Maradona, Le But Du Siècle

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ll a ult bfessentiment s'hnce llus robide mme que La tense, lo ba.llz darce heureuse enfue ses fieds, un fied de aent.

chose d'imprl.u peut brusquement chan, ger leurs plans, mais ils onl confiance... I but de Maradona illuste pleinement

IEI[0111. Mexique, 1986. Aprs le but de


n
Chantin
dxt

WNICruS DE MORAES

cette ide. Quand I'Argentine aflronta


lAngleterre lors de la Coupe du monde de 1986, Maradona accomplit un miracle

la main de Dieu

o,

ARRINCHA, CET HOMME inculte qui jouait comme les potes crivenl ne pouvaid

il y eut un aue miracle enregistr pour la


avec ses pieds (dans ce mme match,

Diego Maradona part

I'Algentiw et
Coate dc

seul de sa moiti de terrain, se joue de cinq

!71

tre compris que par un conftre, c'est-dire par un

postrite sous le nom commercial de ,, La

autre pote. Ce fur Vinicius de Moraes qui, mieur que quiconque, comprit ces jambes

main de Dieu >) qui of{rit l'Argentine son deuxime but. Diego reoit wr ballon
difficile au milieu du terrain, harcel par
deux adversaires qu'il limine avec grce et lgance ; virement sc double effet : il chappe aux deux Anglais et se place face la cage adverse, puisqu'au dpart il tait dos toum. Il dmarre au milieu du

I'UEFA en
1986,

tritle

d.'Esfagne arer
Reat Madrid, Jorge Vaeno,

Valdano raconte le but du sifule


Anglais et marque nouveau. Un joueur tait ses cts... Texte de Jorge
Valdano
arques. Dans l'uwe de ces gnies, il y a un objectif atteindre, mais ils la dbutent sans connatre les moyens d'y parve-

terain poursuivi par un de ses derx


ennemis et, au fur et mesure, rsout en chemin tous les problmes qui surgissent deYant lui.

Il change de vitesse, de direction et d'ide plusieurs fois pendant ces dix


secondes et, avant de s'en rendre compte, il se trouve devant le gardien, la cage et la

nir. Ils s'inrroduisenl au milieu de trois


dfenseurs camassiers et ce n'est qu'une fois qu'ils sont l qu'ils commencent se

demander par o est la sortie. Ils font confiance l'adresse et la fantaisie pour s'en tirer. Ils savent bien que quelque
84?/4 JUILLET 1998

gloire : but ! Pour beaucoup, cet exploit sera le plus grand parmi les inoubliables de I'histoire de la Coupe du monde. Combien de choses ont pass par la tte de Maradorn pendant ces dix secondes ?

62 L'QUIPE MAGAZINE/N.

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Bulc[8r,

J'en connais deux qui rendent l'action encore plus magnifique et nous donnent des indications sur le vertiginetx proces
sus de creation d'un genie du football en action.
Sous la douche. se rgalant du souvenir flamboyant de ce beau coup inconcevable,

s'agit pas de iroire, vaniteux que je serais, que j'ai eu quelque importance parce que je suis pass par l ce moment-l il ne ; s'agit pas, non plus, de toumer autor de ce paradoxe colossal : un des meilleurs

fclhcel
obissait aux caprices d'un pied prodi gieux alors que le moins que l'on puisse dire d'un pied c'est qu'il est loin du cerveau et qu'il a une rputarion mrite. Et voici lautre mtorite qui est pass par l'esprit de Maradona, un autre souvenir mouill (nous sommes encore sous la douche) : < Quand je me suis trouv face

Sllllon,le

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(n. 71,ll

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Jor0eUdd llscrll
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dit quelque chose qui m'a compltement achev : <Je voulais te passer le ballon, mais je n'ai pas trouv le
Diego m'a
trou. >. Bang
aussi
!

moi "Tu veux dire que fu mas ? ai je demand. incrdule. < Oui, ". tu suivais, la hauteur du deuxime
poteau, mais je n'ai pas pu te le dolmer...

yu,

j'ai dfinitivement limin les yeux). Ce qui est fascinant c'est de savoir qu'une image concrte et fugitive lui a travers l'esprit comme une mtorite et quil l,a cart parce qu'un imprl'u a brouill
et

coups de I'histoire du football a t le produit d'un malentendu. Ni mme de dcouwir avec quelle partie du corps il rn'a vu fi'ai rerLr la phase de jeu mille fois

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d'rnG

lr0enlhG
fuloro

au gardien, j'ai pens tirer vers

le

dewime poteau, mais je me suis souvenu du match de Wembley... n Sept ans auparavant (sept ans !), l'Argentine avait jou un match amical contre I'Angletene et Maradona avait jou un coup semblable celui-ci et I'avait rsolu en tirant d'un coup lger ve le poteau le plus loign

G|itntlonn
du mona.

Bang ! bang

!...

Maradona ne disait pas cela avec le

recul puisque

le match venait de

se

son intention. Recherchg choix, changements, feintes, mesrue du temps et de la distance. Information comprime dans un flash de lucidit au milieu d'une course incroyable. I ballon, pendant ce temps,

du gardien, mais le ballon tait sorti lgrement dvi. Le public avait


applaudi, merveill pendant un bon momenl mais Diego n'avait pas russi
son coup et il avait retenu la leon... n s'en

terminer et qu'il n'avait pas eu le temps de revoir son miracle en vido. Il m'avait tout simplement identifi au milieu de llimbro-

glio inexplicable dans lequel il s'tait trouv. Mme en admettant quil ait eu
des yeux sur tout le corps, j'ai du mal comprendre qu'il ait vu une ombre aux couleurs de l'Argentine, mais lui allait encore plui loin : il sarzir que c'rait moi et pas un autre. cartons les suppositions

..

u ueux

que powrait suggrer cet aveu

: il

ne

dire que tu m'as uu, moi aussi ? -

crucial;il a compar et mrrig avec ce pouvo de sl,'nthse avec lequel les toiles du football font les choses. Au lieu de tirer, il s'est dbarrdss aussi du gardien, et sans plus d'obstacle, a marqu ce but qui fut une anthologie de mensonges bien raconts et de plans parfaitement frustrs o I'intelligence sut se librer. a
est souvenu ce moment

val

L'eurpE MAGAZINE/N' 847/4

JUILLD.T. 1998

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