LE Et Développement (Récupération Automatique)
LE Et Développement (Récupération Automatique)
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Table des matières
Introduction .............................................................................................................................................................. 3
Partie1 : Le libre-échange : facteur de développement ................................................................................................ 6
Chapitre1 : Le lien entre libre échange et développement : conceptions et fondements ................................. 6
Section1 : Concepts et définitions : ................................................................................................................. 6
Section2 : les fondements théoriques et empirique du lien entre le libre-échange et le développement . 11
Chapitre2 : Pourquoi se libéraliser ? ................................................................................................................. 15
Section 1 : Les gains de libre échange ........................................................................................................... 15
Section 2 : L’impact de la libéralisation des échanges commerciaux sur le développement ..................... 20
Partie2 : l’OMC et le libre-échangisme, pays preuves de développement.................................................................... 25
Chapitre1 : Le GATT et l’OMC ligne de défense de libéralisation................................................................. 25
Section 1 : Le GATT et l’OMC ...................................................................................................................... 25
Section 2 : Comment l’OMC défend elle le libre-échange ? et pour quelle raison ? .................................. 28
Chapitre2 : étude de cas ..................................................................................................................................... 36
Section 1 : Cas des Pays-Bas .......................................................................................................................... 37
Section2 : Cas du Maroc ................................................................................................................................. 44
Conclusion .............................................................................................................................................................. 49
Liste des figures : ................................................................................................................................................... 50
Liste des abréviations : .......................................................................................................................................... 50
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Introduction
Un des sujets suscitant un fort intérêt en économie internationale est l’influence qu’exerce l’ouverture au
commerce extérieur sur la croissance économique et donc sur le développement. La libéralisation des échanges
est maintenant considérée comme source de convergence et un élément clé pour l’élaboration de stratégies de
développements. D’ailleurs, un bon nombre d’organisations internationales incitent les pays à libéraliser leurs
échanges commerciaux. Pour certaines d’entre elles, comme le Fond Monétaire International et la Banque
Mondiale, la libéralisation des politiques commerciales est souvent une condition majeure à l’octroi d’aide
financière ou d’assistance économique pour les pays en voie de développement.
Sous l’égide de ses organisations, plusieurs pays ont souscrit à de telles politiques dans le cadre des accords
du GATT, des programmes d’ajustement structurel et d’accords régionaux. L’objectif principal était la
promotion des exportations à travers des incitations aux producteurs œuvrant dans les secteurs d’exportations,
des réajustements dans leurs taux de change surévalués et une baisse de leurs barrières tarifaires et non
tarifaires.
Dans le contexte actuel de la mondialisation, il est naturel de s’interroger sur les liens entre l’ouverture au
commerce extérieur et la croissance économique. Si on arrive à établir sans ambiguïté l’existence d’un impact
positif et significatif de l’ouverture sur la croissance, cela encouragera les gouvernements de pays en voie de
développement désireux d’améliorer leur situation d’adopter des politiques de libéralisation commerciale. Par
ailleurs, le succès économique impressionnant des pays d’Asie de l’Est vient renforcer l’idée qu’une telle
stratégie de développement est efficace et souhaitable.
Le libre-échange est une doctrine économique prônant la libre circulation des biens et des services entre les
pays. Cette théorie applique au niveau international le principe libéral selon lequel, il convient de « laisser-
faire » le marché (et donc de supprimer les entraves, c'est-à dire les interventions extérieures comme la fixation
de quotas, de droits de douane par l'Etat) afin d'aboutir à la meilleure situation économique possible.
A partir des années 1950, l'organisation de l'économie mondiale a beaucoup évolué. Depuis la fin du XXème
siècle, une forte tendance d'accélération des échanges internationaux s'est développée, avec le recours au libre-
échange, doctrine prônant la libre circulation des hommes, des capitaux et des marchandises sous la forme de
zones de libre-échange (exemple : l'Union Européenne).
Chaque pays conserve alors l'autonomie des décisions relatives aux taxes douanières pour les pays non
membres de la zone.
Cependant, afin de vérifier l'efficacité du libre-échange, il faut mesurer ses effets sur la croissance
économique, c'est-à-dire l'augmentation du Produit Intérieur Brut sur une longue période.
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En ce qui concerne les pays développés, le libre-échange permet d'optimiser au maximum leurs avantages
comparatifs : en effet, avec la nouvelle division internationale du travail, ce sont les pays en développement
qui produisent les produits manufacturés traditionnels, permettant aux pays industrialisés de se spécialiser
dans d'autres produits présents en plus grande quantité sur leur territoire (selon la théorie de HOS,
approfondissement de Ricardo).
Ainsi, le libre-échange permet de faciliter les échanges de produits entre pays industrialisés et pays en
développement, donc de stimuler la demande internationale, augmentant ainsi la production et le commerce
international, d'où accroissement de la croissance économique.
L’essor des échanges internationaux qui s’en est suivi a engendré de la part des pays participants au commerce
international deux attitudes opposées : d’un côté, la volonté de vendre sur les marchés étrangers pour
promouvoir la croissance économique a incité les gouvernements à libéraliser leur commerce et à multiplier
les accords de libre-échange ; de l’autre, le désir de protéger les industries locales d’une concurrence étrangère
de plus en plus présente les a au contraire poussé à instaurer des barrières artificielles aux échanges.
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difficultés. Après l’échec de la conférence de Seattle (1999), L'OMC a lancé un nouveau cycle de négociations
(Conférence de Doha de 2001).
Pour répondre à ces questions nous abordons dans la 1 e partie le libre-échange comme étant un facteur de
développement en montrant ses gains. Aussi que nous allons éclaircir comment la libéralisation du commerce
international conduit parfaitement au développement des pays et de la communauté internationale.
D’autre côté nous allons consacrer la 2e partie pour le soutien de l’OMC et le GATT au libre-échange, puis
nous étudierons le processus de développement et de croissance que quelques regroupements et Etats ont
marqué. Alors nous avons choisi les Pays-Bas parmi les premiers Etats à se développer par leur politique de
libre-échange, ensuite nous prendrons l’exemple du Maroc puisqu’il vient de poursuivre le même chemin des
pays dites développées de la 2e génération.
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Partie1 : Le libre-échange : facteur de développement
Chapitre1 : Le lien entre libre échange et développement : conceptions et fondements
Section1 : Concepts et définitions :
Le Développement
Le développement est l'action de faire croître, de progresser, de donner de l'ampleur, de se complexifier au
cours du temps.
Plus courant, le développement est le changement économique, social, technologique et institutionnel lié à
une augmentation du niveau de vie et à une évolution technologique et une organisation.
Le rôle du développement consiste à élargir les possibilités, pour chacun, de choisir la vie qui lui convient :
vivre longtemps et en bonne santé, acquérir un savoir et des connaissances, avoir accès aux ressources
nécessaires pour une existence décente et d’être en mesure de participer à la vie de la collectivité.
Le Développement économique
Le concept de développement désigne l’ensemble des transformations techniques, sociales, territoriales,
démographiques et culturelles accompagnant la croissance de la production. Il traduit l’aspect structurel et
qualitatif de la croissance et peut être associé à l’idée de progrès économique et social.
Après avoir privilégié la seule croissance de la production de richesses par des indicateurs comme le PIB, le
concept de développement s'est élargi pour inclure différentes dimensions constitutives du bien-être, voire du
bonheur : l'état global de santé des populations, les niveaux d'instruction, d'une manière générale, les
conditions de vie.
La réflexion sur les indicateurs pertinents pour mesurer le développement prend de plus en plus en compte la
dimension du bien-être (et/ou du bonheur) et il y a profusion d'indicateurs économiques, sociaux et
environnementaux qui tentent de l'évaluer, le mesurer.
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Figure 1: Schéma de l’indicateur de développement humain (IDH).
La croissance économique n'est qu'une des composantes du développement. Ce dernier peut être mesuré à
l'aide d'indicateurs comme :
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Figure 2: Contribution au PIB mondial, pourcentage en parité de pouvoir d'achat
Dans les pays économiquement avancés le développement est recherché, en général, par l'encouragement de
l'innovation (via la recherche), l'investissement, l'éducation, l'accroissement de la sécurité juridique...
Dans les pays émergents, le développement est principalement basé sur l'exploitation des ressources naturelles
et le faible coût de la main d'œuvre.
La Croissance
Au niveau d'un pays, la notion de croissance désigne la variation de la production de biens et de services. C'est
la variation du PIB ou du PNB qui mesure la croissance d'un pays. On mesure la croissance La croissance
économique n'est pas linéaire, mais soumise à des cycles plus ou moins violents, avec des phases de croissance
négative (on parle alors de récession ou de dépression économique), de stagnation (absence de croissance).
La recherche de la croissance au niveau macro-économique est devenue un sujet de forte discussion politique,
face aux adeptes de la « décroissance ».
La croissance économique
En économie, la croissance désigne l'évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du P.I.B. (Produit intérieur
brut) ou du P.N.B. (Produit national brut). Pour éviter le problème dû à l'augmentation des prix, la croissance
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est calculée en "monnaie constante" (hors inflation), le P.I.B. étant corrigé de l'augmentation de l'indice des
prix. Ceci permet de calculer une croissance en volume.
D'une manière plus générale, la croissance correspond, pour une nation, à une augmentation soutenue et
durable - pendant une période suffisamment longue - de la production de biens et de services appréhendée par
des indicateurs comme le PIB ou le PNB. Cependant, n'étant qu'une mesure quantitative d'un agrégat
économique, la croissance n'est qu'une des composantes du développement qui est une notion plus abstraite
et qualitative. Il peut donc y avoir croissance sans développement et inversement du développement sans
croissance.
La croissance telle qu'on la définit et qu'on la mesure aujourd'hui est un phénomène relativement récent à
l'échelle de l'humanité qui peut être daté du début de l'industrialisation.
Les dernières décennies ont vu se succéder une série de cycles de croissance soutenue et de récession ou de
faible croissance : croissance des années 1919-1929 récession des années 1930 forte croissance de l'après-
guerre : les "30 glorieuses" ralentissement après le choc pétrolier de 1973 forte croissance des années 1980-
1990 ralentissement de 1992 à 1997 après la première guerre du Golfe reprise de la croissance de 1997 à 2001
(attentat du 11 septembre).
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Figure 3: Graphic de la croissance mondiale de 2010 - 2022.
Dans "Richesse", il développe les premiers éléments de la théorie de la croissance. Prenant sa source dans la
division du travail, la croissance lui apparaît comme illimitée.
La croissance de la population, plus rapide que celle la production de la terre, conduit à des famines qui
permettent de rétablir, à court terme, le bon rapport entre les deux... jusqu'à ce que l'écart entre population et
production de la terre provoque une nouvelle crise.
Pour faire face à la croissance de la population de nouvelles terres doivent être cultivées. Or celles-ci ont un
rendement décroissant (les meilleures étant déjà utilisées). Il s'ensuit inéluctablement à long terme un état
stationnaire.
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Karl Marx (1818-1883)
Pour lui, l'accumulation du capital permet à ce dernier de se substituer au travail. L'augmentation du chômage
et la baisse des salaires qui en découlent, provoquent une baisse de la consommation et du taux de profit et
par conséquent de la croissance.
L'économiste britannique insiste sur le rôle de l'Etat qui, par les investissements publics, peut relancer
l'économie en jouant sur la demande et favoriser ainsi la croissance.
Cependant, même dans les nouvelles théories du commerce international qui prennent en compte les
rendements d’échelle et la concurrence imparfaite, les gains restent statiques. C’est dans la théorie de la
croissance qu’on peut alors venir chercher les gains dynamiques.
Les modèles de croissance néo-classiques, issus du modèle de Solow (1957), assument que le changement
technologique est exogène. Dans un tel cadre, les politiques commerciales d’un pays ne peuvent donc pas être
considérées comme un élément affectant sa croissance.
Depuis le début des années 1990, les nouvelles théories de croissance considèrent le changement
technologique comme étant endogène. Il devient alors possible de combiner la nouvelle théorie du commerce
internationale et celle de la croissance endogène.
Grossman et Helpman (1991) démontrent que l’ouverture permet d’augmenter les importations domestiques
de biens et services qui incluent des nouvelles technologies. Grâce à l’apprentissage par la pratique et le
transfert de technologies, le pays connaît un progrès technologique, sa production devient plus efficiente et sa
productivité augmente. On s’attend alors que les économies plus ouvertes croissent à un rythme plus rapide
que celles plus protectionnistes. Cependant, les auteurs rajoutent que ces gains dépendent de plusieurs facteurs,
dont la situation initiale. Cette dernière détermine la nature de la spécialisation du pays dans le long terme et
donc son taux de croissance. L’ouverture d’une petite économie peut la conduire à se spécialiser dans un
secteur de faible croissance, contribuant plutôt à laisser le pays dans le sous-développement. Dans ce cas, le
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pays devrait adopter des politiques protectionnistes durant les premières étapes de son développement, pour
ensuite opter pour des politiques d’ouverture appropriées.
Selon l’étude de Levine et Renelt (1992), la relation de causalité entre l’ouverture et la croissance se fait à
travers l’investissement. Si l’ouverture au commerce international permet l’accès à des biens d’investissement,
cela mènera à une croissance de long terme. Un pays libéralisant ses échanges s’attirera des flux
d’investissement étranger. Cependant, cela risque d’engendrer une baisse de l’investissement domestique due
à une plus forte concurrence internationale et l’effet net reste alors ambigu.
Grossman et Helpman (1992) avancent également qu’un pays protégeant son économie peut stimuler sa
croissance. Cela est possible dans le cas où l’intervention gouvernementale encourage l’investissement
domestique selon les avantages comparatifs du pays.
Pour Batra (1992) et Leamer (1995), la libéralisation des échanges réduit les tarifs, et par conséquent, diminue
le prix relatif des biens domestiques manufacturés. Ces biens deviennent moins attirants que les biens
étrangers, et l’économie domestique peut alors subir une perte.
Néanmoins, même si ces travaux encouragent des politiques protectionnistes sous certaines conditions, aucun
n’encourage la protection comme stratégie de développement à long terme. La protection est vue comme une
stratégie de court terme afin de préparer adéquatement l’économie à l’ouverture de ses marchés.
D’autres travaux, comme ceux de Grossman et Helpman (1991), Romer (1990) et Rivera-Batiz et Romer
(1991), portent leur attention sur les implications à long terme de l’intervention gouvernementale dans le
commerce. Ils considèrent l’innovation comme source de croissance et encouragent donc des politiques
d’ouverture. Dans leurs modèles, les gains du libre-échange proviennent principalement des effets d’échelle
véhiculés à travers la recherche et développement. L’innovation générée contribue à augmenter le stock de
connaissance et le transfert de technologie. De plus, le commerce international permet d’éviter aux pays de la
R&D redondante qui pourrait détourner des ressources d’activités plus productives.
Littérature empirique
Durant les années 70, la plupart des travaux empiriques utilisaient des régressions en coupe transversale sur
un ensemble de pays. Les coefficients de corrélation se faisaient soit entre la croissance des exportations et le
PIB, soit entre des indices représentant l’ouverture ou les politiques commerciales et la croissance de long
terme. La plupart de ces études ont établi une relation positive entre l’ouverture et la croissance.
Par la suite, grâce à la fusion entre la théorie de la croissance endogène et la nouvelle théorie du commerce
international, les travaux furent concentrés sur les voies d’influence de l’ouverture sur la croissance : la
formation de capital fixe, du capital humain et du savoir.
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Dollar (1992), Barro et Sala-I-Martin (1995), Sachs et Warner (1995), Edwards (1998) et Greenaway et al.
(1998), en utilisant des régressions en coupe transversale, ont trouvé que les distorsions dues à l’intervention
de l’état au niveau du commerce menaient à de faible taux de croissance. Ben-David (1993) et Sach et Warner
(1995) ont par ailleurs démontré que c’est seulement dans les économies ouvertes qu’on pouvait observer une
convergence inconditionnelle. Sach et Warner (1995) ont trouvé que les pays avec des politiques d’ouverture
crurent à un rythme de 4,5% par année dans les années 1970 et 1980 et qu’en revanche, les pays relativement
fermés avaient un taux de croissance de seulement 0,7%. Ils notent toutefois qu’une relation robuste est
difficile à trouver et à justifier.
Frankel et Romer (1999) utilisent une méthode à variables instrumentales incluant des caractéristiques
géographiques, et confirment que le commerce international a un impact important et significatif sur la
croissance.
Harrison (1996) arrive à des conclusions similaires en utilisant une variété d’indicateurs d’ouverture. En
procédant à différentes méthodes d’estimations (coupe transversale, effets fixes, moyenne sur cinq ans,
premières différences), les résultats obtenus suggèrent une relation positive entre le degré d’ouverture et la
croissance. Toutefois, ce ne sont pas toutes les mesures d’ouverture qui furent significatives, malgré le fait
qu’elles furent pour la plupart de signe positif.
L’article de Rodriguez et Rodrik (2000) est venu critiquer et remettre en question les résultats de quatre études
importantes. Les auteurs ont établi que la corrélation positive entre l’ouverture et la croissance trouvée dans
les travaux de Dollar (1992), Ben-David (1993), Sachs et Warner (1995) et Edward (1998) n’était pas robuste.
Leurs méthodologies furent remises en question, car les indicateurs de mesure de l’ouverture commerciale
pouvaient être lourdement critiqués et qu’il manquait des variables de contrôle importantes pouvant avoir un
effet déterminant sur la croissance.
Jin (2004) a analysé le Co-mouvement entre l’ouverture et la croissance pour 17 provinces et 3 municipalités
chinoises. L’auteur voulait vérifier si la relation ouverture croissance était également valide au niveau
provincial, et si on pouvait déceler une différence entre les provinces côtières (au nombre de 7) et celles
enclavées (au nombre de 13). Il a construit son modèle sur la fonction de production usuelle, en incluant le
changement technologique, qui dépend lui-même du degré d’ouverture du pays. Les résultats obtenus sont
ceux qui étaient attendus : l’effet pour les provinces côtières est de signe positif et significatif pour quatre
d’entre elles, et négatif pour la majorité des provinces enclavées (dont trois d’entre elles ont un effet négatif
et significatif). L’explication qui ressort est que les provinces sans accès à la mer ne possèdent pas une
économie assez forte pour faire face à la compétition étrangère, tandis que les provinces côtières sont déjà des
économies orientées vers l’extérieur, et donc plus compétitives.
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En résumé, les travaux empiriques arrivent à démontrer un impact positif de l’ouverture sur la croissance,
mais leur robustesse est remise en cause. Ils se heurtent à plusieurs limites économétriques, dont la pertinence
du choix de l’indicateur d’ouverture.
Figure 4: protectionnisme
Protéger trop systématiquement les producteurs nationaux contre la concurrence internationale présente tout
d’abord le risque de faire bénéficier en priorité les activités et entreprises locales les moins efficaces des
mesures protectionnistes, au détriment des gains de productivité et de la croissance. Le prix des produits sera
plus élevé, au détriment du pouvoir d’achat des consommateurs. Plus globalement, les risques de mesures de
rétorsion ne sont pas négligeables, ainsi que ceux liés à l’appauvrissement des autres pays puisque ce sont
leurs exportations qui sont freinées. Parallèlement à la baisse des importations engendrée par les mesures
protectionnistes, ce sont donc les exportations qui risquent de diminuer et l’on peut de plus craindre des effets
cumulatifs récessifs au niveau mondial. En revanche, si les pays essayent d’encourager leurs entreprises à
exporter, ils peuvent espérer que la croissance proviendra à la fois des économies d’échelle obtenues en
vendant sur les marchés internationaux et des efforts d’innovation réalisés pour gagner des parts de marché
international. Les stratégies exportatrices doivent toutefois être acceptées par les partenaires internationaux
pour éviter qu’elles ne déclenchent des mesures de rétorsion pénalisant les débouchés que le commerce
international apporte aux exportateurs. Les pratiques d’aides directes (subventions) aux exportations sont donc
désormais interdites par les autorités de régulation du commerce international car elles sont assimilables à du
protectionnisme et pourraient déclencher des mesures de représailles commerciales à l’échelle internationale:
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compte tenu de l’ampleur prise par les échanges internationaux, la généralisation du protectionnisme ferait
s’effondrer les débouchés internationaux des entreprises dans des proportions supérieures à celles qu’elle leur
apporterait à l’échelle locale.
Cependant pour compléter cette partie, on va présenter, on va présenter dans les lignes qui suivent, les
arguments que les théoriciens de libre-échangistes défendent comme étant des retombées positives du libre-
échange.
Ci-dessous, la figure 5 qui résume les gains du libre échange sous forme du modèle PESTEL.
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Les gains politiques
L'étude des différentes théories de la libéralisation des marchés permet d'identifier une forte corrélation entre
le libre-échange et l'environnement politique.
La stabilité politique :
Le premier gain politique que le libre-échange permet d'atteindre est celui de la stabilité politique entre les
États-nations vu l'interdépendance que ce concept crée sur la base de la division du travail et de la
spécialisation.
En effet, le commerce mondial permet de créer une interdépendance des économies à l'échelle planétaire, et
par conséquent, il favorise des liens de coopération économique entre les pays, ce qui a un impact positif sur
la stabilité politique internationale. Autrement dit, chaque pays contribue à l'économie mondiale en collaborant
avec les autres pays tout en se spécialisant dans l'activité adaptée à son avantage comparatif. Cela donne
naissance à des relations mutuellement bénéfiques contrairement au mercantilisme qui favorise des mesures
protectionnistes et par conséquent crée des conflits entre les pays intervenants dans le commerce mondial. La
reconstruction de l'Europe après la Deuxième Guerre mondiale est un bel exemple pour voir le rôle qu'a joué
la coopération économique dans la stabilité politique européenne.
Il est possible de constater que le libre-échange permet aussi, au niveau politique, de contribuer à la
démocratisation des nations qui ont la volonté et l'ambition de s'intégrer dans le mouvement de l'ouverture des
marchés.
Au cours des années 1970 et 1980, le passage vers la libéralisation des marchés est une étape qui a nécessité,
avant tout, un changement politique sous la forme d'une transition ou d'une consolidation des régimes
politiques démocratiques. Ce mouvement est connu sous forn1e du phénomène d'émergence internationale de
la démocratie. Autrement formulé, la libéralisation des échanges promeut un développement socio-
économique qui rend les gouvernements autoritaires inadaptés et inappropriés et, par conséquent, elle donne
naissance à une démocratisation des régimes politiques.
Dans l'ensemble, la libéralisation des marchés entraîne des taux de croissance économique plus élevés
permettant aux pays de se développer et de créer ainsi de meilleures conditions socio-économiques pour
l'émergence d'une démocratie. Fréquemment, dans l'histoire, les changements de politique commerciale ont
presque toujours été accompagnés de changements dans les régimes politiques.
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Les gains économiques
Les retombées positives du libre-échange ne se limitent pas seulement à l'environnement politique. En effet,
elles se concrétisent aussi au niveau économique en entraînant, par exemple, de grandes transformations
macroéconomiques génératrices de valeurs pour les nations et les agents économiques.
Division du travail et la spécialisation :
La division du travail et la spécialisation sont le premier argument en faveur du libre- échange. En effet, cette
première dimension des gains économiques du libre-échange permet aux pays d'orienter leurs diverses
ressources naturelles, humaines, industrielles et financières vers des activités qui leur sont adaptées et
appropriées.
Autrement dit, la spécialisation est un fruit de la libéralisation des échanges qui permet à chaque pays,
s'intégrant dans l'ouverture économique, d'exploiter, dans de meilleures conditions, ses forces et ses
compétences afin d'en tirer profit avec d'autres pays.
Ce premier gain qui est lié à la division du travail et à la spécialisation génère une utilisation plus efficace et
plus productive des ressources. Cette utilisation permet d'accroître la production nationale et d'atteindre un
seuil de production mondiale qui serait impossible à atteindre dans une économie fermée.
Croissance de la production :
Les premiers penseurs libéraux ont défendu l'idée selon laquelle la croissance de la production est une
dimension des retombées économiques du libre-échange.
À travers la division du travail et la spécialisation, les individus, tout comme les nations, arrivent à allouer de
manière efficace et efficiente leurs ressources. Cela signifie que chaque intervenant, dans le cadre du libre-
échange, utilise à meilleur escient ses ressources productives pour atteindre un niveau plus élevé de
production. C'est en se basant sur ce principe de division du travail et de spécialisation que les nations
participantes dans le commerce international arrivent à pousser les frontières de leur production. Autrement
dit, le seuil de production dans une économie ouverte dépasse largement celui atteint dans une économie en
autarcie. Pour clarifier davantage la relation entre le libre-échange et la production.
La croissance des échanges est une autre forme des gains que le libre-échange génère au niveau de
l'environnement économique. En effet, les partisans de la théorie du libre- échange ont défendu, tout au long
de l'histoire, l'argument selon lequel la libéralisation des marchés conduit à une augmentation des échanges
entre les nations participantes.
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Croissance des IDE :
La croissance des investissements directs à l'étranger fait partie des gains économiques que le libre-échange
génère.
Les flux d'investissements directs à l'étranger ont connu une forte évolution depuis que l'économie mondiale
a entamé la libéralisation des marchés. En effet, de 1970 jusqu'à 1996, les IDE ont été multipliés par 25,
passant de 14 milliards à 350 milliards d'USD, pour devenir la force d'intégration la plus dynamique de
l'économie mondiale.
Après avoir étudié les gains politiques et économiques du libre-échange, dans cette partie, on va identifier les
gains socioculturels qui renforcent, à leur tour, les arguments en faveur de la libéralisation des marchés.
Selon la littérature, le libre-échange contribue à la croissance du niveau de vie des individus. En effet, les
retombées économiques telles que la croissance économique, la croissance des revenus et la création de
l'emploi conduisent à des effets considérables au niveau du bien-être des ménages.
Création de l’emploi :
Le libre- échange, est un moteur de croissance des échanges et des investissements. Cela a pour conséquence
d'élargir le champ d'opportunités d'affaires et d'agrandir les possibilités d'investissement offertes aux
entreprises.
Selon les théories du commerce international, dont celle de l'avantage comparatif en particulier, le libre-
échange contribue à l'amélioration du bien-être des consommateurs. En effet, les consommateurs, comme tout
autre intervenant dans le commerce mondial, tirent profit des échanges entre les nations. Que ce soit en ayant
accès à une offre variée sur le marché ou bien en se procurant des biens et des services à bas prix, cela donne
naissance à des gains en termes de pouvoir d'achat.
La littérature qui traite de l'impact de la libéralisation des échanges sur l'environnement technologique, résume
les différentes retombées constatées essentiellement en deux points, le transfert du progrès technique et la
promotion de l'innovation.
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Transfert du progrès technologique et technique :
L'étude des nouvelles théories du commerce international pem1et au lecteur de voir de près comment la
libéralisation des marchés peut avoir un impact sur le partage des connaissances technologiques et le transfert
du progrès technique.
En effet, les flux technologiques constituent la troisième principale force dans la mondialisation des marchés,
car depuis quelques décennies, l'économie mondiale n'assiste pas seulement à une intégration des marchés,
mais aussi à une émergence de l'économie du savoir basée sur la diffusion des connaissances technologiques
à l'échelle planétaire. Autrement dit, les effets de la libéralisation des marchés ne se limitent pas aux produits
ou aux services, mais également aux connaissances technologiques. En effet, les activités de recherche et de
développement des entreprises multinationales ont pris une dimension internationale, ce qui a
considérablement contribué à la circulation des flux technologiques à l'échelle planétaire.
Promotion de l’innovation :
Le libre-échange est un facteur qui encourage l'innovation et qui incite au développement technologique. Cela
peut se faire, soit en intégrant les firmes dans des interactions fortement concurrentiel nécessitant une veille
technologique hautement développée, ou soit en permettant aux entreprises d'accéder à des marchés favorables
au progrès technique.
Après avoir donné un bref aperçu sur les gains technologiques, nous nous orientons, dans cette partie, vers
l'étude des gains du libre-échange au niveau de l'environnement écologique.
Le libre-échange peut aussi avoir des répercussions positives sur l'environnement légal, et ce, plus précisément
au niveau de la normalisation des marchés et de la réglementation du travail.
Dans le cadre de la libéralisation des marchés, la normalisation est une nécessité dans le sens où le commerce
à l’échelle planétaire pousse les entreprises à s’aligner sur des standards internationaux et à respecter les
normes exigées pour avoir accès à certains marchés.
Réglementation de travail :
L'influence du libre-échange peut prendre plusieurs formes. À titre d'exemple, on peut citer l'introduction
d'une nouvelle vision relative au respect des droits du travailleur basée sur la dynamisation et
l'accompagnement des réformes sociales pour le respect et la promotion des droits au travail.
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Peut-on espérer, à la lumière des travaux réalisés par le CEPII, que le cycle en cours sera effectivement le
« cycle du développement » ? Une réponse positive à cette question ne pourra naître que d'un infléchissement
des négociations en cours.
Au XIXe siècle, le Royaume-Uni pratique le libre-échange, ce qui lui permet d’obtenir croissance économique
et développement. C’est en effet après 1846, avec la fin des Corn Laws et sa décision d’ouvrir ses frontières
que le Royaume-Uni connaît une nette augmentation de sa puissance économique (et, en même temps, de son
développement par la hausse du niveau de vie). De même, avec les accords du GATT, la période des Trente
glorieuses combine progression du libre-échange et croissance économique mondiale. Une croissance qui a
servi le progrès social.
Il existe une corrélation positive entre libre-échange et augmentation de la croissance (donc du PIB/habitants)
depuis le début du XXe siècle. Si la croissance est bien utilisée, elle peut permettre d’obtenir un plus grand
développement.
Au contraire, sauf exception comme lors de la première mondialisation, les périodes de protectionnisme sont
des moments de l’histoire où le développement ne progresse plus (comme le montre de façon très claire la
période des « égoïsmes sacrés » de l’après crise de 1929).
L’importance du libre-échange
Sans échange, pas de division du travail ni de spécialisation, et sans division du travail social, pas de gains
d’efficacité. L’élargissement des marchés permet d’allonger les séries, d’accroître la taille et la productivité
des unités de production, et de diversifier les biens et les services produits en élargissant le marché, même
pour des productions très spécifiques. Le développement des grands pays industrialisés s’est ainsi accompagné
d’une unification de leur marché intérieur, renforcée notamment par le chemin de fer, mais aussi par des
mesures administratives (suppression des douanes intérieures et autres octrois, unification monétaire, etc.).
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Les pays soucieux de se développer l’ont compris également. Tous leurs efforts ont certes été de développer
leurs atouts dans certains domaines, mais en diversifiant leur tissu productif. La capacité à se spécialiser dans
des produits bien valorisés suppose en effet de combiner de multiples savoir-faire, dont disposent seulement
les économies hautement diversifiées. Ainsi, les pays qui sont parvenus à s’industrialiser à la suite du
Royaume-Uni ont su diversifier leurs économies en protégeant leurs industries naissantes et en unifiant leur
marché intérieur. Ce fut le cas de l’Allemagne, des Etats-Unis et, pour la plus grande partie du siècle, de la
France, comme l’a montré l’historien de l’économie Paul Bairoch. Ces pays sont parvenus à diversifier leur
appareil productif et à créer, sur certains points de leur territoire, des zones à haute efficacité productive. Plus
récemment, le développement des nouveaux pays industrialisés a prouvé que l’insertion dans l’échange
international favorable au développement, parce qu’elle permet d’accéder à de vastes marchés, tout en se
confrontant aux producteurs les plus efficaces et les plus innovateurs. Mais pour être efficace, cette insertion
suppose que l’Etat mène une politique commerciale stratégique, protégeant certains secteurs industriels
naissant, tout en acceptant d’importer sans les taxer, les biens qui permettront de diversifier le tissu productif
interne ou qui s’intégreront dans des productions destinées à être réexportées.
L’objet de toute théorie du commerce international ne peut donc être seulement d’étudier les effets de ce
commerce sur des pays disposant d’une dotation de facteurs une fois pour toutes, mais plutôt d’examiner
comment, sur un territoire donné, l’ouverture internationale peut contribuer à faire évoluer cette dotation de
manière favorable.
Les politiques qui ouvrent une économie au commerce et aux investissements du reste du monde sont
indispensables à une croissance économique soutenue. Sur ce point les faits sont établis. Depuis plusieurs
décennies, aucun pays n'a connu la réussite économique, manifestée par l'augmentation substantielle des
niveaux de vie de sa population, sans être ouvert sur le reste du monde. Inversement, l'ouverture aux échanges
— ainsi qu'à l'investissement direct étranger — a constitué un élément important de la réussite économique
de l'Asie orientale, où au cours des 20 dernières années la moyenne des droits d'importation est tombée d'un
niveau de 30 % à 10 %.
L'ouverture de leur économie sur le marché mondial est le facteur essentiel qui a permis à de nombreux pays
en développement de se doter d'avantages comparés dans la fabrication de certains produits. Dans ces pays,
que la Banque mondiale appelle les « nouveaux mondialistes », le nombre de personnes vivant dans la pauvreté
absolue a diminué de plus de 120 millions de personnes (soit 14 %) entre 1993 et 1998.
22
Il existe un faisceau considérable de faits montrant que les pays qui sont davantage ouverts sur l'extérieur
tendent à croître constamment plus vite que ceux qui sont refermés sur eux-mêmes. En fait, on a pu constater
que les avantages de la libéralisation du commerce peuvent être plus de dix fois supérieurs à son coût. Les
pays qui ont ouvert leurs économies au cours des dernières années, notamment l'Inde, le Vietnam et l'Ouganda,
ont enregistré une croissance plus rapide et une réduction plus prononcée de la pauvreté. En moyenne, ceux
des pays en développement qui ont fortement baissé leurs tarifs douaniers dans la décennie 1980 ont connu
une croissance plus rapide que les autres au cours des années 1990.
La libéralisation des échanges bénéficie souvent particulièrement aux pauvres. Les pays en développement
n'ont guère les moyens des fortes subventions implicites, souvent canalisées en faveur d'étroits intérêts
privilégiés, qu'offre le protectionnisme. En outre, la croissance accrue qui résulte de la libéralisation des
échanges tend à augmenter les revenus des pauvres grosso modo dans les mêmes proportions que ceux de
l'ensemble de la population. Des emplois nouveaux sont créés pour les travailleurs non qualifiés, qui leur
permettent d'entrer dans la classe moyenne. Globalement, l'inégalité entre pays diminue depuis 1990, ce qui
reflète la croissance économique plus rapide des pays en développement, elle-même partiellement due à la
libéralisation des échanges.
L'élimination des derniers obstacles aux échanges est susceptible de procurer des gains considérables. Les
gains qu'apporterait l'élimination de tous les obstacles au commerce de marchandises sont estimés entre 250
23
et 680 milliards de dollars E.U. par an. Les deux tiers environ de ces gains reviendraient aux pays
industrialisés. Mais le montant qui échoirait aux pays en développement serait néanmoins plus de deux fois
plus élevé que l'aide qu'ils reçoivent actuellement. En outre la libéralisation du commerce bénéficierait
davantage, en pourcentage de leur PIB, aux pays en développement qu'aux pays industrialisés du fait que leurs
économies sont plus fortement protégées et qu'ils se heurtent à des barrières plus élevées.
Bien qu'un accès amélioré aux marchés des autres pays présente des avantages, c'est la libéralisation de leur
propre marché qui est le plus profitable aux pays. Pour les pays industrialisés, les principaux avantages
proviendraient de la libéralisation de leurs marchés agricoles. Les pays en développement gagneraient tout
autant à libéraliser leurs industries de transformation et leur agriculture. Cependant le groupe de pays à faible
revenu bénéficierait le plus de la libéralisation des marchés agricoles des pays industrialisés, en raison de
l'importance relativement plus grande de l'agriculture dans ces pays.
À la suite du théorème HOS, Stolper et Samuelson montrent qu’il doit y avoir convergence du prix des facteurs
de production chez les participants à l’échange international. Conséquence concrète : il ne devrait y avoir une
réduction des inégalités entre les nations grâce à l’ouverture internationale ; le développement suppose une
baisse des inégalités.
Smith, Ricardo et HOS démontent que les Nations aient intérêt à se spécialiser dans les branches pour
lesquelles elles disposent d’un avantage et à abandonner les branches pour lesquelles elles ne sont pas
compétitives – ce qui doit leur permettre d’importer à moindre prix. La DIT est alors source de croissance
économique.
Le libre-échange permet d’élargir la taille du marché visé et de se traduire par des économies d’échelle (Linder,
Krugman), ce qui permet d’obtenir de la croissance économique. Si la croissance économique est bien utilisée,
elle peut servir le développement.
Le libre-échange se traduit par plus de concurrence donc un développement des innovations qui apportent un
plus grand bien-être aux consommateurs ; de plus, dans le cadre de la concurrence monopolistique, le libre-
échange oblige à se différencier, ce qui renforce les choix offerts aux consommateurs. Ces deux éléments sont
directement source de développement. D’une façon générale, avec le libre-échange, les consommateurs ont
accès à une plus grande variété de biens, ce qui améliore leur satisfaction.
24
Le libre-échange est un principe visant à favoriser le développement du commerce international en supprimant
les barrières nationales tarifaires et non tarifaires susceptibles de restreindre l'importation des biens et des
services. Au sens strict, la notion ne s'étend pas aux mouvements de travailleurs ou de capitaux.
Au contraire le protectionnisme abaisse le bien-être des consommateurs (prix plus élevés, réduction du choix),
ce qui diminue le développement de la Nation.
Des modèles d’émergence inspirés des modèles de développement extraverti des NPI
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les pays nouvellement indépendants choisirent entre deux types
de stratégies de développement. Le premier, de nature autocentrée, regroupe les modèles de substitutions aux
importations – essentiellement en Amérique latine – et des industries industrialisantes (Inde ou Algérie). Ces
stratégies protectionnistes avaient pour objectif d’asseoir la croissance sur une industrialisation forcée et une
production orientée en priorité vers le marché intérieur. Le deuxième, basé sur la promotion des exportations,
avait pour ambition de « roder » la fabrication de produits de consommation courante à faible valeur ajoutée
et de faible technologie sur les marchés intérieurs afin de développer des effets d’apprentissage et une forte
productivité, pour ensuite inonder les marchés extérieurs de produits à bas coûts. Cette stratégie, qui permit
une diversification du tissu productif des NPI, fit le succès du Japon et de la Corée du Sud.
La fin des années 1970 et le début des années 1980 scellèrent définitivement le destin des stratégies
autocentrées. Tout d’abord car en termes de croissance et de performances, ces stratégies ont été moins
efficaces que les stratégies extraverties. Ensuite parce que la crise de la dette des pays en développement
(PED) dans les années 1980 les conduisit à adopter des mesures libérales inscrites dans les politiques
d’ajustement structurel (PAS) imposées par les institutions internationales (Fonds monétaire international
[FMI] et Banque mondiale). C’est à cette période que le modèle des NPI, qui avait assuré le décollage de
l’Asie, devint une référence incontournable en matière de développement et d’ouverture aux échanges. Sur
cette base se sont succédé plusieurs vagues de NPI, que l’on nomma les « Bébés tigres » (Indonésie, Malaisie,
Philippines, Thaïlande et Viêtnam), les « Pumas » ou « Jaguars » (Argentine, Chili, Colombie et Mexique),
avant que n’apparaisse en 1981 le terme de pays émergents.
25
En 1947, 23 pays signent le « General Agreement on Tarifs and Trade » (GATT). Il s’agit d’un accord
multilatéral qui a pour objectif de développer le libre-échange sur des bases coopératives.
- Principe de réciprocité : L’interdiction des obstacles aux échanges, autres que les tarifs douaniers et
accord entre les pays sur la réduction des droits de douane.
- Principe de non-discrimination : Il comporte deux composantes :
Traitement national : Les produits doivent être traités sur un pied d’égalité sur le territoire
national.
La clause de nation la plus favorisée : Les avantages doivent être accordés à tous les pays
signataires.
- Principe de transparence : La seule protection acceptée est la protection tarifaire.
Certaines dispositions du GATT ont été par la suite soit enrichies (adoption en 1965 d’un nouveau chapitre
connu sous le nom de « Partie IV » relative à la promotion du développement par le commerce), soit modifiées
(lors du Tokyo Round en 1979 (autorisation d’utiliser un traitement plus favorable en faveur des pays en
développement malgré la règle de la non-discrimination).
Le système du GATT englobe aussi un ensemble de traités ou « codes » différents de l’Accord Général
pouvant être signés par d’autres Etats que ceux ayant participé à l’Accord Général. Ces « codes » issus pour
la plupart du Tokyo Round cherchent d’abord à codifier les pratiques susceptibles d’être à l’origine d’obstacles
non tarifaires au commerce et en plus à établir des disciplines spécifiques pour le commerce de certains
produits notamment les produits textiles, les céréales, les produits laitiers de la viande bovine…, ainsi, les
rounds de négociation sont des réunions périodiques afin d’améliorer les échanges entre pays et d’éliminer les
obstacles (Kennedy Round, Tokyo Round, Uruguay Round …).
Exemple : Les principaux résultats de l’Uruguay Round sont :
Baisse des tarifs sur les biens manufacturés ;
Transformation des barrières non tarifaires en tarifaires sur les produits agricoles ;
Réduction de l’exportation agricole subventionnée ;
Nouvel accord sur le commerce des services ;
Nouvel accord sur le droit de propriété intellectuelle ;
Création de l’OMC qui a remplacé le GATT ;
Le système du GATT se caractérise par sa flexibilité qu’on observe à travers le style dans lequel ses règles
sont énoncées, les différents blocages de ces dernières et la façon dont il organise la sanction de ses règles.
Les réussites du GATT
26
Le commerce international est devenu très intense avec l’accroissement des échanges internationaux. Sur la
période 1950-1998, le taux de croissance annuel moyen du PIB mondial a été de l’ordre de 3,5% alors que le
taux de croissance annuel moyen du commerce a été de 6,56%. Cela signifie que le développement des
échanges internationaux est en moyenne près de 2 fois supérieures à l’accroissement du PIB mondial.
- Une réduction importante des tarifs douaniers (diminution de 25% en 1949, de 25% en 1951, de 35%
lors du Kennedy Round et de 33% lors du Tokyo Round).
- Une interdépendance accrue des économies les unes par rapport aux autres et une ouverture croissante
des économies nationales.
L’Organisation Mondiale du Commerce
L’accord instituant l’organisation mondiale du commerce fait à Marrakech le 15 avril 1994. Présenté comme
une annexe à l’acte final du cycle d’Uruguay, il est entré en vigueur le 1 er janvier 1995. L’accord détermine
le mode de fonctionnement de l’OMC. Il comprend par ailleurs différentes annexes qui définissent les grandes
réglementations en matière de commerce international et les modalités de règlements des différends
commerciaux. La création de l’OMC a marqué la plus grande réforme du commerce international depuis la
seconde guerre mondiale. L’Organisation Mondiale du Commerce est la seule organisation internationale qui
s’occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Au cœur de l’Organisation se trouvent les Accords
de l’OMC, négociés et signés par la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs
parlements. Le but est d’aider les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs et les
importateurs à mener leurs activités. Le Maroc est membre de l’OMC depuis le 1er janvier 1995 et membre
du GATT depuis le 17 juin 1987.
Les principes fondamentaux de l’OMC
Les principes fondateurs qui guident toujours l’OMC restent le processus d’ouverture des frontières, la
garantie de la nation la plus favorisée et du traitement non discriminatoire par les membres ainsi qu’un
engagement de transparence dans la conduite des activités. L’ouverture des marchés nationaux au commerce
international, assortie d’exceptions justifiées ou de flexibilités appropriées, encouragera et facilitera le
développement durable, améliorera le bien-être des populations, réduira la pauvreté et favorisera la paix et la
stabilité. En même temps, cette ouverture des marchés doit s’accompagner de politiques nationales et
internationales saines qui contribuent à la croissance économique et au développement conformément aux
besoins et aux aspirations de chaque membre.
Les réussites de l’OMC :
L’Organisation Mondiale du Commerce peut réduire le coût de la vie et relever le niveau de vie, régler les
différends et réduire les tensions commerciales, stimuler la croissance économique et l’emploi, réduire le coût
de l’activité commerciale au niveau international, encourager la bonne gouvernance, aider les pays à se
27
développer, donner aux faibles les moyens de se faire entendre, agir en faveur de l’environnement et de la
santé, contribuer à la paix et à la stabilité.
Section 2 : Comment l’OMC défend elle le libre-échange ? et pour quelle raison ?
Les données montrent qu’il y a un lien statistique indiscutable entre libéralisation du commerce et croissance
économique. D’après la théorie économique, ce lien s’explique par de bonnes raisons. Tous les pays, y compris
les plus pauvres, ont des ressources humaines, industrielles, naturelles, financières qu’ils peuvent exploiter
pour produire des biens et des services destinés à être vendus sur le marché intérieur ou à l’étranger. La science
économique nous enseigne que nous pouvons tirer parti du commerce de ces biens et services.
Pour dire les choses simplement, le principe de l’avantage comparatif signifie que les pays prospèrent d’abord
en tirant profit de leurs ressources pour concentrer leurs efforts sur ce qu’ils peuvent produire dans les
meilleures conditions, et ensuite en échangeant ces produits contre ceux que d’autres pays produisent dans les
meilleures conditions. Autrement dit, des politiques commerciales libérales celles qui garantissent la
circulation sans restriction des biens et des services accroissent la concurrence, encouragent l'innovation et
engendrent le succès. Elles amplifient le bénéfice que l’on peut retirer de la production la meilleure, la mieux
conçue et effectuée au meilleur prix.
Cependant, le succès dans le commerce, n’est pas un phénomène statique. Telle entreprise parfaitement
compétitive pour un produit peut le devenir moins qu’une autre lorsque le marché évolue ou lorsque des
techniques nouvelles permettent de fabriquer un produit moins cher et meilleur. Les producteurs sont
encouragés à s'adapter progressivement et de façon relativement indolore. Ils peuvent fabriquer des produits
nouveaux, trouver un nouveau “créneau” dans leur branche d’activité existante ou se lancer dans des domaines
nouveaux.
L’expérience montre que la compétitivité peut aussi passer d’un pays à l’autre. En fait, un pays qui a peut-être
été favorisé par des coûts de main-d’œuvre moins élevés ou par d’abondantes ressources naturelles peut perdre
sa compétitivité pour certains biens ou services à mesure que son économie se développe. Toutefois, grâce à
l’effet de stimulation exercé par l’ouverture de l’économie, il peut redevenir compétitif pour d’autres biens ou
services. Il s’agit là, en règle générale, d’un processus graduel. Néanmoins, la tentation de refuser le défi que
représentent des importations compétitives est toujours présente. Et les gouvernements des pays riches sont
davantage susceptibles de céder à l'appel de la sirène du protectionnisme, dans le but d'en retirer un avantage
politique à court terme, en accordant des subventions, en imposant des formalités administratives complexes
et en se retranchant derrière des objectifs généraux légitimes, tels que la préservation de l'environnement ou
la protection des consommateurs, comme prétexte pour protéger les producteurs. La protection conduit à terme
à des producteurs hypertrophiés et inefficaces offrant aux consommateurs des produits dépassés et peu
attrayants.
28
En fin de compte, malgré la protection et les subventions, les usines doivent fermer leurs portes et les emplois
disparaissent. Si d’autres gouvernements par le monde appliquent eux aussi les mêmes politiques, les marchés
se contractent et l’activité économique mondiale ralentit. L’un des objectifs que les gouvernements visent à
travers les négociations de l'OMC est d’empêcher une telle dérive destructive vers le protectionnisme, et qui
va à l’encontre du but recherché. C'est un avantage du système commercial de l'OMC dont on ne parle pas
suffisamment. D’après ce qui précède, une question fondamentale se pose, c’est comment le commerce aide
au développement ?
Au début des années 1930, on a assisté à une guerre commerciale dévastatrice. Durant la Grande Dépression,
la crainte que les importations ne détruisent encore plus d'emplois a amené les gouvernements à renforcer les
obstacles au commerce, ce qui a déclenché un cercle vicieux de mesures de rétorsion. Cela n'a fait qu'aggraver
le chômage. L'économie mondiale est entrée dans une spirale de récession, qui a finalement contribué au
déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le protectionnisme peut facilement nous plonger dans une
situation où tout le monde est perdant.
Après la guerre, dans le cadre du système du GATT/de l'OMC, le commerce a fortement augmenté. Et surtout,
il est devenu beaucoup plus stable, même pendant les crises économiques. Les règles convenues et la
confiance sont des facteurs clés. La confiance permet d'éviter les guerres commerciales sans vainqueurs
auxquelles on a assisté dans les années 1930. Quand les gouvernements pensent que les autres maintiendront
leurs barrières commerciales dans des limites convenues, ils en font autant. Ils sont aussi beaucoup plus
disposés à coopérer entre eux.
Le système commercial de l'OMC joue un rôle crucial en instaurant et en renforçant la confiance. Les
négociations qui débouchent sur un accord par consensus et la priorité donnée au respect des règles sont
particulièrement importantes.
29
Figure 7: valeur du commerce mondial (1948-2010)
30
L’OMC aide les pays à se développer
Le système commercial de l'OMC repose sur le principe qu'un commerce plus ouvert peut stimuler la
croissance économique et aider les pays à se développer. Dans ce sens, le commerce et le développement sont
bons l'un pour l'autre. En outre, les Accords de l'OMC contiennent de nombreuses dispositions qui tiennent
compte des intérêts des pays en développement.
Plus des trois quarts des Membres de l'OMC sont des pays en développement ou font partie des pays les moins
avancés. Et tous les candidats à l'accession sont des pays en développement. La question de savoir si les
intérêts des pays en développement sont suffisamment pris en compte à l'OMC est toujours débattue. Mais
même les plus critiques des pays en développement reconnaissent que le système leur offre des avantages. En
fait, peu d'économistes contestent que le commerce, s'il se déroule convenablement, est essentiel au
développement.
Nous sommes tous des consommateurs, les prix des denrées alimentaires, des vêtements, des produits de
première nécessité, des produits de luxe et de tout le reste sont influencés par les politiques commerciales.
Le protectionnisme coûte cher : il augmente les prix.
Le système mondial de l'OMC permet de réduire les obstacles au commerce par la négociation et fonctionne
selon le principe de la non‑discrimination. Il en résulte une diminution des coûts de production (car les produits
importés utilisés dans la production sont moins chers) et du prix des produits finis et des services, un plus
grand choix, et finalement, une baisse du coût de la vie.
Ailleurs, on s'intéresse aux problèmes posés par les importations. Ici, il est question de l'impact sur nous, les
consommateurs. Globalement, les revenus peuvent augmenter. Aux États‑Unis, le gouvernement estime que
l'ouverture des échanges depuis 1945 a fait progresser les revenus annuels de 1 000 milliards de dollars, soit
9 000 dollars par ménage. Selon lui, deux grands accords commerciaux des années 1990 (le Cycle d'Uruguay
de l'OMC et l'Accord de libre‑échange nord‑américain entre le Canada, les États‑Unis et le Mexique)
augmentent de 1 300 à 2 000 dollars par an le pouvoir d'achat d'une famille américaine moyenne de quatre
personnes. L'Union européenne qui, en créant le marché unique, a entrepris la troisième grande libéralisation
au tournant du siècle, estime que les gains liés à la diversification des biens et des services offerts au
consommateur européen moyen sont de l'ordre de 600 euros par an, en plus des économies réalisées grâce à
la baisse des prix.
Les produits alimentaires sont moins chers si la protection diminue.
Quand l'agriculture est protégée, le prix des produits alimentaires est artificiellement élevé. Si la protection
est très importante (comme quand les prix du marché sont naturellement bas), l'impact peut être considérable.
31
On estime que la protection de l'agriculture augmentait les prix des produits alimentaires de 1 500 dollars par
an pour une famille de quatre personnes dans l'Union européenne en 1997 et qu'elle équivalait à une taxe de
51 pour cent sur ces produits au Japon en 1995. En une seule année (1988), les consommateurs américains
ont vu leur facture d'épicerie augmenter de 3 milliards de dollars, rien qu'à cause du soutien du sucre.
Mais il y a aussi un paradoxe. La protection et les subventions sur les marchés riches augmentent les prix
intérieurs, mais elles font baisser les prix sur les marchés mondiaux, notamment dans les pays pauvres. Si la
réforme dans les pays développés fait monter les prix mondiaux, les consommateurs des pays pauvres peuvent
en pâtir, mais leurs agriculteurs obtiennent des prix plus réalistes qui les encouragent à produire plus, d'où une
augmentation de l'offre dans le pays.
Négocier la réforme du commerce des produits agricoles est donc une tâche complexe. Les gouvernements
continuent de s'interroger sur le rôle des politiques agricoles dans différents domaines allant de la sécurité
alimentaire à la protection de l'environnement. Mais les Membres de l'OMC sont en train de réduire les
subventions et les obstacles au commerce les plus dommageables, et ils négocient pour poursuivre la réforme
de l'agriculture.
Ces questions ont été intégrées dans un programme de travail plus vaste, le Programme de Doha pour le
développement, qui a été lancé à la quatrième Conférence ministérielle de l'OMC, tenue à Doha (Qatar) en
novembre 2001.
Aux États‑Unis, les restrictions à l'importation conjuguées à des droits de douane élevés ont entraîné une
hausse de 58 pour cent des prix des textiles et des vêtements à la fin des années 1980, pendant les premières
années des négociations qui ont abouti à une réforme globale, les négociations du Cycle d'Uruguay qui ont
abouti à la création de l'OMC. À cause de ces restrictions, les consommateurs du Royaume‑Uni ont payé
environ 500 millions de livres de plus par an pour leurs vêtements. Pour les Canadiens, la facture s'est élevée
à environ 780 millions de dollars canadiens. Pour les Australiens, elle aurait été de 300 dollars australiens par
an pour une famille moyenne si les droits de douane n'avaient pas été abaissés pendant cette période.
La réforme du commerce des textiles et des vêtements dans le cadre de l'OMC a été achevée en 2005. Le
programme prévoyait l'élimination des restrictions quantitatives à l'importation. Aujourd'hui encore, les droits
d'importation sur les produits essentiels bon marché peuvent constituer une charge disproportionnée pour les
plus démunis.
32
Si les droits de douane sur les textiles et les vêtements étaient aussi éliminés, il pourrait en résulter, selon les
économistes, un gain d'environ 23 milliards de dollars au niveau mondial, dont 12,3 milliards de dollars pour
les États‑Unis, 0,8 milliard de dollars pour le Canada, 2,2 milliards de dollars pour l'Union européenne et 8
milliards de dollars environ pour les pays en développement.
Il en va de même pour les autres produits. On estime par exemple qu'à l'époque où ils étaient à leur plus haut
niveau, au début des années 1980, les contingents sur les voitures importées aux États‑Unis transféraient 5
milliards de dollars par an de profits supplémentaires aux constructeurs automobiles japonais (ce qui
représentait un coût additionnel pour les consommateurs), car les constructeurs japonais pouvaient vendre plus
cher les voitures exportées dans les limites des contingents.
Malgré cette protection, l'industrie automobile américaine a continué à perdre des parts de marché. Les
constructeurs étrangers ont tout simplement contourné l'obstacle en commençant à produire des voitures aux
États‑Unis. Beaucoup d'autres pays ont également protégé leur industrie automobile. En République de Corée,
par exemple, un droit de douane de 8 pour cent combiné à des taxes sur la cylindrée augmente d'environ 9 000
dollars le prix d'une voiture importée de 30 000 dollars.
Pour les services. En Afrique, la Tanzanie, l'Ouganda et le Mozambique sont parmi les pays où les prix du
téléphone, d'Internet et des autres services de communication ont le plus baissé pendant la période 2008‑2010.
Il en est allé de même au Bhoutan et au Bangladesh en Asie, selon les calculs de l'Union internationale des
télécommunications (UIT). L'ouverture récente du marché des pays les moins avancés commence à produire
des résultats.
Entre 2008 et 2010, les prix de la bande passante Internet (par rapport au produit intérieur brut) ont baissé
beaucoup plus vite dans les pays en développement (52 pour cent) que dans les pays riches (35 pour cent).
Aujourd'hui, pratiquement aucun pays n'autorise encore les monopoles pour la fourniture des services Internet.
Plus généralement, selon les données de l'UIT, les régions qui ont libéralisé les télécommunications de façon
plus lente et moins complète (Moyen‑Orient et Afrique) affichent des prix moyens plus élevés que les régions
qui ont engagé des réformes plus tôt, comme l'Europe, les Amériques et l'Asie. Et les entreprises en bénéficient
tout autant que les particuliers. Du fait des baisses de prix dues à l'ouverture des marchés dans le monde, les
services de télécommunication sont accessibles à un plus grand nombre de petites et moyennes entreprises.
Les droits de douane pèsent souvent sur les pauvres :
D'après des études réalisées aux États‑Unis, un certain nombre de produits achetés par la population à faible
revenu sont soumis à des droits de douane plus élevés. Il s'agit notamment des chaussures de sport, des
sous‑vêtements, des T‑shirts et de bien d'autres articles, ce qui signifie que ces consommateurs payent des
taux de droits cinq à dix fois plus élevés que les familles des classes moyennes ou riches dans les magasins
haut de gamme. Les pays exportateurs pauvres, comme le Cambodge et le Bangladesh, sont également
33
pénalisés : ils sont confrontés à des droits de douane 15 fois plus élevés que ceux qui sont appliqués aux pays
riches et aux pays exportateurs de pétrole.
Le système dont l'OMC a maintenant la responsabilité est en place depuis plus de 60 ans. Il y a eu, pendant
cette période, huit grands cycles de négociations commerciales. Les obstacles au commerce dans le monde
sont plus bas que jamais dans l'histoire récente du commerce. Et ils continuent de diminuer, ce dont nous
profitons tous.
Le relèvement des niveaux de vie, la réalisation du plein emploi et le développement durable sont les objectifs
des gouvernements Membres de l'OMC, énoncés dans l'Accord de Marrakech qui a institué l'OMC. L'un des
moyens d'y parvenir est la "réduction substantielle des tarifs douaniers et des autres obstacles au commerce".
Ce processus d'ouverture des échanges a lieu dans le cadre des règles de l'OMC, qui tiennent compte du fait
que certains pays sont mieux outillés que d'autres pour ouvrir largement leur marché. Certains ont, par
exemple, une infrastructure juridique, réglementaire et matérielle plus avancée.
D'une manière générale, il est plus facile pour les pays développés d'ouvrir leurs marchés que pour de
nombreux pays en développement.
En conséquence, les droits de douane (droits d'importation) moyens, du moins pour les produits manufacturés,
sont beaucoup plus bas dans les pays développés que dans les pays en développement, mais cela n'est pas vrai
dans tous les cas ni pour tous les produits.
Les économies ouvertes ont tendance à croître plus rapidement et plus régulièrement que les économies
fermées, et la croissance économique est un important facteur de création d'emplois. Les entreprises rentables
embauchent généralement plus que celles qui sont déficitaires. Le commerce peut aussi stimuler l'efficience
et la productivité car les entreprises ont accès à une plus large gamme d'intrants de qualité à un prix abordable.
Elles ont aussi accès à des technologies et à un savoir‑faire qu'elles ne pourraient pas obtenir dans une
économie fermée. L'accès à la technologie et à des intrants de qualité peut encourager l'innovation et la
créativité sur le lieu de travail.
Par ailleurs, la concurrence peut être un puissant stimulant pour les entreprises qui cherchent de nouveaux
moyens de produire mieux et moins cher. L'apport d'idées nouvelles venant d'autres pays peut rendre les
entreprises plus productives. Il en va de même de l'accès accru aux marchés d'exportation. Mais améliorer la
34
productivité signifie souvent faire plus avec moins, ce qui peut vouloir dire moins de travailleurs. Il s'ensuit
inévitablement que, dans certains secteurs, des travailleurs perdront leur emploi. C'est ce que les économistes
appellent « l'attrition » et ce que l'économiste austro‑américain Joseph Schumpeter a qualifié de « destruction
créatrice ». Cela fait partie de la vie économique depuis des siècles et peut se révéler douloureux. Mais
l'histoire nous apprend que les pays qui cherchent à bloquer les importations de produits, de services ou d'idées
voient souvent leur économie stagner.
Il est important de reconnaître que, si le commerce offre la plupart du temps des avantages réels à la plupart
des gens consommateurs et producteurs, certains en souffrent. Il est important du point de vue social et
politique de reconnaître que le commerce peut constituer une menace. Les travailleurs qui ont perdu leur
emploi ont besoin d'aide, et les sondages montrent clairement que les personnes ont beaucoup plus tendance
à soutenir l'ouverture des échanges si elles savent qu'elles pourront bénéficier d'une telle aide. C'est pourquoi
les gouvernements doivent maintenir des programmes sociaux efficaces capables de protéger les travailleurs
qui perdent leur emploi en raison du commerce et de leur offrir une formation pour retrouver du travail.
En Afrique subsaharienne, les personnes qui travaillent dans des entreprises tournées vers l'exportation
touchent un salaire supérieur de 34 % au salaire moyen.
En 1975, 60 % de la population asiatique vivaient dans la pauvreté absolue, contre moins de 20 % aujourd'hui.
35
Mais si le lien entre le commerce et l'emploi est complexe, une chose est claire : le protectionnisme ne protège
pas l'emploi, ou s'il le fait, cela peut avoir un coût très élevé et cela peut nuire à l'emploi ailleurs dans
l'économie. C'est particulièrement vrai aujourd'hui dans l'économie mondiale de plus en plus interconnectée.
Avec la prolifération des chaînes de valeur mondiales, la production et l'approvisionnement franchissent de
nombreuses frontières. Les produits sont rarement fabriqués dans un seul pays et sont plutôt assemblés avec
des pièces et des services provenant de nombreux pays. La participation à ces chaînes serait sérieusement
compromise si les biens et les services nécessaires pour fabriquer ces produits devenaient plus coûteux ou plus
difficiles à trouver.
En outre, de nombreux emplois dans tous les pays sont directement liés aux importations, notamment dans
des secteurs comme la vente au détail, l'expédition, la livraison exprès et la logistique. L'adage selon lequel
les exportations sont bonnes et les importations mauvaises a toujours été douteux, et cela est encore plus
évident aujourd'hui.
Dans le secteur des technologies de l'information et de la communication, des pays en développement tel que
la Malaisie, Maurice et l'Égypte ont retiré des avantages considérables de l'ouverture de leurs marchés,
atteignant des niveaux d'emploi élevés dans ce domaine. Des pays développés tels que la Finlande, la Suède
et l'Irlande ont suivi une démarche analogue, ce qui a contribué à la croissance économique et à la création
d'emplois.
Aux pays, le libre-échange a profité tant aux consommateurs qu’aux producteurs. Bien des choses ont changé
en 70 ans, mais il reste que la plus importante hausse de la richesse mondiale coïncide avec la réduction des
barrières commerciales et le développement marqué des échanges à l’échelle internationale.
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Figure 9: Carte du pourcentage d’ouverture du commerce dans le monde.
Comment expliquer cette vive progression ? Par la libéralisation des échanges de biens et de services entre les
pays, qui favorise ce qu’on appelle la spécialisation.
Et pour mieux percevoir le développement et le bien être pousser par le libre échange nous avons choisi
d’analyser le cas des Pays-Bas pour des raisons qu’en va élaborer ci-dessus poursuivi par le cas du Maroc
pour plusieurs raisons : tout d’abord c’est notre pays, ensuite plusieurs spécialistes estime que le Maroc
poursuit une politique d’ouverture qui commence déjà à redessiner son chemin de développement.
33 670 km2 de territoire, dont 26% en-dessous du niveau de la mer, et 17, 2 millions habitants en 2018,
413.62 habitants par km2, soit l’une des plus grandes densités d’Europe ;
La « Porte de l’Europe » avec 51% des centres de distribution européens situés dans le pays et
dépendant fortement du commerce international ;
Un PIB estimé en 2019 de 907,051 milliards $USD (17eme rang dans le monde), et un PIB par habitant
de 53 600 € avec un taux de croissance du PIB de 3,1% ;
En 2022, selon l’OCDE, les Pays-Bas se classait au 9e rang mondial ;
90% de population totale urbaine, dont 45% située essentiellement dans le Randstad, une conurbation
des 4 villes majeures des Pays-Bas, avec 7,9 millions d’habitants ;
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Le degré d’ouverture
Le Royaume des Pays-Bas est un État aux revenus supérieurs à la moyenne européenne, disposant d'une
économie ouverte, qui s'appuie fortement sur le commerce extérieur. Cette dernière est caractérisée par des
rapports stables, une inflation modérée, une sage politique financière et un rôle important comme axe de
transport continental. Les principales activités industrielles sont le traitement de denrées alimentaires, la
chimie, la raffinerie et la fabrication d'appareils technologiques, même si le pays est fortement construit sur le
secteur tertiaire, ensemble qui a conduit à l'apparition de ladite maladie hollandaise.
2e puissance exportatrice de l’UE, les Pays-Bas ont réalisé ~ 709 Mds$ d’exportations et ~ 636 Mds$
d’importations en 2019. Les échanges de services sont aussi très excédentaires, les exportations atteignant 262
Mds$ contre ~ 246 Mds$ d’importations en 2019.
Biens exportés machines et matériel de transport, produits chimiques, combustibles minéraux ; alimentation
et bétail, produits manufacturés, etc.
Tandis que les biens importés sont des machines et matériel de transport, produits chimiques, carburants,
produits alimentaires, vêtements, etc.
- Chine 16,4 %
- Allemagne 15,3 %
- Belgique 8,5 %
- États-Unis 6,9 %
- Royaume-Uni 5,1 %
Nous trouvons ci-dessous un exemple des importations\exportations des Pays-Bas avec la France et le
Royaume-Uni :
Figure 10:Évolutions des échanges de marchandises France-Bretagne avec les Pays-Bas depuis 2016
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Le marché Néerlandais :
Les Pays-Bas sont un pays attractif et regorge d’opportunités pour les investisseurs étrangers. En effet, les
Pays-Bas, de par leur histoire mais aussi grâce à la transparence financière des entreprises, représentent un
environnement propice aux relations commerciales. En outre, c’est un marché compact et facile à suivre grâce
à sa petite taille, mais aussi innovateur et concurrentiel. Il est également important de considérer que ce n’est
pas un pays auto-suffisant et qu’il dépend donc de ses importations. Il possède d’autres atouts tels que :
Avec une population qualifiée et polyglotte, une législation pragmatique, une culture du commerce et une
position stratégique aux portes de l’Europe, les Pays-Bas sont devenus un acteur mondial incontournable.
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Avec 9,2 milliards d'euros d'actions échangés par jour, contre 8,6 milliards d'euros pour Londres, Amsterdam
est devenu en janvier la première place boursière européenne. Le Brexit a entraîné une migration de près de
la moitié des volumes de transactions de la City vers l'UE. C'est d'ailleurs là que va se faire coter Universal
Music.
Emplois :
Les Pays-Bas ont toujours connu un faible chômage grâce à son ouverture et son attractivité des investissements.
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La concentration de la richesse est forte :
Taux d'alphabétisation :
Le taux d’alphabétisation a atteint 100,00 % en 2021 avec un taux de scolarisation qui dépasse largement
la moyenne chez les jeunes entre 19 et 28 ans. Comme nous pouvons remarquer sur le graphe suivant.
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Figure 14:Graphique : Taux de scolarisation entre les âges de 19 et 28 ans (2019).
Si les établissements néerlandais ne figurent pas dans le top des classements universitaires mondiaux, certains
n'en sont pas moins renommés tels l'Université d'Utrecht, celle de Groningen, l'Université Erasmus de
Rotterdam, celle de Leiden. L'Académie des arts ArtEZ d'Arnhem est également très réputée.
Quelle est la relation entre le libéralisme et la qualité d’enseignement ? Et ben libéralisme signifie aussi liberté
de déplacement des capitaux et des Hommes. Alors les Pays-Bas peuvent profite des meilleurs personnels
dans le monde, et il ne serait pas le cas si le pays et protectionniste. Libéralisme alors équivaut aux
diversifications des choix alors des meilleurs choix.
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Section2 : Cas du Maroc
Le Maroc à l’aube de son indépendance a choisi le libéralisme.
Depuis, et tout au long des dernières décennies, il a consolidé son économie de marché à l’intérieur, et l’a
ouverte sur l’extérieur. D’ailleurs, à partir du début des années 1990, et suite à la disparition du Bloc
soviétique, un vaste mouvement de libéralisation a touché toutes les parties du monde, y compris la Chine
communiste. Actuellement, la mondialisation poursuit sa marche triomphante, et tout pays qui s'écarte de ce
mouvement, se condamne à la marginalisation.
C'est dans ce cadre, que notre pays a signé des Accords de libre-échange avec ses principaux partenaires.
D'abord avec l'Union européenne dans le cadre de l'Accord d'association du 26 février 1996. L'année 2004
fut très prolifique puisque le Maroc a signé trois Accords de libre-échange :
Notre pays garde toute son indépendance sur le plan politique. Certes, l'Accord d'association avec l'Union
européenne prévoit un dialogue politique. Mais il s'agit bien d'un dialogue, et chaque partie peut avoir son
avis spécifique et le défendre.
Ce sont des Accords asymétriques avec les pays plus développés (USA, Union européenne, Turquie), dans
la mesure où les avantages accordés de part et d'autre ne sont pas identiques, et sont en faveur du Maroc.
Ce sont des Accords différenciés et progressifs. Différenciés, car ils font une distinction nette entre les
produits industriels, les produits agricoles, les services, et les dispositions réglementaires et législatives.
Progressifs, car ils prévoient (sauf pour l'Accord d'Agadir) une période transitoire, avant démantèlement
douanier total.
Enfin ce sont des Accords qui ne prévoient pas d'aide financière, sauf l'Accord Maroc/Union européenne,
qui prévoit une aide financière dans le cadre du programme MEDA.
Sans entrer dans les détails de chaque Accord, le contenu de ces Accords prévoit les dispositions suivantes :
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Le Maroc obtient pour ses exportations industrielles l'exonération quasi totale dès la mise en vigueur des
Accords. Il bénéficie pour ses importations d'une période transitoire de 10 à 12ans. A noter cependant que
l'Accord d'Agadir ne prévoit pas de période transitoire pour toutes les parties. L'exonération totale des droits
de douane interviendra dès la mise en vigueur de l'Accord.
Les produits agricoles étant sensibles pour toutes les parties, il est prévu, dans les différents Accords, une
libéralisation partielle, avec notamment le respect de contingents tarifaires, et de longues périodes
transitoires. Le Maroc a notamment bien défendu ses intérêts agricoles tant vis-à-vis de l'Europe que des
USA et de la Turquie (à titre d'exemple pour les céréales : les contingents accordés par le Maroc sont
indexés sur la production nationale)
Tous les Accords prévoient une libéralisation partielle des services, des conditions spécifiques à chaque
branche du secteur, et une période transitoire.
Ces Accords sont accompagnés de dispositions générales d'ordre juridique et réglementaire. Ce sont en
général des dispositions exigées par les partenaires du Maroc, et qui ont trait à la protection des
investissements, des droits de propriété intellectuelle, du droit du travail, et du respect de l'environnement.
La signature de ces Accords présente pour le Maroc des grandes opportunités et quelques défis. Toute la
problématique consistera pour le Maroc à tirer le meilleur avantage des opportunités, et à limiter les dangers.
Les opportunités se présentent tout d'abord au niveau de la promotion des investissements étrangers au
Maroc. Notre pays a besoin de ces investissements qui apportent les capitaux, le savoir-faire et les marchés
d'exportation. Ce sont les investissements nationaux et étrangers qui permettent la création d'emplois et de
richesses. Les investissements étrangers (européens et américains notamment) seront stimulés par les
garanties que prévoient ces Accords : rapatriement des bénéfices, des capitaux, des plus-value, traitement
national, traitement de la nation la plus favorisée, convention pour éviter la double imposition, etc.
Un autre avantage pour les investisseurs étrangers consistera dans le fait que les entreprises installées au
Maroc peuvent exporter leurs produits industriels en exonération des droits de douane sur tous les pays liés
au Maroc par des Accords de libre-échange (Union européenne, USA, Tunisie, Egypte, Jordanie, Turquie).
C'est ainsi que des investisseurs américains pourront vendre non seulement sur le marché marocain, mais
également sur l'Union européenne et les pays couverts par l'Accord d'Agadir. De même des investisseurs
européens et asiatiques pourront exporter sur les USA et les pays couverts par l'Accord d'Agadir. Le Maroc
pourrait devenir une véritable plate-forme d'exportation.
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Le Maroc pourra aussi promouvoir ses exportations de produits agricoles et industriels, grâce aux avantages
qui lui sont accordés dans le cadre de ces Accords. Des possibilités réelles existent par les fruits et légumes,
les textiles, les produits de pêche frais et transformés, l'agro-industrie.
De même le secteur des services sera dynamisé au Maroc du fait que les sociétés marocaines de services
seront obligées de se moderniser, et que le consommateur marocain disposera de nouveaux produits à des
prix plus compétitifs.
Enfin du fait de la signature de tous ces Accords, les importateurs marocains pourront mettre en concurrence,
sur un même pied d'égalité, les fournisseurs de tous les pays couverts par ces Accords.
Le Maroc a connu une croissance respectable de ses exportations vers les marchés de l'UE
Lorsque l'Accord de Libre Echange est entré en vigueur en 2000, la part du Maroc sur les marchés européens
de marchandises était de 0,6 %. En 2017, elle était de 0,8 %. Cette performance représente certainement un
résultat respectable, mais elle est inférieure à ce que beaucoup d'observateurs espéraient. De2000 à 2017, les
exportations du Maroc vers l'UE ont augmenté moins rapidement que celles vers le reste du monde (6,7%
contre 9,6% en moyenne annuelle). La figure 1 montre que la part du Maroc dans les exportations mondiales
de marchandises a augmenté considérablement jusqu'en 2017 par rapport à 2000, passant de 0,14% à 0,2%, et
que sa part dans les importations mondiales a augmenté encore plus, passant de 0,17% à 0,25%.
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Pourquoi les exportations du Maroc vers l'UE n'ont-elles pas augmenté plus rapidement ? Pourquoi les
exportations marocaines vers l'UE ont-elles augmenté plus lentement que les exportations marocaines vers le
reste du monde ? Plusieurs vents contraires y ont contribué, principalement sans rapport avec l'ALE. Le plus
important est peut-être que l'Europe est la région du monde dont la croissance est la plus lente. Dès 2008,
l'Europe a souffert massivement de la crise financière mondiale et de la crise de l'euro. Cette crise a eu un effet
particulièrement prononcé sur l'Europe du Sud, notamment l'Italie et l'Espagne, qui sont, avec la France, les
principaux partenaires commerciaux du Maroc.
Figure 16:: Importations européennes de vêtements et de textiles en provenance du Maroc (millions USD)
Les investissements directs étrangers au Maroc ont augmenté, et les producteurs basés au Maroc sont
davantage intégrés aux entreprises européennes
Il est difficile d'imaginer que les constructeurs automobiles européens se seraient installés au Maroc si ce
dernier n'autorisait pas l'importation de pièces en franchise de droits et n'avait pas un accès sans entraves aux
marchés européens. Comme prévu, les IDE ont augmenté au Maroc suite à l'ALE UE-Maroc. Depuis lors, ils
se sont maintenus à un niveau respectable de 2,5 à 3 % du PIB. Bien qu'une partie des investissements
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étrangers soit motivée par la possibilité d'accéder aux marchés européens, certaines initiatives visent à profiter
des opportunités intérieures du Maroc, notamment dans le domaine de l'immobilier et de divers types de
services. Comme prévu, l'ALE semble avoir accru la confiance des investisseurs dans l'économie marocaine
en « consolidant » la libéralisation et en établissant une plus grande discipline politique dans des domaines
allant de la stabilité macroéconomique aux marchés du travail et à la réglementation des produits.
Depuis 2015, les IDE destinés au Maroc proviennent principalement de France (24%), des Émirats arabes unis
(15%), d'Arabie saoudite (9%) et des États-Unis (9%). Une grande partie de ces IDE a pris la forme
d'investissements dans l'immobilier et les services, mais 25% environ étaient destinés à l'industrie. En 2017,
l'investissement étranger soutenu dans le pays, provenant de sources multiples, a contrasté avec le recul des
IDE dans le reste de l'Afrique du Nord (à l'exception de l'Égypte). Au cours de cette année-là, les IDE au
Maroc ont augmenté de 23% pour atteindre 2,7 milliards de dollars US. À la fin de 2017, le gouvernement a
fait état de 26 investissements dans l'industrie automobile d'une valeur de 1,45 milliard de dollars US, dont un
accord avec Renault (France) pour porter à 55 % l'approvisionnement local en composants. Les IDE dans le
secteur financier du pays ont également augmenté, à mesure que les relations bancaires avec la Chine
s'approfondissaient .
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Conclusion
Le libre-échange et le développement est le sujet principal qui a donné la raison d'être pour ce projet. Tout au
long des lignes précédentes, le but qu’on a assigné à ce travail consistait à analyser l'impact de libre-échange
sur le développement des pays. Autrement dit, dans le cadre de cette recherche, nous avons suis penché sur
l’étude des perspectives générées par la libéralisation du commerce mondial et par l’ouverture des marchés.
Pour ce qui est des résultats obtenus, on a les récapitule sous la forme des points suivants :
Le libre-échange est un cadre qui favorise le commerce entre les nations à l'échelle planétaire. En effet,
d’après l'ensemble des recherches théoriques et des études empiriques exposées dans les pages qui précédent,
les pays et les agents économiques ont accès, à travers la libéralisation des marchés, à un environnement
favorable, opportun et moins entravant. Cependant, pour que le libre-échange génère des gains pour, il faut
noter que la compétitivité est une condition primordiale à prendre en considération.
L’ouverture au commerce et aux capitaux étrangers est généralement jugée propice au développement dans la
mesure où elle augmente l’efficacité d’une économie en élargissant l’ensemble des choix possibles pour les
agents nationaux.
Mais le développement ne se limite pas seulement au seul critère économique. Il inclut aussi une
transformation des sociétés et notamment leur évolution vers un mode de fonctionnement plus démocratique.
Les choix en matière de politique d’ouverture aux capitaux étrangers ne sont pas aussi simples que le suggère
le raisonnement économique élémentaire. À partir du moment où, du fait d’une certaine imperfection
fondamentale des marchés, cette ouverture détruit certaines incitations à l’investissement en capital humain,
l’évolution de l’économie et de la société s’en trouve modifiée et l’analyse élémentaire peut être mise en
défaut.
Le libre-échange est globalement favorisé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le monde a alors
connu une « seconde mondialisation » qui s’est encore accélérée au début des années 1990 avec l’entrée des
futurs émergents (Chine et Inde notamment).
Pourtant, depuis quelque temps, les politiques protectionnistes semblent de nouveau une option crédible,
Après des décennies de mondialisation des échanges commerciaux, le protectionnisme semble maintenant
plus en vogue. Doit-on craindre cette nouvelle tendance ?
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Liste des figures :
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Webographie- Bibliographie
https://www.wto.org/indexfr.htm
https://www.objectif-import-export.fr/fr/marches-internationaux/fiche-pays/pays-bas/risque-
pays-commerce
https://pourinfoeco.over-blog.com/2017/01/l-import-export-un-pays-les-pays-bas-1.html
https://www.journaldunet.fr/patrimoine/guide-des-finances-personnelles/1170004-
classement-idh-2020/
https://fr.statista.com/statistiques/736442/taux-de-chomage-pays-bas/
www.oecd.org
Publié in Revue du Mauss n°30 (2ème semestre 2007), Éditions La Découverte, Paris, pp.
Le Maroc a-t-il bénéficié de l’accord de libre-échange conclu avec l'Union européenne ? Rim
BERAHAB Uri DADUSH
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