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Effets de quelques insecticides sur la coccinelle à sept points au laboratoire

Conference Paper · October 2013


DOI: 10.13140/RG.2.1.2228.6322

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2 authors, including:

Slamene Nacereddine
Ecole Nationale Supérieure Agronomique
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EFFETS DE QUELQUES INSECTICIDES SUR LA COCCINELLE À SEPTS
POINTS Coccinella septumpunctata L. AU LABORATOIRE.

SLAMENE Nacereddine1*, FRAH Naama2


1
(ISVSA – Univ Hadj Lakhdar, Batna, Algérie, zft_nasro@yahoo.fr)
2
(ISVSA – Univ Hadj Lakhdar, Batna, Algérie, frahnaama@yahoo.fr)

Résumé

Face aux problèmes occasionnés par les utilisations massives et répétées des insecticides dans
l’agriculture, et notamment leurs conséquences écotoxicologique et toxicologiques sur la
faune auxiliaire, il est nécessaire d’évaluer sur le terrain ces risques et de contribuer de mettre
au point des tests de toxicité létale et sublétale en laboratoire. Cette étude est menée en
laboratoire sur un echantillon de la coccinelle à sept points dans le but de déterminer et à
comparer la toxicité aiguë (létale) de trois insecticides : lambda-cyhalothrine, phosalon et le
cypermethrine-chlorpyriphose.
Le test consiste à exposer la coccinelle (issue d’un élevage en laboratoire) aux différentes
concentrations pour chaque insecticide et de noter le nombre des individus morts après 7
heures de traitement. Cette toxicité est exprimée en CL50 (concentration létale qui tue 50%
d’une population bien homogène).
Les analyse statistiques des résultats obtenues et la modélisation par le model Logit, nous
permet de déterminer la concentration létale de différents insecticides.
Aux vus de l’ensemble des résultats, le lambda-cyhalothrine s’avère une toxicité très élevée
(CL50 = 2.10-5 µg/l), alors que les deux autres insecticides sont moyennement toxique (le
phosalon CL50 = 2,98 µg/l ; le cypermethrine-chlorpyriphose CL50 = 7,68 µg/l). Cela montre
l’importance des bonne pratiques phytosanitaires (le choix du pesticide, dose, période du
traitement,…) dans un programme de lutte.
Mots clés : lutte chimique, insecticides, toxicité létale, coccinelle à sept points, laboratoire

Objectif
Les insecticides jouent un rôle important dans la limitation de populations d’insectes
ravageurs et dans l’amélioration de la production agricole, mais aussi ils présentent des effets
non intentionnels sur les différents composantes de l’écosystème, notamment les problèmes
écotoxicologiques et toxicologiques sur la faune auxiliaire. Devant cette situation notre étude
s’intéresse à étudier et à déterminer la toxicité aiguë de trois spécialités commerciales sur la
coccinelle à sept points; l’une qui appartienne à la famille des pyréthrinoïdes, la deuxième
c’est une organophosphoré et la dernières contienne deux matière actifs (pyréthrinoïdes et
organophosphoré).

Materiel et methodes
Pour notre expérimentation nous avons utilisé les adultes de la coccinelle à sept points, qui
sont issus d’un élevage réalisé au laboratoire de la Section Régionale de la Protection des
Végétaux (SRPV) de Ain Touta – Batna.
Nous avons testé trois spécialités commerciales différentes, utilisées souvent par nos
agriculteurs dans la protection chimique des vergers et qui se diffèrent par la composition
chimique, dont les matières actives qu’ils contiennent. A cet effet, nous avons utilisé la
Lambda cyhalothrine (Kung Fu 2.5 EC®), qui est un Pyréthrinoïde ; le Phosalon (Zolon®), un
Organophosphoré et le Lorsban 20/200 EC®, qui renferme à la fois deux matières actives : le
Chlorpyriphose et le Cypermethrine appartenant à deux familles d’insecticides différentes, le
premier est un Organophosphoré et le deuxième, un Pyréthrinoide.
Pour obtenir une population bien homogène de la coccinelle à septs point, nous avons
procedés un conduite d’élevage spéciale pour chaque stades. Pour les adultes, ils sont élevés
dans des boîtes en PVC translucides, dont le volume est 3 L. L’aération de ces récipients est
réalisée en pratiquant une ouverture sur le couvercle, tout en recouvrant la boîte avec un tissu
de rideau (étamine), cette boite contient une source de nourriture (pucerons) ; Un papier plié
en accordéon dont le but est d’augmenter la surface disponible. C’est souvent sur ce papier
que les œufs sont pondus ; et un morceau de toile imbibé par l’eau, afin d’éviter le
dessèchement du contenu de la boite d’élevage. Les œufs récoltés sur le papier de la boîte
d’adultes sont déposés dans des boîtes de Pétri. Lors de l’éclosion des œufs, nous avons
prélevé les larves à l’aide d’un petit pinceau bien souple ; il faut attendre plus ou moins deux
jours de façon à ce que les larves soient complètement sorties des œufs et commencent à se
déplacer. Nous avons mis 3 larves par boîte de Pétri. Des pucerons leur seront fournis
régulièrement dès l’éclosion, soit 4 à 5 fois par semaine. Jusqu’au les larves va devenu des
adultes.
Avant d’entamer notre test de toxicité, il faut effectuer des tests préliminaires sur un lots de 5
coccinelles, l’objectifs attendus à travers ces tests est de déterminer pour chaque insecticide
testé la concentration pouvant tuer jusqu'à 90 % de coccinelles et c’est à partir de cette
concentration que nous pouvons préparer nos cinq concentrations utilisées dans
l’expérimentation. Et aussi d’éviter : la perte du temps et le gaspillage des coccinelles et des
insecticides. (Rafalimanana, 2003).
Plusieurs protocoles expérimentaux sur la toxicité aigüe ont été réalisés dans des études
antérieures telles. (Rafalimanana, 2003 ; Ţucă et al. 2008 ; Voynaud, 2008 ; Provost et al.
2003). Pour notre cas, nous avons choisi un qui soit conforme à nos conditions de travail
(disponibilité des matériels animal et autres.). Ainsi donc le Protocole expérimental de la
toxicité aiguë que nous avons réalisé selon les conditions ambiantes du laboratoire (26 °C et
70% d’humidité) se présente comme suit :
 Utilisation de trois insecticides différents (Kung Fu 2.5 EC ®, Zolon®, Lorsban 20/200
EC®).
 Pour chaque insecticide, 5 différentes concentrations sont utilisées.
 Le nombre de coccinelles prises dans l’essai est de 30 individus pour chaque dose, soit
au total 150 coccinelles pour chaque insecticide, sans oublier le lot témoin
correspondant à 150 coccinelles non traitées.
 Après 7 heures de traitement, nous notons le nombre d’individus morts pour chaque
concentration et pour chaque insecticide.
Pour le dispositif expérimental nous l’avons opté de la manière suivante :
 Dans chaque boite de pétri, nous disposons un adulte de la coccinelle, soit au total 30
boites de pétri et 30 coccinelles pour chaque concentration et pour chaque insecticide.
 Le couvercle de la boite de pétri doit être bien fermé pour éviter la fuite de l’insecte.
 Chaque individu est pulvérisé, sachant que le pulvérisateur à main est réglable, nous
permettant d’obtenir des fines gouttelettes du produit préparé.
 La pulvérisation s’est effectuée à une distance de 25 cm de la coccinelle.

Les données obtenues sont traitées statistiquement par le logiciel XLSTAT version
2009.1.02, qui permet de modéliser les effets d’une dose sur une variable réponse, en
prenant éventuellement en compte un effet de mortalité naturelle. Cet outil s’appuie sur la
régression logistique (modèles Logit, Probit, Log-log complémentaire, Gompertz) pour
modéliser l’impact de doses de composants chimiques (par exemple un médicament, un
produit phytosanitaire) sur un phénomène binaire (guérison ou non, mort ou non). Le
logiciel donne les concentrations létales à 10, 50 et 90 % et trace le graphique de cette
régression. La mortalité obtenue en fonction de la dose d’insecticide est représentée
graphiquement avec une échelle logarithmique pour les abscisses. (Addinsoft, 2007).
Résultats et discutions

La modélisation par le modèle Logit, nous permet d’obtenir une série de résultats présentés
dans le tableau n° 1, représenté ci-dessous, afin de faciliter l'analyse et l'interprétation des
résultats, dont l’intervalle de confiance est 95 (%).
Tableau n° 1 : Analyse des probabilités après ajustement du modèle (Variable Morts du
trois insecticides).

Concentration (ppm) Borne inférieure 95% Borne supérieure 95%


Le Le
Probabilité Le Kung Lorsban
Kung
Lorsban
Kung Lorsban
Fu 2.5 Zolon® 20/200 Zolon® 20/200 Zolon®
Fu 2.5 Fu 2.5 20/200 EC®.
EC®. EC®. EC®.
EC®. EC®.
0,01
0,05 1,059 1,978 -3,364 -15,833 3,277 11,292
0,10 3,628 13,319 0,502 0,769 5,237 20,087
0,20 5,604 22,041 3,437 13,337 6,783 27,053
0,30 0,001 6,776 27,214 0,000 5,137 20,581 0,001 7,741 31,395
0,40 0,001 7,698 31,287 0,000 6,427 26,045 0,002 8,543 35,050
0,50 0,001 8,527 34,945 0,001 7,517 30,642 0,002 9,332 38,645
0,60 0,002 9,344 38,555 0,001 8,494 34,772 0,002 10,210 42,601
0,70 0,002 10,227 42,455 0,002 9,421 38,751 0,003 11,287 47,355
0,80 0,003 11,298 47,181 0,002 10,405 43,069 0,003 12,730 53,620
0,90 0,003 12,900 54,256 0,003 11,735 48,988 0,004 15,035 63,545
0,95 0,004 14,373 60,756 0,003 12,894 54,169 0,005 17,216 72,921
0,99 0,005 17,620 75,092 0,004 15,376 65,280 0,007 22,098 93,916
N.B. la bande jaune représente la probabilité du CL50.

D’après les résultats du tableau ci-dessus on constate que le taux de mortalité augmente
avec l’augmentation de la concentration des insecticides, mais avec des proportions bien
différentes selon en fonction de l’insecticides utilisé.

Cela peut montre le pouvoir toxicologique de chaque insecticides, on remarque que le Kung
Fu 2.5 EC® (Lambda cyhalothrine) montre une toxicité très élevé, où un simple changement
de la concentration de 0.001 ppm provoque un taux de mortalité de 10 %, au contraire au les
deux autres insecticides.
Selon les critères de l’Agence de la protection de l’environnement (EPA, USA), pour la
toxicité aiguë des pesticides, on peut classer ces trois insecticides dans des différentes
catégories, qui sont représentés dans le tableau n°2 :
Tableau n° 2 : classification des trois insecticides Selon les critères de l’Agence de la
protection de l’environnement (EPA, USA), pour la toxicité aiguë des pesticides

CL50 en ppm CL50 en mg/l Classe Catégorie


Le Kung Fu 2.5 EC® 0,001 0,00002 I Très toxique
Zolon® 8,527 2,984 III Moyennement toxique
Lorsban 20/200 EC® 34,945 7,687 III Moyennement toxique

La comparaison des résultats déjà obtenus, montre que le Kung Fu 2.5 EC ® représenté par
la matière active ; la lambda cyhalothrine appartenant à la famille des pyréthrinoïdes, possède
une toxicité très élevée par rapport autres insecticides avec une CL50 = 0,00002 mg/L.

Pour le Lorsban 20/200 EC®, qui renferme deux matières actives à la fois ; le
Chlorpyriphose qui est un organophosphoré et la Cyperméthrine qui est une pyrithrinoïde,
nos résultats montrent que c’est le moins toxique avec une CL50 =7,687 mg/L, par rapport au
Zolon® (CL50 = 2,984 mg/L) et au Kung Fu 2.5 EC®.

Conclusion

Cette étude nous a permis de démontrer que les effets d’insecticides sur la coccinelle à sept
points et de nous montre que les risques d’intoxication et leurs effets existent envers les
coccinelles. Il est important d’établir une méthodologie permettant d’évaluer correctement ce
danger au laboratoire. Les effets observés peuvent varier en fonction de l’importance des
insectes auxiliaires, du produit et de la dose utilisés, de la fréquence et de l’opportunité du
traitement.
L'utilisation des insecticides dans le cadre de la lutte intégrée est le plus souvent
indispensable pour assurer une production abondante, régulière et de qualité. Les insecticides
sont élaborés pour tuer les ravageurs. Cependant, la façon de les utiliser n'est pas toujours
compatible avec les activités des abeilles et des parasitoïdes, et peut perturber leurs actions.
L’analyse bibliographique des effets létaux et sublétaux des insecticides montre que les
insecticides risquent de modifier les équilibres écologiques, d’autant plus qu’ils participent à
la pollution environnementale. Tout ceci démontre le besoin de certaines précisions sur les
différentes méthodologies appliquées lors des évaluations des effets létaux et sublétaux pour
approfondir les connaissances dans ces domaines.
Nous avons contribué à déterminer la toxicité aiguë chez la coccinelle à sept points.
Compte tenu de l’importance et l’efficacité de coccinelle en tant qu’auxiliaires des plantes.
Nous avons choisi d’étudier trois insecticides neurotoxiques appartenant à deux familles
chimiques : la Lambda cyhalothrine (Pyréthrinoïde), le Phosalon (Organophosphoré) et le
chlorpyriphos (Organophosphoré) avec la Cyperméthrine (Pyréthrinoïde), afin de tester la
sensibilité de la coccinelle à sept points.
Lors de l’étude de la toxicité aiguë, l’établissement des courbes doses-réponse chez
Coccinella septempunctata L., exposé par contact durant 7 heures, montre que les insecticides
utilisés ont une variabilité des valeurs de CL50.
Le test de toxicité aiguë chez la coccinelle à sept points montre le Lambda cyhalothrine est
le plus toxique, suivie par le Phosalon et en fin l’ensemble de la Chlorpyriphos avec la
Cyperméthrine montre une toxicité faible par rapport aux deux insecticides précédents.
La CL50 permet de classer l’efficacité des matières actives, mais on ne connaît pas les
effets sur les insectes survivants. Ainsi, l’utilisation de la CL50 comme critère principal pour
déterminer le niveau de toxicité d’un produit phytosanitaire sur les insectes apparaît
insuffisante, c’est pourquoi nous avons recherché les effets sublétaux de certains produits sur
le comportement l’insecte étudié.
D’autres recherches doivent être effectuées comme l’évaluation de l’importance des
coccinelles dans l’amélioration de la production, et les effets de traitements sur les coccinelles
en plein champ. Toutefois, l’évaluation de la toxicité des insecticides sur les insectes non
cibles en laboratoire telle que nous l’avons réalisée dans ce travail, ne peut pas encore être
envisagée en routine en Algérie, faute de moyens adéquats, mais pourrait être mise en œuvre
pour répondre à des problèmes ponctuels en collaboration avec des laboratoires étrangères.

Références bibliographiques

Addinsoft, 2007. XLSTAT 2007. [HTML]. Disponible sur : http://www.addinsoft.com,


consulté le 11/06/2010.
Provost C., aniel CoderreD., Lucas E., Chouinard G. et Bostanian N. J., 2003. Impact d’une
dose sublétale de lambda-cyhalothrine sur les prédateurs intraguildes d’acariens phytophages
en vergers de pommiers. Phytoprotection, 84(2) : 105-113.
Rafalimanana H. J., 2003. Evaluation des effets d’insecticides sur deux types d’Hyménoptères
auxiliaires des cultures, l’abeille domestique (Apis mellifera L.) et des parasitoïdes de
pucerons: études de terrain à Madagascar et de laboratoire en France. These pour obtenir le
grade de Docteur de l’Institut National Agronomique Paris- Grignon. 206 p.
Ţucă O., Mitrea I. et Stan C., 2008. The effect of some insecticides on the lady bug
(Coccinella 7-punctata L.). Bulletin UASVM.Agriculture, 65(1) : 309-314.
Voynaud L., 2008. Prédation intraguilde entre prédateurs actif et Furtif au sein d'une guilde
aphidiphage. Mémoire présenté comme exigence partielle de la maîtrise en biologie.
Université du Québec à Montréal, 80 p.

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