Section 2: La Personnalite Morale: 1) Le Nom

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Section 2 : LA PERSONNALITE MORALE

La société qui satisfait aux conditions requises pour sa constitution acquiert la


personnalité morale, c'est-à-dire qu’il y a création d’une personne juridique nouvelle
distincte de la personne des associés. Cette personne va mener une existence
indépendante et une vie juridique propre totalement détachée de la personne des
associés. La notion de personnalité morale permet à la société d’avoir un statut
juridique très proche de celui des personnes physiques (nom, nationalité...)

A- Les attributs de la personnalité morale


De par la naissance de la personnalité, la société peut se prévaloir d'un nom, d'un
patrimoine, d'un domicile, d'une nationalité et d’une entité juridique.
1) Le nom
La société est désignée par un nom qui est soit la "raison sociale", soit la
"dénomination sociale"comme pour les personnes physiques, le nom de la société
lui permet de se distinguer par rapport à d'autres structures. Pour éviter tout risque
de confusion, il est protégé par l'inscription du registre central. Les associés doivent
consulter les services du registre central pour se procurer un certificat négatif qui
prouve la non utilisation du même nom par une autre société.
La structure du nom commercial diffère selon le type de sociétés. Les sociétés en
nom collectif et les sociétés en commandite simple sont désignées par une "raison
sociale" composée du nom d'un ou de plusieurs associés suivi des indications "et
Cie ". La personne de l'associé joue à ce niveau un rôle important.
Les sociétés à responsabilité limitée, les sociétés anonymes et les sociétés en
commandite par actions
sont désignées par une dénomination sociale. Le nom de ces sociétés est souvent lié
à l'objet et son changement ne peut intervenir que dans les conditions de
modification des statuts.
2) Le domicile
Il s'agit du lieu où a été fixé le siège social de la société. Comme pour le nom, les
statuts doivent indiquer le siège. C'est en fait le lieu de localisation de la société. Il
permet de designer le tribunal compétent.
3) La nationalité
-Nationalité : à l'image des personnes physiques, la société est juridiquement
rattachée à un Etat mais c'est un lien d'une nature différente. Les similitudes ne sont
pas toujours certaines. La société ne jouit pas
des mêmes droits que ceux conférés aux individus.Elle n'assume pas non plus les
mêmes obligations. Le rattachement d'une société à un Etat est indispensable à
différents niveaux. Il permet de déterminer la loi applicable à la société et de
définir son statut juridique, l'aptitude de la société pour jouir des droits attachés à la
qualité de national et de déterminer l’Etat pouvant exercer la protection
diplomatique.
4) Le patrimoine
Le patrimoine de la société se compose de l’actif, constitué par les apports en
numéraire et en nature des associés et par les biens acquis par elle à l’occasion de
son activité (meubles et immeubles) ainsi que du passif qui comprend l’ensemble
des dettes de la société (les emprunts, les créances des fournisseurs, les impôts,
etc.)
La société a un patrimoine qui lui est propre. On parle d'autonomie du patrimoine,
car il ne se confond pas avec celui des associés. Ainsi, l’actif de la société
n’appartient pas aux associés qui sont seulement titulaires de droits pécuniaires et
non pécuniaires envers la société par la possession de parts ou d’actions. Les
créanciers personnels des associés ne pourront en aucun cas saisir le patrimoine
social pour éteindre leurs créances. D’autre part, le passif de la société ne peut être
imputé sur le patrimoine des associés à l’exception des sociétés de personnes dans
lesquelles la responsabilité des associés est indéfinie.
5) L’existence juridique propre
La société a une existence autonome qui lui permet d’accomplir les actes de toutes
natures qui rentrent dans le cadre de la réalisation de son objet. Ainsi la société
peut acquérir, aliéner, s’obliger (contracter), ester en justice tant en demande qu’en
défense. Elle peut prendre une participation dans une autre société créer une filiale.
La société a une liberté d’agir dans le cadre de la loi Les dirigeants sont
responsables de la présentation. La société ne peut agir que par l’intermédiaire de
personnes physiques désignées en qualité de mandataires sociaux. Les actes
accomplis par ces mandataires n’ont de conséquence que sur le patrimoine de
la société. Un dirigeant ne peut engager sa responsabilité personnelle vis-à-vis de la
société ou vis-à-vis des tiers que s’il commet une faute dans l’accomplissement de
son mandat. Les conséquences de l’acte du mandataire doivent être supportées en
bien ou en mal par le mandant .Par ailleurs, la société peut être tenue responsable
pour les délits civils commis par ses représentants ou ses salariés ou par les choses
dont elle a la garde. En revanche, la société ne peut pas être, en principe, tenue
responsable des actes délictueux commis par ses représentants.
B. Naissance et disparition de la personnalité morale
1) Naissance de la personnalité morale
Il faut faire une distinction entre les sociétés civiles et les sociétés commerciales.
Les premières acquièrent la personnalité morale dès la conclusion du contrat de
société, c'est-à-dire au moment de la signature des statuts. Les secondes
n’acquièrent la personnalité morale qu’à compter de leur immatriculation au
registre de commerce. La personnalité morale de la société commerciale dépend de
l’immatriculation
2) disparition
La personnalité morale de la société ne disparaît pas avec sa dissolution, elle survit
pour les besoins de la liquidation. Cette survivance permet au liquidateur d’agir au
nom et pour le compte de la société dissoute et permet également de maintenir la
séparation entre le patrimoine social et le patrimoine personnel des associés.
La naissance de la personne morale : constitution
La vie de la personne morale : le fonctionnement
La mort de la personne morale : la dissolution
Pour une personne physique, la mort entraîne la perte de la personnalité juridique et
donc du patrimoine aux héritiers. Pour la société, il n’y a pas dissolution immédiate
parce qu’il faut une période afin de liquider la société.

Section 3 : FIN DES SOCIETES


Le contrat de société peut prendre fin pour différents raisons :
1) L’expiration de la durée de la société
L’existence juridique de la société en tant que personne morale débute le jour de
son immatriculation au RC. Sa durée ne peut excéder 99 ans sous réserve de
prorogation.
2) La disparation ou l’extinction de l’objet
L’objet peut disparaître pour de nombreuses raisons (réalisation, expropriation,
interdiction d’exploitation, etc.) dans ce cas, la société n’ayant plus de raison
d’exister, devra être dissoute.
3) La volonté des associés
S’ils le désirent, les associés peuvent décider de mettre fin à leur société avant
l’arrivée du terme. Cette décision sera prise lors d’une assemblée générale
extraordinaire.

4) L’annulation de la société
Lorsque les conditions de la formation du contrat ne sont pas respectées la justice
peut prononcer l’annulation du contrat de société ; cette dernière cessera donc
d’exister.
5) La dissolution juridique
Pourvu qu’il y ait de justes motifs, tout associé a le droit de demander au tribunal la
dissolution de la société. C'est le cas par exemple de mésintelligences graves
survenues entre associés, le manquement d’un ou de plusieurs associés à leurs
obligations, etc.
6) L’application d’une procédure collective
En cas de difficultés, la société peut être soit liquidée (lorsque aucune solution de
redressement n’est possible), soit mise en redressement judiciaire. Dans ce cas, si la
fin de la période d’observation aucun plan de redressement n’est jugé satisfaisant,
le tribunal pourra prononcer la dissolution de la société.
CHAPITRE 2 : LA CLASSIFICATION DES SOCIETES

Le jeu des classifications permet de dégager différentes formes de sociétés.


La diversification de l'activité a, au fil du temps, imposé la création de nouvelles
structures. Ce qui a permis à certains de constater qu’il y a plusieurs formes de
sociétés, surtout si au jeu juridique se mêle le jeu fiscal.
L'on présentera deux grandes catégories en raison de l'intérêt de la distinction sur le
plan juridique.
Les différents types de sociétés sont :
– les sociétés de personnes :
La société en nom collectif(SNC), la société en commandite simple(SCS), la société
en participation. Ces sociétés se caractérisent par l’aspect prédominant du facteur
personnel « intuitu personae ».

– les sociétés de capitaux


la société anonyme (SA), la société à responsabilité limitée (SARL) et la société en
commandite par actions.

– les sociétés à réglementation particulière : les sociétés d’investissement, les


sociétés coopératives d’achat, les sociétés coopératives de consommation, les sociétés
mutualistes.

En dehors de l’entreprise individuelle, la SA et la SARL sont les deux types de


sociétés les plus courants.
Section 1 : Les sociétés de personnes

Dans les sociétés de personnes, la personne de l’associé est déterminante pour la


constitution de la société. On s’associe avec des personnes qu’on connait. On les
appelle ainsi à cause de la prépondérance de l’intuitu personae, c'est-à-dire la
considération de la personne des associés. La personnalité des associés est un élément
déterminant dans la constitution de la société de personnes. Autrement dit, les sociétés
de personnes ne sont constituées que par des personnes qui se connaissent et qui se
fond mutuellement confiance. En effet, dans ces sociétés, les associés sont
commerçants et sont indéfiniment et solidairement responsables.

1) La Société en nom collectif (SNC)


Définition :
La société en nom collectif est une société dont les associés ont tous la qualité de
commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales (Art 3).
Elle est régie par la loi 05-96 promulguée par le Dahir du 13 février 1997.

Caractéristiques :

• La société en nom collectif est désignée par une dénomination sociale, à


laquelle peut être incorporé le nom d’un ou plusieurs associés, et qui doit être précédée
ou suivie immédiatement de la mention « Société en nom collectif »
.• Tous les associés sont gérants, sauf stipulation contraire des statuts qui peuvent
désigner un ou plusieurs gérants associés ou non, ou en prévoir la désignation par acte
ultérieur ; (art 6 loi 5-96)
• un capital minimum légal n’est pas requis, il est possible d’effectuer des apports
en industrie, il n’y a pas d’exigence d’une valeur minimale des parts sociales ni même
d’obligation de libération immédiate de l’apport.
• Les associés peuvent nommer à la majorité des associés un ou plusieurs
commissaires aux comptes. Cependant , les sociétés dont le chiffre d’affaires à la
clôture de l’exercice social dépasse le montant de 50 millions de DH, sont tenues de
désigner un commissaire au moins ; (art 12 loi 5-96)
• La révocation des gérants ne peut être décidée qu’à l’unanimité des associés.
Cette révocation entraîne la dissolution de la société, à moins que sa continuation ne
soit prévue par les statuts ou que les autres associés ne la décident à l’unanimité ; (art
14 loi 5-96)

• Les parts sociales sont nominatives et ne peuvent être cédées qu’avec le


consentement de tous les associés ; (art 15 loi 5-96)

• La société prend fin par le décès de l’un des associés sauf s’il a été stipulé que la
société continuerait, soit avec les associés seulement, soit avec un ou plusieurs
héritiers, ou toute autre personne désignée par les statuts ; (art 17 loi 5-96)
2) La Société en Commandite Simple (SCS)
Définition :
La société en commandite simple est constituée d’associés commandités et d’associés
commanditaires. Elle est désignée par une dénomination sociale à laquelle peut être
incorporé le nom d’un ou plusieurs associés commandités et qui doit être précédée ou
suivie immédiatement de la mention « Société en commandite simple ».
La SCS se caractérise par la présence de deux types d’associés : à savoir les
commandités et les commanditaires
Les Commandités :
•Les associés commandités sont tenus indéfiniment et solidairement des dettes sociales
sur leurs biens personnels et sont investis du pouvoir de gérer la société et jouissent de
la qualité de commerçant.
Les Commanditaires :
• Les associés commanditaires répondent des dettes sociales seulement à
concurrence de leur apport (art.20 de la loi 5-96). Celui-ci ne peut être un apport en
industrie. Ils n’ont pas la qualité de commerçant et la règle de la défense d’immixtion
dans la gestion de la société leur est applicable.
• L’associé commanditaire ne peut faire aucun acte de gestion engageant la
société vis à vis des tiers, même en vertu d’une procuration.
• Toute modification des statuts est décidée avec le consentement de tous les
commandités et de la majorité en nombre et en capital des commanditaires.
• La société continue malgré le décès d’un commanditaire.
3) La Société en Participation
Considérée comme une société de personnes. Elle est réglementée par le titre V de la
loi 5.96 dans les articles 88 à 91.
Définition :
• La société en participation a la particularité de ne pas être soumise à la formalité
de l’immatriculation au registre de commerce, et partant, ne pas être dotée de la
personnalité morale et des attributs qui l’accompagnent. Ainsi, la société en
participation n’a ni patrimoine (les apports réalisés par les associés ne font pas l’objet
d’un transfert de propriété), ni nationalité, ni capacité juridique (elle ne peut souscrire
aucun engagement personnel en qualité de créancier ou de débiteur. Chaque associé
contracte en son nom personnel et est seul engagé à l’égard des tiers), ni raison
sociale, ni siège social légal (même si en pratique, les associés choisissent de localiser
l’activité en un lieu déterminé).
• Elle n’a pas la personnalité morale. Elle n’est soumise ni à l’immatriculation, ni
à aucune formalité de publicité et son existence peut être prouvée par tous les moyens.
• La société en participation n’existe que dans les rapports entre associés et n’est
pas destinée à être connue des tiers.
• Les associés conviennent librement de l’objet social, de leurs droits et
obligations respectifs et des conditions de fonctionnement de la société.
• Elle peut être civile ou commerciale en fonction de son activité. Si la société a
un caractère commercial, les rapports des associés sont régis par les dispositions
applicables aux sociétés en nom collectif à moins qu’il n’en soit stipulé autrement.

Caractéristiques :
• A l’égard des tiers, chaque associé contracte en son nom personnel. Il est seul
engagé même dans le cas où il révèle le nom des autres associés sans leur accord.
Toutefois, si les participants agissent en qualité d’associés, ils sont tenus à l’égard des
tiers comme des associés en nom collectif. (art 89 de la loi 5-96).

• La constitution et le fonctionnement de la SEP sont caractérisés par la simplicité


et l’absence de formalisme.
• Elle repose sur l’intuitu personae et reflète parfaitement la conception
contractuelle du DOC.

• La constitution d’une SEP doit satisfaire aux conditions générales de tous les
contrats, ainsi qu’aux conditions spéciales de fond relatives au contrat de société. Par
contre, elle n’est pas concernée par les conditions de forme.

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