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En Eolienne

Ce document présente un état de l'art sur les systèmes de conversion d'énergie éolienne. Il définit l'énergie éolienne et décrit l'historique et la croissance de son exploitation à l'échelle mondiale. Il présente ensuite les différents types d'éoliennes, leurs composants, leur fonctionnement et les efforts mécaniques sur les pales. Enfin, il décrit les générateurs et convertisseurs utilisés dans ces systèmes.

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En Eolienne

Ce document présente un état de l'art sur les systèmes de conversion d'énergie éolienne. Il définit l'énergie éolienne et décrit l'historique et la croissance de son exploitation à l'échelle mondiale. Il présente ensuite les différents types d'éoliennes, leurs composants, leur fonctionnement et les efforts mécaniques sur les pales. Enfin, il décrit les générateurs et convertisseurs utilisés dans ces systèmes.

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‫ا‬ ‫وا‬ ‫ا‬ ‫وزارة ا‬

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE

‫اﻟﺠﻠﻔﺔ‬-‫زﯾﺎن ﻋﺎﺷﻮر‬
Université ZIANE ACHOUR de DJELFA

Département: Génie Mécanique


Option :
Energétique

Présenté par : Ouanezar IBrahim

Thème :
Energie eolienne

2021/2022
Table de matière

Table de matière
Table de matière I
Introduction Générale 01
CHAPITRE I : Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie
Eolienne
I.1 Introduction 04
I.2 Définition de l'énergie éolienne 04
I.3 Etat de l’art et situation de l’éolien dans le monde actuel 05
I.3.1 Historique et croissance de l’exploitation de l’énergie éolienne 05
I.3.2 L’énergie éolienne en quelques chiffres 06
I.3.2.1 La capacité mondiale installée de l’énergie éolienne 06
I.3.2.2 Répartition continentale 08
I.3.3 Avantages et inconvénients de l’énergie éolienne 09
I.3.3.1 Avantages 09
I.3.3.2 Inconvénients 11
I.3.4. Types des turbines éoliennes 11
I.3.4.1. Eolienne à axe vertical 11
I.3.4.1.a. Avantages 12
I.3.4.1.b. Inconvénient 12
I.3.4.2. Eoliennes à axe horizontal 12
I.3.4.2.a.Avantages 13
I.3.4.2.b.Inconvénient 13
I.3.5. Constitution d’une éolienne moderne 13
I.3.6. Fonctionnement d’une éolienne 15
I.3.7. Efforts sur une pale 15
I.3.8. Zones de fonctionnement de l’éolienne 17
I.3.9. Eolienne à vitesse fixe ou à vitesse variable 19
I.4 Etat de l’art sur les générateurs utilisés dans le SCE 20
I.4.1 Systèmes utilisant la machine asynchrone 21
I.4.1.1 Machine asynchrone à cage d'écureuil 21
I.4.1.2 Machine Asynchrone à Double Stator 23
I.4.1.3 Machine Asynchrone à Double Alimentation type "rotor bobiné" 24
(a) MADA – structure de Kramer 25
(b) MADA à énergie rotorique dissipée 25
(c) MADA – structure de « Scherbius» avec cycloconvertisseur 27
I.4.1.4 Machine Asynchrone à Double Alimentation Type "Brushless" 27
I.4.2 Systèmes utilisant la machine synchrone 28
1.4.2.1 Générateur Synchrone à Rotor Bobiné 28

Page I
Table de matière

1.4.2.2 Générateur Synchrone à Aimants Permanents (GSAP) 29


I.4.3 Différentes types de machines à Aimant 31
1.4.3.1 Machines à flux radial 31
I.4.3.2 Machines à flux axial 32
1.4.3.2.1 Machines à flux axial à 1 stator et 1 rotor 32
I.4.3.2.2 Machines à flux axial à stator interne ou externe 33
I.4.3.2.3 Machines à flux axial à stator multiples ou multi disques 33
I.5. Matériaux pour aimants 34
I.6 Les convertisseurs de puissance 35
I.7 Conclusion 36
CHAPITRE II : Modélisation et Simulation du Système de Conversion
d’Energie Eolienne
II.1 Introduction 38
II.2 Modélisation de la partie mécanique de l’éolienne 38
II.2.1 Hypothèses simplificatrices pour la modélisation mécanique de la turbine 38
II.2.2 Modélisation de la vitesse du vent (Source primaire) 39
II.2.2.1 Expression du vent en un point fixe 40
II.2.2.2. Le filtre spatial 40
II.2.3 La conversion aérodynamique 41
II.2.3.1 Théorie de Betz 41
II.2.3.2 Limite de Betz 42
II.2.4 Modélisation du couplage mécanique entre la turbine et la génératrice 44
II.2.5 Simulation de la turbine 46
III.Conclusion Générale 47
Introduction Générale

Introduction Générale
L’énergie est l’un des moteurs du développement des sociétés. La civilisation industrielle
s’est bâtie autour de l’exploitation du charbon à la fin du 18e siècle, puis du pétrole au milieu du
20e siècle. Depuis le premier choc pétrolier de 1973, les pays industrialisés optent
progressivement pour les énergies nouvelles et renouvelables. D'une façon générale, les énergies
renouvelables sont des modes de production d'énergie utilisant des forces ou des ressources dont
les stocks sont illimités. L'eau des rivières faisant tourner les turbines d'un barrage
hydroélectrique ; le vent brassant les pales d'une éolienne; la lumière solaire excitant les
photopiles; mais aussi l'eau chaude des profondeurs de la terre alimentant des réseaux de
chauffage. En plus de leur caractère illimité, ces sources d'énergie sont peu ou pas polluantes. Le
solaire, l'éolien, l'eau,…etc. ne rejettent aucune pollution lorsqu'elles produisent de l'énergie.
L’aérogénérateur est basé sur le principe des moulins à vent. Le vent fait tourner les pales qui
sont elles-mêmes couplées à un rotor et à une génératrice. Lorsque le vent est suffisamment fort
(15 km/h minimum), les pales tournent et entraînent la génératrice qui produit de l'électricité.
L’énergie éolienne est aujourd’hui l’énergie propre la moins coûteuse à produire, ce qui explique
l’engouement fort pour cette technologie. Les recherches en cours pourraient lui laisser pendant
encore de nombreuses années cette confortable avancée.
La multiplication des éoliennes a conduit les chercheurs en Génie Electrique à mener des
investigations de façon à améliorer l'efficacité de la conversion électromécanique et la qualité de
l'énergie fournie. Dans ce cadre, le présent mémoire décrit une étude sur l'utilisation des
machines de type synchrone a aimant permanent dans un système éolien. Le premier chapitre est
consacré à des rappels sur les systèmes éoliens à travers les concepts physiques régissant leur
fonctionnement. Ces rappels sont suivis par une définition de l’énergie éolienne de manière
générale, puis l’évolution des éoliennes durant les dernières décennies . Des statistiques sont
données montrant l’évolution de la production et la consommation del’énergie éolienne dans le
monde, et les différentes technologies sontutilisées pour capter l'énergie du vent (capteur à axe
vertical ou à axe horizontal),ainsi que les différents générateurs utilisés dans les systèmes éoliens
, etles convertisseurs qui leur sont associés.
Dans le deuxième chapitre, nous avons proposé le concept de chaîne éolienne complète. Dans
ce chapitre. Nous établissons un modèle de simulation de l’ensemble de la chaîne éolienne en
insistant notamment sur le caractère multiphasique (prise en compte des phénomènes
mécaniques, magnétiques, électriques) .

Page 1
Introduction Générale

Finalement, on terminera ce mémoire par une conclusion générale qui résume les résultats obtenus et
expose quelques perspectives de recherche envisagées

Page 2
Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

CHAPITRE I

Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne


I.1 Introduction
I.2 Définition de l'énergie éolienne
I.3 Etat de l’art et situation de l’éolien dans le monde actuel
I.3.1 Historique et croissance de l’exploitation de l’énergie éolienne
I.3.2 L’énergie éolienne en quelques chiffres
I.3.3 Avantages et inconvénients de l’énergie éolienne
I.3.4. Types des turbines éoliennes
I.3.5. Constitution d’une éolienne moderne
I.3.6. Fonctionnement d’une éolienne
I.3.7. Efforts sur une pale
I.3.8. Zones de fonctionnement de l’éolienne
I.3.9. Eolienne à vitesse fixe ou à vitesse variable
I.4 Etat de l’art sur les générateurs utilisés dans le SCE
I.4.1 Systèmes utilisant la machine asynchrone
I.4.2 Systèmes utilisant la machine synchrone
I.4.3 Différentes types de machines à Aimants
I.5. Matériaux pour aimants
I.6 Les convertisseurs de puissance
1.7 Conclusion

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

I.1 Introduction
Depuis l'utilisation du moulin à vent, la technologie des capteurs éoliens n'a cessé d'évoluer.
C'est au début des années quarante que de vrais prototypes d'éoliennes à pales profilées ont été
utilisées avec succès pour générer de l'électricité. Plusieurs technologies sont utilisées pour
capter l'énergie du vent (capteur à axe vertical ou à axe horizontal), [10] [11] [13] [19] [20].
Les structures des capteurs sont de plus en plus performantes. Outre les caractéristiques
mécaniques de l'éolienne, l'efficacité de la conversion de l'énergie mécanique en énergie
électrique est très importante. Là encore, de nombreux dispositifs existent et, pour la plupart, ils
utilisent des machines synchrones et asynchrones. Les stratégies de commande de ces machines
et leurs éventuelles interfaces de connexion au réseau doivent permettre de capter un maximum
d'énergie sur une plage de variation de vitesse du vent la plus large possible, ceci dans le but
d'améliorer la rentabilité des installations éoliennes.
Dans ce chapitre, on présente une définition de l’énergie éolienne de manière générale, [01]
puis l’évolution des éoliennes durant les dernières décennies [02] [04] [05] [12] [14]. Des
statistiques sont données montrant l’évolution de la production et la consommation de l’énergie
éolienne dans le monde [03] [06] [07] [15] [16], ainsi que les différents générateurs utilisés
dans les systèmes éoliens [08] [09] [16]. Ce chapitre sera clôturé par une conclusion.
I.2 Définition de l'énergie éolienne
Un aérogénérateur, plus communément appelé éolienne, est un dispositif qui transforme une
partie de l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique disponible sur un arbre de
transmission puis en énergie électrique par l'intermédiaire d'une génératrice (Fig. I.1) [01].

Fig. I.1 : Conversion de l'énergie cinétique du vent [01].


Le SCE (Système de Conversion Eolien) est constitué d’un générateur électrique, entrainé par
une turbine éolienne à travers le multiplicateur, d’un système de commande, d’un convertisseur
statique, d’un transformateur et enfin d’un réseau électrique. Selon la Fig. I.2 [04].

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Fig. I.2 : Principaux organes du système de conversion éolien [04].


L'énergie éolienne est une énergie "renouvelable" non dégradée, géographiquement diffuse, et
surtout en corrélation saisonnière (l’énergie électrique est largement plus demandée en hiver et
c’est souvent à cette période que la moyenne des vitesses des vents est la plus élevée). De plus,
c'est une énergie qui ne produit aucun rejet atmosphérique ni déchet radioactif. Elle est toutefois
aléatoire dans le temps et son captage reste assez complexe, nécessitant des mâts et des pales de
grandes dimensions (jusqu'à 60m pour des éoliennes de plusieurs mégawatts) dans des zones
géographiquement dégagées pour éviter les phénomènes de turbulences [01].
I.3 Etat de l’art et situation de l’éolien dans le monde actuel
I.3.1 Historique et croissance de l’exploitation de l’énergie éolienne
Le vent, comme étant une source d’énergie traditionnelle non polluante, a été exploité depuis
plusieurs siècles pour la propulsion des navires (avant 3000 ans environ), l’entrainement des
moulins (environs 200000 moulins à vent en Europe vers le milieu du 19ème siècle), le pompage
d’eau et le forgeage des métaux dans l’industrie. Ces dernières utilisations sont toutes basées sur
la conversion de l’énergie du vent captée par des hélices en énergie mécanique exploitable, [14].
Ce n’est qu’après l’évolution de l’électricité comme forme moderne de l’énergie et les
recherches successives sur les génératrices électriques, que le danois Poul La Cour a construit
pour la première fois en 1891 une turbine à vent générant de l’électricité [05].
Après la fabrication du premier aérogénérateur, les ingénieurs danois ont amélioré cette
technologie durant la 1ère et la 2ème guerre mondiale avec une grande échelle .
C’est principalement la crise pétrolière de 1974 qui relança les études et les expériences avec
une échelle plus élevée, ce qui oblige plusieurs pays de commencer l’investissement pour
améliorer et moderniser la technologie des aérogénérateurs. Parmi ces investissements, on cite le

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

premier marché important de la Californie entre 1980 et 1986, notamment au début avec des
turbines de moyenne puissance (55 kW), puis 144 machines (avec un total de 7 MW) en 1981 et
4687 machines d’une puissance totale de (386 MW) en 1985 [14].
Après ces années, le marché européen a réellement décollé, ce qui permet un développement
important de cette industrie de l’éolienne et surtout dans des pays comme l’Allemagne,
l’Espagne et le Danemark. Ces pays ont une contribution importante au marché mondial qui
atteint 10000 MW en 2011 et environ 47000 MW en 2017 avec une croissance moyenne
annuelle de 7500 MW [14].
Le coût global de l’énergie nécessaire à la production d’électricité à partir du vent est
maintenant concurrentiel avec les sources d’énergie traditionnelles comme les combustibles
fossiles. Cette réduction du coût de l’électricité est le résultat de progrès importants de la
technologie utilisée par cette industrie (amélioration des conceptions aérodynamiques,
amélioration des matériaux utilisés) [02].
Actuellement, l’énergie éolienne est bien implantée parmi les autres sources d’énergie avec
une croissance très forte [02].
I.3.2 L’énergie éolienne en quelques chiffres
I.3.2.1 La capacité mondiale installée de l’énergie éolienne
Comme il est montré sur les Fig. I.1, I.4 et I.5 la production de l’énergie éolienne connaît
depuis quelques années.
La capacité mondiale a atteint 196630 MW, dont 37642 ont été ajoutés en 2019, soit
légèrement moins qu'en 2020 [03].
En 2020, la capacité mondiale installée a atteint 196630 MW, après 159766 MW en 2018. Les
investissements dans les nouveaux équipements ont diminué dans de nombreux pays du monde.
le marché est inférieur à celui de l'année précédenteet a atteint un volume global de 37642 MW,
après 38312 MW en 2018 [03].

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Fig. I.1 : Capacité mondiale installé en MW [03].

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

I.3.2.2 Répartition continentale


En termes de répartition continentale, la plus forte progression de l'industrie éolienne se situe
en Asie, et le centre de gravité de l’éolien mondial s'est encore éloigné de l'Europe et de
l'Amérique du Nord [03].
L'Asie représente la plus forte part des nouvelles installations (54.6%), suivie de l'Europe
(27.0%) et de l'Amérique du Nord (16.7%), L'Amérique Latine (1.2%), et l'Afrique (0.4%)
n'occupent toujours qu'un rôle marginal pour les nouvelles installations [03].

2016 2017 2018 2019

Fig. I.6 : Croissance par continent [%] [03].

Fig. I.7 : Répartition continentale de la capacité ajoutée en 2018 [03].

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

I.3.3 Avantages et inconvénients de l’énergie éolienne


L’énergie éolienne a des avantages propres permettant sa croissance et son évolution entre les
autres sources d’énergie, ce qui va lui donner un rôle important dans l’avenir à condition d’éviter
l’impact créé par ses inconvénients cités ci-après.
I.3.3.1 Avantages
L’énergie éolienne est avant tout une énergie qui respecte l’environnement :
• L’impact néfaste de certaines activités de l’homme sur la nature est aujourd’hui reconnu
par de nombreux spécialistes. Certaines sources d’énergie, contribuent notamment à un
changement global du climat, aux pluies acides ou à la pollution de notre planète en
général. La concentration de CO2 a augmenté de 25% depuis l’ère préindustrielle et on
augure qu’elle doublera pour 2050 [08]. Ceci a déjà provoqué une augmentation de la
température de 0,3 à 0,6° C depuis 1900 et les scientifiques prévoient que la température
moyenne augmentera de 1 à 3,5° C d’ici l’an 2100, ce qui constituerait le taux de
réchauffement le plus grand des 10000 dernières années [08]. Toutes les conséquences de
ce réchauffement ne sont pas prévisibles, mais on peut par exemple avancer qu’il
provoquera une augmentation du niveau de la mer de 15 à 95 cm d’ici l’an 2100 [08].
« L’exploitation d’énergie éolienne ne produit pas directement de CO2 ».
• L’énergie éolienne est une énergie renouvelable, c’est à dire que contrairement aux
énergies fossiles, les générations futures pourront toujours en bénéficier [08].
• Chaque unité d’électricité produite par un aérogénérateur supplante une unité d’électricité
qui aurait été produite par une centrale consommant des combustibles fossiles. Ainsi,
l’exploitation de l’énergie éolienne évite déjà aujourd’hui l’émission de 6,3 millions de
tonnes de CO2, 21 mille tonnes de SO2 et 17,5 mille tonnes de Nox [08]. Ces émissions
sont les principaux responsables des pluies acides [08].
• L’énergie éolienne n’est pas non plus une énergie à risque comme l’est l’énergie
nucléaire et ne produit évidemment pas de déchets radioactifs dont on connaît la durée de
vie [08].
• L’exploitation de l’énergie éolienne n’est pas un procédé continu puisque les éoliennes
en fonctionnement peuvent facilement être arrêtées, contrairement aux procédés continus
de la plupart des centrales thermiques et des centrales nucléaires. Ceux-ci fournissent de
l’énergie même lorsque que l’on n’en a pas besoin, entraînant ainsi d’importantes pertes
et par conséquent un mauvais rendement énergétique [08].
• C’est une source d’énergie locale qui répond aux besoins locaux en énergie. Ainsi les
pertes en lignes dues aux longs transports d’énergie sont moindres. Cette source
d’énergie peut de plus stimuler l’économie locale, notamment dans les zones rurales.

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

• C’est l’énergie la moins chère entre les énergies renouvelables [08].


• Cette source d’énergie est également très intéressante pour les pays en voie de
développement. Elle répond au besoin urgent d’énergie qu’ont ces pays pour se
développer. L’installation d’un parc ou d’une turbine éolienne est relativement simple. Le
coût d’investissement nécessaire est faible par rapport à des énergies plus traditionnelles.
Enfin, ce type d’énergie est facilement intégré dans un système électrique existant déjà.
• L’énergie éolienne crée plus d’emplois par unité d’électricité produite que n’importe
quelle source d’énergie traditionnelle [08].
• Bon marché : elle peut concurrencer le nucléaire, le charbon et le gaz lorsque les règles
du jeu sont équitables [07].
• Respectueuse des territoires : les activités agricoles/industrielles peuvent se poursuivre
aux alentours [07].

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

I.3.3.2 Inconvénients
L’énergie éolienne possède aussi des désavantages qu’il faut citer :
• L’impact visuel, cela reste néanmoins un thème subjectif [08].
• Le bruit : il a nettement diminué, notamment le bruit mécanique qui a pratiquement
disparu grâce aux progrès réalisés au niveau du multiplicateur. Le bruit aérodynamique
quant à lui est lié à la vitesse de rotation du rotor, et celle -ci doit donc être limitée [08].
• L’impact sur les oiseaux : certaines études montrent que ceux-ci évitent les
aérogénérateurs [08] [14]. D’autres études disent que les sites éoliens ne doivent pas être
implantés sur les parcours migratoires des oiseaux, afin que ceux-ci ne se fassent pas
attraper par les aéroturbines [08].
• La qualité de la puissance électrique : la source d’énergie éolienne étant stochastique, la
puissance électrique produite par les aérogénérateurs n’est pas constante. La qualité de la
puissance produite n’est donc pas toujours très bonne. Jusqu’à présent, le pourcentage de
ce type d’énergie dans le réseau était faible, mais avec le développement de l’éolien,
notamment dans les régions à fort potentiel de vent, ce pourcentage n’est plus
négligeable. Ainsi, l’influence de la qualité de la puissance produite par les
aérogénérateurs augmente et par suite, les contraintes des gérants du réseau électrique
sont de plus en plus strictes [08].
• Le coût de l’énergie éolienne par rapport aux sources d’énergie classiques : bien qu’en
terme de coût, l’éolien puissant sur les meilleurs sites, c’est à dire là où il y a le plus de
vent, est entrain de concurrencer la plupart des sources d’énergie classique, son coût reste
encore plus élevé que celui des sources classiques sur les sites moins ventés [08].
I.3.4. Types des turbines éoliennes
Il existe deux principaux types d'éoliennes qui se défèrent essentiellement dans leur organe
capteur d’énergie à savoir l’aéroturbine. En effet, selon la disposition de la turbine par rapport au
sol on obtient une éolienne à axe vertical ou à axe horizontal [20].
I.3.4.1. Eolienne à axe vertical
Ils ont été les premières structures développées pour produire de l’électricité. De nombreuses
variantes technologies ont été testées dont seulement deux structures sont parvenues au stade de
l’industrialisation, le rotor de Savonius et le rotor de Darrieux [20].

Page 11
Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Darrieus Darrieus de type H Savonius


Fig. I.9 : technologie éolienne à axe vertical.
A nos jours, ce type d’éolienne est plutôt marginal et son utilisation est beaucoup moins
rependue. Elles présentent des avantages et des inconvénients que nous pouvons citer comme
suit [13] [20].
I.3.4.1.a. Avantages
• La conception verticale offre l’avantage de mettre le multiplicateur, la génératrice et les
appareils de commande directement au sol.
• Son axe vertical possède une symétrie de révolution ce qui permet de fonctionner quel
que soit la direction du vent sans avoir à orienter le rotor.
• Sa conception est simple, robuste et nécessite peu d’entretien.
I.3.4.1.b. Inconvénient
• Elles sont moins performantes que celles à axe horizontal.
• La conception verticale de ce type d’éolienne impose qu’elle fonctionne avec un vent
proche du sol, donc moins fort car freiné par le relief.
• Leur implantation au sol exige l’utilisation des tirants qui doivent passer au-dessus des
pales, donc occupe une surface plus importante que l’éolienne à tour.
I.3.4.2. Eoliennes à axe horizontal
Ce sont les éoliennes actuellement les plus répandues sans doute à cause de leurs avantages
remarquables, elles comportent généralement des hélices à deux ou trois pales face ou sous le
vent [19] [20].

Page 12
Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

e
Fig. I.10 : technologie éolienne à axe horizontale.
I.3.4.2.a.Avantages
• Une très faible emprise au sol par rapport aux éoliennes à axe vertical.
• Cette structure capte le vent en hauteur, donc plus fort et plus régulier qu’au voisinage du
sol.
• Le générateur et les appareils de commande sont dans la nacelle au sommet de la tour.
Ainsi, il n’est pas nécessaire de rajouter un local pour l’appareillage.
I.3.4.2.b.Inconvénient
• Coût de construction très élevé.
• L’appareillage se trouve au sommet de la tour ce qui gêne l’intervention en cas
d’incident.
Malgré ses inconvénients, cette structure est la plus utilisée de nos jours. Cependant, les
structures à axe vertical son encore utilisé pour la production d’électricité dans les zones isolés.
Elles sont de faible puissance destinées à des utilisations permanentes comme la charge des
batteries par exemple [20].
Dans le reste de notre étude nous nous intéressons à la structure la plus répondue et la plus
efficace à savoir celle à axe horizontal et à trois pales à pas variable (variable pitch) [20].
I.3.5. Constitution d’une éolienne moderne
La Fig. I.11 représente une chaîne électromécanique à multiplicateur de vitesse d’une
éolienne moderne tripale à axe horizontal de type Nordex N60 (1.3MW) [05].

Page 13
Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Fig. I.11 : Différentes parties de l’éolienne-NORDEX N60-1.3MW.


Elle est constituée d’une tour (17), supporte la nacelle (3) et le moyeu de la turbine (2) sur
lequel sont fixées les pales (1). Il est important qu’il soit haut du fait de l’augmentation de la
vitesse du vent avec la hauteur et aussi du diamètre des pales.
La nacelle (3) partiellement accueille la génératrice (9) et son système de refroidissement
(10), le multiplicateur de vitesse (6) et différents équipements électroniques de contrôle (12) qui
permettent de commander les différents mécanismes d’orientation (13), (14), (15) ainsi que le
fonctionnement global de l’éolienne. Le multiplicateur de vitesse comporte un arbre lent (5)
muni d’un palier à billes, et un arbre à grande vitesse. Il est équipé d’un frein mécanique à disque
(7) et un accouplement flexible (8) avec le générateur (9). Le tout est protégé par un capot en
acier (16).
Un anémomètre et une girouette (11) situés sur le toit de la nacelle fournissent les données
nécessaires au système de contrôle pour orienter l’éolienne et la déclencher ou l’arrêter selon la
vitesse du vent.
Mais les multiplicateurs mécaniques ont leurs inconvénients, ils nécessitent une maintenance
accrue et nuisent à la fiabilité surtout dans les grandes puissances. C’est la raison pour laquelle la
tendance est à l’entraînement direct. La génératrice est alors une machine synchrone (rotor
bobiné ou aimants) à très grand nombre de pôles et donc à fort couple massique [06]. Le
fabricant allemand Enercon propose ainsi toute une gamme de telles machines de 200 kW à 4,5
MW (phase de pré-industrialisation). La Fig. I.12 montre le schéma de la nacelle d’une telle

Page 14
Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

machine. Le diamètre de la nacelle est plus élevé mais sa longueur est plus courte. Ces
génératrices, dont la vitesse de rotation et le nombre de pôles rendent impossible une connexion
directe au 50 Hz, sont nécessairement alimentées par un convertisseur statique qui offre la
possibilité d’un fonctionnement à vitesse variable [06].

Fig.I.12 : Schéma d’une éolienne Enercon à entraînement direct, [06].


1: Alternateur discoïde
2: Convertisseurs électronique
3: Système de refroidissement
4: Système d’orientation
I.3.6. Fonctionnement d’une éolienne
Les éoliennes sont conçues pour produire de l'électricité à un prix aussi bas que possible.
Leurs conditions de fonctionnement dépendent essentiellement des conditions de vent sur
lesquelles aucune action n’est possible. Par conséquent, on ne peut agir qu’en limitant, de
manière optimale dans certaines conditions, et toujours de manière stricte dans d’autres
conditions, l’énergie effectivement convertie par la turbine puis par le générateur électrique,
avant transfert vers le réseau.
I.3.7. Efforts sur une pale
La Fig. I.13 illustre une coupe transversale d’une pale, vue du bout de la pale, qui se déplace
dans un vent incident de vitesse . Du fait de la rotation, la pale est soumise en plus du vent
incident de vitesse , à un vent relatif dirigé dans le sens contraire de rotation de la turbine. La
vitesse de ce vent relatif est donnée par :

Page 15
Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

.Ω (I.1)
Où : est la distance entre l’axe de rotation de la turbine et le tronçon de la pale en .
ΩT est la vitesse de rotation de la turbine en / .
La composition de vitesses de ces deux vents, incident et relatif donne la vitesse du vent
réel au quel est soumise la pale.
(I.2)

Fig. I.13 : Efforts sur un élément d’une pale, [20].


L’écoulement d’air crée une différence de pression en dessus et en dessous de la pale qui aura
comme conséquence deux forces, l’une perpendiculaire à la direction du vent réel appelée la
portance ! et l’autre dans le même sens que appelée la trainée D. Ces deux forces sont
généralement exprimées en fonction du coefficient de portance #! et du coefficient de trainée #$,
[18] [19] :
⍴. '
. )
#% *+,
%
2
(I.3)

⍴. '
. )
#- *+,
-
2
(I.4)

Ou : . : Densité de l’air.
S : Surface balayée par les pales.
#$ (+,, #! (+, : Coefficient de trainée et coefficient de portance respectivement.
La résultante de ces deux forces peut être décomposée en une composante axiale et une autre
tangentielle. La composante axiale par unité de longueur est donnée par :
⍴. '
. )
. 1#% *+,. cos*Ø, #- *+,. sin*Ø,8
2
(I.5)

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Cette force doit être supportée par le rotor, la tour et les fondations. D'une autre part, la force
tangentielle développe un couple de rotation qui produit le travail utile. Ce couple par unité de
longueur est donné par :
⍴. '
# . )
. . 1#% *+,. sin*Ø,
2
#- *+,. cos *Ø,8 (I.6)

Seule la portance contribue à la génération du couple utile, la trainée crée plutôt un couple
dans le sens inverse. Par conséquent, un rapport élevé entre la portance et la trainée #!/#$ est
fortement conseillé pour avoir un bon rendement de la turbine [19].
Ces coefficients C: et C; dépendent fortement de l’angle d’incidence α (Fig. I.14). Pour des
angles α faibles, l’écoulement de l’air le long de la pale est laminaire et est plus rapide sur
l'extrados que sur l'intrados. La dépression qui en résulte à l'extrados crée la portance. C’est cette
force qui soulève un avion et qui lui permet de voler. Ici, elle « aspire » la pale vers l’avant. Si α
augmente, la portance augmente jusqu’à un certain point puis l’écoulement devient turbulent. Du
coup, la portance résultant de la dépression sur l’extrados disparait. Ce phénomène s’appelle le
décrochage aérodynamique [04].
Cependant, les concepteurs de pales ne se préoccupent pas uniquement de la portance et du
décrochage. Ils prêtent également beaucoup d'attention à la résistance de l'air, appelée aussi dans
le langage technique de l'aérodynamique, la trainée. La trainée augmente en général si la surface
exposée à la direction de l'écoulement de l'air augmente. Ce phénomène apparaitra ici pour des
angles α importants [04].

Fig. I. 14: Evolution des coefficients de portance CL et de trainée CD.


I.3.8. Zones de fonctionnement de l’éolienne
Compte tenu des informations précédentes, la courbe de puissance convertie d’une turbine,
généralement fournie par les constructeurs, qui permet de définir quatre zones de fonctionnement
pour l'éolienne suivant la vitesse du vent :

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

V(m/s)

Fig. I.15 : Courbe de la puissance éolienne en fonction de la vitesse du vent.

VD: La vitesse du vent correspondant au démarrage de la turbine. Suivant les constructeurs, VD


varie entre 2.5m/s et 4m/s pour les éoliennes de forte puissance ;
= : La vitesse du vent pour laquelle la puissance extraite correspond à la puissance nominale
de la génératrice. Suivant les constructeurs, Vn varie entre 11.5m/s et 15m/s en fonction des
technologies ;
VM: vitesse du vent au-delà de laquelle il convient de déconnecter l’éolienne pour des raisons
de tenue mécanique en bout de pales. Pour la grande majorité des éoliennes, VM vaut 25m/s.
Zone I : V < VD : La vitesse du vent est trop faible. La turbine peut tourner mais l’énergie à
capter est trop faible.
Zone II : VD < V < Vn: Le maximum de puissance est capté dans cette zone pour chaque
vitesse de vent. Différentes méthodes existent pour optimiser l’énergie extraite. Cette zone
correspond au fonctionnement à charge partielle.
Zone III : Vn< V < VM: La puissance disponible devient trop importante. La puissance
extraite est donc limitée, tout en restant le plus proche possible de la puissance nominale de la
turbine *>= ,. Cette zone correspond au fonctionnement à pleine charge.
Il existe quatre voies principales pour limiter la puissance éolienne dans le cas de fortes
valeurs du vent. La première est une technique active assez coûteuse et complexe appelée
système à pas variable « pitch » : elle est donc plutôt utilisé sur les systèmes à vitesse variable de
moyenne à fortes puissances (quelques centaines de kW). Elle consiste à régler mécaniquement
la position angulaire des pales sur leur axe ce qui permet de décaler dynamiquement la courbe du
coefficient de puissance de la voilure. La seconde technique est passive « stall ». Elle consiste à
concevoir la forme des pales pour obtenir un décrochage dynamique du flux d’air des pales à fort
régime de vent. Il existe aussi des combinaisons des deux technologies précédemment citées. La
troisième façon de limiter la puissance est la déviation de l’axe du rotor dans le plan vertical (un

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

basculement de la nacelle) ou une déviation dans le plan horizontal (rotation autour de l’axe du
mat). Ainsi, la turbine n’est plus face au vent et la surface active de l’éolienne diminue [10].

Fig. 1.16 : Limitation de puissance éolienne, a) pitch, b) déviation verticale de l’axe de Rotation,
c) rotation horizontale de l’axe de rotation, d) vitesse continûment Variable.
I.3.9. Eolienne à vitesse fixe ou à vitesse variable
Face au problème de la source d’énergie aléatoire, deux approches sont possibles (Fig. I.17) :
la Génération à Vitesse Constante (GVC, cas A), et la Génération à Vitesse Variable (GVV, cas
B). Dans le premier cas (GVC) une machine génératrice classique est directement connectée au
réseau, et donc la plage de vitesse possible reste limitée aux alentours de la vitesse synchrone,
qui est constante et imposée par le réseau [04].
Pour pouvoir profiter de toute la source d’énergie variable dans le cas de la GVC on doit
utiliser un compensateur mécanique qui adapte le rapport de vitesse entre le système physique et
l’axe du générateur en fonction de la disponibilité énergétique du moment. Cette compensation
ou adaptation est faite « à la base », en éliminant une partie de l’énergie disponible au prix de la
diminution du rendement global du système [04]

Fig. I.17 : Systèmes de génération d’énergie électrique à partir de sources d’énergie variable.
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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

On peut citer deux types de compensation [04] :


• Compensation active : dans le cas des générateurs éoliens, par exemple, la relation de
transformation [vitesse rotor, vitesse des pales] → [couple axe des pales] dépend de
l’angle de confrontation des pales avec le vent, en pouvant obtenir une relation optimale
en contrôlant le dit angle.
• Compensation passive : dans le cas de la génération éolienne, grâce à une conception
aérodynamique spécifique des profils des pales on peut changer la partie effective de la
pale qui travaille en fonction de la vitesse du vent. La zone utile transmet énergie dans un
régime proche de l’optimal.
Mis à part le rendement énergétique, un système de GVC lié à une source d’énergie variable
présente d’autres problèmes importants :
• Dégradation de la qualité d’énergie électrique : la réponse temporelle du compensateur
mécanique n’est pas assez rapide face aux variations brusques de la source de l’énergie
(rafales de vent par exemple), ce qui éloigne momentanément le système de la vitesse du
rotor optimale. Ces variations de vitesse non souhaitées induisent des perturbations dans
la tension générée, en affectant la qualité de l’énergie électrique du nœud de connexion
du parc générateur [04].
• Stress mécanique : à cause de la lenteur de la réponse du compensateur mécanique, le
système générateur peut arriver à supporter des efforts mécaniques au-dessus de ses
valeurs maximales, avec un risque de dommage du générateur plus grand [04].
Le développement de l’électronique de puissance (moins coûteuse et plus performante) a
permis l’implantation de systèmes de GVV en proposant des solutions qui éliminent ou réduisent
les problèmes de la GVC. Le surcoût électronique des systèmes de GVV n’est pas rédhibitoire
par rapport à ses avantages au niveau du système mécanique, en termes de maintenance, et de
durée de vie. Mieux encore, grâce à l’électronique de puissance, la qualité de l’énergie électrique
générée est nettement supérieure et les normes de connexion sont aisément respectées [04].
I.4 Etat de l’art sur les générateurs utilisés dans le SCE
La technologie des aérogénérateurs a énormément évoluée ces 20 dernières années entraînant
une spécialisation des différents types d’éolienne [08]. Différents types de machines électriques
peuvent être utilisés pour la génération de puissance éolienne. Des facteurs techniques et
économiques fixent le type de machine pour chaque application. Pour les petites puissances (<
20 kW), la simplicité et le coût réduit des générateurs synchrones à aimants permanents (PMSG)
expliquent leur prédominance. Dans les applications de plus forte puissance, jusqu’à 2 MW

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

environ [09] le générateur asynchrone est plus courant et économique [09] [01]. Les générateurs
habituellement rencontrés dans les éoliennes sont présentés dans les paragraphes suivants :
I.4.1 Systèmes utilisant la machine asynchrone
Le générateur à induction est largement utilisé dans les turbines éoliennes de moyenne et
grande puissance en raison de sa robustesse, sa simplicité mécanique et son coût réduit. Son
inconvénient majeur est la consommation d’un courant réactif de magnétisation au stator [09].
I.4.1.1 Machine asynchrone à cage d'écureuil
La génératrice asynchrone à cage d'écureuil qui équipe actuellement une grande partie des
éoliennes installées dans le monde [01] [12]. La plupart des applications utilisant la machine
asynchrone sont destinées à un fonctionnement en moteur (cela représente d'ailleurs un tiers de la
consommation mondiale d'électricité), mais cette machine est tout à fait réversible et ses qualités
de robustesse et de faible coût ainsi que l'absence de balais-collecteurs ou de contacts glissants
sur des bagues la rendent tout à fait appropriée pour l'utilisation dans les conditions parfois
extrêmes que présente l'énergie éolienne [01] [12]. La caractéristique couple/vitesse d'une
machine asynchrone à deux paires de pôles est donnée sur la Fig. 1.18 [01].

Fig. 1.18: Caractéristique couple/vitesse d'une machine asynchrone à 2 paires de pôles.


Pour assurer un fonctionnement stable du dispositif, la génératrice doit conserver une vitesse
de rotation proche du synchronisme (point g=0), dans le cas de la caractéristique ci-dessus
génératrice devra garder une vitesse comprise entre 1500 et 1600 tr/min [01] [12].

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Le dispositif le plus simple et le plus couramment utilisé consiste à coupler mécaniquement le


rotor de la machine asynchrone à l’arbre de transmission de l’aérogénérateur par l’intermédiaire
du multiplicateur de vitesse et à connecter directement le stator de la machine au réseau (fig.
1.19) [12].

Fig. 1.19: Connexion directe d’une machine asynchrone sur le réseau.


La machine à un nombre de pair de pôles fixe et doit donc fonctionner sur une plage de
vitesse très limitée (glissement inférieur à 2%). La fréquence étant imposée par le réseau, si le
glissement devient trop important, les courants statoriques de la machine augmentent et peuvent
devenir destructeurs [12].
La simplicité de la configuration de ce système (aucune interface entre le stator et le réseau et
pas de contacts glissants) permet de limiter la maintenance sur la machine.
Ce type de convertisseur électromécanique est toutefois consommateur d’énergie réactive
nécessaire à la magnétisation du rotor de la machine, ce qui détériore le facteur de puissance
global du réseau, celui–ci peut être toutefois amélioré par l’adjonction de capacités représentées
sur la Fig.1.19, qui deviennent la seule source de puissance réactive dans le cas d’un
fonctionnement autonome de l’éolienne [12].
Par contre, cette configuration représente quelques inconvénients [04]:
• Il n’y a pas d’accès pour récupérer l’énergie induit dans le rotor ;
• Elle ne permet pas une vitesse variable ;
• Le courant débité au réseau est perturbé à cause la variation brusque du couple;
• Elle ne fonctionne en régime autonome qu’en présence des condensateurs ;
Une autre solution consiste à utiliser la génératrice asynchrone triphasée car la connexion de
l’éolienne au réseau se fait par l’intermédiaire d’un dispositif électronique de puissance (Fig.
1.20) [12].

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Fig. 1.20 : Eolienne connectée au réseau par l’intermédiaire de deux convertisseurs de


puissance.
I.4.1.2 Machine Asynchrone à Double Stator [16]
Cette configuration d'éolienne, permet un point de fonctionnement à deux vitesses. On réalise
un double bobinage au stator (Fig. I.21) qui induit un nombre de paires de pôles variable et donc
des plages de vitesses différentes. On peut imposer 2 vitesses de synchronisme par changement
du nombre de pôles. D'une part, on a un stator de faible puissance à grand nombre de paires de

>?@ # ? . ΩA
pôles pour les petites vitesses de vent. En effet, la puissance est donnée par :
(I.7)
Pmg La puissance transmise par la génératrice, Cem Le couple électromagnétique, Ωs La vitesse
de synchronisme, C La pulsation du réseau et P le nombre de paires de pôles. A une faible

C
puissance correspond une faible vitesse, la vitesse étant liée au nombre de paires de pôles par:

>
ΩA (I.8)

A une faible vitesse correspond un nombre de paires de pôles élevé. D’autre part, on a un
stator de forte puissance correspondant à une vitesse élevée et donc à faible nombre de paires de
pôles pour les vitesses de vent élevées pour la connexion au réseau ont utilisé des commutateurs.

Fig. I.21: Schéma de la connexion au réseau de l'éolienne avec la MAS à double stator.
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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Malgré sa simplicité et ses qualités de robustesse et son coût, la machine asynchrone à cage
reste uniquement pour l’utilisation dans un système éolien, lorsqu’elle est directement connectée
au réseau, la vitesse de rotation doit rester pratiquement constante de façon à ce que la machine
reste proche de la vitesse de synchronisme. Cette restriction entraîne une efficacité réduite de
l’éolienne aux vitesses de vent élevées.
Partant de ce constat, nous pouvons utiliser la machine asynchrone à double alimentation
(MADA) comme alternative à la machine à cage.
I.4.1.3 Machine Asynchrone à Double Alimentation type "rotor bobiné"
Ce type d’aérogénérateur s’est développé récemment car la double alimentation de machine
asynchrone permet une meilleure exploitation du potentiel de l’éolienne [13]. Le stator est
directement relié au réseau tandis que les grandeurs rotoriques sont commandées par un
convertisseur statique (Fig. I.22). La maîtrise de l’état électromagnétique de la machine par le
rotor permet de fonctionner à la fréquence et l’amplitude nominales du réseau même si le rotor
s’éloigne de la vitesse de synchronisme [04]. Le dimensionnement du convertisseur est
proportionnel au glissement maximal du rotor, autrement dit, il dépend de l’écart maximal entre
la vitesse de synchronisme et la vitesse réelle du rotor [01] [09].
La diminution de puissance du convertisseur statique permet la minimisation des composants
de filtrage et de conversion, l’accroissement de la fiabilité de l’électronique, la diminution du
coût de l’ensemble et l’amélioration de la qualité d’onde générée (grâce à la diminution de
l’amplitude des courants commutés par le convertisseur et l’augmentation de la fréquence de
hachage) [04].
Ces machines sont un peu plus complexes que des machines asynchrones à cage avec
lesquelles elles ont en commun de nécessiter un multiplicateur de vitesse [10].

Fig. I.22: schéma de principe d’une machine asynchrone pilotée par le rotor.

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Le résumé des points forts de la MADA sont [09] :


• Sa capacité de commander la puissance réactive et, de cette façon, de découpler la
commande des puissances active et réactive.
• Il peut se magnétiser à partir du rotor sans prélever au réseau la puissance réactive
nécessaire.
• Il est capable d’échanger de la puissance réactive avec le réseau pour faire la commande
de tension.
• La taille du convertisseur n’est pas simplement en rapport avec la puissance totale du
générateur, mais aussi avec la gamme de vitesse choisie. En fait, le coût du convertisseur
augmente avec la gamme de vitesse autour de la vitesse de synchronisme. Son
inconvénient réside dans la présence obligatoire de bagues et balais.
Il existe plusieurs technologies de la machine asynchrone à double alimentation et plusieurs
dispositifs d’alimentation sont envisageables. Chaque structure a ses inconvénients et ses
avantages [12].
(a) MADA – structure de Kramer
Cette configuration à vitesse variable est représentée sur la Fig. I.23, le stator est connecté
directement au réseau et le rotor est connecté à un redresseur et un onduleur est placé en sortie
du redresseur. L'ensemble redresseur-onduleur est alors dimensionné pour une fraction de la
puissance nominale de la machine [16].

Fig. I.23: MADA - structure Kramer [01].


(b) MADA à énergie rotorique dissipée
La Fig. I.24 représente cette configuration avec le stator connecté directement au réseau et le
rotor connecté à un redresseur. Une charge résistive est alors placée en sortie du redresseur par

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

l'intermédiaire d'un hacheur à IGBT ou GTO. Le contrôle de l'IGBT permet de faire varier
l'énergie dissipée par le bobinage torique et de fonctionner à vitesse variable en restant dans la
partie stable de la caractéristique couple/vitesse de la machine asynchrone [16].

Fig. I.24: MADA avec contrôle du glissement par l'énergie dissipée [01].
Si le glissement devient important, la puissance extraite du rotor est élevée et elle est
entièrement dissipée dans la résistance R, ce qui nuit au rendement du système. De plus cela
augmente la puissance transitant dans le convertisseur ainsi que la taille de la résistance. Le
fabriquant "VESTAS" dans son dispositif "OPTI-SLIP" a mis en œuvre ce système en utilisant
des composants qui tournent avec le rotor et une transmission optique des signaux de commande.
Les contacts glissants sont ainsi évités. La variation maximale du glissement obtenue dans ce
procédé est de 10% [01].

Fig. I.25 : Effet de la variation de la résistance rotorique sur le couple électromagnétique

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

(c) MADA – structure de « Scherbius» avec cycloconvertisseur


Quand on remplace l'association redresseur - onduleur par un cycloconvertisseur (Fig. I.26)
pour autoriser un flux d'énergie bidirectionnel entre le rotor et le réseau, l'ensemble est alors
appelé « structure de Scherbius ». La plage de variation de vitesse est doublée par rapport à la
structure de la Fig. I.24 [16].

Fig. I.26: Structure de Scherbius avec cycloconvertisseur [15].


I.4.1.4 Machine Asynchrone à Double Alimentation Type "Brushless"
Cette machine est constituée de deux bobinages triphasés au stator. Un des bobinages est
directement connecté au réseau et est destiné au transfert de puissance. Le second bobinage, dont
la section des conducteurs est moins élevée, permet de faire varier les courants d'excitation de la
machine. Le stator de forte puissance est connecté directement sur le réseau et le convertisseur
est placé entre le stator de faible puissance et le réseau (Fig. I.27) [16].

Fig. I.27: Machine asynchrone brushless connectée sur le réseau [01].

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

I.4.2 Systèmes utilisant la machine synchrone


L’avantage du générateur synchrone sur le générateur asynchrone est l’absence de courant
réactif de magnétisation. Le champ magnétique du générateur synchrone peut être obtenu par
des aimants ou par un bobinage d’excitation conventionnel. Si le générateur possède un nombre
suffisant de pôles, il peut être utilisé pour les applications d’entraînement direct qui ne
nécessitent pas de boite de vitesses. Le générateur synchrone est toutefois mieux adapté à la
connexion indirecte au réseau de puissance à travers un convertisseur statique, lequel permet un
fonctionnement à vitesse variable. Pour des unités de petites tailles, le générateur à aimants
permanents est plus simple est moins coûteux. Au-delà de 20 kW (environ), le générateur
synchrone est plus coûteux et complexe qu’un générateur asynchrone de taille équivalente [09]
[08].
1.4.2.1 Générateur Synchrone à Rotor Bobiné
Ce type de machine est utilisé dans la plupart des procédés traditionnels de production
d’électricité [09]. Le champ créé par la rotation du rotor doit tourner à la même vitesse que le
champ statorique. Ainsi, si la génératrice est directement connectée au réseau, sa vitesse de
rotation doit être rigoureusement proportionnelle à la fréquence du réseau. Ces machines
présentent aussi le défaut d'imposer la présence d'un multiplicateur de vitesse. Elles sont en effet
bien adaptées à des vitesses de rotation relativement importantes et un couple insuffisant pour un
couplage mécanique direct sur la turbine. Par contre, les machines synchrones sont connues pour
offrir des couples très importants à dimensions géométriques convenables. Elles peuvent donc
être utilisées avec un entraînement direct sur les turbines éoliennes. Ceci pose le problème
d'adaptation de ce type de machines avec le système éolien pour maintenir la vitesse de rotation
de l'éolienne strictement fixe et pour synchroniser la machine avec le réseau. En conséquence de
cette grande rigidité de la connexion génératrice - réseau, les fluctuations du couple capté par
l'aérogénérateur se propagent sur tout le train de puissance, jusqu'à la puissance électrique. C'est
pourquoi les machines synchrones ne sont pas utilisées dans les aérogénérateurs directement
connectés au réseau, et nécessitent une interface d'électronique de puissance entre le stator de la
machine et le réseau (Fig. I.28) ce qui permet d'autoriser un fonctionnement à vitesse variable
dans une large plage de variation [08].
Les machines synchrones à rotor bobiné demandent un entretien régulier du système de
contacts glissants au rotor. Le circuit d'excitation est assuré par l'intermédiaire d'un redresseur
connecté au réseau.

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Fig. I.28: système éolien basé sur la machine synchrone à rotor bobiné. (a) avec redresseur à
diodes, (b) avec convertisseur commande et.
1.4.2.2 Générateur Synchrone à Aimants Permanents (GSAP)
Le développement des matériaux magnétiques a permis la construction des machines
synchrones à aimants permanents à des coûts qui deviennent compétitifs. Les machines de ce
type sont à grand nombre de pôles et permettent de développer des couples mécaniques
considérables. Il existe plusieurs concepts de machines synchrones à aimants permanents dédiées
aux applications éoliennes, des machines de construction standard (aimantation radiale) ou
génératrices discoïdes (champs axial), ou encore à rotor extérieur [11].
Le couplage de ces machines avec l’électronique de puissance devient de plus en plus viable
économiquement, ce qui en fait un concurrent sérieux des génératrices asynchrones à double
alimentation. Les systèmes de ce type ont un taux de défaillance jugé faible grâce à la
suppression de certaines sources de défauts : suppression du multiplicateur de vitesse et du
système de bague et balais (Fig. I.29). Les frais d’entretien sont alors minimisés ce qui est très
intéressent dans les applications éoliennes, en particulier dans les sites difficilement accessibles
(offshore par exemple). La présence obligatoire de l’électronique de puissance permet enfin une
régulation simple de la vitesse de rotation et donc une optimisation énergétique efficace [11].
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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Fig. I.29 : systèmes éoliens basés sur la Machine Synchrone à Aimants Permanents (a) GSAP
avec convertisseurs MLI (b) GSAP avec redresseur, hacheur et convertisseur
L’inconvénient majeur de l’utilisation de la GSAP est le coût des aimants utilisés. Toutefois
certains d'entre eux sont réalisés à l'aide de terres rares et sont par conséquent très coûteux, bien
que leur utilisation de plus en plus fréquente tende à faire baisser leur prix. De plus, les
variations importantes de couples électromagnétiques qui peuvent avoir lieu dans un système
éolien risquent d'entraîner une démagnétisation des aimants lorsqu'ils sont constitués de
matériaux classiques. Ceci contribue largement à la diminution de leur durée de vie [01].
Dans la configuration de la GSAP de la Fig. I.29-b, la génératrice est connectée à un
redresseur triphasé suivi d’un hacheur, qui a pour rôle de contrôler le couple électromagnétique.
La liaison au réseau est assurée par un onduleur MLI qui assure la régulation de la tension du bus
continu aussi bien qu’il contrôle le facteur de puissance [11].
L’inconvénient de cette configuration est l’utilisation du redresseur, ce qui augmente
l’amplitude du courant et la déformation de la tension. En conséquence, cette configuration a été
considérée pour les petites puissances (inférieures à 50KW) [11].
Dans la configuration de la Fig. I.29-a, un redresseur MLI est placé entre la génératrice et le
bus continu, et la liaison au réseau est assurée par un onduleur MLI. L’avantage de cette

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

configuration par rapport à la configuration précédente est l’utilisation de la commande


vectorielle ce qui permet à la génératrice de fonctionner au voisinage du point optimal.
Cependant, ces performances dépendent de la bonne connaissance des paramètres de la
génératrice qui dépendent de la température et la fréquence [11]. En choisissant judicieusement
les paramètres du système représenté sur la Fig. I.30, un système à vitesse « Non constante », à
coût minimum et énergétiquement assez performant peut être obtenu [10].

Fig. I.30 : Système éolien à coût minimum basé sur GSAP [10].
I.4.3 Différentes types de machines à Aimants
1.4.3.1 Machines à flux radial
Historiquement, la machine synchrone à flux radial est la première machine à aimants
permanents apparue dans l’industrie. Grace aux progrès de l’électronique de puissance et de la
performance des aimants permanents, elle commence à supplanter la machine asynchrone. La
première machine synchrone à flux radial à avoir été développée est une machine dont le
bobinage est reparti et les aimants places en surface (Fig. I.31). Dans la littérature, il est possible
de la retrouver pour équiper un turbo compresseur (50 kW, 70000 tr/min, 8 pôles) ou pour des
applications dans le domaine de l’automobile (40 kW, 6000 tr/min, 4 pôles) (6 kW, 6000 tr/min,
12 pôles). Ces études ont permis de mettre en avant l’augmentation significative du rendement et
de la puissance massique par rapport aux machines asynchrones. A l’heure actuelle, cette
structure à aimants et simple entrefer sert fréquemment de moteur de référence dans l’optique
d’une comparaison avec des moteurs innovants. L’inconvénient majeur de cette machine est
l’emplacement des aimants. En effet, en les mettant en surface, les applications à haute vitesse
sont difficiles [17].

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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Fig. I.31 : Machine synchrone à Fig. I.32 : Machine synchrone à


aimants avec rotor intérieur aimants avec rotor extérieur.
C’est pourquoi, pour diminuer le risque de décollement des aimants, le rotor de la machine
peut être place à l’extérieur du stator (Fig. I.32). Ainsi, les aimants en surface sont plaques sur le
rotor grâce à l’effet de la force centrifuge. Dans certains cas, le rotor à l’extérieur permet
d’incorporer le système électrique dans le système mécanique. Il permet également de fixer des
pales directement sur le rotor pour des applications à la ventilation. L’application éolienne (20
kW, 210 tr/min, 36 pôles) et ascenseur en sont également de bons exemples. Néanmoins,
l’encombrement de ces machines augmente et les problèmes mécaniques sont plus nombreux.
I.4.3.2 Machines à flux axial
1.4.3.2.1 Machines à flux axial à 1 stator et 1 rotor
La première machine à flux axial apparue est une structure comprenant un rotor et un stator.
Le fonctionnement de ce type de machine est basique car il ne fait intervenir qu’un stator et un
rotor. Le flux crée par un bobinage reparti classique présent au stator va interagir avec le flux
crée par les aimants permanents colles en surface du rotor pour créer une énergie
électromagnétique et donc un couple électromagnétique (Fig. I.33). Malgré sa simplicité de
conception, cette machine accuse de forts problèmes d’attraction entre stator et rotor imposant
des ajouts mécaniques lourds et couteux [17].
1- Stator
2- Bobinage
3- Rotor
4- Aimants
5- Bâti
6- Roulements
7- Axe de rotation

Fig. I.33 : Descriptif de la machine à flux axial 1 stator / 1 rotor.


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Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

I.4.3.2.2 Machines à flux axial à stator interne ou externe


Pour remédier à ce problème d’attraction axiale, les concepteurs se sont penchés sur des
machines équipées de 2 entrefers communément appelées à stator interne ou stator externe (Fig.
I.34 et Fig. I.35). Contrairement aux machines a flux radial, la machine à flux axial est bien
adaptée à ce genre de concept. La présence de 2 rotors ou de 2 stators permet de rééquilibrer les
forces d’attractions entre les pièces actives de la machine et ainsi diminuer le risque d’attraction
entre le stator et le rotor. Ces machines obtiennent de bons résultats en termes de couple et de
puissance [17].

1- Stator
2- Bobinage
3- Rotor
4- Aimants
5- Bâti
6- Roulements
7- Axe de rotation

Fig. I.34: Descriptif de la machine à Fig. I.35: Descriptif de la machine à


flux axial stator externe. flux axial stator interne.
I.4.3.2.3 Machines à flux axial à stator multiples ou multi disques
L’adaptabilité est le principal avantage des machines à flux axial multi disques. En effet, pour
augmenter la puissance ou le couple d’une machine il suffit d’ajouter sur le même axe de
rotation un nouveau stator et rotor. Ces machines s’appellent des machines multi niveaux (Fig.
I.36 et Fig. I.37). Le principe global de fonctionnement reste identique aux machines discoïdes à
simple ou double entrefers. La plupart du temps les machines à flux axial multi disques sont à
stator interne. Il est donc possible de réduire au minimum la culasse du stator (voire la
supprimer). Les principaux inconvénients sont la difficulté pour bien aligner sur le même axe les
différents étages de la machine et la nécessite d’ajouter des renforts mécaniques contre
l’attraction magnétique stator / rotor. Le bruit en est une conséquence majeure. Pour certaines
applications ou la puissance demandée est très importante, la machine multi disques est
appropriée. Dans la littérature scientifique, ces machines sont donc étudiées pour des
applications a grandes puissances telles que l’éolien ou pour la traction ferroviaire (571 kW, 680
tr/min, 16 pôles) [17].

Page 33
Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

1 - bobinage
2 - rotor
3 - bâti
4 - enroulement
5 - axe de
Rotation

Fig. I.36 : Descriptif de la machine à Fig. I.37 : Machine à flux axial multi
flux axial multi Niveaux [17]. Niveaux [17].
I.5. Matériaux pour aimants
Selon les matériaux utilisés dans les aimants, on distingue deux types d’aimants permanents.
• Aimants « rigides » ou durs : bien adaptés aux aimants modernes à cause des
caractéristiques linéaires.
• Aimants « peut rigides » : Leurs caractéristiques non linéaires et les représentations
associées sont plus complexes que celles des aimants rigides.
On peut distinguer trois grandes catégories de matériaux utilisés pour la réalisation des
aimants (Fig. I.38) [11] :
- Les alnicos: sont les alliages de fer, d'aluminium, de nickel, et de cobalt. Leur champ
rémanent est élevé, mais leur excitation coercitive est faible. Sensibles aux champs
antagonistes, leur part de marché est assez réduite et leur coût est moyen [11].
- Les ferrites : sont des composés d'oxyde de ferrique et d'oxyde de strontium ou de
baryum. Leur champ rémanent n'est pas très élevé, mais leur excitation coercitive est
importante. Leur faible coût fait que les ferrites occupent aujourd'hui la majorité du
marché des aimants [11].
- Les composés de cobalt et de terres rares comme le samarium. Ces matériaux ont
d'excellentes performances techniques. Leur champ rémanent et leur excitation
Coercitive sont élevés, leur inconvénient reste le coût important [11].

Page 34
Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

Fig.I.38: Caractéristiques magnétiques de quelques matériaux [11]


I.6 Les convertisseurs de puissance
La gamme de convertisseurs statiques disponible pour les machines électriques que ce soit en
courant continu ou alternatif, est caractérisée par une grande diversité de montages et de versions
(Fig. I.39) [04]. Cette section présente ceux qui sont d'utilisation courante dans le domaine des
énergies éoliennes.

Fig. I.39 : classification des convertisseurs statiques pour entrainements électriques [04].
Page 35
Chapitre I Etat de l’Art des Systèmes de Conversion d’Energie Eolienne

1.7 Conclusion
Ce chapitre nous a permis de dresser un panel de solutions électrotechniques possibles pour
la production d'énergie électrique grâce à des turbines éoliennes. Après un rappel de notions
nécessaires à la compréhension du système de conversion de l'énergie éolienne, différents types
d'éoliennes et leur mode de fonctionnement ont été décrits. Et par la suite des machines
électriques et leurs convertisseurs associés, adaptables à un système éolien ont été présentés.
Deux grandes familles de machines sont présentées : machines asynchrones, machines
synchrones.
Pour le fonctionnement connecté sur un réseau, nous avons vu qu'il était important que la
génératrice puisse fonctionner à vitesse variable et que la présence de convertisseurs entre la
génératrice et le réseau nuisait au rendement global de l'installation. Le dispositif de la Fig.
I.28-a basé sur la machine synchrone à Aimants propose un bon compromis entre la plage de
variation de vitesse qu'il autorise et la taille du convertisseur par rapport à la puissance
nominale de la machine.

Page 36
Chapitre II Modélisation et Simulation du Système de Conversion d’Energie Eolienne

CHAPITRE II

Modélisation et Simulation du Système de Conversion d’Energie


Eolienne

II.1 Introduction
II.2 Modélisation de la partie mécanique de l’éolienne
II.2.1 Hypothèses simplificatrices pour la modélisation mécanique de la turbine
II.2.2 Modélisation de la vitesse du vent (Source primaire)
II.2.3 La conversion aérodynamique
II.2.4 Modélisation du couplage mécanique entre la turbine et la génératrice
II.2.5 Simulation de la turbine
II.3 Modélisation de la partie de conversion électromécanique
II.3.1 Equations électriques dans le repère (abc)
II.3.2 Equations électriques dans le repère de Park (d q)
II.3.3 Equation du couple électromagnétique
II.3.4 Simulation de la GSAP
II.4. Modèle du convertisseur électronique de puissance
II.4.1. Présentation de l’étude
II.5. Conclusion

Page 37
Chapitre II Modélisation et Simulation du Système de Conversion d’Energie Eolienne

II.1 Introduction
Dans le deuxième chapitre, nous avons proposé le concept de chaîne éolienne complète. Dans
ce chapitre. Nous établissons un modèle de simulation de l’ensemble de la chaîne éolienne en
insistant notamment sur le caractère multiphysique (prise en compte des phénomènes
mécaniques, magnétiques, électriques) [26].
La modélisation de l’éolienne exige la modélisation du vent, du comportement
aérodynamique des pales, du générateur électrique, du convertisseur de puissance lie du système
de commande [25]. Ce chapitre est composé de trois parties :
Une première partie est consacrée à la modélisation de la partie mécanique de
l’éolienne, et où le modèle du vent et son évolution seront étudiés de façon détaillées,
[19-24].
La deuxième partie est consacrée à la modélisation de la machine synchrone à aimant
permanent, et on terminera cette partie par une simulation de ces configurations (MSAP
et turbine) en fonctionnement générateur [12] [21] [27] [28].
Dans la troisième et dernière partie nous présenterons la modélisation du convertisseur
associé, [29-31].
II.2 Modélisation de la partie mécanique de l’éolienne
Le système éolien dans notre cas, est constitué mécaniquement de trois organes [14]:
• Trois pales orientables possédant des coefficients propres d’inertie, d’élasticité et de
frottement par rapport à l’air et par rapport au support de la turbine ;
• Un arbre d’entraînement des pales avec sa propre inertie;
• Un rotor de génératrice possédant une inertie et un coefficient de frottement.
Dans cette partie, on présente les principes de base de l’interaction entre les pales de la turbine
éolienne et le vent pour en déduire les expressions simplifiées de la puissance convertie [04].
II.2.1 Hypothèses simplificatrices pour la modélisation mécanique de la turbine
Les modèles les plus fréquemment rencontrés dans le cadre d’étude électromécanique sont
relativement simples et obéissent aux hypothèses simplificatrices suivantes [14]:
• Les pales sont considérées à conception identique avec les mêmes paramètres d’inertie,
d’élasticité et de frottement ;
• Les coefficients de frottements des pales par rapport à l’air et par rapport au support sont
très faibles et peuvent être ignorés ;

Page 38
Chapitre II Modélisation et Simulation du Système de Conversion d’Energie Eolienne

• La vitesse du vent est supposée à répartition uniforme sur toutes les pales, ce qui permet
de considérer l’ensemble des pales comme un seul et même système mécanique
caractérisé par la somme de tous les systèmes mécaniques.
On obtient alors un modèle mécanique simple (voir Fig. II.1) [14].

Fig. II.1 : Modèle mécanique simplifié de la turbine.


II.2.2 Modélisation de la vitesse du vent (Source primaire)
Le vent est la raison d’être des aérogénérateurs, son énergie cinétique constitue la source
primaire d’énergie. Le vent est en fait un champ de vitesses de déplacements de masses d’air
caractérisé par sa vitesse et sa direction qui sont affectées par plusieurs facteurs, en particulier le
phénomène de cisaillement et l’effet d’obstacle de la tour [20].
Ces phénomènes modélisables correspondent à la partie déterministe de la variation spatiale
du champ de vitesses. Les turbulences provoquées par les obstacles en amont (bâtiments, arbres,
autre éoliennes, …) correspondent à la partie stochastique de la variation spatiale du champ de
vitesses [20].
Cependant, le vent peut être représenté par une grandeur aléatoire définie par des paramètres
statistiques. De nombreux travaux sur la modélisation du vent ont été réalisés [22]. L’un des
principes retenu consiste à générer l’allure temporelle du vent à partir d’un bruit blanc sur lequel
on applique une fonction de transfert à déterminer. Les paramètres de cette fonction de transfert
dépendent des grandeurs caractéristiques du site et de la nature du vent [20].
(II.1)
La vitesse du vent sera modélisée, dans cette partie, sous forme déterministe par une somme
de plusieurs harmoniques sous la forme : [25] [11]

. sin . . (II.2)

Page 39
Chapitre II Modélisation et Simulation du Système de Conversion d’Energie Eolienne

II.2.2.1 Expression du vent en un point fixe


La vitesse du vent en un point ‘ 0(t)’peut-être décomposée en une somme d’une composante
moyenne ‘Vmoy’ (lentement variable) et d’une composante variable représentant les fluctuations
‘ t(t)’ [20]:
(II.3)
- Vmoy: Vitesse moyenne du vent.
- t: Composante représentant la turbulence du vent.
La turbulence du vent en un point donné dans l'espace, est stochastiquement décrite par
l'intermédiaire de son spectre de puissance. Deux modèles communément admis sont : le spectre
de « Von Karman » et celui de « Kaimal » [21]. Le filtre de Von Karman est régit par la fonction

!"
de transfert suivante :

1 . $" %/'
(II.4)

Où, les paramètres KF et TF dépendent de la vitesse du vent à basse fréquence (gain KF et


constante de temps TF du filtre respectivement). La composante turbulente de la vitesse du vent
est simulée, à chaque échantillon de temps par la réponse du filtre de Von Karman, en imposant
comme entrée : un bruit blanc gaussien. Le filtre de Von Karman entraîne des difficultés
numériques du fait qu’il est d’un ordre non-entier « 5/6 ». Ce filtre peut être approché par une

1 ) $" (
fonction de transfert caractérisée par deux pôles et un zéro [21]:

( !"
1 $" ( 1 )* $" ( (II.5)

Avec : )1=0.4 et )2=0.25.


La fonction de transfert, ci-dessus, présente un filtre d’un bruit blanc gaussien (l’entrée du
filtre) générant la composante turbulente du vent (sortie du filtre), cette composante (la
turbulence) de haute fréquence peut atteindre l’unité.
II.2.2.2. Le filtre spatial
Les vitesses du vent incidentes en deux points voisins sont corrélées et peuvent présenter un
couple total nul (deux couples élémentaires qui tendent à s’annuler). Plus ces points sont
éloignés l’un de l’autre et plus la turbulence en ces deux points est indépendante et sa
répercussion sur le couple total diminue.
Dans ce cas, les composantes de hautes fréquences du couple total ont un module plus petit.
D’onc, la turbine filtre les fluctuations de hautes fréquences de la turbulence du vent [08].

Page 40
Chapitre II Modélisation et Simulation du Système de Conversion d’Energie Eolienne

Il est nécessaire de traiter ces informations ponctuelles pour établir une image pratique du
vent équivalent. Ceci est réalisé en utilisant un filtre, en aval, adéquat. Ce dernier est un filtre

1
dont la fonction de transfert simplifiée est donnée par [20]:

+ (
1 .(
(II.6)

/0
, : .

- γ : Facteur d’affaiblissement sur le rotor (γ=1.3).


- RT: Rayon des pales de la voilure.
La Fig. II.2 montre l’évolution de la vitesse du vent avant et après le filtre spatial.
11

Vent non filtré


Vent filtré
10
Vitesse de vent (m/s)

5
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Temps (s)

Fig. II.2 Profil du vent avant et après le filtrage


II.2.3 Conversion aérodynamique
La modélisation de la turbine consiste à exprimer la puissance extractible en fonction de la
vitesse incidente du vent et des conditions de fonctionnement [19], cela permettra de connaitre le
couple éolien appliquée sur l’arbre lent de l’éolienne [19].
Cette modélisation (essentiellement dépendante du coefficient de puissance CP ou rendement
énergétique de l’éolienne) s’appuie sur des recoupements bibliographiques ou des informations
extraites de brochures des différents constructeurs [19].
II.2.3.1 Théorie de Betz
La théorie globale du moteur éolien à axe horizontal a été établie par « Albert Betz » [20]. A.
Betz suppose que le moteur éolien est placé dans un air animé à l’infini en amont d’une vitesse
et à l’infini en aval d’une vitesse ʋ. La production d’énergie ne pouvant se faire que par la
conversion de l’énergie cinétique, la vitesse est nécessairement inférieure à . Il en résulte que
la veine de fluides traverse le générateur éolien en s’élargissant.

Page 41
Chapitre II Modélisation et Simulation du Système de Conversion d’Energie Eolienne

Fig. II.3 théorie de Betz : schéma de principe


Soit donc la vitesse de l’air en amont, celle en aval et ′ celle au travers de S, la section
balayée par les pales de l’éolienne (comme présenté à la Fig. II.3) et ) la masse d’air qui
traverse l’éolienne, la variation d’énergie cinétique de l’air ∆, est :
1
1, . ). *
3 *
2
(II.7)

La puissance de l’éolienne 4T est alors :


1
40 . 6. (. 7
. *
3 *
2
(II.8)

6 : la densité de l’air.
Avec :
-
- ( : la surface balayée par les pales de la turbine.
Par ailleurs, la force de l’air sur l’éolienne est :
6. (. 7
. 3 (II.9)

40 . 6. (. . 3
D’où :
7 7*
(II.10)
En identifiant les équations II.8 et II.10, il vient :

7
2
(II.11)

1
Et donc :

40 . 6. (. *
3 *
.
4
(II.12)

La puissance de l’éolienne sera alors maximale quand sa dérivée 94T/9 sera nulle, soit pour
II.2.3.2 Limite de Betz

= /3. La puissance est alors maximale et vaut :


16 6. (. ?
40 40_ .
;<
27 2
(II.13)

Page 42
Chapitre II Modélisation et Simulation du Système de Conversion d’Energie Eolienne

On peut donc en déduire que même si la forme des pales permet d’obtenir = /3. Le
coefficient CP est une grandeur variable en fonction de λ, la valeur maximale théorique possible
du coefficient de puissance CP, appelée limite de Betz est de ‘16/27=0.593’ [26], 0.593 fois

1 16
l’énergie cinétique de la masse d’air amont. On écrira en notant la vitesse du vent amont .

40 . ⍴. A. /0* . ?
. BC , BC_ 0.593
2 ;<
27
(II.14)

Où : BH est le coefficient de puissance de l’éolienne, il dépend de la vitesse du vent V, du


nombre de pales, de leur rayon RT, de leur angle de calage β et de leur vitesse de rotation ΩT.
Plus généralement, on regroupe les deux variables pour définir une nouvelle variable λ appelée

/0 ∙ Ω 0
rapport de vitesse ou «tip speed ratio» (TSR) en anglais [19].

I (II.15)
0.6
Beta = 2
Beta = 4
0.5 Beta = 6
Beta = 8
Beta = 10
0.4
C o e f f ic ie n t d e p u is s a n c e

0.3

0.2

0.1

0
0 2 4 6 8 10 12
Ration de vitesse de turbine

Fig. II.4 : Coefficient aérodynamique en fonction du ratio de vitesse de la turbine λ


A partir de relevés réalisés sur une éolienne de 1.5 MW, l’expression du coefficient de

A ∙ I 0.1
puissance a été approchée, pour ce type de turbine, par l’équation suivante [23] :

BL M 3 2 . N 0.5 3 0.167 ∙ sin O Q 3 0.00184 ∙ I 3 3 R


18.5 3 0.3 M 3 2
(II.16)

1
La puissance captée par la turbine pourra donc s’écrire :

∙ ( ∙ 6 ∙ BL M, I ∙ ? 40
2
(II.17)

Connaissant la vitesse de la turbine, le couple capté par la turbine est donc directement

40 (∙6∙ 1
déterminé par :
?
B0 BL M, I ∙ ∙
Ω0 2 Ω0
(II.18)

Page 43
Chapitre II Modélisation et Simulation du Système de Conversion d’Energie Eolienne

II.2.4 Modélisation du couplage mécanique entre la turbine et la génératrice


Les éléments mécaniques de l’aérogénérateur et les forces subies ou transmises à travers ces
éléments sont nombreux. Il faut par conséquent faire un choix des éléments et des grandeurs
liées à ces éléments que l’on souhaite intégrer dans le modèle [24].

Fig. II.5 : Le couplage mécanique entre la turbine et la machine électrique [24]


L’équation différentielle qui caractérise le comportement mécanique de l’ensemble turbine et

9Ω 0
génératrice est donnée par [24]:

1B B0 3 B V V W Y Z Z . Ω0
éU
9
(II.19)

Avec :
- Jm: inertie de la machine.
- fm: coefficient de frottement de la machine.
- J : inertie de la turbine.
- f : frottement des pâles.
- CT : le couple statique fournie par l’éolienne.
- Cméc: Couple mécanique présent sur l’arbre de la turbine.
Nous disposons uniquement des paramètres mécaniques de la machine et de l’inertie de la
voilure. C’est pour cela que dans notre application, nous ne considérons que le coefficient de

V0 V V [ V , Z0 Z Z [ Z
frottement associé à la génératrice (celui de la voilure n’est pas pris en compte) [24].

Avec :
- V0 Inertie Totale
- Z0 Coefficient de frottement Totale
Par suite, le modèle qui caractérise le comportement mécanique de la chaîne éolienne est
donné par l’équation différentielle suivante [24]:

Page 44
Chapitre II Modélisation et Simulation du Système de Conversion d’Energie Eolienne

9Ω 0
B0 B VW Y Z. Ω 0
éU
9
(II.20)

Fig. II.6 : Schéma bloc d’une turbine éolienne [11].

Fig. II.7 : Schéma électrique équivalent de la turbine éolienne [11]

9Ω 0
L’équation mécanique qui gère un tel ensemble est donnée par :

1B B0 3 B VW Y Z. Ω 0
éU
9
(II.21)

1
D’où, après le réarrangement des termes, la valeur de la vitesse obtenue par :

Ω0 ` ∆B 3 Bb 9
V
(II.22)

cù ∶ Bb Z. Ω 0
La Fig. II.8 correspondant à cette modélisation de la turbine se déduit aisément des équations
précédentes. Cette dernière génère le couple CT entrées de la turbine sont la vitesse du vent V,
l’angle d’orientation des pales β, et la vitesse de rotation de la turbine ΩT. Le modèle de l’arbre
décrit la dynamique de la vitesse de la turbine ΩT, il a donc deux entrées : le couple CT, le couple

Le schéma montre que la vitesse de la turbine f0 peut être contrôlée par action sur deux
électromagnétique Cem fourni par la génératrice [23].

entrées : l’angle de la pale β et le couple électromagnétique de la génératrice Cem. La vitesse du


vent V est considérée comme une entrée perturbatrice à ce système [23].

Page 45
Chapitre II Modélisation et Simulation du Système de Conversion d’Energie Eolienne

Fig. II.8 : Schéma bloc du modèle de la turbine [23].


II.2.5 Simulation de la turbine
Les Fig. II.9-a et II.9-b présente la vitesse de veut et la vitesse de rotation de la turbine, ainsi
les Fig. II.9-c et II.9-d présente le couple et la puissance à la sortie de la turbine à vide et pour
une vitesse moyenne du vent égale à 8.5m/s.
10 50
V .tu rb in e (ra d /s )
V .v e u t(m /s )

9.5
45

40
8.5

8 35
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Temps(s) Temps(s)
[a] [b]
5 200
P u is s a n c e ( w )
C o u p le ( N . m )

4
150
3
100
2

50
1

0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30

Temps(s) Temps(s)
[c] [d]
Fig. II.9 : a : Vitesse de vent, b : Vitesse mécanique de la turbine, c : Couple mécanique
développée, d : Puissance mécanique produite par la turbine

Page 46
Conclusion Générale

III.Conclusion Générale

Dans le contexte d’énergie éolienne un état de l’art des systèmes de


conversion d’énergieéolienne est présenté dans le premier chapitre. La production
de l’énergie éolienne est de plus enplus importante et alors de nouvelles
constructions apparaissent. Cette évolution dynamique estsurtout visible dans le
domaine du grand éolien grâce au développement de nouvellestechnologies
telles que les matériaux de construction, l’électronique de puissance et les
techniques de commande. Le pouvoir politique est aussi dans une grande
partie moteur dedéveloppement durable.
Notre étude nous a permis de réaliser une modélisation complète et globale
d’un système deconversion d’énergie éolienne. Cette modélisation se démarque
principalement par l’approchedifférente qui a été faite de la partie mécanique qui
fait appel aux calculs aérodynamiques pourdéterminer les relations liant la vitesse
du vent, le couple et la vitesse de l’hélice. Tout cela a étéconçu autour d’une
GSAP.
Le premier chapitre nous a permis de dresser un panel de solutions
électrotechniquespossibles pour la production d'énergie électrique grâce à des
turbines éoliennes. Après un rappelde notions nécessaires à la compréhension du
système de conversion de l'énergie éolienne,différents types d'éoliennes et
leur mode de fonctionnement ont été décrits. Et par la suite desmachines
électriques et leurs convertisseurs associés, adaptables à un système éolien ont
étéprésentés. Deux grandes familles de machines sont présentées : machines
asynchrones,machines synchrones.
Pour le fonctionnement connecté sur un réseau, nous avons vu qu'il était
important que lagénératrice puisse fonctionner à vitesse variable et que la
présence de convertisseurs entre lagénératrice et le réseau nuisait au rendement
global de l'installation.

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