisant ? • Éviter les zones d’ombres, surtout dans les escaliers,
défectueux ? si nécessaire rajouter un point lumineux. 7
• Remplacer les ampoules (prévoir du stock).
•O rganiser les postes de travail (machines, plan
de travail) afin qu’ils soient positionnés sous l’éclairage.
• L’éclairage est-il géré par une minuterie ? • Régler le temps de la minuterie en fonction
de la tâche à effectuer.
• Étudier la mise en place d’un éclairage par détection
de présence associé à une minuterie adaptée.
Blessures
• Les salariés se blessent-ils aux mains lors • Faire porter des gants de manutention. 6
de la manutention de cageots, caisses, cartons, etc. ? • Vérifier l’état des conditionnements.
• Les salariés sont-ils blessés par la chute d’objets ? • Filmer les conditionnements entamés quand ils sont
placés en hauteur.
• Mettre à disposition des équipements permettant
d’accéder de façon sûre aux étagères supérieures.
u Les numéros dans les losanges renvoient à la rubrique « Pour en savoir plus », page 15. 77
2. STOCKAGE
QU’OBSERVER ? QUE FAIRE ?
• Les colis sont-ils empilés les uns sur les autres ? • Prévoir des rayonnages adaptés et des moyens
d’accès sécurisés.
• Les salariés doivent-ils déplacer un colis pour accéder • Organiser les rangements, utiliser des bacs colorés
à un autre ? à des emplacements dédiés et par catégorie. 8
• Les lieux sont-ils encombrés avec des cartons • Aménager si possible des stockages supplémentaires.
ou des aliments en attente ?
• Les objets lourds sont-ils placés trop haut ou trop bas • Placer les charges lourdes à hauteur de taille
ou à même le sol ? d’homme.
État du sol
• Le sol est-il gras ? mouillé ? • Nettoyer rapidement les salissures susceptibles
de faire glisser. 2
• Le sol est-il abîmé ? • Réparer les zones dégradées.
• Choisir un sol antidérapant (coefficient de frottement
> 0,3). Le faire poser par un professionnel.
• Préférer des chaussures antidérapantes spécifiques
3
à la restauration (coefficient de frottement > 0,15).
• E xiste-t-il des dénivelés entre les différents locaux • Supprimer si possible les dénivelés,
de stockage (chambre froide, local emballage, etc.) ? le cas échéant signaler clairement le danger.
Chute de hauteur
9
• Les produits sont-ils stockés • Proscrire l’emploi d’échelles.
en hauteur ? • Préférer un escabeau avec garde-corps et mains
courantes.
• Remplacer tout escabeau en mauvais état
(ne pas réparer les escabeaux abîmés, les jeter).
• Ne pas utiliser de cageots, de cartons, de bidons
pour atteindre les objets en hauteur.
Chute d’objets
• Les produits sont-ils stockés • Organiser les rangements.
en hauteur ou avec • Placer les charges lourdes à hauteur de taille 8
un accès difficile ? d’homme.
Éclairage
• L’éclairage est-il bien positionné ? • Organiser l’installation des meubles de rangement
de manière à éviter les zones d’ombres. 7
• L’éclairage est-il géré par une minuterie ? • Régler le temps de la minuterie en fonction
de la tâche à effectuer.
• Le salarié passe-t-il du chaud au froid ? • Fournir des vêtements de travail adaptés à l’activité
physique du poste et aux températures. 6
• Le salarié manipule-t-il les surgelés ? • Faire porter des gants spéciaux pour la manipulation
de produits surgelés.
8 u Les numéros dans les losanges renvoient à la rubrique « Pour en savoir plus », page 15.
3. PRODUCTION FROIDE ET CHAUDE
QU’OBSERVER ? QUE FAIRE ?
• Le cuisinier effectue-t-il de multiples déplacements • Aménager la cuisine avec des meubles de travail,
de charges (manque de plan de travail, des étagères, bacs, etc. pour le rangement
de rangements) ? des accessoires.
• Organiser le travail pour avoir les plans de travail
dégagés.
• Les plans de travail sont-ils trop hauts ou trop bas ? • Préférer des plans de travail réglables en hauteur
sinon les mettre à niveau.
• Le matériel et les denrées sont-ils lourds ? éloignés • Prévoir des moyens de manutention à roulettes,
de la zone de préparation des plats ? avec poignées à bonne hauteur.
• Le personnel de cuisine piétine-t-il ? • Organiser les tâches de manière à faire varier
les postures pour une même personne.
• Les stations debout immobiles sont-elles récurrentes • Si la tâche effectuée le permet, mettre à disposition
ou longues ? un siège assis-debout et le faire régler en fonction
de l’opérateur.
• E xiste-t-il un système d’évacuation des eaux • Concevoir un système d’évacuation des eaux,
de lavage ? prévoir des outils de nettoyage, balais-raclettes…
4
• S’assurer que les siphons et caniveaux ne sont pas
bouchés, les nettoyer régulièrement.
• Les fours sont-ils accessibles facilement ? • Placer de préférence le four sur le plan de travail
à hauteur du tronc.
• Les postures debout et les postures « penchées • Lorsque la tâche effectuée le permet,
en avant » sont-elles récurrentes ou longues ? mettre à disposition un siège assis-debout et le faire
régler en fonction de l’opérateur.
• S’assurer que les plans et les sièges sont réglables
en hauteur.
• La hauteur des plans de travail, bacs de lavage, etc. • Aménager des plans de travail réglables en hauteur.
est-elle adaptée aux salariés ? Sinon, rehausser ou mettre à niveau
ces plans avec l’ensemble des tables de travail
(en fonction des salariés).
u Les numéros dans les losanges renvoient à la rubrique « Pour en savoir plus », page 15. 9
3. PRODUCTION FROIDE ET CHAUDE
• Le personnel de cuisine répète-t-il souvent les mêmes • Si possible, alterner les tâches afin de supprimer
gestes ? les mouvements répétés.
• L’épluchage des légumes se fait-il à la main ? • Préférer l’utilisation d’un éplucheur
ou d’un équipement de travail adapté.
• Les couteaux coupent-ils mal ? • Utiliser des couteaux adaptés à la tâche à réaliser. 10
• Affûter et affiler correctement et régulièrement
les couteaux.
• L’amplitude des horaires de travail est-elle importante ? • Essayer d’aménager des pauses dans l’organisation
11
du travail.
• Un apprenti, une femme enceinte, un handicapé
font-ils partie du personnel du restaurant ? • Prendre connaissance et respecter la législation propre
à ces salariés
• Le personnel semble-t-il énervé, crispé ? • Bien définir les tâches de chacun. Veiller à ce que
la tâche corresponde bien à la qualification du salarié.
• Le personnel se bouscule-t-il ? • Organiser le travail pour anticiper et s’adapter
aux fluctuations de l’activité.
• Le personnel utilise-t-il des machines à trancher, • Veiller à toujours travailler avec les protecteurs 12
des mélangeurs, etc. ? des machines et des protections actives ou en place.
• Les couteaux et tout autre outil tranchant/coupant • Installer des rangements clairement identifiés
sont-ils sur le plan de travail ? et simple d’accès (armoire à couteaux, bac…)
près des plans de travail.
• Les opérateurs ont-ils une réaction cutanée au contact • Faire porter les gants adaptés.
de certains aliments, condiments, épices ? 6
10 u Les numéros dans les losanges renvoient à la rubrique « Pour en savoir plus », page 15.
3. PRODUCTION FROIDE ET CHAUDE
• L’installation électrique est-elle en bon état ? • Entretenez et faites effectuer les contrôles périodiques
Des fils sont-ils dénudés, arrachés ? réglementaires de vos installations électriques 16
• Les fils électriques sont-ils apparents au boîtier annuellement ou tous les deux ans dans certaines
des interrupteurs ? conditions.
• Faire réaliser immédiatement les travaux formulés
sur le rapport de contrôle par une entreprise qualifiée.
• Les douilles et les prises sont-elles en bon état ? • Faire remplacer les éléments défectueux afin
• Le réseau est-il muni d’une prise de terre ? de remédier aux écarts.
• Faire réaliser le réseau de terre par une
entreprise qualifiée.
• Le nettoyage des
appareils électriques • Veiller à débrancher ou à sectionner l’alimentation
est-il réalisé après de la machine avant intervention (sectionneur
débranchement ? général rotatif rouge sur fond jaune).
• Les opérateurs utilisent-ils une friteuse ? • Planifier avec la maintenance une vérification régulière
du matériel et plus particulièrement de la protection
thermostatique.
• Les opérateurs utilisent-ils une hotte aspirante ? • Effectuer le nettoyage régulier des filtres
13
et l’entretien des gaines.
• Les extincteurs sont-ils accessibles, • Faire vérifier les extincteurs annuellement
signalés et contrôlés ? par une personne qualifiée. Former les opérateurs
à leur utilisation
• Les issues principales et de secours sont-elles • Suivre les prescriptions de la commission locale
15
signalées, suffisantes, encombrées, condamnées ? de sécurité.
RAPPEL
Toutes les machines neuves doivent être estampillées CE. Les constructeurs
doivent respecter la réglementation « Conception » du Code du travail concernant
12
les machines. Elles doivent être livrées avec une notice d’instructions rédigée
en français et une déclaration CE de conformité.
Leur entretien permanent doit, en particulier, conserver en bon état
le fonctionnement de leurs dispositifs de sécurité.
u Les numéros dans les losanges renvoient à la rubrique « Pour en savoir plus », page 15. 11
4. SERVICE EN SALLE
QU’OBSERVER ? QUE FAIRE ?
• Le personnel porte-t-il des charges lourdes • Organiser le service en salle en tenant compte
(superposition de plats et de vaisselle) ? de la manutention de charges lourdes.
Prévoir des dessertes à roulettes, des tables d’appoint,
des chariots.
• La circulation est-elle difficile ? • Ménager des espaces suffisants pour circuler
entre les tables.
• Dégager les zones de passage.
• Le sol est-il en bon état ? • Effectuer les réparations le plus rapidement possible.
• La circulation est-elle difficile ? • Ménager des espaces suffisants pour circuler
entre les tables.
• Dégager les zones de passage.
• E xiste-t-il des dénivelés, marches, escaliers, • Supprimer ou, en cas d’impossibilité, signaler 17
un plan incliné ? des obstacles ? les dénivelés.
• Y a-t-il des collisions entre le personnel ? • Instaurer un sens de circulation, prévoir un hublot
dans les portes.
• Le serveur fait-il • Prévoir des zones de passage des plats cuisine-salle.
d’incessants
va-et-vient
en cuisine ?
• Fait-il des erreurs • Bien définir les modalités d’identification des plats.
fréquentes ?
• A -t-il des trous
de mémoire pour
les commandes ?
• Organiser et coordonner le service en salle
• Le serveur arrive-t-il et la cuisine en prenant en compte le « coup de feu »
à faire face au (nombre de serveurs, accès à la cuisine
« coup de feu » ? ou au passe-plat, zone attribuée à chaque serveur,
rôle de chacun, etc.).
12 u Les numéros dans les losanges renvoient à la rubrique « Pour en savoir plus », page 15.
5. PLONGE, NETTOYAGE
QU’OBSERVER ? QUE FAIRE ?
• Le bac de plonge semble-t-il mal adapté • Adapter la hauteur et la profondeur des bacs
au travail à effectuer ? aux salariés et au travail à effectuer. 18
• Le salarié se plaint-il
du dos, des épaules ?
• Le lave-vaisselle est-il • Positionner le lave-vaisselle à hauteur des bras,
implanté à même le sol ? du buste pour décharger plus facilement.
• Les bacs sont-ils encombrés d’objets coupants, • Prévoir des bacs ou rangements spécifiques
tranchants ? à ces objets et couteaux en attente, pour le lavage
et leur rangement.
• Les couteaux servant pour la préparation des plats • Nettoyer et ranger les couteaux à part
sont-ils mélangés avec le reste de la vaisselle sale ? (armoire pour les couteaux
de cuisine, par exemple).
• L a vaisselle tombe-t-elle, se casse-t-elle souvent • Prévoir des zones d’attente
à ce poste ? organisées et des moyens
de rangement pour la vaisselle.
• La vaisselle est-elle parfois ébréchée ? • Jeter la vaisselle dès qu’elle présente
un risque de coupure.
u Les numéros dans les losanges renvoient à la rubrique « Pour en savoir plus », page 15. 13
5. NETTOYAGE, PLONGE
• Le plongeur risque-t-il de se brûler en lavant des plats • À la plonge, ne pas mélanger les plats chauds
trop chauds ? et les plats prêts à être nettoyés. Identifier les zones.
• Vérifier la température de l’eau chaude en sortie
et limiter cette température.
• L’installation électrique est-elle en bon état ? • Entretenez et faites effectuer les contrôles périodiques
Des fils sont-ils dénudés, arrachés ? réglementaires de vos installations électriques
• Les fils électriques sont-ils apparents au boîtier annuellement ou tous les deux ans dans certaines 16
des interrupteurs ? conditions.
• Les douilles et les prises sont-elles en bon état ? • Faire remplacer les éléments défectueux
par une personne compétente.
• Y a-t-il une prise électrique près d’un point d’eau ? • Condamner cette prise.
• Trouve-t-on des rallonges électriques ? • Vérifier les branchements du
• La coupure d’urgence est-elle matériel.
accessible à tous ? • Supprimer, dans la mesure
du possible, les rallonges.
14 u Les numéros dans les losanges renvoient à la rubrique « Pour en savoir plus », page 15.
POUR EN SAVOIR PLUS
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