Synthèse Structure 2

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Introduction

au fonctionnement des structures



Une structure c’est le contraire d’une sculpture et vice-versa.

- Une sculpture ne reprend pas son poids propre. Charge < poids propre.
- Une structure reprend, en plus de son poids propre, des charges d’exploitations. Charge = plusieurs fois son
poids propre.

Le rapport entre charge portante détermine la différence entre les deux.

Pourquoi parler de structure aux architectes ?

Pour concevoir la structure d’un bâtiment, il faut déterminer :
- La morphologie structurale.
- Les matériaux constitutifs de la structure : vu la pollution des matériau traditionnel acier, béton, on remarque
une transition vers les constructions en bois.
- Dimensions principales : grandes dimensions du bâtiment et la structure.
- Dimensions secondaires : dimensions et vérifications technique faites par un ingénieur.

Les 3 premiers points sont déterminés par l’architecte (macro), d’où l’importance de la maitrise et la
compréhension structurale. Les dimensions secondaires sont quant à elle déterminée par l’ingénieur
(micro)

Enjeu 1 : efficacité = un maximum d’effet pour un minimum de consommation de ressources


(matériaux, énergie, main d’œuvre, pollution) (à légèreté).

Le Central Plaza à Bruxelles : l’apparence de la structure ne paraît pas logique : les colonnes varient
en hauteur mais pas en épaisseur. La solution a été de changer le matériau, des colonnes en acier
remplies de béton pour garder l’uniformité du bâtiment (surcoût).

Un architecte se doit de bien faire la conception pour ne pas avoir à faire de
maquillage.

Enjeu 2 : l’expression d’un parti architectural. L’horizon de cette approche serait de
parvenir à un accord entre architecture et structure.

La Chapelle à Palmira : il y a une évolution de l’architecture en Amérique latine,
avec une utilisation de la forme pour l’économie de matériau. On utilise la
structure pour exprimer son parti architectural. La paroi de béton est extrêmement
fine, c’est quelque chose que l’on ne fait plus aujourd’hui, du au risque de
corrosion.

Au résultat final, 75% de la matière fera partie de la structure. La forme que l’on met en place doit être efficace.

Enjeu 3 : la technologie. Qualité organique (archi. Vernaculaire) ou tectonique du projet.
Pour la fonction « supporter » à la colonne.
Pour la (sous)fonction « soutenir un praticable » à la poutre.
Pour la (sous)fonction « couvrir un espace » à les principes de classification
des formes structurales possibles.


Quels concepts, quelle méthode peuvent m'aider pour organiser la
conception de mon parti structural ?


1
Exercice : Métro Sainte-Catherine à Bruxelles
• Isoler ce qui est structural : dans ce cas la structure est visuellement déjà isolé, il n’y
que le toit et les colonnes comme éléments de structure. Le verre de la cage
d’ascenseur ne monte pas jusqu’en haut, le toit se soutient par les colonnes et non la
cage d’ascenseur.
• Quelle fonction structurelle remplit chaque famille d’élément ?
- Le toit : le toit est plat, nous aurons tendance à dire qu’il est praticable, que l’on peut
marcher dessus mais ce n’est pas le cas, par contre il sert de couverture à l’espace (charges
perpendiculaires).
à « Ponter » - « couvrir un espace »
- Les colonnes : elles soutiennent les charges verticales, même si les colonnes ne
sont pas parfaitement verticales.
à « Supporter »
- La fonction « contreventer » : le poids du toit et les colonnes encastrée dans le
sol sont des outils pour contreventer. L’inclinaison des colonnes est à la fois structurale
et architecturale.

Chaque élément de ce bâti possède deux fonctions structurelles : leurs propres fonctions et le contreventement. Ces
quatre fonctions sont valables pour tout élément structural en architecture.

Et comment est-ce que ça me sert ?

Une fonction structurale détermine des phénomènes spécifiques dans l’élément structural et il faut donc connaître les
règles de conception pour bien concevoir son projet, mais il y a également un
catalogue de formes structurales qui sont applicables pour la construction du
bâtiment.

Illustration 1 : Mauvaise utilisation de la structure, on vient demander une


fonction dont la structure n’est pas capable de répondre.

Illustration 2 : Cet élément ne sert pas
à contreventer, parce qu’il est
beaucoup trop fin par rapport à la massivité du projet. Le V inversé sert à
distribuer la charge de la passerelle sur les deux tours. Même si la distribution
se fait à l’oblique, ce V sert bien à supporter la passerelle. En haut de ce V,
toutes les charges doivent être en équilibre, c’est la résultante de toutes ces
forces nulles. La charge apportée par la passerelle se divise en deux dans les
deux bras (de manière orthogonale).

Bonus 1 : Un même élément structural peut remplir plusieurs fonctions. Comme
pour le premier exercice

Bonus 2 : structure primaire, structure secondaire. Les colonnes en jaunes sont
des structures secondaires qui renforcent la structure primaire, elles appliquent
vraiment la structure qu’on attend.

Ces fonctions structurales ne sont au nombre que de 3 (ou 4) :


- « Supporter » = reprendre une charge en longitudinale. Ça peut être vers le bas (en compression) ou vers le
haut (en traction).
- « Ponter » = franchir une portée. La charge (verticale) est transversale à l’élément, celui-ci va alors travailler
globalement en flexion. 2 situations :
- soutenir un praticable (il faut alors avoir une surface +- horizontale).
- couvrir un espace (ici, la forme peut se développer librement dans la direction verticale).
- « Contreventer » = assurer la résistance de la structure face à des sollicitations horizontales (vent, séisme).

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Cours 1 : Concevoir un élément en flexion pour soutenir un praticable


Cas de la fonction « ponter/soutenir un praticable » :

Traction/Compression Flexion
+ Grandes portées Pas de réactions
horizontales aux appuis
Praticable horizontale
à Pour les ponts et Pour les planchers des
passerelles d’un seul tenant bâtiments


Réaction de l’arc sur le sol = oblique


Arc : Chaînette :





Comment concevoir correctement (dépense raisonnable de ressources) une poutre en flexion ?

Qu’est-ce que la flexion ?
- Elle est induite par une charge transversale (ça n’est pas une condition
suffisante)
- L’élément structural présente une déformée courbe
- L’élément structural doit relier les appuis en ligne droite

Il y a un endroit où l’on peut attendre la flexion : le flambement des colonnes
qui est une flexion parasite.

En réalité ce qui compte le plus est la flexion.
Objectifs : résistance et raideur !

Pour concevoir la structure d’un bâtiment, il faut déterminer :


1. Choisir le matériau :
- Suffisamment résistant
- Suffisamment rigide
à Bois, acier, béton armé
2. Choisir la morphologie (conditions d’appui de la poutre ; forme de la section transversale ; forme du profil
longitudinale)

2.1. Conditions d’appui :
- Encastrer certains appuis (graphique moment fléchissant et déformée) / travées successives

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- Encastrer les travées successives les unes aux autres : la poutre continue.


2.2. Forme de la section transversale : prendre une section la plus haute possible (catégorie I) ; concentrer la
matière aux fibres extrêmes


à Pour reprendre un même couple extérieur, si e est petit, alors f doit être élevé, ce qui est défavorable…
On remarque que les faces supérieure et inférieure fonctionnent comme 2 « résistances » de sens opposé, séparées
par la hauteur de la poutre, cette dernière représente donc le bras de levier d’un couple interne résistant, s’opposant
au couple exercé depuis l’« extérieur » par la charge extérieure. L’idée est donc qu’on a intérêt à choisir une forme de
section qui présente le plus grand développement vertical possible à forme rectangulaire « debout » à éviter celles
couchées, carrées ou rondes.
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- 1. Prendre une section la plus haute possible.

à Un profilé I est capable de se soutenir lui-même à c’est pourquoi il


faut préférer les profilés I aux H qui sont plus écrasés et donc moins efficaces.

(à seulement si problème d’encombrement vertical)


- 2. Concentrer la matière aux fibres extrêmes.


Profilé ouvert ou profilé fermé ?



2.3. Profilés ouverts à âme allégée : enlever de la matière là où elle sert peu (poutres alvéolées/cellulaires)


Poutre alvéolée : le principe consiste à évider des trous ponctuels dans une âme qui
reste continue. Une poutre alvéolée reste moins chère qu’un treillis, car il y a moins
d’opération de production. Ces ouvertures peuvent être utilisées pour faire passer
perpendiculairement aux poutres des gaines techniques, dans la hauteur-même des
profilés, et donc d’économiser de la place en hauteur dans ce cas de figure.
Poutre gonflée : l’idée est de fournir à la poutre un « cœur » léger, constitué d’un
« boudin » gonflé afin de protéger leur contenu contre l’écrasement. Ce boudin
empêche le flambement du béton qui y est fixé, qui peut dont travailler à leur
résistance maximale (pas nécessaire de mettre le boudin sous trop forte pression :1%).

2.4. Forme du profil longitudinal : il n’est pas nécessaire de mettre la section tout du long ; profil varié
Diagramme du moment fléchissant :


à La valeur du moment varie le long de la poutre. Il n’est donc pas nécessaire de mettre la même section
tout du long. à profil varié.
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à Poutre bi-appuyée.



3. Dimensions principales
Soit : la portée L. Or, la charge totale F est proportionnelle à L (sous charge répartie). Puis : le moment
fléchissant maximum Mext est proportionnel à L2.

La question est celle de la portée que l’on donne


à la poutre.
Augmentent rapidement :
- La charge totale appliquée, car répartie
(proportionnelle).
- Le moment flexion (sous charge
répartie : avec le carré) et donc le risque
de rupture.
- La déformée (sous charge répartie : avec
la puissance 4) et donc le risque de
flèche inacceptable.
- Au final, matériellement, la hauteur de la
E
poutre (de l’ordre du 1/10 de la portée).


Au final : la hauteur est proportionnelle à L.

Ex : en béton armé classique, max 7m de portée


environs.

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Quelques pistes de solutions sont :
- Faire usage de structure
primaires pour diminuer les
portées à franchir.
- Si la technologie du matériau le
permet, donner à la poutre une
contreflèche, prévue pour
s’annuler sous les charges
permanentes, qui ne contribuent
donc plus à la flèche résultante,
de dépendant alors plus que des
charges d’exploitation à on parle
de poutre pré-cambrée.
- Pré-contraindre la poutre, c.à.d.
la pré-comprimer
Structures primaires : longitudinalement. La mise en
-changer le sens de portée flexion ne va faire que
-diviser la portée « détendre » la partie pré-
comprimée. Ça a aussi un impact
positif sur la raideur de la poutre.


-Treillis


Autre solution : la contreflèche (poutre précambrée)


Autre solution : la poutre en béton précontraint


à En béton armé précontraint, on peut aller
jusqu’à 73m de portée.

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à L’armature inférieure est comme une
chaînette surtendue pour être horizontale,
mais dont la poussée horizontale est reprise
non pas les appuis mais les voussoirs, qui
agissent comme butons.




Cours 2 : Concevoir un élément en compression pour reprendre
une charge longitudinale


Il faut distinguer la colonne du mât qui, malgré qu’il partage avec elle son allure, diffère par :
- Ses conditions d’appui (le mât a son sommet libre, et est par conséquent toujours encastré en pied) ;
- Son chargement qui fait généralement intervenir une charge latérale significative (le vent). Par conséquent,
alors que la colonne est soumise plutôt à compression, le mât l’est plutôt à flexion.

Comment concevoir correctement (dépense raisonnable de ressources) une colonne en compression ?

Point de vue consommation de ressources :
- Colonnes = pas l’élément le plus pesant dans une structure.
- Mais le flambement peut peser lourd dans leur dimensionnement et faire gonfler indûment ce poste.
Point de vue architecture :
- La colonne est plus en encombrement qu’une inspiration ?
- Charge et élément structural doivent être alignés.


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Qu’est-ce que la compression ?
- Tous les points de la section travaillent de la même manière.
- La forme de la section n’a pas d’influence.
- L’aire de la section joue favorablement à une section plus grande (en
termes d’aire) résistera plus aisément.
- Si on pousse plus à gonflement latéral à traction perpendiculaire.
- Si en plus la colonne est élancée à flambement brusque.

Enjeu : être suffisamment résistant en traction.

Matériau :
- Il faut au moins du bois ou de la pierre.
- Historiquement : apparition tardive (-2700).
- Dans le cas où on ne dispose pas de pierre ou bois en blocs de dimensions suffisantes, on
peut appliquer le principe du gabion qui consiste à décomposer la reprise de la compression
de celle de la traction transversale. Un amas de petits éléments solides reprend la
compression, tandis qu’un « filet » en une matière en traction les enserre et prend en
charge le gonflement latéral.

Dimensions principales, défi : diminuer la longueur de flambement.


1) Appui 1 = encastrement
Appui 2 = encastrement
2) Appui 1 = appui simple
Appui 2 = encastrement
3) Appui 1 = appui simple
Appui 2 = appui simple

Comment ?
- Voie directe : via les conditions d’appui aux extrémités de la colonne.
- Voie indirecte : via des appuis supplémentaires à la colonne le long de sa hauteur.

Voie directe : encastrer l(es) extrémité(s) de la colonne.


Typique du béton armé.









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Comment diminuer la longueur de flambement (voie indirecte) ?
- Colonnes croisées


- Les colonnes arborescentes :


Avantage : dégagement du sol.
Inconvénients et limites : encombrement pour les colonnes hautes ; cher (pour charges restreintes)
Prix à payer : traction-compression en haut des branches.
Maximum 45° sur la verticale. Symbolique de l’arbre.
- Analogie : connexion aux fondations : plutôt pour les ponts et passerelles que les bâtiments (lourds à
inconvénients décuplés) + contreventement (freinage et démarrage).

à Encombrant !
- Liaisons entre les colonnes voisines.

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- Colonnes refixées à d’autres éléments.


- Colonnes haubanées.


à délicat à dimensionner à apparition tardive.
Avantage : légèreté matérielle ET visuelle.
Inconvénients : coûteux, encombrant, fragile.


Travailler la morphologie pour diminuer la sensibilité au flambement

= écarter la matière du centre de la section pour augmenter la rigidité.
= écarter la matière du centre de la section, dans toutes les directions, pour augmenter la
rigidité.



Comparaison entre profil ouvert et fermé :

Tubes (profilés fermés) :
- Meilleure résistance à la torsion et au voilement.
- Toute la matière est écartée du centre, ce qui est plus efficace et donc plus léger.
- Présentent moins d’arêtes, ce qui les rend plus sûrs en cas de choc.
- Plus faciles à ornementer que les profilés ouverts (- utilisés dans la construction civile, + souvent dans
l’industrie).
- Moins de surface à peindre.
- Permettent de cacher des conduites techniques (mais du coup elles sont peu accessibles), voire escaliers.
- Moins salissant à moins d’entretien.

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Profilés ouverts :
- Production plus simple à coûtent donc moins cher.
- Connexions plus faciles à réaliser.
- Toutes surfaces sont accessibles, pour fixations, peinture, vérification de l’état du matériau à pas besoin
d’inox.
- Bonne disponibilité commerciale.
- Pas de risque d’accumulation d’eau.
- Ne permet pas de cacher de conduite technique mais il n’y a pas d’espace perdu pour l’usager.

Travailler la morphologie pour alléger
= enlever la matière là où elle n’est pas nécessaire
Treillis :
Avantages :
- Léger.
- Transparence intéressante.
- Plus de facilité pour les connexions avec d’autres éléments structuraux.
- Pour une utilisation dans l’espace public, la surface se prête moins au graffitis.
Inconvénients :
- Encombrant, mais le vide est exploitable.
- Au niveau de l’assemblage, le travail n’est rentable qu’à partir d’une certaine échelle.



Variation du profil de la colonne :
à Phénomène lorsque le moment parasite engendré par le flambement n’est pas réparti de manière homogène le
long de la colonne. Classiquement, la variation de section consiste en une variation des dimensions extérieures
(galbe).
La forme du galbe dépend des conditions d’appui.


Si la colonne est bi-articulée, le galbe est maximum à mi-hauteur, on parle de fuseau.
Si la colonne est articulée-encastrée, on obtient une forme en dôme effilé, à l’image du trajet des contraintes dans un
bloc de matière soumis aux mêmes conditions.
Colonne bi-encastrée : forme élargie aux 2 extrémités, en diabolo.

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L’affinage visuel

Les colonnes efficaces présentent en général des proportions assez trapues. Une manière de les « réaffiner »
visuellement est d’accoler à leur base ou leur sommet (ou les 2) un plan horizontal réfléchissant, qui va faire office de
miroir et doubler la hauteur perçue.
Une autre voie consiste à combiner la tête de colonne avec une prise de lumière naturelle.

Cours 3 : Concevoir une couverture d’espace

La fonction structurale « couvrir un espace » : - Pas d’imposition de planéité horizontale.
- Au contraire : problématique de
l’écoulement des eaux.
- La charge verticale peut s’inverser (vent).



Premier constat : il existe une grande diversité de formes (et de fonctionnements) possibles.



Comment s’y retrouver pour concevoir une couverture d’espace ?

1) Classification des morphologies de couvertures d’espace.

Idée de base : plus de courbures à moins de flexions et davantage de traction-compression (si c’est bien conçu).

Nombre de courbures ßà mode de fonctionnement.



0 courbure à dalles et pans, en flexion.
Le toit plat, une « erreur » de notre culture constructive à travail uniquement en flexion à exigeant pour la matière ;
lourd.

Le toit plat :
a) Repenser l’inclinaison :
Origine : disponibilité du bitume comme sous-produit de l’industrie pétrolière + il y a quand même une pente X
acrotère.




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b) Travailler les appuis :
Pour apporter des encastrement/de la rigidité.



c) Alléger la section

à Nervurer.

à Plisser.

à Onduler.

à courber (perpendiculairement à la portée).




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1 courbure : voûtes et cônes, en compression / nappes, en traction.
Voûtes :

à Différentes voûtes en encorbellement.

à Forme « juste » = pas plein cintre mais parabole.

à Problématique 1 : reprise des réactions horizontales.

à Problématique 2 : stabilisation.

Nappes :

à Problématique 1 : reprise (en hauteur) des réactions horizontales.

-> Problématique 2 : stabilisation.




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2 courbures concourantes : coupoles et dômes, en compression / nappes, en traction.
Coupoles et dômes :

à Appui linéaire et étendu + fonctionnement en compression à low tech OK.

à ouvrable en son sommet (sur un niveau de compression).

à Forme « juste » = paraboloïde.


Nappes :



2 courbures divergentes : « hypars » / « ph » en traction + compression
Hypars :

à Généré par des droites à assez facile à réaliser.


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à Auto-stabilité à OK en membrane (sur cadre).

à Quelle est la morphologie utilisée ? Que pensez-vous de son rapport à l’architecture (ou l’urbanisme) ? Mais si la
portée est trop grande et mène à une structure trop lourde ? Ou si je veux qu’il y ait des ouvertures dans mon toit,
pour de la prise de lumière naturelle ?

2) Structures primaires


a) Morphologie de base, évidées :
0 courbure, évidée :

à Pyramide (du Louvre).



1 courbure
Cônes et conoïdes :



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Voûtes :



1 courbure, évidée :



2 courbures concourantes, évidées :



2 courbures divergentes, évidées :



b) Funiculaires :
Arcs, en compression :

à Arcs, arrangement parallèle.


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à Arcs, arrangement radical.

à Arcs, reprise des réactions horizontales.

à Arcs, stabilisation.

Chaînettes, en traction :



c) Géométrie diagonale (haubans/butons) :
Butons, en compression :
= colonnes arborescentes.

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Haubans, en traction :



d) Poutres et portiques
Poutres en flexion :

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à Quelle est la morphologie de la structure primaire ? Quelle est la morphologie de la structure secondaire ? Que
pensez-vous de leur rapport avec l’architecture ?

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Mais si la portée est trop grande et mène à une structure trop lourde ? Ou si je veux qu’il y ait des ouvertures dans mon
toit, pour de la prise de lumière naturelle ?



Cours 4 : Contreventer une structure

à Faible charge (toiture) répartie sur d’assez nombreux


points d’appui (6), qui sont assez résistants à donc,
logiquement, aucun risque de s’effondrer. Par contre,
rien n’était prévu pour contre une charge horizontale
telle que le vent. Résultat : déplacement important et
risque d’effondrement.
à il ne faut donc pas oublier qu’à côté des charges de
poids propre et d’exploitation (charges verticales), un
bâtiment est aussi soumis à des charges horizontale
(souvent le vent).

à Plus un bâtiment est haut, plus les efforts de vent qui
s’y appliquent sont importants, et donc plus le
contreventement prend place dans la conception
structurale.


La charge de vent est aussi particulièrement critique en phase de chantier, lorsque toute la structure n’a pas encore
été montée. Durant la construction, il est essentiel qu’un contreventement temporaire soit fourni jusqu’à ce que le
système de contreventement définitif ai été construit et soit capable de reprendre des charges.

Charges horizontales sur un bâtiment :
- Vent (aussi en phase de chantier)
- Séisme (en Belgique, il faut en tenir compte dans les régions de Liège et Mons)
- Accidents
- Sur un pont : freinage et accélération des véhicules.
à Ajout d’éléments structuraux dédiés spécifiquement au contreventement OU exploitation à cet effet d’éléments de
la structure « principale ».

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Enjeux supplémentaires :
- Souvent positionné en partie en façade à interaction avec l’expression du bâtiment.
- Contribue à diminuer le flambement des colonnes du bâtiment. Il assure que les appuis haut et bas d’une
colonne ne puissent se déplacer latéralement l’un par rapport à l’autre. Cela modifie fondamentalement le
comportement des colonnes au flambement, et améliore grandement leur résistance à ce phénomène.
à Les colonnes dans une structure contreventée nécessitent moins de matière, et encombrent moins
l’espace.



Hypothèse sur le matériau :
- Résistance en traction à ce n’est pas le cas pour la maçonnerie, qu’il fat armer.
- Apport du béton armé.

Sur combien de ses faces une maille d’ossature quadrangulaire a-t-elle besoin d’être contreventée pour devenir
stable ?

1) Contreventer une maille d’ossature

- Face inférieure fixée au sol à contreventée.
- Face supérieure = dalle à s’il s’agit d’une dalle de béton armé, elle est rigide dans son plan et donc
contreventée.
- 1 voile vertical : pas suffisant (n’apporte pas de stabilité générale).
- 2 voiles verticaux parallèles : pas suffisant.
- 2 voiles verticaux perpendiculaires entre eux : un bon début.
(rem. : les 2 plans de doivent pas forcément être perpendiculaires l’un à l’autre, ça marche aussi avec un
autre angle, mais évidemment de moins en moins bien à mesure que les éléments sont plus alignés l’un sur
l’autre).
- 3 voiles verticaux : ok.

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à si ces forces sont appliquées à la dalle de toit à l’extrémité éloignée de
l’un de ces murs, on observe que des déplacements torsionnels
surviennent, et du coup la structure dépendra pour sa stabilité de la
rigidité torsionnelle du « L » formé par les 2 murs.


à 3 voiles verticaux.
à Condition de base pour la stabilité : mettre en place 3 murs de
refend à chaque étage d’une structure.


Pour être stable face au charges latérales, une maille quadrangulaire a besoin d’avoir 5 faces contreventées sur 6.
En pratique :
- Plancher contreventant.
- 3 plans verticaux de contreventement à chaque étage d’une structure. Ces 3 plans ne peuvent être ni
parallèle, ni concourants. (Image 1)
- De même, les lignes de résistance, c.-à-d. les sommets des plans contenant les murs de refend, ne doivent pas
se joindre en un point. Si c’était le cas, alors n’importe quelle charge appliquée ailleurs qu’à l’intersection
engendrerait la rotation de la dalle de toiture, puisqu’aucun de ces murs ne pourrait fournir un moment
résistant autour du point d’intersection. (Image 2)



(Poutre isostatique : pour être stable, elle a également besoin de 2 réactions perpendiculaires d’un côté, et une
verticale de l’autre, soit 3 non parallèles ni concourantes).



Quelles sont les différentes morphologies permettant de contreventer une face de maille ?

2) Morphologies de contreventement

Plusieurs possibilités :
- Diaphragmes
- Croix de Saint-André
- Diagonales
- Nœuds encastrés
- Colonnes inclinées






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2.1) Diaphragmes Conceptuellement, en cas de sollicitation
latérale transmise dans son plan à une paroi
rigide, dans cette dernière vont s’activer les 2
diagonales : une en compression et une en
traction, qui vont ramener cette charge vers les
fondations et donc contribuer au
contreventement.


Conditions :
- L’élément doit être suffisamment rigide dans son plan.
- L’élément doit être fixé (aussi en traction) aux 4 coins.

Maison traditionnelle à Liège


à Si rigide mais ancré : seule la diagonale en compression
travaillera.
L’ossature en pierre est remplie de maçonnerie (qui ne dispose
pas d’une résistance en traction significative). C’est en quelque
sorte l’inverse de la croix de câbles.


Eléments pouvant faire diaphragme :
- Dalles et toit plats. Mais par ex, un simple plancher posé sur poutres n’aura pas la rigidité suffisante : pour
cela, il faut lui adjoindre des plaques, clouées sur les poutres.
- Dalle unidirectionnelle (plancher mixte, hourdi) ne présente généralement pas une rigidité suffisante.
- Murs, en ce y compris les parois en bois (si elles sont ancrées) à on peut remarquer qu’un seul élément
remplit jusqu’à 3 fonctions ; supporter, contreventer et cloisonner.
- Cages d’ascenseur, cages d’escalier fermées, gaines techniques (moins efficace).
- Parois vitrées (potentiellement).
- Si ces éléments existants ne peuvent être exploités pour le contreventement ou ne sont pas suffisant, on peut
aussi « étirer » des colonnes dans le plan dans lequel on désire du contreventement.

à Musée des civilisations méditerranéennes.


à Le profil est progressif, aboutissant à une section en ovale
allongé. Des proportions si effilées sont rares.



Proportions optimales :
à On pourrait considérer que, dans l’idéal, les diagonales seraient
inclinées entre 45 et 60° par rapport à la verticale à cela donne un
rapport allant approximativement de 1:1 à 1:2.
à Cela a son importance notamment dans le percement de murs
contreventants.



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Problèmes possibles :
- Obstrue le passage
- Obstrue la vue.

à Si l’obstruction physique ou visuelle


accompagnant un diaphragme ne convient pas pour
contreventer une maille, on peut se souvenir qu’en
fait en son sein, ce sont principalement les 2
diagonales qui travaillent. On peut donc garder que
celle-ci : en créant des triangles, indéformables au
2.2) Croix de Saint-André contraire de quadrilatères, elles rigidifient la maille
orthogonale.
à Attention : ne pas confondre la croix avec les
colonnes croisées.

à Une seule diagonale suffirait. Laquelle


prendre ?


à Soit on choisit de garder la
diagonale qui travaille sur la
compression. Elle doit alors être
capable de résister au flambement
et sera donc relativement épaisse.
Elle sera alors aussi capable de
reprendre de la traction lorsque la
force sera exercée dans l’autre
sens.
Au final, une seule diagonale suffit
donc bien dans tous les cas.
à Soit on choisit de garder la
diagonale en traction, mais lorsque
la force agira dans l’autre sens, il y
a un risque qu’elle soit trop mince,
et flambe. Elle ne sera donc pas
capable d’agir.
C’est généralement cette version
« light » de la croix qui est
préférée à barres travaillant
uniquement en traction à plus
discrètes.

La croix peut être constituée de câbles ou


tirants à Inesthétique et retarde leur effet
rigidificateur. 2 solutions :
- S’ils sont disposés en plan vertical,
les 2 câbles peuvent être fixés l’un
à l’autre en leur intersection.
- Les 2 câbles doivent être
systématiquement précontraints :
cette précontrainte engendre à
son tour des efforts
supplémentaires sur la structure
principale.

Les 2 diagonales peuvent être disposées à
l’intérieur comme à l’extérieur de la maille
à contreventer.
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à Le bâtiment est ceinturé d’une série de câbles diagonaux en fibre de
carbone. Ce dispositif vise à la base à assurer la résistance au séisme,
sans encombrer l’espace intérieur du bâtiment, mais par la même
occasion il génère un espace intermédiaire à la périphérie du bâti.
2 désavantages de la configuration externe :
- Avec les câbles, comme ils ne se croisent plus, il n’est plus
possible de les connecter entre eux pour diminuer leur flèche
sous poids propre à leur précontrainte doit être augmentée.
- Les diagonales extérieures risquent d’encombrer et sont donc
plus susceptibles d’être positionnées suivant un angle assez
proche de la verticale à diminue leur efficacité.

Proportions optimales :
à L’allongement des diagonales n’est pas problématique car on ne
cherche pas à résister au flambement. La section des branches de la croix
reste réduite et, dans le cas de câbles, autant rentabiliser leurs couteux
ancrage sur une plus grande longueur. Mais, plus le câble est en position
couchée, plus il vaille et plus il faut le précontraindre.
à Bon compromis : inclinaison de 45 à 60° sur la verticale.


Auvent à la Theaterplein à Anvers.
à Intégration architecturale : praticabilité.
à Des bancs circulaires empêchent la circulation en pied des diagonales. Mais leur usage semble limité.
à Par leur minceur, les câbles n’obstruent pas la vue au travers d’une paroi transparente.




à La croix de Saint-André limites les possibilités d’ouvertures et donc peut être assez contraignante
architecturalement.


2.3) Diagonales à En ce qui concerne les conditions d’appui,
sur les diagonales sont encastrées à leurs
extrémités, de la flexion en provenance de la
structure peut y pénétrer et, par sa déflexion, y
initier le flambement.
à Ici, malgré l’apparence de la croix, ce sont
bien des diagonales. Observer la conjonction
avec la maille de la superstructure : chaque
maille ne contient qu’une diagonale, et non
une croix.
à Diagonales bi-articulées.
Inclinaison idéale :
à Barres horizontales supérieur et inférieure : leur type de
sollicitation dépend du positionnement de la maille
contreventée dans l’ensemble de l’ossature, et de la position
des appuis fixes. L’intensité de la sollicitation est égale à la
charge, soit indépendante de l’inclinaison de la diagonale.
à Colonne : elle peut se retrouver sollicitée soit en traction
soit en compression, mais par ailleurs c’est toujours
contrebalancé par l’action du pied de la diagonale sur l’étage
inférieur de la structure (ou sur un appui). Cette sollicitation est
moindre si la diagonale est couchée.
à Diagonale elle-même : plus elle est couchée, moins elle est
sollicitée. Cela peut se comprendre intuitivement dans la
mesure où elle est alors mieux « alignée » sur l’effort à
reprendre. Par contre : elle est aussi plus longue, ce qui est
défavorable pour le flambement. Et, son poids propre est
d’autant plus transversal à la diagonale, et engendre plus de
flexion secondaire.

28
Proportions optimales :
à Pour choisir l’inclinaison de la diagonale, il y a donc conflit entre 2 logiques
contraires, et le plus raisonnable semble de chercher un compromis en se rapprochant
de 45°.

Ex-Institut Pasteur à Uccle


à Intégration architecturale : utiliser les escaliers.
àUne solution peut être de positionner les diagonales à l’extérieur du bâtiment, mais
cela encombre un espace perdu, et n’est donc généralement pas adopté. Une première
voie consiste à faire coïncider les diagonales avec celle qui existent déjà par ailleurs dans
le bâtiment via les escaliers.
Si cette association n’est pas retenue et que les diagonales se développent donc au sein
de l’ossature elle-même, on peut en fractionner le tracé pour ménager des zones libres
(passage, ouverture). Cela va également diminuer les longueurs libres et donc l’impact du
flambement.

à Intégration architecturale : dispositions alternatives en V.

à La disposition en V permet d’ouvrir des


fenêtres à bonne hauteur dans les mailles
contreventées.

à Là, le V inversé permet de conserver


une praticabilité maximale en pied.



à Intégration architecturale : dispositions
alternatives en K – en losange.

29
Ces configurations alternatives peuvent servir à
maintenir une inclinaison favorable dans une
maille dont la diagonale ne présenterait pas un
angle optimal.

Salle de concert BIMhuis à Amsterdam
à Intégration architecturale : dispositions
alternatives.
Aussi pour assurer des proportions correctes.




2.4) Nœuds encastrés

à Une solution qui est parfois préférée
consiste à encastrer un ou plusieurs des nœuds
de la maille, c.-à-d. recourir à une ossature qui
est déjà (semi-)rigide par elle-même, sans barre
additionnelle. Avantage obtenu en flexion, ce
qui est moins économe en matériau.

à Plus il y a de nœuds encastrés, plus la maille


sera rigide face aux charges latérales. En
particulier dans le cas où on encastre 2 nœuds,
on pourrait se demander s’il vaut mieux choisir
ceux du haut, qui appartiennent à la structure
(encastrements internes), ou ceux du bas, qui
peuvent éventuellement se confondre avec des
points d’appui (encastrements externes).

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à On observe qu’avec des encastrements


internes, les efforts internes sont plus
importants (tant N que M), ce qui mène à une
déformation également plus élevée.
à Encastrement externe plus efficace.
à Observation valable également si on
n’encastre qu’un seul nœud, mais : le linteau
reste bi-articulé, ce qui ne l’aide pas pour
reprendre les charges principales ; il n’est pas
facile de réaliser des fondations capables de
résister en flexion.



Intégration architecturale :
Le fait qu’un nœud soit encastré se marque par :
- Soit l’ajout d’une pièce supplémentaire pour réaliser cet encastrement.
- Soit un épaississement local dans le plan de contreventement, pour aider la structure à reprendre les
importants moments fléchissants qui s’y concentrent.
(Dépend du matériau)

On ajoute généralement des goussets ou des équerres.


à Remarquer la découpe courbe des goussets : signe
d’un travail encore presque artisanal.

31


à le teste schématique montre que les effort
les plus importants se situent aux nœuds, d’où
l’affinage du milieu des colonnes. Par contre,
les linteaux restent à des charges mobiles, de
sorte que leur diagramme de moment peut
varier. Dès lors, une section constante leur est
donc maintenue.

à En béton armé, le renforcement local des


nœuds ne passe pas nécessairement par
l’élargissement de la section. On peut aussi jour
uniquement sur la quantité d’armatures à
l’intérieur d’une même section extérieur
constante, donc de matière « invisible ».

à Théoriquement, les volées d’escalier auraient pu


constituer des triangles avec les colonnes pour apporter
du contreventement, mais ce n’est pas le cas : les 2 sont
indépendants. Les escaliers sont bien décrits comme
étant « portés » par les dalles. Le contreventement ne
peut être constitué que par tous les nœuds encastrés.
Les nœuds ne sont pas épaissis, de manière à conserver
une section constante aux colonnes et dalles, et ainsi
simplifier les coffrages et rester économique.

à Ici, on va plutôt travailler en remplaçant un
encastrement ponctuel par une « pince » : une
combinaison de 2 appuis proches, l’un travaillant en
traction et l’autre en compression.

à Une exception : les structures en lamellé-collé :


peuvent présenter assez de surface pour réaliser un
encastrement à l’aide d’une couronne de boulons.
Cependant, il reste que c’est souvent l’assemblage,
par ses besoins en surface qui détermine le
dimensionnement, ce qui n’est pas très optimal.



32


Critique :
- Travail en flexion à Lourd.



2.5) Colonnes inclinées

à Compromis : incliner une ou plusieurs


colonnes, ce qui permet de générer des
trapèzes à la place des rectangles, et à
fonctionner à la fois en flexion et en traction-
compression. Cela demeure moins rigide que
les triangles des diagonales et crois de Saint-
André, mais c’est déjà mieux.

à Remarquer le sommet de la colonne


inclinée qui montre un encastrement (paire de
boulons), de même que son pied (3 boulons en
triangle). Cette démarche inhabituelle pour du
bois, particulièrement pour une structure
extérieure, est peut-être justifiée par l’échelle
restreinte du projet.


à Il est plus efficace de prévoir des colonnes
inclinées par paires opposées, ainsi qu’on le
voit habituellement.


à L’inclinaison des montants confère à
l’ensemble un certain dynamisme qui se marie
bien avec le programme.

33

à L’inclinaison des colonnes est inversement
proportionnelle à la charge que chacune
reprend. Par contre, la direction d’inclinaison
est aléatoire, afin de garantir une résistance
latérale le plus homogène.


à Les colonnes inclinées peuvent également
être combinées par paires en colonnes croisées
(formant un X) ou en V.

à Une autre disposition alternative consiste à rassembler des


colonnes inclinées par leur sommet, en un V. On perd l’avantage
côté flambement du croisement en X, mais par contre : pour le V
inversé, en écartant plus les pieds, on préserve un meilleur bras de
levier pour reprendre les charges horizontales ; le V, quant à lui,
sollicite plus la structure, mais le résultat reste bien meilleur
qu’avec le trapèze, et le nombre de fondations est divisé par 2.



à Ici, les V inversé servent à répartir la charge sur les murs de
soutènement du métro dessous, mais ils apportent aussi du
contreventement dans leur plan.

à Les diagonales s’inscrivent certes dans une


maille orthogonale globale, mais servent
également à porter la charge du toit, donc on
se retrouve bien face au cas de colonne
inclinées. Elles déterminent l’expression de la
façade, et s’opposent à la volumétrie
rigoureusement géométrique de l’ensemble,
qui donne son nom au bâtiment.


Proportions optimales :
à Une disposition fort inclinée serait plus efficace, mais le
poids propre des colonnes inclinées y engendre de la flexion
supplémentaire, ce qui mène à devoir les redresser.
à On pourrait considérer une inclinaison de maximum 30°
sur la verticale.

34
à On remarque que les tirants ont été enfermés
dans un capotage métallique, pour les protéger
du vandalisme.

à L’adoption de colonnes croisées fait


écho aux diagonales de la façade derrière.
En revanche, le simple massif de béton
positionné entre leurs pieds pour
empêcher le passage ne trouve pas d’autre
usage et n’est donc guère inspirant.

à Le pied de la colonne inclinée est combiné


avec un escalier. Ce dernier force un
déplacement parallèle à la colonne, et plus bas,
on peut se déplacer transversalement mais la
différence de hauteur rend le gabarit moins
dangereux.


à Dispositif qui empêche les usagers de
circuler à proximité du pied de la colonne
inclinée.
à En rez, les poteaux arrivant des étages
sont réunis en pyramides inversée. Le pied
est entouré d’un simple creux peu profond,
qui écarte la circulation de la zone de
gabarit insuffisant.

à Une zone de non-circulation est délimitée
par un tube métallique, qui peut aussi servir
d’assise.



2.6) Comparaison des morphologies


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Diaphragme à la plus efficace car grande quantité de matière.


à Supériorité de la diagonale et du V, et petit avantage des colonnes inclinées sur l’ossature rigide standard.
à Plus la charge et la hauteur de la maille est importante, plus il faut se diriger vers les morphologies les plus
efficaces.

Comment contreventer une ossature entière ?

On peut distinguer :
- La disposition d’éléments de contreventement dans le plan.
- La disposition d’éléments de contreventement sur la hauteur du bâtiment.
- La disposition d’éléments de contreventement sur la longueur du bâtiment.

Disposition dans le plan :
Dans tout étage d’un bâtiment, on a besoin de 3 plans verticaux de contreventement qui ne soient ni parallèles ni
concourants. Noyaux potentiels : ascenseur, escaliers, gaines techniques, sanitaires, …

à Ensuite, se pose la question de la position de


ce noyau dans le plan. En fait, la dalle peut être
assimilée à une poutre horizontale, appuyée sur
le noyau et chargée par le vent.
Pour beaucoup de structures hautes, la solution
idéale est de positionner la cage au centre.

On peut désirer décentrer le noyau, afin de conserver un espace libre assez important à chaque étage. Dans ce cas,
pour éviter la torsion, il faut ajouter un plan de contreventement à l’autre extrémité de l’étage, pour fournir un
« appui » supplémentaire à la « poutre » et lui permettre de reprendre aisément la « charge ».


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à Torre Agbar à Barcelone
à Le noyau est décentré pour permettre une plus grande flexibilité d’usage
de l’étage, dépourvu de colonnes. La façade porteuse en béton armé procure
le refend nécessaire à gauche pour compenser ce décentrement du noyau.
Pour autant, le dégagement de l’espace n’a pas été apprécié par les
locataires.


Dans le cas où l’on exploite plusieurs noyaux, il faut prendre garde au fait que cela risque d’empêcher la libre
dilatation de la dalle suite aux changements de température, et donc d’y engendrer des fissures.
Solution : prévoir sur un des 2 noyaux un joint périphérique qui permet à la fois la libre dilatation et au noyau de jouer
son rôle de contreventement dans la direction perpendiculaire à la dilatation, comme le mur de refend dans le cas
précédent.


Disposition sur la hauteur du bâtiment :

à La position des 3 murs de refend ne doit pas forcément être la


même à chaque étage. Le transfert de cisaillement au travers de
chaque étage peut être traité comme un problème isolé. Un
arrangement différencié est ici montré.


à Un arrangement répétitif est plus pratique à adopter,
particulièrement lorsque des murs sont utilisés, car le poids des
murs supérieurs est repris par ceux dessous.
S’il y a un décalage entre les étages comme sur cette image, une
condition de bon fonctionnement est que les diagonales se
touchent, même si elles se développent dans des plans différents.


Disposition sur la longueur du bâtiment :
On pourrait penser qu’il est nécessaire ou avantageux de contreventer toutes les mailles sur la longueur d’une
ossature. Cependant, on obtiendrait une structure trop hyperstatique.

à Contre-exemple : bâtiment « Europa » à Bruxelles.


à Toutes les mailles de la façade sont contreventées. C’est peut-
être lié aux réglementations anti-attaques terroristes développées
après le 11 septembre 2001, et qui ont profondément impacté la
conception de l’enveloppe de ce bâtiment destiné à accueillir les
dirigeants européens et mondiaux.

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A condition que les sommets de chaque baie soient interconnectées, il n’est pas nécessaire de contreventer chacune
d’entre elles. En pratique, on peut ne contreventer qu’approximativement une maille sur 5. Cette façon de faire est
préférable à celle de contreventer tous les panneaux non seulement parce que c’est moins cher, mais aussi parce que
cela produit une structure plus flexible qui est capable de s’accommoder de variations de températures sans les
contraintes additionnelles qui auraient lieu dans une structure plus rigide.


Combinaison entre les différents plans de contreventement :
Il faut qu’on puisse trouver une continuité des éléments de contreventement du pied d’une façade jusqu’au pied de
celle opposée, en passant par des plans horizontaux (planchers ou toit).

à Bâtiment industriel type.


à Disjonction entre les contreventements dans
la toiture et ceux dans les façades longitudinales.
Cela engendre une plus grande déformabilité, qui
devra être compensée par un
surdimensionnement de la structure.



à L’anneau oscillant est un élément qui s’enroule de
manière continue autour des surfaces supérieure et
inférieure du groupe de treillis en porte-à-faux.
L’anneau est un élément qui relie les groupes de porte-
à-faux. Il fonctionne comme un élément de

contreventement pour transmettre les forces
horizontales dues aux charges de séisme ou de vent, en
maintenant la raideur planaire du toit.
à L’intégralité des mailles est contreventée. C’est sans
doute lié au risque sismique élevé au Japon, qui mène à
renforcer le contreventement par rapport aux normes
européennes.

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