Des Crises Commerciales Et de (... ) Juglar Clément Bpt6k1060720

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Des crises commerciales et

de leur retour périodique en


France, en Angleterre et aux
États-Unis / par le Dr
Clément [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Juglar, Clément (1819-1905). Auteur du texte. Des crises
commerciales et de leur retour périodique en France, en
Angleterre et aux États-Unis / par le Dr Clément Juglar.... 1862.

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r~n. droW l't'.<;('r,


INTRODUCTION

Les recherches qui suivent, remontant déjà à une


époque éloignée, nous devons peut-être indiquer dans
quelles circonstances elles ont été entreprises et comment
on a été amené à observer et à signaler ces oscillations
si remarquables, qui étonnent au premier abord et pa-
raîtraient fortuites, si, par leur retour périodique en
France, en Angleterre, aux États-Unis, elles ne recevaient
une éclatante conurmation.
Dans une étude sur le développement de la population
en France', et surtout sur le mouvement des mariages,
des naissances et des décès, notre attention avait été
éveillée par les variations si considérables que l'on obaene

~«~M~ <~< J~Wt~M, oetebr~-<)éMmhM i8~, jMmerjuin i)!M.


a
Texte détérioré reliure défectueuse
N F Z 43-120-11
dans les diverses années heureuses ou malheureuses, d'a-
bondance ou de disette. Nous avions bien raeoana ce
qui déjà avait été indiqué, l'inBoeBce fâcheuse de la di-
sette, des guerres, des épidémies; mais nous voulions
nous assurer s'il n'y aurait paàdans le mouvement des
affaires et dans les traMactMM commerciales une nou-
velle cause, bicafaisant~ ou funeste, qui, s'enchaînant
avec les précédeates, se combinait avec elles pour les
aggraver OMMe par une fatale coïncidence.
Quelques réflexions suffirent pour nous convaincre
que le développement des escomptes de la Banque de
France nous donnerait le tableau le plus 6dè!e et le plus
exact de ce mouvement. Le dépouillement des comptes
rendus annuels depuis 1800 nous découvrit alors, dans
toute son évidence, la succession des périodes de prospé-
rité et de crise dont se compose la vie des peuples.
Un premier travail parut en 1856 dans l'Annuaire de
l'économie politique. A la veille de la crise (avril et
mai 1857), six mois avant qu'elle n'éclatât, une étude
plus étendue, dont M. Passy voulut bien entretenir l'Aca-
démie des sciences morales et politiques, fut publiée
dans le Journal des ~coHOMM~, alors que la conclusion
delà paix à la suite de la guerre de Crimée faisait espérer
une renaissance des affaires et promettait une activité
commerciale et industrielle supérieure à tout ce qui
avait précédé.
La spéculation à la Bourse, escomptant cet avenir,
avait porté le 5 pour iOO de 6i fr. 15 cent. à 75 û-.
75 cent. L'année n'était pas écoutée que toutes les prévi-
sions déduites de ce qu'on avait observé aux époques an-
térieures se réalisaient le 5 pour i00,à ta veilledu cou-
pon, était coté 66 fr. 55 cent. (novembre 1857).
La démonstration paraissait complète pour la France,
il fallait généraliser. En novembre i85~)~~t~~Mn~
comparée des banques de Frasée et d'Ang~MM~N
dans le Journal des ~coMOWM~<, établissait une con
dance parfaite les dernières recherches permo~nt d'~
joindre les États-Unis, c'est-à-dire les trois grands pays
de commerce et de l'industrie.
Les travaux les plus considérables ont été entrepris
sur les banques en France, en Angleterre et en Atie"
magne, par les hommes qui ont le pius d'autorité dans
ces matières. Tous en reconnaissant que les crises com-
merciales ne sont pas un fait contemporain, mais le ré-
sultat d'altérations profondes dans le mouvement du
crédit et dans les fonctions productives de la société, plus
préoccupés de l'époque où ils écrivaient, ont cherché
à expliquer, par des causes toutes spéciales et particu-
lières aux circonstances générales, l'origine et la nature
des crises. A toutes les époques, on a pris l'événement
dominant du moment pour la cause de tout le mal. Tan'
tôt c'était une perturbation intérieure ou extérieure; et
puis il était si commode d'accuser la mauvaise constitu-
tion des banques de circulation et notamment la limite
artificielle qu'elles imposent à leurs opérations en les
faisant dépendre de t'encaisse métallique. On aimait à
oublier que la condition essentielle de la circulation, c'est
la disponibilité monétaire que rien ne peut remplacer.
D'ailleurs les banques subissent Jes crises et ne les pro-
duisent pas; supprimer l'obligation de rembourser les
billets à présentation en numéraire métallique, c'est
amNMj~mMip temps très-court leur inévitable dépré-
~~N~NNpenence a été faite en France, en~ Angleterre,
Nn!x~tab-Unis. partout elle été concluante. Quant
a au
~crédit, il offrait jadis d'insuffisantes ressources, et il
amenait des perturbations sérieuses pour des causes peu
graves. Aujourd'hui il a pris une extension considérable,
aussi les transactions dont il est l'objet présentent-elles
une surface plus vulnérable, et quand elles sont troublées
elles amènent une crise plus étendue.
On a cherché, surtout en Angleterre, à rendre la cir-
culation fixe, pour ainsi dire, ou ne variant que dans de
très-étroites limites, dans les mêmes proportions que la
réserve métallique, et cette savante combinaison, à la-
quelle on a tout sacrifié, a produit l'acte de 1844, le
régulateur de la banque d'Angleterre. Malheureusement,
loin de prévenir aucune des commotions commerciales
en vue desquelles on l'avait institué, on a dû le suspendre
chaque fois que les circonstances devenaient critiques, en
sorte qu'il ne fonctionne que ~uand son action est nulle
semblable à un frein au repos dont la moindre pression,
loin de modérer le mouvement, menace de tout faire
éclater.
On s'explique difficilement comment des hommes
comme MM. John Francis, Mac Culloch, Newmark, Mac
Leod, Tooke, négligeant les liens qui établissent leurs re-
lations, n'ont pas insisté sur le retour périodique des
crises commerciales dans des circonstances semblables
aux diverses époques, au lieu de faire une étude isolée
de chacune d'elles. Ces circonstances sont tellement ca-
ractérisées et si constantes, qu'on peut dire qu~eMes sont
fondamentales et que sans elles il n'y a pas de crise.
Nous ne pouvons attribuer cette lacune qu'aux difficultés
de se procurer les documents officiels des opérations des
banques, car les auteurs anglais n'en citent qu'un petit
nombre. Les documents sous leurs yeux, ils auraient re-
connu de suite l'enchaînementdes périodes et n'auraient
attribue aux événements qu'une part relative, comme
celle de la dernière goutte d'eau qui, selon qu'elle tombe
un peu plus tôt ou un peu plus tard, fait déborder un
bassin déjà plein.
Les mêmes influences ont dû produire les mêmes ré-
sultats dans tous les temps malgré le peu d'extension
du crédit aux époques antérieures; la prospérité et la
détresse des nations dépendaient des mêmes oscillations
du commerce intérieur et extérieur et de leur développe-
ment plus ou moins rapide comme de nos jours elles
cherchaient un remède et un soulagement à leur malaise
dans des révolutions intérieures, tout au moins une dis-
traction et un écoulement du trop-plein de la population
dans des guerres extérieures, avec toutes leurs dévorantes
conséquences. La grande crise de 1789, après les belles
années du commencement du règne de Louis XVI, en
serait on des derniers exemples, si nous n'avions eu de-
puis, i799,i8i5,t850 et i848.
C'est surtout dans ces moments, attristé par la ruine
de quelques-uns et la gène de tous, que l'on s'eHoroe de
chercher des remèdes pour prévenir le retour de pareils
accidents, car, la liquidation terminée, on ne songe plus
à un retour inévitable; on ne le croit même pas possible.
Sans se préoccuper de la situation générale et de la pro-
spérité des années qui ont précédé, on croit pouvoir, par
des moyens artificiels, lois, règlements, restrictions,
monopole ou liberté, trouver le moyen de les supprimer.
Tour tour on a proposé, selon l'impression du mo-
ment, soit le doublement du capital de garantie, soit la
libre émission des billets avec suspension des rembour-
sements, soit la facilité, la fixité même du taux de l'es-
compte. Tout a été préconisé, essayé sans pouvoir apporter
aucun obstacle; souvent même, loin de détourner le mat
en contrariant ou en soutenant la marche des affaires,
on retardait l'explosion pour la rendre plus terrible.
A la suite de ces bouleversements périodiques, pré-
cédés d'une série de belles et heureuses années, on est
toujours surpris du développement des sociétés, de leur
activité et de leur puissance.
Les époques de renaissance et de décadence nous of-
frent dans les arts quelque chose d'analogue. On les
observe aussi à toutes les époques, chez tous les peuples
et dans tous les styles, avec cette différence, toutefois,
que si; par
un procédé graphique usité on statistique, on
veut les représenter par les ondulations d'une ligne, on
observe que tes sommets de l'art vont s'abaissant tou'
jours, tandis que ceux du cojnmerce et de l'industrie
s'élèvent sans cesse dans des proportions telles qu'au-
jourd'hui te monde entier leur sert de base.
Nous ne nous dissimulons pas, malgré notre confiance
dans les principes de liberté qu'enseigne l'économie po-
litique, leur impuissance Four prévenir comptétement
ces ébranlements intermittents suivis d'uue espèce de
léthargie, d'où doit sortir une nouvelle phase plus brit-
lante que les précédentes.
Les crises, comme les maladies, paraissent une des
conditions de l'existence des sociétés où le commerce et
l'industrie dominent. On peut les prévoir, les adoucir,
s'en préserver jusqu'à un certain point, faciliter re-
prise des affaires; mais les .supprimer, c'est ce que jus-
qu'ici, malgré les combinaisons les plus diverses, il n'a
été donné à personne. Proposer un remède à notre tour,
quand nous reconnaissions le peu d'efucacité de ceux des
autres, n'était pas possible, d'autant que leur évolution
naturelle rétablit l'équilibre et prépare un sol ferme sur
tequet on peut s'appuyer sans crainte pour parcourir une
nouvelle période.
Ce fut en mai 1860 que l'Académie mit au concours
l'étude des causes des crises commerciales, en la géné-
ralisant et l'étendant à l'Europe et l'Amérique du Nord
durant le dix-neuvième siècle.
Pour traiter et résoudre la question, il fallait se pro-
curer les documents officiels, c'était la dinicutté. Les
rapports au parlement anglais ont fourni presque tout ce
que l'on pouvait désirer, comme chiffres, à un jour
donne, sauf plusieurs relevés annuels et un compte rendu
de l'année résumant tes principales opérations, comme
ceux publiés par la Banque de France. Malgré l'extrême
obligeance de M. Miche! Chevalier, qui a bien voulu
écrire à un de ses amis, directeur de la Banque d'Angle-
terre, nous n'avons pu rien obtenir.
Pour tes États-Unis, nous devons à la complaisance
bien connue de M. Legoyt, directeur de la statistique
générale de la France, la communication des documents
tes plus précieux, entre autres le rapport présenté au
congrès sur la crise de 1857.
Les autres publications officielles, mises à notre dis-
position par M. Wattemare et M. Bailly, à l'hôtel de ville,
avec un empressement et une complaisance que notre
reconnaissance nous oblige à signaler ici, aous ont permis
de donner sur la situation des banques des documents
épars, difficiles à réunir et encore inédits pour la plu-
part. tt est regrettable que tes publications officielles se
bornent à donner la situation des banques fin décembre,
sans aucun détail sur tes opérations de l'année entière.
Enfin, pour la France, outre tes publications de la
Banque, M. le comte de Germiny, M. Gauthier, M. Mar-
saud, ont bien voulu nous communiquer tes résultats
inédits qui nous paraissaient intéressants, qu'il nous soit
permis de leur adresser tous nos remercîments et de leur
témoigner toute notre gratitude. De même MM. Barbier,
De Manne, Desmarets, Miller, Pilon, aux bibliothèques
du Louvre, de la Chambre du commerce de la rue de
Richelieu et du Corps législatif, ont singulièrement faci-
lité nos recherches en nous permettant de consulter'des
collections qu'on ne pouvait se procurer ailleurs.
Ces matériaux recueillis, nous les avons rapprochés,
et notre attente n'a pas été trompée quand, à notre sa-
tisfaction, nous avons pu constater qu'ils concordaient
parfaitement. L'Attemagne seule ne nous a rien offert
sur une assez longue période; nous n'avons pu utiliser
que les publications les plus récentes sur Hambourg et la
banque de Prusse<
Ainsi, ce qui d'abord ne paraissait que l'accessoire,
est devenu la partie principale et dominante. Les opéra-
tions des banques, t'M~MM~ et la co~rac<tOM des et-
comptes, l'abondance et la ~<M~ du MMM~r<tM'e, fnalgré
une importation de 5 wt~Mf~ en or dans la dernière
période, ont entraîné comme conséquence les modifi-
cations profondes que l'on observe dans tes mouvements
de la population, dans le commerce, importations et
exportations, dans les revenus, impôts directs et indi-
rects, enfin dans le crédit public, assez bien représenté
par les cours des valeurs de t'Ëtat à la- Bourse. De sorte
que tout marche solidaire, so' mis aux mêmes influences,
et comme obéissant à la même puissance d'expansion et
de retrait.
Les mauvaises récoltes, la cherté des céréales, tes di~
Bettes, par leur retour périodique se rencontrent assez
Murent dans notre pays avec l'engorgement du porte*
feuille des banques, et apportent une nouvelle compli-
cation à une situation déjà mauvaise leur présence
n'est cependant pas indispensable pour produire une
crise commerciale; nous en avons la preuve en obser-
vant ce-qui se passe en Amérique, où, malgré le bas prix
des céréales, le développement des escomptes, l'abus du
crédit porté à un certain degré, les fait éclater un peu
plus tôt qu'en Europe, la situation des deux côtés étant
aussi embarrassée.
Si la disette se rencontre avec Je trop-plein des porte-
feuilles, la crise sera plus grave sans doute, mais ce no
sera toujours qu'un accident, cause de troubles d'autant
plus grands, que, la pyramide du crédit se trouvant ren-
versée, à la moindre nouvelle secousse tout s'abaisse et
croule. La dépression du portefeuille indique bien si la
liquidation a été radicale et profonde, et dans ce cas on
peut promettre une reprise active et durable des affaires.
Si, au contraire, il n'y a qu'un temps d'arrêt, légère di-
minution des escomptes, une demi-liquidation en un
mot, on se relève un peu, mais pour retomber bientôt
(1857.1892).
Une guerre à ~étranger (guerre de Crimée et d'Italie),
un grand débouché fermé à l'importation et à l'expor-
tation (guerre d'Amérique), peuvent entraîner un mal-
aise, une gène, dans un certain nombre d'industries, mais
ne peuvent produire une crise commerciale, elles y pr<
dt<po<ett< ou donnent le dernier coup, et la preuve, c'est
qu'en France et en Angleterre les années 1854 et 1855
furent les plus belles de la période. En France, en 1860,
malgré le blocus des ports des États du Sud, le chiffre
total en quintaux métriques des importations et des ex-
portations a dépassé celui des années antérieures. En
Angleterre, le total des exportations, qui s'élevait à 135
millions livr. st. en 1860, est tombé à 125 millions
en 1861, somme encore de 5 millions supérieure à tous
les maxima antérieurs, baissant seulement de 10 mil-
tions, pendant que les embarras du marché américain
leur faisait perdre 12 millions.
Les traites de commerce n'ont aussi qu'une action se-
condaire, car en Angleterre, malgré le débouché fran,
çais, on se plaint autant que de ce coté du détroit.
L'Mo~'ottdM du commerce t~crtCMf et extérieur à
des prix enflés par la ~ccM~!OM et non aux prMC MOtM"
)e/j!, voilà une des principales causes dp tous les em-
barras pour la vente des produits. Le dernier détenteur
ne pouvant les écouter à un prix supérieur, tous les
échanges s'arrêtent; la marchandise offerte, la baisse est
rapide de 25 à 50 pour 100 en quelques mois, effaçant
ainsi en un instant la hausse de plusieurs années.
Le ~MMte couronné par l'Institut a été revu avec
soin et sans rien changer quant au fond et aux conclu-
sions on a donné quelques développements surtout
pour
les trois dernières périodes de 1840 à 1862.
Les comptes rendus mensuels et hebdomadaires des
Banques de France et d'Angleterre ont fourni le moyen
de suivre, presque mois par mois, la marche des crises
et des liquidations. Dans une seconde partie, nous avons
complète ce travail en indiquant les mouvements de la
population, des douanes, des revenus publics directs et in-
directs, le cours des fonds publics et la situation du Trésor.
Nous réclamons l'indulgence du lecteur pour tous les
chiffres qui se trouvent dans le texte. En nous appuyant
non-seulement sur des relevés statistiques, mais sur des
grands nombres, sur des longues périodes, et dans trois
grands pays, nous pensons avoir rempli beaucoup mieux
que par des assertions toujours discutables les princi-
pales conditions d'une démonstration scientifique. Ce
n'est que par une lecture attentive, et en consultant sou-
vent les tableaux généraux, que l'on se pénétrera du
mécanisme des crises, de leur développement, de leur
explosion et de leur liquidation.
La répétition constante des mêmes accidents donne
une monotonie réelle à notre historique nous sommes
forcé de passer successivement et toujours par les mêmes
phases, non sans causer un certain ennui à l'esprit
qui aime la variété et toujours avide de nouveautés;
n'est-ce pas cependant la meilleure confirmation de ce
que nous voulions démontrer? Nous aurions pu ajouter
quelques détails sur le rote des principaux personnages,
banquiers et financiers, pour animer notre récit, mais
c'eût été nous distraire et nous détourner de notre but.
Le renouveMement et la succession des mêmes faits,
dans des ctreo~a~cM <p~cta/p<, dans tous les temps, dans
tous les pays et sous tous les r~ttHM voilà ce qu'il fal-
lait faire remarquer. On nous pardonnera de n'avoir pas
répandu plus de charme dans notre récit, si les chinres,
malgré leur aridité, mais aussi avec leur précision et
leur éloquence, ont été nos meilleurs interprètes.

ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES

RAPPORT FAIT PAR M. WOLOWSILI, AU NOW DE LA SECTION D'ÉCONOM!E


POLITIQUE, SCR LE CONCOURS POUR LE PRIX DE L\ FONDATION BOR-
D!N, A DÉCERNER EN ~86~, ET DONT LE SCJET ÉTAtT

« Rechercher les causes et signaler les effets des crises


commerciales survenues en Europe et dans l'Amérique
du Nord durant le cours du dix-neuvième siècle.
Ces crises ont été fréquentes à toutes les époques; mais,
à mesure que les relations commerciales ont acquis de
nouveaux développements, leur action perturbatrice s'est
étendue de proche en proche sur un plus grand nombre
de points. Lea recherches devront porter principalement

Liberté complète dee banques aux Ëtats-UnM, liberté et monopole en


Angleterre et en ÉeoMe, monopole en Frmce.
sur celles de ces onses <~ ont entraîne les commotions
les plus gënëraiea. »
Le mémoire inscrit sous !e naméM~ 2 ayant pour épi-
graphe « Le développement régulier de la richesse des
nations n'a pas lieu sans douleurs et sans résistances.
Dans les crises, tout s'arrête pour un temps, le corps so-
cial para!t paralysé; mais ce n'est qu'une torpeur passa-
gère, prélude de plus belles destinées. En un mot, c'est
une liquidation générale M (page 47 du manuscrit,
deuxième partie), est moins ambitieux dans ses visées et
plus satisfaisant dans ses résultats. L'auteur de ce mé-
moire croit plus à l'innuence d'une direction prudente
donnée aux banques qu'à l'utilité d'une nouvelle organi-
sation. Dans son savant et judicieux travail, il a retracé
l'histoire complète, faite sur les documents ofuciets, des
perturbations commerciales en Angleterre, en France,
aux États-Unis, à Hambourg, depuis le commencement
du siècle jusqu'en i857. Les faits accomplis révèlent
d'eux-mêmes la nature et l'intensité des crises, leur
marche et la manière dont elles se terminent. L'auteur
parvient ainsi à en constater et à en spécifier les causes
fondamentales, qu'il distingue bien des causes occasion-
nelles. La méthode d'observation sévèrement appliquée
lui fournit le moyen d'arriver au principe véritable et
constant du mal, en lui faisant retrouver les mêmes faits
dans les mêmes circonstances.
L'auteur examine avec une attention scrupuleuse tes
points capitaux suivants
Le développement de t'escompte et des avances;
La situation de la réserve métallique;
La circulation des billets,
Les dépôts en comptes-courants.
Ce sont surtout les indications fournies par le dévelop-
pement des escomptes et par l'état de l'encaisse dont il
se sert pour déterminer les fondements des crises. D'après
les tableaux synoptiques que l'auteur a dressés avec une
grande précision, on saisit clairement les signes précur-
seurs des perturbations commerciales. L'extension de
la spéculation amène la hausse des prix et des salaires; le
luxe se propage; on règle la dépense non sur l'accroisse-
ment des revenus, mais sur l'augmentation du cours
nominal des valeurs. Le développement exagéré des
escomptes et la diminution des réserves métalliques pré-
cèdent les crises, de même que la diminution des es-
comptes et l'abondance de l'encaisse en marquent la
guérison. Les périodes croissantes et décroissantes se
suivent avec une grande régularité dans les divers ta-
bleaux annexés au mémoire numéro 2, et l'auteur, sans
en tirer une loi nouvelle, y voit plus qu'une coïncidence.
Le retour régulier des crises commerciales lui semble
une des conditions du développement de la grande in-
dustrie. On peut en atténuer les effets, mais on ne sau-
rait les prévenir complétement. Dans cette partie inté-
ressante de son mémoire, l'auteur fait ressortir, comme
une cause naturelle qui agit en quelque sorte périodi-
quement, t'excès de la production.
Dans de nombreux tableaux habilement dressés, qui
enrichissent le mémoire numéro 2, l'auteur a résumé,
en ce qui concerne !&, osdUauoM des banques, des faits
constamment en harmonie avec le mouvement des
douanes, le prix moyen des céréales, la marche de la
population et le cours des fonds publics. Observateur
exact, il se tient en garde contre toute conclusion trop
absolue, il est trop prévoyant pour présenter quelque
spécifique extraordinaire; il préiere invoquer l'expérience
et stimuler l'activité intelligente de ceux auxquels est
conuée la direction des institutions de crédit. Il ne pro-
pose point des modifications dangereuses à la consti-
tution des banques, et il ne s'aventure pas à demander
au crédit des secours impossibles. C'est beaucoup que de
connaître le siége du mal à l'aide d'une observation sa-
gace, et dégrouper, au moyen d'une méthode ingénieuse,
des documents d'une valeur incontestable.
L'Académie adopte les conclusions de la section. Le
billet annexé au mémoire numéro 2 est décacheté et fait

7
connaître, comme en étant l'auteur, M. Clément Juglar,
auquel le prix est décerné et dont le nom sera proclamé
dans la prochaine séance publique.

)
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DES

CRISES COMMERCIALES

Rechercher les causes et signaler tes


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en Europe et dons )'AmeriqaednNord
durant le eoars de XII* aède.
!'<a~<t<~M<tpM&pof~-
M<<e<<e<<eMacMOMf~M<<pa-
M~tMt.
~v~~
Ëtadier et rechercher la nature et l'origine des causes
de tout ce qui nous entoure et nous touche le plus direc-
tement présente toujours les plus grandes dIf8cuJtés,
parce que solidaires, liés comme nous le sommes à tant
d'accidents, dépendants ou indépendants de notre TO-
lonté, nous subissons les influences les plus contraires
et les plus variées, et quand nous essayons de préciser les
causes déterminantes, une foule de causes occasionnelles
nous assiègent, troublent la vue et nous donnent le
change, cous faisant souvent prendre !'accident pour le
principe même du mal.
i
Le véritable critérium des causes, c'est de les voir, dans
des circonstances semblables, reproduire les mêmes effets,
particularité malheureusement assez rare dans les phé-
nomènes sociaux et dans tout ce qui touche à la vie.
Dans cette incertitude, on invoque tour a tour les causer
les plus contraires pour se rendre compte des menées
eHe~. (~a ~st sufppi~t de I~èr~e, de ~cil~~v~c
laquelle l'esprit humain accepte tout ce qu'on lui pro-
pose tellement il est avide de savoir, de se rendre
compte, et, quand il ne trouve nen de mieux, combien
facilement il se paye de mots. La multiplicité même des
causes que l'on invoque le plus souvent suffit, il nous
semble, pour prouver leur peu d'efScacité, puisque, alors
qu'une seule devrait suffire, on en accumule un grand
nombre, déserta que, comme elles ne sont pas toujours
réunies pour produire I~méme effet, on peut aussi ri-
goureusement conclure, en les éliminant une à une,
qu'aucune n'est cause déterminante, pas même secon-
daire, puisque sa présence n'est pas indispensable pour
produire le résultat attendu.
H y a donc un état antérieur qu'il faut étudier avec
soin, et çn l'absence duquel les causes que l'on cmirait
les plus puissantes sont sans action. C'est ce qu'en mé-

i,p
decine on appelle la prédisposition le froid,
pie, est la ca,use de *t
beaucoup de maladies
exem-
<<)-;
chez l'un,
d'up rhumatisme, chez l'autre d'une pneumonie, chez
un troisième d'une pleurésie. La cause restant la, même,
le résultat est tout différent. est l~préaispositMn locale
"i~t*
qui fait pencher la balance dans un sens où dans un
autre, et la preuve, c'est qu'en son absence le froid ne
aucune maladie sur k même individu. H en sera
de même pour les crises; nous nous attacherons à déter-
miner quaUes sont les circonstances dans, lesquelles elles
,se déveleppent.et les causes à b suite desquelles e!iesëc!a-
tent. Mais nous msistefons surtout sur les conditions indis-
pensables à leur existence, sur les phénomènes constants
que t'oa observe alors en dehors des causes si diverses, si
variées, que l'on invoque selon le besoin du moment.
Quand on examine tes comptes rendus eSicielsde la si-
tuation des banques de France, d'Angleterre, des États-
Unis, on ne tarde pas à reconnaître, au milieu des divi-
sions nombreuses de teur actif et de leur passif, quelques
chapitres dignes'de la plus grande attention..
Ce sont
i* Le dévetoppement des escomptes et des avances
2° La réserve métallique;
5''LacireuJtatio!jt;
4*! Les dépôts et comptes courants.,
Les diCWjt premiers surtout présenteot une marche
tellement identique et régulière dans les périodes de crise
et de, prospérité, qu'ils devront nous servir de guide
pour les reconnaître et les distinguer, e~ avant même
que l'on signale les causes traditionnelles, nous indiquer
~it& danger est proche ou éteigne. Les deaix derniers cha-
pitres, la ciMutaiion et les dépôts, ae pcôsentent pas la
~néme régutarité, leurs oscillations n'ont pas le même
caractère; leurs écarts, beaucoup moins ooasidéraMes,
peuvent se manifester en l'absence des crises, par suite
de quelques besoins particuliers et locaux, sans influer
sur la marche générale des affaires. Ainsi, en 1857, les
dépôts augmentent à la banque d'Angleterre au même
moment où ils baissent en Amérique.
Pour donner toute la rigueur possible à notre démons-
tration, nous tacherons de prouver que pour les escomptes
et la réserve métallique, les mêmes phénomènes s'obser-
vent en France, en Angleterre, à Hambourg, aux États-
Unis, en Europe et en Amérique. Ce sera là pour nous
la pierre de touche, le véritable critérium des crises.
De nombreuses lacunes dans les documents officiels
nous empêcheront seules de donner une démonstration
aussi complète que nous l'aurions désiré pour les pre-
mières années du siècle; heureusement pour les sui-
vantes la concordance est tellement parfaite, qu'eût-on
voulu inventer les chiffres, on n'aurait pu mieux rencon-
trer, on n'eût même pas osé. Tous les relevés sont tirés
des sources officielles, des rapports au Parlement pour
l'Angleterre, des rapports au Congrès pour les Etats-
Unis, des comptes rendus de la Banque pour la France.
Avant d'exposer le tableau des crises depuis 1800,
aous énumérerbns sommairement la liste des causes gé-
nérales puis, le développement, l'explosion et la liquida-
tion des crises ayant été bien indiquées, ainsi que leurs
t
effets et leurs conséquences, nous ferons un résumé his-
torique des crises commerciales depuis i800 en France,
en Angleterre et aux Etats-Unis, ann de confirmer par
de plus amples renseignements ce que nous ne ferons
qu'indiquer ici.
CtMMM <e* <*<«*

Les symptômes qui précèdent les crises sont les signes


d'une grande prospérité; nous signalerons les enheprises
et les spéculations de tous genres; la hausse des prix de
tous les produits, des terres, des maisons; la demande des
ouvriers, la hausse des salaires, la baisse de l'intérêt, la
crédulité du public, qui, à la vue d'un premier succès,
ne met plus rien en doute; le goût du jeu en présence
d'une hausse continue s'empare des imaginations avec
le désir de devenir riche en peu de temps, comme dans
une loterie. Un luxe croissant entraîne des dépenses
excessives, basées non sur les revenus, mais sur l'esti-
mation nominale du capital d'après les cours cotés.
Les crises ne paraissent que chez les peuples dont le
commerce est très-développé. Là où il n'y a pas de divi-
sion du travail, pas de commerce extérieur, le commerce
intérieur est plus sûr; plus le crédit est petit, moins on
doit les redouter.

CtMMM <t~e~<«.

Les guerres, les révolutions, les changements de tarif,


les emprunts, les variations de la mode, de nouvelles voies
ouvertes au commerce. Nous avons dit plus haut ce que
nous pensions de ces causes, dont nous ne méconnaissons
pas l'importance, et combien souvent elles produisaient
des effets différents. Nous trouvons quelque chose de
plus constant, de plus régulier dans l'examen des es-
comptes et de la réserve métallique des banques.
Le ~cc/o~petM~Ht «ee~ef~ des eMOMtp(e< et la dtMtMx-
tt'ott de la réserve métallique des banques, de même que
t& ~tMttMM~ottdes etco~~et I'dfoM(<a~<~ <? fe~t~t~e,

paraissent, depuis t~OOdumbihs.prê~nter une concor-


dance tellement parfaite, qu'U serait difBdte dë%ë pas
remarquer et signaler cette sotidarUe. ¡.,
Quoique t'examenoes documents statistiques qui vont
aurore puisse engagea a conclure et a rëconnaitt'e une
loi économique, la prudence consente d!~ ne pas trop se
nâter. Là période de 1800 a i869 est d'aHteurs trbp
courte, quoique la connnn~tion de ces recherches se
trouve enFrance.en Angleterre et aux Etals-UnH. Nean~
moihs, si on tèur~ refusé courte moment''toùte ta ri-
gueur u'une 'toi houvëtte, il faut ~otr p!u~ qu'une
simpte cotndd~ncë abandbhhee au hasard. Nouions
piEinSe répondre au voeu de l'Académie eh'lui soumettant
cetravait; on nous pardonnera donc d$ trancnerquet~
quemis tes diiticuttes & notfe'pbtni de vue particutièrl
On ne saurait trop s'habituer à l'idée d~ KMur per~d"
dique de ces tourmentes commerciales qui, jusqu'ici du
moins, paraissent une des cpndttMns du développement
de la grande industrie. Les crises se renouvellent avec
uhe telle eoMtanet, ane~tttïe régularité qa~&ut
Men prendrè jNht part~ et y !vw te teMtttftt ~ea
écarta'do'ta tpecuMUie~ d'une etteMMn inconttitMrëe
de t'Md)Mtt'M<et)<de*gMnde&~atMpfMew'oomïMMi<)te<~
H yx ~e<t! moàtest~ ~iam'ja' wi~ des pHtptw oA tou~

ptMh ~n~mtF pow aMmef Mit eaMr MfM pttreit aa<


affaires; toutes les entreprises qui se fondent trouventt
tes capitaux nécessaires; on s'arrache les titres, on les
achète avec une confiance sans réserve dans l'avenir.
L'impulsion donnée au travail est tet~e que, pendant
quelques années~ les matières premières sufïisentà à peine
aux manufactures, tes importations et les exportations
'augmentent sans cesse, puis tout à coup tous les canaux
.paraissent remplis, il n'y a plus d'écoulement possible,
toute circulation cesse et une crise éclate toutes les spé-
culations s'arrêtent; l'argent, si abondant quelques mois
auparavant, diminue; la réserve disparait même, les appels
de fonds continuent, on ne peut y satisfaire; les titres
flottants viennent sur le marché de là dépréciation de
toutes les valeurs, obligation de se liquider dans les plus
mauvaises conditions. Ces écarts, ces excès de la spécula-
tion, sont trop dans la nature humaine pour qu'on puisse
tes prévenir par aucune mesure.
Quand on étudie les comptes rendus officiels publiés
par le gouvernement et les grandes administrations pu-
Miques, on est frappé d'un fait très-remarquable, que
1~ chines offrent d'eux-mêmeS tout d'abord on y
trouve des périodes croissantes et décroissante~ qui se
succèdent avec là plus grande régularité.
Que l'on observe le tableau des douanes, le prix moyen
des céréales, les relevés du mouvement de la population,
ie~courB des fouds publics, le même résultat se mani-
feste, la même concordance avec les comptes rendus des
banques se retrouve.
~Le tableau suivant, résumé comparé des crisea com-
t. et de leurs iliquidations depuis 1800, en
tnercialt~
FiUNCE. ANCLBTEBBE. ÉTATS-UNtS.

wE~s. î ? ô ti~ i t J~ t

*a«LimtM. ttt ? SUqaM. 6 < M


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NCrhe. <M N~
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f~4f4
Lt<tai<. M?
7~tao
France, en Angleterre et aux États-Unis, indique d'une
manière sommaire le mécanisme du développement et
de la liquidation des crises'.
Prenons-nous pour exemple la dernière période de i 849
à 1857, les précédentes offrant les mêmes phénomènes,
nous remarquons que la crise se développe d'un pas égal
et régulier en France, en Angleterre et en Amérique.

Iles t!84!08P".
En France, des 256 millions après la liquidation de
1849, le total annuel de l'escompte s'élève à 2,085 mil-
lions en 1857. Au moment de la crise, !a liquidation
qui a lieu de suite dans les deux années qui suivent l'a-
baisse à < ,414 millions.
En Angleterre, l'escompte des 4 millions de liv. stert.
après la liquidation de 1847 et 1849s'étèvea millions 49
de livres et descend à un chiffre que les relevés ofHciets
n'ont point encore fourni, dans les deux années suivantes.
Aux États-Unis, de 552 millions de dollars après la
liquidation en 1848, qui n'était pour l'Amérique qu'un
simple temps d'arrêt, le total des escomptes et des avan-
ces s'élève au chiffre énorme de 684 millions de dollars.
Quand la crise éclate, la dépression succède pendant la
liquidation qui suit.

Pcor permettrele controtedes chitîres, nous avons MMerré la moMMe


en usage dans chaque pays
En France les référés sont en muimns de francs.
En Angleterre en millions de livres sterling.
Aux États-Unis en millions de dollars,
i
~e )f*«twe ~««m~tM
Lh réserve mét~Hque th~ une nMt!e"ée MWM points
inverse de cette des escompta elle a'tttMtiaM de ptûa eh
piMs~ jusqu'au mot)oentoù tM ~a~uea sMtpendtMt te~ïn-
bowraement de ieuM biHets, ou premeh~ tft mtstH~es les
plus énergiques en relevant le taux de l'escompte pour

~2.
limiter les demandes du commerce et restreindre leur
circulation.
Ainsi, en France, t'encaisse des 63j6 minions ~be
EnAngieterre,des22mHUpM~6.
En Amérique, aux jÊtatsipnis, nous signalerons unp
particularité.
Quoique !a réserve mëtatMque n'ait pas J~isa6 et ait
ptutôt augmenté de 36 miHions de doUarsà~9 ea i856
et ~8 en ~8~, ~a ~rculation des biHets de<; ~4 mil-
lions s'~ant ëtevëa, ~i~ !es escomptes et jtea avances
des mHHpBs 68~, tes banques susp~nde~ cepen-
dant teursp~yampn~pa~oe que~ce ne sont pas
b~Uet~~ se présentant au jfemboursement que teader
t,
mandes de .jretra~ ,dea ~d~pôts, ef. des comptes ,~rants
pr~s ~rdis sp~cuiaten~e~ ne.sont
plus disponibles. Nous voyons, en ef~et, quede ~m~
lions de doHars, les dépôts se sont élevés à 230 millions;
pour Ne eMtvn~ des intérêt qa'eMat payent a6n de les
attirer, les banques ont d& en avancer ta b!i~ grande
tf~rn.j' t. f le
partie sur gagea; e'e«t aa)qm fait défaut, et empêche
remboursemeat det compMa courants p!M en<tt)Mque
celui des billets. En i857, les dépets et comptes cou-
rants étant beaucoup moins éKednt, ~a réserve mé<!aHi-
quebaiMede43miHio)MA5St
J j
')): i. i!

Be~tttre-tmMe~nte~MBeM.
La cifcuMoB do~ bmets'prësMite des osciMations
beattdôop imoiM~grahde qutf tes acomptes et ta ré~vë
mëtatlique. Le mtcdmhBts'èbeer~etéojowrBdaMiesàn*
nées qui précèdent les crises en France comme en An-
gleterre. Quand les recours a la Banque sont les plus
pressants, elle a déjà baissé; quand ils diminuent, etic
descend, avant de prendre un nouvel essor, à un mini-
mum inférieur à celui de toutes les années antérieures.

~ew <Mp«* et <e< ««t~<« «mMm<*


Les dépôts et les comptes courants présentent de
gtMKtM ~apiatiOM Et FMM«~ de 9B tMttions 18~5,
? Mievènt* t73 M<)MM{ j~Het'tt tt~temb~ A~ mo~
tne~tMde tt''htua«e 4t~tMdë't'i]aM~t,!i!9 tombent &
!<? teiMh~, éeMit~ft t5S ~n jan~ie~ i8ST; i39sn
~!et; d~aqwe !a,g4nëgtM<~ntir, eN septembre tta
retombent à ii8 miHions;M( octobre, à ia ~eiM~~M
plus grands embarras, remontent à 157, presque le maxi-
mum de t'année, et enun, en novembre, quand t'intéret
est à 10 pour iOO, i!s ne descerident qu'à H9 minions,
pour Mmonter à iM <n <Meet~bre et i~6 en Jan~er
i8M; ,.v" t'.i~' ')~
B~AttabtetTe toM obtefwoM~ 'mtme ~aMhe ~e~
millions en 1848, tes dépôts s'élèvent à 21 en 1852, re-
tombent à 14 en 1855, et la même année s'élèvent à 22;
en 1855 et 56 on constate 15 etl9.15etl8miiHons,
enfin, après avoir varié de 1*5 à 18 millions pendant la
première partie de 1857; en octobre de 18 millions,
quand on porte l'intérêt à 6 pour 100 ils retombent à J 5;
l'intérêt à 8 pour 100 Hs remontent à 16, à 9 pour
iOO, 18, à 10 pour 100,19, puis 20,21 et 22 millions,
s'élevant ainsi avec les progrès de la crise.

D<tÔH (tTATMtttK).

1M9. 9i
18M. 109
1851.
1852.
1855.
i&M. isa
1855. i90
1856. S~2
1857. 250

En Amérique, nous observons une marche croissante


beaucoup plus marquée et plus rapide, grâce à l'intérêt
que l'on offre pour les attirer et retenir dans les coffres
des banques. De 9i millions de dollars ils s'élèvent .suc-
cessivement à 250 millions en 1857, le relevé des deux
années 1852, 1855 manque.

lrls ry~ .6rfd".


Le prix moyen des céréales nous oftnra encore, ainsi
que le commerce spécial de chaque pays, importations et
exportations. des variations en hausse et en baisse s'har-
monisant avec le mouvement des escomptes et de la ré-
serve métallique, autrement dit avec les crises.

ttwde te* t~~tf~* e~ew eomoM~eMew em t~tMxe


em Am~etetwe et em ~xt~W~me.

Le développement régulier du commerce et de la ri-


chesse des nations n'a pas lieu sans douleurs et sans ré-
sistance, il y a des temps d'arrêt où tout le corps social
parait paralysé, toutes les ressources évanouies; à consi-
dérer la superficie, la société serait sur le point de dis-
paraître dans un abîme ou du moins de se liquider par
une banqueroute générale.
Plus on observe les crises commerciales depuis que
l'on possède des relevés officiels de la situation des ban-
ques en France, en Angleterre et aux
États-Unis, c'est-à-
dire depuis le commencement du siècle, plus on demeure
convaincu que leur marche, leurs accidents deviennent
de plus en plus solidaires, et que dès qu'un embarras se
fait sentir d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique, il est rare
qu'il ne réponde pas du côté opposé. Si nous resserrons
le cercle de nos recherches, nous constatons qu'en An-
gleterre et en France depuis 1800 les crises ont suivi une
marche régulière et parallèle, éclatant et se liquidant
presque aux mêmes époques.
Si, en Amérique, elles ont été moins remarquées dans
les premières années, cela tient au faible développement
de ses relations et de son commerce, mais elles ne tar-
dent pas à prendre leur rang et leur place dans les per-
turbations commerciales qui désolent périodiquement le
monde, sans arrêter te dévetoppement de sa prospérité.
On peut même dire que la gravité des crises est en rap-
port avec le développement de la richesse du pays. C'est
un temps d'arrêt qui, après une hausse de plusieurs an-
nées où la spécuJL~ionBnit par~rMMtK.~premièreplace,
permet au commerce régulier de reprendre son allure
normale après s'être débarratssé d'une imprudente spé-
culation. 'Aussi à aucune époque ne voit-on un pareil
entrain, phty de facilités -dans tes affaires, plus de con-
fiance et de'sécurité qu'après ta liquidation des crises
Comme tèùr nom l'indique, ce sont des accidents fâcheux,
il esterai, mais, comme d!ans les maladies ils préparent
un état meilleur en rejetant au dehors tout ce qui était
impure"!
Ma~rë ië grand nombre de iaitKtes que l'on signale
sur leur passage, il est rare de voir de bonnes maisons
succomber; ceMes qui se sont laissé entraîner dans des
spéculations insensées liquident et débarrassent le mar-
ché d'une cause incessante de trouble et de ruine. Tant
que là haassë persiste, on échange tes produits, personne
ne perd, mais malheur au dernier détenteur! la baisse
est si rapide que, tes moyens de créait qui t'ont engagé
et soutenu jusque-la lui faisant défaut, la nnne est iné-
vitabt~ ië commerce rentré ainsi dans ses voie~natureHes.
Nous avons cherché en Allemagne la confirmation des
mêmes faits; malheureusement les comptes rendus des
banques sont trop récents ou trop incomplets pour qu'on
puisse arriver à un résultat. Nous résumerons seulement
ce que les documents tes plus ré<oents sur la Prusse et
Hambourg nous ont appris.
DepMMLÎSOO, voici liste des crises que nous obser-
vons ~n'

'Cme. En France.
1804
1810
En Angleterre.
1805
18i0
Am États-Uni!

1815 1815 1814


1818 1818 1818
~8~6 1M& 1836
1850 1850
1856 1856 1837
185~ M59 1859
18~ 1847 1848
1857 1857 1857

La simple inspection du taMeau qui précède démontre


la soMchrité des crises, puisque à quelques mois de dis-
tance nous les retrouvons toujours.
-i i't

période <e ia~W.<80<


La première crise de 1800 à 1805, en France et en
Angleterre, tient dans les deux pays au développement du
commerce et des escomptes. La rupture de la paix d'A-
miens précipite la crise; mais en France, les avances faites
par la Banque au go~fememeni pour les dépenses de la
guent~ n'ayant pas été remboursées, la suspension des
payements s'en suivit.

WetxttwM )*<fMe de tMS.tSM


Ma~ré les guerres, le blocus continental, les obstacles
de tous genres, le même esprit d entreprises et de spécu-
lation~ s'observe en France et en Angleterre de t805 à
1810. Le Brésil et l'Amérique espagnole remplacent, jus-
qu'à un certain point, les marchés d'Europe fermés; des
sociétés se forment pour les exploiter. La mauvaise ré-
colte de 1809 vient contrarier tous les projets; le marché
étant comblé, il faut se liquider. Les subventions aux
puissances étrangères avaient aussi soutiré le numéraire
on les évalue à 1 milliard de francs. La gêne fut si forte
que l'on dut prêter au commerce 6 millions en bons de
t'Echiquier, dont deux seulement furent utilisés.
En France, le gouvernement, comme en t804, n'avait
pas rempli ses engagements envers la Banque, après y
avoir puisé d'immenses ressources. Pour défendre son
encaisse, qui de 11 millions se trouve réduit à un seul,
elle réduit la durée de l'escompte à soixante jours; le
commerce mal engagé cherche à se liquider, la crise
éclate.

TfettttNte f~ftede de <8<0-ta)4 <8<8


Nous pouvons ici mettre en ligne pour la première fois
les États-Unis avec la France et l'Angleterre. Dans ce
dernier pays, par suite des mauvaises récoltes de 8,09
et 1811 et de la hausse des prix, le landjobbing (spécu-
lation sur les terres) devient général; en i8i0, i8H,
1812, le commerce souffre un peu des sept mille banque-
routes qu'entraîne la liquidation de la crise, mais la
bonne récolte de 1815 réveille la spéculation. On saiùe
la fin de la guerre et le traité de Paris, qui ouvre tous les
ports. On escompte les promesses de la paix; quand elle
arrive, il y a excès, et la baisse suit. Le bas prix des pro-
duits de l'agriculture après la hausse des dernières an-
nées, détermine, pour apporter quelque soulagement à
sa détresse, l'établissement de i'échetie mobile.
Aux États-Unis', la crise de i8i4 succède aussi à la
conclusion de la paix, à la suite de la guerre avec
l'Angleterre et aux espérances insensées que l'on avait
conçues. Pour répondre aux demandes, les banques
avaient émis du papier sans mesure. La Nouvelle-An-
gleterre, où l'émission était modérée par une amende
de 12 pour 100, draine le métal de la banque des États-
Unis, la suspension suivit. Elle différait de celle de l'An-
gleterre en ce qu'elle n'était pas généraie, et puis, cha-
que Etat étant indépendant, la dépréciation variait.
Le comité du sénat accuse le Banking system, le trop
grand nombre de banques, leur mauvaise gestion, leurs
spéculations pour faire monter leurs actions et distribuer
des dividendes usuraires. Selon M. Carey, !a suspension
provenait des spéculations des banques en fonds fédé-
raux six banques de Philadelphie, au capital de 6
millions, avaient immobilisé 5 millions en government
stock.
En France, le commerce avait repris très-vivement
après la liquidation de la crise en i8ii; en i8i5 les
escomptes étaient déjà revenus à 640 millions, les désas-
tres de l'invasion en i8i4 suspendent toutes les affaires,
le portefeuille se vide à 84 millions.

Les retevés officiels ne donnent la situation des banques am Ëtats-Unif,


qu'une seule fois l'année, fin décembre.
CW~ <e <8<e
En France, en Angleterre, en Amérique, on repart de
suite. EnFrance, iedévetoppëment du commerce recueille
tous les avantages de la paix, mais il y a une lourde li-
quidation du passé à régler; le crédit public, soutenu par
i'étranger, après avoir souscrit tou& Jes emprunts créés
pour ~acquittement des contributions de guerre, suc-
combe & l'époque des versements à la fin de ,1818. On
avait émis pour 67 millions de rentes et réalisé un ca-
pital de 821 millions.
L'Angleterre, dont les banquiers avaient souscrit la
plus grande partie des emprunts du continent, en Alle-
magne et en France, fut entrainée dans lacrise :ane
nouvelle suspension des payements eut lieu en 1818-
i8i9. La chu,te des prix fut terrible, mais le porte-
feuille n'avait pas encore eu le temps de se gonfler. La
réservé métallique sente baisse par suite du drainage
des emprunts du continent. En <848, ta liquidation C-
nie, on passe de suite le bill pour la reprise des paye-
ments.
Aux États-Unis, nous ne pouvons invoquer les mentes
causes. La création de la banque des États-Unis excite
une spéculation sans frein et une extension de crédit
sans limites; tes escomptes augmentent de 5 millions an
27 février, & 20 le 50 avril, 29 en juillet, 55 millions
en octobre.
La Banque remplace par ses propres billets le papier
émis et non remboursé par les autres banques. Le com-
merce de l'Inde et de !a Chine prend un dévc!oppemcnt
rapide, hausse énorme des produits, l'excès d'émission
de 4 à 7 milliards en 1816, se réduit à 5 et 1 en 1819.
Le seul obstacle à l'émission était l'impossibilité de signer
les notes de la part du président et du caissier, deux si-
gnatures obligatoires par les règlements sur leurs in-
stances on accorde un vice-président et un vice-caissier
pour la signature, et elle escompte pour 45 millions de
dollars en une année, avance 11 à 12 millions sur stock.
On t'accuse d'avoir vicié sa charte en immobilisant une
partie de son capital en dette publique, et d'avoir inondé
t'Union de plus de 100 millions de papier. L'excès de la
spéculation était tel, que l'on ne voulait pas faire faillite
pour moins de 100,000 dollars.
Parmi les causes si diverses auxquelles on attribue la
crise, nous devons signaler le payement d'une partie de
la dette étrangère de la Louisiane, qui, au 21 octobre
1818, occasionna le retrait de grosses sommes, enfin
l'augmentation des droits~ l'importation, le rachat d'une
partie de la dette publique, réduite, de 1817 à 1818,
de plus de 80 millions.

Mftete de MM MM
La période de i8i8 à i825 est la plus belle du gou-
vernement de la Restauration. Le commerce avait repris
une marche régulière, les revenus publics en avaient
profité, et, sous l'influence de la confiance et du bas prix
des capitaux, M. de Villèle avait pu réaliser la conversion
volontaire du 5 pour 100 en 5 pour i 00; mais, comme
il est dans la nature humaine de ne se tenir jamais dans
de justes limites, le portefeuille de la Banque qui de 253
millions s'était peu à peu élevé à 688, nous montre les
excès de la spéculation. Quand le contre-coup de la
crise anglaise, trouvant tout préparé, ébranla et ren-
versa te marché, la Banque de France, tout en mainte-
nant l'escompte à 4 pour 100, avance sur dépôt de lin-
gots 495 millions à la banque d'Angleterre.
En Angleterre, l'abondance des capitaux permet aussi
de réduire le navy 5 pour 100 à 4 et le 4 pour 100 en
3 et demi; pour trouver un emploi avantageux, la spécu-
lation prête son aide. La reconnaissance de l'indépen-
dance de l'Amérique du Sud et du Mexique ouvre de
nouveaux marchés, on veut tout exploiter d'innom-
brables joint-stock compagnies en facilitent les moyens
par une émission désordonnée. On se précipite sur les
emprunts des jeunes républiques de l'Amérique, comme
en 1818 sur ceux du continent; ils s'élèvent à près de
58 millions livres sterling. Quand les entrepôts furent
comblés à tout prix, la baisse commença. La crise fut si
violente, qu'à un moment donné il ne restait pas i mil-
lion dans les caisses de la Banque; tout le monde se
tourna vers elle sans obtenir de secours. EnGn elle 'se
décida à avancer 5 millions; mais la liquidation était
tellement avancée, qu'on n'en réclama que 400,000 liv.
à la fin de 1826 tout était terminé.
Le parlement, pour prévenir le retour de pareils em-
barras, après avoir permis la circulation de notes au-
dessous de 5 livres, la défend.
Aux États-Unis, en 1825, on était revenu aux beaux
jours de i8i5. On ne rêve que banque, il se forme des
sociétés au capital de 52 minions de dollars. Mais, dès
que l'on apprend la baisse du marché de Londres, le
contre-coup élève le change de 5 à 10 pour 100. La
spéculation sur le coton avait été sans frein, de i8 cent.
le yard, le coton tissé tombe à i 5 cent. L'escompte de
la NouveHe-Orléans de 5 pour 100 s'élève à 50 pour
iOO; à la fin de l'année il était revenu à 4 pour 100.

Ftfhf~e de <8M <MO


Nous retrouvons des embarras commerciaux en France,
en Angleterre et en Amérique, nous en parlerons dans
l'historique qui suit; pour nous conformer au pro-
gramme, nous passerons de suite à la crise de 1856,
dont la liquidation et les embarras se sont prolongés
jusqu'en 1859.

MfMe de <83< <8M


<8M
Nous retrouvons les mêmes perturbations en France,
en Angleterre et en Amérique; quoique la France ait
été la moins ébranlée, les effets de la crise, ses diverses
phases, se font parfaitement sentir. Un premier temps
d'arrêt a lieu en 1856, puis la liquidation arrive après
l'explosion de 1859, où l'escompte, de 150 millions en
1856, atteint pour la première fois 1 milliard 47 mil-
lions la spécutation sur les mines, les emprunts, avait
été vive, mais, contrarié par des troubles intérieurs, le
commerce n'avait pu s'étendre, ce qui diminua la gra-
vité du mal.
En Angleterre, au contraire, rien ne s'oppose au dé-
veloppement des affaires. Les emprunts espagnols don-
nent lé pas. A la Sn de 1855, par suite de la suppres-
sion de quelques priviléges de la Banque d'Angleterre,
on forme des joint-stock-bancks qui Omettent des notes,
escomptent le papier. Les entreprises paraissent à la suite
des facilités du crédit, les spéculations sont intérieures
au lieu d'être extérieures, comme en 1825.
L'extension des joint-stock à l'Irlande augmente en-
core la circulation da papier et les (acitités du crédit
toutes escomptaient avec fureur. Pour remplacer la cir-
culation du papier américain par une circulation métat-
lique, le cours du change est réduit, le numéraire ex-
porté et le marché anglais inondé de papier américain~
Les embarras du marché des États-Unis font élever le
taux de l'escompte, mais les banques continuent tours
avances. Les trois principales maisons travaillant avec
l'Amérique suspendent; grâce aux libéralités de la Ban-
que, une demi-liquidation eut tieu; dès que le papier d&
circulation eut été retiré, l'or reparut. Mais la mauvaise
récolte de 1858 oblige à importer pour 10 millions de
Me. La Banque de 'Belgique suspend, on se précipite sur
la Banque d'Angleterre; a partir de décembre 1858 le
drainage métallique commence et continue jusqu'en oc-
tobre 1859; la réserve métallique tombe à 2,300,000 f.
Elle obtient à grand'peine un prêt de 50 millions de fr.
de la Banque de France, et tout finit par se calmer.
A Hambourg, à la même époque, une crise semblable
avait ébranlé le marché, et porté t'escompte à 7 pour
iOO
En Amérique, le président Jackson coisidérait en
4857 l'exagération de l'émission du papier-monnaie et
de toutes les branches de commerce comme la princi-
pale cause de ta crise, cependant malgré des secousses si
fréquentes, la prospérité de la nation, le développement
de ses richesses, n'était pas douteux, il frappait tous les
yeux.
En 1857, la hausse du coton durait déjà depuis quel-
que temps, mais la hausse du taux de l'intérêt par la
Banque d'Angleterre fit voir que l'on n'obtiendrait pas
sans les payer les capitaux anglais. Ce changement de
prix éclata comme un coup de tonnerre le change monta
à 22 pour 100, la suspension des payements suit, tout le
métal disparaît. La lutte de la Banque avec le président
Jackson, qui voulait, malgré le congrès, lui retirer son
privilége, avait déjà ébranlé son crédit en lui enlevant
les dépôts du gouvernement. C'était la signaler à la mé-
fiance publique et augmenter ses embarras en l'obligeant
à reprendre la circulation métallique. La crise et la sus-
pension furent des plus graves, on ne trouva plus à em-
prunter sur aucun gage.
La Banque des États-Unis s'efforce par des expédients
de la modérer, jusqu'à ce qu'elle éclate plus violente en
1859. On établit cent banques au capital de i25 mil-
lions de dollars. Le directeur de la Banque, M. Biddle,
avait-voulu monopoliser le commerce du coton, en fai-
sant des avances aux planteurs sur la marchandise con-
signée entre ses mains, il la faisait vendre à Liverpool,
payait en papier et touchait le prix en argent. EnGn,
quand les entrepôts furent pleins, la baisse arriva.
M. Biddle, en quête de débouches et de moyens de cré-
dit, trouva toutes les portes fermées. La maison Hottin-
guer ne voulut plus servir d'intermédiaire, la suspension
fut complète en 1859, et la liquidation de la Banque,
devenue inévitable, engloutit dans sa déconfiture 150
millions de capitaux européens.-
D'après l'enquête, la crise prolongée de 1857 à 1859
produisit trente mille faillites et une perte de 440 millions
de dollars 1 Comme toujours, l'excès de la spéculation
dépassa encore l'excèa de l'émission.

f<fte<e <e <M~<Mt


La crise de 1 847 ne sévit que faiblement en Amérique
et seulement à la suite de la tourmente révolutionnaire
de 1848 en Europe. Mais, en France et en Angleterre,
les deux crises se développent parallèlement.
En France, avec l'abondance des capitaux, le bas prix
de l'intérêt qui signala les années 1845, 1844, 1845
donna une impulsion très-vive au commerce la création
du réseau des chemins de fer devient la proie favorite de
la spéculation. Les compagnies apparaissent, on souscrit
avec fureur. Le chemin de fer du Nord est coté avec une
prime énorme le jour de son adjudication. Les emprunts
s'enlèvent à un prix très-élève, témoin celui de 1844,
adjugé, en 5 pour 100, au cours de 84 fr. 75 c. Dès
1846, le retour périodique des versements, la cherté du
froment, pompent le numéraire sur la place, avant la Gn
de l'année la gêne se manifeste; en janvier 1847, la
Banque, pour la première fois depuis 1818, élève l'es-
compte à 5 pour 100; la criseest complète; le portefeuille,
de 771 millions, s'est élevé à 1 milliard 327 millions
de francs; de 279 millions, la réserve est tombée à 5711
En Angleterre, la même abondance de capitaux pro-
duit le même effet. La concurrence faite parles banquiers
à la Banque réduit le taux annuel des escomptes à 2 mil-
lions de tiv. en 1845. Pour trouver un emploi à tous
ces capitaux, les faiseurs de projets se donnent carrière.
On multiplie les joint-stock-banks, le parlement vote une
dépense de 540 mittions de tiv. pour les chemins de
fer. On peut estimer à 560 millions de liv. la valeur
de tous les projets qui se vendaient avec des primes
énormes. La Banque abaisse l'escompte à 2 1/2 pour 100.
La mauvaise récolte de 1846 et de 1847, en France
et en Angleterre, commence à réagir sur les affaires en
drainant les coffres des banques. L'escompte s'élève de
2 1 2 à 5 1;2, 4, 5, 6, 7 et 8 pour 100. Enfin, en octo-
bre 1847, la suspension étant imminente, il faut sus-
pendre l'acte de 1844, et le calme renaît au milieu des
ruines. Pendant que les arrivages des céréales exigeaient
l'exportation du numéraire, les besoins du commerce
gonflaient le portefeuille des escomptes, et ces deux effets
combinés amenaient la crise.
M. Witson fait remarquer que la crise de 1847 ne fut
pas produite par des spéculations aussi insensées qu'en
1814 et 1825, mais surtout par l'extravagante applica-
tion du capital flottant du pays à la construction des
railways et par la disette. Reformer le capital répandu et
dépensé, telle était la diMculté. La cause du mal est
toujours l'absorption du capital, son absence Mt croire
que la circulation est au~dessOtM du besoin et on demande
l'augmentation de l'émission, qui ne peut en~ tenir place.
Le nombre des MMetseacotnptes n~agitpassur b~if-
Cutation, mais sur te captai représenté par !$ ntmë-
raire.
Nous empruntons à Tooke qnetques remarques sur ia
comparaison des deux crises i 825 et i847 en Ang!e.
terre.

CMM <M5. CBME <MT.


En 1895, une seule période de DementM?.
panique. En iM7. ta tuede rint~ret varie
En i895. la Banque ne tarie pas treite Ma, de 5 1/9 à 8 pour <00.
à
t'etcompte 4 pour 1M ni le terme,
jusqu'au <5 3 décembre, où on l'éleva
En iM7, tee op<cottti<XM Mpor.
tent sur tea Mih)(aj< et tM<M"é!it)fa-
à 5 pour iOO en accordant de gran- tMn< à l'intérieur.

de* &ci)ités. L'imnMnM impormioa des Mé~


En tM6, il n'y a pM d'importa- et des farinée déprime têt ehamgBe
tMB de Me; cependant la depreMion et exige de l'or pour retportation.
du change fut telle, que le drainage Elle cesser ta 8n d'avril et recom.
de la BmqM continue jmqnt la fin tneoce en juillet et Mût.
det'étë. En iM7, le drainage fut contre-
En 1825, !e drainage de l'or ne bdance par les efforts de la Banque
fut pu contre-tahnc~ par tes diree- et ceMt a ta un d'août.
tenK; il tMM de lui-même. En iM?t ta panique d'~tatne fut
Dm* les dem périodes, quand le pfécedée ni de discrédit ni de fail-
drainage de l'or pour l'exportation lites; les res)nctiôM de la Banque
eut ceMé, la demande pour t'intc- eftrayerent. La panique d'octobre a
tiexr eontinm. plus de retsemMance a\lec celle de
En iM5, les faillites, le discré- 1825.
dit, précéda la panique.
Le minimum de la reterve tomba
a i mittion.
En i895 et 1847. tes tendancesde
la tpeeutation et t'extention du ère-
dit, par Mite du bas taux de t'inté.
ret, furent entretenus par la Banque
1825. 1847.
Prix des consotidëa Cote des consolidés
At[i)18M.
F<mer <M6.
M
73
th. EniMt.
EntM' i0)!,h.
77

Les MCMntMt (Mccmptes) aug- La réduction des consolidés, en


mentfnt de 20 millions en août i825 et iM7, cause l'expansion du
1824, 2< rniHioM en i825. crédit et tes embarras qui en furent
En i825, grande spéculation en la suite. Ceux qui ont accepté le rem-
achats de produits sur place et a l'é- boursement cherchent un emploi
tranger. pour leurs capitaux.
En i825, la presse ne dépasse pas En 1847, t'élévation 'u taux de
trois semaines, surtout la quinzaine l'intérêt doit ~tre attribMé l'absorp-
~ntMant au 19 décembre. tion du capital par les chemins de
Tontes tes facilites, tontes tes aTan- fer. Les deux paniques ne furent pas
ces accordées par la Banque n'empê- Plus longues que celles de 182&.
chèrent pas tes faillites en janvier et
février i826.

f<tht<e <e M4W <8<W

Nous retrouvons ici la concordance des embarras com-


merciaux et des crises dans les trois grands pays du cré-
dit et des affaires, en France, en Angleterre et aux
États-Unis.
Les mêmes phénomènes caractéristiques se repro-
duisent
Développement exagéré des escomptes, abaissement de
la réserve métallique, malgré les importations d'or de la
Californie et de l'Australie.
Cette abondante production de l'or a donné une im-
pulsion sans pareille aux affaires, mais, en favorisant
leur développement sur une aussi vaste échelle, eHe n'a
pu, à un moment donné, répondre aux besoins du com-
merce les réservoirs métalliques des banques ont pres-
que été vidés; et cependant, de 1848 à 1857, l'aug-
mentation nette de l'or en France s'élève à i milliard
592 millions de francs, et à 994,400,000 fr. de i858
à 1860. Total général, 2 milliards 586 millions de francs.
En Angleterre, la liquidation de la crise de 1847
étant terminée en 1849, le portefeuille réduit à 2 mil-
lions liv. ster., l'encaisse s'élevant à 17 millions,
l'intérêt à 2 pour 100, les affaires reprennent leur
cours.
Les complications de la guerre de Russie ne font hé-
siter qu'un moment. Le total annuel des escomptes, c'e
4 millions en 1849 s'élève à 25 en 1855, retombe à 21
en 1854, se relève à 50 en 1856, et enfin à 49 millions
en 1857. Tandis qu'en sens contraire la réserve métal-
lique de 17 millions en 1849 s'était abaissée à 6 millions
liv. ster. La prospérité avait été grande et les affaires
avaient pris un immense développement, ainsi que l'in-
dique le mouvement commercial, importations et expor-
tations de 105 millions à 187, et de 95 à 122 millions
liv. ster. Les dépenses de la guerre d'Orient, 2 milliards
500 millions de francs, avaient été couvertes facilement,
moitié par l'emprunt, moitié par les impôts.
Vers la fin de 1856, quelques embarras s'étaient fait
sentir. La réserve avait baissé, et on avait dû relever le
taua de l'escompte; puis les choses avaient repris leur
cours ordinaire jusqu'au 15 septembre 1857, quand on
apprend les embarras des États-Unis et la suspension des
payements. Alors, pour protéger son encaisse, la Banque
élève successivement l'escompte de 5 1/2 à 12 pour 100.
On est encore obiij~é de suspendre l'acte de 1844, et la
circulation dépassa de 928,000 !iv. le chiffre légal.

MtHntNM M L'ACTt B< LA BANaOt. StTCAT)Ot< COXPAtt~t.

iM.
TotalBuNIon. 8,500,000
1857.
6,400,000

Coin.
RMer~e of notes in the Ban-
kMgdepartment.
PuMicdepMits.
Otherdeposits.
i.tOO~OO
500,000
4.600,000
6,700,000
958,000
500,000
4.800,000
14.900.000
Governmentsecurities. 10,500,000 5,400.000
Other secnrities. 21.400,000 51,300,000
Grcobtionof notes. 20,800,000 20,100,000

MM. Colmann et Bath, profitant de leur expérience de


1847, attribuèrent les deux crises à l'abus du crédit et à
l'oveirtrading. La seule différence avec la dernière crise,
c'est qu'en i847 beaucoup des maisons qui succombèrent
étaient riches; en i857, à peu d'exceptions, aucune ne
possédait un capital sufnsant. Comme dans les crises
précédentes, le prix du blé, de 1 1. 18 sh. en i85t,
s'était élevé à 31. 16 sh. en i856.

Ff–ee (tMW-M).
En France, depuis la liquidation de i848 et i849, le
mouvement commercial avait repris, même avant le coup
d'Etat du 2 décembre; mais c'est surtout à partir de ce
moment, quand la confiance fut revenue dans les es-
prits, que la prospérité des affaires se manifeste par l'en-
train et le succès des entreprises. On trouve de l'argent
pour tout, les primes reparaissent. Si oncouvre des sou-
scriptions, elles sont couvertes et de beaucoup dépassent
le capital demandé; il faut réduire les sommes souscrites.
Ce mouvement ne subit qu'un court temps d'arrêt, au
moment de la guerre d'Orient. Mais, aussitôt que l'on
peut croire !a question circonscrite, les affaires repren-
nent.
Les premières années de cherté des céréales avaient
passé inaperçues. La persistance des hauts prix en 1855,
iS56, 1857, 28 fr., 29 fr., 30 fr. 75 c. l'hectolitre de
blé, combinés avec l'accroissement de l'escompte du
papier de commerce, qui de 256 millions s'était élevé à
2 miluards 85 millions de Jrancs! rendent la crise iné-
vitable. La réserve métallique était réduite ~e 626 mil*
lions à 72 En présence du portefeuille qui augmentait
toujours, et qui, pour Paris seulement, s'était élevé à
516 millions, la Banque de France dut, à l'imitation de
la Banque d'Angleterre, porter l'escomptée 6, 7, 8, 9 et
10 pour <00.
La liquidation se fit en 1858; l'escompte tomba à
< milliard 468 millions, et en i859 à i milliard 414.

La réserve métallique se relevait de suite de 70 millions


à 2 8 7, septembre

t<mt~B<*h –CW*e<e <8M


La crise de 1857, aux États-Unis, avait trouvé le même
concours de circonstances heureuses pour se développer;
la prospérité avait été grande, le malaise fut générât et
profond.
En 1857, par suite de la sévérité des règlements, on
ne pouvait accuser l'exagération de l'émission, car elle
ne dépassait pas souvent la réserve métallique, mais on
tourne la difficulté en attirant les dépôts par un gros in-
térêt et les prêtant de même à d'insensés spéculateurs.
Dans un temps tranquille, tout va bien; mais, quand on
réclame, les banques, ne pouvant faire rentrer leurs
gages sans pertes, resserrent leur crédit, loin de t'étendre
et de l'offrir comme dans l'abondance; plus le capital
prêté était grand, plus le danger était grave l'embarras
fut surtout causé par le retrait des dépôts. La circulation
du papier avait augmenté, de 1844 à 1857, de 75 mil-
lions de dollars à 214 millions. La réserve métallique de
55 millions à 58. La crise ne paraît pas l'avoir diminuée,
puisque nous retrouvons presque le même chiffre en
1854, année prospère.
Les dépôts de 62 millions en 1842 se sont étevés à
250 millions en 1857. Le nombre de banques s'est
élevé de 691 en 1843, à 1416 en 1857: Pendant que
leur capital était seulement porté de 210 millions à 570.
Ainsi, l'augmentation des banques avec un capital in-
sumsant,
Le trop grand nombre des dépôts,
La circulation trop forte, telles sont, avec le développe-
ment exagéré des escomptes, les causes de la crise.
ÉTATS-UtttS.

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De 264 n~Uions en 1844, le~escomptes et les avances
se sont élevés à 684 millions de dollars en 1857.
La cris~ fut beaucoup plus profonde) qu'en Europe,
Je taux de l'escompte plus élevé, la suspension) plus gé-
nérale, la liquidation sent en 1858. L'escompta étant
tombé très-bas on ne recherchait que les valeurs de
!'Ëtat, le commerce était sans vie. Si on compare ta mar-
che deJa crise en Amérique et en Angleterre, on recon-
naît que la suspension des payements eut lieu de l'autre
côté de l'Atlantique six semaines plus tôt qu'à Loudres.
Le 22 octobre 1847, la réserve métaiïique dans les
banques était de 8,500,000 livres et n'atteignit 1& dou-
ble de cette somme qu'en novembre 1849. En mars, elle
était déjà de 15,OOO.OOOde livres. Le taux de l'escompte,
de 8 pour 100 en octobre 1847, était descendu à 4 pour
100 fin avril 1849. Les mêmes variations se sont
produites en 1857-58.
A en juger par l'exportation, le commerce fut très-
déprimé dans les six, premiers mois de 1858. La valeur
déclarée étaitde 9,800~000 livresau-dessous de la même
époque 1847, quoique la dépression de~ toute l'année
1848 ne s'élevât pas au-dessous de 6,000,000 de livres.
De noveïnbreà~vnerl858, cent quarante-six maisons de
commerce, cinq banques suspendirent. En 1847-1848,
de fin août à janvier, on en avait compté pluSjdu double,
deux cent quarante-cinq maisons de commerce, douze
banques. Le malaise de d 847 se prolongea plus long-
temps.
En Angleterre, quatre banques de quelque importance
succombent avec la fin de l'année la crise monétaire
3
avait disparu. L'une d'elles avait déjà repris; pour les
trois autres, une mauvaise gestion avait entraîné leur
ruine. La Western Bank of Seotland, la Northumberland
et Durham district Bank,. déjà dans l'embarras, avaient
reçu des secours en i847. La Borough Bank de Liver-
pool était connue par son imprudence; la City of Glas-
gow Bank, sortit seùte du naufrage.
Le papier nctifa été la cause de la plupart des ban-
queroutes, ainsi que les crédits ouverts à échéaBce, en
remettant de lettres de crédit sur un autre correspon-
dant et ainsi de suite. C'est ainsi que les deux marchés
de Hambourg et de Londres furent liés. La crise à Ham-
bourg fut aussi très-grave et passa par les mêmes
phases.

Bë<mm< <ew MMMM <e )« erde ae <a<W

Notons toujours en première ligue l'abus du crédit.


En 1847, te crédit solide tombe, en ~857, le crédit Bctif.
Les excès de l'émission ne sont pas la cause principale
des crises, car à Hambourg il n'y a pas de billets au
porteur; en France il n'y a pas de limites à la circula-
tion en Angleterre elle est limitée, et cependant !a crise
sévit partout.
Dans cinquante-six banques de New-York, l'encaisse
était supérieur à la circulation, mais dans deux cent
cinquante-cinq banques de l'Union, il était dans la pro-
portion de /20* seulement.
L'émission garantie par les valeurs de t'Etat et par
i i2* en numéraire est une erreur des banques améri-
cames, parce que quand le billet n'est pas remboursé
la garantie a baissé de valeur.
On ne peut donc pas baser une circulation sur des va-
leurs de portefeuille, comme tevoutaitLaw, et, àson exem-
ple, tous les. faiseurs de projets de crédit universel, et
c'est une erreur de penser que les banques peuvent aug-
menter l'émission, tant que le papier escompté a une
grande solidité, et résulte de réelles transactions com-
merciales payables à de courtes périodes.
La valeur de la circulation en papier dépend de la
demande à laquelle elle doit se proportionner, pourvu
que le remboursement existe. Quand le papier n'est pas
remboursable, il en résulte peu à peu une hausse de
prix; de là une importation plus abondante, puisqu'il
y a avantage à vendre dans ce pays. On exporte le nu-
méraire pour remettre en équilibre les prix, la circu-
lation et le capital. Mais si la circulation, pour la plus
grande part, est en papier, toutes les valeurs métalli-
ques fuient. H y a baisse dans les changes avec l'étran-
ger. L'or et l'argent sont les seules bases de la circula-
tion.
Les efforts pour maintenir le taux de res"ompte à un
degré uniforme sont une folie. L'élévation est un signe
et non la cause du mal. Le mal réel est la proportion
altérée du capital et du crédit dont il est le correcteur.
L'élévation de t'escompte rend moins profitable l'ex-
portation des métaux et plus avantageux l'exportation
des produits leur bas prix amène les métaux, la mon-
naie, ce qui rétablit l'équilibre.
On ne peut donc, pendant les crises, remplacer l'or
qui fuit par une émission de billets. Le capital et le
crédit forment les moyens de circulation, ils doivent
augmenter et décroître ensemble. Une augmentation
de la circulation sans augmentation du capital ne fait
que diminuer ce que les Anglais appellent cMtveney.
Si la circulation métallique, augmente plus vite que le
capital, la nature apporte un remède elle est de suite
exportée, ce qui ne peut arriver avec un papier incon-
vertible le capital détruit, le papier reste.
Les banques de Venise~ Hambourg, Amsterdam n'a-
vaient qu'une circulation égale à leur encaisse, mais elles
ne faisaient aucune opération de banque; c'est ce qu'on
a cherché à imiter en Angleterre par l'acte de ~844,
en remplaçant la réserve métallique en grande partie pw
les valeurs de l'État. D'après ce principe, chacun devrait
pouvoir acheter des valeurs, rentes et actie<M~ et avoir
en même temps le capital en billets. Comment prétendre
alors qu'il n'y en aurait pas plus quesi la drouttttion
était métallique. Les excèstd'émission ne sont pas seule-
ment indiqués par le montant de billets en circulation;:
l'escompte à bas prix cause une dépréciation non moins
-sensible. En effet, quand le change est défa'vbrablè, il
est profitable d'exporter de l'or; ~ussi tes péMonnes qui
n'ont pas de besoins commerciaux fabriquent'des MMets
uniquement en vue de les vendre, ce qui ne cause pas une
augmentation de bank-notes; au contraire, ce que l'on
demande, c'est de, l'or pour l'exportation, et il s'écoule
sans bruit. j, « q~
De même l'escompte baa,!plus bas que le cours, en-
gage les étrangers à envoyer leurs dettes, et les remises
sont faites au dehors, ce qui cause une exportation de
l'orsans augmenter la circulation. La Banque, en réglant
t'escompté de manière à ne pas ntettrë l'or au-dessous
du prix coumnt, est Msarë de ne pas éprouver de drai-
nage par ta spéculation des changes.
Une seule simple note émise contre une garantie en
valeur publique est en tout semblable à un assignat, au
système de Law.
Dans la dernière crise américaine, la moyenne de
l'encaisse de banque n'était pas même descendue à la
limite légale par rapport à la circulation, puisque le
président l'évalue à 1/7, quand la législation l'a niée
à ~2.
Ainsi, par le seul fait du remboursement facultatif,
l'émission, malgré les besoins du capital, a été modérée.
M. Buchanan se méprenait, en accusant l'émission exa-
gérée-des billets; il fallait se plaindre de la loi et de ta
spéculation. C'est le mauvais emploi des dépôts, que,-à
un moment donné, on n'a pu rembourser, qui a été la
cause des plus grands embarras. Le billet a toujours cir-
culé au pair, preuve qu'il n'y ~'ait pas excès d'émission.
Dès que la spéculation se tut retirée et que les marchan-
dises eurent baissé de prix, le numéraire reparut. Dans
les crises, on recherche le capital sous la forme où il se
déprécie le moins, sous celle toujours acceptée, de nu-
méraire. 11 faut que le prix des choses exagéré, revienne
à son taux normal.
A la fin de i857,en France, les produits en entrepôt
étaient plus du double de ce qu'ils étaient à la fin de
1855.
Les biitets de compbuaance furent aussi émis pour âne
somme énorme. Tooke estime la quantité de oesbittets
émis ii50 rniHions en i850, 200 en i856, 220 en
<S57, tandisqueia banque d'AngteteMre n'avait que 57
millions sterling en circulation. On voit l'abus du cré-
dit. Le papier de eomptaisance est une dès causes de la
crise, mais comment le reconnaitre?
Parmi les causes si diverses, indiquons encore l'emploi
d'un capital supérieur à celui que pouvaient fournir les
ressources ordinaires, autrement dit i'epat~ne.
En France, pour satisfaire lès besoins de ta disette et
de !a guerre, ie mouvementindustrie! inusité
Aux États-Unis, pour soutenir la spéculation sur une
graBde échelle, en Angteterre de même. Partout ht dé-
pease a excédé l'épargne.
Peadant que tout augmente de !? pour tOO, tw sa~
MreN n'augmentent que de i2 à t5 po~r iOO ta haussé
des prix coïncidait avec une plus grande quantité de jeea
mêmes choses par rapport aux besoins. Les entrepôts en
domMnttapreuvceni85ieti8S7

ÉTtT DM B)TMFAm En fMttM.

CaM. 75,000 quint.


CërMte$. 30,000–
Mttm)))-e <?<. MtMtbM tM7.
~0,000 <p!t)t.

Coton.
Fonte hrute.
4t,000
51,000
109,000
1M.OOO
iN.OOO'–
Laines. 35.000 M.MO

Lamemesituation, plus grave encore, se retrouvai à


Hambourg, en Angleterre et'aux Etats*Un!s.
t
La baisse par laquelle la crise se liquide a été 50 à 50
pour iOO du i5 septembre au 15 janvier i858, sur les
cotons, les sucres, les cafés, la potasse, les cuirs, les
peaux, le riz, les huiles, les suifs.
A Hambourg, la baisse a été de iOO pour 100.
Pour développer la richesse publique, rien n'a été
comparable aux chemins de fer et à l'or de la Californie
et de l'Australie, qui ont levé tous les obstacles sans pou-
voir toutefois supprimer les crises commerciales. Pour
y arriver, il faudrait restreindre le crédit et se priver de
ce puissant levier. C'est la conclusion de M. Buchanan
dans son message; il se demande s'il ne serait pas préfé-
rable de réduire les banques à l'état de simples banques
de dépôt et d'escompte.
Ce ne sera pas la nôtre, deux ou trois mois de crise
tous les six à sept ans ne nous ferons pas oublier la
prospérité générale qui précède et qui suit, et dont le
crédit est l'âme.
BANQUE D'ANGL E TERRE
HISTORIQUE DES CRISES

tM~t~e f<Ww<e de <W«~«~4~

ija suspensiondes payements delà banque d'Angleterre.


(25 février 1797), avait été suivie d'un soulagement im-
médiat, par l'idée seule que la circulation en papier se-
rait étendue. En une semaine la Banque augmenta sa
circulation de deux millions de livres, en émettant des
notes de deux livres et de une livre. La liquidation s'o-
péra, et dès 1798 le commerce reprenait une certaine
activné, malgré un été défavorable et une hausse dans le
prix du Né, qui de 61 sh. s'était éievé à 94, peur at-
teindre i54 sh. en 1800, malgré une terrible crise
conunerctate à Hambourg en i 799.
TABLEAU DES OPÉRATtOMS DE LA BANQUE D'ANOLETERRE.

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(Tout en mi))ient de livres tterting, sauf les prit da blé et des eeneetidet.)

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19.0 16.0 41/9 91/9 i9.0 16.0 !!5.0 91.0
94.0 19.0 6 9179 16.0 19.0 94.0 90.0 41.8 37.5
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l69
179 130
l3S
155
<ae<t.. 91.016.088 5 14.010.091.0 19.0 H5

A D'eprèft lea comptes rendus hebdemadetret.


ftttxM~tBM, tw MtM* <a«
L'insuffisance de la recette se fait sentir jusqu'en 1801,
où le blé se vend i56 sh. Mais la paix d'Amiens vient,
en ramenant J'eapoir~ donner une impulsion favorable
aux affairesr La suspension ~es payements devait cesser
six mois après; par prudence un -bill j'<~mgne jusqu'au
i* mars i805. On était diMM t'erreur en prétendant que
le change détavoraMe et rexpôrtatïon de l'or ne permet-
taient pas de reprendre les payements en espèces.
C'était le contraire qui était vrai. En taisant rentrer le
papier, la hausse factice des prix empêchant J'exporta-
tion disparaissait, et le contmerce reprenait son cours
rëgùlier.
Mais le has prix du Me qui était revenu, et la connance
dans l'avenir, oontre.;bala,neent et l'emportent sur toutes
les mauvaises inuuences, le développonentdes escomptes
en fait foi de 1800 à 1805, ils s'élèvent de T millions
de livres stetting a 14 millions eeulëment pour la ban-
que d'Angleterre,

BM<tCEB'tMLETMM.
Cifeohtton- Mterre mfttOtqae. &toBtj)tt.

t80t.
i8M..
iM9. n <6
miMtMM. 6 nMUiôM.
4
4
7 mUMeM.
&
i5
1805 0 S 14
tM4. n 5
Crise.
i2Liquidation
<M5. i6 5 ii
comme le tableau précédent l'indiqne.
Malheureusement, nous ne possédons qu'un relevé in-
complet des opérations de la banque d'Angleterre, ce qui
a causé beaucoup d'embarras pour la suite de ces re-
cherches. Les relevés très-nombreux et très-détaittés
imprimés dans le gros ~MC tot~ par ordre du parle-
ment~ne donnent la situation de la Banque qu'à un jour
nxe/par êxëniple, depuis 1?78, le 29 février et le 51
août; saTts~lanne~te compterenou annuel. Bëputs 1800,
on a une moyenne annuité des escomptes; enfin, depuis
l'acte de 1844; outre ta relevé hebdomadaire publié dans
la Go?e~,on~ donne te rete~é ~nnùèt des escomptes
dans un tàbteaù destine a ~mdïquer'la sommée des MHets
escomptés 'an~ ''divers taû~ de' tim~rêt pendant l'année.
Matgï'é ce que ces~docnïnems laissent à désirer, nous y
-trouvons ta connrmation~ phr~itë de tout ce que tes relè-
~és~annuets de ta banque de France nous avaieht appris.
Le développement et la dépression des escomptés suivent
tanieme~harehe. il! c'

'La rupiturëde t& pa~ï d'Amiens précipite là crise, la


réserve métattique de 6 millions tombe à 5, t'escompte
de 6 mittidhs~ s'élève à 1~ ta circutaiïôn seule varie
de i million. Tooke prétend que depuis 1797 et la
suspension des payements de ta'Banque, te compte cou-
rant du Trésor variait de II à 12 millions. A là même
époque, les avances de ta Banque au gouvernement, ne
dépassaient pas 14 millions, de sorte que la véritable
avance n'aurait pas excédé 3 millions. Le maximum des
avances n'eut lieu que plus tard, pendant les deux der-
nières années de la guerre et les cinq premières de la
paix. Au même moment, le gouvernement français, en
ne remboursant pas les billets escomptée par ta Banque,
détermine la suspension des payements (1805-1806).

~e~Mt~e ~<H<<e de <M~ta*~tMtk


La liquidation de ta crise se fit, en 1804, sans causer de
grands désastres; l'escompte tomba à 9 millions, la cir-
culation à 1~; la réserve métallique se relève de suite à
5 millions. La guerre avait repris avec fureur, et, mal-
gré les obstacles de tous genres, les décrets de Berlin,
le blocus continental, le commerce britannique s'était
lancé de nouveau dans les entreprises et la spéculation,
éléments ordinaires de son existence. Un trafic immense
s'établit sur les soies et les laines en Italie, en Espagne;
on exporte des masses de produits au Brésil et dans
l'Amérique espagnole pour rétablir les débouchés fermés
en Europe.
Des sociétés se forment pour des ponts, des canaux;
on jette les fondations des futurs ponts de Waterloo et du
Waux-Halt tout est souscrit avec empressement.
A l'élévation des prix de toutes les marchandises suc-
cède l'élévation des salaires, mais elle n'est pas compa-
rable à la hausse des produits. A t'aide des licences on
élude le blocus, comme l'indique le tableau suivant des
importations.

1804.
i80a.
Sucre.
5,7
tjin.'t.
2,5
Soies.
0,65
Suit.
0.1
Coton.
43

1810.
1811.
4,0
4,8
e
6,8
10,9
4,7
0,60
1,54
0.02
0,5
0,4
92
156
91
La moyenne trimestrielle de l'escompte de la Banque,
de M miMions en 1805 s'élève à 27 millions en 1810,
près du double; la circutalation de 16 à 24; la réserve
métallique baisse de 7 à 5 millions.
Le déficit de la récolte en 1809 élève le prix du blé de
5 à 5 livres (l'impérial quarter). Napoléon accorde
même des licences pour exporter du blé qui, n'ayant
monté quede i4 fr. à i9 fr., était relativement meilleur
marché..
En 1809, les subventions aux puissances étrangères
sont telles que, les exportations n'y pouvant suiure, il
faut payer en or.

SabtMtienMïpniMmeetttrtD~rM.
1808.
1809.
9 miUions. 1808.
Importations des céréales.

i809. 0,3 miUions.

i8<0. 10
12 i8i0. 2,7
7,0
Cequi formait une somme totale à payer au dehors de
près de 45 millions de livres, plus de 1 milliard de
francs.
It y a engorgement, un temps d'arrêt est nécessaire
pour se liquider. Le portefeuille de la Banque, de 25 mi!-
lions, retombe et se vide à 12. Le il avril 18 H, on fait
passer un bill qui accorde une avance de 6 millions en
bons de l'Échiquier aux marchands embarrassés; c'était
une sorte de prêt sur garantie deux seulement furent
nécessaires pour soulager la position. L'expulsion des
Français du Portugal, les succès en Espagne favorisent le
commerce; sur le point de faire partie de la coalition,
la Russie ouvre ses portes. Les guerres d'Espagne et de
Pqrtagai a~ej~ rendu~~Ieur~ (~loniea H~éBendan<B6, ce
qui ouvntf<NineQmmero~ anglais tomt~ l'Amérique du
S)ad. Cae ~& N'eN~a~ ~e h ~~o~ p~~
naissent comme des champignon~, le pays. se couvre de
countrybaa~co<)m~~vaBti7~ni797~~e~ avait
réduites~270,eni~08~enpom~it~, eo
720 On suppose qu'el~ea, avaient emia pour 50
de hvreq.
ns
ia~Cf~poquet ~a Ranqae~'Ajngtete~re
18~0

avait porté sa circulation à 24 millions; devant cBeau~si


grande i~i~P~ 4e JL'or augmente en eëdant la
pIaceattpapjteF,
Les mauvaises récottes continuent; en août i8tH, te
blé est coté de 156 à 180 sh. On pense que ce haut prix
sera permanent; ta rente de~iandionbs'étève avec les
fermages; sous l'innuence du Mocus, des hauts prix des
produits agricoles, de l'augmentation des bau~, s'or-
ganisent d'immenses spéculations sur les terres; le Land-
Jobbing devient général; tout le monde en est avide.
Cependant la amapaMion du travail dans les manufac-
tures, en 18iO-i8H, avait causé un grand malaise et des
troubles sérieux dans les..diatricts.
En i8tOLi 8H-i~2, on avait comp~ 7,043 banque-
routes plus que jamais auparavant. La Banque, à l'~ri
de toute demande de~rembQuraeïneat, au lieu de res-
treindre sa circulation~ n'avait pas çraint de l'étendre et
de faciliter ainsUa spéculation par le crédit. 4 nombre
des banques avait beaucoup augmenté, de 728 en i8U à
940en ~8i5.
La récolte de cette dernière année avait été abondante;
le blé était tombé de 155 sh. à 68; la liquidation était
terminée, tes ruines avaient disparu; la retraite de Russie
allait ouvrir de nouveaux ports; après Leipsick, ceux de
l'Allemagne furent libres. A la vue des nouveaux débou-
chés fermés jusqu'alors, l'esprit d'entreprises s'éveittc.
La fin de la guerre fut saluée par l'espoir d'une demande
illimitée.
An printemps de 1814, la spéculation était au maxi-
mum la paix de Paris supprime tous les obstacles; on
suppose que la France, privée de produits coloniaux (le
système continental était si rigoureux que le café, payé
4 den. en Angleterre, coûtait 4 et 5 sh. la livre en
France), les achèterait à tout prix. Tout le monde spé-
cule chacun se mêle de charger des navires de sucre et
de café pour le continent.

Pril du catë. tMi-tM!.


54 sb.
1MM8U.
H8 sh.

Cette hausse en vue de la paix atteignit son maximum


quand elle fut conclue; au même moment les produits de
l'agriculture baissent de 50 pour 100. La disette et la dé-
préciation des bank-notes, qui avaient élevé les prix, firenl
entreprendre des spéculations folles sur la terre; on es-
père, et on travaille en vue des prix de famine. Les prix
des produits commerciaux s'élevèrent à un taux inconnu;
tout à coup il y eut un retour et une baisse énorme. Les
désastres commencèrent à l'automne de 1814 et se suc-
cédèrent en 1815, 1816, 1817; 540 country-banks suc-
combèrent.
Dans cette détresse on réclame la protection de la to.
4
C'est alors qu'intervient te bill de i8i5, t'échette mobile
destinée, du moins on le croyait, empêcher le blé de
tomber au dessous de 80 sh. le quarter, ce qui ne l'em-
pêche pas de descendre a 40 sh.

Cft-e de <8tt <8t<t

Depuis la liquidation de la crise de i8i0, les escomptes


avaient repris leur progression accoutumée; de 12 mil-
lions eh 1811, ils s'élèvent à i6 miHions en~48i6, pour
retomber a 2 millions en i 8i 7.
La circulation de 22 mittions(i8t4) s'ét~veir28 en
t8t4, retombe à 26 en f8i6/pour atteindre 29 mil-
tions, son chiffre maximum, en 4 8i 7, au moment o& les
emprunts du continent en France et en Allemagne sou-
tirent le numéraire.
La réserve métallique, préservée par la suspension des
payements, s'était constamment élevée, de 2 millions en
1812, à 7 en i84~, il en 48i'7, octobre. On avait
même repris des payements partiels sans grandes de-
mandes mais, par suite des emprunts, une nouveHesus
pension eut tien dans les premiers si~ mois de 4818~
Le tableau des impôrtatiom~et des exportations de la
Grande-Bretagne présente les mêmes bsciMations que les
escomptes.
Les importationss'élèvent, de 26 millions après la li-
quidation delà crise, en i806, à 59 millions au plus fort
de ta crise de i8t0, retombent 26 millions en i8ti,
pour remonter à 33 en 1814 et redescendre à 27 pen-
dant la Hquidation, en 1816. e
Les exportations des produits coloniaux et des produits
britanniques suivent le même mouvement, comme t'in-
dique le tableau ei-joint': de 57 millions en 1807, les
exportations s'élèvent à 48 minions en i8i0, s'affaissent
à 52 en i8H, pour atteindre 5~ en 1815 et retomber à
41 en i8i6, ce qui reproduit Gdètement les contractions
et les extensions du crédit et de la spéculation.

fABLMn DES FM!.

Café.
Sucre.
Coton.
A~anthcrise
i~M'Sit
iiSitbiHings.
HO
2
Aprèstaerise
<~6
7?<ihiUing!t.
44
1
Cuivre.
Homb. i40 ?18
Ëtam. 3S.
{M 102
Les prix du Me en hausse et en baisse n'avaient pas
été sans inuuence sur les périodes prospères et de crises

i800.
depuis800.

1805.
1810.
1812.
PMÏMBL~.
5 titres.

t8i8.
1814. 2
5
6
5
4J6
De 5 livres l'impérial quarter en 1800, le prix du blé
descend à 2 Hvres en t805, remonte à 5 livres en i8i0
et même 6 en i8i2, pour revenir à 5 livres en 1814 et
remonter encore à 4 !iv. 16 sh. en i8i8. Les bas prix
Page 4t.
dans les années prospères, les hauts prix dans les an-
nées de crise se trouvent ainsi suffisamment indiques, il
serait difficile de méconnaître l'importance de cette coïn-
cidence, pour ne pas dire plus.

MW<t<e <e tMt tMN et <8<8~8M


La liquidation de la crise de 1815-1816 était presque
terminée en 1817 de 16 millions de livres sterling, la
moyenne trimestrielle des escomptes de la banque d'An-
gleterre était tombée à 2 millions (i8i7).
La réserve métallique, de 2 millions (25 fév. 1815)
était remontée à i2 millions (ii octobre i8i7).
La circulation de la banque d'Angleterre, après avoir
Qéchide28 à 26 millions (1814-18t5), se relève à 27
et enfin à 29 millions en i8i7 ce fut, en moyenne tri-
mestrielle, le chiffre maximum pendant la suspension des
payements depuis 1797.
Les banques des comtés restées debout ayant res-
treint leur émission, la banque d'Angleterre augmente
la sienne, émet 5 millions de billets pour combler en
partie le vide causé par la diminution du papier-monnaie
des établissements qui avaient sombré; sous l'influence
de cette suppression forcée, il revient au pair. Le prix de
l'or en échange du papier s'abaissa de 6 liv. 5 sh. à 5 liv.
i8 sh. Le change sur Paris s'éleva de i9 sh. a 26 sh.,
ce que l'on comprend aisément quand on remarque que
la circulation des country-banks égalait trois fois celle
de la banque d'Angleterre.
A la suite de pertes immenses le crédit fut très-res-
treint en i8i6; dès le mois d'octobre de la même année,
la Banque avertit qu'ette payera en espèces, à partir du
2 mai i8i7, les notes de i et 2 Hvres antérieures au
I" janvier i8i6; presque aucune demande n'eut lieu.
De 1814 à i8i6 les importations étaient tombées de
55 millions de liv. st. à 27. Les exportations de 5i à
41 millions.
La moyenne trimestrielle des escomptes, descendue à
2 millions pendant les derniers mois de i8i7, com-
mence à se retevër; le mouvement reprend à la fin de
i8i8 elle est déjà de 6,800,000 !iv. sterl., et enfin de
8,500,000 en i8i9. Les emprunts, qui suivirent la
conclusion de la paix en France, en Prusse, en Autriche,
soutirèrent l'or de l'Angleterre. Cet effet se manifesta en
avril i8i7, par la baisse du change sur Paris et Ham-
bourg et la hausse du prix de l'or.

Change snr
Prix de l'or.
Paris.
Le drainage du numéraire de
23
4
fr. 50
)it. 5 sh.

l'or en particulier se
fit surtout sentir pendant l'année i8i8. De 10 millions
!iv. st. le 26 fév. i8i8, ta réserve métallique tomba à 8
en mai, 6 en août, 5 en novembre, 4 en février i8i9,
3,800,000 en mai et ennn à 5,600,000 tiv. st. en août;
ce fut le dernier terme.
Sur le rapport de R. Peel, on limita d'abord les paye-
ments dès que l'on s'aperçut des envois sur le continent;
mais cette mesure impuissante devait conduire à une
nouvelle suspension dans les premiers six mois de i8i8.
La crise de i8i8 fut le résultat de l'exagération de la
spéculation, qui recherchait les emprunts plutôt que les
matières premières. A ces embarras s'ajoutaient la mau-
vaise recoite de 1816 et la famine de i~i7, qui s'étendit
à toute l'Europe. On tirait des céréales du marché an-
glais au prix de ii5 sh. par qùarter. De 5 liv. 5 sh. en
i8i5, le prix moyen du blé s'était élevé à 4 liv. i6 sh.
en i 817 et 4 liv. 6 sh. en i8i8. Dès la fin de l'année
les grains et les autres produits arrivèrent su? une im-
mense échelle, malgré la barrière de l'écheHe mobite
qui, établie en i8i5 pour maintenir le blé au-dessus
de 80 sb. par quarter, ne Fempecha pas de tomber à
40 sh.
En présence de ces demandes diverses de l'or pou~
l'étranger, la Banque ne prend aucune mesure, elle
augmentemême ses avances an gouvernement de 30 à
28 millions de liv. Les banques privées augmentent leurs
émissions de 4,293,000 liv. à 8,775,000, tandis que la
circulation de la banque d'Angleterre s'élevait seule-
ment de 17,700,000 liv. à 20,900,000. N'oublions pas
que toute ces opérations se faisaient à la faveur de la
suspension des payements. Aussitôt que les besoins fu-
rent moins pressants, parut le bill de i8i9 pour là re-
prise des payements à la Banque, dont R. Peel fut un des
principaux défenseurs, après avoir voté contre en i8ii
suivant les mouvements de l'opinion publique comme il
le fit pendant toute sa vie, l'avouant sans remords et
sans honte, faisant seulement observer qu'alors il se
trouve éclairé.
t~ dépréciation des notes de 20 pour iOO en i8i2, de
25 pour 100 en 1815, de 25 pour 100 en i8i4 (où elk
était à son maximum), avait dispara sans l'intervention
du pouvoir, par l'effet seul de la crise. L'acte du parle-
ment ne faisait que constater un fait accompli, puisqu'il
était postérieur.
Au déficit de la récolte succéda l'abondance; la grande
importation à la fin de 1818 et les hauts prix, justifiés
par la récolte antérieure, menaient à ta chute des prix
en 1819. Les années suivantes, d'heureuses récoltes dé-
terminent une grande baisse des produits de l'agricul-
ture. Nous entrons dans une période de grande prospé-
rité, la réserve métattique ayant atteint 11,900,000 liv.
st. en mai 1821, le taux de l'intérêt à 4 pour 100, la
Banque repritenûn ses payements en espèces.
On avait fini par comprendre qu'il n'y a qu'un moyen
de retenir les métaux précieux, c'est de restreindre la
circulation du papier.
En 1696 on comprenait très-bien l'élévation du prix
de la monnaie et l'abaissement du change; en 1811 on
refusait d'y croire. La différence provenait de ce que, en
1696, la monnaie avait perdu de son poids; en 1811,
elle éprouvait une perte cetativement aux bank-notes, ce
qui n'était sensible que par le raisonnement.
En avril 1822, le parlement autorise la banque d'An-
gleterre et les country-banks à étendre la circulation des
petites notes au-dessous de 5 livres, jusqu'en 1855. La
banque d'Angleterre, qui était en mesure de les rem-
bourser aux termes du bill de 1819, se trouvait en pos-
session d'une quantité peu ordinaire de numéraire, 14
millions de livres sterling. Aussitôt que les country-
ban!~ purent émettre des notes, la quantité augmenta
d'une manière sensible; une apparente prospérité suivit
la hausse de toutes les marchandises et permit de ré-
duire l'intérêt de la dette publique. Le navy 5 pour iOO
fut réduit à 4 pour iOO, le 4 pour 100 à 5 1/2;'pour
cette réduction, qui s'éleva à 100 millions et causa quel-
que mécontentement, la Banque avance 5 millions. Cette
diminution des rentes force à restreindre les dépenses ou
à chercher ailleurs un plus grand profit, un placement
plus avantageux. De i825 à i824 le développement de
l'industrie fut rapide; les demandes continuant, on tâche
de les satisfaire par une spéculation effrénée, ac nom
des personnes étrangères à toute industrie et dans des
articles qu'elles ne connaissaient pas, entraînées qu'elles
étaient par la vue des bénéfices réalisés et les excitations
de leurs agents de change (brokers). Une fièvre de spé-
culation s'empare du public, tout projet, quelque absurde
qu'il soit, trouve preneur.
La reconnaissance de l'indépendance de l'Amérique
du Sud et du Mexique, à la suite de la guerre d'Espagne,
fait escompter tout le bénéCce que l'on se promet par
suite de l'ouverture de ces nouveaux marchés ouverts et
des mines inépuisables du Brésil, du Pérou et du Chili.
Des compagnies sous toutes les formes se constituent, les
actions de la Société d'assurances britannique et étran-
gère, sous les auspices de M. de Rothschild, sont cotées
de suite avec une grosse prime, les souscriptions dé-
passent de beaucoup les sommes demandées; tous les
projets sont bons pour l'emploi du. capital. La pêche
des perles sur la côte de la Colombie, la colonisation
des terres incultes, les sociétés d'assurances sur la vie,
l'incendie, etc., les compagnies de navigation, les bras-
series, les docks pour te charbon; une société même
se forme pour dessécher la mer Rouge, aSn de retirer
l'or laissé par les Égyptiens après le passage des Hébreux
elle trouva des souscripteurs! Le premier versement ne
dépasse pas 5 pour 100, ce qui augmente le bénét!ce
des primes pour un faible risque. On expose sa fortune
dans des entreprises dont on ne connaît que le nom,
les actions de mines anglo-mexicaines, sur lesquelles il
n'y avait que 10 liv. payées, étaient cotées 45 liv., le
10 décembre 1824, et 150 tiv. le 11 janvier 1825
Cet état dura pendant toute l'année 1824. En 1825,
les spéculations en marchandises prennent le dessus,
toutes les branches de l'industrie étaient prospères, par'
tout on construit l'argent était tellement abondant que
les hommes d'entreprises qui en manquaient en trou-
vaient toujours.
D'innombrables joint-stock-companies mettent en cir-
culation une pins grande somme de moyens de circula-
tion. Ce stimulus artificiel donne chaque jour naissance
à un nouveau projet. Cependant l'augmentation de la cir-
culation des banques des comtés ne pouvait s'harmoniser
avec l'acte de 1819, les directeurs, voyant le danger, mais
trop tard, demandèrent au gouvernement de rappeler
l'acte qui permettait, l'émission des petites notes au-des-
sous de 5 livres jusqu'en 1855.
Le flot de richesse qui allait inonder le monde devait
partir du Mexique, et plus l'origine était obscure, plus
l'opinion s'enflammait; on se précipite sur les emprunts
des jeunes républiques.
USTE DES EttMMTS.

~2~.i8M.
t831. ïspagne. ~.500.000 t~apte.
fortugaL i.SM.OOO
Prusse. 5,500.000 t825. t.SM.OM
Russie. 5.5ee,MO Âotricte. ~5M,000
tM2. Colombie 2,000,000 Nuptes. 2,5M,OM
Chili. t.000,000 GrÈce.
800,OM
Pérou. 400,000 Br&itt.
3,600,000
Danemark.. 5.500,000 i~M. BnëMs-AyrM <.000,600
Gréce. 2,000.000 Coton~
4,700,000
BrësiL 2,000,000 MMico. 5,200,000
4825. Guatemala.. ~400,000 Pëiroa.
700,000
GuadaiMM~. 600,000 <6,600.000
Meueo. 3,200,000
Pérou. 600,000
1.3,544,000

f~jtjt des cinq années.


2' Capital immobilisé dans les mines et les com-
48,480,57 livres.

iM.
pagnies étrangères, 24 miMioM de fr., dont
le 1" versement de 1 dmëme. Mit.
5* Projets divers, capital s'étevant & 156 mil-
0
2,400,MO

lions de Ëvres, le versement variant de 0 à


10 pour 7,858~000
TortL. M.'M8,i7i HTes.
i,5M,0<M),OeOfr.

La hausse des prix fait toujours croire qu'elle sera


1,
permanente; tout le monde emprunte en 1824 et 1825;
ta réaction prend place dans la seconde moitié de l'année,
quand les entrepôts furent remplis 'à des hauts prix la
baisse commence dans les six derniers mois de 1825.
Les importations, de 50 millions en 1822 s'étaient
élevées à 44 en 1825, elles retombent à 57 en 1826.
Les exportations, de 55 millions s'élèvent à 48 en
1824, retombent à 40 en 1826.
OJMKTATiOM.

Café.
Coton.
i8M.
9,9
m.O
Pni.
58sh
71/2
iMS.
95,0
202,5
Priï.
76sh.
M
1~!C.
H,6
162,8
Prix.
47 sh.
61/S
Laine.
Soie. 22,5
1,8 14
45,8
2,0
15,9
0,6
<.

Sacre. f 29
18
4t »
15
28

Avec de pareilles variations dans les prix, de grandes


faillites eurent lieu parmi les spéculateurs en coton, sur-
tout à Liverpool. La dépression fut complète en i826;
les prix pour la plupart des produits étant revenus au-
dessous de leur point de départ, la liquidation put s'ef-
fectuer.
Alors tout devient invendable, !ës offres ont remplacé
les demandes pour les emprunts et les actions; la prime,
seul but des souscripteurs, ayant disparu, les versements
ne se font plus, on se liquidait; le taux de l'intérêt s'é-
tait relevé. Pendant un temps, les bénéfices réalisés à la
hausse apportaient aux détenteurs un fonds de crédit
additionnel comme un capital nominal, avec lequel ils
achetaient d'autres objets d'échange, mais l'émission
continue des emprunts, l'absorption du capital, la pesan-
teur de la prime engagent à réaliser dès que le mou-
vement ascensionnel s'arrête, la baisse suit.
Le numéraire, qui, en 1822, affluait à la Banque au
point que. pour l'employer, elle offrait de prêter sur
mort-gages en baissant à 4 pour 100 le taux de l'Intérêt,
se trouve réduit, en 1824, de 14 millions à 10. En fé-
vrier 1~25 une n< uvl~e réduction de 5 millions au mo-
ment où les escomptes augmentaient de 6 millions.
Le 17 décembre 1825, il ne restait que 1 miiïion dans
les caisses; lord Ashburton dit même qu'un certain jour
il ne restait quasi rien.

DtWmCTMt DE L'ENCAISSE M Lt MNQCE.

MM. i8JS.
Janvier. 15,500.000 tiTres. 9,400.000 livres.
Février.
Mars. 15,800.000 8.800,000

Avril.
Mai.
15.800,000
15,400,000
8,100.000
6,600,000

Juin.
Juillet.
12,800,000
19,800,000
6,100.00Q
5,400,000

Aoùt.
Septembre.
11,800.000
11,700.000
11,800,000
4,100,000
5,600,000
3,400,000
Octobre. 11,400,000 5.100,000
Novembre. li,500,000 5,000,000
Décembre. 10,700,000 1,200,000

Le maximum de la crise eut lieu du au 17 décembre


i825; le 15 décembre on élève l'escompte à 5 pour 100.
La Banque avait adopté une règle de conduite différente
de celle de i797 pendant trois semaines elle double ses
escomptes en émettant pour 5 millions de notes.

ÉiOMtON MS NOTM.

i825. 5 décembre. 17,000,000 MvrM.


10décembre.
décembre. 18,000,000
17 23,900,000
24décembre. 35,600,000
3i décembre.
<M6. Janvier.
Décembre.
25,700,000
26,1~0,000
i9,000,000
On emploie à cet usage un vieux paquet de bank-
notcs de 1 livre oublié dans une armoire; on prétendit
qu'elles sauvèrent la Banque, ce qui est douteux; la
presse pour l'or ayant eu lieu la semaine précédente, le
change tourna fort heureusement en faveur de l'Angle-
terre, et le danger fut conjuré. La circulation de la
banque d'Angleterre, de 16 millions liv. sterl. en 1822,
s'était peu à peu élevée à 20 en 1825, 25 en 1824, 25 en
1825, décembre, enfin 26 en 1826; pendant la liquida-
tion, en décembre, elle était déjà retombée à 19.
Les escomptes des 2 millions liv. sterl. en 1821 s'é-
taient élevés à 7 en 1825 et enfin à 12 millions en février
1826; au moment où les recours à la Banque diminuant,
le portefeuille allait se vider. En août il était réduit à
7 millions, 4 en février 1827 et à i million seulement
en août; la liquidation était complète.
Au moment de la panique, soixante banques avaient
suspendu, entre autres la London-bank (the house Pole
and Co.); du ~2 au 15 décembre, selon M. Huski"son,
personne ne voulait se séparer de son argent; la méfiance
succéda à la plus grande confiance; l'argent se retire et
ne veut plus paraître, même pour les projets les plus
sûrs, lui qui se jetait sur les plus douteux. On ne vend
que pour les besoins du jour; le taux de l'intérêt étant
limité à 5 pour 100, fit beaucoup de mal, en empêchant
tous les escomptes au delà de 90 jours, terme accordé
par' la Banque. Les négociants furent forcés de vendre
à 20 et 50 pour 100 de perte quand ils auraient trouvé
à emprunter à 7, 8 et 10 pour iOO. Après de si belles
espérances, le bouleversement fut complet; la gêne fut
d'autant plus vive que Mac Culloch estime la circula-
tion du papier, en 1825, 50 pour 100 plus grande qu'en
1 825. Cet excès de circulation amènelabaissedu change.
La Banque avait fait de fortes avances pour la conversion
du 4 en 5 1/2 pour 100; elle ne mit des obstacles qu'au
moment des plus grands besoins, en 1825. La difficulté
de tirer sur elle interrompit les opérations des country-
.banks; on réclama les dépôts; ce fut un sauve qui peut
général; on demanda de l'or, non pour exporter, mais
pour éviter sa dépréciation. Les trente-six banques ba-
layées en six semaines produisirent dans la spéculation
un vide de 8 à 10 millions, qui fut comblé par la banque
d'Angleterre. Dans les crises, les banques et les banquiers
succombent les premiers, tout le monde 'se précipitant
sur les caisses; les maisons de commerce se soutiennent
plus longtemps, parce que leurs dettes sont a terme.
Comme en 1795 et 1811, le commerce demande une
avance en bons de l'Échiquier; les ministres refusent. On
presse la Banque de faire des avances dans certains cas,
sans dépasser 3 millions, ce que, contrainte et forcée,
elle se décide enfin à faire; la somme ainsi prêtée ne dé-
passe pas 400,000 liv.; d'ailleurs la crise était à son
terme.
A la fin de 1826 il n'y en avait plus de traces; en
1827, les prix sont modérés, ~argent facile, la Banque
escompte à 4 pour 100. Les mêmes phénomènes s'étaient
produits aux Etats-Unis, surtout pour leur principal
commerce, le coton.
Au sortir de cette convulsion, le parlement tâche d'a-
viser pour en prévenir le retour. Comme toujours, on
accuse le gouvernement, les banques locales, la banque
d'Angleterre. Après avoir permis la circulation des notes
au-dessous de 5 liv., on la défend en Angleterre, sauf
plus tard à appliquer cette mesure à l'Écosse et à l'tr-
lande. Walter Scott réclame; le ministère recule. On
accusait aussi, non l'excès de la circulation du papier,
mais le trop grand capital prêté; comme preuve, on S)
gnalait l'augmentation de 8 millions de papier escompté,
en août 1825, de plus qu'en août 1822, et la diminution
de 6 millions et demi dans la réserve métallique; mais
il suint de réuéchirpour voir l'erreur. L'avance d'un ca-
pital ne peut aftecter la circulation et le change: ce n'est
pas l'avance, mais le mode de l'avance qui cause la crise.
La Banque ne prit aucune mesure pour réduire la circu-
lation et rétablir te change au pair selon Mac Cuttoch,
elle devait élever le taux de l'intérêt, vendre une partie
de ses valeurs et réduire l'émission; cela fait en temps
opportun, elle n'eût pas perdu plus de 2 à 5 miDions.
Les mesures prises en i826 pour prévenir le retour des
crises ne pouvaient atteindre le but désiré. La loi de 1708,
limitant à 6 le nombre des associés des compagnies des
banques de circulation, fut rapportée; on accorda par-
tout cette facilité, sauf dans un rayon de 65 milles autour
deLondres. Oh supprima les notes au-dessous de 5 liv.
dans le pays de Galles et en Angleterre, et ce fut tout.
Ces précautions prises, le commerce reprit son cours or-
dinaire, se croyant à l'abri de tout danger.
MfMe <e t«~ta*t
En 1827 et en 1828, les transactions commerciates fu-
rent calmes et régulières; l'argent était facile, même à
bas prix. à 4 pour iOO.
Après le printemps de 1829, l'inquiétude produite
par la question de la réforme (reform bill) se répand
dans le public.
Cependant, en présence d'une réserve métàMique de
ii millions de livres (26 juin 1850), on n'hésite pas à
réduire le nouveau 4 pour iOO, déjà réduit de 12 pour
100 à 5 t/2. Nous avons indiqué en 1825 l'opération
qui l'avait déjà abaissé de 5 à 4 pour 100.
En novembre 1850, à la suite de la révolution en
France, il y a déjà de la fermentation, du tumulte au sujet
du re/hrw bill. Une émeute s'organise pour vaincre l'op-
position de Wellington; on menace de pillage; la populace
se porte sur sa demeure avec un drapeau tricolore; les
boutiques se ferment; la troupe dut intervenir et dissiper
les rassemblements.
En 1852, les mêmes scènes se renouvellent à la veille
de la prolongation du privilège de la Banque. Le bill de
la réforme exalte toujours l'opinion publique; on mani-
festait sa hatae contre la Banque et Wellington par des
placards ainsi conçus Stop the duke Go for yoM
Les escomptes à la Banque s'étaient élevés de 1 mil-
lion, moyenne du troisième trimestre de 1827, à 4 mil-
lions en 1829, et étaient retombés a 1 million pendant le
troisième trimestre de 1850.
La réeerve métallique, de 5 millions en 1826, s'était
élevée à 10 en 1827, se maintenant presque sans varia-
tions au même chiffre en 1828, puis avait fléchi, à 6 mil-
lions en i829, remontant bientôt à ii millions (juin
1850} par suite de son élasticité ordinaire; mais les
troubles du continent la réduisent lentement d'abord à
8 millions en i 851, ét enfin à 5 (mai 1852).
La circulation, déjà affaissée de 26 millions à 19 en
1826, s'était relevée à 25 en juillet 1827, était encore
à 22 en 1828, mais baisse à 21 en janvier 1829 et se
trouve réduite à 17 millions de liv. sterl. en décembre.
En 1850, elle augmente jusqu'à 21 millions (août), puis
décroît et tombe à 16 millions en décembre, et osciiïe de
19 & 16 millions en 1852.
Le prix du blé, de 2 liv. 18 sh. en 1826, s'était élevé
à 5 !iv. 6 sh. en 1829. Les embarras furentassez courts,
mais nous devions les signaler; les comptes rendus offi-
ciels en donnent le meilleur témoignage.

f<fte<e <e <Mt tMW <NM


L'abondante récolte de 1852 et les bas prix qui sui-
virent causèrent des pertes à l'agriculture, mais favo-
risèrent les entreprises industrielles. La charte de la
Banque avait été renouvelée jusqu'en 1855, ieshank-notes
avaient été déclarées légal te~der tant que le rembourse-
ment méiaUique ne serait pas suspendu.
En 1834, les emprunts espagnols donnent le pas à la
spéculation. Après une année de bénéfices, le branle est
donné à la hausse, elle s'étend à tous les autres fonds,
r.
i
américains, portugais, et~; le président Jackson, voûtait
une circulation métattique aux Etats-Unis, draine !a
Banque d'août à la fin de i855. On augmente la circu-
ta)tionde5miUions.
A ta un de t835, par $uite de h suppression de quel-
ques. priviléges exclusifs de la banque d'Angleterre, on
forme des joint-stock.banks qui émettent des notes et
escomptent te papier de commerce. Ces facilités accor-
dées au crédit font naitre les entreprises et les soctétés
industrielles 7VtcBrt<«A a~MM~M~Ï Loan CotMpatty~
une autre, for <Mpp~t<jf pMre <~K~ water, the pa~Mt
<t<eatH jMMM/e 6'o~potty, tAe M/e<yea~'to~ Co~p<tMy,
& tht/t atM! j4tMertc<tM w<M'coMfM Company, the JLoH<t&~

M;A«~ fixhery Company, the Liverpool B~'ttMA and /bre~tt


~<M<<H~ ceM)paMy. Pu*s les entreprises des, chemins de
fer, d'abord les actions de Londres à Birmingham et
Liverpool, qui s'élèvent au-dessus du pttir; après le succès
de celui de Liverpool à Manchester, toutes les actions
font prime. L'espoir des bcnénces futurs produit une
grande excitation; ce fut un déiuge de railways, d'exploi-
tations de mines au printemps de i856. L'esprit de spé-
culation est intérieur au lieu d'être ëxténeur comme en
i825, mais le résultat est toujoursie~même.
L'extension des joint-stock-banks à l'Irlande augmente
encore la circulation du papier et les iacitité~ ~iu crédit.
Toutes elles escomptaient sans mesure te papier déjà es-
compté, et leur nombre s'ëtevait à soixante douze. La
Banque ette-même, loin de restreindre t'escompte, se
montre facile. De 4 millions en i852, après la liquida-
tion de la crise, il s'étèveà 19.5 millions en i856 et i9.~
en;i857, pendant quêta réserve métallique, de 4.9 mil-
lions en 1852) s'etève à 1.4 mittions en i 855 et s'abaisse
à 5 minions. 800,000 tiv. stert. La circulation de la
banque d'Angteterre avait un peu baisse, de 20 millions
à 1,6 minions (1855-1856), mais t'émisston des joint-
stoctf-ban~satait effacé la différence; de 9 millions e!i~
était arrivée à 12, quand le total générai des trois
ro~amnes~ n'avait varié que.de 36 millions a 39 (1854-
1836). En 1857~ ette baisse à 58 en janvier et au mo-
ment lentes critique, etjBêmeà 55 en septembre, quand
la réserve métanique,éta<t remontée à 7 minions. Elle
reprend alprsiun nouveau développement, atteint 40 mil-
lions, en 1858 et 1859, avec une réserve de 8 minions;
mais quand, en septembre, cette réserve fut réduite à
2 minions, ta eircutationgénératen'était, plus que de 56,,
puis'elle baissa tonjourSii jusqu'à 55 minions, en 1842.
Ainsi le maximum ne s'observe pas au milieu des plus
vifs besoins, f

.Pour introduire une circulation métanique plus con-


sidérable en Amérique, selon les vœux du président ,,1

après la réduction du papier-monnaie, il faut exporter d<


For tout prix, ce qui réduit le cours du change et
inonde le marché anglais de papier américain. En juillet,
1856, les directeurs relèvent le taux du t'intérêt
4 pour 100, en août on te porte à 5 pour 100, on ré-;
duit les prêts, on refuse tes escomptas et, malgré toutes.
ces mesures restrictives, toutes ces entraves au com-
merce, te 17 novembre, la réserve métallique tombe à
4 millions 900,000 livres. Le 14 novembre, l'.4yrtCM/tMra~
ond! commercial Bank. d'Irlande avait suspendu; on se
précipite sur les banques; les bank-notes de la banque
d'Angleterre perdent même sh. 6 d.; à la fin de no-
vembre, l'encaisse était réduit à 3 millions 800,000 tiv.
Malgré cette situation critique, elle avance jusqu'à
6 millions de livres, qui furent remboursées après avoir
été d'un grand secours. La chute des prix eut lieu de
novembre i856 à juillet i857.
Le 1" juin, les trois principales maisons travaillant
avec l'Amérique suspendirent leurs payements. La pre-
mière semaine fut la plus critique; à partir de là on se-
remet peu à peu. Le papier douteux et le crédit sont re-
poussés. Le marché n'étant plus encombré reprend a
l'automne. Le portefeuille se vide, les coffres se rem-
plissent, tout le contraire de ce qui s'était passé six mois
auparavant. H est remarquer qu'a la fin de i 856, mal-
gré les pressants besoins d'argent et la vague appréhen-
sion de la catastrophe, il y avait peu de gêne sur le
marché de la production. Quelques matières même haus-
saient de prix; il n'y avait ni discrédit commercial ni fail-
lites. Comme toujours, on attribue la crise à l'élévation
de t'escompte.
Les hauts prix, en i 855-1856, du coton, de la soie e~
de quelques matières brutes, l'opinion que les sources
actuelles de la production ne suturaient à la consomma
tiox qu'à des prix de plus en plus élevés, entra!n& à
presser t'importation de toutes les quantités disponibles.
Le taux très-bas de l'intérêt, les facitités du crédit, tout
ypoussaitetpenMttait de payer cher au dehors L'im.
possibilité de payer~tes billets faits pour le chargement de
navires amène les pttM grands embarras et les ventes-
forcées, surtout pour le coton et la soie. Cependant la
libéralité des avances de ta Bauque avait permis unedemi-
liquidation et le retrait du papier de circulation; dès
qu'il eut disparu, l'or reparut comme par enchantement.

Mo <e la e~t-e et M~ttMmtt~t (<at<-<84~


En 1858, le numéraire reflue vers la Banque et s'élève
déjà à 10 millions. Malheureusement la récolte de i858
oblige à importer pour 10 millions de blé. L'Amérique,
la France, la Belgique avaient augmenté leur circulation
en papier; jusqu'en mars 1838 l'or retourne en Angle-
terre. En automne i858, la banque de Belgique suspend
on se précipite sur la banque de Paris, qui elle-même
tire le numéraire de Londres. A partir du 18 décembre
1838, le drainage métaiïique commence et continue jus-
qu'en octobre i 859; l'escompte était encore à 3 pour iOO.

MTOAttfM DES EitCOttPTES ET M LA HESERYE.

EMomptM. Numéraire.
18 décembre 1838. 20,700,000 Mv. 9,700.000 tiv.
<859.
15 janvier 24,500,000 8,500.000
9 atrm839.

mai.
26,600,000 5,200.000
M avril
14
1859. 24,000,000
24,000,000
4,400,000
4,100,000

La Banque n'élève Hntérêt à 5 pour 100 que le i 6 mai.


Le 28, l'encaisse tombe à 5 millions 900,000 liv. Le
20 juin seulement, on élève le taux de t'escompte à 5
.pour iOO. Le i6juiUet, iesxecMr~tex atteignent 28.8 mil-
,!io)M detivres et te numéraire est réduit à 2 millions
JMO~OOG liv. On -ne reçoit plus à t'escompte que les
lettres de change, ce qui fait baisser de suite les bons de
l'Échiquier et les tonds publics sur lesquels les avances
ne sont plus possibles.
La Banque, sans y réussir, essaye de vendre des an-
nuités du Deadweight à un taux trop eievé; elle a alors
recours à la banque de France, qui lui prêta son assis-
tance par l'intermédiaire des principales signatures de
Paris jusqu'à concurrence de 2 mi!tions de livres (50
millions de francs). La maison Baring se charge de la
commission sur garantie de cdnsëtidés pour trois
ce terme expiré, on devait recommencer. *La banque 'de
France avait consenti à recevoir le papier des tiennes
maisons désignées par MM. Baring au delà de leur crédit
ordinaire, mais peu de ce papier vint à la Banque, itfut
escompté par les Banquiers à de meiUëurës conditions.
Le t octobre, la réserve métaHiqùeétaït.~idescendue à
2 mmions 525.000 liv.; on dit même qu'ëHe tomba à
2 millions 500,000. L'escompte fut porté à 6 pour iOO,
et,. quand ce qui était ébranle fut tombé, tout se caima.
A Hambourg, à la même époque, une crise semblable
avait ébranlé !e marche en te couvrant de Mines On fut
forcé de portera 7 pour 100 te taux de t'escompte. Après
cette secousse et les ruines qu'etté entraîna, ta liquidation
de ta crise de 1857 fut complète.
'f~ -).J' 'if: i-
f
'N.e 18*84'. ~i

De < S miUwM en i859, ~es e~oompM! de ta ~a~qae


~tetoaAc~t & minonsea 840 diminution de~ ptds de
~6 pttur 400 La réserve tneiatt~ue se rétèvë desuite~ae
mittions à 4 en 1840. Le 10 janvier, la banque d'An-
gleterre réduit le taux de l'intérêt de 6 à 5 pour iOO.
Chez tes brokers, en 1842, t'intérét tombe à 4 1/2 (jan-
vier), en marst 5 1/2, en août, 2 1/2, enfin, en 1845, à
2 pour 100. Le prix des consolidés 5 pour 100 s'élève de
~9eni84i,ài00enl844
Les bons de l'Échiquier, dé 2 1/2 par jour,'tombent à
t i/2. Le change sur Paris, de 25.45 monte a 25.65.
La réserve métattique, de 4 mittions 700,000, s'élève
A M mittions 500,000 liv. (1844), et la circulation des
bank-notes, de 16-millions 300,000 tiv. à 21 mittiôhs
délivres.
Cette abondance de capitaux continue de 1842 à 1845.
La concurrence faite parles banquiers à la Banque ré-
duit même t'escompte du papier à 2 millions de tivres
en i845. Pour trouver un emploi à tous ces capitaux en
quête de placement, la spéculation accourt. Elle s'occupe
d'abord de multiplierles joint-stock-banks; le parlement,
pour la satisfaire, vote une dépense de 540 millions de
tivres pour les railways. On peut estimer à 500 millions
de livres la valeur de tous ces projets qui se vendaient
à prime en juillet, août et septembre 1845, et ces primes
étaient énormes. Ainsi le chemin de fer de Leeds, dont
les actions étaient de 50 liv., sur lesquelles 2 liv. 10 sh.
de versés, se vendaient, en mars, 5 iiv. 10 sh., en sep-
tembre~ 25 tiv. 15 sh., en novembre, 4 Hv. 15 sh.
e~ELaKprospérité artincieUe ainsi créée peut s'évaluer à
?5<~nuHMhs<Ieiiivres.
t)! ,L& Banque, à l'imitation des banquiers, avait abaissé

~'escompte à 31/2 pour 100,5 septembre 1844; en 1845,


(16 octobre), elle le retève à 5 pour 100; le 6 novembre,
à 5 1/2; puis, en août 1846, avant la récolte, elle le réta-
blit de nouveau à 5 pour 100. A l'automne de i846, la
récotte des
pommes de terre manque, le déficit de la
moisson des céréales commence à se faire sentir. Du mi-
titu de septembre à la première semaine de novembre
la réserve métallique tombe de 16 millions à 14.
La manie des chemins de fer avait converti lè capital
flottant en capital fixe; aussi, en janvier 1847, les appels
de fonds sur les actions sont pénibles et causent des em-
barras. Le 14 janvier 1847, la Banque élève l'escompte
à 51/2 pour 100, le 21 janvier, à 4 pour 100; le 8 avril,
à 5 pour 100; à la fin d'avril, 51/2. La plus grande gêne
eut lieu dans tes dernières semaines du mois. Une somme
d'or déjà embarquée pour l'Amérique fut débarquée
pour faire face aux payements de la Cité. Pendant tout
le mois de mai~ l'escompte fut à 5 et 5 1/2 pour 100; en
dehors de la Banque, à 6 pour 100.

SftCATMN M LA BMQM D'tfGLETEME D JMVtM, AVRIL ET OCTOBM <M7.


Etcemptet Taux
et Heserve de
Circulation. billets. Namémire. resco~nptt.
i84T. avances.
JMner..i5,07t,C<M a0.051,MO 8,227,000 ~,952,000 5'
ATrit. 18,627,000 19,855,000 2,558,000 9.2H,000 5
Octobre.. 21,457,000 20,855,000 1,177,000 8,439,000 8

L'exportation du numéraire, qui s'étaitcalmëe, recom-


mence en juillet. L'intérêt hausse encore, on n'accepte
plus que les billets un
mois (2 août 1847) à 5 pour
100, au delà à 5 i/2 pour 100; puis, le jeudi suivant, le
minimum de t'intérêt est relevé à 5 1/2 pour 100. Tout
le capital employé, on se plaint des faillites. Le 2 septem-
bre, l'intérêt est réduit à 5 pour 100. Les suspensions de
payements redoublent. La crise, qui avait paru se calmer
au mois d'août, continue et augmente d'intensité; les con-
solidés baissent de 86 à 85; le 25 septembre on remet
l'escompte à 6 pour )00. Le 1°' octobre on refuse les
avances, on bat monnaie de tout, le discrédit est général;
!e 15, on signale la suspension de plusieurs banques;
Abingdon old Bank, Royal Bank Liverpool; tes consolidés
à
de 79 baissent 77. Au plus fort de la crise, le mini-
mum de l'encaisse tombe à 1,600,000 liv.

St~pe~to~ <e raete de <844.


Le 25 octobre, on accorde à grand'peine la permission
de violer l'acte de 1844 (on ne voulait pas croire à son
insuffisance) et de passer outre, d'escompter et de faire
des avances à 8 pour 100; un bill d'indemnité devait être
présenté au parlement. La Banque n'usa pas de cette
autorisation, la secousse avait été assez forte pour faire
tomber tout ce qui était ébranlé. Les demandes diminuè-
rent de suite, ce que l'on réclamait de la Banque, ce
n'étaient ni les bank-notes ni l'or, mais l'espoir d'en
avoir à un moment donné.

Des Mte<mt)~<«

Le portefëuine (secMTt~) s'était étevë de 7 millions en


1844, à 25 millions en 1846 et à 2t millions en i847,
d'après tes états hebdomadaires. Mais ce qui peint mieux
la situation, ce sont les augmentations annuelles de l'es-
compte depuis tpei'on en possède les relevés.

)844.
~45.
W6.
jttm~tt. Tet<) de* eKampt~-

fMt.
<8~9.
tM8~
·
a,6M,M~ti<FrM.
~,500,000
54,200,000
5~,MO.OOOcnse.
<.8Wt<MM!
4,500,000 Uquidation.

Les escomptes de'taseule banque d'Angteterre (bn


Mit que les- banques particulières et les banquiers tui
font une grande concurrence) s'élèvent de 2 millions en
1844, à i8en 1845, 54 en 1846. ent'n. à 38 millions en
1847, quand la crise éclate; puis la liquidation com-
mence en 1848, le chiffre s'abaisse
4mitHonseni849!
8
millions, et enfin

Beè'~tpêtw.

tjeaidép4ts~de5millionseni839, s'étaienté!evesài2
millions en 1845, 15 mittioos en 1844, 18 millions en
1845 et 24nniHions dans la prenuè~e moitié de 1846.
Dans la seconde mo~étis retombent à 15 et à 11 dans
te(pren)Iefseme6tre,de ;t847~Ms ïaûndei'ann~eyHs
étaient remontes à 17 minions; .ainsi jC'est au moment
même de la crise que l'on observe le maximun et le mi-
nimum. On passe brusquement de l'un à l'autre.

,).
obes avamethe.
Lesovance~ <ts 300,008 livres en, i844, s'élurent à
4 mMions Mt < 845; re~(Hnben~A 30a~0001iv. en ~846,
remontent à 4 millions à la fin de l'année. pour redes-
cendreà 2~0,000 livres dans la première moitié de 1847,
etehtin atteindre 5 millions dans ta seconde; au 'plus
fort de la crise, les avances ne dépassent que d'e t~mit-
tion te chiffre qu'elles avaient déjà atteint en 1845, alors
~uet'intérêt était à 5 t/2 pour 100. Mais te total annuel
après s'être élevé de 15 mittions à t (i 845~47) retombe
à 2,900,000 tin~ en 1848.

< ~Wx<e«)~r<tit)~«.
n..
Le tableau suivant donnera une idée dé taih~sse des
prt:<tci845ài847. 1
HAUSSE DES MK Et <M5-tM'
"1

Lin.
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Septembre iM5. Septembre i8M. SepfmbretMt.
UMmwe. 27 Ht. M)tT. Mliï.
Suif.
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&teM. 5t sh.
S~sh. 37
98
26

D& ces produits, quelques-uns avaient atteint ieurs ptns


h~utspril en i845, et baissaient déjà en 18~7, comme
ta ~ine, la soie, le coton, les sucres.

,y. il,
!h~*f«m<MM et espertat'-
exp«)F«metK .e tiI~.retn..e.
<e la er*m~e-tfe«t~te.

Le commerce général ne peint pas la situation aussi


M~<[ue!echMtredes escomptes, 4'a!Heurs!es docu-
ments officiels ne donnent pour les importations que la
la valeur ofSciettede 1696, et Dieu sait combien elle n
dû changer depuis! Pour les exportations, nous avons un
moyen plus exact de les contrôler, c'est la valeur décla-
rée. Ces réserves faites, voici ce que les relevés officiels
nous apprennent.
Les exportations, valeur déclarée, s'élèvent de 42 mil-
lions en 1857 à 55 millions en 1859, descendent à 47
millions en 1842, remontent à 60 millions en 1845,
oscillent de 57 à 58 millions en 1846-47, et s'abaissent
à 52 en 1848. On sent bien la dépression après la crise
en 1857, 1859 et 1847, dans la première de 11 millions,
dans la seconde de 6 millions et dans la troisième de 6
millions de livres (environ 150,000,000 de fr.). C'est't
donc le commerce extérieur plus que le commerce inté-
rieur qui est atteint par les crises. En France on observe
lecontraire.
La valeur des importations est trop ancienne pour que
nous puissions en tirer quelque conclusion sérieuse. Les
divers prix ont tellement changé depuis 1696, qu'aucune
comparaison n'est possible. Si nous jetons un coup d'œit
sur les chiffres officiels, nous voyons l'importation s'éle-
ver d'une manière continue, de 1852 à 1856, de 44 mit-
lions à 57, subir une légère résistance en 1857 à 54
millions, reprendre de suite à 61 millions en 1858 et
atteindre 67 millions en 1840; en 1841 redescendre à
44, rester stationnaire en 1842 on s'occupait déjà de
la réforme du tarif anglais, qui ne fut complété qu'en
1845.
Dans cette dernière année, la réduction des droits de
douane s'éleva à 5,400,000 liv., le nombre des taxes fut
réduit de 1,100 à 590. Le mouvement des importations
par la rapidité inaccoutumée de son développement en
fait suivre la trace. De 65 millions en 1842, elles s'élè-
vent à 70 en 1845, 75 en 1844, 85 en 1845.
La réforme accomplie, qui avait fait suspendre au corn.
merce une partie de ses opérations, dans l'attente des
résultats, les abaisse pour ta première fois (1846) à 75
millions; mais, dès l'année suivante, le mouvement re-
prend à 90 mittions etne s'arrête qu'un moment, en 1854,
à 124 millions au début de la guerre d'Orient, pour at-
teindre 156 millions en 185 7. L'année même de ta crise, les
craintes, les inquiétudes de la guerre ne purent que sus-
pendre le mouvement, la crise seule devait lui imprimer
un temps d'arrêt plus marqué.

~Hx~MbM.
De 2 livres 10 sh. l'impérial quarter, le prix du blé
s'était élevé à 2 liv. 14 en i846, et enfin à 5 liv. 9 sh.
en 1847. Il faut remonter en 1818 pour trouver des
prix plus élevés. La hausse des céréales détermine les
achats à l'extérieur pour combler le déficit de la récolte,
de là nouvel obstacle à la consommation et la fuite de
l'or, dont une partie est employée à solder les arrivages.

Mtrt<t<e <te <Mt <M<


Après la dure épreuve de i847, les maisons non sol-
~abtes furent éloignées du marché; la liquidation était
terminée en 1849. De i3 motions l'escompte était tombé
à 21 le portefeuille, de 25 miitions à 9. La réserve métai-
lique, au contraire, de 8 millions de liv., minimum au-
quel elle était tombée, s'élève à i7 milHons; en i849,
la circulation des notes osciita de 26 millions en i847 à
i9 rniHions en i849.
Dans des circonstances aussi favorables, les transactions
commerciales reprennent leurs, cours avec fermeté e)
modération d'abord, jusqu'à ce qu'eUes soient troublées
par les entraînements de la spéculation.

T«x de t ete<m<)~te.
i
L'escompte, à 2 2 pour iOO .en i849, descend à 2
pour 100 en i852; il ne se,relève qu'au début de la
guerre d Orient à 5 pour 100. Le total annuel des
escomptes de 4 millions en i849, après la liquidation de
la crise, s'était élevé à 25 millions. Les complications de
la lutte avec la Russie font hésiter un instant en i854
il retombe à 21 millions (dinëreuce4tni))ioHs); mais
dès l'année snivaute, il reprend à 22 millions,' 50 en
M56, et enfin 49 millions, quand la mesure étant cornr
ble, la crise éclate (1857).
De i849 à 1857 la progression est continue sauf l'an-
née 1854, à cause de la guerre, et l'année i852, où l'in-
térêt étant à 2 pour iOO à la Banque, l'argent était
encore, tant son abondance était grande, au-dessous de
ce prix chez les banquiers et dans les banques particuliè-
res. La réserve métallique, de i7 millions en i849, s'était
étevée à 22 millions en i852 pour retomber à 9 en
1856, aux premiers embarras de la crise, et en6n à
6 miUions (novembre i857).

CtfextathMt
La circulation n'avait varié que dans des limites plus
étroites: de 18 millionsen 1850 à 25 millions en 1855,
d'après les relevés hebdomadaires.

Aw<t~ee<.

Les avances, de 5 millionsen 1847, étaient descendues


à 500,000 livres en 1850, puis variaient par année de
S~Htions à 100,000 livres, jusqu'en 1856, au moment
ou, t'intérêtportéà 7pourlOO,cHesretombentà,500,000
livres. En 1857, ettes se relèvent jusqu'à 4 millions de
livres (18 novembre), quoique l'intérêt fût à 10 pour
100, le 25 novembre elles étaient réduites à 5 millions,
le 9<!écembreà 2, et le 50 à 1 million.
L'élévation du taux de t'intén'l n'avait pas arrêté les
demandes, car, le 17 octobre, leur total ne dépassait pas
600,000 liv. à 7 pour 100; )e24, 500,000 liv. à 8 pour
100; à partir de ce moment elles ne cessent de s'élever,
jusqu'à 4 millions de Hv. le 18 novembre, l'intérêt à 10
pour 100, puis elles déclinent quand les besoins les
plus pressés furent satisfaits. Le total annuel des avances
suit d'une manière moins régulière le développement des
escomptes, tout en présentant une coïncidence frappante;
de 2 millions en 1848,ettess'é!èventàl2en 1850, en
t'tbsencede besoins biensensibtes se réduisent à 6 en 1852,
remontent à 12 en 1853, par suite de quelques demandes
spéciales, retombent à 7 en 1855, puis quand tes véritables
besoins se font sentir, en 1856 et 1857, s'élèvent à 29 et
50 millions 1

Me* <<
Les dépôts, qui, de 24mitHonsenl846avaient été réduits
à i2 en 1848 après la liquidation, remontent à 20 mil-
lions en i850, redescendent à 15 en 1851 par une sim-
ple osdHation naturelle, sans aucune pression extérieure,
remontent à 21 en 1852,22 en 1854, s'abaissent encore
à 12 en 1854, sans causer par ce retrait aucune per-
turbation sur le marché, pendant le dernier trimestre de
1856 varient de 14 à 18 millions, en 1857 de 15 à 22
(17 octobre, 50 décembre 1857). Au plus fort de la crise,
bien loin de diminuer, ils étaient montés de 18 millions
à 19 millions, le 25 novembre à 20; au lieu de retirer
les dépôts de la Banque, on lui en confiait de nouveaux.

M~<~M<.
Une succession de mauvaises récoltes avait élevé le
prix du blé d'une manière permanente pendant trois an-
nées de i liv. i8 sh. en i85t, plus bas cours coté de-
puis le commencement du siècle, il monte à 2 liv., 2
liv. i5sh.. 5t:v. i2sh~5tiv.i4sh.,5 liv. i6sh.en
1856; l'année de la crise, il est déjà retombé à 2 liv.
15 sh. quand ses effets se font sentir dans toute leur
force.
Co~unefee de la Ortmde~Brettt~te
Depuis la réforme du tarif en 1845, les importations
et les exportations suivent un développement continu,
les importations de 71 millions de Hv à 124 millions
en 1854. La guerre d'Orient comme pour les escomptes,
arrête un peu le mouvement et les réduit à 117, mais dès
l'année suivante'elles atteignent 151 millions, valeur
officielle de 1696. La valeur réelle de 1854 diffère sen-
siblement de !a précédente. Au lieu de 124 millions en
1854, nous trouvons 152, le temps d'arrêt en 1855,145,
puis la reprise à 172 millions en 1856, et enfin le maxi-
mum au moment de la crise, 187 millions. L'année sui-
vante, ce chiffre s'abaisse à 164; différence en moins 25
millions de liv. sterling, soit près de 600 millions de
francs!
Les exportations, valeur déclarée de 52 millions en
1848, s'élèvent à 98 millions en 1852, restent stationnai-
res'en 1854, diminuent un peu à 95 en 1855, mais re-
prennent de suite à 115 et 122 millions en 1856-1857.
Après la crise elles retombent de 122 à 116 millions, ou
en valeur réelle de 146 à 159! Elles sont donc, comme
en France, moins affectées que les importations, mais
les mouvements, quoique plus faibles, sont les mêmes.

Km~nete dm fttfte~extt.– Cfhe de <MW


I!résulte de cette enquête, que depuis 1847
t* Le commerce a pris une extension sans précédents
2° Une importation d'or inconnue depuis la découvert)'

Voir le tableau page 42.


<i
de l'Amérique a inondé l'Europe, et le monde entier par
suite.
L'augmentation nette de l'or de 1848 à 1860, dé-
duction faite des exportations d'argent, s'élève à plus de
2 milliards de francs, pour la France seule. Tooke fait
remarquer que l'effet de l'or ne se fit pas sentir de 1492
à 1570, cependant la quantité avait doublé l'élévation
du prix n'eut lieu que de 1570 à 1640. L'augmentation
fut de 200 pour 100, quoique la proportion des métaux
précieux fut de 600 pour 100; l'impulsion du trafic,
des découvertes, des entreprises productives absorba le
reste.
5° Une grande économie a été apportée par ta pratique
de la Banque, dans l'usage et la distribution du capital.
Les dépôts surtout ont augmenté de 8,800,000 livres en
1847, à 45,100,000 livres en 1857, seulement pour les
joint-stock-banks au nombre de neuf.
La pratique d'ouvrir des crédits et de recevoir, des
dépôts s'est étendue dans les campagnes à beaucoup de
fermiers ne payant pas une rente supérieure à 50 livres.
La guerre de Russie entraîna le pays dans une dépense
improductivede 90 millions. Soit environ2,500,000,000
de francs1
Quelques embarras s'étaient déjà fait sentir à la fin de
1856. La réserve métallique étant tombée de 18 millions
(juin 1855) à 9 millions (15 novembre 1856), la Ban-
que avait élevé le taux de l'escompte de 5 1 2 à 4 12,
5 pour 100, 6 pour 100 et enfin 7 pour 100 à la fin de
1855, l'encaisse déjà réduite à 11 millions. En juin 185C
e!!e se relève à 15, on baisse t'escompte à 5 pour 100,
mais les fuites de l'or reparaissent dès le second semestre.
Le 15 novembre 1856, il faut protéger par un intérêt de
7 pour 100 une réserve de 9 millions. En décembre elle
se relève à 10, on abaisse l'escompte à 6 pour 100 pen-
dant les six premiers mois de 1857, même à 5 1/2 (juil-
!eti857). l'encaisse était remontée à il millions.
Le gouvernement de ta Banque, consulté en automne
1857, répond au mois d'août que quelques personnes, à
cause de la guerre d'Orient et de la consommation des
produits de t'Est, prévoyaient un ralentissement dans les
affaires, d'autant plus que malgré la hausse des prix on
continuait à importer, mais le public ne se doutait pas
du voisinage d'une crise.
On ouvrait des crédits à l'étranger avec permission de
.tirer sur l'Angleterre, on négociait ces billets sur les
bourses étrangères et ils retournaient en Angleterre, on
y faisait face par d'autres billets pour les remplacer, sans
aucune transaction sérieuse. Une maison, avec un capital
de 10,000 liv., en devait 900,000. Ce système maintenait
la hausse des prix, mais de juillet 1857 à janvier 1858
la baisse fût de 50 pour 100.
Le 17 août, l'escompte à 5 12 pour 100, l'encaisse
à 10,600,000 liv., la réserve à 6,296,000 liv., la Ban-
que commence une négociation avec l'East India com-
pany pour l'embarquement de 1 million tiv. en numé-
raire. L'or allait à New-York, l'argent dans l'Est; cett
argent, on t'achetait sur le continent ou on l'importait
d'Amérique. Le 15 septembre, on apprend la déprécia-
tion des rail-ways, de toutes les' valeurs aux États-Unis,
puis la faillite de l'Ohio Life and Trust Company.
Lp 8 octobre, nouveUe suspension de payement des
banquesde Philadelphie et Battimore, les raii-wàys de
préciés de 10 à 20 pour iOO, ~escompte à i et 24 pour
100. A' New-York, soixante-deux banques sur soixante-
trois suspendent, à Boston, Phi!ade!phie, Baltimore de
même; le 17 octobre, en présence de la diminution de
l'encaisse et de l'augmentation de l'escompte, ta Banque
d'Angleterre étève le tau~e l'intërêt à 7 i;a pour iOO,
!e24 octobre 8 pour 100; ennn, la situation s'aggravant
toujours elle le porte à 12 pour 100.

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AtetetMt.
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SOdêeembfe. 8 <t.4 t9.3 6.0 i5.t t7.0 t.8 ?.i ?.30

Pendant que l'escompte s'élève de i6 à 51 millions,


la réserve métaHiqne baisse de Il à 6. La circulation va-
riant à peine de 19 à 21. Le taux de l'intérêt de 5~1/2
ài2.
Le 27 octobre, la Boroagh Bank de Liverpoot ferme ses
portes. Le 7 novembre, la grande maison commerciale
de MM. Denniston et Comp. suspend ses payements La
Western Bank of Scotland ferme le 9 novembre; le il,
la City of Glascow; le-26, la Northumberland and Du-
rham district Bank; le 17, la Wolverhampton Bank.
L'alarme se répand à Londres, les Bills brokers avaient
opéré sans aucune réserve :.les escomptes cessent tout à
fait, sauf à la Banque d'Angleterre.
Comme toujours en temps de crise, les dépôts avaient
augmenté. La moyenne ordinaire des dépôts des banques
de Londres s'était élevée de 5 millions de liv. à 5 mil-
lions, 12 novembre.
Entre le 5 et le 6 novembre il y eut d'énormes ventes
de fonds publics. Le 10 novembre, dans un seul jour,
t'escompte s'éleva à 1,126,000 liv. Le 10 et le li no-
vembre, on envoya 1 million de tiv. en Irlande.

Stt~t-~tm de t<Mte de <844.

A ce moment la Banque, à toute extrémité, porte le


taux de l'escompte à 12 pour 100. En même temps, le
12 novembre, une lettre de lord Patmerston promet de
proposer un bill d'indemnité au parlement pour le cas
où on dépasserait les limites imposées par l'acte de 1844.
Robert Peel pensait que la limitation de la circulation des
notes préviendrait les crises; aussi dans l'acte avait-il tout
combiné dans ce but. Pour maintenir la conversion de
chaque note, on voûtait que la quantité en circulation fût
toujours égale au numéraire qui existerait, s'il n'y avait
pas de bank-notes. On permettait la circulation de 14 mii-
lions de notes émises contre des valeurs du gouverne-
ment, et chaque note en plus devait avoir son équivalent
en métal déposé dans les cofïres de la Banque.
Le 12 novembre, au soir, les billets tenus en réserve
par la Banque d'Angleterre et qui, pendant l'année,
avaient varié de 5 )nHHpns de Uv. (avrit) 5 millions
(septembre), se trouvaientréduits~ 581,000 liv. Elle
allait donc être privée de tout mo~en de circuiatMn.
A l'état normal la situation de !a Banque est ainsi
donnée

Dette du gonvernemeht. H,M5 thrM.


AtttKSTatenK. 3,4i9
Total. M.~
r

La première semaine (i~novembre 1857) de J~ sus


pension de l'acte de i844, le total, se trouve ainsi mo-
diné:
CoTM))mott<!ebt. H.M5 Uirref.
OtherMcuntiM.
To~ 5.459
i6,<74 "I.k,

Augmentationde tacircutation~ 3~00Jiv. du au il


18 novembre, !a réserve des notes relevant de 581,000
Iiv.ài,i48,000.
Néanmoins la detnande des escomptes continua jus-
qu'au2i novembre, c~letotai s'eteva & 24,600,000 tiv.;
la plupart sur gages présentes par les biUs brokers, qai
n'auraient pas été reçus dans d'autres temps. En i847,
on n'avait pas eu besoin d'avoir recours à la latitude
laissée aux directeurs, mais cette tbis on dépassa de
9281000 liv. le chiffre légal.
TtMtAC M L'MOiMM DE 1A CtMmtàTtM, B< TMLMMtf
Mt'ACtEMiMt.
1857, 13 novemtre. 186,000 livres
622,000
14
16 860,000
177 856,000
18 852,000
19 896,000
20 998,000
21 617,000
25 597,000
M 517,000
? 81,000
M 243,000
27 542,000
28-29– 184,000
50 15,000

Les besoins se firent vivement sentir du 13 novembre


au 20; ils diminuèrent aussi rapidement du 20 au 50.
Malgré le taux élevé de l'intérêt, 10 à i2 pour iOO, les es-
comptes s'élèvent, du 12 au 21 novembre, de 15,900,000
à 2i,600,000 liv.
te comité de la Banque déclara que si l'encaisse avait
été plus réduit, on ne se serait pas prévalu de la lettre
du ministre, car le premier devoir de l'administration
était la conversion des notes, et il demanda la conserva-
tion de l'acte de 1844, qui, selon lui, garantissait l'en-
caisse (ce qui ne se comprend pas très-bien, puisqu'on
avait dû te violer). M. Rodwell insiste et dit que le présent
acte de i844 assure le maintien, dans le- coRres de la
Banque, d'une réserve convenable, tandis qu'auparavant,
l'histoire le montre, la sagesse seule des directeurs, sans
l'appui de la loi, n'y pouvait arriver!
On fit observer que, aujourd'hui, le commerce étant
développé, pour suffire à ses demandes une plus large
émission de notes était devenue nécessaire, et on se de-
mandait si, en ajoutant 2 millions de Hv. aux i4 millions
Cxés par la loi, cela ajouterait 2 millions de liv. à la cir-
culation active? M Weguelin répond que non. Ces 2 mil-
lions seraient, ou tenus en réserve par la Banque, ou, si
le change était contraire, ils seraient exportés du pays
et le numéraire diminué d'autant. Il n'y a donc aucun
avantage à dépasser le chiffre de i4 millions de livres;
ces 2 millions une fois sortis n'y reviendraient plus.
Le grand développement du commerce de détail a dé-
terminé une demande de petites notes, concurremment
avec une demande d'or, et les facilités accordées par la
Banque ont été si grandes, qu'un nombre correspondant
de grosses notes a été épargné.

TtBMtC DE LA CtMCLATXMt NH «MM.


iM4.Notesde5~0Uwt! 9,000
i8M. 5MO!ivre<t. <
~0,600
iM4.
<857.
20 HwM.
!) 100
aOtiOOtiwM.
5,500
5,700
iM~. 900M.OOOUWM. 5,200
iM7. 200M,OOOUwM. 5,200
En résumé, le nombre total des notes a baissé de
20,200 à 19,400 liv., il n'y a donc pas d'intérêt à l'aug-
menter.
La dernière crise commerciale en Amérique, comme
en Europe, selon la conclusion du comité, fut le résultat
de l'excessive spéculation et de l'abus du crédit.
HAMBOURG ET PRUSSE
HISTORIQUE DES CRISES

Cthe <e *a<W M-~te-ft


Nous n'avons pu nous procurer aucun autre rensei-
gnement sur les crises antérieures.
La crise des États-Unis ne fut pas la cause des em-
barras du commerce à Hambourg une seule maison en-
gagée dans le commerce transatlantique succomba, mais
il y eut une baisse de 50 pour 100 sur toutes les mar-
chandises, à la suite de l'exagération des importations et
du trop plein des entrepôts (21 novembre 1857). Pour
remédier à cette crise, les principales maisons, les ban..
ques forment un fonds de garantie de 10 millions marks
banco (800,000 fr.).
On pouvait prendre l'endossement de cette association.
On souscrit pour 15 millions, somme plus considérable
que celle proposée. L'association, dirigée par douze com-
merçants, ne put arrêter les sinistres; convaincue de son
impuissance, elle devint plus circonspecte, plus réservée,
et ne donna pas les secours que l'on en attendait.
Alors le sénat convoque la bourgeoisie pour émettre
des bons du gouvernement, prêtés comme dépôt en ga-
rantie de marchandises, fonds et actions, au taux de 50
à 66 pour 100 sur le cours des valeurs. Le maximum de
l'émission ne devait pas dépasser i5 millions de marks,
ce qui fut accepté: Le i" décembre, toujours les mêmes
embarras; l'association de garantie ne veut plus rien
garantir. Le 5 décembre, les meilleures signatures sus-
pendent l'argent ne manque pas cependant, la réserve
du moins, car elle est plus considérable qu'avant la crise;
mais il y a manque de conuance. A bout d'expédients,
le sénat propose à la bourgeoisie de soumettre à une cour
de commerce les signatures qui suspendent, pour décider
si elles peuvent continuer leurs affaires, ou recevoir pour
les diriger des administrateurs provisoires. On lui de-
mande d'émettre 50 millions marks banco, avec cours
forcé; il s'y oppose en vue-de protéger le numéraire, qui,
sinon, serait exporté. Un fonds de i5 millions marks est
accordé pour t'escompte des lettres de change 5 millions
en gages du gouvernement, 10 millions en argent em-
prunté à l'extérieur (7 décembre 1857).
En novembre et décembre, cent quatre-vingts maisons
suspendent, cent trente-cinq profitèrent de la situation
pour demander des administrateurs. On avait eu la mau-
vaise habitude d'ouvrir des crédits en blanc à tous les
correspondants en Suède, Norvège, Danemark; ce sys-
tème avait encore été développé pendant la guerre de
Russie. Les exportations transatlantiques de produits
'allemands et anglais s'étaient faites sur une grande
échelle; les manufactures accordaient un crédit de six
mois; tout le capital des banques servit à escompter ce
papier le Crédit mobilier et les Joint stock ajoutèrent à
l'impulsion. En 1856, il y avait eu une hausse rapide de
prit, mais les marchands de détail refusèrent de prendre
au delà de leurs besoins Les produits restèrent entre les
mains des spéculateurs, qui durent renouveler les billets.
i
L'escompte haussé de 6 à 8 pour 00, pour le papier de
première classe.
A Hambourg, les compagnies d'assurance et deux Jointt
stock banks établies en i856, sont les deux seules insti-
tutions d'escompte. Le plus grand nombre des billets
escomptés sont pris par les marchands et des particuliers
qui ont de l'argent disponible. Les courtiers offrent le
papier, mais à condition de joindre le mauvais au bon.

i855.
i8M.
MOtMMtM) M t.'MCMtMtt

i855.
t BtXMOfC M <M! t iM.
59,OM,000 tiwM

i)6M.
i857.
45,0<M,(M$
48,<M)0,<MO
64.<MO,OM
~,000,000
Nous retrouvons toujours la même progression jus-
qu'à ce que la crise éclate.
Quand la seule maison en rapport d'affaire avec l'A-
mérique suspendit, on était ici plein de connance. On
avait salué. la suspension de l'acte de i844 comme de-
vant préserver du contre-coup des embarras de Lon-
dres. En 1856, la balance du commerce était défavo-
rable.

tmportttiom d Angtetetre. 13,063,000 lirree


Importations de Hambourg. 5.500,000
Différence. 7,400.000

Et surtout le crédit ouvert par la Grande-Bretagne,


dont on abusait. Le début de la crise suivit la suspension
de la-maison Hoare Buxton, de Londres. Le retour des
notes non payées fit naitre des embarras, qui se propa-
gèrent avec la rapidité de l'éclair. La panique était telle
que pour aucun gage on ne voulait se séparer de son
argent.
Le gouvernement prussien ayant refusé d'avancer les
10 millions de marks banco qu'on lui demandait, ce fut
l'Autriche qui envoya les fonds de Vienne.. Le sénat de-
mande d'appliquer une partie de cet emprunt a soutenir
les grandes maisons qui avaient suspendu, quoique leur
nom fut tenu secret. Un comité devait, avec cette res-
source, venir à leur secours pour ne pas entraîner d'au-
tres ruines. La bourgeoisie accepte, et dès que' l'on est
assuré de l'aide de l'Etat, le 12 décembre, la panique
cesse, le numéraire devient abondant, les bons de l'État,
que l'on ne pouvait escompter à i5 pour 100, furent
facilement pris à 2 et 5 pour 100, fin décembre, les
billets des bonnes maisons au même cours.

TtM M t-'ntTitttr t HAjtMCM.


JmTter.
Fëwier.
iM6.
&
S.M
t<
5.50'
4
tbn.
Am).
Mai.
Juin.
S.M
6.47
6 M
5.25
7
5.50

Août.
Juillet
Septembre.
Octobre.
6.65
6.05
6.25
7.45
7.45
6.25
6.75
6.50
6
8
Novembre.
Décembre. 5.75
5.84
7.9.25
8.75

mPOMATtOM.

185t.
1855.
CtH.
87,000,000
Peftm.
a5C.<XM pièces.

1856.
1857.
94,000,000
76,000.000
9a,MO.OOO
209,000
252,000
452.000

Par les chiffres qui précèdent on pourra juger du


mouvement des importations.

<

CH« «Mt~Mtetmte em ~MM*e.


Nous avons encore été moins heureux dans la recher-
che des documents prussiens; nous signalerons seule-
ment la coïncidence de la crise, pour en dire un mot.
Les embarras se firent sentir au même moment, moins
grands cependant. Plusieurs maisons de Stettin et de
Dantzick succombent. Un décret abolit le taux légal de
t'intérêt pour les sommes avancées sur billets de com-
merce, pour une période de trois mois.
Les maisons juives souffrirent surtout, les banques
résistent. Un arrêt récent avait prohibé la circulation
des bank-notes étrangères; les gens à courte vue lui at-
tribuent la crise. Les juifs afnrment que ie papier prus-
sien est in~ufSsant, et demandent la suppression du mo-
nopole de la Banque de Prusse, pour la remplacer par
des provincial Joint stock banks. C'est ainsi, disent-ils,
que le Hanovre, Brème, Brunswick, Leipzick ont été
sauvés.
Pour soulager la crise, le gouvernement prend deux
mesures bien secondaires
i* On suspend les lois d'sure pour trois mois;
2* On permet aux institutions de l'État d'escompter
les effets de commerce, garantis par des produits bruts
ou manufactures. Maigre tout on se plaint encore, et on
accuse Hambourg d'être la cause de'tous les embarras,
par ses spéculations exagérées en produits coloniaux.
Au' 20 novembre, voici la situation de la Banque de
Berlin

NuménSre.
Circuhtxm. 33,000,000 thalers.

tMpott. change. O.~MO.OOO


Lettres de 6a,MO,OM
M,(MM,MO

Situation bien supérieure à toutes les autres banques,


puisque la circulation égale à peine le chiffre des es-
comptes, 65 millions contre 62 millions, avec uhe ré-
serve métallique de 55 millions de thalers.
BANQUES DES ËTATS-UNtS

HISTORIQUE DES CRISES'

Les eolonies anglaises, peu après leur origine, émirent


,du papier-monnaie. La première, le Massachusetts, en
1690, avant même l'indépendance, en émit pour faire
le siège de Québec; l'exemple fut si contagieux qu'il en
résultat un agio sensible en faveur de l'argent, il variait
selon la quantité de notes mises en circulation. En 1745,
après une heureuse campagne sur Louisbourg et la
prise de cette forteresse, on émit 2 millions de livres en
papier, ce qui déprécia le change; à la liquidation on
n'eut pas 10 pour 100 de la valeur nominale.
La guerre de l'indépendance obligea le Congrès à frap-
per pour 5 millions de dollars en papier; cette somme
s'éleva a'160 millions, jusqu'à ce que le Congrès dé-
clartâ, en 1779, qu'on n'en émettrait pas plus de 200 mil-
lions. Malgré cette garantie, malgré le cours forcé et
Voir le taUeau page 32.
tégai que lui donnait le Congrès, malgré l'entrain de la
guerre, il se déprécia; et, en 1779, on dut décréter que,
sans tenir compte de ta valeur nominale, on le prendrait
au cours. En i780, il cesse d'être reçu en payement de.
impôts, et, en i78i, il n'avait plus cours, il n'était pas
même reçu à i pour i00*.

tw.~a A8erIea
En 178i, M. Morris, directeur des finances, détermine
le Congrès à constituer une banque (Nord América bank),
au capital de 10 millions de dollars, dont on devait ver-
ser 400,000 pour soulager les Enances de t'Ëtat. Pour
atteindre ce but, le capital était trop faible, le cours de
la politique trop défavorable; néanmoins l'exemple en-
couragea les autres Etats à reprendre le papier-monnaie.
Après la constitution des États-Unis l'émission du papier
cessa, et l'or et l'argent furent les seuls moyens de cir-
culation. De là de gros embarras pour la Nord América
bank, qui, compromise par ses prêts au gouvernement,
augmenta la circulation de ses notes dans une proportion
énorme. Le renux du papier dans tous les canaux devait
enfin inspirer des doutes au public; on refuse les notes.
Tout le monde se presse pour de l'argent; comme consé-
quence, impossibilité des emprunts et banqueroute. La
perturbation fut telle, que les habitants de Philadelphie
se réunirent pour demander à l'Assemblée des représen-
tants le retrait du privilége, ce qu'ils obtinrent; mais la
Banque, s'appuyant sur le Congrès, continua jusqu'au
De t776 tti78C, t'ëmiMMn de cette monnaie de papier tt'ettit élevée h
359 milMoM de dollars.
i mars i 787, fit même prolonger son privilége de qua-
torze ans, et plus tard obtint une seconde prolongation,
bornée, il est vrai, à la Pensylvanie.
Les difncuttés éprouvées dans la fabrication de la
monnaie engagèrent M. Hamilton, le secrétaire d'État des
finances, en 1790, à proposer au Congrès la fondation
d'une Banque nationale. Après quelques doutes sur le
droit qu'avait le Congrès, on l'autorise. Elle commence
ses opérations en i 794, sous le titre de Banque des États-
Unis, au capital de 10 millions; 8 millions souscrits par
les particuliers, 2 millions par le gouvernement. De la
première somme, 2 millions devaient être payés en ar-
gent et 6 millions en 6 pour 100, fonds des États. La
concession était valable jusqu'au 4 mars 1811. Elle pa-
rut utile au public et aux actionnaires, car pendant vingt
et un ans elle donna en moyenne 8 pour 100 de divi-
dende. En 1819, on s'occupe du renouvellement de son
privilége, dans la situation suivante

ACt!F. fAMtF.
Do))*M. DoUars.
6 p. 100 papier. 2.MO.OOO Actions capital. 10,000,000
Pt~s, escomptes. 15,000,000 Dép&ts. 8,500,000
Numéraire. 10,0<M,000 Circubtion. 4,500,000

Les bénéfices de la Banque, l'état prospère du pays,


l'augmentation des produits, donnent à penser que cela
tient à l'émission du papier par les banques par suite
de ce que cette théorie a de séduisant, on fonde dans le
Lancaster, en 1810, la banque des fermiers (farmers
bank), au cap!~de/~p0~)00 dollars. D'autres suivirent;
cette mant~tf ~t~ q~e\ la législation de Pensylvanie
7

u_
dut défendre à toute corporation d'émettre des notes.
Malgré cette mesure prévoyante, l'entraînement était
poussé à ce point que, des sociétés formées pour con-
struire des ports et des canaux, en mettaient aussi en
circulation; on éludait ainsi la toi.
De 1782- à 1812, le capital des banques s'élève à
77,258,000 dollars; au f janvier 1811, il.y avait déjà
quatre-vingt-huit banques. Jusqu'à la déclaration de
guerre (juin i8t2)~ l'émission des notes était toujours
faite avec la pensée de satisfaire au remboursement, mais
bientôt l'excès de l'émission (over tMMe) devint générale,
la dépréciation suivit. Les demandes périodiques de dol-
lars pour le commerce de l'Inde et de la Chine étaient
un avertissement de l'excès de la spéculation des corpo-
rations, dont les membres n'ont pas de responsabilité
personnelle. Les commerçants qui, par leurs billets ou
leurs dépôts, avaient droit au crédit des banques, n'hési-
taient pas à demander 100,000 dollars, quand la veille
ils auraient hésité à en demander 1,000. La guerre em-
pêche l'exportation des métaux précieux, ce qui, dans le
cours ordinaire des choses, limite l'émission et la circu-
lation du papier. La méprise de cette cause 6t redoubler
l'émission des notes, chacun crut n'avoir d'autre tâche
que d'en faire circuler la plus grande quantité. Des prêts
et des sommes énormes furent donnés à des individus et
à des États au delà de toute mesure; l'accroissement des
dividendes et la facilité de les obtenir étendirent l'esprit
de spéculation dans certains pays, chez tous ceux qui
possédaient de la terre. Les remarquables résultats four-
nis par la banque de Lancastre (farmers bank), qui, par
une émission extraordinaire de notes, avait donné jus-
qu'à 12 pour 100 et remboursé le double des actions en
tapita!, ne Et ptua considérer une banoue comme des-
tinée à soulager l'industrie avec le capital disponible,
mais comme un balancier destiné à battre monnaie pour
tous ceux qui ne possédaient rien. Sous l'empire de cette
erreur, le laboureur, le marchand, le fabricant, le négo-
ciant, s'empressent de quitter une vie active pour un
songe doré. La crainte seule de la ruine des actionnaires
liés à des sociétés non autorisées, retient quelques inté-
ressés et engage à rechercher la consécration téga!e.
En Pensylvanie, pendant la session de 1812, une loi
autorise vingt-cinq banques, au capital de 9 millions de
dollars. L~ gouvernement cependant refusa de la ratifier,
et la renvoya avec des observations fort justes. Dans une
seconde délibération, la première résolution fut repoussée
par quarante voix contre trente-huit. Dans la session
suivante, la proposition fut renouvelée avec plus d'en-
train, et quarante et une banques, au capital de 17 mil-
lions de dollars, furent autorisées à une grande majorité;
les représentations du gouvernement furent inutiles
aussitôt elles entrèrent en fonction avec un capital insuf-
fisant. Escompter leurs propres actions fut une méthode
bientôt découverte; on augmente ainsi la masse du pa-
pier de crédit, qui se dépréciait en présence de la mon-
naie d'argent, et on fait mdrir le doute de l'échange dans
les esprits. En l'absence d'une demande d'argent de l'ex-
térieur elle vint de l'intérieur.
Les lois de la Nouvelle-Angleterre, très-sévères pour
les banques, avaient mis une amende de t2 pour 100 sur
les intérêts annuels de celles qui ne payeraient pas leurs
notes Le résultat naturel fut une différence de prix entre
la Nouvelle-Augleterreet la Pensylvanie, qui marquait la
dépréciation produite par le papier dans ce dernier pays.
Comme les remises sur la Nouvelle-Angleterre ne pon-
vaient se faire qu'en argent, l'équilibre des banques fut
dérangé; elles ne purent répondre aux demandes de rem-
boursement la cessation des payements des banquiers des
États-Unis, sauf la Nouvelle-Angleterre, eut lieu en août
et septembre i8i4.

Ctrhte de t8t~
A Philadelphie, une convention intervint entre la Ban-
que et les principales maisons, liées avec elle pour re-
prendre les payements après la fin de la guerre. Mal-
heureusement le public ne demanda pas au temps fixé
l'accomplissement de cette promesse, et les banques, en-
traînées par la soif du gain, émirent une quantité de
notes jusque-là sans exemple. L'approbation générale en
augmente encore le nombre, les billets de la Banque de
Philadelphie baissent à 80 pour 100, les autres à 75 et
50 pour iOO, et le métal disparut à ce point que le papier
dut remplacer le billon. La dépréciation de la monnaie
de compte éleva le prix de toutes choses; cette apparence
fut considérée comme une augmentation réelle et en-
traîna à toutes les conséquences qu'un gain général sur
les prix peut produire. Cette méprise au sujet d'une ri-
chesse artificielle fil que le propriétaire foncier désira
des produits étrangers. Le villageois, trompé par une
demande qui dépassait ses bénéncés ordinaires, étende
son crédit et remplit ses magasins de marchandises aux
prix les plus exagérés; l'importation, sans aucune autre
mesure avec les véritables besoins que la bonne disposi-
tion des détaillants, encombra bientôt le marché. Chacun
voulait spéculer, et chacun se réjouissait de faire des
dettes. L'abondance du papier était telle que les ban-
quiers craignaient de ne pas trouver toujours le place-
ment de toute leur fabrication. 11 arriva ainsi que l'on
proposait de prêter de l'argent sur gage, pendant que
l'on faisait les plus grandes instances pour en obtenir le
remboursement. Cet état dura jusqu'à la fin de i8i5 à
ce moment on s'aperçut que la circulation du papier n'a-
vait pas enrichi, mais que le métal avait haussé de prix.
La partie intelligente de la nation comprit que, quand
même le prix principal de la propriété aurait été plus
étevé, le véritable bien-être de la société était diminué.
Trop tard on apprit les funestes effets de la circulation
du papier, la plupart des provinces et des villes n'avaient
aucun équivalent. Une nouvelle classe d'agioteurs parut,
qui propagèrent les tromperies des banques; les faus-
saires de papier-monnaie devinrent plus actifs. Au mi-
lieu de ce désordre, on parla d'une Banque nationale
pour donner une base solide au papier. Sous l'impression
de ces difucultés, et dans l'espérance de les soulager, le
secrétaire d'État propose au Congrès, septembre 1814,
quelques jours après la suspension, de fonder une Ban-
que nationale pour rétablir la circulation métallique,
but que l'on ne pouvait atteindre par les banques des
États.
Ce projet, qui donnait au capital de la Banque la ga-
rantie de la nation, fut repoussé par plusieurs membres,
qui s'exagérèrent les conséquences, pendant qu'eux, plus
ou moins, prenaient de grosses sommes en notes, ou
empruntaient aux Banques, avec la garantie de l'État,
pour rétablir le crédit public et obtenir les moyens de
continuer la guerre.

CtMMM ie t* Mt<w <e


<M4.
Les directeurs des banques accusent lc blocus des ports,
qui, en entravant, en empêchant même t'exportatibn des
produits, occasionna le drainage des métaux.
Les emprunts de l'État pour la guerre n'y furent pas
non ,plus étrangers; depuis le début des hostilités jus-
qu'en 1814, ils s'élèvent à 42 millions de dollars, ainsi
répartis
Eastemstatestent. 3.900,000 Uv. st.
Cotombia.
New-York, PeMytvania, Maryland et

sMcs.
Sonthem and Western
55,790,000
3,590.000

Presque tout fut avancé par les villes de New-York,


Philadelphie et Baltimore. Les banques firent des avances
au delà de leurs ressources, en augmentant leur circu-
lation*.
La dissolution de la Banque des États-Unis priva le
pays d'un capital de 6 millions de dollars étrangers. La
création des banques des États fut la conséquence de

La Mtxe de la cme, selon le comité du SeMt, ce fut rdott du tanH~


<y<«m, du grand nombre de bMquea et de leur tmovaMe ge<tion, de leur
tpeeuhtion poMr faire monter lei actions et dMtnboer des dividendes usu-
raires. Quand la Banque des Etat:-Unn vit le danger qui la menaçait, eUe
cette suppression, et l'attente de grands profits en fit
naitre plus qu'il ne fallait. Du i" janvier 1811 au
1" janvier 1815, cent vingt nouvelles banques furent
enregistrées, ce qui porta leur capital à plus de 80 mil-
lions cette augmentation prit place durant une guerre
qui annihila le commerce extérieur. Les dépenses de la
guerre déclarée à la Grande-Bretagne en juin 1812 fu-
rent payées par les billets des banques des divers États.
On obtint d'ettes 6 millions de dollars, en 1812. L'année
suivante, 1815,20 millions, puis 15 millions en échange
de i2 millions de fédéral stock, émis au prix de i25
dollars pour 100, payés. Jusqu'au 1" janvier 1814 on
ne voulut pas avoir recours à l'impôt. On émit des bons
du trésor.

En i8i2.
Mi4.
i8i5
5,OM,000
6.000,000
8,000,000
Jusqu'à cette époque il n'y avait pas eu de compta
rendu de leur gestion, tellement que M. Bland, repré-
sentant du Maryland, pouvait dire qu'un voile rendait
tout à fait invisible au public leurs opérations.

rMuisit <M McomptM et la circulation. La circulation des country bankt, de


5 miHtoM tomba à i ,500,000 la circulation totale, de i 0 a millions.

tMXMTtTXM tT BtcttMSMNCE Bt LA OMULMHM) M Mt)SYf.V*!)tE.

iM4.
i8<5.
Cit~B<U))t'.
3,300,000
Country.
1,MO,000
Toto).
5,300,000 d.

iM6.
1817.
4,800.000
~,400,000
5,500,00i)
4,700,000
iOJOO.OOO
8.200,000

i8i8.
1819.
2,300,000
1,900,000
1,600,000
5,800,000
5,000,000
1,500,000
6,200,000
5,000,000
5,000000
Nombre
dMbt«qu<fi. Capital. Circulation. EtpA<M.
i8ii.. 88 53.0M.OOO 98,000,000 <5.000,000d.
1815.. 208 82,000,000 45,000,000 l7,000,000
i8i«.. 246 89,000,000 68,000,000 19,000,000

Malheureusement nous n'avons pu trouver le relevé


des escomptes.
La suspension des payements différait de l'Angleterre
en ce qu'elle n'était pas générale, et puis chaque Etat étant
indépendant, la dépréciation variait. La circulation du
papier devenue très-difficile, le gouvernement dut émet-
tre des bons du trésor qui portaient intérêt à 6 pour 100.
En février i 815, la paix proclamée, on espérait que
les banques reprendraient les payements; il n'en fut
rien son rétablissement fit seulement paraître moins
pressantes quelques-unes des dispositions des projets de
loi sur les banques.
Au milieu de mai 1815 arrive le premier vaisseau an-
glais; les affaires reprennent une grande activité. En
mai, juin, juillet, on peut dire que c'est l'âge d'or du
commerce. L'escompte du papier est facile, il n'est pas
rare de voir présenter des billets de 60,000 dollars 1 Les
banques s'autorisèrent de la suspension des payements
pour forcer l'émission des billets et entraîner le com-
merce, quoique M. Carey prétende qu'il n'y eut jamais
d'overtrade. M les blâme d'avoir restreint leurs avances
en octobre et novembre, ce qui produisit la baisse des
prix; cette obligation de limiter le crédit provenait, se-
lon lui, de leurs spéculations en ionds fédéraux. Six ban-
ques de Philadelphie, au capital de 10 millions, avaient
5 millions en ~opemenM~ <to<
Le 15 février 1815, après la confusion dont on sortait
à. peine, on s'occupe pour la seconde fois de rétablir une
Banque des Etats-Unis. Le 10 avril 1816, elle est auto-
risée, l'acte approuve l'incorporation d'une société au
capital de 55,000 millions de dollars, en 550,000 ac-
tions de 100 dollars; le gouvernement prit 70,000 ac-
tions. le public 280,000. Ces dernières pouvaient être
payées en versant 7 millions de dollars en or ou en ar-
gent des États-Unis du Nord, et 21 millions de dollars
en pareille monnaie ou en dette fondée des États-Unis,
la dette consolidée à 6 pour 100 au pair, le 5 pour 100
à 65, le 7 pour 100 à 106 1/2; en souscrivant on
payait 50 dollars, dont au moins 5 en or ou argent; après
six mois, 55 dollars dont 10, en métal; après douze mois,
même somme à payer de la même manière. La direction
était autorisée à vendre des actions chaque année jusqu'à
concurrence de 2 millions de dollars, après avoir été
offertes au cours pendant quatorze jours au secrétaire des
finances. Le gouvernement se réservait le droit de rem-
bourser la dette au prix de la souscription. La concession,
pcrsonninée dans la personne du président, fut accordée
jusqu'au 5 mars 1856. Il y avait vingt-cinq directeurs,
dont cinq nommés par le président des États-Unis avec
approbation df sénat, et pas plus de trois par État; les
actionnaires choisissaient les autres.
La société ne peut accepter aucun bien immobilier,
aucun bail à ferme si ce n'est pour son usage immédiat,
ou pour gage d'une dette, ou pour effacer une créance.
Elle ne doit contracter aucune dette au delà de 55 mil-
lions de dollars montant des dépôts, à moins d'une auto-
risation spéciale; les directeurs sont responsabies de toute
violation, et peuvent être poursuivis par chaque créan-
cier. Ils ne peuvent trafiquer qu'avec le change de l'or
et de l'argent, et non avec Ics autres biens ruraux qui
ne sont pas d'une réalisation immédiate. Elle ne peut
acheter aucune dette publique, et ne doit pas dépasser
6 pour 100 pour son escompte et ses avances. Elle ne peut
prêter plus de 500,000 dollars aux États-Unis, 50,000
à chaque État, et rien aux étrangers.
Elle ne peut donner aucune lettre de change au-des-
sous de 5,000 dollars; les notes jusqu'à 100 doUars doi-
vent être payées sur demande; de plus grosses sommes
ne doivent pas courir au delà de soixantejours.
Deux liquidations chaque année.
Des succursales doivent, sur la demande du Corps lé-
gislatif, être établies ta où il y a deux mille actions sous-
crites.
Pas de noies au-dessous de 5 doUars; toute lettre de
change ou note payable à vue est reçue dans les caisses
de l'État.
Le devoir de la Banque est de payer partout et de
recevoir l'argent du publie, sans provision et perte de
change.
Elle doit servir d'intermédiaire à chaque Etat qui
contracte un emprunt. On dépose le numéraire des Etats
à la Banque, quand le secrétaire des finances n'en dis
pose pas autrement, et alors il en donne avis au Con-
grès.
Ni le gouvernement ni te Congrès ne peuvent sus-
pendre le payement de notes, de l'escompte et des dé-
ôts. Le refus de payement donne droit à un intérêt de
i2pouri00.
Pour ce privilège, la Banque doit donner 1 million dc
dollars en trois parts au gouvernement.
Le privilége est exclusif pendant sa durée, sauf le dis-
trict de Colombia, où des banques peuvent être auto-
risées, sans que le capital dépasse 6 millions de dollars.
La Banque ne commença pas de suite ses opérations;
elle envoya un agent en Europe pour chercher des lin-
gots. De juillet 1817 à décembre 1818, elle se procura
ainsi 7,511,750 dollars, au prix de 525,000 dollars. Le
20 février 1817, on décide que, sauf l'or et l'argent, les
notes du trésor et les notes payables en argent aux ban-
ques, aucun autre billot ne serait plus reçu par les caisses
du gouvernement. Malgré cette exclusion, les banques
décidèrent de ne pas reprendre les payements avant te
l"jui!ietl817.
Dans l'intervalle, un immense agiotage eut lieu sur !es
actions, compromettant pour la Banque et pour le crédit
de son administration, parce que plusieurs administra-
teurs nommés par le gouvernement y prirent part. Par
'exemple il devint de mode d'avancer une plus grande
somme d'argent sur les propres actions de la Banque,
i25 dollars par chaque action de 100. On prétait ainsi
plus que leur prix d'achat, en fournissant par le crédit
les moyens de les payer; on éveilla la spéculation, et au
i" septembre i8i7, le cnurs s'éleva 156 dollars i/2,
taux auquel il se maintint jusqu'en décembre i8i8, où
il tomba a HO dollars.
A la fin, le public avait vu que la circulation des notes
se trouvait dépréciée par l'excès d'émission, et qu'une
plus grande diminution était imminente.
On établit même un bureau en Europe pour le paye-
ment des dividendes de la Banque, afin, par cette facilité,
d'augmenter le prix des actions et la spéculation, plutôt
que pour le bénéfice permanent de l'institution. Notons
ici la courte vue des directeurs qui s'imaginaient retenir
la dépréciation des moyens de payement, en engageant
toutes les banques à déclarer valables, au pair, la circu-
lation des notes; ce qui n'était pas.
Le 21 février, toujours dans le même but, on annonça
la reprise des payements. Les banques des États se persua-
daient que peu d'individus oseraient réclamer de grosses
sommes, se rappelant les embarras du public qui, pen-
dant deux ans, avait payé le change à 6 pour 100. On
espérait arriver à un arrangement et lui faire accepter le
prétendu payement pour un jour déterminé. Nous disons
prétendu, parce que cette proposition n'était pas sérieuse,
car, pendant longtemps encore, la monnaie étrangère et
celle des États-Unis eurent un cours supérieur.
La dépréciation des notes peut aussi bien résulter de
la crainte du public à faire valoir ses droits que du refus
de l'accomplissement des engagements des banques Sa
convention n'était pas, à proprement parler, une reprise
des payements en métal, mais une espèce de tromperie.
En janvier, les banques de New-York, Philadelphie,
Baltimore, Richmond, Norfolk décidèrent de reprendre
leurs payements en argent le 20 février, pourvu que la
balance qui résulterait entre elles ne fût pas exigée par
la Banque des États-Unis, jusqu'à ce que t'escompte se fût
étevé à 2 millions à New-York, autant à Philadelphie,
1 million 500,000 à Baltimore; ces conditions furent
acceptées.
L'escompte de la Banque des États-Unis augmente ainsi
beaucoup de 3 millions au 27 février, il monte à 20 le
le 50 avril, à 25 le 29 juillet, à 55 le 51 octobre. La
Banque importe beaucoup d'espèces métalliques, paye ses
notes et celles des succursales sans distinction on re-
tournait de suite les notes des succursales de l'Ouest et
du Sud aussitôt que celles du Nord avaient paye, et on
les émettait de nouveau, de sorte que, dix-huit mois
après cette pratique, les caisses du Nord étaient drainées
de leur capital. On réduit l'escompte, on le porte à 5 pour
100 pour soixante jours. Le favri! t8i9, il ne restait
que 126,000 dollars en caisse, le 12, 71,000; on devait
aux banques de la cité 196,000 dollars.
A peine les directeurs de la Banque nationale eurent-ils
réussi à remplacer le papier émis non remboursé avec
leur circulation de notes, sachant bien, par leur expé-
rience, que la circulation n'en pouvait admettre qu'une
somme limitée, ils en inondèrent cependant le marché,
et, en peu de mois, toutes les diminutions disparurent.
Bientôt, de cette manière, le cours des notes fut remis à
son premier état et tous les embarras reparurent. Cette
imprudente conduite dut précipiter une partie du public
dans des dettes dont il s'était préservé, l'autre dans le
tourbillon qu'il avait évité. Le moment critique fut un
peu éloigné, mais le jour du châtiment approchait.
Crise <e <8t8
La Banque découvrit enfin qu'elle avait dépassé, par
3es émissions, les bornes de la sûreté et qu'elle était à la
merci de son créancier. Elle vit d'abord le payement
d'une partie de la dette étrangère de la Louisiane,
au 21 octobre 1818, occasionner le retrait de grosses
sommes, puis les produits chinois, indiens et autres, par
la dépréciation des moyens de circulation, monter & un
prix exagéré. Toutes ces causes devaient exiger des paye-
ments en argent auxquels la Banque comme banque pu-
blique était obligée de faire face, sous peine de i2 pour
100 d'amende, sans pouvoir se prévaloir des mêmes con-
sidérations que les banques des États.
Dès ce moment elle songea à sa sûreté et à diminuer
ses notes cette diminution obligea les autres banques à
l'imiter, et une nouvelle crise ébranla le commerce à
partir d'octobre i8i8. Une année durant, la Banque na-
tionale fournit de ses caisses plus de 7 millions de dol-
lars et les autres banques plus de 5 millions.
Les banques des États suivirent naturellement dans
leurs relations la même marche, et leur circulation se
trouva réduite de la manière suivante

i" novembre i8i6.


i8t7. ~.756,000 doM.

1818.
1819.
5,78a.ece
5,Mi,OM
i,5i8,OM
Ce qui donne encore une faible idée des excès de l'é-
mission, car le seul obstacle était l'impossibilité du visa
de la part du président et du caissier, deux signatures
obligatoires d'après les règlements. On demande donc
l'autorisation au Congrès d'accorder cette faveur aux
présidents et caissiers des succursales on refuse cette
facilité, mais on accorde un vice-président et nn vice-
caissier pour signer. Avec ses émissions et un simple
capital de 2 millions en une année, elle peut escompter
pour 45 millions, outre il à 12 millions avancés sur les
fonds publics.
Pour soutenir ses opérations, eUe échange une partie
de sa dette fondée contre argent en Europe et achète de
la monnaie dans tes Indes occidentales. De juillet 1817 à
juillet 1818, .elle importe 6 millions de dollars, espèces
au prix de 500,000 dollars, mais l'excès de l'émission
abaissait le numéraire plus vite que la Banque ne pouvait
l'importer. Devant cette lutte impossible, en juillet 1818,
tout à coup elle change de conduite, et réduit les es-
comptes ça payait alors 10 pour 100 de prime sur le
numéraire la réduction de l'escompte de près de 5 mil-
lions de dollars en trois mois eut un désastreux effet. En
même temps, on ne veut plus recevoir que les billets
émis par chaque succursale de là embarras générât la
Banque des Etats Unis pompait le numéraire des banques
locales. Le Congrès voulut défendre l'exportation de l'ar-
gent. Le comité chargé, le 50 novembre 1818, d'étudier
les affaires de la Banque, conclut qu'elle avait violé la
Charte
1° En achetant 2 millions de la dette publique;
2° En n'exigeant pas des porteurs d'actions le paye-
ment du second et du troisième versement en numéraire
et en dette des États-Unis;
50 En payant des dividendes aux porteurs d'actions qui
n'avaient pas tout versé
4* En laissant voter par procuration plus que la Charte
n'accordait.
Au reçu du rapport, le gouverneur s'enfuit, les actions
tombent à 95 dollars. En 1818, l'excès de la spéculation
était tel que l'on -ne voulait pas faire faillite pour moins
de 100,000 dollars. On citait comme prodigalité un sa-
lon ayant coûte 40,000 doUars et la cave d'un failli esti-
mée 7,000'
Le comité d'enquête du Sénat fit remarquer que la
crise présentait de ruineux sacrifices dans la propriété
foncière, qui avait baissé de 1 4,1/2 même de sa valeur.
Comme conséquence, des ventes forcées, des banque-
routes, rareté de l'argent, suspension du travail. Les
rentes des maisons de 1,200 dollars tombent à 450. le
fédéral stock, seul, se maintient à 105-104 dollars.
Le 15 décembre 1819, un comité de la Chambre des
représentants constatait que la crise s'était étendue du
plus grand au plus petit capitaliste. M conclut en récla-
mant l'intervention du pouvoir législatif pour mettre un
frein à la corporation qui, multipliant ses succursales
dans l'Union, l'avait inondée de près de 100 millions
d'un nouveau moyen de circulation. Les malheureux dé-
biteurs perdirent le fruit de longs travaux, et beaucoup
d'habiles travailleurs durent échanger l'abri du toit do-
mestique pour les forêts inhospitalières de l'Ouest. Des
ventes forcées de provisions, de marchandises, d'outils,
furent faites bien au-dessous de leur prix d'achat; beau-
coup de familles durent restreindre leurs plus indispen-
sabtes besoins. L'argent, le crédit étaient tellement rares,
qu'il était impossible d'obtenir un prêt sur les meilleures
garanties foncières; le travail cessa avec sa récompense,
et le plus habite fut réduit à la misère; le commerce se
réduisit aux plus stricts besoins de la vie. Les machines et
les fabriques gisaient immobiles; les prisons pour dettes
se remplirent; les tribunaux ne pouvaient répondre aux
plaintes; les plus riches familles pouvaient à peine obte-
nir l'argent pour les besoins du jour.
Le comité du Sénat de Pensylvaniedéclare, le 29 janvier
1820, que pour prévenir la mauvaise administration des
banques, il fallait
i* Leur défendre d'émettre plus de la moitié du capi-
tal billets;
en
2* Partager avec l'État les dividendes au-dessus
de 6 pour 100;
5° Sauf le président, ne renommer aucun directeur
qu'après un délai de trois années;
4* Soumettre à l'inspection de l'État les affaires et les
livres de la Banque.
A partir de ce moment, les excès de profits et de pertes
des banques américaines cessèrent. Un changement
d'administration de la Banque nationale, que le triste en-
seignement de i8i8 avait provoqué, fut le prélude d'une
époque heureuse. Comme toujours, la liquidation ter-
minée, les affaires reprirent leur cours. Parmi les causes
diverses auxquelles on attribue la crise, il faut signaler
l'augmentation des droits à l'importation et le rachat de
la dette publique, réduite, de 1817 à i8i8, de plus de
80 millions. y avait impossibilité de convertir en temps
8
convenable aucune portion des dépôts publics en fonds
ou en valeurs, que les créanciers 'pussent demander,
sans ébranler ou abattre aucune respectable institution.
Mais à nos yeux ce ne sont que des causes secondaires.

MtMe <e <a«MaM.


En 1824, en Pensylvanie, nouvelle fureur pour les
banques, et, en 1825, on était revenu aux beaux jours de
1815. Les Banking-Babbles of America sont toujours et
en tout semblables aux South Sea BubMes anglais et à la
banque de Law en France. En juillet, après une hausse
qui datait de 1819, H y a baisse, crise et liquidation. Ici
signa-
on ne peut invoquer aucune des causes que nous
lions plus haut, le développement du commerce et l'exa-
gération des escomptes expliquent sufusamment tes em-
barras de la situation.
En Pensylvanie, en 1824, on vote un bill qui rétablit
les chartes de toutes les banques qui avaient failli en
1814. A'New-York on ne rêve que banques; il se forme
des sociétés àu capital de 52 mittions de dollars. Jamais
le numéraire n'avait été plus abondant, si on en juge par
les souscriptions et les grandes spéculations en Stock,
pour le New-Jersey Protection Company, trois mittijns
furent souscrits en un jour. Mais en juillet, dès que l'on
apprend la baisse sur le marché de Londres, les besoins
d'argent se font sentir; te change anglais, de 5 p. 100
s'élève à 10 p. 100; l'escompte des New-Orleans notes,
de 5 p. 100, s'élève à 50 p. 100, le 4 décembre il étaitt
revenu à 4 p. 100. Quelles oscillations! quelles ruines!
M. Biddle, le président de l'United Stock Bank, dit que
ta crise de 1825, décembre, fut la plus grave que l'An-
gleterre ait jamais éprouvée, entraînée qu'elle fut par la
sauvage spéculation américaine dans les cotons et dans
les mines. Le coton tissé de 18° le yard tomba à i3'; de
4,000 tisserands employés à Philadelphie en 1825, il n'y
en avait plus que i ,000. La réaction de la liquidation
se fait sentir en i826; dès 1827 l'argent était abon-
dant.

<ew tam~tew twettteo. MM <M<


La gêne de 1828 n'eut lieu que pour les banques locales
et non pour celle des Etats-Unis. La principale cause fut
l'augmentation de la circulation de la Banque des États-
Unis d'août 1822 à août 1828. De 5,400,000 dollars,
elle s'était élevée à 15,000,000, sans rien ajouter à la
circulation~ seulement en déplaçant un égal montant de
notes des banques locales par les Branch drafts qu'elle
taisait circuler. Ces Branch drafts étaient des billets
signes par les principaux employés des succursales, soit
l'une sur l'autre, soit sur la Banque centrale. Une
grande émission de papier en résulta sans ce moyen
détourné, on n'aurait pu forcer l'émission des notes, par
l'impossibilité physique où se trouvaient le président et
le caissier d'en signer un plus grand nombre. Le Con-
grès avait toujours refusé de déléguer ce pouvoir à
d'autres personnes; it y eut donc, ce qui était inévi-
table, ce que l'on devait prévoir, un conflit de notes en
1828, entre la Banque des Etats-Unis et les banques
locales. Ces drafts circulaient partout, les succursales les
recevaient en dépôt, mais ne les remboursaient pas; ainsi
on devait, en cas de panique, préserver la caisse. Par
ce procédé on augmenta beaucoup les émissions de la
Banque des États-Unis et des banques locales, qui es-
comptaient te papier de la Banque centrale aussi bien
que sur argent comptant. Les Banques locales dont le
papier ne circulait pas partout, échangeaient donc leurs
billets contre des drans, ce qui diminuait la circulation
des premières, augmentait celle de la seconde, ainsi que
l'émission totale des bittets; car les banques locales ne
cessaient pas d'échanger leur papier à circulation étroite
et bornée contre les drafts de la Banque centrale, qui
circulaient partout.
Il y eut donc, en i 828 et i 829, une rareté accidentelle
et assez courte de numéraire dont nous venons d'indiquer
la cause; mais, dès la seconde moitié de l'année, les trou-
btes de la circulation métallique avaient disparu.

M-e <e ta*~<a<â


Le mouvement commercial ayant à peine subi un
temps d'arrêt, continue jusqu'en 1851; alors seulement
les embarras paraissent (8 octobre 1851). Jusque-là les
opérations commerciales étaient très-actives et l'argent
facile; la révolution en Europe rend le capital disponible
en Amérique, tandis que le choléra et la révolution res-
treignent l'exportation et par contre favorisent l'importa-
tion des produits étrangers.L'escompte s'élève à la Banque
centrale de 24 millions de dollars en 1826, à 44 mil-
lions en 1851; la circulation de 9 millions à 22. Lu
même augmentation s'observé pour les banques des
divers Etats.
En mars 1850, la Banque des États-Unis avait dans
ses caves 8 millions de dollars, plus que jamais jusque-là.
En 1829, la Banque de New-York avait tant d'argentt
qu'elle ne savait qu'en faire, disait-elle. En 1829, 1850
et 1831, on étend les opérations des banques, la hausse
accompagne les facilités du crédit mais, en novembre
1851, des demandes fort vives d'argent se font sentir, les
Branch drafts échangées aux banques locales leur per-
mettaient d'augmenter leur circulation et par suite leurs
escomptes. Les écrivains américains vantent beaucoup
les secours que la Banque des États-Unis apporta au com-
merce et à !'Etat. Cependant en 1829, le président Jackson
déclarait que la conduite de la Banque ainsi que son
ntitité, avaient avec raison, été mises en doute par plu-
sieurs citoyens, et qu'il fallait convenir que le but que
l'on souhaitait, une circulation uniforme et régulière,
n'avait pas été atteint. Le Sénat et la Chambre des repré-
sentants nommèrent une commission qui exprima une
opinion contraire a cette du président.

)Mtt<t<e <e tM~tNt~tatt


Au milieu de tous ces embarras, en 1852, le secré-
taire du Trésor informe le directeur de la Banque de l'in-
tention où était le gouvernement de rembourser une
moitié du 5 pour tOO stock en payant- à chaque porteur
la mottié de ses certificats. Le directeur répond que, dans
ce moment (29 mars), ce remboursement aux créanciers
de l'Europe gênerait beaucoup le commerce intérieur,
qu'il fallait attendre. 11 demanda un délai de trois mois,
parce que le commerce de New-York avait déjà reçu de
fortes avances.
La Banque, qui faisait le service de la Trésorerie et
avait en dépôt H ,600,000 dollars, aurait dû être p~te
à rembourser les 3,700,000 dollars qu'on lui deman"
mandait; néanmoins on accéda à sa demande. Bientôt
Jackson apprit avec surprise que le commerce était plus,
pressé que jamais, et que le directeur avait envoyé un
agent en Angleterre pour contracter un emprunt, avec la
maison Baring, de 5 millions de dollars. Voyant que la
Banque était insolvable, il résolut de ne pas renouveler
le privilége. La Banque essayait de cacher son insolvabi-
lité par les plus sottes spéculations sur la vente des terres,
qui déjà avaient causé tant de désastres en 1819-1820.
L'émission des notes avait donné un nouvel élan & la spé-
culation. Les notes de la Banque étaient reçues par les
caisses de l'État et revenaient en dépôt à la Banque, qui
les prétait de nouveau pour acheter des terres avec ga-
rantie sur les terres vendues, de sorte que le crédit ou-
vert à l'État n'était que fictif.
En 1852, la prorogation de la charte de la Banque
avait été votée par le Congres; le président Jackson re-
fusa de la ratifier, surtout à cause des modifications que
l'on voulait y introduire. Pourquoi, disait-il, accorder
un capital de 55 millions quand la première compagnie
n'en avait que il?t
Si l'on ne put s'entendre sur le privilége de la Banque,
une loi du 10 juillet 1832, sur la réglementation des
banques, décréta que chaque année un rapport sur leur
situation serait soumis au Congrès.
En 1855, le général Jackson donna l'ordre de retirer
de la Banque les dépôts du gouvernement. La loi voulait
que l'on indiquât les raisons du retrait; le secrétaire,
M. Duane, refusa de les livrer, disant que la Banque
n'était pas insolvable. Il fut congédié, remplacé par un
secrétaire plus obéissant. Les dépôts furent repris et pla-
cés dans diverses banques des États. La Banque des Etats-
Unis dut limiter ses escomptes et ses avances, ce qui
produisit des embarras; mais le président voulait à tout
prix établir une circulation métallique.
Le Congrès s'occupa, pendant toute la session de 1855
à 1854, du retrait des dépôts de la Banque. Le Sénat avait
pris le parti de la Banque et blâmait la décision du pré-
sident la Chambre des représentants, au contraire, ap-
prouvait sa conduite. Elle cesse ses opérations avec l'Etat
en 1856; le directeur, M. Biddle, que les actionnaires
avaient récompensé en lui offrant un service en argent,
obtint, par un don de 10 millions de dollars, dont la dis-
tribution fut toujours enveloppée d'un nuage, la conces-
sion spéciale de la Banque de Pensylvanie. It n'avait voulu
rendre aucun compte au Congrès, malgré des instances
réitérées. Le privilége cessait en 1856, et deux années
après elle n'avait plus le droit de faire aucune opération.
Après avoir obtenu la prolongation du privilége
comme Banque de Pensylvanie, l'administration ne pa-
raissait pas s'occuper de payer sa dette à l'État (16 mil-
lions de dollars). On avait tout transporté, livres, pa-
piers, notes, engagements, à la nouvelle corporation qui
s'ouvrait comme une suite de l'ancienne. On avait déjà
remis les notes en circulation, malgré l'avertissement de
les rembourser et de détruire celles qui restaient entre
ses mains. Le président Jackson et son successeur Van
Buren considéraient l'exagération de l'émission du pa-
pier-monnaie comme la principale cause de la crise, ainsi
que t'exftgération de toutes les branches du commerce,
les spéculations sans bornes, l'augmentation des dettes
étrangères, les achats inconsidérés de terres et l'effrayant
accroissement d'un luxe fatal aux sources de l'industrie
et à la moralité du peuple. Le président Van Buren dit
que les 50 millions de dollars restés entre les mains de la
Banque avaient servi à entretenir une spéculation déré-
glée. H s'efforce de rétablir la circulation métattique; les
banques dont les notes étaient au-dessous de 5 dollars ae
furent plus admises aux caisses de t'Ëtat. Jusqu'au
5 mars 1857 on pouvait payer avec des notes de 10 dol-
lars après cette époque, avec 20 dollars; ensuite on ne
devait plus recevoir que les notes dont le change était au
pair.
Le président Adams avait favorisé les petites coupures
en papier de 25 à 10 centimes pour 1 million. De 1851 à
1857 on émit 5,400,000 billets de 25 c., 5,187,000 de
10 c., 8,771,000 de 5 c. Pour en préver l'abus, il
fallait aujourd'hui revenir à la circulation n~tattique.
En 1855, elle atteignait déjà 50 millions de dollars; en
1857, elle s'élevait à 73 millions. La circulation des pe-
tites coupures en papier fut réduite de 120 millions de
dollars.
Malgré ces crises si fréquentes, la prospérité de la na-
tion, le développement de ses richesses n'étaient pas dou-
teux, elles frappaient tous les yeux.
De 1817 à 1854, les dépenses de l'État diminuent de
59 millions de dollars à 24 millions, descendent même
à 14 en 1855; les recettes s'élèvent à 57 millions de dol-
lars. De 1826 à 1836, la situation du commerce, malgré
la crise de 1851, s'améliora. L'industrie, -l'agriculture,
le commerce furent prospères; toutes les entreprises
avaient du succès. A la Nouvelle-Orléans, ainsi qu'à New-
York, on construisait beaucoup du 1" janvier au t" sep-
tembre 1856, on élève 1,518 maisons. Cette prospérité
générale portait en elle le germe du désordre. L'augmen-
tation rapide des revenus de l'État avait fait penser que le
capital s'était élevé de la même quantité. On dissipa cette
surabondance des revenus que le trop plein du marché
causait temporairement. On spécule sur les terres; on
projette 100 chemins de fer, avec canaux, mines, et toutes
sortes d'entreprises qui auraient absorbé 500 millions de
dollars.
Le capital national ne suffisant pas, on emprunte en
Angleterre, en Hollande, où le taux de l'intérêt, plus mo-
déré, excite encore la passion des entreprises. Afin d'ar-
rêter le départ pour l'Amérique du capital anglais, la
Banque d'Angleterre étève le taux de t'intérêt cela fit
rénéchir. Ou vit l'impossibilité d'exécuter le tiers des
projets; le coton baissa, la panique s'empara du public.

Crise de <8«.
Depuis i8i8, tous les cinq à six ans, on avait vu une
période de flua et de reflux daus les affaires; mais ici
l'arrêt fut beaucoup plus sérieux. Le manque d'argent et
de capital défruisit la confiance. On ne trouva de l'argent
sur aucun gage; les banques cessèrent d'escompter. La
foule sans pain, les promenades désertes, le théâtre vide,
plus de sociétés, plus de concerta, le mouvement social
était suspendu La Banque des Etats-Unis employa des
expédients pour, pendant un temps, modérer la crise
jusqu'au moment où elle éclata plus violente en 1859, et
entraîna une nouvelle réforme radicale.
Dès que la séparation de la Banque des Etats-Unis et la
cessation de ses opérations comme banque de l'État fut
opérée, les billets s'améliorèrent beaucoup, aussi bien
ceux qui étaient payables à vue que les post-notes payables
à douze mois. Le directeur envoya un agent à- Londres
pour avoir de l'argent contre des actions de la Banque.
Dans la crainte que le générât Jackson ne rétablît une
nouvelle banque et pour faire contre-poids, on créa plus
de 100 banques avec un capital de plus de 125 millions
de dollars; l'émission ne devait pas dépasser le triple du
capital, mais on n'observa pas cette clause; elle fut sans
règles et sans limites, au milieu des hauts prix de tous
les besoins de la vie, qui avaient doublé de valeur et diri-
geaient les bras vers l'agriculture. Le prix des terres avait
quelquefois décuplé. La hausse sur le coton fit aban-
donner aux planteurs du Sud l'indigo et le riz. L'impor-
tation en 1856 dépassa l'exportation de 50 millions de
dollars que l'on dut payer en or ou argent. Cette fuite du
métal fit un grand défaut.
L'élévation de l'escompte de la Banque d'Angleterre
dans de telles circonstances éclata comme un coup de ton-
nerre la vessie gonflée crève. Les banques suspendirent
leurs payements, les notes perdirent 10 à 20 p. 100, le
change monta à 22 p. iOOsur la France et l'Angleterre,
tout le métat disparut de la circulation; mille banque-
routes se déclarèrent. Les maisons anglaises d'exportation
perdirent 5 à 6 millions de livres sterling les prix, du
maximum tombèrent au minimum. Les pertes en Amé-
rique furent encore plus grandes le coton tomba à rien.
Au plus fort de la crise on se tourna vers la Banque des
Etats-Unis; le directeur, interrogé sur les moyens d'y por-
ter remède, répondit qu'il fallait avant tout maintenir
le crédit de la Banque d'Angleterre aux lieu et place du
crédit privé, qui avait disparu. tt proposa de tout payer
en papier de banque à Londres, Paris et Amsterdam.
Quand la crise parut, la Banque était très-ébrantée. Au
commencement d'avril 1857, les banques de New-York
suspendirent, parce que les demandes d'argent pour l'ex-
portation jouaient le principal rôle; les autres banques
suspendirent à leur tour, promettant de reprendre avec
elles. La Banque des États-Unis suspendit aussi, pendant
que Biddle, le directeur, prétendait que, sans le coup
porté par New-York, il eilt continué à payer; ce qui était
faux, car les banques de New-York reprirent peu après
leurs payements, espérant qu'on les imiterait; mais les
autres refusèrent. M. Biddle le premier voulait que t'en
attendit le résultat de la moisson. Pour soutenir la Ban-
que, il essaya de lier des échanges avec les banques et le
commerce non-seulement d'Amérique, mais d'Europe,
afin d'établie une solidarité qui le soutînt et dissimulât
sa position. M -y réussit jusqu'à un certain point, car en
1840, dans sa liquidation, on compte 55 millions de
dollars de papier des divers États. U avait voulu surtout
s'assurer le monopole du marché au coton si sotte spé-
culation que l'on n'avait jamais vue et que peut-être Me
devait-on pas revoir.
Pendant que la Banque venait au secours ducommerce
de New-York par son change et ses-post.notes, il se posait
comme le gros commissionnaire en coton, à condition
qu'on le consignerait aux agents de la Banque au Havre
ou à Liverpool. Dans leurs embarras, les planteurs accep-
tèrent. On accumula le coton dans ces deux places; par
ce monopole on releva les prix et on réalisa de grosses
sommes, qui lui permit d'étendre lé cercle de ses af-
faires. En i857, il tira ainsi pour 5 millions de livres
sterling d'Angleterre; la différence de l'intérêt et de t'es
compte de 5 et 6 p. iOO à 2 p. iOC produisit de beaux
bénéfices. Tout allait bien comme marchand de coton et
changeur. M. Biddle payait les planteurs en papier que
la Banque fournissait à l'infini, pendant qu'en échange
du coton elle touchait de l'argent en Europe, ce qui
éveilla la concurrence. Dans la seconde moitié de 1857
il s'établit dans le Missouri, l'Arkansas, l'Alabama, la
Géorgie, la Louisiane, nombre de nouvelles banques
pour faire des avances aux planteurs et vendre pour leur
compte leurs produits en Europe. Fondées avec un très-
faible capital, elles émettaient du papier sans règle; leurs
notes perdaient 50 p. 100 en 1858 et les planteurs ne
voulaient plus les recevoir.
La Banque des États-Unis,craignant que les capitalistes
étrangers n'exploitassent l'embarras des planteurs en
achetant le coton déprécie, à cause de l'encombrement
sur le lieu de la production, résolut de venir au secours
des banques du Sud et de les joindre dans le œrcte de
ses opérations, en achetant leurs actions et leurs post-
notes qui avaient deux ans à courir; elle mettait ainsi
100 millions de dollars dans le commerce, et, en 1858,
elle ne teur prêta pas moins de 20 millions de dollars à
7 p. iOO payables en 3 ans sur les récoltes de coton. Elle
avait acheté les actions 28 p 100 au-dessous du pair': par
son assistance elles remontèrent au pair, et alors elle les
jeta sur le marché de Londres, qui les reçut. Pour expli-
quer l'immense crédit dont jouissaient les États-Unis et
ses banques en Europe, nous ferons observer que l'amor-
tissement des dettes de l'Union par l'excédant des ré-
coltes jetait un éclat trompeur sur le crédit des États en
particulier aussi bien que des corporations. Depuis quel-
ques années on recherchait les effets américains surtout
à Londres, et comme la première année rien n'arriva qui
pût détruire cette confiance, le capital ainsi employé s'é-
leva à 150 millions de dollars, en 1840 à 200 millions.
En Pensylvanie, 16 millions de dollars argent d'Eu-
étaient employés dans la Banque des États-Unis,
rope
40 millions dans divers États payables en deux ou trois
ans.
M. Biddle était à soutenir les divers États avec
parvenu
le crédit de l'Union. Il sut utiliser le crédit des effets
américains en Europe, et tira du marché de Londres une
somme énorme contre le change, les post-notes et pa-
le
pier, payable en Amérique. Le papier, déprécié de 5 à 6
p. 100, était tellement demandé, que la Banque d'Angle-
terre le prenait à 2 et 3 p. 100 d'escompte, mais enfin le
marché se remplit. L'attention des négociants s'éhnt por-
tée sur les immenses spéculations de M. Biddle, qui payait
en papier en Amérique et encaissait en métal A Londres;
le commerce se plaignait de la contraction du marché.
Le stock de coton de la. Banque augmentait toujours de
juin à juillet il s'éieva de 58 mitlions à 90 millions de
balles. Cette spéculation avait dé~ donné un bénéSce de
15 millions de dollars; mais le marché était comMé,
les prix ne pouvaient se soutenir; les planteurs avaient
bien gagné à la hausse des cotons, mais le papier qu'on
leur remettait perdait de i 5 à 25 p iOO. La crise appro-
chait. La récoite du coton de 400,000 balles était
de 1/5 au-dessous de ce que l'on pensait; on attendait
une hausse des prix le contraire arriva. Les hauts prix
afvaient fait arriver toutes les réserves, les fabriques
avaient réduit leur travail, néanmoins on envoyait tou-
jours, balle sur balle à Liverpool et au Havre. La vente
dans ce dernier port ayant produit, en février et mars
~859,une perte, on continua à emmagasiner. Dès que
M. Biddle vit l'arrêt, il chercha à cacher cet embarras
par l'extension de ses affaires. Il propose de fonder une
nouvelle banque à New-York (t'antre avait son- siège à
Phi~detphie), au capital de 50 millions de doUars; il
émit de nouveau des post-notes à longue échéance; il
achetait avec du papier américain des canaux, des che-
mins de fer, des actions qu'il jetait sur le marché anglais.
Cela dura jusqu'à ce que les post-notes perdissent en
Amérique i8 p. 100 et que le change et les valeurs
américaines ne fussent p!us reçues sur le continent.
La maison Hottinguer de Paris, comme les autres
agents, vendit, peu jusqu'au i"juii!et, et, quand on vit
que l'essai de monopoliser le coton était impossible, elle
déclara, dans la crainte de continuer cette gigantesque
opération, ~u'etta employait de trop grands capitaux. Sur
ces entrefaites, de nouvelles lettres de change arrivèrent
à Paris sans l'envoi d'une valeur correspondante; la mai-
son HottUtguer protesta. Hope d'Amsterdam cessa ses re-
lations. L'agent de Londres appela la Banque d'Angleterre
à son secours, ce qui lui fut accordé sur la garantie des
maisons de Londres et le dépôt de bon papier américain.
Rothschild accepta les lettres de change refusées, après
avoir reconnu qu'une somme de 400,000 liv. serait suffi-
sante pour l'agent de M. Biddle; ces 400,000 liv. consis-
taient en stock du gouvernement, en actions.de chemin
de fer, canaux, banques. On ne divulgua pas sur-te-
champ cette convention, ce qui augmenta encore la dé-
fiance. On approchait d'une crise où 150 millions de
dollars, des capitaux européens allaient être engloutis.

M*e <e <8M


Les journaux anglais avaient déjà averti de se méfier;
le Times disait que l'on ne pouvait avoir aucune confiance
dans la Banque tant qu'elle n'aurait pas repris ses paye-
ments. M. Biddle se défendait dans des journaux vendus,
jusque dans la CaxeMc d'~M~oMry, en attendant que la
bulle de savon crevât. Les défenseurs à sa solde préten-
daient que les 150,000 balles de coton envoyées en Eu-
rope n'avaient pas été vendues, mais reçues en commis-
sion. On avait fait des avances en papier qui, dans le mois
d'août i859, devaient être payées en notes parles banques
du Sud, car une nouvelle concession faite à la Banque par
l'État de Pensylvanie lui permettait d'acheter les actions
des autres banques, et par ce moyen de les mettre sous
sa direction; leurs notes perdirent 20 à 50 pour 100
contre les banqués du Nord. Par ce bénéSce sur la diffé-
rence des notes, par le payement du coton avec du papier,
par ses ventes en échange d'argent monnayé, Biddle avait
gagné 5 à 6 millions de dollars qui se trouvaient à sa dis-
position à Londres.·
Le protêt des lettres de change fit grande impression
en Angleterre; le contre-coup se fit sentir en Amérique,
où la crise, modérée en 1857 par l'intervention de la
Banque, éclata avec une nouvelle fureur en 1859 et
amena la liquidation complète de cet établissement. Au
même moment, le marché anglais était très-pressé, car,
d'après un avis de la Chambre du commerce, le nombre
des banqueroutes de cette année était beaucoup plus
grand; du ii juin 1858 à juin 1859, 506 et 781 dans
les provinces, en tout 1 ,087; à Manchester, 82 à Birmin-
gham, 54; à Liverpool, 44; à Leeds, 55. La Bcurse de
Londres était inondée de papier non vendable, ce qui
était déjà arrivé sur une moindre échelle en 1857 L'ar-
rêt du commerce fut tel que l'intérêt de l'argent s'éleva
à 20 pour 100, l'escompte du meilleur papier à 15 et
18 pour 100. Les divers États de l'Union et la Banque
avaient contracté des dettes avec une incroyable facilité
les intérêts étaient couverts par de nouveaux emprunts.
Le président déclarait qu'il fallait emprunter pour payer
les intérêts; on ne voulait pas mettre de nouveaux impôts
pour subvenir aux dépenses des travaux publics. L'em-
barras fut grand en Amérique; comme il ne venait plus
d'argent d'Angleterre, il fallait le chercher dans le pays
même. On inonda le commerce avec des post-notes à
i/2 pour 100 d'escompte par mois. L'escompte monta à
25 pour iOO. La panique du public était aussi grande
que sa confiance passée. La Banque des
États-Unis, pour
maintenir son crédit, paya ses post-notes dépréciées.
La lutte du parti de la Banque avec les opposants repa-
rut, le président Van Buren en tête. On déclara que la
Banque avait trompé en mettant en circulation les 4 mil-
tions de dollars dé l'ancienne banque, qui avaient dû
cesser de circuler avec l'autorisation du privilége; le
Sénat en défendit la circulation. Le gouvernement avait
de grosses sommes à réclamer de la Banque, dont le mon-
tant s'élevait à près de 4 millions de dollars; comme on
ne pouvait se les procurer en argent, on décida d'émettre
10 millions de dollars en bons du Trésor. Le parti de la
Banque voulait pousser le gouvernement à la banque-
route, pour qu'il se retournât vers elle, et, par l'émission
du specie MffMVar, l'obliger à adopter le système du pa-
pier-monnaie.
Un bill est proposé dans ce sens. Biddle, qui veut ex-
ploiter la situation, déclare vouloir reprendre les paye-
ments en espèces et pousse à la hausse des actions; mais
<a joie du parti de la Banque fut bientôt troublée par
la
défense faite aux receveurs de recevoir aucune bank-
note au-dessous de 20 dollars qui ne serait pas rembour-
sable en argent.
Après une lutte de huit années, la séparation devint
complète. La gestion des finances de l'Etat fut retirée à la
Banque.
9
En 1856, un acte avait déclaré qu'à l'expiration de
son privilége, on lui remettrait les fonds <te l'Etat dès
qu'elle aurait repris ses payements en argent. A ta sus-
pension en 1857, le gouvernement dut modifier la loi
pour sauvegarder le numéraire; et chargea des fonctions
de la trésorerie les employés des finances et de la poste.
En 1840, l'administration de l'argent de l'Etat eut une
direction séparée et distincte. La liquidation de ta crise
avait été telle que le Congrès accorde trois mois aux ban-
ques pour reprendre leurs payements en espèces ou leur
liquidation. Pour se conformer à c& décret, l'État de
Pensyhanie fixe la reprise des payements pour ses ban-
ques au 15 janvier 1841. Les actions- de la Banque, qui
n'avaient donné aucun dividende en 1859, et présentaient
la même Perspective pour le premier semestre de 1840,
tombèrent à 61 dollars 1 On les avait jeotées 1 ,500 dollars.
La liquidation était inévitable et une perte de plus de 50
pour 100 ce qui eut lieu en 1841. AitMi finit pour un
temps le vertige des banques aux États7Unis. Nous rappel-
lerons ici le jugementque portait Buchanan sur la Banque:
« Si la Banque des Etats-Unis, après avoir cessé d'être
Banque de t'j~tat et obtenu un privilège nouveau en Pen-
sytvanie, s'était bornée, aux opérations de~tanque et avait
employé ses ressources à régler le cours du change du
pays, et tout fait pour hâter ta reprise des payements, elle
aurait pu renaître Banque de l'Etat. Mais ce n'est plus
possible: elle a dé6é le Congrès, violé tes tois, s'est mêlée
à la politique. Le peuple a vu te vice de sa gestion; le di-
recteur, M. Biddle, a mis fin à I'(Buvre, te générât Jakson
l'avait commencée, »
TABMiC DES BANQUES QUI MStMOMNT DANS LA CRISE.
MU. ifCO. 1857. iK-9.
90 165 618 959

La dernière crise de 1837 à 1859 produisit, d'après


tes rapports assez exacts joints à la loi sur les faillites du
12 août i84i, 55,000 faillites et une perte de 440 mil-
lions de doHars! 1

M*to<e <e MM~MW

Le total des escomptes, qui s'était élevé à 525 millions


.')' '.t.
de dollars, en 1857, s'abaisse à 485 en 1858, pour re-
monter à 492 en 1859; alors seulement a lieu la véri-
tabtetiquidation de la crise. L'escompte tombe de suite à
462 millions; puis à 586; l'abondance des capitaux et le
bas prix auquel ils s'offrent vident te portetëui!]e jusqu'à
le réduire de 525 millions à 264 en 1844
La réserve métallique s'est relevée de 57 millions à 49
(1844). la circulation été réduite de 149 millions à 75.
a
Le nombre des banques, de 901 en 1840, est des-
cendu à 691 en 1845, et le capital lui-même, de 558 mil-
lions en 1840, a été réduit à 200 en 1845, et même 196
en 1846.
Tous ces chiffres indiquent bien une liquidation. Le
marché, débarrassé de ses ruines, pouvait permettre aux
anaires de reprendre leur
cours.
Nous voyons, en effet, te mouvement ascensionnel re-
paraître.

Xous ne possédons pas tes chiffres extrêmes, maxima et minima.


Les escomptes, de 264 millions s'élèvent à 544 en
1848.
Les banques se multiplient de 69i (i843) à 751 en
1848; leur capital augmente de i 96 millions (1846) à
207.
La circulation du papier, de 75 millions se relève à
128 en 1848.
Les dépôts, de 62 millions atteignent 105 miHions en
1848.
La réserve métallique seule, de 49 millions en 1844,
descend à 35 millions en 1848.
Le contre-coup de la crise européenne retentit en
Amérique, mais sans causer de profondes perturbations;
la liquidation de la crise de 1859 était encore trop ré-
cente et à peine terminée pour avoir pu permettre un
développement suffisant des affaires.
Les embarras furent légers et courts; l'escompte ce-
pendant tomba de 544 millions à 552.
L'encaisse, malgré le solde et la balance favorable pro-
duite par les exportations des farines en Europe, tomba
de 49 millions à 55. I~s l'année suivante le mouvement
recommence.

M~Me <e iM~tBM


Le temps d'arrêt en i848 fut très-court.
L'escompte s'éleva régulièrement de 552 millions de
dollars à 564, 4i5, 557, 576. 654 et en6n 684 millions
de dollars en 1857. La progression fut irrésistible.
La circulation, de ii4 millions s'éleva à 214.
Les banques se sont multipliées dans une telle propor-
tion que, de 707 en 1846, et d'un capital de 196 mil-
lions, on en compte, en 1857, i4i6, dont le capital
s'élève à 570 millions de dollars, chiffre bien inférieur,
relativement au nombre de banques, à celui de 1840,
alors que 90i banques avaient un capital de 558 mil-
lions.
La réserve métallique, de 55 millions en 1847 s'était
bien élevée à 59 millions en i856; mais elle n'était en
rapport ni avec le nombre des banques ni avec leurs es-
comptes et la circulation, et puis ce n'est qu'une
moyenne. Nous n'avons pas les extrêmes maxima et mi-
nima, et la suspension des payements eut lieu, malgré le
chiffre de rencaisse, plus élevé en 1857 qu'en 1856.
Les dépôts accumulés de 91 millions à 230 millions.
C'est dans l'année même de la crise qu'ils présentent leur
maximum on ne peut les rembourser.
Pendant la guerre d'Orient la prospérité avait été si
grande aux États-Unis, que l'établissement d'un c/eortM~-
houae à New-York en 1855, et à Boston en 1855, s'op-
posa à l'excès d'émission pour une bien faible part car,
en 1857, ainsi que le constate le rapport au Congrès.
l'encaisse des banques était de 6,500,000 dollars, c'est-
à-dire 1 dollar métal pour 6 de papier.
En 1857 l'encaisse était de 14,300,000 dollars ou
1 dollar argent pour 8 de papier.
Les banques avaient attiré les dépôts par de gros in-
térêts, et les prêtaient à d'insensés spéculateurs. Au
22 août 1857, la somme des emprunts avait dépassé, à
12 millions près, les fonds réunis métal, notes et
dépôts.
De décembre i8S6 à juin i857, elles avaient montre
une grande fermeté. L'escompte, de -183 millions s était
élevé à 100 en juin t'encaissa, de iimittious étaitl
monté à 14. La seule marque de faibîesse, si l'on peut
ainsi dire, c'est que le remboursement des dépôts, de
94 millions de dollars s'était élevé à 104, pendant que
la circulation diminuait de t million de dollars.
En juin, la situation de la Banque ne pouvait donner
aucune crainte aux plus perspicaces, dit le rapport d'en-
quête. Le change extérieur était favorable; on sait que
c'est le guide des banquiers. Juin, juillet, août furent
calmes, sauf ta dimcutté des affaires, qui se faisait sentir,
dans les banques du pays, par le montant toujours crois-
sant des notes présentées au remboursement et, chez les
banquiers de la ville, par tes demandes d'escompte.
La chute de t'Ohio-tife avec tes meilleurs correspon-
dants à New-York fut le premier murmure de ta tem-
pête, bientôt suivi de la suspension de la Méchante Ban-
king association, une des plus anciennes banques de
l'État. La suspension des banques de Pensylvanie et de
Maryland suivit. La confiance du public ne fut pas ébran-
lée il comptait sur les moyens de circulation. Aucune
banque ne laissa protester, sauf une, le 4 septembre,
pour une demande de 250 dollars. Un autre protêt suivit
le i2, un troisième le i5, pour des sommes insigni-
fiantes. Les demandes de remboursement furent presque
nulles; rien de semblable à une panique. On se porta un
peu aux caisses d'épargne, mais cela ne dura pas. A la
fin de septembre seulement, les demandes de rembour-
sement furent plus grandes que jamais, de la part des
banques locales, aux caisses de la Metropolitan American
exchange Bank.
Le i5 octobre, avec le change au pair, une riche
moisson, l'agio de i/4 à i/2 sur le métal, les banques
suspendent les payements métalliques, et les reprenaient
le il décembre. La période la plus critique dura environ
un mois. Le premier pas pour le retour aux payements
fut fait à la suite de la résolution prise par le bureau de
liquidation, de sommer les banques territoriales de
rembourser les billets de la Metropolitan Bank avec
bonification d'intérêt de i/4pour 100 à partir du 20 no-
vembre.
En ce moment, les banquiers des villes avaient entre
les mains, en valeurs émises et en paquets signés de
5,000 dollars chaque, environ pour 7 millions de dol-
lars venant desdites banques. Elles purent ainsi opérer
le payement de leurs notes au taux de 20 pour 100
par mois au i~ janvier 1858. La même disposition
fut accordée aux banques des villes de payer leurs notes
à 6 pour 100 par an. Il ne faut pas demander si, avec ce
délai, les banques se montrèrent libérales. L'abondante
récolte aida aussi la liquidation.
De i855 à 1856, la moyenne de la réserve métallique
s'éleva à i millions de dollars.
Les dépôts à 61 millions.
La moyenne des (escomptes et des avances à 90 mil-
lions de dollars.
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La diminution de !a réserve métallique, l'augmenta-
tion des dépôts et des escomptes et avances se trouvent
clairement indiquées.
De i855 à t 857, la circulation des banques flotta à
peine de 1,500,000 dollars, ce qui indique que la de-
mande de métal venait de l'étmngeron de l'intérieur.
La cireulation n'était pas la cause de la suspension; du
moins c'est l'avis exprimé dans son rapport par le super-
intendant des banques de New-Ïork.
En i856, vingt-cinq sociétés furent fondées, et trois
banquiers s'établirent au capital de 7,500,000 dollars,
dont 7,200,000 payés.
En i857, il n'y en eut que neuf et trois banquiers au
capital de 6 millions de dottars, dont 4 millions seule-
ment furent payés. Le fonds. de garantie déposé aux
banques représentait 2,500,000 dollars en 1856, sur
lesquels on accorda un crédit en notes de 2 millions de
dollars.
En 1857, ie même fonds de garantie ne dépassa pas
560,000 dollars, valeur d'estimation sur laquelle on ac-
corda un crédit de 585,000 dollars en papier.
L'erreur des banques était de vouloir faire toutes leurs
tfïaires avec leura billets en circulation et d'immobiliser
tear capital dans le département de !a banque et cepen~
dant, si on défendait d'avancer de l'argent aux action"
ntj~M d<fia htn~e, t'eaeompte A New-Yûrk diminuerait
d~MmUtiom. EnBnii ne faudrait pas !aisser!e capital
A la dispositMn dea banques et -les obiiger à nn dépôt de
garantie de 100,000 dollars pour toute association, et de
50,000 dollars pour un seul banquier.
Téta sont les derniers conseils que donne l'inspecteur
gênera! de la Banque de New'York à la fin de son rapport
pour prévenir le retour des crises. Pour avoir confiance
dans leur eSicacite, il faudrait oublier le passé et ses
tenons.
TABLEAU DES OPÉRATIONS DE LA MtMtUE DE FMMCE'.

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~t.776 147

Tout M millions de francs, sauf les dividendes et te prix du fromeut. 1806, 3 mois.
BANQUE DE FRANCE
HISTORIQUE DES CRtSES'1

Le développement de l'escompte soit une marche ré-


gulièrement ascensionnelle pendant un certain nombre
d'années, six à sept ordinairement pour arriver-à un de-
gré triple ou quadruple du point de départ; alors il s'ar-
rête, présente Un état de stagnation pendant une ou deux
années, se relève et atteint souvent un chiffre énorme au
moment où une crise éclate.
En voici le tableau

tttt
MM
Mtt

MM
t
MM

MM
Ht*

MM
Mtt
i
MM
tt
MM

MM
MM
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MM
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U~M~ <M aM M M 407 «M M? 0)6i.*it

Voir le tabh-Mt page iM.


De 1799 à 1804, l'escompte s'élève de iii mittions à
5i0 dans l'année la plus prospère (1802), retombe à
505 millions, atteint 650 millions au moment de la
crise, et redescend à 255 après ta liquidation.
Le même phénomène se présente six à sept fois dans la
première moitié de ce siècle, et coïncide parfaitement
avec toutes les révolutions, les guerres, les épidémies
qui se renouvellent périodiquement dans notre pays.

DU FMI )MTBt M L'BMTOUTM DE FMttMT.


Années d'beattnce. Anntet de disette. Crises.
f. c.
i?99. 16 20 i805. L e.
24 55 1804
1809. 14 86 1812. 34 34 1813
1814. '7 75 i8i7. 56 16 i8i8
1822. 15 49 1829. 22 59 1850
1834. 15 25 1859. 22 14 1859
1841. 18 54 1847. 29 01 1847
1849. 14 15 1855. 29 52
1859. 1674 1856. 30 75 1857
1861.
Le maximum du prix du blé précède et amène tou-
jours une crise, le tableau qui précède en fait foi. Le
minimum ne se rencontre pas toujours dans les années
prospères, comme en i8i4 et 1849; mais les prix sont
toujours modérés dans les années heureuses, il n'y a pas
d'exception.
De sorte que, d'après l'examen seul des escomptes et
du prix des céréales, sur une période de cinq à six années
au moins, on peut se rendre compte de la proximité ou
de l'éloignement d'une crise, et, au lieu d'attribuer le
malaise commercial aux troubles et aux révolutions, il
faudrait chercher la cause et l'origine de ces demnjres
dans les écarts de la spéculation et l'encombrement des
fabriques.
Tous les six ou sept ans, une liquidation générale pa~
raît nécessaire pour permettre au commerce de prendre
un nouvel essor.
;Ce sont ces liquidations qui produisent tes crises, véri-
tables pierres dëtoache de la valeur des maisons de com-
merce. Toutes celles qui ont entrepris au delà de leurs
moyens succombent; les autres, assez robustes pour ré-
sister, reprennent te cours de leurs opérations avec une
vigueur nouvelle, débarrassées des obstacles d'une im-
prudente spéculation. Mais aussi comment un, industriel
dont les produits sont demandés sera-t-il assez sage pour
limiter sa fabrication aux besoins de la place? Par la
force des choses. il est entraîné à étendre sans cesse ses
opérations tant que les demandes se succèdent, puis tout
à coup ta spéculation épuisée ~'arrête; la production, lan-
cée sur une grande échelle, est obligée de se ralentir, de
se modérer. B faut réduire les salaires~ pu même ren-
0',
voyer une partie des ouvriers qu'il occupe, éveillant chez
eux ces sentiments de haine qu~ se manifesteat tant
de violence dans les révolutions, que ce mécontentement,
ce malaise général amènent.
On comprend comment ces perturbations périodiques
apportées dans ie travail doivent bouleverser les,condi-
tions, d'existence ~e la classe ouvrière et lui imposer de
rudes et pénibles privattons le mouvement des mariages,
des naissances et des décès en rend un- témoignage évi-
dent, sauf quelques exceptions dont il est facile de se
rendre compte au moment où une grande guerre menace
ou édate. Dans ces circonstances les mariages et les nais-
sances, par suite, se multiplient sans mesure, pour per*
mettre aux jeunes gens d'échapper aux réappels sous les
drapeaux.
MNntM PÉBMM, DE tT99 A MM.
)

<799.
(Escompte dm papier de eommtrce.
MNËtt~ i** atMEMM. fMitUon!
SttMnH. TOTAL.
XinieM.
s m
MiMions.

MOO. 80 125 205


KOi.
i)M2.265
175 '?7
247
tt5
510
1805. 220 282 505
1804. 552 297 650<TMe.
1805. 124 150 255 liquidation.

De 1799 à 1802, t'escompte des effets de commerce


s'élève de lit
millions & 510; ce développement si ra-
pide a amené un premier temps d'arrêt 1 5 minions de
billets se présentent au remboursement. Le second se-
mestre a été le plus pénible, celui où le plus grand nom-
bre de maisons de commerce ont succombé par suite de
la guerre avec l'Angleterre.
Le mouvement semestriel des escomptes rend bieh
compte de la situation. De 80 millions pendant le fer se~
mestre.de 1800, ils s'élèvent à 267 pendant le second
semestre de 1801, restent stationnaires pendant le pre-
miersemestre de i802, puis s'abaissent a 220 millions
pendant te i" semestre de i80S, au moment de ia rup-
ture de la paix d'Amiens (17 mai 1805), mais ils se
relèvent dès le second semestre à 282 millions, pour at-
teindre 552 millions dans le premier semestre de 1804,
alors la crise éclate. La Banque, dont l'encaisse est tombé
à un million, suspend ses payements en espèces; les de-
i
mandes en remboursement s'élèvent à ,400,000 fr. et
t ,500,000 fr. par jour, par suite des besoins de la guerre.
Le censeur insinue même dans son rapport que l'ennemi
nous soutirait le numéraire. On limite les rembourse-
ments à 500,000 fr. par jour; la Banque se défend pat
la diminution de t'escompte, par des achats de piastres
et d'obligations payables en écus, sans pouvoir se rendre
maîtresse de la situation. Ainsi la rupture de la paix
abaisse d'abord l'escompte à 220 millions (i" semestre
i805), la guerre le relève à 552 pour té précipiter à 124
(1" semestre i805), de 650 millions en 1804, l'es-
compte tombe à 255 en i805!t
Le capital de la Banque, Sxé à 50 millions par le dé-
cret de sa fondation en i800, fut porté à 45 millions par
une première loi du 24 germinal an XI (i805), puis élevé
à 90 millions te 22 avril i806. En i805, son capital de
45 millions dut être employé, partie en rentes, l'autre
prêtée sur délégations des receveurs généraux.
Les trois années de 1805 à i806 furent un état per-
manent de crise pour la Banque. Les énormes dépenses
de la guerre entraînèrent le gouvernement à s'emparer
de toutes ses ressources sous diverses formes; il se fit
prêter 500 millions, en escomptant les obligations des re-
ceveurs généraux. En décembre i805, sur 97 millions
de valeurs escomptées il y avait 80 millions en obliga-
tions de receveurs généraux. Ces obligations furent ac-
quittées en mandats, et la Banque fut forcée de suspendre
ses payements ( octobre, i805 à janvier i806); les
avances faites au trésor furent remboursées en octobre
t806.
MMtitM P~MODE, M iaes A 100 ET IM:.
(EMompte du papier de commerce.)
mt~M. 1" 6EXE!,T<t. ï* aatE~TXE. TOTAL.

1805.
<806..
tti)tiens.

seulement.
Mi))ion9.
150
t)i))ions.
255

1807.
1808.
5 mois
i25 207
o
552

1809.
1810.
247
292
527
510
552
587
557
545
7)5
1811.
1812. 267 155 591

1815. 154
555
272
504
427
640
1814. 51 55 84

Après unç année de rareté du numéraire, au lieu de


s'arracher les sacs d'écus comme en 1805, en 1806, les
espèces métalliques encombrent les caisses de la Banque,
le public préfère les billets. Cette afuuence d'argent sans
emploi prouve la diminution des opérations commer-
ciales. On a trouvé plus sage de terminer et de liquider
ses anciennes affaires. La Banque elle-même, contrainte
par te pouvoir de porter son capital à 90 millions, se
trouve dans un grand embarras pour l'utiliser, t'intérêt
étant tombé à 5 et 2 pour 100. Elle le place partie en
rentes sur l'État, partie en obligations des receveurs géné-
raux jusqu'à concurrence de 40 million~ ce~aât se renou-
velle de 1807 à 1814. A ce sujet, If/Gautier fait remar-
quer que si la Banque ne s'était pasassuréparla collocation
en rentes un revenu fixe et indépendant de ses bénéfices
commerciaux, elle se fût trouvée en déficit habituel.
Cet abaissement de t'escompte ne dure pas de 255
)0
millions il s'élève & 555 en 1807, ponr alteindre 715
millions en i8i0.
Le mouvement semestriel des escomptes s'élève de
i24 millions (i" semestre de 1805) à 516 millions
(2' semestre 1808), sans interruption il retombe à 292
et 252 millions pendant l'année 1809. Comme en 1805,
il y a un temps d'arrêt, une légère oscillation. La crise
éclate en i8i0. L'escompte s'élève à 527 et même 387
millions dans le second semestre.
Le gouvernement signale dans son rapport le tourbil-
lon des affaires à la fin de i8i0, les nombreuses faillites
qui en furent la conséquence. Le commerce de Paris fait
preuve d'un grand courage poursurmoater toutes les dif-
ficultés accumulées. Des spéculations exagérées sont, limi-
tées Les capitaux disponibles devant trouver leur emploi,
le taux de l'escompte diminue, les recours à la Banque
sont moins fréquents.
Les escomptes, de 587 millions (2* semestre i8i0),
tombent à i55 (2* semestre i8ii); il y a un temps d'ar-
rêt pendant le premier semestre i8i2; mais dès le second
semestre, ils atteignent 272 millions pour arriver à 555
(i" semestre i8i5) au moment où la crise éclate.
Comme en 1805 et en i809, nous retrouvons ici deux
années, i8ii et i8i2, pendant lesquelles le commerce
lutte avant de succomber. Le premier semestre de i8i4,
les escomptes descendent A 51 millions.
Situation de la Banque au commencement de i8i2:
Nttm~fMo.
BtUettendfcuhtMn. H4
H7
ndUioM.

Effets M portefemHe. ig
Bien triste état, puisque ie dividende n'aurait pu être
pris que sur la réserve. Les effets de commerce furent
même réduits à 10 millions, l'encaisse se maintenant de
H 2 à 24 miHions.
La situation change en 1815

circulation.
Numéraire.
BiUets en 85 miitions.

PorteteuiUe. 45 26

Les besoins du commerce se multiplient toujours, la


Banque réduit l'escompte à soixante jours. 20 millions
furent remboursés dans une semaine. La réserve descend
à 14 millions d'abord, puis à 1 seul. Dans cette circon-
stance, !es remboursements des billets sont limités à
500,000 fr. par jour. L'année suivante, l'escompte tombe
de 640 à 84 millions (1815-1814).
Le gouvernement en 1814 ne remplit pas ses engage-
ments. Les mandats échus en novembre et décembre 1815
ne sont pas payés. Le gouverneur ose même déclarer, en
1814, contrairement à ses prédécesseurs, qui appelaient
les emprunts du gouvernement des marques constantes
d'intérêt, que le privilége de la Banque, depuis 1806, n'a
pas produit les bénéfices qu'on pouvait en attendre pour
le commerce et les actionnaires. L'État y a puisé d'im-
menses secours, mais les actiornaires, dont tes capitaux
ont passé dans ses coffres par son intermédiaire, n'ont
recueilli que des dividendes inférieurs à un placement
direct.
TMtSt~XE PÉBtODE, DE t<t4 A 1818.
(Ettemptt dn ptpitr de commette.)
AMfM. t*'SBm'.Tf.t. t'smMTM. TtTAt..

i8<4.
1815.
MitUon).
M
millions.
53
iMUiem.
84

i8i6.
i8t7.
IM
180
97
239
203
419

<M8. 396
247
250
308
547
615
1819.
1820. MO
132
186
121
587
253

L'escompte s'élève de 84 millions à 615, mais cette


augmentation, depuis 1817, est en partie le résultat des
avances faites au ministre des nuances sur bons du tré-
sor. Le mouvement semestriel des escomptes suit une
progression rapide de 5i millions (1" semestre 1814} à
296(1" semestre 1817), sauf une courte interruption
pendant le second semestre de 1815, interruption passa-
gère, que l'invasion explique.
Comme en 1805,1809,1811 et 1812, nous observons
un temps d'arrêt pendant le second semestre de 1817 et
le premier de 1818. Dès le second, t'escompte est porté à
368 millions, la crise éclate. Il retombe à 186 en 1819,
et même 121 dans la seconde moitié de 1820.
La crise de 1818 a été produite par les nombreuses
émissions de rentes créées pour le payement des contri-
butions de guerre aux étrangers; en moins de deux ans,
on en jette sur la place pour plus de 100 millions.
En juillet 1818, la réserve de la Banque s'élève encore
a 117 millions, mais un premier emprunt de 24 mittions
allait s'ouvrir pour le rachat de notre indépendance; de
plus, 14 millions de rentes étaient adjugées par souscrip-
tion publique (souscription qui, par parenthèse, s'éleva à
125 millions) pour la liquidation des étrangers, ce qui
représentait un capital de 500 millions que la France
devait payer dans l'intervalle d'une année, soit par l'ex-
portation de son numéraire, soit par l'exportation de ses
produits. L'Autriche, la Prusse, Naples, empruntaient
aussi. Par suite, réduction rapide de la réserve, qui, du
i" juillet au 8 octobre, descend de li7 millions à 59.
Eu outre, au lieu d'opérer le payement des 265 millions
pour solde de la contribution de guerre dans l'intervalle
d'une année, on décide que ce payement aura lieu en
neuf mois. Le prix des reports à la Bourse indiquait qu'il
n'y avait pas de capitaux oisifs, en même temps que des
opérations folles furent opérées par les étrangers sur les
fonds publics.
Le 15 septembre i8i8, la réserve était diminuer et
t'escompte augmentait en sens contraire le conseil de la
Banque réduit l'échéance à soixante jours. Le 29 octobre
la réserve était tombée à 57 millions, et le passif exigible
s'élevait à 165. La réserve descend à 54 millions, la cir-
culation des billets monte à 108 et les comptes courants à
55. Alors ta Banque, en présence de cette proportion du
quart au cinquième entre la réserve et le passif exigible,
diminue la durée de l'escompte à quarante-cinqjours, ce
qui produit la baisse des changes sur l'étranger et im-
prime un mouvement rétrograde aux espèces. Leur
prompt retour permet de reprendre l'échéance desoixante
jours, puis de quatre-vingt-dix jours. En janvier i8i9,
les payements aux étrangers ont cessé; des négociation:!
nou~ettes ont réduit la somme des rentes à émettre
de suite sur le marché et ont prolongé tes payements.
En i8i9 et i82< par suite de h rédaction des es-
comptes, la Banque cherche à donner anr emploi atite à
ses capitaux sans y parvenir; hearensementqne, te i~mai
i820, le ministre desananceshu propose t'escompte ex-
traordinaire de iOO mittions de bons Foya~t pour !eder-
nier payement aux ëtrangers. Le total aan~ desescomptes
de 615 miUion~etait tombé-à 255.
QMTNtM PÉMOM, BB~ IMO t Mt< Et t8SO.
:E~W~~
~m'Btt). i" SMtSTM. ï* BtXEtT~t. TOm,.

1820.
iMI. i52
HmioBt.
1
j ItiHioM.
131 J, )MUoD&.
2M.
i8M.
1M5.
181
207
203
~M
in
384
395

iKM.
1825.
202
220 269
MO

1826. 278
569
359
518
6M
688
t827.
i828. 277 278 556

1829.
1830.
255
199
275
172
KM
341
407
4M
617
1851.
1852. 155
66
87
M
222
150
L'escompte s'élève de 253 millions à 688 en 1826, re-
tombe à 407 en i828, sere!ève & 617 en i850, 6t enfin
s'aftaisseà<50ent852.
En 1825 là guerre d'Espagne le fait descendre, pen-
dant le second semestre, à il 7 miMions, mais il se relève,
dès les premiers jours de 1824, pour atteindre 559 mil-
lions (28 semestre 1825). r

Pendant qu'en ce moment une crise éclate à l'étranger


et que la Banque d'Angleterre est forcée d'élever le taux
de t'escompte à 5 peur iOO, ta Banque de France main-
tient le sien'à 4 pour iOO et avance sur lingots 495 mil-
lions. Ce déplacement subit est une conséquence de l'état
momentané du change dans un pays voisin.
Le premier semestre de i826 présente un escompte
de 569 millions qui se réduit à 277 dès les premiers mois,
de 82 7. Un état de langueur et de repos succède à l'im-
pulsion extraordinaire,de 1825. Des opérations de toutes
natures étaient commencées cites exigeaient des moyens
de crédit d'autant plus grands que leur importance tenait
de l'exaltation qui avait gagné~ momentanément les prin-
cipales places de l'Europe. Ces opérations avaient produit
une circulation de valeur extraordinaire et mis la Banque
à même d'escompter plus qu'elle n'avait jamais fait; puis
les illusions ont cessé; beaucoup de ces spéculations, dont
on espérait une prompte réalisation de bénéfices, sont
devenues des charges. Le discrédit en a frappé plusieurs,
et il a fattu se liquider dans les plus mauvaises conditions.
Malgré les nombreux recours du commerce à la Banque
pendant l'année i826, l'abondance de l'encaisse fut très-
remarquabte, ce qui permit de faire face à l'orage. Les
nombreux capitaux disponibles diminuent l'escompte des
bons du trésor en i 82 7, le gouverneur s'en plaint, et le
censeur fait remarquer que, à mesure que le crédit pu-
blic s'est fortifié, les secours de la Banque sont devenus
moins nécessaires, les capitaux particuliers sont venus
peu à peu se fondre dans les effets publics, et remplacent
ceux que la Banque s'était empressée de leur offrir pour
les soutenir et les amener à un point d'élévation tel que
son appui est devenu à peu près inutile.
L'escompte du second semestre de t~M tombe a t72
mUtions. Cette~ëpKSsion des 'affaires de la Banque tient
à~a langueur du commerce, matgrë t'abondance des ca-
pitaux, qui, craignant de s'engager à tong~terme, ibnteon-
à ta Banque se Hvrant à rescompte, jusqu'à
currenee en
point qu'elle discute en ~8'M si elle n'~aissera pas à
ce
5 pour i00 t'interet de ses avances
Dès le second semestre de i8~
tes besoins d'argent
se itbnt sentir; de t72 muions ~sea~tre t828),és'
compte s'élève à 27~(i" semestre i850). La révotution
de juillet le porta à S4i danstesecondsemestte, pour re-
descendre à 86 millions dans le premier semestre de
i832. Néanmoins ta Banque traverse ta crise de t830
avoir recours à aucune mesure extraordinaire.
sans
OtXCthMt ttNOM, De MM A MM n tM~
(E«ompte<ht*pttrdetM<m<ftt.)
t~ËES. i" 6MŒSTM. t* 6MMTM. TOTtt.

1852.
t855.
Xmiom.
M
M
mHoM.
84
Mi
NiUieat.
tM
240
18M.
1855. i57
201
179
M5
3i6
M5
1856. 310 450 760
i857.
1838. 445
556
MO
467
7M
8M
1859. 525 Mt 1,047
1840.
1841. 470
598
457
486
9M
885
1842.
1845. 445
403
498
567
985
771
1844.
1845. 527
589
4M
614
749
1,005
1846.
1847. 5S7
701
755
626
1.291
1.529
1848.
1849. 514
i51
177
125
CM
256
L'escomptes'élèvede 150 millions à 1 milliard 47 mil-
lions l'escompte semestriel de 66 millions (i" semestre
1852) à 450 millions (2* semestre 1836) au moment où
les embarras se déclarent aux États-Unis, il s'abaisse à
5i0 millions (2* semestre 1857) au plus fort de la crise
d'Amérique. La Banque d'Angleterre a déjà porté l'es-
compte à 5 pour iOO cependant la Banque de France
résiste aux fuites de l'or et satisfait aux demandes des dé-
partements et des pays limitrophes. Elle livre 105 mil-
lions en espèces à la circulation; pour maintenir sa ré-
serve, elle achète 8 millions d'or à Paris et tire 10 miHions
en lingots de l'étranger. L'embarras des affaires fut très-
court; pendant que le numérairesortait de Paris à la fin de
i856, il reflue des départements vers la capitale dans la
seconde moilié de i857.
De 310 millions (2* semestre 1857), l'escompte semes-
triel reprend sa marche ascendante jusqu'à 525 millions
(f semestre 859).
Après un développement commercial aussi étendu et
aussi rapide, il y a un temps d'arrêt dans la progression
de l'escompte. Les complications de la question d'Orient
en juillet 1840, la crainte de la guerre, l'abaissent à 598
millions pendant le premier semestre 1841; dès que la
confiance dans l'avenir est revenue, il reprend sa marche
croissante jusqu'à 498 millions (2* semestre i842).
Depuis i840, le développement de l'escompte des
comptoirs et des banques départementales compense
presque la diminution que l'on observe dans celui de la
banque centrale, sauf un léger temps d'arrêt en 1840 et
i84i, temps d'arrêt qui porte pour la plus grande partie
sur le premier semestre de 184 i. La moyenne de l'es-
compte semestriel de 1~40 à i845 égale 47i mittions,
déduction &ite du premier semestre de i~4i, cè qui s'é-
loigne fort pendes chiffres officiels.
La somme des escomptes présente de faibles variations
en 1842; mais, dès i845, elle diminue en s'abaissant à
527 mittions (i" semestre i844).
Cette année 1845 est signalée par la grande aMuence
des espèces et le bas prix des capitaux qui,-s'offrant au-
dessous de 4 pour 100, détournent les effets decommerœ
de la Banque; le même état continue en 1844, le numé-
raire se porte avec abondance à Paris, les transactions se
payent comptant, tous les capitaux disponibles sont consa-
crés à l'escompte. Cette baisse de t'escompte tient donc à
un ensemble de circonstances favorables au commerce
dès la fin de i844, les besoins d'argent se manifestent
d'autant plus vivement que l'abondance de numéraire chez
tes banquiers et les capitalistes, la dimeutté de leur trou-
ver un emploi sûr et convenable a créé à la Banque des
concurrents qui ont f~t baisser le taux de i'iniérêt au-
dessous de 4 pour 100, et, par suite, donné naissance à
une foule de spéculations et d'entreprises, sans aucun
rapport avec tes moyens et la puissance des capitaux dis-
ponibles sur la place. C'est principalement à partir du
second semestre de i 845 que l'on se tourne vers la Banque.
L'escompte s'élève à 614 millions pendant les six derniers
mois, il Céchit un peu au commencement de i846, pour
atteindre 755 miUions dans le second semestre, au mo-
ment où le déficit est constaté. II se maintient à 70i mil-
lions pendant la première partie de 1847, mais dès la
seconde il s'abaisse à 626, pour descendre à 125 millions
pendant le deuxième semestre de 1849.
Dans le cours de l'année 1845, les compagnies des
chemins de fer ont absorbé une grande partie des capitaux
qui s'offraient, au commencement de l'année, à moins de
4 pour 100 sur la place.
L'embarras des affaires se fait sentir au commencement
du second semestre de 1846; il augmente avec l'insufE-
sance de la récolte, de jour en jour reconnue plus grande
que l'on ne pensait.
L'escompte dusemestre s'élève à 755 millions, chiffre
le plus haut observé jusqu'à ce jour.
Du fjuiHet au 1" janvier 1847, la réserve baisse de
252 mitif ~ns à 80, soit de 172 millions.
La Banque, pour se défendre et réparer ses pertes mé-
ialliques, fait affiner l'argent de 15 millions de pièces dé-
monétisées, se procure en province de 4 à 5 millions en
or et argent, emprunte 25 millions aux capitalistes an-
glais. Les escomptes de la Banque centrale, des comptoirs
et des banques départementales atteignent le chiffre
énorme de 2 milliards 489 miiiions
En présence de besoins aussi étendus, ie conseil de la
Banque se décide, pour la première Ms depuis vingt-sept
ans, à porter de 4 pour 100 à 5 pour 100 le taux de l'in-
térêt (14 janvier 184 7).
L'écoulement des espèces diminue dans les premiers
mois de 1847; de 57 millions, minimum de t'encaisse
(15 janvier 1847), l'encaisse s'était relevé à 110 millions
au 16 mars.
Un mouvement de reflux des espèces se manifestait des
départements sur Paris; c'est à ce moment que l'empe-
reur de Russie oH~ait à la Banque de lui acheter des
rentes jusqu'à concurrence d'un capital de 50 millions
de francs.
La Banque accepte cette négociation, pensant qu'elle
pourra servira solder les grandes quantités degrains ache-
tés en Russie, qui ne pouvaient être soldés qu'en espèces,
et dont les payements n'étaient pas achevés.
L'élévation du taux de l'escompte à 5 pour iOQ a été
ainsi retardée parce qu'on avait la certitude que la
sortie des espèces n'était motivée que par les envois à l'é-
tranger pour le payement des grains et par les travaux
extraordinaires pour les chemins de fer dans l'intérieur;
aucun billet n'est venu au remboursement, par crainte
de ne pouvoir être échangé plus tard contre espèces.
Le développement des escomptes est arréte"dès le pre-
mier semestre. De 755 millions (2* semestre i846). ils
baissent à 701 (i'"semestre i847), et descendent à ?6
dans la seconde moitié de l'année. Cependant l'escompte
des douze mois de i847 s'élève à i,529 millions, et en
réunissant tous les comptoirs et les banques départemen-
tales, à 2,658 millions.
L'amélioration de la situation à la fin de i847 permit
à la Banque de rétablir l'escompte à 4 pour iOO (27 dé-
cembre i847).
La révolution de i848 éclata au moment où la crise
paraissait s'éteindre. Malgré la perturbation des affaires,
l'escomptedu premier semestre n'est que de 5i4 millions;
celui du second de 177; il s'abaisse régulièrement jus-
qu'à 125 millions (2* semestre 1849).
En février 1848, l'encaisse s'élevait encore à 226 mil-
lions la situation s'était donc bien améliorée depuis
<847; mais, du 28 février au i4 mars, t'encaisse diminue
de i45 à 59 millions. e
Pour éviter l'épuisement de sa réserve, la Banque de-
mande au gouvernement la permission de suspendre ses
remboursements et de donner cours forcé à ses billets.
Elle n'impose aucun sacrifice au commerce grâce à
ces deux mesures, elle domine la situation, et les espèces,
qui sortaient avec tant d'effroi de ses caisses, ne tardent
pas à y refluer avec une non moins grande rapidité.
Be i59 millions, au mois de mars, l'encaisse s'est déjà
relevé à 297 à la fin de 1848, à 470 millions en 849, et
enfin 626 millions le 2 octobre i850, dépassant plu-
sieurs fois la circulation des billets de plus de 20 millions.
te 6 août i850, une loi abolit le cours forcé, ce qui
n'amène aucun billet au remboursement, puisqu'on les
préfère aux espèces presque toutes les transactions se
font au comptant, comme l'indique l'escompte du pre-
miersemestre (i29mmions).

mnhtE t~MOM, DE iM9 A t857.


(Eacompte du papier de commerce.)
MCtttB. <" SOt~aTt*. SMESTBE. TOTH..
ttiitien~ Millions.
1849. 151
millions.
125 256
1850. 129 MO 540
1851. 174 559
!&?.
1853.
185
19J
4M
415
525
608
?1
1854. 534 376 910
1855. 556 599 1,156
1856. 599 912 1,512
1857. 1,002 1,085 2,085 crise.
i8M.
1859.
754
755
710
678
i,464Mqmd9)tion.
1,414

L'escompte s'élève de 256 mittion&à 95i en 1856. La


guerre d'Orient, en 1854, le fait tomber à 910, mais en
1855 il se-relève à 1,156 millions.
L'escompte semestriel de 125 millions (2* semestre
1849) se relève d'abord à 210 (2* semestre 1850),
pour retomber al74 dans l'année 1851, époque d'incer-
titude et d'hésitation.
Les premiers six mois qui suivirent le coup d'Etat de
décembre 1851 présentèrent encore une grande langueur
(191 millions d'escompte); ce n'est que dans la seconde
moitié de l'année que le portefeuille se remplit, surtout
pendant les mois d'octobre et de novembre; au moment
où l'Empire fut proclamé, l'escompte du second semestre
s'élève à 41,5 millions; la progression continue jusqu'au
premier semestre 1854, où il atteint 554 millions. La
guerre d'Orient le fait descendre à 576. U baisse de 158
millions; mais, dès le premier semestre 1855, il se relève
à 556 et atteint 599 millions au moment où la Banque
prend ses mesures restrictives (novembre 1855).
La paix annoncée en janvier 1856 et signée dans les
premiers mois redonne un nouvel élan au commerce
t'escompte du premier semestre se maintient au chinre
de 599 millions, mais dès le second il s'élève à 912 mil-
lions la Banque, qui un instant avait rendu au
com-
merce l'intérêt à 5 pour 100, est Mrcée d'avoir de nou-
veau recours aux mesures restrictives. Elle élève le taux
de l'escompte et des avances à 6 pour 100 et réduit l'é-
chéance à soixante jours (novembre 1856). Le porte-
feuille, plus chargé que jamais, dépasse 280 millions
pour Paris seulement; au commencement de janvier, en
comprenant les succursales, il s'élève à 605 millions la
réserve métallique (janvier 1 857) se trouve réduite à 72
millions, malgré les nombreux achats de lingots en pré-
sence d'une circulation de billets s'élevant à 544 mil-
lions!
1

Le premier semestre de 1857 se passe mieux que la


fin de l'année 1856. Les besoins les plus pressants ayant
été satisfaits, le portefeuille se vide pour Paris de 280
millions, janvier, à 244, juin, et, pour les départements,
de 285 à 255 millions.
L'encaisse de 72 millions à Paris remonte à H 6 en juin,
et dans les départements de 1 i 9 à 172.
En présence de cette amélioration, le 25 juin, le con-
seil de la Banque réduit l'escompte à 5 1/2 et porte ses
avances à 60 et 40 pour 100 depuis, le 25 novembre
1856, il était à 6 pour 100, et quoique la Banque d'An-
gleterre l'eût élevé à 7 pour 100, en octobre et novembre,
il ne crut pas devoir l'imiter; on réduisit seulement l'es-
compte à soixante jours. Dès la fin de février on avait ac-
cordé quatre-vingt-dix jours; en juillet, la Banque d'An-
gleterre a baissé aussi l'escompte à 5 i/2 pour 100.
Cependant la position était toujours chargée le porte-
feuille revenu à 508 millions en août pour Paris; à 295
dans les départements; la réserve baisse de 116 à HO à
Paris, de 172 à 154 dans les départements.
Au commencement d'octobre, on élève l'escompte à
Francfort et Berlin. Le 8 octobre, la Banque d'Angleterre
le porte à 6 pour iOO; le 12 octobre, à 7 pour 100; la
Banque de France répond à cette hausse en le portant à
6i/2pouri00.
Le H octobre, la Banque d'Angleterre l'élève encore à
8 pour tOO. La Banque de France, suivant pas à pas, le
nKa7i/2.
Enfin, le 5 novembre, la Banque d'Angleterre décida
d'escompter à 9 pour iOO, et, le i2,à 10 et 12 pour iOO
La Banque de France attend deux jours, et élève aussi
le taux de t'escompte à 8, 9 et 10 pour iOO. Le lende-
main soir, à trois heures et demie, à Londres, l'acte de
844 était suspendu.
EnFrance, la réserve métallique était tombée à 78 mil-
lions à Paris, i 15 dans les départements; le portefeuille
s'était gonué à 5i6 millions, Paris; 292 dans les dépar-
-tements.
La circulation des billets de 515 s'était élevée à 554
millions; les comptes courants, qui étaient montés de 118
millions ai 57 en octobre, descendirent à 119 en no-
vembre
La pression exercée sur la Banque fut assez courte; car,
dès la fin du mois, elle réduisait l'escompte à 7, &et 9
pour iOO; au commencement de décembre, à 6, 7 et 8
pour iOO; le 18 décembre, à 6 pour iOO; et en6n, le 24,
la Banque d'Angleterre ayant réduit le sien à 8 pour iOO,
on rétablit le cours ordinaire de 5 pour 100 en France.
Le compte rendu mensuel indiquait une grande amé-
lioration. L'encaisse s'était relevé de 50 millions en
décembre à Paris, et dans tes succursales l'escompte
avait baissé de près de tOO millions en un mois; le dé-
gorgement du portefeuille produit le reflux du numéraire
dans les caisses.

–i––
MtMC M LA BtTCtTMN Da U BMQCE.
( Ëm memmet, en millions de francs. j

tttum. mnnNUit.tMMTt otMumt. )tMt.


tntt.
ttrit. tacttir. Ptru. toeear. Paris. Mteotr. Paris. Mccur

MM.jMTitf. ? ?
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136
23
M
Septembre.. iM d~ ?5 Ï8S Mi M H8 2o
Octobre. ii8 Si6 iM 5M M IS7 M
Nerambre.. T5 H5 Mn 5:t 49 H9 ?
–Mtombre.. N i55 B69 Mi 488 ? iM 23
t858.FéTner. ? 199 244 998 5!8 44 117 98
Juin. M9 ?< IM 187 54S 37 139 M

Cet effet est bien plus sensible dans les premiers mois
de 1858, l'année de la demi-liquidation de la crise.
Le portefeuille (escompte) de 316 mil. à Paris, octo-
bre 1857, tombeà269 en décembre, 244 en février i858
et enfin 161 en juin, et dans les départements de 292 mil-
lions à 187 1
La réserve métallique, au contraire, remonte de
73 millions à 85 millions, en juin 229, enfin, en sep-
tembre 287, à Paris; dans tes succursales, de 115 à 199
et 506 millions.
La circulation de 551 millions, en octobre 1857, des-
cend à 488 millions dès le mois de décembre, puis, au
fur et à mesure que le numératre s'accumule dans les
caisses de la Banque, elle s'étend et le remplace dans les
échanges jusqu'à 754 millions (janvier 1859).
ii
TABLEAU DE LA HTCAÏMN M LA BANQUE BANS LA BMt-UtOmATtM!
QUI lUIT LA CRME.

BUBM. mmmuttcotn* fumuM. ~m.


mie).
Pth*uttm'. FMM. Mttcr. Pam t)<ct«r.t<rtt.f0tcar.

iSSt.4'tritnettrt. T! M5 M6 M SM 50 in M
itM.i-tnntMtre 83 199 Mt N8 *? 117 M
:N Mi 161 IM 55t 38 i39 30
5' M ?6 182 MO i56 M

Si, au lieu de considérer le relevé mensuel de la situa-


tion de la Banque, nous jetons un regard sur le compte
rendu annuel, nous voyons, en <857, les escomptes du
premier semestre s'élever à 1 million et pendant le
second à 1,085,000 fr. pour Paris seulement, et à
5,496,000 fr. pour les succursales; total pour Paris et
les succursales 5,58t,000 fr., un milliard de plus
qu'en i856.
En d858, la dépression produite par la liquidation de
la crise se fait de suite sentir; l'escompte semestriel
tombe à 754 et 7i0 millions; en 4859, il s'abaisse jus-
qu'à 678, pour reprendre sa marche ascendante'dans,les
banques départementales, qui, après avoir présenté une
dépression de 5,496,000 à 3,607,000 en 1858, re-
prennent de suite à 5~81,000 en i 859.
TABUtAUMSESCMMt!.
MM.
.f 9-
STCCt))StU:S.

i8M.
1857.
M)n<.).re.
699
1,062
semestre.
912
i,085
Tcta).'
i,Ma
2,085
2,907
5,496
Totx).
~19
5,582
MM.
1859. TM
736
~0
678 1,414
i,46t 2,<!97
5,281
~62
4,690
et <« m~m~ee*
TT«m <e t~«'<nxpte
La banque d'Angleterre avait baissé l'escompte à
pour 100, 24 décembre 1857. quelques jours avant
la banque de France l'avait déjà réduit à 5 pour 100; en
janvier ~858, eHe continuetereduirea6, 5,4 pour 100,
et 51/2 au commencement de février; alors la banque de
France &xe le sien 4 i/2 pour 100 et dix jours après à
4 pour 100, en juin, à 3 1/2 pour 100, enfin, en sep-
tembre, à 5 pour 1001 taux auquel nous l'avons vu jus-
<m'à ces derniers temps (18~1).

tM«ma< de la axorfte d« eHMt et de* tt~~tdaUeno


11

De tous les
documents qui précèdent, la conclusion
est facile àtirer, si l'on veut prendre la peine de com-
parer entre elles les diverses périodes. Les mouvements
des escomptes, du commerce et des revenus publics en
France et en Angleterre nous offrent une remarquable
régularité que l'on ne saurait prendre pour une pure
coïncidence. Leur développement régulier pendant un
certain nombre d'années pour arriver, à un degré bien
supérieur au point de départ, à un chiffre souvent énorme
au moment où une crise éclate, leur dépression çom-
plète dans les deux années qui suivent, années de liqui-
dation dans tesqueHes disparaissent toutes les maisons
douteuses que des moyens artificiels de crédit avaient
soutenues, et qui, favorisées par la hausse de tous les
produits dans les années prospères, s'étaient lancées avec
un capital insuffisant dans les plus vastes spéculations,
cause inévitable de ruine du moment où, ces mêmes pro-
duits n'étant plus demandés à un prix supérieur, il faut
les garder ou les offrir sur le marché, voilà ce qui nous
frappe.
Quelle que soit l'époque à laquelle on fasse remonter
cette étude, on retrouve toujours la succession des mêmes
accidents. Les crises se renouvellent avec une telle con-
stance, une telle régularité, qu'il faut bien en prendre
son parti et y voir le résultat des écarts de la spéculation
et d'un développement inconsidéré de l'industrie et des
grandes entreprises commerciales, souvent aussi l'em-
ploi et l'immobilisation d'un capital supérieur à celui
que pouvaient fournir les ressources ordinaires du pays,
autrement dit l'épargne. Partout les dépenses ayant
excédé les recettes, la différence a pu, pendant un temps,
être comblée par le crédit, jusqu'au moment où ses res-
sorts trop tendus se brisent.
Nous avons indiqué d'une manière général& la suc-
cession des périodes prospères, des crises et des liquida-
tions. Nous voudrions montrer ici qu'on peut en suivre
le développement pas à pas, presque mois par mois, au
moins, d'une manière très-claire, année par atMK~e. II nous
suffira de jeter un coup d'ceil sur les comptes rendus
mensuels et hebdomadaires des banques de France et
d'Angleterre. Les chiffres parleront d'eux-mêmes avec
plus d'éloquence que tout ce que nous pourrions ajouter.
Ils nous diront si la crise est proche ou ~ot~e et, une
fois l'orage passé, nous ferons sentir le moment de la
reprise des affaires.
Les maxima et les minima des escomptes de la réserve
métallique, de la circulation des billets, des comptes
courants, des avances sur effets publics, actions et obliga-
tions des cheminsde fer, des effets,au comptant, des divi-
dendes, ainsi que J'escompte des bons de monnaie et des
bons du trésor, attireront successivement notre attention.
Les relevés numériques maxima et minima placés
en
présence présenteront ce résultat remarquable et inat-
tendu, très-surprenant au premier abord, mais dont la
reproduction constante depuis le commencement du
siècle, en France et en Angleterre, prouve bien que nous
n'avons pas affaire à un rapport fortuit, à un de ces ac-
cidents que le hasard amène; c'est que, une fois le mou-
ceMeKt commencé dans un sens ou dans un autre, crois-
MMt ou décroissant, il continue sans interruptionjusqu'au
moment où un revirement complet a lieu, ce qui ne
veut pas dire que chaque mois le portefeuille, par
exemple, est supérieur au mois précédent; il y a des os-
cillations mais, si on prend les maxima et les minima
de chaque année, ceux de l'année suivante sont toujours
plus élevés ou intérieurs, sauf de rares et très-légères
exceptions, que peut-être nous ne rencontrerions pas, si
nous possédions le véritable chiffre extrême de l'année,
tandis que la publication officielle ne donne la situation
que pour un seul jour.
Les tableaux qui suivent résument les opérations des
deux grands établissements qui varient le plus sensible-
ment, selon que la situation générale est prospère ou cri-
tique. Nous avons choisi de préférence, pour mettre ces
variations en relief et donner à nos recherches une cer-
taine actualité, les périodes dé 1843-1847, 1850-1857,
i 858-1861. H sera facile de suivre cette étude sur le ta-
bleau générai, pour !aTrance,jusqN'aw'commencement
du siècle, et plus haut encore ponr!'Angiete!'M (~ tMa-
veraitaiDsidans te passé la coB&nnatioà <ta pféatent et de
précieoses indications pdor t'avenir. < ~j

BB't~ MMe~.t'M-M~ «.ih~M~~Mt~ <~ ,t<M*


~~tMMM~~A~
't,'
BANQUE DE FRANCE.
tAMACDtt.ESCtHtftt.
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6M, 6~ i.M? <.S9 9.0S
Wt i!~ 885 ?6 t.4i*

L'examen de ce taMeatmous montre itpie, de 4799 à


i855, le minimum de l'escompte a varié dans; de très-
étroites limites, de ~4 mmicios à256. Après et~des-
cendaà 84 millions (i8i4) et& 150 (en i85~, il se
réduit, en i849, aa môme ehifËM qu'en i8C5et i820.
L'escompte lies années de cnse présente presque~régn-
!ièrement!em6mechifrn:dÈi804&i850. 'L'
1804.
1815. 6M
MO
1826.< M8mt)tMms.
miNions.
KM 617
1818.un chinre
615
tata!; i! n'y
On dirait a d'exception <:me pour
l'année i8i0. Depuis 1850, il prend un développement
rapport avec ~intensité, ht grandeur de la spéculation,
en
et s'élève à..
1M9. 1,0~7 nnUiom. 1857. 3,085 minions.
18*7. 1,?'23 1861. 2,122
-Ce chiffre d'affaires, comparé aux années antérieures,
et postérieures indique assez tout ce que cette surexcitation
du commerce avait de factice. On peut donc craindre de
voir les crises devenir de plus en plus graves avec le dé-
veloppement de l'industrie.
tMi FeMompte retombe de
Ainsi en 650 à 256 millions.
eni8M 6i7&à 155
en 1847 1,529 à 256
en i8S7 2,08i à 1,~4
eni86i 2,139 &

En 1847, l'escompte retombe à 256 millions, comme


au commencement du siècle; cela peut donner une idée
du malaise commerciai.
Chacune des périodes qui servent de base à ce travail
comprend les années prospères et l'année extrême qui
voit se déclarer la crise. Les deux suivantes sont celles de
la liquidation. A partir de ces deux années, le mouvement
reprend son cours pour parcourir les mêmes phases
La similitude et la simultanéité de ce mouvement, en
France et en Angleterre, indiquent bien qu'il n'a r~en de
particulier et de local, et qu'il ne subit pas l'influence
des institutions ou des lois du pays.

f<ft<t<e iMMMW
De i845 à i847, l'escompte annuel, pour Paris seu-
lement (la fusion n'étant pas encore faite), s'élève de
771 millions ai,527,000 fr.! 1

Pour les succursales, de 240 à 478 millions, et, pour


les banques départementales, de 522 à 851 1

Voir le tableau page i68.


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Les Mmmt* Mt M mtHtoM de
Enfin, pour le total, de 1,500,000 à 2,600,000 fr.
tje portefeuille, pour Paris seulement, d'après les re-
levés trimestriels, présente une augmentation analogue,
de 75 à i92 millions (1845-1847); dans la dernière
année, il atteignit même 251 millions. Si, en mars 1848,
nous trouvons un chiffre plus élevé (252 millions), la
perturbation apportéedans les transactions commerciales
par suite de la révolution de Février en donne l'explica-
tion naturelle. Dès le mois d'avril, il était retombé à 2111
au-dessous du maximum de 1847 et, en avril, à 158
au-dessous du minimum; jusque-là l'accroissement avait
été régulier et constant, les maxima et les minima tou-
jours supérieurs à ceux de l'année précédente. En-juin, il
était descendu à 117 millions, et enSn à 41 en décembre.

POMEFEmLLZ, MCOitPTM.
iMt <Mit i8t6 iM7 tM8 iM!)
lfa:imnm.
Mmimam. 101
101 164
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~80 19:
i92 256
25ti 47
Minimum. 75 88 155 167 41 23

En Angleterre, les escomptes et les avances confondus


sons le même titre, olher <ecMrt<tM(autres valeurs), sui-
vent la même marche qu'en France.
Le total annuel des escomptes seuls augmente toujours,
et les diminutions, aux époques de liquidation, sont des
plus remarquables. Ainsi de 2,600,000 liv. en 1844, ils
s'élèvent d'une manière croissante et continue à 54 millions
en i 846, et 38 en i 847, l'année de la crise. La liquidation,
commencée en i848, les réduit à 8 millions, et, quand
elle fut complète en i 849, le relevé annuel ne dépassa pas
4 millions d'effets escomptés! Quelle diminution pour
ne pas dire suppression du crédit et des affaires à termel
D'après les comptes rendus hebdomadaires, les es-
comptes et tes avances (e~rMMMttt~) s'étaient pro-
gressivement élevés de 5,600,000 liv.ea 1845; à
25,200,000 liv. en 1846~575mHltoM<tefr et à 21
millions en 1847. Lemaximumiduportefeuille~ devancé
d'un& année le moment le plus critique tes embarras se
manifestaient déjà par son eagorgement~uoi~ue t'en-
caisse n'eût pas encoreété attaquée. En octobre 1847, le
portefeuille, il est vrai, n'est que de 21 millions d& liv.,
t'escompte à 8 pour 100 mais la réserve ïnétallique de
16 millions de liv. st. est tombée & 8. v

La crise éclate en France et en Angleterre, et quoique


dans ce dernier pays il n'y ettt pas la terrible complica-
tion d'une révolution; la liquidation des 'affaires mal en-
gagées fut désastreuse. Le portefeuille, représentant une
partie des obligations de commerce que le crédit favorise,
se vide rapidement par suite de l'ébranlement de la con-
fiance et de la suspension des affaires à terme. Dans ces
moments, un modeste comptant alimente~ les canaux du
commerce qui, hier encore, coulaient à pleins bords.
En France, de 256 millions en 1847, le portefeuille
tombe à 41 millions en 1848, et enfin à 23 millions en

En
1 r
1849. Le total annuel des escomptes de 1,,329 millions à
256(1847.1849)!
Angleterre le portefeuille baisse de 25 millions
(575 millions de fr.) à 16 (1847-1848).; 11 millions en
1849; 9 millions en 1850.
Le total annuel de 58 millions de liv. st. (950 millions
de fr.) s'affaisse à 4 millions de Mv. st. (100 millions
de fr.), 1849
La liquidation était complète par la différence des
maxima et des minima on peut juger à quel prix; mais
aussi quelle reprise des affaires, quand le terrain fût
déblayé d'une imprudente spéculation. Dès 1850 tout
reprend et repart dans les deux pays. En Franco même le
mouvement était déjà sensible avant ïe coup d'État du
2 décembre. De 256 millions l'escomple s'était relevé à
559 pour Paris seulement.

jMfte~e <e iSt~iNM


La stagnation des affaires, suite de la liquidation de la
crise, se prolonge jusqu'en 1850. L'escompte négligé
tombe à 2 1/2 pour 100; en Angleterre les affaires s&
font au comptant, et le 28 décembre 1852 il est réduit à
2 pour 100; en France, 5 mars 1852, à 5 pour 100.
Nous voici arrivé au plus beau moment du développe~
ment du commerce et de la richesse des nations, double-
ment favorisées par la découverte des mines d'or et par les
réseaux des chemins de fer; à l'aide de ces deux puissants
moyens de circulation, le mouvement a été des plus ra-
pides et entraîne à des hauteurs inconnues jusqu'ici, quoi-
que toujours avec la même régularité.
Pour Paris seul, le total annuel des escomptes (1849-
57) s'élève de 256 millions à 2,085 millions de ir. t
Le portefeuille de la Banque, Paris et succursales,
s'élève, par une progression continue, d'une admirable
régularité, de 95 millions à 608 (1851-57), présentant
chaque année un maximum supérieur à celui de l'année

Pour Paris et tes succursales de 768 millions à 5,496,000,000 fr.


précédente; au moment des plus graves embarras, alors
que l'escompte était porté à 10 pour 100, il avait déjà un
peu Qéchi à 588 millions.
En Angleterre de même de 4 millions de liv. st. (100
millions de fr.), le total annuel des escomptes s'éieva à
49 millions (1,225 millions defr., 1849-57).
Le portefeuille de 9 m'Mions (225 millions de fr.) à
51 millions; la progression est parfaitement régulière,
sauf en 1854, quand la guerre d'Orient vient en ébran-
lant la confiance imposer un temps d'arrêt. Le mouve-
ment reprenait l'année suivante, pour continuerjusqu'en
novembre 1857, à 51 millions de liv. st.; l'escompte
porté à 10 et 12 pour. 100.
Dans les deux pays c'est le dernier terme de la pro-
gression les transactions portées à cette dernier~ limite,
il faut s'arrêter. La crise enraye le mouvement; mais,
malgré une perturbation beaucoup plus violente en An-
gleterre qu'en France, un grand nombre de banques sus-
pendirent le ralentissement des affaires ne fut pas assez
grand, la secousse n'avait pas été assez violente pour
renverser tous les crédits douteux; la liquidation ne fut
pas complète. Nous en avons vu de semblables exemples
depuis 1800. Pendant une année de langueur, dans la-
quelle le portefeuille des deux banques se vide de moitié
(1858), on reprend équilibre, puis tout repart pour arri-
ver à un nouvel engorgement (1861).
De 608 millions le portefeuille de la Banque de France
tombe à 548, juin 1858. Le total annuel de 5,598 mil-
lions à 4,567.
En Angleterre, de 51 millions liv. st. le portefeuille
tombe à 14. La diminution est dans la même proportion
qu'en France. Nous ne possédons pas encore le relevé an-
nuel qui accuserait la même diminution.

MtrMe <e iaea~ts~t


Tout le monde se rappelle les embarras du moment
trop courts cependant pour déterminer une liquidation
complète. Il y eut une suspension des affaires, comme
l'indique la réduction du portefeuille en France et en
Angleterre, mais l'abondante importation d'or en 1858
facilite singulièrement la reprise.
En Angleterre, l'escompte qui, dans la période anté-
rieure, avait demandé cinq années de 1852 à 1857 pour
s'élever de 14 millions au-dessus de 21, sauta brusque-
ment en deux ans de 14 millions à 24 (~858-1860). De
5 pour 100, le taux des escomptes avait été porté à 5 pour
iOO, 11 avril à 6 pour 100, le 14 novembre 1860;
à 7 pour 100, le 9 janvier; îls ne dépassaient pas alors
21 millions. Quand il fut porté à 8 pour 100 (15 février
1861), ils étaient déjà descendus à 20 millions.
En France, l'année 1858 était à peine écoulée, que
déjà le maximum du portefeuille des années antérieures
était dépassé. De 548 millions il remonte à 554 millions
en 1859;à562,en 1860,et enfin, en janvier t86i levoici
revenu à 606 millions au même maximum qu'en 1857
De 5 1,2 pour 100 (5 janvier), le taux de l'escompte est
porté à 7 pour 100 (le 9). Ces symptômes précurseurs
des crises, comme en 1844 et 1856, diminuent un peu
en mars, l'intérêt est ramené à 5 pour 100. Le porte-
feuille était retombé à 444 millions, il se relève à 578 en
octobre, t'escompte est de nouveau porté à 6 pour 100.
En janvier 4862, il~ atteint 675 millions, dépassant de
beaucoup tous les tMiCMMt antérieurs (intérêt 5 pour 100).
En France et en Angleterre, le maximum des escomptes
ne s'observe pas au moment de la plus haute élévation du
taux de l'intérêt, mais un peu avant. Cette mesure res-
le
trictive arrêterait-elle mouvement ou ne serait-elle
prise qu'au moment où il commence à décroître?
Les tableaux de l'escompte enAngteterre nous indi-
quent qu'en 184 7, sur un total annuel des escomptes de
58 millions de liv. st.y 27 millions furent escomptés à
6 pour iOO et aa-dessous, et 4,600,000 liv. st. au-des-
sus. En i 857~ sur un total de 49 millions, 22 millions
furentescompté~ à 6 pour 100 et au-dessous, et i9 mil-
lions au-dessus, dont 10 millions à 10 pour 100. L'élé-
vation de l'escompte n'éloigne donc pas le papier du
commerce de la Banque, c'est la sévérité du comité de
l'escompte qui en repoussera plus grande partie, et sur-
tout la dif&culté des renouvellements qui causent les plus
grands embarras et les liquidations Mrcées.
Jusqu'au mois,de juillet i86i, l'escompte suit la même
marche dans les deux banques. Après avoir atteint 608
millions et 2t millions de liv. sterl. en janvier, en France
et en Angleterre, il <aib!it en mars et en mai à 444 mil-
lions et à i7 millions de liv. st.; se relève à 2i millions
de liv. st. en juillet, et a 547 millions en août en France;
mais a~ partir de ce moment, dans chacun des deux pays.
il suit une marche différente. Tandis qu'en France la
progression continue jusqu'à 675 millions de <r., en jan-
vier (1862), le portefeuille se gonflant de plus en plus
En Angleterre, le portefeuille baisse de jour en jour
comme aux époques de liquidation de 21 millions il
tombe à i6; le minimum avait été de 14 millions de liv.
sterl--en 1858,etde 9 mittionsen 1850.La liquidation,
par suite de la stagnation des affaires, serait donc déjà
commencée de l'autre côté du détroit~.
Une différence de S pour 160 dans le taux de l'es-
compte avait pu exister entre tes deux places, comme
-déjà on l'avait observé à d'autres époques, sans que l'ar-
Mtrage ait pu se faire par suite du change défavorable
qui s'était élevé de 25 fr. à 25 fr. 50 c mars 1860,
septembre 1861. En 1847, le change s'était ~tevé à
256-.85c., eta25fr.40c.en 1857.
C'est pour combattre ce change défavorable, qui ren-
dait l'exportation du numéraire avantageuse, en drainant
la réserve métallique de la Banque, que cette dernière
conclut avec MM. de Rothschild et Baring un traité par
lequel elle pourra tirer de Londresjusqu'à concurrence de
2 millions de tiv. sterl. (50 millions de fr.). Un même
traité, jusqu'à concurrence de 400,000 liv. sterl., était
aussi passé avec Hambourg.
Pour défendre son encaisse menacé elle met en report
et livre, fin septembre, 28 millions de ses rentes et fonds
disponibles; cependant, malgré ces deux puissantes res-
sources, il baisse encore de 504 millions à 284.

me ht ttMtfwe ~«t~M~te, ÊSM ÊMW


ta réserve métatUque faisant la contre-partie des es-
En France en juin 1862 le portefeuille est déjà tombé de 675 millions
h485.
comptes, nous devons l'étudier ici. Ce qui frappe le plus
dans les comptes rendus mensuels de la Banque, ce sont
les deux mouvements en sens inverse du portefe~Mlle et
de i'encaisse. Tandis que l'un augmente sans cesse,
l'autre diminue sans bruit, s'écoula peu à peu d'une ma-
nière continue, dont le vide se fait surtout remarquer
aux époques de crise, mais qui, pour l'observateur atten-
tif, était depuis longtemps révélé par la décroissance des
<n<MMM<t et des minima mensuels et hebdomadaires. Le

reflux du numéraire s'observe immédiatement après les


crises dans les deux ou trois années qui suivent, à la fin
de la suspension des affaires ou au moment de la reprise.
En se rétablissant avec une si grande rapidité, l'encaisse,
comme les escomptes, offre un maximum supérieur à
celui de la dernière période.
Ce double mouvement pour l'escompte et ia réserve
métallique n'est donc pas particulier à une seule année,
l'année de la crise, comme on semble le croire, puisque
nous constatons que la tendance, dans un sens ou dans un
autre, est toujours très-marquée. La crise parait et éclate,
quand des deux côtés il est porté aux dernières limites;i
ce qui prouve que, si des causes étrangères peuvent pré-
cipiter l'explosion, il faut bien reconnaître que tout était
préparé depuis longtemps pour cette fin, et que, un peu
plus tôt un peu plus tard, il fallait liquider, car une crise
n'est qu'une liquidation générale pour permettre aux af-
faires de reprendre sur une base plus solide, et non pas
sur les ressorts d'un crédit trop tendu que les charges ac-
cumulées finissent par rompre.
Tt*UTMM DE L'MCttSSE xttAUJQCE.

MM MM MM MM MM Mt) MM MM MM MU
t t t t t t t t t
<Mt. Mtt. MU. MM. tM. MM. MM. Mtt. MU. iMT.

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5 < 1 5MMi<U89<ee«
XiBieM )ti)Mm )tiHie..t Mtio*. )tNiMX ttitUoet ttiUmot m)to.t.

iN 5Ma6iMa9i6949f!
M iM ii8 M M B8 f81 ÏT9 696

La situation de rencaisse métallique n'est plus la même


que celle des escomptes et de la circulation des billets,
son minimum s'observe toujours dans l'année où la crise
éclate, et son maximum dans les années prospères, ce qui
est le contraire pour !es deux.autres.
Le maximum de l'encaisse a varié de 25 millions (pre-
mière période, 1799-1804) à 626 (deuxième période,
1847-1856)..
Depuis 1814, le minimum de l'encaisse se rapproche
beaucoup de celui de i8i8 (54 millions), 57 en 1847,
49 en 1848, et en i857 70 minions.
Après chacune de ces dépressions de la réserve, le nu-
méraire reflue plus abondant que jamais dans les caisses
de la Banque. 1

Ptm <ea). Pari. et MtmrtatM.


124 millions.
AiMi de d

de 86 à 258
de 89 à 249
de
de
de
»
miMions.

t8<8-18Si, de 49 626 de 9t à 622


1857-1858, de 70 5 287 de 165 à 644
Les chiffres qui précèdent mettent suffisamment en lu-
mière ce double mouvement de um et de reflux.
12
Le maximum de l'encaisse, qui varie peu de 1814 à
1844, de 218 millions à 281, prend des proportions
énormes à partir du moment où tes billets de 1 OC fr. et
de 200 fr. sont mis en circulation. B s'ëlèvè jusqu'à 626
millions en 1852. La différence entre ces deux .maxima
doit représenter assez bien la somme métallique que ces
billets ont remplacée dans la circulation et le mouvement
des échanges.
Si l'on compare maintenant te minimum de îà réserve
métalliqueau maximum des billets cm circùtation, on
observedé laea~randesdiB~rences. h:;
ttnttM.nnm')! xtBm)«r'
&M*it9e
-mfom.tM. ~tHHttt.
CitMhthm

De 1799 & 1804. t miBipn. ?9 t~MtM.


tM5M8t4. 5 <55
iM~~iMS. S ~26
M'MMM6. M ~5i.–
<850àiM6. 89 241
1846 ~t847. 57 3ii

i~7.
IM8~~M~ 49~–
i 1855. M
M
4i5
543
649
Depuis i 818 jusqu'en i 856, le minimum de la féserve
métallique ne descend pas au-dessous du tiers de ~cir-
culation des billets; ce que l'on a regardé jusqu'iciieontine
une garantie sufEsante n'a pas empêché une crise d'écla-
ter chaque fois que cette proportion s'est rencontrée. Mais
depuis 1850 le minimum de la réserve s'abaissant au-
dessous du tiers, comme en 1847,1855, i856, n'oblige
pas la Banque à suspendre ses remboursements tant que
!a panique ne s'em mê!epM;c)MFen i847, a~ecune ré-
serve aussi réduite qu'en t848,eH6 continua ses opéra-
ons régulières, tandis que dans cette année eï!e dut
damer le cours forcé pour ne pas les interrompre.
En France (1844-1847), la réserve métallique s'a-
baisse, année par année, de 279 millions à 57.
En Angleterre, pendant la même période, de 6 mil-
lions de liv. st. (400 millionsde fr.) à 8 miHions de 1. st.
(200 millions de S-.).
Dans ia seconde période (1850-1857), après être re-
monté de suite à un eMûre élevé, eUé présente le maxi-
mum au moment où tes escomptes, après la dépression
de la liquidation, commencent à se développer.
Ainsi de 91 miHions en France, en y comprenant les suc-
cursales, eH~atteint de suite 622 millions (1848-1851),
c'est ie maximums Depuis, au fur et~ mesure que le por-
tefeuille se remplit, elle baisse, décroît peu à peu, année
par année, à i65 millions en 1856, et à 188 en 1857. Le
minimum ne se présente pas l'année même des plus
graves embarras, mais elle se trouve assez réduite pour
expliquer les inquiétudes qui font porter le taux de t'es-
compte a 10 pour 100.
En Angleterre, de 8 millions elle s'élève rapidement
aussi à i7 et atteint son maximum, 22 millions de liv. st.
(550 millionsde tr.), de 72 miHions inférieurs à celui de
la France. A une année près, le maximum s'observe à la
même époque dans les deux pays; cependant la décrois-
sance est un peu moins régulière dans le premier que
dans le second. La guerre d'Orient produit notamment en
Angleterre, comme pour les escomptes, une perturbation
<nïi n'a pas été sensible en France. la réserve métallique
y tombe tout à coup en effet de 20 millions de tiv. st. à
10 (185M854), poor se relever l'année suivante à 18.
Cette chute a eu probablement pour cause quelque be-
soin urgent de numéraire destiné à solder les fiais de la
guerre cela paraît si naturel, que, dès l'année suivante,
la réserve s'était retonnée en gardant sa proportion dé-
croissante, et continue à s'affaisser dans les années sui-
vantes jusqu'à 6 millions de 1. st. (i50 millions de fr.),
de i ~millions intérieure au minimum observé en France.
La dernière période (1858~862) ne s'écarte pas de la
règle déduite des précédentes. Dès que le mouvement de
sortie est suspendu, les rentrées s'opèrent avec la rapidité
ordinaire. De 165 millions en France (minimum de
i856), la réserve métallique est dqà revenue à 595 mil-
lions en 1858, et à 644 en 1859. Ainsi, trois années seu-
lement après le minimum, le maximum reparaît, supé-
rieur de 22 millions à celui de la premièrepériode mais
la décroissance est aussi beaucoup plus rapide, puisque
deux ans après, c'est-à-dire en novembre 1864, la réserve
est déjà tombée à 284 millions
Eu Angleterre, la réserve de 6 millions de liv. sterl.
s'élève, l'année suivante, même à t9 millions (1857-
i858); ce chiffre ne peut être dépassé en 1859. La
baisse, comme en France, reparait de suite jusqu'à 10
millions de liv. st., janvier et février i86i, Fescompte
à 7 et 8 pour iOO.
Depuis ce moment, le portefeuille se dégorgeant tou-
jours, t'encaisse se rétablit; en décembre elle est déjà
revenue à 15 millions de liv. st., l'escompte à 5 pour 100.
Ce sont ces deux mouvements en sens contraire, la di-
minution du portefeuille et l'augmentation de la réserve
métallique, qui nous faisaient flire que la liquidation pa-
raissait s'opérer en Angleterre.

ehre«ht«M <« MBe<*


L'émission du papier est le but principal de l'institu-
tion des banques modernes. Cette émission a le double
but d'ajouter à la circulation métallique et de la rempla-
cer par un signe monétaire d'une transmission plus fa-
cile et plus rapide. Mais elle peut créer les plus grands
troubles, les plus grands embarras, si elle se fait sans
mesure, c'est-à-dir& si elle ne tient pas compte des véri-
tables besoins de la circulation, et surtout si elle ne s'ap-
puie pas sur une réserve métallique suffisante pour assu-
rer le remboursement à vue des billets.

CBtCCLATtM) DU B!HEK DE MNOCE.

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(Tout en Mitlicnt de franc*. )

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MM. HM lois. Mt*. tMt. tttt. tM7. tMt.

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M) M M M <M t<9 SM ??

La circulation des billets présente le maximum dans


les années qui précèdent les crises et le minimum dans
les années qui suivent.
L'acte de 1844, qui a réglé le mécanisme de la Banque
d'Angleterre, a restreint la circulation dans des limites
si étroites, que, à deux reprises (en 1847 et 1857), sous
la pression de besoins urgents et considérables, on a dû
permettre de les franchir.
En i848, lorsque le remboursement des billets de la
Banque de. France est suspendu-; le gouvernement, pour
donner au public une garantie contre leur dépréciation,
crut devoir limiter également l'émission. On la fixa
en
d'abord à 452 millions (M avril, 2 mai). La réserïe mé-
tallique ne dépassait pas alors9i millions. Malgré lc~
primes que font l'or et l'argent, signeévidept de la dé-
préciation de billet, il continue à circuler pour sa valeur
nominale. La baisse de tous les produit et surtout la,
suspension des transactions commerciales~corrigejttd'ail-
leurs, dans une certaine proportion, cette différence entre
les deux natures de circulation fiduciaire et métallique.
Cependant les craintes du présent et les inquiétudes de
l'avenir ayant fait~lisparaïtre l'oret l'argent, et les échan-
les plus indispensables à la vie devenant ainsi très-
ges
difficiles, un moment doit venir où le papier prendra for-
cément la place des métaux précieux ce qui arrive en effet.
De 1845 à 1846, la circulation s'élève de 2i5 à 511
millions pour Paris seulement; en i 847, au moment des
embarras, quoique l'escompte fût maintenu à 5 pour 100,
elle était retombée à 255 et même 217 millions.
En Angleterre, à la même époque, la circulation de
la Banque s'était élevée de .15 millions de liv.st.~22
(i84i-i845), c'est le maximum. Elle descend à 20 mil-
lions le 25 octobre i847, l'escompte à 8 pour iOO, au
moment le plus critique. Le 24 décembre, les demandes
ayant cessé, elle baisse à 17 millions et à i6 pendant la
liquidation en 1848.
En mars 1848, la circulation de la Banque de France,
pour t~fis seulement, quoiqu'elle s'étendit à ta France
entière, s'féJevai~ à 26~ millions et ne dépassait pas 9 mil-
<t<MM daps le~ départements: on peut dire qu'elle était
presque nulle. Le total, pour tout le royaume, ne dépas-
sait pas 272 MtîMotM. Sous l'inQuence du cours forcé et
de la suspension des remboursements, elle s'éleva à 575
millions; de 9 -millions dans-les départements, elle attei-
gnit 78 millions en juin. En même temps, et par suite de
l'émission des coupures de iOO fr., la réserve métallique
monte de 91 à t45 millions.
Le calme commence alors à renaître. La Banque, ne re-
cevant pas de demandes d'escompte, tandis que son porte-
feuille se vide sans relâche, et voyant son encaisse protégée
par la suspension des remboursements, songe à repren-
dre sespayements en espaces. Le moment est favorable; la
panique est passée les besoins n'existent plus; on appro-
che, d'ailleurs, de la limite Sxée par la loi (452 millions).
Dans cette situation, la conduite de la Banque est natu-
rellement tracée sa réserve augmentant sans cesse, elle
doit modérer l'émission du papier et rendre à la circula-
tion le numéraire qui afflue dans ses caisses.
Un spectacle singulier se produisit alors. Le public,
qui a repris confiance dans le billet, parce qn'i! est ac-
cepté partout pour sa valeur nominale, tenait envers la
Banque une conduite bien différente de celle qui entraîne
de si grands embarras dans les crises; bien loin de récla-
mer du numéraire, alors qu'en le lui offrait, il n'en vou-
lait à aucun prix. De là cette lutte entre le public et la
Banque le premier pour obtenir des billets qu'on lui re-
fusait, la seconde pour faire accepter des espèces que l'on
repoussait. La limite de rémission des billets, 452 mil-
lions, était toute liberté à la Banque; pour donner satis-
faction à ces réclamations, on porta ce maximum à 525
millions (22 décembre 1848). Enfin, le 9 août 1849, le
cours forcé fut aboli et la libre émission des billets per-
mise conformément aux statuts.
A la fin de l'année, la circulation a dépassé 400 mil-
lions, et la réserve métallique est à 261 millions. Le mou-
vement d'extension continue presque sans arrêt, et arrive
à 427 millions en 1849, tandis queia réserve métallique,
elle aussi, a grossi sans cesse pour atteindre 302 millions
en mars i849. Ainsi le premier effet du cours forcé et de
l'émission des billets de 100 fr. a été d'accroître la cir-
culation de iOO millions (272 millions, mars; 575 mil-
lions, juillet 1848), en présence d'une réserve métallique
s'élevant de91à i45 millions. Lesespècesayantaugmenté
sans interruption (de i45 millions à 502, mars 1849),
les billets ont dû prendre leur place dans la circulation,
mais pour une assez faible part, car la circulation n'aug-
mentait que de 52 millions (575 à 427).
Le mouvement n'est cependant pas encore terminé; et
la liquidation, accompagnée d'une suspension presque
complète des transactions commerciales intérieures, fait
toujours affluerles espèces à la Banque. La réserve mé-
tallique, de 4i5 millions à la fin de i849, s'élève à 475
en mars i850; à 586 en juin i85i; enfin à 622 en oc-
tobre de la même année.
La circulation des billets, au contraire, de 427 mil-
lions en i849, progresse lentement à 556 en octobre
1851, ne s'accroissant que de i09 millions, tandis que
l'encaisse a gagné 300 millions (de 302 à 622). Le billet
n'a donc pu prendre dans la circulation la place laissée
libre par le numéraire.
En 1855, lorsque la circulation des billels a grandi
jusqu'à 685 millions, la réserve métallique s'est déjà
abaissée de 622 à 482; le mouvement, en sens contraire,
commence à se produire. Deux mesures amenées par la
crise de i847, dont l'une réclamée depuis longtemps,
ont contribué à répandre en France la circulation des
billets de banque le cours forcé et les coupons de
100 fr. Le reflux du numéraire, qui se manifeste immé-
diatement après le drainage de la réserve pendant la li-
quidation ou peu après, indique bien que, pour l'usage
ordinaire, le billet est préféré; mais, dès que le mouve-
ment commercial a repris, l'intervention du numéraire
devient d'année en année plus nécessaire, puisque nous,
le voyons fuir peu à peu sans que le papier prenne sa
place, au contraire, sa circulation diminuant aussi c'est
surtout à partir du moment où la réserve métallique se
reconstitue et rentre s'accumuler dans les caves de la
Banque, en 1849, que, parallèlement, on voit l'émission
croître et la circulation se développer. La somme néces-
saire pour les besoins des échanges paraissait être, en
i 848 et 1849, de 375 à 425 millions. Depuis 1849, les
billets commencent à remplacer la circulation métal-
lique, si recherchée naguère, reversée aujourd'hui dans
les coffres de la Banque.
De 272 millions, ils s'élèvent
tMtt <M9 1850 tSH iBM iM3 )??
A~5 t5t 492 5<55 671 685 M4
PaMHètement, la réMrve métaltiqueaagm~te

246 4i55 475 622 608 535 i65

Le maximum, 685 millions, a été atteint en 1855,


deux ans après le maximum de la réserve métallique, et
alors que déjà le mouvement de décroissance de cette
dernière était commencé et devait continuer, sans inter-
ruption, jusqu'à la crise de i857, les preMt~ft tyiMptdtMM
M /<MMK< <CM<tf ttac a~M<!e< avant l'explosion.
En i85i, la réserve métallique est rétablie et a atteint
un maximum dépassant la circulation de 59 millions. En
présence de cet état anormal, cette dernière continue à se
développer encore pendant deux années: puis, à partir de
i855, diminue chaque année jusqu'en 1857. De 685
millions, eUe tombe à 551 (décembre i857}. En novem-
bre, au moment des plus pressants secours à ta Banque,
eUe est de 105 millions intérieure au maximum {685-
580 millions).
A Paris, la circulation des biitets~ 848-1853) avait
seulement douMé de 265 à 520 millions: mais, à coté, la
réserve métallique de55 mittions (i848) s'était étevée a
508 millions (1852). La différencen'était donc que d'une
douzaine de mittions, chaque billet se trouvant rept'éscnté
par te numéraire en caisse.
Dons les départements, le développement avait été
beaucoup plus considérable qu'& Paris. De 9 millions, en
i848, elle était arrivée à 165 millions en i855 puis elle
s'affaisse, faiblit régulièrement d'année en année à 45
millions en décembre 1857; elle ne dépassait pas 50 mil-
lions en novembre même année.
Les oscillations en hausse et en baisse sont beaucoup
moins extrêmes que pour les escomptes et la réserve mé-
tallique, mais suffisent pour montrer,: contrairement à
l'opinion que l'on cherche à faire prévaloir, que, dans
les moments de crise, ce ne sont pas les billets de banque
que l'on recherche, puisque, avant même que la Banque
ne prenne aucune mesure restrictive, quoique te mat
soit à l'état latent, la circulation est plutôt au dessous
de celle des années antérieures. Nous insistons, parce
qu'elles indiquent Ttien que rien n'est plus variable que
la quantité de billets qui peut rester en circulation, quoi-
que garantie par une représentation métallique en caisse
presque équivalente et même supérieure, comme en 1851
(622 millions espèces contre St66 billets).
Cette situation se manifeste particulièrement aux épo-
ques destagnation qui suivent la liquidation des crises.
Le numéraire, inutile alors aux échanges et à la balance
des comptes avec l'étranger, vient s'accumuler inactif à
la Banque, et le billet le remplace dans la circulation.
Mais, si les affaires reprennent, si les échanges se mul-
tiplient à l'intérieur et à l'extérieur, le besoin de la mon-
naie métallique se fait sentir, et l'abaissement continu de
l'encaisse, depuis la première année de prospérité jus-
qu'à celle où la crise éclate, atteste la nécessité de l'in-
tervention de cette monnaie pour le solde de différences
qu'on ne peut compenser autrement.
La diminution extrême de la réserve métallique n'est
donc pas un fait particulier à l'année de la crise, mais
bien le dernier terme d'un mouvement qui s'est produit
au premier jour de la reprise des affaires, alors que le
numéraire, négligé plus ou moins longtemps, est inter-
venu activement dans les transactions.
Pour conseiller la Cxité du taux de t'escompte et l'aug-
mentation de la circulation des billets comme moyen
de salut, il faut avoir oublié les crises de 1804, i8i0,
1815, i8t8, i826, 1850, i859, i847, pendant les-
quelles t'escompte, maintenu à 5 pour 100, n'a pu pré-
venir aucun désastre. Il suffirait d'étudier les fluctua-
tions précédentes pour se convaincre que, quand on veut
forcer la circulation des billets par une nouvelle émis-
sion, ces derniers ne tardent pas à revenir s'échanger
contre espèces. Ce ne sont donc pas eux que l'on re-
cherche dans ces moments; car, à peine reçus au guichet
de t'escompte en échange du papier de commerce, ils se
présentent au guichet des remboursements pour être
convertis en valeurs métalliques, comme la diminution
de la réserve ne le prouve que trop; et, en présence de
ce fait, on ose affirmer que, en augmentant la circula-
tion, 0!T répondra à tous les besoins. Il est difBcite de
plus fermer les yeux à l'évidence. Si la circulation seule
des billets suffisait, pourquoi s'attaquer à l'encaisse? Car
la Banque n'élève le taux de l'escompte que parce que,
dans ces moments, c'est le numéraire que l'on recherche,
numéraire que le change défavorable sollicite, soit pour
l'étranger, soit pour la balance de certains payements à
l'intérieur.
Le danger qui menace t'encaisse ne saurait être con-
juré, à moins de décréter le cours forcé ou de suspendre
le remboursement des billets.
Les exemples pris en France devraient suture, nous le
pensons, pour convaincre les esprits les plus prévenus;
mais nous trouvons la conGrmation de tout ce qui pré-
cède en Angléterre.
De 16 millions en 1848, la circulation de la Banque
d'Angleterre s'élève à 25 millions 1. s. (575 millions de
fr.), et, en 1852 et 1853, années prospères, la réserve
métallique à 22 millions 1. s. Les deux maxima se ba-
lancent à un million près. En 1854, elle fléchit à
22 minions, descend à 20 en 1855, se relève à 21 en
1856; mais, au commencement de 1857, eUe s'était
abaissée à 18 minions, 19 en avril, le portefeuille s'éle-
vant déjà à 2i millions 1. s. En novembre, quand il
touche 51 millions t. s. l'escompte à 10 et 12 pour
100, elle dépassait à peine 21 millions t. s. La réserve
métallique, qui, elle aussi, égalait la circulation en
1852, était tombée de 22 millions 1. s. à 6 w~MM
(555 millions de fr. à 150).
Les différences que nous venons de remarquer pour la
circulation de la Banque d'Angleterre sont encore plus
sensibles si nous étudions la circulation générale des
trois royaumes, c'est-à-dire de la Banque d'Angleterre et
d'Irlande, des banques d'Ecosse, des banques particu-
lières et des joint stock banks.
De 50 millions 1. s. en 1848 et 1849, la circulation
générale des billets s'élève à 41 millions 1. s. en 1855
(1 milliard fr.), somme inférieure de 1 million au maxi-
mum déjà observé en 1845, puis va, diminuant d'année
en année, jusqu'à 57 millions, en 1857 (927 millions
de fr.), au moment de la suspension des payements.
Le mouvement de bascule porte donc sur les escomptes
et sur la réserve métallique. L'émission des billets, une
fois la circulation saturée, présente des écarts beaucoup
moindre. C'est la partie la plus stable de tous les articles
des bilans des banques, et c'est eHe qu'on voudrait rendre
taplusmobiië Inutile d'insister sur la valeur d'une pa-
reille proposition.

~<t~<te )<e M<a-~<tM <m BHMt~


Danscétte dernière période (i858-t863), de 53i mil-
lions, minimum delà circutation En décembre i857, elle
se retève de suite à 690 miMidhs en i8S8, dépassant tout
à coup te maxhhutn de la période antérieure (685 mil-
lions en 1~53), s'ëtevë & 754, etenBn t87 millions en
i 859, et, en 1860, 80i mittions; c'est teehiftre le plus
élevé. Nous ne pouvons plus faire la distinction entre
Paris et les succursales, les publications officielles n'in-
diquant plus la division.
La réserve métallique avait aussi dépassé le maximum
antérieur, mais dans des proportions beaucoup plus
faibles. Dé 622 mittions a C44 millions (1851-1859), la
différence ne s'élévait pas au-dessus de 22 millions,
tandis que, pour tes bittets, etteestdeli8 mittions.
Les importations si abondantes d'or et d'argent n'ont
pas sufE encore aux besoins des échanges. La circulation
des billets a pu sedévetopper à côté;mais, dès que les
embarras se manifestent, ta réserve métallique s'écoute.
Elle est déjà tombée de 644 millions à 284, novem-
bre 1861, tandis que la circulation, de 787 millions
(1860), varie de 778 à 715 de janvier a juin 1861,
remonte à 766 en octobre, quand la Banque porte l'es-
compte à 5 pour 100, et est déjà réduite à 728 et
715 millions en novembre et décembre, pendant que les
demandes de remboursement font rentrer les billets en
ccnange'du numéraire, qui baisse toujours.

~e< eM)t~<e«<MMF*)t<<.
En France, le maximum des comptes courants s'ob-
serve dans les années ~ut suivent les liquidations, par
suite du défaut d'emploi des capitaux qui ne sont pas
demandés, et & la veille des crises, souvent dans l'année
même qui les précède, par suite de la crainte, de l'in-

8W~
i
~J.
quiétude~ qui empêchent les capitaux demandés de s'en-

VAtttTtOM BM OOXnM COmMït Dm[M.


(Tout en miUioM de tnme*. 1

iMt. Htt ;Mtt mt MM «M tttt )<St ius tMT


t t t t t t t t t t
Mtt. ttt~. tMt. tM*. tMt. tMt t<n. leu, MU. Mfr.

6 M i~ i6 M N S5 M 37
? M M i~ <06 7') M itt B?
6 « i <6 S M 35 M 37

Le maximum a presque doublé dans chacune des trois


dernières périodes:
iMS iMt iMW
Hi M? 506

''Le minimum, au moment des crises, a moins varié

<M1 1856 iMt


37 93 98
r.~le ~r~w~ da tH.
Le maximum des comptes courants du Trésor s'ob-
serve pendant les années prospères

4M <Mt <MO
t<5 9M M'!tmUMM.

Le minimum à t'époque des crises

tttM itM tWt


M Si MmittMM.

En Angteterre, les dépAts ou comptes courants publics


et privés ont suivi la même marche. De 6 millions'). s.,
en 1840, its s'élèvent à 24 millions en 1846 a la veille
de la crise, en i847, ils sont réduits à 7miiïions, et au
minimum à ii.
La liquidation terminée, ils se rë!èvent à 22 millions
en i853, retombent à 17 au moment de la guer)~
d'Orient, puis, présentant do grandes oscillations, de ft
à 6 millions par an, selon leur marche ordinaire; nous
trouvons réunis, en 1857, le maximum et presque le
minimum (22 millions et 14).

Ulm wtwweer rwr euew'w~Nes, wellswr et ~IIpllar


lie fer.
L'augmentation et la diminution des avances ne sui-
vent pas la même marche en France et en Angleterre
Dans notre pays, nous no retrouvons plus la continua
du mouvement ascendant ou descendant qui, pour )e'.
escomptes, la réserve métallique et la circulation, a~ti)
frappe si vivement notre attention, tandis que, en An-
gleterre, le chiffre maximum se trouve bien amené par
une succession pour ainsi dire non interrompue, et
coincide avec celui des escomptes pendant les crises.
Ainsi le total annuel des avances, de {5 millions 1. s.
en 1845 s'élève à 21 en 1847 (crise), retombe à 2 mil-
lions en 1848; puis, sauf un temps d'arrêt en 1851 et
1852, quelques besoins extraordinaires à satisfaire on
1855, atteint 20 millions en 1856 et M en 1857 (750 mil-
lions de fr.).
L'exagération de la somme des avances au moment des
embarras, leur dépression ou plutôt tour suppression
presque complète pendant les liquidations, tout indique
combien elles sont liées ici au mouvement commer-
cial.
En France, au contraire, nous observons des oscilla-
tions brusques, sans aucun lien entre elles, mais dé-
terminées par un besoin spécial facile à reconnaître.
Les demandes d'avances sur effets publics ou sur ac-
tions et obligations des chemins de fer n'auront donc
pas les mêmes causes, le même but; aussi jamais les
M«M'tW<t et les Mt««MO no se rencontreront aux même''
époques.
Les avances aux particuliers sur dépôt d'encts publics
sont surtout considérables au moment de t'émission de~
emprunts.
En 1818, la Banque avance 100 millions pour l'om-
prunt de 14 millions; 59 millions, en 1823, pourh'm-
prunt de la guerre d'Espagne; 28 millions en 1845;i
50(! millions l'année de la conversion du 5 pour 10(t
n
(i852)'; 3i5 millions en 1855, 5ii million3 en i856,
emprunta pour la guerre d'Orient.
En i857, matgré les besoins généraux, mais en de-
hors d'une demandespéoate, le total des avances Paris
et succursales ne dépasse pas i68 mi!Mons.
L'emprunt de 500 millions pour la guerre d'Italie, ou-
vert après la demi-liquidation de la crise à un moment où
beaucoup de capitaux étaient dispomMea. et a métaux infé-
neurà toua tea précédents (60fr. 50 e en 5 pour iOO),
ne détermina presque aucune demande à la Banque, le
total annuel des avances s'éteva a peine au-dessus de
200 millions. Bans les moments de gêne, on n'a donc
pas recours, comme en Angleterre, aux avances sur
dépôt d'effetspuhlios.
Les avances sur actions et obligations des chemins de
fer s'observent dans les années où on imprime une
grande activité aux travaux en i855 et i855 Les deui
maximum, s'étevant à 53 i et 4M millions de francs,
avaient néchi, dès fannée suivante, de 200 millions
environ~ 546 et 508 mlUioM (< 854.1856)
En i857, on ne demande que i72 millions à la
Banque nous retrouvons presque la même somme pour
les avances sur effets publics (i68 millions). Le com-
merce, malgré ses embarras, ne paraît pas chercher à
utiliser cette ressource; te papier escompté lui sumt
En i854, i859, 1861, les avances reprennent quelque
activité, par suite de rémission des obligations des chc-
,¡ \1
conv~ de i<5a
!< omveMMtt
I4 i859 ét&ve
élève poar fNMi Mote<BMt de i9
pMtr P~!ie 17 mUtions en
~milliona en
jitnvicf !t < tt en nxn et t5? «nnm te montant du Mtncet Mf effets
tXtMiM.
tBHts de fer ~ites par la Banque pour le compte des
compagnies, et des aommes mises à la disposition des so-
<:<<M< et du partie, avant et: apt~ la BonacripUon néan-
jm~J~ ma~aB~, i859, ne ~~sae pa& 451 mil-
Mo~M.
Voici, depuis 1848, d'après les comptes rendus men-
mets de la Banque, le tableau des maxima et minima des
avances.
~=:
Sur
S<c tctientetobti~tMM
AB-<e* enebptttUes. dèehtmintdefer.

IM8.
~M9. 42
I(Mh«)im. Jt8m<MMt7
i5
tbmnam. W'jtimum.

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iMO. M
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M
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10
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»
4

i854.
t8M.
76
42
45
25
94
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49

i8S6.
<??. ii6
M 32
33
M
115
M
55
25

i858.
1859.
30
M 31
32
84
17
4<

1MO.
1M1. 45
M M
M
153
122
80
77

1M2. M M 75 45

Les maxima et les minima mensuels, sans oHrir rien


de régulier, représentent parfaitement les variations du
total annuel des avances. Les maxima s'observent dans
les années prospères, les minima au moment de la crise
en i857 leur marche est donc tout à fait différente de
celle des escomptes. Notons seulement que, quand la
Banque, en 1859 et 1860, fit des avances sur dépôt
d'obligations aux compagnies de chemins de fer, te maxi-
mum mensuel dépassa celui de toutes les périodes anté-
rieures, qnoiqae le tottt MUtaèI f&t mtënear. La de-
mande fut considenNe à nnmoment donné, mais ne se
renouvela pas, ce qui était le contraire en 1855 et i855.

lie ~m
L'escompte des bons de monnaie, iusignifiant josqu'en
ces derniers temps, prend des proportions considérables
depuis i849 et t'ëxptoitation des gisements aurifères
de l'Australie et de la CaHIbmie; s'élève jusqu'à 285
-étions en 1854. et 581 millions en i858.
CONCLUSION

Si nous ne nous trompons, les faits qui précèdent nous


paraissent avoir suffisamment établi les résultats sui-
vants
i* Le total annuel des escomptes, après s'être ~evé
pendant un certain nombre d'années, au milieu d'un.;
prospérité générale, à un chiffre cinq ou six /btx <M~-
rMMt à celui du point de départ de la période, diminue
brusquement pour reprendre, après la liquidation forcée
qui s'opère alors, un nouvel et non moins vif essor.
2° La réserve métallique, après avoir diminué graduel-
lement pendant la même période, descend, dans la der-
nière année, au tiers ou au quart du chiffre du point de
départ; c'est à ce moment qu'une cr~e éclate.
5° Dans le cours de la liquidation qui suit cette crise,
d'une part, la somme des escomptes se réduit à un
chiffre quelquefois insignifiant (France, en 1849); de
l'autre, la réserve métattique, par suite du ralentisse-
ment des échanges, s'élève avec une rapidité telle que,
en deux ou trois années, elle atteint et dépasse même la
circulation des billets. (France, en 1851.)
4° Mais, ce terme une fois atteint, il se produit un
mouvement en sens contraire. Les transactions repren-
nent, les escomptes s'accroissent, l'encaisse recommence
à décroître, et cette double force en sens inverse continue
à agir jusqu'à ce qu'une nouvelle crise l'arrête.
On peut donc, à !a seute inspection du chiffre des es-
comptes et de t'encaisse pendant cinq ou six années, se
rendre compte du degré de proximité ou d'éloignement
d'une crise.
A chaque période
nous retrouvons la succession des
mêmes accidents augmentation rapide du portefeuille,
diminution de la réserve, épuisement des caisses de la
Banque.
Ainsi, en 1804, en 1815, en 1847, en 1855, en 1857,
les mesures défensives, l'élévation du taux de l'escompte,
la diminution de sa durée, ta limitation des rembourse-
ments, leur suspension même, ne sont prises qu'au mo-
ment où la crise, arrivée à son apogée, était sur le point
de s'arrêter et de décroître; cela est si vrai, que l'argent
rentre de suite, ce qui c'aurait pas lieu si tes mêmes be-
soins se faisaient sentir. Car oncomprend que ces res-
trictions s'opposent à la sortie du, numéraire mais,
qu'elles le fassent rentrer si ta demande reste la même,
c'est ce que l'on saisit moins.
Néanmoins, dans toutes ces circonstances, ta Banque
ne peut tenir une autre ligne de conduite. Si elle apporte
quelques obstacles au commerce au milieu de la crise,
elle n'en est pas la cause; ce n'est pas à elle qu'il faut
s'en prendre, mais aux écarts de la spéculation.
Ce n'est pas l'élévation du taux de l'intérêt, ni la di-
minution de la durée de l'escompte qui peuvent apporter
une perturbation, sensible aux affaires, si déjà elles
n'étaient embarrassées d'ailleurs, une preuve du peu
d'influence de ces mesures, c'est que jamais le porte-
feuille de la Banque n'est aussi rempli que dans ces mo-
ments.
La Banque, en le faisant payer plus cher, ne refuse
donc jamais son concours au commerce.
Il est vrai que, si la Banque n'avait pas plus de la
moitié de son capital immobilisé en rentes, elle pourrait
peut-être retarder ces mesures restrictives. Elle ne dimi-
nuerait cependant qu'en partie, par suite de la perte de
ses revenus, les dépenses résultant de l'achat des lin-
gots d'or et d'argent, des piastres, des vieilles pièces, etc.
Elle n'aurait pas besoin de vendre deux millions de rentes
à l'empereur de Russie mesures énergiques qui n'em-
pêchent pas l'argent de s'échapper des caves de la
Banque, à peine y était-il entré. Ce déplacement conti-
nuel ne pouvait cesser que par la suspension des paye-
ments ou par la cessation des causes qui le détermi-
naient. Le censeur remarquait déjà, en 1806, que le nu-
méraire ne s'est remis à son niveau que du moment où
ont cessé les efforts pour presser sa marche. L'extraction
inconsidérée de ce qui est nécessaire sur une place, y
causant des vides, rehausse le cours de l'intérêt et ne fait
qu'exciter davantage à y revenir les mêmes espèces qui
s'en éloignent. De là ce régime vicieux du port et du
rapport en tous sens. uniquement profitable aux entre
prises de voitures publiques.
Les capitaux que l'on tire des départements ou de
l'étranger y retournent bientôt, pompés par eux, et.
étant, toujours en diligence, manquent également à la
périphérie et au centre.
A toutes ces époques, la Banque a toujours livré à la
circulation une somme bien supérieure & son capital, en
acceptant les sacrifices passagers que la position lui im-
posait, et que l'intérêt de ce capital immobilisé en rente
compensait et au delà dans les années prospères. Son ca-
pital même toujours disponible, ce qui serait conforme
à son institution, ne préserverait pas l'encaisse dans les
moments difficiles.
En 1806, comme de nos jours, on a pensé, en aug-
mentant le capital de la Banque, pouvoir détourner les
crises; il fut donc porté de 45 millions à 90, que la Ban-
que, ne sachant comment utiliser, place en rentes et en
avances au Trésorsur obligations des receveurs généraux,
jusqu'à concurrence de 40 millions. Un pareil capital, en
supposant qu'on le conservât toujours disponible, ne pou-
vait être de quelque utilité qu'aux époques de crises;'le
service des intérêts devenait une lourde charge dans les
années prospères. Aussi le conseil d'administration en
réclame toujours, jusqu'en 1818, la réduction de 90 mil-
lions à 45; et, comme le ministre ne prend aucune déci-
sion, après en avoir déjà immobilisé une partie en rentes,
il rachète par anticipation les actions et en réduit le
nombre à 67,000, seul moyen de prévenir un dé6cit ha-
bituel.
En temps ordinaire, le capital de la Banque est plus
que suffisant, on peut même dire inutile, les comptes
courants divers et du Trésor en tiennent lieu en temps
de crise ils diminuent, le numéraire surtout disparaît.
C'est alors seulement dans ce cas, une année sur huit en-
viron, que le capital en écus serait utile pour y sup-
pléer, elle achète à grands frais les espèces métalliques
qui lui font défaut, elle remplit ses caisses d'une somme
bien supérieure au capital qu'on pourrait lui assigner;
c'est une perte que les heureuses années compensent et
dont le développement exagéré de l'escompte la couvre
dans l'année même.
En i855, <856 et 1857, elle a déjà payé en primes,
pour achat de métaux, i5 millions de francs, ce qui doit
représenter une somme bien supérieure à son capital.
Le compte rendu des opérations de la Banque en
1858 nous apprend, en effet, la distribution des achats
de lingots depuis te il juillet 1855.

Uegett Mhtt~. Primes payées.

En~
2'MmMtrei855.
t"eta'MmMtrMi856.

Tor~
9M,MO.OM
559,000,000
564,000,000
1,577,000.000
5,920.600
7,294,MI0
4.C78,iOO

15,895,100

Ce qui représente une somme de i ,577 millions, le ca-


pital de la Banque n'étant que de 91 millions.
Si, aux époques de crises, on observe toujours la suc-
cession constante des mêmes accidents, ainsi que l'effroi
qui s'empare de l'opinion publique; aux époques de pro-
spérité qui succèdent, on est frappé de l'élan, de l'entrain
sans pareil qui se manifestent, de la confiance sans
bornes dans l'avenir, qu'on se représente sous les couleurs
les plus brillantes. De même qu'on ne voyait pas de limite
à la baisse, on n'eu voit pas non plus à la hausse l'en-
gouement, la frénésie du public pour toutes les valeurs
est sans mesure, on se les arrache. Celles qui sont sur le
marché ne suffisant pas, on en crée d'autres pour satis-
faire une demande insatiable. Toutes les affaires qu'in-
vente la spéculation sont bonnes, toutes sont cotées avec
prime; on escompte l'avenir, qui, pour la plupart, ne doit
pas exister. Les premiers versements sont minimes, on
recule les autres autant que possibles; quand tes échéan-
ces arrivent, elles précipitent ta crise.
Tandis que les embarras commerciaux sont assèz courts,
une année ou deux au plus, tes époques prospères pré-
sentent unesuccession continue de plusieurs années, six
à sept en moyenne. Pendant cette période tout augmente,
la progression est générale pour tous les revenus. L'ar-
gent, très-abondant, s'offre à vil prix sur le marché, l'in-
térêt baisse au-dessous de 5 pour i 00 on répond de suite
aux demandes de fonds les souscriptions ouvertes sont
de beaucoup dépassées, il faut les réduire; et tout cela,
quels que soient les événements qui viennent se jeter à la
traverse. Dans ce moment, une grande guerre ne saurait
arrêter le mouvement; les ressources sont teties qu'elles
suffisent à tout, même aux plus énormes emprunts; les
fonds. publics peuvent en être affectés, le mouvement com-
mercial ne se ralentit pas, ee prolonge encore, jusqu'à ce
que le portefeuille de la Banque soit engorgé par des es-
comptes supérieurs à ceux de la dernière crise. Ce fait
seul, qui précède toutes tes mesures restrictives, indique
assez le besoin, les embarras du. commerce, qui ne peut
continuer ses opérations sans lui faire de plus grands em-
prunts. Alors l'échafaudage si brillant du crédit s'é-
croule les primes ont disparu, toutes les valeurs offertes
ne trouvant plus d'acheteurs; il faut se liquider et aban-
donner ses rêves, réalisant une perte, là où une année
plus tôt on comptait une fortune.
La succession plusieurs fois répétée de tous ces acci-
dents peut se constater depuis le commencement de ce
siècle, et a toujours existé pour quiconque étudie l'his.
toire avec quelque attention.
En examinant les principaux articles des bilans des
banques de France et d'Angleterre, on aura été frappé de
la régularité, de la concordance pour ainsi dire parfaite
que l'on remarque entre eux, malgré l'indépendance
complète des deux administrations qui les dirigent, et
les règles différentes auxquelles elles sont soumises.
Quelle que soit leur constitution et avec les limites sou-
vent restreintes dans lesquelles l'une d'elles, la Banque
d'Angleterre, doit se mouvoir, nous retrouvons les mêmes
oscillations, et leur retour périodique amenant successi-
vement la fortune et la ruine de l'industrie et du com-
merce.
Ce que l'on doit surtout signaler, c'est que dans l'an-
née qui précède la crise, sauf l'augmentation constante
des escomptes de la Banque et le haut prix des céréales,
rien ne l'annonce, les transactions sont plus actives que
jamais, l'argent très-abondant et les recettes magnifiques.
Dans un pareil moment, oser en prononcer le mot, c'est
vouloir passer pour un fou ou un esprit chagrin; pour
tout homme clairvoyant, elle n'en est pas moins immi-
nente.
Voulons-nous des preuves à l'appui de ce qui précède,
jetons un coup d'œil sur la première moitié de ce siècle.
Le 17 octobre 1806, la première crise vient de finir,
la Banque réduit l'escomple de 6 pour iOO à 5 pour 100,
le 5 août 1807, elle t'abaisse à 4 pour 100
En 1807, malgré la guerre générate, l'empressement
du public fut tel pour souscrire au doublement du capi-
tal de la Banque, que les souscriptions ont dépassé de
15,000 la somme demandée.
En 1818, après plusieurs emprunts s'élevant en trois
ans (depuis 1815) à plus de 40 millions de rentes, le
ministre ouvre une souscription publique pour un nouvel
emprunt de 14 millions de rentes, et le concours de la
population fut tel que la souscription, au lieu de 14 mil-
lions, s'éleva à 125 Ce fait n'est pas unique; en Bel-
gique, une souscription publique de 50 mtMtotM en pro-
duisit 68l!
1

La Banque, qui avait reporté le taux de t'escompte à


5 pour 100 en 1815. le maintient jusqu'à 1818; mais,
la crise passée, dès 1819, elle t'abaisse à 4 pour 100,
sans aucun changement, jusqu'en 1847.
Dans les bettes années de 1820 à 1825, le développe-
ment de la prospérité du pays va toujours croissant. La
guerre d'Espagne, malgré un emprunt de 25 millions de
rentes, ne ralentit pas le mouvement des affaires, l'abon-
dance de l'argent est telle, le crédit si bien établi, que
le cours du 5 pour 100 s'élevant à 106 fr. 25 c., M. de
Yillèle, avec le tact d'un grand ministre, en propose la
conversion volontaire en 3 pour 100, au cours de 75 fr.,
ce qui fut accepté pour 24 millions de rentes, et fait voter
le milliard d'indemnité aux émigrés.
Un an après la crise éclatait. Dès 1829, le mouvement
des affaires reprenait; le retour abondant de l'argent en-
gageait la Banque à discuter si elle n'abaisserait pas l'es-
compte à 5 pour 100. La crise de i830 éloigne jusqu'en
i 852 la réalisation de ce projet.
En 1854, 1855, i856, tout le monde se rappelle les
écarts de la spéculation, le développement des affaires, à
peine retardé un instant par la crise américaine de t856.
On se relève jusqu'en 1859; la question d'Orient, en
1840, vient donner quelques doutes, éveiller quelques
inquiétudes pour l'avenir; on se modère, mais, en 1842,
le mouvement reprend sa marche.
Si l'escompte de 1845 et de 1844 se trouve réduit, cela
tient à la concurrence de grandes maisons de banque et
au développement des affaires des succursales et des
banques départementales.
Alors apparaissent les diverses compagnies de che-
min de fer. On souscrit avec fureur. Le chemin de fer du
Nord est coté avec une prime énorme, le jour même de
son adjudication. Les emprunts s'enlèvent à des taux
très-étevés témoin celui de i844, adjugé en 5 pour 100
à M. de Rotschitd, au cours de 84 fr. 75 c. On ne voit
plus de limites au progrès; puis, dès l'année t846, le re-
tour périodique des versements, la cherté du froment
pompent le numéraire sur la place. Avant la fin de l'an-
née, la gêne, les embarras se manifestent; en janvier
184 7, la Banque, pour la première fois depuis i8i8,
élève l'escompte à 5 pour 100; la crise est complète.
Après la grande liquidation de i848, l'escompte se-
mestriel descend à 125 millions (2* semestre de 1849),
mais de suite i! se relève sans que rien, dans la situation,
fût changé, et atteint 210 millions dans le second se-
mestre de i850. Il suffit au commerce d'une ou deux
années d'espérance pour reprendre son étan l'échéance
redoutée de mai i85i ralentit les affaires, qui se main-
tiennent cependant encore.
Depuis le 2 décembre i85i, teur développement est
continu jusqu'en 1 855, où ta guerre d'Orient cause une
légère hésitation; mais le mouvement reprend bien vite
le dessus et nous amène à la crise de novembre 1857.
De 1852 à i854, on observe le même entrain pour les
souscriptions qu'aux époques antérieures. Les sociétés,
les compagnies à peine constituées, on s'arrache les ac-
tions, tout réussit, toutes les valeurs montent, sans que
l'on ose 6xer un terme. En présence de ce tourbillon as-
cendant, la passion du jeu s'empare de toutes les imagina-
tions les dépenses de la guerre obligent le gouvernement
d'avoir recours à des emprunts il renouvelle l'expérience
de i8i8.
Une première souscription publique de 250 millions
donna 467 millions, deux fois la somme (mars 1854).
Une seconde de, 500 millions s'éleva à 2,i75 millions,
quatre fois la somme (janvier i 855).
La troisième enfin, de 750 millions, atteignit 5,562
millions, cinq fois la somme (juillet 1855).
Le nombre des souscripteurs allait, lui aussi, toujours
croissant.

i"Empnmt.
2'Empnmt. 177,000 98,OMMU«riptenM.

5'EmpruBt. 3i6,OM

Malgré tout ce qu'un pareil résultat parait avoir de


merveilleux, il ne peut faire oublier l'empressement du
public i° En Angleterre, où un emprunt de 450 mil-
lions, ouvert parPitt en i796, fut entièrement sous-
crit en quinze heures; 2* en France, en 1818, et en
Belgique, après 1850, où deux emprunts, émis par
souscription publique, produisirent l'un huit fois, l'autre
vingt fois la somme.
A la fin de 1855, la crise commençait; l'acceptation
par la Russie des propositions de paix (janvier 1856)
redonne un dernier élan aux affaires pendant six mois;
mais, dans le second semestre, les embarras reparaissent,
l'argent devient rare, le numéraire disparaît. La Banque,
qui, à la signature de la paix, avait abaissé l'escompte à
5 pour 100, le relève à 6 pour 100 (septembre 1856); la
crise, un moment interrompue, suit son cours. Elle éclate
en 1857, une demi-liquidation a lieu en i858, puis tout
repart jusqu'aux nouveaux embarras de 1861-1862.
Ce qui a manqué jusqu'ici, c'est une liquidation sé-
rieuse pour éliminer du marché toutes les maisons im-
prudentes ayant embrassé au delà de leurs forces; les
plus sages, les plus dignes de crédit seront à peine
ébranlées, et permettre une reprise naturelle des affaires
comme en i 855.11 est vrai que ta liquidation de 1848
avait été radicale et terrible; mais aussi quelle activité lui
a succédé En 1857, au contraire, le mouvement fut à
peine arrêté et suspendu pour un moment; ce fut une
demi-liquidation comme en 1 85$. Les embarras de cette
année n'eurent leur liquidation qu'en 1859. La première
secousse, malgré l'ébranlement du commerce, n'a pas
amené la suppression de toute la partie malade, et, ré-
pandant dans les relations une incertitude générale, a
empêché le retour de la confiance dans l'avenir.
C'est cette liquidation qui tarde à se produire et que
l'on devrait appeler de tous ses vœux liquidation com-
mencée en Angleterre, si on en juge par la diminution des
escomptes et l'accroissement de la réserve métallique,
d'autant plus nécessaire que, à l'exemple de t'Ëtat, tout
le monde, les départements, les villes et les compagnies
particulières se sont tancés dans des dépenses très-consi-
dérates. (Paroles de M. Fould dans son Mémoire.)
En i858, on a passé outre avec de légères blessures,
et, matgré une reprise bien marquée en 1859 et 1860, le
mouvement se trouve encore enrayé. Le trop plein se ma-
nifeste, la cpnnance manque; les affaires ne peuvent s'en-
gager sur une base stable que dans des prix plus modérés.1
qui permettent de nouveaux échanges quand la place sera
débarraasée d'une imprudente spéculation.
COMMERCE
ntPORTATMM ET EXPORTATIONS. = MOUVEMENTS DE LA POPULATION
CONTRIBUTIONS DmECTES ET INUMECTES
Mtn DU TRÉSOR. COURS DES FONDS PUBLICS.

Dans !a première partie de ce travail, nous avons


étudié les mouvements des escomptes et de la réserve
métallique des banques aux époques prospères et aux
époques de crisc~ nous avons constaté les oscillations si
remarquaMes qu'elles présentent, leur développement
exagéré et leur affaissement complet il faut maintenant
rechercher si, dans les autres phénomènes, manifesta-
tions de'la vie des peuples, tels que les transactions
commerciales, le mouvement de la population, mariages,
naissances, décès, du revenu public, des contributions
directes et indirectes, des découverts du Trésor, de la
dette flottante, etc., on ne découvrirait pas une marche
sembJaMe et analogue, présentant les mêmes accroisse-
ments et les mêmes dépressions, coïncidant avec !e mou-
t4
vement des escomptes qui en donnent le tableau le plus
fidèle.
Ce serait déjà un résultat intéressant que de montrer
l'influence des crises commerciales par l'examen du dé-
veloppement et de la réduction des escomptes de la Ban-
que mais on pourrait penser qu'elles ont peu d'action
sur la vie des peuples et sur les variations de l'opinion
publique dans les temps difficiles et dans les années
prospères, tandis que cette dernière dépend presque en-
tièrement de l'une on de l'autre de ces situations.
En France, aven triste à faire, malheureusement trop
confirmé par nos nombreuses révolutions, on a un atta-
chement très-peu chevaleresque pour le pouvoir. On
l'appuie et on l'applaudit tant qu'il fait nus affaires, ou
peut-être mieux, tant qu'il nous les laisse taire; du mo-
ment où, par notre faute le plus souvent, elles devien-
nent dimciles et embarrassées, nous lui retirons notre
confiance. Après nous être mis dans une fausse position,
nous sommons le pouvoir d'aviser, ou bien, nous agi-
tant sur notre lit de douleur, nous réclamons de lui
dee réformes quelquefois ridicules, toujours regardées
comme des panacées à tous nos maux, et qui ne sont
qu'un prétexte pour manifester notre mécontentement.
De cette funeste et périlleuse habitude de lui attribuer
tout le bien dans les années prospères, il résulte, par un
enët contraire, qu'on le charge et qu'on l'accuse de tout
le mal dans les moments de crise. De là ce va-et-vient de
l'opinion publique en France, qui tantôt élève une dy-
nastie, tantôt la renverse. Elle ne serait pas longue, si
l'on voulait la dresser, la liste des gouvernements qui,
depuis plus demi-siècle, ont résiste à l'adversité et aux
cmes commerciales intenses.
C'est ce dont on pourra s'assurer en jetant les yeux sur
les deux tableaux qui accompagnent ce travail. l.es dif-
férences maxima et minima, quoique moins sensibles
que pour les escomptes, n'en sont pas moins très-
toarquées.

ttett h))~t<mt<<M~ et des ez~W«<MM CMtMaoree


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Nous ne possédons un relevé officiel que depuis i8i5.
De cette époque à nos jours, elles ont suivi un développe-
ment assez régulier, non sans réactions sensibles.
De 1815 à i8i8, les importations s'élèvent de i99
millions à 55~ baissent à 294 en i8i9; se relèvent à
456 millions en i826; fléchissent à 4i4 en i827, mais
reprennent de suite jusqu'à 489 millions en 1850; s'af-
faissent de plus de iOO millions en i85i, à 574; puis,
sauf deux annéea un peu plus faibles (1855-1859), attei-
gnent d'un mouvement presque continu 955 millions
en i847.

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Am)ée*. Mimm<m). Années. Optimum.


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On ne pottAJe les tctet~ que <)<'puis 1815.


ies tait descendre à 556 millions (474 valeur actuelle),
ornais elles se relèvent de suite jusqu'à i,i96 en i855,
~,594 en i855, et en6n i,989 milIioMen 1856. En
i857, le mouvement est arrêté, elles ne dépassent pas
1,872 millions; pais, en i858, pendant la demi-liquida-
tion, retombent à i,562. Différence ea moins, 427 mil-
lions. En i859, elles se sont déjà relevées i,640 mil-
lions, i ,897 en 1860, et enfin, si nous pouvons en juger
par les publications mensuelles, à un chiffre encore su-
përieur en i86i.
Comme pour les escomptes, le total des importations
,est toujours sensiblement supérieur à l'année précé-
jdente, jusqu'au moment où, l'engorgement arrivé à son
comble, la crise éclate. La dépression que l'on observe
pendant les liquidations est toujours sensible, et d'au-
tant plus profonde qu'elles sont plus complètes. En i848
et i858, la diminution des importations est pour ainsi
dire la môme, de 400 millions de francs (481 millions
en 1847, 427 en i858); mais, dans la première année,
la réduction est de moitié, dans la seconde elle est à peine
du quart, et par suite insntBsante.

We* M~MtXthtM
Les exportations présentent, comme les importations,
une marche toujours croissante, mais elles sont beau-
coup moins sensibles aux perturbations commerciales,
et cela se comprend le malaise intérieur suspend les
affaires, avilit la valeur des marchandises, qui vont s'of~
frir,à vil prix sur les marchés étrangers, pour faire dis-
paraîtfe le trop-plein qui s'est formé -à t'~de des facitités
du crédit sous toutes les formes.
Elles ont été beaucoup moins ébranlées par la crise
de t847 et la févotution de 1848 que les importations,
dont la diminution indique beaucoup mieux les MM/~
/h<tMC< W~rMMfMt
De 506 millions en 1827, elles s'abaissent à 452 en
1850, puis se retèvent~ et, comme les importations, sui-
vent une progression continue jusqu'en i 84 7, où leur va-
leur atteint le chiffre de 891 millions (7i9 millions valeur
actueUe). H n'y a que deux points d'arrêt, en 1856, au
moment de la crise américaine, de 639 millions elles
retombent à 5i4 en i837, remontent jusqu'à 760 en
i84i, s'affaissènt encore un peu en i842 et i845, pen-
dant que les importations augmentent toujours, et ne
reprennent leur marche ascendante qu'en i 844 jus-
qu'en 1847. La crise- de i 848 leur imprime à peine
une tëgère dépression de 719 à 690 millions, elles bais-
sent seulement de 39 millions, tandis que les importa-
tions sont diminuées de 48i millions 1

BYMMtTMM.

iM7.
i856.
Annett. ~im'n. Années. Mitdmam.

tMl.
1856.
506.MO.OM
629,000,000
700,000,000
tM7,vittem-MhMUe. 719,000,000
1830.
1857.
1843.
452.0M.OOO
515,000,000
644,000,000
1M8. 690,000,000

1860. 1,895,000,000
2,377,000.000
1857. 1,865,000,000

Depuis i848, elles se sont beaucoup plus développées


quetesimportatiens; jusqu'à 1,541.millions en 1855,
au moment de h guerre d'Orient, elles baissent de 100
millions l'année suivante, pour atteindre i,557 millions
eni855,i,895eni~6,et2.277eni860.
Les abondants arrivages d'or de la Californie et de
l'Australie compensent les différences sensibles que l'on
observe, dana ces derniers tempe, entre les importations
et les exportations.
De i827 à i859, eHea se balançaient aasez eMete-
ment mais, depuis i840, les importations ont pris un
si grand accroissement, que la proportion a été rompue.
La crise de i848 a contribué à rétablir l'équilibre; c'est
à partir de cette époque que i'efÏet contraire se produit
la exportations t'emportent sur !es importations dans ces
dernières années.
Le mouvement commercial suit le dévetoppement des
escomptes aux époques prospères; dans les moments de
crise, les importations sont surtout très-réduites en 185i,
elles retombent de 489 millions à 574, et, en i848, de
955 a 474; en i857.dei.989 à i,562.
Cette diminution de la valeur des échanges ne saurait
toutefois se comparer avec l'affaissement complet des
escomptes. 1

Les exportations sont encore moins inuuencées par les


crises en i85C, elles baissent de 44 millions; en i848,
de 29 millions; en i857, de 28 millions seulement; dans
les trois cas, des l'année suivante, elles se retèvent au-
dessus du maximum antérieur.
Si le dévetoppement du mouvement commercial (im-
portations et exportations) pris en bloc ne présente pas
toujours d'une manière treMensiMe des temps d'arrêt,
des dépressions aussi apparentes que les escomptes, il
n'en est plus de même quand on observe séparément les
principaux produits qui alimentent notre grande indus-
trie et notre consommation les céréales, les cotons, les
soies, tataine.etc.
Les documents officiels, quoique incomplets pour les
années antérieures à 1827, donnent cependant, depuis
~M5, un retevë approximatif que l'on pourra consulter.

tte* )xt~MM«*~t e< mt~t~tttthttt <e* eét~att~ w< <« prix


)~tye« « MMetttttre te <f«<tMt<.
Les importations des céréales et le prix moyen du blé
présentent le même mouvement que les escomptes; pres-
que nulles dans !es années d'abondance, elles s'élèvent,
comme tes prix, à des proportions énormes dans les an-
nées de disette.

tttttUM.
AM<tt. Prit.
EitpoftttieM. Ann<M. Prit.
Importations.
1815. 10 rnHticn~ 19 53 1817. 71 mMtiont. M 16
1M9. 17 3914 1830. 42 22 39
1842. 18 19 55 1852. 94 M 85
1845. i5 1975 1840. 47 31 84
1851. 95 1448 1847. 309 MOI
· MM. 127 1675 1854. 114 3882
18S9.
'150 1674 1855. 75 29 52
1860. 96 20 M 1856. 180 5075
1857 88 24 57
1861. 3455

En examinant les variations des prix, on remarque


que de nos jours on retrouve encore le bas cours de
t80~t4<r.86c.;t4fr.i5c., 1849; 14 fr.52c.,1850;
mais tes prix de disette sont beaucoup plus modérés; de
56 fr. 16 o., its descendent à 50 fr. 75 c. C'est un pto-
grès que le déveio~ement de la eattore et des wies de
communication nous a donné et que l'on est heureux de
signaler.
Le maximum des importations et des exportations ne
se rencontre pas toujours dans la même année qne te
maximum ou le minimum des prix, comme on peut le
remarquer: ainsi, en 1854, avec une importation de
114 millions, le prix moyen n'est que de 28 fr. 82 c.,
tandis que l'année suivante, avec une importation de
75 millions, it s'ëtève 29 fr. 32 c.
Le déficit de la recotte, assez bien, représenté par le
chiffre des importations, ne produit pas non plus la
même influence sur les prix. Ainsi, en t847, un déficit
de 209 millions amène le prix de 29 fr., tandis qu'en
i854 un déficit de 114 millions seulement t'étève à
28 fr. 82 c. U y a donc, dans l'élévation et ta fixation du
prix du blé, autre chose que sa rareté ou son abondance
relative. Serait-il trop téméraire d'y voir aujourd'hui un
effet de la dépréciation de la monnaie?
Le maximum du prix du blé précède les crises; le
minimum ne se rencontre pas toujours dans les années
les plus prospères, comme en 1814 et en 1849. Mais les
prix sont toujours modérés dans les années heureuses; il
n'y a pas d'exception. Ainsi, en France, de 1841 à 1847,
le prix moyen du froment l'hectolitre s'étève de 18 fr.
54 c. a 29 fr. 01 e. Il baisse à 14 fr. 15 c. en 1849, et
remonte a 50 fr. 75 c. en 1856; enfin it descend à
16 fr. 74 c. en 1859, et, a la fin de novembre 1861, le
vMcî de nouveau coté an-dessus de 30 fr. l'hectolitre.
En Angleterre, le prix du blé s'élève de 50 schittings
eh t85t et atteintt
en i845, à 69 en 1847, baisse à 38
74 en 1855. Il se maintient à 69 sh. en 1856; mais, en
i857, il se modère à 56. Le maximum avait pesé sur
1855, tandis que, en France, l'année qui précède la
crise (i856) avait supporté toute la pression des hauts
prix. Dès i858, il s'abaisse à 58 sh.; 'mais, en no-
vembre i86i, le voici revenu à 60 sh. Cependant nous
noterons que, en Angleterre, les prix sont plus doux
qu'aux époques antérieures.
De sorte que, d'après l'examen seul des escomptes et
du prix des céréa~ sur une période de cinq ou six an-
nées, on peut se rendre compte de la proximité ou de
'l'éloignement d'une crise.

t'~t* MfWttattetM <e* )Mrt«B<)~)M ~t~hd«


<e r<)t<hM<He <t~t <8«t
Si le mouvement des escomptes représente assez bien,
en partie au moins, les transactions commerciales en
France et en Angleterre, nous devons en trouver la con-
firmation dans le détait des tabteaux du commerce, et
faire ainsi tout marcher de front et d'un pas uniforme.
H suffira de jeter un coup d'œit sur les tableaux des
douanes pour s'assurer des oscillations considérables des
importations et des exportatations, coïncidant admira-
blement avec les crises de la Banque. Leur développe-
ment paraît irrésistible pendant un certain nombre d'an-
nées, puis tout à coup, arrivées à un chiffre bien supé~
rieur an point de départ, tout s'arrête pour retomber
queiqueMisau-dessous.
Nous ne prendrons que tes principaux produits, tels
que -les cafés, les colons; les céréales, h ibnte, les
faines, etc.
Le plus souvent le maximum montre l'année même
de la crise ou dans une des années qui précèdent; le mi-
nimum s'observe am époques de liquidation.
Pour en donner un exemple, nous prendrons les trois
dernières périodes: i840-i847,1847.1857,1857-1861.
Dans la première période, 1845-1847, les importa-
tions du coton en laine et des sucres étrangers pré-
sentent le maximum en 1846, les laines-en 1845 mais,
pour les cafés, les céréales, la fonte, ta houille, les soies,
les sucres des colonies, c'est en 1847, l'année même de
la crise, tandis que, pour les cotons, les laines et le
<ncre étranger, la réaction se faisait déjà sentir.
L'augmentation, le plus souvent, est considérable

Pmr têt e<f<ttM. de X tmiKoM. de fr. Mt


PMrtnmtom.deMmatMMMU.
Potf tf hmet, de 50 miUMM 49.
P<Mr la houille, de i8 mMMm 159.
Pour te* <oiet, de 53 mitNoM 177.

Dans la seconde période, 1847-1857, la liquidation


terminée, en 1848 et 1849, par une dépression sensible
dans la plupart des produits; le développement des im-
portations reprend son cours, sauf pour la fonte et le
sucre étranger, dont le maximum s'observe, en 1855,
au moment où la construction des chemins de fer est la
plus active. Les autres principales marchandises arrivent
a ~'apog<îc en i 856 et i857, avec des augmentations
énormes:

P<mr t« etfe*. de M miNiom M.


Pomrle* cotoM, de M m)NMM 1t49.
Peor !ee eeréttea, de 0 rniHiens 11M.
Penr la hemite, de 37 million & 65.
Pour les laines, de 15 miUieM t 77.
Pour les Mcre<. de 50 miMieM à 60.

Les importations d'or monnayé et e% lingots, en sui-


vant le même mouvement, appellent notre attention d'une
ataniere toute particulière de ii millions, en 1849,
elles s'élèvent à 480 millions en i85i et à 568 millions
en 1857.
L'entrée de l'argent, au contraire, de 290 millions, en
t&49, tombe à 97 millions en i857.
La reprise des affaires avait été telle, que, sur toutes
les matières, la quantité oSerte à la consommation avait
doublé et triplé, dépassant, comme toujours, la de-
mande. Un temps d'arrêt était nécessaire et inévitable i
la crise de 1857 le marque clairement. Mais on ne tient
pas grand compte de cet avertissement, et, après une lé-
gère dépression, tout repart pour s'élever, en i86i, à
des sommes inconnues jusqu'ici.

NTU. CM )MOMATMM, M MtTEXMt iKt-tMt.


)
( QBintom mtthqntt. i
<M7. MM. i<S7. <8M.
Ceredet.. LMMt.
Feate.
HeuNe.
5,100 4,MO
769 769
5i,MM 5(t,OM
Soiet.
Sucre (colonies)..
303 447
H
674 869
16

€<?.
Cohm.
M4 ?0 Snere (étranger). 5<5 690
6i& i,iM
Lea importations d'or et d'argent&nt exception. Pen-
dant que t'entrée de l'or de 568 millions baisse à 244
(1857-1861), l'entrée de l'argent, de 97 millions en
1857, s'étève à 210 millions en 185~, et 172 millions
en 1861.

~~s.
Dans la première période, 1844-1847, tes <M<t.MM<t,
exprimés en millions de. franc&, valeur oiNcietie, s'ob-
servent en i846 et i847, les wtMttMea i848.i849. II
en est de même dans la seconde période i848-t8&7 ce
sont les premières et les dernières années qui présentent
les chiffres extrêmes.
Mais si, au lieu de prendre pour base de comparaison
la valeur oHicieUë, nous prenons les quantités en quin-
taux métriques pour les neuf premiers mois ~e chaque
année, nous trouvons des résultats un peu différents.
Sauf quatre articles tes modes, qui, de 5,000 quintaux
métriques, baissent à 1,900 (i847-i848); les sucres ra<L
unes, de (03,000, à 40,<KK~ les tissus de soie, de i0,500,
à 6,900; les verres et cristaux, de 118,000, à 94,000
tous les autres produits suivent une progression conti-
nue jusqu'en 1855, 1856 et 1857.
Les tissus de coton doublent en poids, de 45,000
quintaux métriques à 71,200 (1846.1855), sans qu'on
puisse noter un seul temps d'arrêt. Dès 1857, ils baissent
à 66t000 quintaux métriques, et, pendant la liquidation
de la erise,a 61,800 (1859). En 1860, ils sont revenus
à un chiffre bien supérieur, 74,100; et, pour la seconde
Mt te mouvement est arrête. En i86i, Us descendent à
64,200 quintaux métriques.
L<M tissas de laine suivent de même une progression
nMtiaterrompue de 25, iOO quintaux métriques à 48,600
(I847-J857). La liquidation de 1857 les réduit à 40,500,
mais, dès 1860,ils s'étèventà 65,700 quintaux métriques,
et, comme pour les cotons, le second temps d'arrêt se fait
sentir en I86i, par une réduction, à 55,500 quintaux
métriques, encore bien supérieure au maximum de 1857.
Les tissus de coton, de laine et les vins sont les seuls
principaux produits sur lesquels la crise de 1847 et la
révolution de 1848 passent sans laisser de traces.
En résumé, le maximum des importationset des expor-
tations s'observe l'année qui précède ou l'année mime de
la cn<e, le minimum pendant la liquidation dans les deMic
CMM~t qui <MtPeit<.

BmtM~êt~
En i86i, la situation des entrepôts est un peu moins
lourde qu'en i857 et 1858; de 4,100,000 quintaux mé-
triques, le stock a été réduit à 5,900,000. La diminution
porte surtout sur les tainea et les cotons, car, pour les
autres produits, il y augmentation notable.

NTCtTMtt MN MTMpôtS. ntMOMM MNtBtM.


(QtuntMm metnqnM.)
«S7 i8M it57 iMt «5?
CaKo.6 i65 Fonte. i53 H77 Sucte(coton.)<78 M5
C~ëatcs. i68 195 Laines 49 3 8Mfe(êtnm.)!? MS
Coton.. iM 7 Soies. MO !.2<7
Ai'eMeption des cotons et des laines, dont nous avons
remarqué le stock si considérable entré dans la consom-
mation, et par suite de la suppression des droits sur les
matièKs premières, ne séjournant presque plus dans les
entrepôts, toutes les autres matières y sont accumulées
en plus grande quantité qu'en i 857.

.f1",W ~eé~ieQ, .r ee
Depuis 1850 et la découverte des mines d'or de la Ca-
l'ifornie et de t'Austratie, un grand changement s'est
opéré dans le commerce des métaux précieux.

ntMMATMt B'0)t.
(Tout tt mMeM <e &MCt. )
SS28<S~5SZ::
bntt.
Of
Otmonntyt.
S
<5
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H i9 <6t M8 M4 M MO
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S6 ?Si 9! 59 nM!iC6iM<!8SM~9Mi9t
!M
M

TtTtt. loi c 11 eo us se M< 4<e 580 ~M.sM~pee~m 5<c


<
L'importation de l'or brut ou en lingots, de 4 mil-
lions de francs, en 1849, s'étève tout à coup à 29 mil-
lions en i 850, éprouve quelque ralentissement en 1851
et 1852, puis atteint 261 et 568 millions en 1855 et
1854. De 1855 à 1858, eUe osciiïe de 290 à 252 mil-
lions, se retève un moment à 558 millions en 1859,
somme intérieure toutefois de 10 millions à ceUé de 1854
puis le mouvement décroissant est rapide jusqu'en 1861.
Lo importations d'or monnayé ne prennent quelque
importance qu'après le payement des premières dé-
pensée pour la guerre d'Orient. De 40 millions en
moyenne, elles s'étèvent à it2 en i854, et ne s'arrêtent
qu'après avoir atteint 568 millions en 1859; l'année sui-
vante, elles avaient baissé à i&i.
L'exportation de l'or, au contraire, insignifiante jus-
qu'à ces dernières années, puisqu'elle atteignait à peine
i/5 des importations, prend, en 1860 et i8$i, une im-
portanoe de plus' en plus grande, à tel point que, pour !a
pfemière fois depuis la découverte des mines de la Cali-
fomie et de l'Australie, dans la dernière année, l'expor-
tation l'emporte de 29 millions sur l'importation (275,
344). La guerre d'Amérique, pour une bonne part, doit
attWir contribué à ce résultat.
Parallèlement, les exportations d'argent brut et mo-
Myo de 1848 à i857 ont suivi une marche toujours
croissante, de i8 à 458 millions (i848-i857); l'argent
monnayé y prenant une place de plus en plus grande,
puisque de i8 elles s'élèvent à 506 millions. La circula-
tion métaHiquc en or remplace la circulation en argent.
Pendant la liquidation de la crise de 1857~ elles baissent
tout & coup de 458 à 174 millions, se relèvent, penoant
la guerre d'Italie,58i millions, puis continuent à bais-
ser jusqu'à être réduites à 255 millions en i86i.
L'Importation, de 290 millions en i849, était tom-
bée à 97 millions en 1857; à partir de ce moment, elle
se retève, augmente toujours jusqu'à 2i0 miiHons en
i859,eti72ent86i.
En ~857, la sortie de l'argent était cinq fois plus con-
<5
aidéraHe què t'entrée; en 1858, la balance se trouve ré-
tablie en 1859 et en 186$, !a sortie l'emporte encore de
moitié; en 1861, les deux mouvements se rapprochent
l'exportation n'est plus que de i/5 supérieure à l'impor
tation.

s'étant étevée à.
De tout ce grand mouvement des métaux précieux il
résulte que, depuis 1855, l'importation nette de l'or
5,171,000,000 de fr.,
et l'exportation de l'argent à. 1,527,000,000
1,644,000,000
la circulation métallique a été ainsi augmentée de
1,644,000,000 en or, qm s'est aussi subsûtùé pour
1,527,~00,000 de fr. à la monnaie d'argent.
L'excédant net annuel de l'importation a beaucoup
varié; tandis que, de 1855al8S4, il s'étêvede 172 mil-
lions à 255, dès que commencent ies payements pour la*
guerre d'Orient, H tombe à 21 mitiions en 1855, et varie
de 91 à 85 millions en 1856 et 1857. Pendant !a demi.
liquidation de la crise, en 1858, il y a un fe~it du KMtM~.
raire tellement tH<M'qM< que t'excédant maximum s'élève
à 475 millions, et 568 l'année suivante; ce sont les deux
plus belles années Nous avions déjà pu constater la
même marche -en 1848 et en 1849, après la criée de
1847. De 40 mUHoM en 1847, t'excédant :métallique
<'é!èveà 255, et à 250 les deux années suivantM; maia
alors l'argent en formait la baae, l'or n'y entrait que
jteurtaHrès-faibié appoint.
E~ <860, ildeMend&~71 miHions, et,en 1861, sauf
ute ~!utowhte de 10 millions, l'importation et i'expor-
tojtMa~M~mcent.
MctOAM !mt M L'HtMMtHO!) M< ttttAM PBËCMM.

tr~a.
$<
w ~o
t
eohs~ is tri
3 8.3 S
s~ ss~s~~ ~a ~» >o

~amos ae
mttieosdtftmcs. <0!5StiO MiM MiT!955 9t M 85~5368~1 tO

Nous ne sommes plus en présence de cette inondation


de l'or qui, comme un levier paissant, après avoir con-
duit et entraîné le monde commercial de i 851 & 1857,
avait prêté un appui si opportun pour la reprise des af-
faires en 4858, malgré l'ébranlement de l'année précé-
dente. Le temps d'arrêt, si brusque, si complet, si inat-
tendu, de son importation, a dû, pour une large part,
coninbuer à la réapparition de ia monnaie d'argent.

rels ier :+-H8.


La valeur commerciale des marchandises, les prix, en
un mot offrent des oscillations bien en rapport avec tout
ce qui précède. La progression est .constante et continue
jusqu'au moment où la crise éclate.
Ainsi, pour les cotons et laines, les prix de i fr. 75 c.
!e kilog.~ en i854, s'élèvent

CBtK.
M55. ~MM. tOS!. i858. MM.
A. t' M' i' 75' 2' 05'i' i' 85' 1' 64'

De 2 fr. 06 c. en i~7, ils tombent ai fr. 85 c. en


4858,et,en ~860, à i ir. 64 c.; nous voici revenus au
point de départ.
Pour les laines, de 2 fr. 55 c., en 1856, les')prix
tombentAiMOc.eni8M.
P<MtrIesMM<g)r<gM,aeM~aS5<r.
Pour les soies moulinées, de 87 fr à 7i A*.
«M. <?&
Lepmdttctticet.de. 4'70'teaAe~5 :'?'
Les toiles imprimëet, de. iO* 45' <' 60'
Letdnpt.de. M' ?'
LMtMOMdeMie,de.i5i'.à IM'. r

Pour les produits des manufactures, hbaiaM est un


peu moins grande.

€wt)MM*we, ))ttfet<o<t«M et M)~t<t)'<< « Aa~teteMM.


Nous continuerons notre comparaison par le commerce
anglais importations et eipor~tions. n supporte les
crises avec une résistance et une fermeté presque iné-
branlables. La progression, toujours continue, éprouve &
peine un temps d'arrêt.
Ainsi, de i84i à 1847, le total annuétdes importa-
tions s'ë!ève de 64 millions 1. s.
90 millions t. s.
elles se développent encore à 95 millions en i84â,
105 millions en i849. Là un court repos les abaisse à
iOO millions; puis, de suite, le mouvement reprend jus-
qu'à 124 millions en i854. Les premières inquiétudes
de la guerre d'Orient suspendent le mouvement et les font
reculer a ii7 millions; mais, à peine dissipées, elles re.
prennent jusqu'à 156 millions en i857. it faut encore
s'arrêter un peu pour une demi-Liquidation; après ta
Ctise, en i858, elles sont réduites à i55 mijUions. Ayan
donné ~ette&ibte satisfaction au principe, elles repartent
de nouveau pour atteindre i45 millions en 1859,
189 mittioM en 1860, et plus encore en 1861; car, si
aons comparons têt hait premiers mois des années 1859,
1860, 186t, nous trouvons la progression suivante
88mittioM, 106 miHions, 114 millions, malgré les ob-
slacles apportés par la guerre d'Amérique. Ce qui est
plus extraordinaire, c'est qu'ils ne paraissent pas de na-
ture, jusqu'ici du moins, à empêcher l'exportation du
coton. Si noua comparons la quantité importée en poids
dans les trois dernières années (la quantité en valeur
nous induirait en erreur, puisque la crainte de manquer
de matière première a fait hausser les prix), nous trou-
vons:

En 1859 (10 mois), coton importé.. 9,000,COO cwt.


1860. ti.iOO.OM
<MH, 10,4M,000

Malgré le blocus des côtes, la part des États-Unis est


toujours aussi considérable.

titMMATKMt Du COMX BM tTMS-PMS.


iK!8. <MO. MMfMmeM).
?~00,<MM cwt. 8,900,000 cwt. 7,300,000 cwt

~a dinerence de ~861 sur 1860 ne serait que de


700,000 cwt. pour les dix premiers mois, et est encore
supérieure de 1,500,000 tr. à l'importation régulière
de 1859. Cependant, malgré un stock aussi bien garni,
la hausse des prix a diminué les débouchés.
Pour l'Amérique, l'exportation des cotons a baissé de
BOufpremieMmoM. T ,¡'
~,700,000 1. s. en iMO, à i,i50,MO L s. peut) tes

PoM' le reste dumondé, pendant te moià de aap~


tembre, t'e~ortation, de 4,900,000 a.,an M60, <st
tombée à 2,800,0001. s.eni86i.
Les exportations, en générât, n'ont pM reMat6 aussi
bien que les importations aux comp!iattionsdamomeat.
Dans la première période, de i844 à i 847, de 47 mit-
lions 1. s eï!ess'étèventà60minions.
1~42~845. Après la famease r~brme <MnMnorcMle
de Robert Peet en i845~ elles avaient né~i à 57 mit-
lions en t846, pour remonter à 58 miHionxen i847.
La liquidation les rédnitencorea53 rniHions; mais,
dès l'année suivante, eHes rebondissent à 65 mi!lion&et
s'élèvent sans arrêt jusqu'à 98 millions I. s., quand,
comme pour les importations, la guerre d'Orient tes mo-
dère & 95. Cet, obstacle paraît leur avoir communique
une plus vive impulsion; l'année suivante (i856), elles
s'ëtancentait5,etenSnia2miMioMen<857
La liquidation de la crise les ramèné à ii6 millions,
et le mouvement reprend encore jusqu'en 1860, où,
pour l'année entière, les exportations s'élèvent a 455 mu-
lions, maximum qui se trouve réduit à 125 millions pen-
dant la même période de i86i.
Cette diminution tient une cause unique ta~oerre
d'Aménque car, si nous comparons les exportations des
années précédentes pour les États-Unis, nous trouvons
EaiNe.
a2,iOO,MO tn.
<<M..
9t,MO,eM HT.
MM.
~.MO.MO !if.
La diminution de 12 millions sur 1860, com-
1. 8.
peMerait et au delà la différence des i 55 millions à
ii5 mHHoM de sorte que, snr tous les autres points du
globe, les exportations anglaises seraient encore en pro-
grès.

EMOMtTMM M LA BMmMMTjMMn! EX F!tAt)M.

MM. iSM <Mt.


4,7M,OM I:v. 5,9(M,MO Uv. 8,M,000 Hv.

f~jFrahc~, p~rtib~ier, t'inftuence du traite de


6&

commerce se fait déjà sentir.


Le calme apparent des transactions intérieures ne
s'étend donc pas aux affaires extérieures, qui, sauf pour
l'Amérique, présentent une activité supérieure aux an-
nées précédentes. En résumé t'aunéei86i présente sur
le totat des exportatton~ une diminution rëÏat~e de 10
mfHiohs. Mais il ÏaùÏ se rappeler que t'ahnée précédente
dépassait de plus de t5 misions tous tes maxima anté-
rieurs.
MOUVEMENTS DE LA POPULATION

Les variations des mariages, des naissances et des


décès, moins grandes que les mouvements des escomptes
de la Banque, sont cependant assez sensibles pour que
l'on reconnaisse de suite l'innuence des années heureuses
et malheureuses. Dans les premières, augmentation ra-
pide des mariages et des naissances, diminution de la
mortalité; dans les secondes, augmentation du nombre
des dëces, abaissement du chiffre des mariages et des
naissances. Nous ne prétendons pas que le chiffre maxi-
mum ou minimum se rencontre avec celui des escomptes;
mais, par l'époque où il se présente, la corrélation est
suuisammcnt établie. Quant aux variations, elles sont
souvent énormes, puisqu'elles peuvent s'élever à plus de
200,000 en plus ou en moins.
Les mariages, et par suite les naissances, ne suivent
pas seulement le développement de la prospérité du pays;
on remarque à quelques époques une marche tout à fait
contraire à celle que l'on pouvait préjuger.
Dans les temps de révolution, de bouleversements so-
ciaux, alors que l'on peut craindre une guerre générale
et un réappei d'hommes sous les drapeaux, les mariages
augmentent dans d'énormes proportions; c'est ce que
l'on observe

thrit~tt.
Eni804,mph)redetap!)tïd'AnNeM. 2H,000
En i8i5, appd de SM.MO hommeo. 387,000
EniBM.reTohtko.
d'Orient.
En IMO~qoettien
270,000
a85,OM
BniM<r<p))Miq)M. 293,000

Ces influences réagiront sur l'ensemMe de la marche


des mariages et des naissances, et paraîtront y apporter
quelques exceptions qu'il suffit de signaler pour-.expli-
quer. En dehors de ces influences, les mariages varient
de 40 à 50,000 en plus ou en moins dans une année
prospère ou de crise.
Le maximum des mariages s'oL~erve surtout dans les
années qui suivent les grandes épidémies: 275.000 après
< 852, 297,000 après 1849.

ademmea.
Le maximum et le minimum des naissances, quand
l'élévation artificielle des mariages n'en rend pas compte,
suit assez bien le mouvement des escomptes; elles va-
rient de 50 30,000 en plus ou en moins.
Les naissances s'élèvent
!)eMa,MO~Ma.MOtMtMM9).
De M:,MO 19M.e<M (tM<MM6).
6eMt;OMt9i5.t)(M(t~T.iM9).
Be<5t,MeitM<,W<M!(iM5-<8M).

Le minimum des naissances de la dernière période est


presque semblable à celui de la première, de 828,000 à
854,000. Le maximum a baissé de 922,000 à 892,000.
Les naissances n'ont donc pas suivi le même dévelop-
pement que les mariages, et, en effet, la fécondité de
ces derniers a bien diminué. Pendant que, de i800 à
i805, eUe était de 4 enfants par union légitime, de 1840
à 1845 elle n'est plus que de 5. Après une grande
guerre, une violente épidémie, un bouteveraeïnent social
et les luttes sanglantes qui en sont la conséquence, toutes
cauaM d'une énorme consommation d'hommes, la popu-
lation se hâte de réparer les brèches, de remplir les
vides qui se sont produits dans son sein. Les pertes com-
blées, elle reprend une marche plus lente en rapport
avec le développement des subsistances et leur mëitteure
répartition, ce qui explique la différence de fécondité des
mariages dans la première et seconde mottié des cin-
quante dernières années (de i800 ai 826 et de i826 à
1855).

a~c..
Des divers éléments qui forment le mouvement de la
population, les décès sont la partie la plus sensible, ta
plus impressionnable. Les oscillations peuvent s'élever
au-dessus de 200,000 en plus ou en moins; il est vrai
que, dans ces cas, il faut signaler l'influence épidcmique
du choléra. Mais la coïncidence de son retour après une
crise, en i8S2 et 1849, indique quelque rapport caché
entre cee deux causes.
Les décès varient

te 733,000 &897.MO(i8M-i805).
De 7~.000 à 933,000 (i8M-i83S).
De 741,000 à M3,000 (tMS-~M).
De 856,000 & 875,000 (1856-1858).

Ainsi le minimum paraît Ëïe dans les trois premières


périodes, malgré l'accroissement de la population. Dans
la quatrième, H a augmenté de 100,000 décès; ie maxi-
mum présente une grande augmentation, dans les trois
premières, mais, dans la quatrième, il fléchit, aussi de
100,000. L'élévation du minimum de ta dernière période
compense la diminution du maximum~ n faut noter que
le chiffre de 897,000 de la première période coïncide,
comme pour les deux dernières, avec une année de cherté
des céréales et une crise commerciale très-intense. Nous
retrouvons presque te même chiffre (872,000) en 1814,
l'année de l'invasion et des désastres de l'Empire. Cette
grande mortalité se présente donc dans les circonstances
les plus défavorables.
L'année 1847, au moment de la crise, emparée à
année prospère (1845), présente une diminution de
une
54,000 mariages et de 81,000 naissances, puis une
augmentation de 108,000 décès, c'est-à-dire une sup-
pression de près de detix cent mille MMH~Mt dans le
développement annuel de la population
)h<<nmtM
M~ti~
iM5.
iM7.
Xtrhte*.
M5,MO
M9,000
ttMMMttet. Me<<.
Mi.OM
Mi,OM
Mi.MO
&M,OM

Enfin, pour rendre ce résultat encore plus marqué, il


faut chercher quel est l'accroissement de la population
am diverses époques de crise et de prospérité~ et, pour
se mettre à l'abri des erreurs produites par l'absence
d'une partie des décès masculins sur les listes de l'état
civil pendant les longues guerres de la Révolution, du
Gonsulat et de l'Empire, observer le mouvement de la
population sur r~H~Ht /<!HMtMtt <eM<, ies diSérences
apparaissent alors avec une singulière clarté. Dans les
années prospères, la population féminine augmente, par
t'excédant des naissances sur les décès, de plus de
i00,000individns; dans les années de crise, d'épidémie,
elle peut non'seulementperdre tout accroissement, rester
stationnaitc, mais encore diminuer. En i854 et i855,
la diminution est de 45.MO individus~ ce qui ne s'était
i
pas encore présenté. Les années les plus funestes, 85iet
i849 (épidémie du choléra), n'avaient atteint la popula-
tion féminine que dans des proportions beaucoup ~plus
faibles (i 5,000 dans le premier cas, 6,000 dans le se-
cond).
MOUVEMENTS DES REVENUS
KT DES FONDS PUBLICS

(De iMS 4 iMt)

€Mt<<r~<KtwM«)re<Mw.
Les contributions directes, malgré de nombreux dé-
grèvements, ont atteint 456 millions en 1857, dépassant
le maximum qu'elles présentèrent en i859 (440 mil-
lions). C'est au moins la source de revenus la plus fixe,
celle qui ne manque jamais et à laquelle, dans les révo-
lutions, on a toujours recours quand les impositions
extraordinaires sont la seule ressource.
De 320 millions en i8i4, elles s'élèvent à 401 en
i8i7, sont réduites à 523 en i827, pour remonter à
567 en i85i. Depuis ce moment, elles ne s'abaissent
plus qu'en i849, où elles atteignent 440 millions, con-
tribution qui parut légère supporter, comparée à celle de
l'année précédente (i 848), pendant laquelle, outre t'impot
ordinaire, s'élevant & 452 millions, on dut payer en plus
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Il
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Troi* moi..
l'impôt extraordinait~ dea 45 centimes, soit i9i millions 1
Elles descendent 4i2 millions en i85i, mais, des
i855,remontenta4M, 456 en i857etenBn480en i860.
Le maximum s'observe aux époques de crise, i8i7,
i825, i85i, i849, 1855; le minimum dans les années
prospères.
La contribution (o<!<'iere a peu varie de 280 millions
en i847, eUes'est ë~vee à 289 en 4849, a été réduite à
260 en i85i et i85% puis elte a toujours augmenté jus-
qu'à 277 millions ea i8S7 et 284 en 1860, sans atteindn:
le maximum antérieur.
La contribution personnelle s'est élevée de i/6, de 59
à 7i millions (1847~860).
Les portes et fenéttes presque de i/5, de 54 à 44 mil-
lions (1846.1860).
i Mais ce sont les patentes qui présentent la plus grande
augmentation. Elles ont doublé, pour ainsi dire, de 47
à 80 miHions (184~1860).

We<t M~MM Ê~<hfee<* em tMMM

Nous terminerons cette revue, déjà bien longue~ par


un court examen de ta richesse publique d'après les va-
riations des revenue indirects.
Le magnifique développement de ces recettes du Trésor
dans les années pMspères, et même pour une d'entre
elles (le tabac), pendant les crises et les perturbations les
plus graves, montre bien, si c'était encore à prouver,
combien les impôts indirects bien ~ssis, qui frappent la
masse des citelens, ~nt prodoc~b pour l'Etat,
Après l'enregistrement et les douanes, les principales
sources du revenu sont les sucres, les boissons et les
tabacs. Les sels, qui, avant la réduction du droit, for-
maient un des principaux articles, n'ont pas donne ce que
quelques personnes espéraient par l'augmentation de la
consommation.
De 1814 à 1818, les contributions indirectes s'élèvent
de 206 millions à 547; elles baissent à 526 en 1819 (li-
quidation de la crise).
De 526 millions elles se relèvent à 640 en 1826, et re-
tombent à 623 millions en 1827. Elles atteignent encore
655 millions en 1850 mais la crise et la révolution les
précipitent à 524 millions en 1851, et ce n'est qu'en
1857 que le dernier maximum est de nouveau atteint
(652 millions). A partir de ce moment, leur développe-
ment se poursuit d'une manière irrésistible jusqu'à
827 millions en 1847, augmentant ainsi en neuf années
de près de 200 millions.
Si nous examinons plus particulièrement les trois der-
nières périodes, nous constatons que, dans la première,
1840-1847, les revenus indirects, de 687 millions, se
sont élevés progressivement à 827 en 1846. L'année 18477
les voit déjà réduits à 824 millions, et, au milieu des
troubles de 1848, ils tombent à 685 millions C'est la
source du revenu qui a le plus souffert et dont la diffé-
rence a du être comblée par l'impôt des 45 centimes.
Le calme un peu rétabli, ils remontent à 708 millions
en 1849, et la progression continue jusqu'à 852 millions
en 1855.
tes craintes de l'extension de la guerre d'Orient para-
it
lysent l'essor du commerce; de 96 millions le revenu
des douanes baisse à 95 millions. La maladie de la vigne
et les hauts prix des vins, qui en sont la conséquence,
mnt descendre l'impôt des boissons de {15 millions à
107. Ces deux causes réunies, compensées par quelques
augmentations, le revenu total reste stationnaire.
Dès que la guerre paraît se restreindre, se limiter,
tout reprend son cours. L'augmentation annuelle, qui
avait été de 40 à 50 millions dans les années précédentes,
s'élève à 106 millions pour réparer le temps perdu;
l'année suivante à 75, puis à 26 et à 39 millions, ce qui
donne 1 milliard 59 millions en 1857, et i milliard
98 millions en i858, Pannée qui suivit la crise et pendant
laquelle toutes les branches du revenu, à l'exception du
produit des douanes, présentèrent le maximum des re-
cettes. Malgré un peu de gêne qui accompagnait le ra-
lentissement, l'incertitnde des affaires, l'impulsion don-
née avait été telle, que le résultat dépassa ce qu'on aurait
pu attendre d'une année heureuse. L'année suivante, de
t milliard 98 millions, ils arrivent avec peine à 1 mil-
liard i 01 millions, chiffre maximum.
L'augmentation, pendant la période antérieure de
i857 à 1846, avait été de ~00 millions en neuf années.
De 1846 a i859, en treize années, elle s'élève à 274 mil-
lions malgré l'immense développement industriel de
nos jours, le mouvement n'a pas été beaucoup plus ra-
pide.
En t860, la perception se trouve réduite & 1 milliard
75 millions; mais elle était prévue. On s'y attendait par
Mite de la réduction du droit sur les sucres, que l'on
essaye de compenser par la surélévation du droit sur les
alcools et les tabacs, sans y réussir. En 1861, malgré la
grande augmentation de l'impôt des boissons (alcools) et
<tes tabacs, les revenus indirects ne dépassent pas 1 mil-
liard 99 millions. Le revenu des douanes, par suite de la
suppression des droits sur les matières premières et de
quelques modifications au tarif, de Hi millions tombe
à 68. Les sucres, fortement dégrevés en i859, laissent
un déficit de 55 à.58.millions; cependant la perception
n'est que de 2 millions inférieure au maximum de 1858
(i milliard 101 millions et 1 milliard 99 millions). Avec
les anciens droits, sans parler des nouveaux (52 millions
sur les alcools, 52 millions sur les tabacs), elle aurait été
égale, sinon supérieure, aux plus belles années.
Comment prouver mieux combien peu la liquidation,
en 1858, a été profonde, puisque les salaires et, par
suite, la consommation n'ont pas paru en ressentir les
effets; déjà, en 1859, la progression s'arrête; le maxi-
mum fléchit en i860; il est vrai que les dégrèvements
en sont la cause; mais, s'il y avait encore l'élasticité des
années précédentes, la baisse du prix des produits, si sen-
sible sur les sucres, aurait dû, en répandant la consom-
mation, combler en partie le déucit. Il a fallu aggraver
d'anciens impôts (alcools et tabacs), et nous ne sommes
pas encore revenus aux fécondes années, i857-i858, au
point de vue fiscal du moins. Les augmentations nor-.
males et régulières de 50 à 40, même iOO millions, ont
disparu. Les moyens de circulation, qui.produisent par-
tout de si grands bienfaits, ont été très-favorables à la ri<
chesse publique. La hausse des prix, suivie de la hausse
des salaires, a fait descendre la consommation dans des
couches de la population qui, jusqu'ici, vivaient d'une
manière plus simple et plus modeste; ce sont les aggio-
méjrations ouvrières des grandesailles, de P~ris en parti-
culier, qui ont acquitté le plus fort tribut sur les boissons
et les tabacs, et, au point de vue moral, il y aurait quelque
chose à dire; mais ici nous devons nous borner à faire
observer qu'il ne faut pas attendre un développement
continu des recettes indirectes, sans un temps d'amÊt,
pour leur permettre de reprendre avec une vigueur nou-
velle.

âre~tre~cm~
Les droits perçus pour l'enregistrement sont beaucoup
plus variables.

DeH4miU!oMM<M!mia:mM(t8iH8i4)..
i02
i0$ H6
ü6 (i8t5.iM7).
('18i3-i8i7).
tM t45 (t8t8.t899).
i54 305 (185M847).
205 iM (t8~.t848).
iM 245 (1M8-~8M).
240 278 (t857-i8$0).

Le maximum s'observe dans l'année où la crise éclate,


eu celle qui la précède <~ 1847 à i 848, ils diminuent
de 50 millions, se relèvent dans les années suivantes, et
atteignent le chiffre de 243 millions en i856, baissent à
240 en 1857, puis reprennent à 26~ en t858, et enfin,
en y comprenant les droits de greffe, dépassent 500 mil-
itons en 1860.
BetMMMtt. h<p<W«Hi<MM.

Le maximum se rencontre dans les années prospères,


le minimum dans les années qui suivent les crises; le
maximum de la dernière période, il 8 millions (1855),
dépasse ce 15 millions celui de 1845, période antérieure.
Les recettes baissent à 116 millions en 1856, à HO en
1857, 107 en 1858; après une reprise à peine sensible,
en 1859, elles descendent, par suite de la réforme du
tarif, à 68 millions en 1861.

)te)M*M
Le maximum du droit perçu sur les boissons s'observe
dans les années prospères, la consommation dans les
années de crise est bien plus influencée que celle des
tabacs.
De 59 millions en 1816, les droits perçus s'élèvent à
105 millions en 1825, baissent à 100 en 1826, se relè-
vent 106 en 1828. La révolution de 1850 les précipite à
65, puis ils se développent lentement, mais sans arrêt,
jusqu'à 105 millions en 1846. La crise de 1847-1848 les
abaisse à 90 millions; depuis ce moment, ils suivent une
progression rapide jusqu'à 195 millions en 1861, la
crise de 1857 n'ayant pas même laissé de traces. La guerre
d'Orient seule, en 1854 et la maladie de la vigne, ayant
produit une légère dépression de 115 à 107 millions.
*xt«M.
Les droits perças sur les tabacs, de 55 millions en
<8t6 s'élèvent à 67 millions en 1825 eH 826, baissent
à 66 en 1827, pais, après quelques oscillations, entre
66 et 67 militons; & partir de i855, s'élèycnt~ par âne
progression continue, jusqu'à 117 initiions en 1847. La
crise et la révolution de tevrier ~es abaMscnt scniement
d'un miHion, de ii7 & H6, puis !e mouYement reprend,
sans un seul arrêt, jusqu'à 2i5 miitions en 1861. En
i856 et i857, l'augmentation annueUe fut de ii et de
10 millions (chiffre maximum} En i860 et i86i, une
aggravation de I& taxe de un cinquième ne maintient pas
t'accroissement du droit perçu que t'pn pouvait attendre.
ta consommation ayant diminue, la recette dépasse seu-
lement de 21 millions celle de l'année précédente, tan-
dis quele nouvel impôt seul, le débit restant le même,
aurait d& donner une plus-value de 55 à 58 millions.

8ÍII!ft8.
Depuis le moment où ta fabrication du sucre indigène
fat soumise à l'impôt d'une manière sérieuse, malgré de
nombreuses réclamattons, en i845, les recettes se déve-
i
loppèrent rapidement, de ii millions à 17 en 846,25
en 1847.
La crise et la révolution passent sans les réduire, et la
production, favorisée par la perturbation du travail des
colonies à la suite de l'émancipation, s'étend assez pour
acquitter an Trésor 55 millions en i85i. Le travail s'é.
tant peu A peu réorganisé dans les colonies, où le défaut
d'espace ne permettait pas au nègre de reprendre une vie
vagabondè, et l'introduction toujours croissante du sucre
étranger fait tomber les droits perçus à 50 millions en
1855. La maladie de la vigne et la cherté des alcools don-
nent un nouvel élan à la culture de la betterave, et le Esc
perçoit 48 millions en i856, et enfin 67 en i858; en
1859, il y a déjà une diminution de 7 millions, et en
1860, après l'abaissement du droit, la recette tombe à 57,
et 50 millions en i86i.
Pour le sucre des colonies, la perception varie de 55 à
41 millions (1840-1847). L'émancipation des esclaves,
en i848, l'abaisse tout à coup à 22 millions; elle se re-
lève, en 1849, jusqu'à 50 millions, pour s'affaisser à 20,
en 1850; alors la progression croissante commence et
continue parallèlement et même plus rapide que pour le
sucre indigène. De 20 millions la recette s'élève à 40
(i851-i856) après une faible dépression, à 56 millions
en 1857, elle remonte à 51 millions en i858; comme
pour le sucre indigène, c'est le chiffre maximum. Depuis
ce moment, subissant les mêmes influences, elle fléchit
toujours jusqu'à 27 millionsen 1861.
L'entrée du sucre étranger était pour ainsi dire nulle
de 1840 à 1847. La perception, qui variait de 1 à H mil-
lions, fut réduite cependant à 7 en 1848. Mais, à peine
les droits furent-ils abaissés en i849, elle double, de 7 à
i4 millions. L'accroissement continue jusqu'à 55 mil-
lions en i855, égalant déjà presque le revenu du sucre
des colonies, dépassant celui du sucre icdigène. Le déve-
ioppement damé à la culture de htetieràve, en i856,
pouf combler !e dëËcit desatcoob, ce qui augmente de
i8 miiiioMMUpecette du sacre indigène, réduit d'autant
celle du sucre étranger. Elle se relève cependant t'an-
née suivante, et!é chiffre de 34 millions reparaît en i859.
La réduction dès droits la ramène à 20 millions la pre-
mière année; mais, au lien de -faiblir comme pour les
deux antres sucres, elle donne 25 millions en i 86i.
De i 848 à 18M, des aggravations et dès dégrèvement~
dans les taxes ont eu lieu; tous comptes faits, les impôts
créés ont donné i46 millions, les, impôts supprimés au-
raient donné 98 millions, l'augmentation nette des
charges est d& 48 millions. Nous ne pouvons nous
étendre sur ce sujet sans entrer dans des déveioppements
que cet aperça ne comporte pas. Nous nous bornerons~
remarquer que i'étévation des taxes de 1855 à i857 avait
pour but de solder t'intérét des emprunts de la guerre
d'Orient, résultat obtenu, en portant tes revenus indi-
rects de 958 millions à i,098 (1855-1858). En 1859 et
en i86C on a voulu compenser les dégrèvements sur les
sucres et les matières premières par l'augmentation des
droits sur les alcools et les tabacs, sans pouvoir confier
le déncit, malgré i'étasticité de ces deux articles, dont les
produits augmentent toujours sans être touchés, pour
ainsi dire, par les crises et les révolutions.
De i 846 & i858, quatre artides seulement l'enregis-
trement (57 millions), les sucres (79 millions), les bois-
sons (65 minions), les tabacs (60 millions), donnent une
somme de 259 mihions sur une augmentation totale de
271 millions.
En 1861, les mêmes articles maintiennent une partie
de t'augmeniation, mais ce sont les surtaxes des boissons
et des tahacs qai rétabtissent en partie la balance.

AM~nmmMt DM eHtTNmnom BmmMtM DB <Mt A MM n iMi.


EnregMtrement. 57,))00.000
S<Mre.
BoMMM.
79,000,OM
75.MO.OOO
~,000,000
6S,OM,MO
Tiduce. 60,000,000
M.OOO.OM
M,<MM)~000
TM*L. 259,0<M,MO ~4,MO,000

Ce n'est plus l'accroissement naturel de la consomma-


tion comme dans les années précédentes, la plus-value
des împots est due, pour une bonne part, à l'aggravation
des taxes que le public paye sur certains produits, les
boissons et les tabacs, en échange du dégrèvement des
sacres et des matières premières (coton, laine, etc.).

l6e~r~ed~ e1 a~arees Tri8W.


Emm nous mettrons en présence les découverts et
avances du Trésor, la dette flottante, les bons du Trésor,
le cours des fonds publics, qui nous présenteront les
mêmes fluctuations que les escomptes.

TULBtO Du MMttFTM M ATtMM ttj TBÉMR.

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Lea MNMM eties eMomptesM Tfésor ptésentént aussi
teormaMmnmttànstesannécsdecnse a
LesdécM~eebd&Trésor, de i60m;HMpa(i85i) re-
lèvent à 557 en 1857, s'abaissent de 256 en i84i, re-
montent à 580 en 1848, sont réduits à 227 en1849,
pour atteindre 965 millions en i856 et en 1857. Après
chaque eonsotidation, ils se relèvent plus haut, jusqu'à
ce qu'une crise éclate, ce qui ne manque jamais.
La dette flottante, les bons du Trésor suivent la même
marche.
L'émission des bons du Trésor, qui n'avait jamais dé-
passé i78 millions aux moments les plus critiques de la
monarchie de juillet, s'é!ève 284 millions en i 848. De-
puis 1855, la somme atteintrapidement 548 milHons, et
enun 561 nuMions en i 858. Les emprunts faits à ces di-
verses époques ne peuvent pas la ramener au-dessous de
240 millions.
Une nation qui possède de pareilles ressources peut
beaMMp entreprendre/et, on pourrait le croire, sans
greverï'avenitr et sans ~endetter. Malheureusement, si les
Meettes ont été extraordinaires, les dépenses ont su le<
absorber et les devancer d'un pas beaucoup plus rapide.
Comme les particuliers qui ont recours aux prêts sur
hypothèque, l'État s'est reposé sur l'avenir du soin de ré-
gler sa dette; son échéance indéterminée permet,par des
moyens de crédit et de trésorerie, d'y faire face en atten-
dant paisse le moment être favorable quand on voudra
apurer les comptes et ne pas laisser la seule ressource
des expédients, plus ou moins honnêtes ou onéreux,
comme par le passé 1 La dette flottante, de 352 millions
en ~850, s'est élevée à 604 mittions en 1845, un em.
prunt 1% réduit à 428 millions. Les découverts, de 160
millions, atteignent 498 millions aux mêmes époques,
et, par la consolidation d'une partie, se trouvent réduits à
598 miMions. Mais la dette Mettante et les découverts se
trouvent portés à 650 et à 580 millions, par suite de la
crise de 1847 et de la liquidation désastreuse de i848. H
faut encore consolider au cours du jour, et Dieu sait à quel
taux! on réduit la dette flottante et le découvert à 518 et
227 millions. On pensait, instruits par le passé, ne pas
recommencerune aussi dure expérience; mais, dès 1855,
le maximum de 1848 était dépassé. La dette flottante et le
découvert s'élèvent ainsi jusqu'à 895 et 965 millions en
1857, malgré tes emprunts de la guerre d'Orient; tout est
englouti. Les embarras du Trésor coïncident avec ceux
du commerce, tant il est vrai que tout est solidaire ici-
bas. En 1858 et 1859, it y a un repos, une diminution
des découverts du Trésor jusqu'à 759 millions en 1860;
mais la dette flottante, après être un moment descendue
à 847 millions (1859), grossit à 921 millions en 1860;
nous voici, comme pour tout le reste, aussi arrivé au
maximum; peut-on àtter au delà sans d'abord reculer? Si
l'on tient compte du passé, cela ne parait pas probable,
et tout s'enchaîne si bien, que l'on peut dire que ce n'est
pas possible le ministre lui-méme, dans sa lettre à
l'Empereur, est de cet avis (novembre 1861).

fem~t ~ttMe*.
La baisse des fonds publics, en dehors des crises, se
remarque en 4835 (gne~d'EspagM~èlIenedure pas:
ae 75 6r. ~0 c.,d&s t'année suivante ib étaient ~Mnontés
M04~ 30e.
EHJaUi~iMO.~qMttiMA'Onent~~r~ de
€!6 fr. 70e. à 65<f. Me.; mais, dès lemoisde novembte,
t* pmtque pM6<e. la efMn~ de la gawre di~arae, ils re-
mMHeM 180 ir. En i 854, !a gaMTe d'Onent tes fait e~
eore deMendeede~ &. 75c.èd ir. 55c (avnt i854);
tMM~h~MMe engagée, ma!gfe tacrainte de l'avenir et
~m empruntée 250 mitEom à 65 Cr. 35 c ib se te!e-
~ëntdeNtitejmqH't 756r, (juin i854). ib TMommencent
t baiaoer t ta 6n de t85$, la p~m conctue et rétablie,
atoM qae qri<te se fait ~eaUr (66 C' septembre).
Pendant la demUiqaidationils, se retèvent à 7S~. 15c.
M goeFre d'itatie tes précipite à 60 &. 50 c. {te élus bu
cours depnis 1848). La paix de ViUaitanca ~e$ Mmène
MM 71 ?. 50 c. mais réïëvatidn du taux de t'escompte,
enoetobte i86i,ie& abaisse enc<H~à 67 fr. 70 c.
Amvé au terme de cette étude, on ne peut s'empêcher
de remarquer !a succtssiMt régulière des périodes heu
reaaes et malheureuses, traversées par la population
française depT~ le commencement de- ce sieete, t~tot
s'élevant a nn degfé de prospérité in~u! pear être préci-
pitée dans les aM~es des révoïations, tantôt sortant de
ces abîmes pont atteindre un dételoppementindus~ie!t
etnnaccroissën~ntdencheasesdna~ér~ <

moyem si
<
Les moyens simples emploJPs
si simples par la Providenœ
employés par Providence
pour produire de si grands résultats confondent l'imagi-
nation, quand on compare ta grandeur des effets à la pe-
titaBse'des~causes. '1
Une insuffisance de la récolte, augmentant les.embar-
ras du Commerce et de FindtMtne à la suite de l'exagé-
ration et de l'impulsion qui leur àvaiént été données,
détermine une crise souvent suivie d'une révolution, et
terminée par une guerre générale on une grande épidé-
mie. Tout s'arrête pour un temps, le corps social paraît
paratysé, mais ce n'est qu'une torpeur passagère, prétude
de plus belles destinées. En un mot, c'est une liquidation
générale. Il ne faut donc jamais désespérer ni trop espé-
rer de son pays, se rappelant sans cesse que fa plus grande
prospérité et la plus grande misère sont sœurs, et se suc-
cèdent toujours. C'est ce que nous voulions montrer par
ce travail, heureux si nona~tv0!&4atssé entrevoir notre
but.
i..r ,i
-s~' ~J~

FIN
TABLE DES MATIERES

ItfTMDOCnMt.
ttOCES.
criset.
RAMOM M M. WoMWStt A L'ACMt<M MM MtMCES itOMi~S tT MU-
t

divises.
UH
·es erteee
Cames des
e~eeeVles. i
5
CaMes 5
tMthtttt M~~oté<« othm eMMttMwMe* et <e texto
<Bt*))txt<K<<
M~t<t«tntM t~wtt tnww, m ttt<t~r~j f- tm~rt~rf

Des escomptes, de la réserve métallique, de la circubtion des


8

t'<*t'
Ét~te <«
cëreaies.
e*t')et
etemple.
billets, des dépôts et des comptet-courants de h dernière pé-
riode (~849-185?) prise pour
Prit moyen des
ae f~Mee, tttMMMfttthwt
9
i3

et t~ A«t<t)qMt
)'~nodedei800-i835.
em Att~t~Mnre

n'pénodedeiSOS-iMO.
13
15

CrioedeiSiS.
15
m'perMdedei8)<MM~-i818. 16

fV'pënodedei8i8-M25.
Y.pëfiodedei825-i8Se.
18
i9
Si
1850-1856-185N.
Vi'période de
V)!'pénodedel85$-1847. 21
24

1* 1847-1857.
Angteterre.
Comparaison des deux crises 1825-1847 en 96

1857.
Vm' période de 27
°
ttMte~C~tetTt~MMMt~e~Ntt~KÊeM~MHMMtMe~ 32
RéMmé des camée de la crise de

eurereiNes. 1857.
État des entrepôts en France en 1851 et en
M
38
I~Ieel~me

T~MeM
f ies
période de 1799-1804.̀
*t~e ~Am~tett~te <e
<« ~ff~tteme de tm
4t
41

1"I88I"-C:eu~e.-1~li~ et es~e·
0
PntdesM)mo!ides.
1805-iMO-iM5.
H'période de
°
42
42
4(!
?Lietedesemprunh
i8i5-t8i8,1818-18X5.
pér!ode de 52

IV'périodede 1825-1851.
1821-1825. 58
M
V 1851-1837-1859.
FmdehoMel839-18M.
période de 65

W période de 1859-f847.
Factede~t*
69
70

PrudttHé.
Première smpemMn de
ïtnportttiom et ciporhtieM de h Cnnde-Brettgne.
75
75

1M*
77

FeMompte.
YC'périodedel847-1857
1857.
Tanx de
Enquête du Parlement sur la cme de
77
78
81
SeMndeM<pemtionderM~A!l8*t. M

-e u'~1E1.
Mtteta de l'excédant de !<f oretiMM en rioMea de t'tete de

d~le PnMM.
87

erinen.
Étatt~nis.
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HMnbotKg et 89
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CriMdel818.
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CrisedelMl
()828-1899).
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Crisedet857.
Penodedel852-t8M-tM!t
Criscdel859.
Périodedel859-lM7. t27
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12)

*<8«Ê.
Périodedel848-1857.
TmMeM <e" <t~<r<Kt<MM <e la

France.
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Banquede
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~99-1804.
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Pnxmoyendu ~1
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t )t'périodedei.M~i8t~-18i& t~
t )n'pcriodede48i4-i8t8.
tV'période de 1820-~26-1850.
t4S

de 1852-1859-18~
<M

\T 1849-1857.
V'pérMde
période de
<M'«M~ de la ~ttMto <ë* tft-e* et <t« H~fttM~ttMM
15~
if.7
16~

f;teten~depnisi8<5.
Bilans mensuels et hebdomadaires des banques de France et d'An-

Période de 1845-1847. Escotupte"


<C<!

K.77
185<)-18&7.Esc~mpte~
Période de
Escompter.
méMtique.
Période de 1858-1861.
Hti
17~

trésor.
De la réserve

defer.
17~'
De la circulation des bi)tet<-
DescomptesMurant!
Compte courant du
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