978-2-401-08465-0-OT - LAvare - Guide Pedagogique - 11032022pdf

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Hatier 2022 • Œuvres & Thèmes • L’Avare de Molière • guide pédagogique

L’Avare, de Molière
Guide pédagogique par Hélène Potelet et Michelle Busseron
PRÉSENTATION DE L’OUVRAGE 2
1. L’avant-texte 2
2. Le texte et le carnet de lecture 2
3. Les activités autour de l’œuvre 2
4. Le groupement thématique 2
AVANT LA LECTURE 3
Aborder le thème de l’avarice par les arts 3
Formuler des hypothèses de lecture 3
CARNET DE LECTURE 4
Questions sur l’acte I 4
Questions sur l’acte II 9
Questions sur l’acte III 12
Questions sur l’acte IV 16
Questions sur l’acte V 19

ACTIVITÉS 22
Bilan de lecture : faire le point sur la pièce 22
Oral jouer une scène de l’Avare 23
Langue : étudier la langue de Molière 23
GROUPEMENT THÉMATIQUE : LA FIGURE DE L’AVARE (LITTÉRATURE ET ARTS)24
1. Un être méfiant et cruel 24
2. Un être avide de posséder 25
3. Un tyran domestique 26
Questions de synthèse 27

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PRÉSENTATION DE L’OUVRAGE
La pièce de Molière L’Avare peut être étudiée • une rubrique « Retenir l’essentiel »,
en classe de 5e en lien avec l’objet d’étude souvent présentée sous forme de schéma
« Avec autrui : famille, amis, réseaux ». ou de carte mentale, qui permet de faire
L’objectif est de comprendre la complexité le point sur l’étude ;
des relations avec autrui (attachements et • parfois quelques courtes questions
tensions). Elle est également étudiée en classe de vocabulaire ou de grammaire ;
de 4e en lien avec l’objet d’étude « Individu • une étude d’images à partir de différentes
et société : confrontations de valeurs ». mises en scène (Frédérique Lazarini en 2017,
L’objectif est alors de comprendre que Catherine Hiegel en 2009, Jean Vilar en 1952)
la structure et le dynamisme de l’action et d’une photographie extraite du film réalisé
dramatique ont partie liée avec les conflits, en 1979 par Jean Girault avec Louis de Funès
et de saisir quels sont les intérêts et les valeurs dans le rôle d’Harpagon.
que ces conflits mettent en jeu.

3. Les activités autour


1. L’avant-texte
de l’œuvre
L’avant-texte comporte : une entrée artistique
liée à l’époque ou au thème de l’œuvre ; des Elles permettent de revenir sur l’ensemble
repères historiques et culturels accompagnés de l’œuvre et constituent un bilan final.
d’une frise chronologique ; une biographie Elles proposent :
de Molière et une courte présentation de la pièce ; • un point sur la pièce (personnages, dimension
un point sur le théâtre à l’époque de Molière comique) ;
et sur le genre de la comédie ; des informations • des activités d’oral (s’entraîner à exprimer
sur les sources et la postérité de la pièce. des émotions, jouer une scène) ;
Muni de tous ces éléments, l’élève est ensuite • des exercices de langue en lien avec le langage
invité à formuler des hypothèses de lecture théâtral (lexique du conflit, types de phrases,
en prenant en compte l’illustration de couverture construction et sens des didascalies) ;
et les informations fournies sur la quatrième • deux exercices d’écriture (écrire une autre scène
de couverture de l’ouvrage. de L’Avare, rédiger une scène de quiproquo).

2. Le texte et le carnet 4. Le groupement


de lecture thématique
Le texte est donné intégralement et comporte des Il est organisé autour de la figure de l’avare
notes qui éclairent le sens de mots ou dans la littérature et les arts, et regroupe
d’expressions difficiles. Le carnet de lecture des documents (textes et images) allant de Plaute
comporte cinq questionnaires constitués des à Picsou.
éléments suivants : Il est suivi de questions de synthèse :
• un échange des premières impressions, • un point sur les textes du groupement ;
à partir desquelles on bâtira le sens du texte ; • des exercices de langue (synonymes du mot
• une rubrique « Vérifier sa lecture », sous forme « avare », lexique de la richesse et de la pauvreté) ;
de QCM, de vrai ou faux, ou de remise dans • un exercice d’écriture (imaginer la suite
l’ordre des actions ; d’un texte) ;
• une rubrique « Analyser le texte » (l’élève est • une proposition de débat (épargner
conduit à s’approprier les spécificités du genre ou dépenser ; avare, radin ou économe).
théâtral : dialogue, monologue, répliques, apartés,
coup de théâtre, relations entre les personnages
et à analyser la dimension comique de la pièce) ;

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AVANT LA LECTURE

Aborder le thème de l’avarice par les arts


Un défaut que la morale condamne
1 a. La parabole de l’homme riche est une parabole de Luc. Elle dit que la soif de biens terrestres est
une folie car on ne peut attendre le bonheur des biens matériels, le bien le plus précieux étant la vie,
donnée par Dieu. La parabole ne condamne pas la richesse en soi, mais l’avarice et le désir d’accumuler
de façon égoïste ; elle incite au partage.
Les adjectifs qui caractérisent l’homme riche et avare sont : maigre, âgé, sévère.
b. Les objets qui permettent d’identifier l’homme comme un avare sont : les pièces examinées
à la lumière de la bougie, des livres de compte, des papiers divers.

2 a. La lumière vient de la bougie, symbole de la vie qui se consume.


b. Elle met en valeur l’homme riche et avare.
c. L’homme est enfermé sur lui-même et obsédé par sa richesse, son avarice est bien perçue comme
condamnable.

Un défaut dont on se moque


3 a. Harpagon (Louis de Funès) est vêtu d’une veste rouge bordée d’une collerette blanche.
Il est sur le point d’enterrer sa cassette dans son jardin. Il regarde fébrilement devant lui pour s’assurer
que personne ne le voit. L’éclairage met en valeur la cassette et la mine soucieuse d’Harpagon.
b. Harpagon ne semble préoccupé que par sa cassette à laquelle il est agrippé.
c. Il est rendu ridicule par l’outrance de son comportement : geste nerveux, regard exorbité, expression
inquiète.

Formuler des hypothèses de lecture


1 a. et b. La parole est aux élèves.

2 L’illustration de couverture
a. L’avare peint sur la couverture est un homme d’un certain âge, plutôt richement vêtu (veste brodée,
chapeau, perruque, collerette).
b. Il est représenté tenant une cassette serrée contre lui qu’il agrippe de ses mains.
c. L’homme a un regard malicieux et narquois, il semble satisfait d’être en possession d’une petite fortune.
Sans doute, rencontrera-t-il quelque obstacle ; mais il sera prêt à tout si quelqu’un en veut à son argent.
d. On laissera les élèves émettre des hypothèses.

3 La quatrième de couverture donne une image plutôt inquiétante du personnage : un père qui veut
imposer à ses enfants des mariages d’argent. On peut se demander si la pièce sera finalement si comique.
Mais la citation : « La peste soit de l’avarice et des avaricieux ! » par sa tonalité familière, laisse à penser
que l’on a affaire à une comédie.
Les élèves échangeront à propos des hypothèses qu’ils auront émises (manifestations de la cruauté
d’Harpagon tempérée certainement par des gags comiques).

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CARNET DE LECTURE

Questions sur l’acte I


ÉCHANGER SES IMPRESSIONS
1 On s’appuiera sur les réactions des élèves.
Au début de la pièce, le personnage d’Harpagon se montre plutôt inquiétant.
C’est un vieil avare inflexible et égoïste qui tyrannise ses enfants et son valet.
Toutefois, on peut déjà déceler le caractère ridicule du personnage, notamment face à La Flèche.

VÉRIFIER SA LECTURE
2
a. Valère est le frère d’Élise. → Faux, Valère est son amant.

b. Élise est la sœur de Cléante. → Vrai


c. Harpagon est le père d’Élise et de → Vrai
Cléante.
d. Mariane est une domestique. → Faux, Mariane est une jeune fille pauvre
qui loge non loin de la maison d’Harpagon.

3 a. La Flèche est le valet de Cléante.


b. Harpagon annonce à ses enfants qu’il va épouser Mariane.
c. Valère fait semblant d’approuver les idées d’Harpagon.
d. Harpagon chasse La Flèche parce qu’il le soupçonne de lui avoir volé de l’argent.

ANALYSER LE TEXTE

Les scènes d’exposition (scènes 1 et 2)


4 a. Les intrigues amoureuses
Les couples amoureux sont :
– Valère et Élise ;
– Cléante et Mariane.
b. Élise et Valère se sont rencontrés lors d’un naufrage : Valère a sauvé Élise d’une noyade et leurs
sentiments sont nés à ce moment-là.
Cléante a fait la connaissance de Mariane qui se trouve être depuis peu sa voisine : elle « loge depuis peu
en ces quartiers » (scène 2, l. 39-40).
c. Élise et Cléante n’ont pas tenu leur père informé de leur vie amoureuse car ils craignent
qu’il ne s’oppose à leur union par son avarice extrême et son caractère tyrannique.
d. Harpagon constitue un obstacle pour ses enfants. Cléante est gêné dans ses amours par l’avarice
de son père qui le maintient dans la pauvreté. Il souhaiterait venir en aide à Mariane qui est une jeune fille
peu fortunée. Il cherche à emprunter de l’argent en secret pour fuir avec elle.
L’amour d’Élise et de Valère est un amour caché. Élise craint que son père ne s’oppose à leur union
tant souhaitée.

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5 Le portrait d’Harpagon
Le spectateur apprend par Valère qu’Harpagon est avare au plus haut point (« l’excès de son avarice »,
scène 1, l. 66). Il fait mener une vie austère à sa famille (« la manière austère dont il vit avec ses enfants »,
scène 1, l. 66-67). Cléante évoque également « la dureté de son humeur » (scène 2, l. 90).

6 La stratégie de Valère
a. Les mots « masque » (scène 1, l. 79) ; « je me déguise » (l. 80) ; « quel personnage je joue » (l. 80-
81) appartiennent au champ lexical du jeu théâtral et de la dissimulation.
b. Valère s’est fait engager comme intendant par Harpagon. Il compte ainsi approcher la jeune femme
et lui faire la cour : « et vous a réduit, pour me voir, à vous revêtir de l’emploi de domestique de mon
père » (scène 1, l. 55-57). Valère feint donc d’entrer dans le jeu d’Harpagon et le flatte pour obtenir
ses bonnes grâces. Les termes appartenant au champ lexical du masque et du théâtre témoignent ainsi
du rôle qu’il joue.

Maître et valet (scène 3)


7 Le jeu d’Harpagon et de La Flèche
a. Harpagon veut faire avouer à La Flèche un méfait qu’il n’a pas commis.
b. Pour dire ce qu’il pense, La Flèche fait des commentaires sur Harpagon en aparté mais il s’arrange
pour qu’il les entende en partie (« Ah ! qu’un homme comme cela mériterait bien ce qu’il craint !
et que j’aurais de joie à le voler ! », l. 55-56 ; « La peste soit de l’avarice et des avaricieux ! », l. 64).
Ce sont les réactions d’Harpagon qui prouvent qu’il les a entendus (« Qu’est-ce que tu parles de voler ? »,
l. 59 ; « qu’est-ce que tu dis d’avarice et d’avaricieux » l. 67).
On étudiera à cette occasion le principe de la double énonciation théâtrale : au théâtre, les répliques
sont destinées à la fois au(x) personnages(s) présent(s) sur scène mais aussi et surtout, au public.
Lorsqu’il y a aparté, la réplique est censée n’être entendue que du public. Dans cette scène, on l’a vu,
les apartés sont en partie entendus par le personnage, ce qui rend la situation d’énonciation plus subtile.
c. Les trois adjectifs qui caractérisent La Flèche sont : insolent, habile, moqueur. On notera que La Flèche
est le valet type de comédie, dans la lignée de ceux de la commedia dell’arte.

8 Le comique
• Comique de caractère : Harpagon apparaît comme un monomaniaque obsédé par l’argent ; il fait preuve
d’une méfiance anormale : « Je tremble qu’il n’ait soupçonné quelque chose de mon argent. » (l. 27-28) ;
« Ces grands hauts-de-chausses sont propres à devenir les receleurs des choses qu’on dérobe » (l. 51-53) ;
« Allons, rends-le-moi sans te fouiller » (l. 93).
Sa conduite outrée suscite le rire.
• Comique de gestes : la scène est animée. Harpagon tourne autour de La Flèche pour se livrer
à une fouille aussi minutieuse que ridicule (« Il fouille dans les poches de La Flèche », l. 62-63).
La Flèche effectue un jeu de mains amusant. Harpagon a des mimiques de colère, tandis que La Flèche
prend un air naïf « Vous avez de l’argent caché « ? (l. 31).
• Comique de mots : La réplique « Les autres » (l. 45), par son absurdité, dénote la manie obsessionnelle
d’Harpagon. On peut relever d’autres exemples de comique de mots : injures (« maître juré filou, vrai
gibier de potence » (l. 2-3) ; « pendard » (l. 9) ; « coquin » (l. 32) ; « va-t’en à tous les diables » (l. 99) ;
« Je te baillerai de ce raisonnement-ci par les oreilles » (l. 37-38) ; « Je te rosserai » (l. 86) ; répétition
(« avarice », « avaricieux », l. 64 et 72).
• Comique de situation : Harpagon s’expose aux sarcasmes de son propre valet qui use habilement
de l’aparté. Harpagon se trahit lui-même en apprenant à La Flèche ce qu’il tient le plus à garder secret :
« Ne serais-tu point homme à aller faire courir le bruit que j’ai chez moi de l’argent caché ? – Vous avez
de l’argent caché ? » (l. 28-31).

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Le conflit familial (scène 4)


9 Le monologue d’Harpagon
a. Le monologue d’Harpagon se trouve au début de la scène (l. 1. à 14).
b. Le spectateur apprend qu’il a caché depuis la veille une cassette de dix mille écus d’or dans son jardin.
Son amour de l’argent et sa méfiance maladive sont à ce moment manifestes. Le champ lexical de l’argent
est dominant : « grande somme d’argent » (l. 2) ; « son fait bien placé » (l. 3) ; « dépense » (l. 4) ; « coffres-
forts » (l. 6) ; « dix mille écus » (l. 10-11) ; « Dix mille écus en or » (l. 11-12).

10 Le quiproquo
a. b. Il y a quiproquo parce que Cléante, plein d’enthousiasme, croit que son père veut le sonder
sur ses sentiments pour Mariane afin de la lui donner pour épouse. Harpagon, lui, se plaît à laisser croire
à son fils qu’il lui réserve la jeune fille, d’où la méprise qui se développe sur plusieurs répliques (l. 108-139,
jusqu’à « gagné l’âme »).
c. La situation n’est pas vraiment comique et pourrait même être dramatique : un père est rival de son fils,
il aime la même jeune fille et témoigne d’un monstrueux égoïsme.

11 Le coup de théâtre
a. Le coup de théâtre se produit à la ligne 139, quand Harpagon déclare qu’il va épouser Mariane
(« je suis résolu de l’épouser »). Le quiproquo est alors levé.
b. Le choc est brutal pour Cléante qui était loin de se douter que son père convoitait la même jeune
femme que lui.
Il ne finit plus ses répliques, il bégaie : « Euh » ? (l. 141) ; « Vous êtes résolu, dites-vous… » (l. 143) ;
« Qui, vous ? vous ? » (l. 145). Il va jusqu’au malaise : « Il m’a pris tout à coup un éblouissement » (l. 147).
c. Harpagon veut donner son fils en mariage à une veuve, sans doute riche.

12 Le comique de mots et de gestes


a. Harpagon veut donner sa fille en mariage au seigneur Anselme, « un homme mûr, prudent et sage,
qui n’a pas plus de cinquante ans, et dont on vante les grands biens » (l. 156-157).
b. Élise tient tête à son père, elle s’oppose franchement à lui. Le spectateur assiste à une véritable joute
verbale entre Élise et son père : Élise est dans la négation, Harpagon dans l’affirmation. La reprise
en écho des mêmes expressions rend l’affrontement plus serré. Ce passage est riche sur le plan théâtral :
gestes, jeux de physionomies, sourires contraints de part et d’autre, révérences du père et de la fille :
« Elle fait une révérence » ; « Il contrefait sa révérence. »
Répliques d’Élise Répliques d’Harpagon
Je ne veux point me marier, mon père, s’il vous Et moi, ma petite fille, ma mie, je veux que vous
plaît. vous mariiez, s’il vous plaît.
Je vous demande pardon, mon père. Je vous demande pardon, ma fille.
Je suis très humble servante au seigneur Je suis votre très humble valet ; mais, avec votre
Anselme ; mais, avec votre permission, je ne permission, vous l’épouserez dès ce soir.
l’épouserai point.
Dès ce soir ? Dès ce soir.
Cela ne sera pas, mon père. Cela sera, ma fille.
Non. Si.
Non, vous dis-je. Si, vous dis-je.
C’est une chose où vous ne me réduirez point. C’est une chose où je te réduirai.
Je me tuerai [...] Tu ne te tueras point, et tu l’épouseras. […] A-t-on
Mais a-t-on jamais vu un père marier sa fille de jamais vu une fille parler de la sorte à son père ?
la sorte ?
Et moi, je gage qu’il ne saurait être approuvé je gage que tout le monde approuvera mon choix.
d’aucune personne raisonnable.

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Valère face à Harpagon (scène 5)


13 Le double jeu
a. Harpagon veut donner sa fille en mariage au seigneur Anselme, car celui-ci accepte de l’épouser
sans dot.
b. Valère, dans chacune de ses répliques, feint d’abord d’approuver les propos d’Harpagon,
puis il introduit prudemment des réserves. Mais il formule ces réserves avec diplomatie et ne les prend
pas à son compte, ainsi qu’en témoignent l’emploi du conditionnel et les nombreux sous-entendus :
« elle pourrait vous dire… » (l. 21) ; « votre fille vous peut représenter… » (l. 34) ; « Il y a des gens
qui pourraient vous dire… » (l. 41) ; « Ce n’est pas qu’il n’y ait quantité de pères qui… » (l. 48-49).

Arguments d’Harpagon Réponses de Valère

Termes Arguments opposés


d’approbation

« un parti « Cela est vrai. » mais elle pourrait dire que c’est un peu
considérable » (l. 17-18) précipiter les choses.
« c’est pour moi une épargne « Assurément, cela ne mais un engagement qui dure jusqu’à la mort
considérable » (l. 32) reçoit point de doit se faire avec de grandes précautions.
contradiction. »
« sans dot » l. 39) « Vous avez raison. » mais la différence d’âge peut être fâcheuse.
« sans dot » (l. 46) « Ah ! il n’y a pas de mais peu de pères sacrifieraient leur fille
réplique à cela » à leur intérêt.

14 a. Harpagon répète quatre fois la formule « Sans dot ». La répétition est comique car elle revient
de façon mécanique, comme un ressort qui se détend, après chaque objection de Valère. Bergson,
dans son ouvrage Le Rire, analyse ce type de comique : « Nous entrevoyons, derrière ce mot qui revient
automatiquement, tout un mécanisme à répétition monté par l’idée fixe. »
b. Le comique de répétition est lié ici au comique de caractère car il témoigne de l’obsession d’Harpagon.
Pour lui, l’argent passe avant tout, avant même le bonheur sa fille.

RETENIR L’ESSENTIEL
15
Harpagon femme aimée :
valet : La fils :
fille : Élise refuse d’épouser
aime Mariane refuse d’épouser une
aime Valère devenu intendant

16 • Harpagon apparaît comme un père indigne : il n’hésite pas à sacrifier le bonheur de ses enfants pour
de l’argent.
• Molière maintient l’esprit de la comédie en usant des quatre types de comique : comique de mots, de
gestes, de caractère, de situation.

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COMPARER DEUX MISES EN SCÈNE


17
Scène et moment représentés Décor choisi
Photo 1 Scène 3 : moment où Harpagon chasse La Flèche un jardin non entretenu
Photo 2 Scène 3 : moment où Harpagon fouille La Flèche riche demeure, escalier monumental

Catherine Hiegel a choisi un décor épuré : l’entresol d’un somptueux hôtel particulier du XVIIe siècle,
qui s’ouvre sur un majestueux escalier de marbre. Les fenêtres sont garnies de barreaux en fer forgé,
symbole sans doute de l’enfermement d’Harpagon dans son obsession et sa volonté de tenir les siens
sous son emprise.
Frédérique Lazarini situe l’action dans un jardin, celui où Harpagon a enterré sa cassette. Le jardin
n’est pas entretenu, il est asséché, en friche et symbolise ainsi l’avarice d’Harpagon, à l’image de son cœur,
incapable de considérer les situations, ses serviteurs et même jusqu’à ses enfants.

18 a. Denis Podalydès comme Emmanuel Dechartre sont vêtus de noir, couleur traditionnelle
du vêtement d’Harpagon. Mais alors que dans la mise en scène de Frédérique Lazarini, Harpagon,
à la corpulence un peu trapue porte une redingote de style contemporain, dans celle de Catherine Hiegel,
il apparaît assez fluet et arbore une collerette blanche portée au XVIIe siècle, un bonnet et des bas noirs
sous un haut-de-chausses (pantalon court).
La Flèche, dans la mise en scène de Frédérique Lazarini, porte un tablier de jardinier et une casquette
contemporaine, tandis que Catherine Hiegel a choisi pour lui un costume classique de domestique :
veste pourpoint (jaune), chapeau, pantalon bouffant, foulard imprimé autour du cou.
b. Exemple de répliques que les deux personnages peuvent prononcer :
Photo 1 : HARPAGON. – Hors d’ici tout à l’heure, et qu’on ne réplique pas. Allons, que l’on détale
de chez moi, maître juré filou, vrai gibier de potence.
Photo 2 : LA FLÈCHE. – Je dis que vous fouillez bien partout, pour voir si je vous ai volé.
HARPAGON. – C’est ce que je veux faire. (Il fouille dans les poches de La Flèche.)

19 a. Par les costumes et le décor, la mise en scène de Frédérique Lazarini est donc plus moderne,
celle de Catherine Hiegel plus fidèle à l’époque de Molière.

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Questions sur l’acte II


ÉCHANGER SES IMPRESSIONS
1 On s’appuiera sur les réponses des élèves. La passion d’Harpagon pour l’argent pourrait faire penser
qu’il n’y a guère de place chez lui pour l’amour, mais les avis peuvent différer.

VÉRIFIER SA LECTURE
2
a. Qui veut emprunter de l’argent ? → Cléante
b. Qui est le prêteur ? → Harpagon

c. Qui sert d’intermédiaire ? → Maître Simon

3 a. Un emprunteur doit rembourser à un prêteur une somme supérieure à celle qu’il a empruntée
(taux d’intérêt).
b. Le niveau du taux d’intérêt proposé par le prêteur est un taux exorbitant.
c. Le prêt est accordé à Cléante sous la forme d’une petite somme d’argent, de vieux objets
et de vêtements.
d. Frosine est une entremetteuse.
e. Harpagon a soixante ans (scène 5, l. 11).

ANALYSER LE TEXTE

Le conflit père-fils (scène 2)


4 Comique et tragique
a. La révélation de l’identité de l’emprunteur et du prêteur constitue un coup de théâtre car on apprend
que c’est Harpagon qui a consenti à son propre fils un prêt dans des conditions scandaleuses ; Harpagon
découvre, quant à lui, que l’emprunteur, qu’on lui a présenté comme riche, est son propre fils.
b. Le spectateur est en vérité peu surpris par cette découverte car il a vu maître Simon parler affaire
avec Harpagon, et évoquer son client, « un jeune homme qui a besoin d’argent » (scène 2, l. 1-2).
Ce sont plutôt Harpagon et Cléante qui ne s’attendaient guère à se trouver face à face.
c. Harpagon accuse son fils de se ruiner « par des emprunts si condamnables » (l. 35-36), de dissiper
son bien (« faire une honteuse dissipation du bien que tes parents t’ont amassé avec tant de sueurs » (l. 44-
45).
Cléante adopte une attitude offensive : il reproche à son père ses « usures si criminelles » (l. 38)
et son amour sordide de l’argent (« désir insatiable d’entasser écu sur écu », l. 48-49).
Il l’accuse de voler de l’argent « dont il n’a que faire » (l. 56).
d. Le conflit est très violent au point que cette scène pourrait relever du tragique.
On y voit un père et un fils qui s’affrontent violemment ; un fils qui spécule sur la mort de son père
(« il s’obligera, si vous voulez, que son père mourra avant qu’il soit huit mois », scène 2, l. 12-14) ;
un père qui pratique une usure scandaleuse et prétend agir par « charité » (scène 2, l. 15).

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5 Molière utilise un procédé comique efficace, celui du comique de symétrie. Les répliques de Cléante
et d’Harpagon s’enchaînent en empruntant les mêmes tournures, ce qui crée l’effet d’un duel très serré.
Répliques d’Harpagon Répliques de Cléante
« Comment, pendard ? c’est toi qui… » (l. 31-32) « Comment, mon père ? c’est vous qui… »
« C’est toi qui te veux ruiner par des emprunts « C’est vous qui cherchez à vous enrichir
si condamnables ? » (l. 35-36) par des usures si criminelles ? »
« Oses-tu bien… » (l. 39) « Osez-vous bien… »
« N’as-tu point de honte… » (l. 42-45) « Ne rougissez-vous point… »

L’arrivée de Frosine (scènes 3, 4 et 5)


6 La femme d’intrigue
a. Frosine se présente comme une entremetteuse de talent, vivant « d’adresse », d’« intrigue »
et d’ « industrie » (scène 4, l. 10-12), mais surtout experte dans l’art d’arranger les mariages
(« J’ai surtout pour les mariages un talent merveilleux » , scène 4, l. 36-37).
b. Frosine est chargée d’arranger le mariage entre Harpagon et Mariane.

7 Le portrait d’Harpagon (scène 4)


La Flèche donne une image péjorative d’Harpagon. Il souligne le caractère extrême de sa cruauté
et de son avarice, notamment par l’emploi des comparatifs et des superlatifs (« le moins humain », l. 23 ;
« le plus dur et le plus serré », l. 24 ; « rien de plus sec et de plus aride », l. 28) et par les deux jeux de mots :
• le jeu sur le sens du mot « humain », à la fois nom (synonyme d’« homme ») et adjectif (synonyme
de « généreux ») ;
• le jeu de mots sur les mots « prêter » et « donner » (l. 29-31) dans l’expression « donner le bonjour ».

Frosine face à Harpagon (scène 5)


8 Une habile manipulatrice
a. Frosine complimente Harpagon :
– sur sa jeunesse (« Vous n’avez de votre vie été si jeune que vous êtes ; et je vois des gens de vingt-cinq
ans qui sont plus vieux que vous » l. 8-10) ;
– sur son physique (« Comment ? vous êtes à ravir, et votre figure est à peindre. Tournez-vous un peu,
s’il vous plaît. Il ne se peut pas mieux. », l. 158-160) ;
– sur ses vêtements (« Mais surtout elle sera charmée de votre haut-de-chausses, attaché au pourpoint
avec des aiguillettes », l. 181-182).
Elle le flatte ainsi pour le mystifier et obtenir de l’argent de lui, c’est le pari qu’elle a engagé
avec La Flèche à la scène 4.
b. Harpagon craint que Mariane ne lui apporte une dot suffisante. Frosine met habilement en avant
les dépenses que Mariane ne fera pas (d’où l’abondance des tournures négatives) : dépenses de nourriture,
de vêtements, de bijoux, de jeu. (l. 69-88).
L’addition des sommes négatives se transforme dans sa bouche en un apport positif. Elle manie
habilement les chiffres dont Harpagon est amoureux. La conclusion s’impose : « ne voilà-t-il pas par année
vos douze mille francs bien comptés ? » (l. 87-88).
Harpagon craint aussi que la jeunesse de Mariane s’accommode mal de son âge.
Frosine précise donc que Mariane n’est pas attirée par les jeunes gens et « n’a de l’amour
que pour les vieillards » (l. 111-112) et les hommes qui portent des lunettes (« elle est pour les nez
qui portent des lunettes. », l. 127-128).
Harpagon apparaît ici sous un nouveau jour, celui d’un vieillard amoureux, soucieux de son physique,
sensible à la flatterie. Il y a contradiction entre son « amour » pour Mariane et son amour de l’argent
qui est plus fort que tout.

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c. Le public rit de la naïveté d’Harpagon et de sa propension à croire tout ce que Frosine lui dit. Harpagon
est également ridicule par sa prétention à vouloir se faire aimer d’une belle jeune fille dont il attend
de surcroît une dot, alors qu’il n’y a rien de plaisant en lui.

9 L’appât du gain
a. Frosine demande de l’argent à Harpagon en échange de ses services car il lui faut financer un procès.
b. Pour arriver à ses fins, elle alterne flatterie et demande d’argent. Harpagon change de physionomie,
passant de la gaieté à la sévérité, selon que Frosine le flatte ou lui demande de l’argent. Quand le visage
d’Harpagon se rembrunit, elle reprend ses flatteries, puis revient à sa demande et recommence à le flatter.
L’alternance visage sévère/visage gai appartient au comique de gestes et relève du comique de marionnette
que l’on trouve dans la farce.
c. À la fin du dialogue, Frosine est mise en échec : elle n’a rien obtenu d’Harpagon.

RETENIR L’ESSENTIEL
10 a. Le spectateur assiste à un violent conflit père fils.
Cléante découvre que l’homme qui lui prête de l’argent à un taux exorbitant est son père.
Harpagon découvre que l’emprunteur est son fils.
b. Harpagon représente le type comique du vieillard amoureux. Mais l’amour ne l’incite pas à se montrer
moins avare, comme en témoigne son entrevue avec Frosine.

ÉTUDIER LA LANGUE : LE VOCABULAIRE


11 Prêt et emprunt
a. Un créancier est une personne à qui l’on doit de l’argent.
b. Un usurier est une personne qui prête de l’argent à un taux abusif.
c. Un emprunteur est une personne à qui l’on prête de l’argent.

COMPARER DEUX MISES EN SCÈNE : FROSINE ET HARPAGON


12 La photographie est extraite de l’adaptation cinématographique de L’Avare, film réalisé
par Jean Girault, avec Louis de Funès dans le rôle d’Harpagon.
a. b. Harpagon fait mine de tirer un fil de sa main. Ce geste fait suite aux propos de Frosine qui feint
de s’extasier sur la bonne santé et la longue vie d’Harpagon : « Montrez-moi votre main. Ah ! mon Dieu !
quelle ligne de vie ! » (l. 24-25). Cette trouvaille du réalisateur, ce comique de geste, accentue le ridicule
et la crédulité d’Harpagon.

13 a. c. Dans le film de Jean Girault, Frosine est coquettement vêtue : robe rose fuschia, nœud
dans les cheveux, longs gants gris perle.
Le décor est luxueux, c’est celui d’une riche maison bourgeoise.
Harpagon est vêtu de son éternelle redingote noire et de sa collerette blanche.
Contrairement à Jean Girault, Catherine Hiegel a choisi un décor classique et dépouillé
(un escalier monumental en pierre de taille, une rampe en fer forgé).
Frosine, toute de noir vêtue, a l’allure d’un pirate avec le bandeau noir qui lui recouvre les yeux.
Nous sommes ici dans le contre-emploi par rapport à la séduction enjôleuse qui est attendue dans ce rôle.
Quant à Harpagon (Denis Podalydès), il est proche de l’Harpagon joué par Louis de Funès : costume noir,
collerette blanche, allure nerveuse.
b. C’est dans le film de Jean Girault qu’Harpagon apparaît le plus ridicule. On le voit ici faire mine de tirer
un fil de sa main, on le voit aussi, plus loin, dans le film, portant de grosses lunettes et des plumes
de paon, pour courtiser Mariane. D’une manière plus générale, le jeu de Louis de Funès exploite largement
toutes les ressources du comique : il vitupère, ricane, s’indigne, trépigne, multiplie les grimaces et les
mimiques ou bien minaude de façon doucereuse. C’est sans doute l’avare le plus délirant.

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Questions sur l’acte III


ÉCHANGER SES IMPRESSIONS
1 On s’appuiera sur les réponses des élèves. On peut penser qu’un coup de théâtre, digne de Molière,
viendra résoudre l’affaire.

VÉRIFIER SA LECTURE
2 a. Harpagon va donner un souper en l’honneur de Mariane.
b. Harpagon demande à ses domestiques de limiter les frais.
c. Maître Jacques proteste et se heurte à Valère qui approuve Harpagon.
d. Valère frappe maître Jacques qui jure de se venger.
e. Mariane arrive accompagnée de Frosine.
f. Mariane découvre que Cléante est le fils d’Harpagon.
g. Harpagon laisse la compagnie qui va goûter dans le jardin.

ANALYSER LE TEXTE

De nouveaux traits d’avarice (scène 1)


3 Les préparatifs du souper
Pour des raisons d’économie, Harpagon a la volonté de restreindre le plus possible son personnel.
C’est pourquoi, Maître Jacques est chargé d’un double emploi : cuisinier et cocher.
Il porte tablier ou casaque selon la fonction.

4 a.
Recommandations concernant :
• les meubles : ne pas les frotter trop fort, de peur de les user
Dame Claude
• les bouteilles : éviter qu’elles ne disparaissent ou se cassent
• la gestion des boissons : donner à boire seulement lorsqu’on aura soif ;
Brindavoine
apporter beaucoup d’eau pour la mélanger au vin
et la Merluche
• les taches sur les vêtements : cacher les trous et les taches sur les vêtements
• l’élaboration du menu : économiser sur le repas, servir des plats
Maître qui « rassasient »
Jacques • la nourriture des chevaux : économiser la nourriture des chevaux

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b. La scène relève principalement du comique de caractère.


L’avarice d’Harpagon est comique car elle est présentée comme caricaturale : il ne faut point « frotter
les meubles trop fort, de peur de les user » (l. 5-6); il faut servir à boire « seulement lorsque l’on aura soif »
(l. 14) ; il faut apporter de l’eau pour la mélanger au vin (l. 18-20) ; les laquais doivent s’arranger pour
cacher les trous et les taches sur leurs vêtements (l. 30-35) ; il faut faire un « souper » sans bourse délier,
en servant des plats qui « rassasient », l. 143 ; enfin, il faut économiser sur la nourriture des chevaux,
au point qu’ils sont d’une maigreur pitoyable (l. 152-157).
On note également un comique de gestes qui relève du comique de farce : Harpagon met son chapeau
au-devant de son pourpoint pour montrer aux domestiques comment ils doivent se tenir pour servir
(« Harpagon met son chapeau au-devant de son pourpoint, pour montrer à Brindavoine comment il doit faire pour cacher
la tache d’huile. », l. 32-34) ; Maître Jacques change de vêtement (« Il ôte sa casaque de cocher, et paraît vêtu
en cuisinier. » (l. 70-71) ; « Il remet sa casaque. » (l.148-149 ; Harpagon met la main sur la bouche de Maître
Jacques (« en lui mettant la main sur la bouche », l. 109) ; Harpagon frappe Maître Jacques (« en le battant »),
l. 221).

5 La franchise de Maître Jacques


a. Maître Jacques témoigne d’une grande franchise, que l’on rencontre la plupart du temps
chez les domestiques du théâtre de Molière. Il reproche à Harpagon son avarice et sa cruauté :
pour lui, l’on ne peut faire bonne chère sans argent. De la même façon, on ne peut obliger des chevaux
faméliques à tirer un carrosse : « C’est être, Monsieur, d’un naturel trop dur, que de n’avoir nulle pitié
de son prochain. » (l. 165-166). Maître Jacques assène habilement ses vérités à son maître en lui rapportant
ce qu’on dit de lui : il fait imprimer des almanachs particuliers pour doubler les jours de jeûnes ;
il se fâche avec ses valets au moment des étrennes ; il a fait assigner en justice le chat d’un voisin
qui lui a volé un reste de gigot ; il a même dérobé l’avoine de ses chevaux.
b. Maître Jacques aime cependant son maître (« car enfin je me sens pour vous de la tendresse, en dépit
que j’en aie, et après mes chevaux, vous êtes la personne que j’aime le plus. », l. 187-189) et déplore
de voir son image dégradée (« je suis fâché tous les jours d’entendre ce qu’on dit de vous », l. 186-187).
Il voudrait le corriger, croyant naïvement que cela est possible.
c. Sa franchise lui coûtera des coups de bâton.

Le conflit Maître Jacques-Valère (scènes 1 et 2)


6 a. Maître Jacques et Valère se disputent à propos de la préparation de la réception donnée en l’honneur
de Mariane. Valère, dans son rôle d’intendant a effectivement pris systématiquement le parti d’Harpagon
et s’est donc opposé à Maître Jacques, en lui reprochant de trop dépenser pour le dîner (« Voilà une belle
merveille que de faire bonne chère avec bien de l’argent : c’est une chose la plus aisée du monde », l. 84-
85). Mais Maître Jacques a vu clair dans son jeu et a mis en garde Harpagon : « Monsieur, je ne saurais
souffrir les flatteurs ; et je vois que ce qu’il en fait, que ses contrôles perpétuels sur le pain et le vin, le bois,
le sel et la chandelle, ne sont rien que pour vous gratter et vous faire sa cour. » (l. 182-185).
b. Au début de la scène 2, c’est Maître Jacques qui a le dessus : agacé d’être nargué par Valère (l. 12),
il le menace de lui donner des coups de bâton (l. 5-6 ; l. 12 ; l. 22-23) ; à la fin de la scène, c’est Valère
qui a l’avantage.
Le renversement de situation se produit à la ligne 25 : le mot « bâton » (l. 24) réveille en Valère
le gentilhomme qu’il est. Devant l’agressivité du cocher-cuisinier, il se conduit en maître conscient
de sa supériorité, traitant Maître Jacques de « faquin » (l. 30), terme de mépris réservé aux valets.
c. Cette scène repose sur un renversement de situation (le motif de l’arroseur arrosé) et sur un comique
de gestes (poursuites, coups…) caractéristique de la farce.
Le comique de gestes repose sur un mouvement de balancier : les personnages prennent l’offensive
à tour de rôle, les acteurs se déplacent d’abord d’un côté, ensuite de l’autre (« Maître Jacques pousse
Valère jusques au bout du théâtre… », l. 13 ; « Valère le fait reculer autant qu’il l’a fait », l. 25).
d. Les derniers mots de Maître Jacques laissent entendre qu’il se vengera de Valère (« pour ce
Monsieur l’intendant, je m’en vengerai si je puis », l. 43-44). On verra plus tard de quelle façon.

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Une scène de rivalité amoureuse (scène 7)


7 Un langage à double sens
a.
Cléante dit : Mariane comprend… Harpagon comprend…
« Je ne vous assurerai point …que Cléante veut l’épouser. … que les enfants n’aiment pas
que je me réjouis du dessein voir leurs parents se remarier.
où vous pourriez être de
devenir ma belle-mère. » (l. 9-
11)
b.
Mariane dit : Cléante comprend… Harpagon comprend…
« Je n’en aurais pas moins … que Mariane est aussi … que Mariane, choquée par
(de répugnance) à vous voir désespérée que lui par ce l’insolence de Cléante, lui
mon beau-fils. » (l. 26-27) mariage. répond sur le même ton.

8 Le comique de la scène
• Par un jeu subtil sur le langage, Cléante et Mariane se font des déclarations passionnées à la barbe
d’Harpagon. Harpagon prend le discours de son fils pour de l’impertinence. La scène relève du comique
de situation.
• Cléante met son père dans l’embarras par deux fois : il a commandé une collation somptueuse
pour Mariane (l. 73-75) et pousse l’audace plus loin en lui offrant la bague que son père porte au doigt.
Cléante atteint Harpagon dans son vice le plus profond et va jusqu’à le narguer : « Est-ce que vous
trouvez, mon père, que ce ne soit pas assez ? » (l. 78-79).
• Harpagon est berné car il n’ose pas, devant Mariane, se défendre et faire des reproches à son fils.
Il exprime sa colère par des jeux de physionomie (« bas, à son fils, avec les mêmes grimaces », l. 113)
et des apartés que Mariane ne doit donc pas entendre.
Le jeu de scène est comique, car Cléante, placé entre Mariane et Harpagon (« Il se met au-devant
de Mariane, qui le veut rendre. », l. 87), fait mine d’interpréter les protestations en aparté
de son père (« Comment ?», « J’enrage ! », « Ah ! traître ! », l. 93, 98, 106) comme des signes
d’insistance pour que Mariane accepte la bague (« Il me fait signe de vous le faire accepter », l. 94-95 ;
« Le voilà qui se scandalise de votre refus », l. 105).
Du point de vue théâtral, le passage est rythmé. Cléante se moque bien de son père qui ne peut
se défendre, et la joie du spectateur est grande de voir le vieillard amoureux berné.

RETENIR L’ESSENTIEL
9
Harpagon et Cléante → rivalité amoureuse

Harpagon et Mariane → amour non partagé

Harpagon et Valère → accord feint

Cléante et Mariane → amour réciproque

Maître Jacques et Valère → opposition domestique

ÉTUDIER LA LANGUE : GRAMMAIRE


10 L’expression de l’ordre

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a. « Vous aurez l’œil sur ce que l’on desservira. » → indicatif futur

b. « Préparez-vous à bien recevoir ma maîtresse. » → impératif présent


c. « Je veux que tu me répondes. » → subjonctif présent

d. « Il faut nettoyer mon carrosse. » → infinitif précédé de « Il faut »

Bonus : exercice supplémentaire


Écrivez à l’impératif présent, au subjonctif présent, à l’indicatif futur et à la seconde personne du singulier
les expressions suivantes : bien accueillir Mariane ; nettoyer partout ; faire ce que je dis ; rincer les verres.
Impératif présent Subjonctif présent Indicatif futur
Bien accueillir Je veux que vous Tu accueilleras bien
Accueille bien Mariane.
Mariane accueilliez bien Mariane. Mariane.
Il faut que tu nettoies Tu nettoieras bien
Nettoyer partout Nettoie bien partout.
bien partout. partout.
Faire ce que Fais ce que je te dis. Je veux que tu fasses Tu feras ce que je te dis.
je dis ce que je te dis.
Rince les verres. Il faut que tu rinces Tu rinceras les verres.
Rincer les verres
les verres.

ÉCRIRE
11 Réécrire en langage courant
a. L’expression « Mon père ne m’a pas peu surpris » signifie « Mon père m’a beaucoup surpris ».
b. « tantôt » signifie « tout à l’heure ».
c. synonyme de « dessein » : projet • homonyme de « dessein » : dessin
d. Réécriture de la phrase :
Mon père m’a beaucoup surpris lorsqu’il m’a annoncé tout à l’heure le projet qu’il avait formé.

LIRE L’IMAGE
12 Les lunettes d’Harpagon
a. La pièce a été jouée durant le sixième Festival d’Avignon en 1952, par la compagnie du Théâtre national
populaire. Jean Vilar, créateur du Festival d’Avignon et directeur du TNP, y tient lui-même le rôle
d’Harpagon.
Agnès se trouve au premier plan, Harpagon est à l’arrière.
Mariane est somptueusement vêtue d’une robe bouffante et d’une coiffe en dentelles, elle figure
la jeune première. Harpagon porte une redingote noire, un pourpoint et un haut-de-chausses bouffant
terminés par une bordure en dentelle ainsi qu’une collerette blanche, signe distinctif du personnage.
Mariane semble absente, elle tourne le dos à Harpagon. Il est intéressant de remarquer que les regards
ne se croisent pas.
b. La mise en scène semble classique par le choix des costumes.
c. Harpagon porte des lunettes parce que Frosine lui a dit que Mariane aimait les vieillards et ne pouvait
pas supporter un homme sans lunettes. Il est ridicule dans cette posture. Jean Vilar a pris le parti
de camper un avare comique.

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Questions sur l’acte IV


ÉCHANGER SES IMPRESSIONS
1 Les élèves exprimeront leur ressenti. L’on peut concevoir qu’ils trouveront Harpagon odieux,
notamment lorsqu’il tend un piège à son fils à propos de Mariane, au mépris des sentiments
du jeune homme. Mais on peut aussi, au cours de l’acte, le trouver ridicule par sa monomanie,
sa crédulité et ses réactions outrancières, notamment lorsqu’il croit qu’on lui a volé sa cassette.

VÉRIFIER SA LECTURE
2 a. Maître Jacques essaie de réconcilier Harpagon et son fils.
b. La Flèche a volé la cassette d’Harpagon.
c. Harpagon avait caché sa cassette dans le jardin.

3
a. Frosine accepte d’aider Cléante et Mariane. → Vrai

b. Harpagon soupçonne Cléante d’être → Vrai


amoureux de Mariane.
c. Cléante renonce à épouser Mariane. → Faux, au contraire, il compte l’épouser.

e. Harpagon et son fils se sont réconciliés. → Faux, Harpagon maudit son fils.

ANALYSER LE TEXTE

Le piège tendu par Harpagon (scènes 2 et 3)


4 Le soupçon
Harpagon soupçonne son fils d’être amoureux de Mariane car il l’a surpris baisant la main de la jeune fille.

5 Un piège redoutable
a. Dans cette scène, Harpagon amène Cléante à révéler son amour pour Mariane : il a constamment
la situation en main et manœuvre son fils avec une habileté diabolique. Sa stratégie, consistant à plaider
le faux pour savoir le vrai, en fait un personnage que l’on pourrait qualifier d’odieux, de tyrannique
et de violent.
5 Cléante se décide à passer aux aveux.
1 À Harpagon qui lui demande ce qu’il pense de Mariane, Cléante, méfiant, répond qu’il ne la trouve
pas à son goût.
3 Cléante accepte alors d’épouser Mariane pour faire plaisir à son père.
2 Harpagon se dit contrarié car il voulait donner Mariane en mariage à son fils.
4 Harpagon refuse le « sacrifice » de son fils.
b. Le conflit est violent. À la fin de la scène, Harpagon réclame un bâton pour frapper son fils.

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Détente et tension (scènes 4 et 5)


6 Le double jeu de Maître Jacques
a. Maître Jacques, dans son désir de réconcilier les deux adversaires, fait croire à chacun d’eux
qu’ils sont d’accord. Sa tactique consiste à aller de l’un à l’autre pour les apaiser et déformer leurs propos,
omettant de prononcer le prénom de Mariane, de façon à laisser entendre à chacun que l’autre a cédé.
On aboutit à une fausse réconciliation.
b. On peut penser que Maître Jacques est malicieux et qu’il s’amuse.
c. La scène repose sur le va-et-vient de Maître Jacques : tel un balancier, il se déplace sur un véritable
rythme de ballet entre Cléante et Harpagon usant abondamment des apartés. Le spectateur qui entend
tout ne peut s’empêcher de rire. Enfin, le jeu de scène final est comique car Harpagon a pu laisser croire
à Maître Jacques qu’il allait avoir une récompense.

7 L’aggravation du conflit
a. Harpagon et Cléante se pensent réconciliés et font assaut de civilités.
Il est question de : « pardon », « regrets », « joies », « soumission », « respect », « bontés » (scène 5, l. 1-15) :
chacun croit que l’autre a cédé.
Le malentendu persiste tant que les paroles restent vagues. Il est levé au moment où Cléante remercie
son père de lui avoir donné Mariane (l. 22-23).
b. L’affrontement est très violent comme en témoignent le grand nombre de répliques courtes
(stichomythies) qui apparaissent à partir de la ligne 24. Harpagon lance des menaces très graves
à l’encontre de son fils : il le chasse, le renie, le maudit : « Je te défends de me jamais voir »,
« Je t’abandonne. », « Je te renonce pour mon fils », « Je te déshérite », « Je te donne ma malédiction »
(l. 38, 40, 42, 44, 46).

Le monologue d’Harpagon (scène 7)


8 Les interpellations
a. « Rends-moi mon argent, coquin ! » → à un voleur imaginaire
b. « Mon cher ami ! » → à son argent

c. « N’est-il point caché là parmi vous ? → à l’ensemble des spectateurs

d. « Quel bruit fait-on là-haut ? » → au public des galeries supérieures

9 L’expression du trouble
De nombreux procédés d’expression témoignent du trouble d’Harpagon.
• Types de phrases :
– exclamatives :« Au voleur ! au voleur ! à l’assassin ! au meurtrier ! Justice, juste Ciel ! » (l. 2-3) ;
– interrogatives : « Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je
pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ? N’est-il point ici ? Qui est-ce ? » (l. 4-7).
• Énumérations :
« faire donner la question à toute la maison : à servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi. » (l. 21-23) ;
« Allons, vite, des commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences
et des bourreaux. » (l. 31-32).
• Exagérations :
« Je suis assassiné », « On m’a coupé la gorge » (l. 3-4) ;
« Je veux faire pendre tout le monde » (l. 32-33).
b. Les gestes et déplacements se déduisent des paroles, ils ne sont signalés que par une didascalie :
« Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ? N’est-il point ici ? » (l. 6-7) ;
« Il se prend lui-même le bras » (l. 8) ;
« je suis mort, je suis enterré. » (l. 15).

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10 Délire et hallucinations
a. Harpagon souffre d’un délire de la persécution. Il s’imagine que tous les spectateurs sont complices
du vol (« Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble
mon voleur. », l. 23-25) ou bien se moquent de lui (« Ils me regardent tous, et se mettent à rire », l. 29).
b. Le vol de la cassette met Harpagon dans un état de quasi folie : jeux de scène de démence (il se prend
le bras, croyant arrêter le voleur et poursuit un voleur imaginaire) ; hallucinations (il entend des voix) ;
allées et venues sur scène ; interpellation du public, avec rupture de la convention théâtrale où les
spectateurs sont supposés absents ; dédoublement de personnalité (il procède à sa propre arrestation,
profère des menaces contre lui-même, veut se faire torturer et envisage de se pendre).
Harpagon, sans son argent, n’a plus aucune raison de vivre. La folie furieuse le conduit à vouloir
sa propre destruction. Si pathétique qu’il apparaisse, il ne parvient pas à émouvoir.
Pour conclure :
La douleur d’Harpagon est comique parce qu’elle est outrée.
Plusieurs types de comique s’entrecroisent dans cette scène :
– comique de mots : Harpagon s’adresse à son argent comme à un être aimé (« mon pauvre argent,
mon cher ami ») et lance des menaces exagérées (« donner la question à toute la maison » ; « Je veux
faire pendre tout le monde ») ;
– comique de gestes (gesticulations sur scène ; interpellation du public) ;
– comique de situation (dédoublement de personnalité).

RETENIR L’ESSENTIEL
11

avare manipulateur
Après le vol de la cassette, À l’acte IV, Harpagon
Harpagon témoigne tend un piège à son fils
HARPAGON
de son obsession maladive en lui laissant croire
pour l’argent. qu’il lui permet
d’épouser Mariane.

ridicule
Le personnage pourrait être inquiétant,
mais Molière réussit à le rendre comique
par son caractère excessif.

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Questions sur l’acte V


ÉCHANGER SES IMPRESSIONS
1 La pièce se termine bien, par un double mariage : Valère épouse Élise et Cléante épouse Mariane.
Les élèves ne manqueront pas d’évoquer l’invraisemblance du dénouement.
On les laissera s’exprimer sur la dimension comique de la pièce.

VÉRIFIER SA LECTURE
2 a. Le commissaire enquête sur le vol de la cassette.
b. Maître Jacques accuse Valère du vol.
c. À la suite d’un quiproquo, Valère avoue à Harpagon qu’il aime sa fille Élise.
d. Survient Anselme qui révèle qu’il est le père de Valère et de Mariane.
e. La cassette a été retrouvée : c’est La Flèche qui l’avait volée pour aider son maître.
f. Cléante épousera Mariane et Valère Élise, tandis qu’Harpagon retrouvera son cher trésor.

3 a. La cassette contient dix mille écus.


b. Les objets qui prouvent que Valère est le fils d’Anselme sont : un cachet de rubis et un bracelet d’agate.
c. Le vrai nom d’Anselme est Dom Thomas d’Alburcy.
d. Après le naufrage, Mariane et sa mère ont passé dix ans en esclavage.

ANALYSER LE TEXTE

Le quiproquo comique (scène 3)


4 Des répliques à double sens
a. Le quiproquo entre Harpagon et Valère repose sur un grand malentendu : Harpagon accuse Valère
de lui avoir volé sa cassette. Valère, quant à lui, se croit accusé d’avoir courtisé sa fille.
b. Le quiproquo se développe parce que les termes employés par chacun des personnages sont ambigus
et indéterminés et susceptibles d’être interprétés différemment par l’un ou par l’autre.
On note un certain nombre d’expressions à double sens. Quelques-unes seulement ont été proposées
aux élèves.
• Tableau 1
Harpagon dit : Valère comprend…
« viens confesser l’action la plus noire » (l. 1) … qu’Harpagon a découvert son double jeu.
« l’affaire est découverte » (l. 8) … que sa fausse identité est découverte.
« s’introduire exprès chez moi pour me trahir » … qu’Harpagon sait qu’il a usurpé le titre
(l. 10) d’intendant pour approcher sa fille.
« mon sang, mes entrailles » (l. 30) … qu’Harpagon parle de sa fille.
… qu’Harpagon l’accuse d’être intéressé
« l’amour de mes louis d’or » (l. 45-46)
par son argent.
… qu’Harpagon parle de sa fille comme
« Un trésor comme celui-là ! » (l. 55)
d’un trésor pour lui.
… qu’Harpagon se demande s’il n’a pas approché
« tu n’y as point touché ? » (l. 90-91)
sa fille de trop près.

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• Tableau 2
Valère dit : Harpagon comprend…
« j’ai commis une offense envers vous » (l. 22) … que Valère a volé sa cassette.
« Un dieu [...] : l’Amour. » (l. 41-42) … que Valère a agi par amour de l’argent.
« votre fille [...] n’est aucunement coupable » (l. … qu’Élise n’a pas pris part au vol de la cassette.
79-80)
… que Valère a été poussé par son amour
« j’ai brûlé pour elle. » (l. 94)
de l’argent.
« Dame Claude […] sait la vérité » (l. 105) … que Dame Claude est au courant du vol.

c. Certains termes menacent le quiproquo comme « fille », « les beaux yeux », « mon argent ».
Harpagon parle bien de son argent, mais Valère songe immédiatement à être accusé de vouloir profiter
d’un « mariage d’intérêt » et le quiproquo est relancé. Le quiproquo aurait pu être également levé
quand Valère prononce le mot « fille », mais, tout à son obsession, Harpagon écarte cette allusion,
et croit que les déclarations passionnées de Valère sont destinées à sa cassette ! Quant à Valère,
il ne songe qu’à son amour pour Élise.
d. Le quiproquo se poursuit cependant car chacun des deux personnages est enfermé dans son obsession
dont l’amour est le ressort : Harpagon est mû par l’amour de l’argent, Valère par l’amour d’Élise,
ce qui crée la plus grande confusion et le plus grand effet comique.
e. Réponses libres.
Pistes : le spectateur rit des apartés d’Harpagon, tout de même surpris (« Les beaux yeux
de ma cassette ! »), des équivoques grivoises (« tu n’y as point touché ? ») et de son étonnement
grandissant (« Quoi ? ma servante est complice de l’affaire ? »).

Le dénouement (scènes 5 et 6)
5 Le coup de théâtre
a. Le seigneur Anselme arrive chez Harpagon pour épouser Élise.
b. Le dénouement repose sur un coup de théâtre : il se trouve qu’Anselme est le père de Mariane
et de Cléante. Lui et sa famille ont été victimes d’un naufrage. Valère, à l’âge de sept ans, a été sauvé
avec un domestique, Pedro. Mariane et sa mère ont été recueillies par des corsaires et ont subi dix ans
d’esclavage. Anselme, dont le vrai nom est Dom Thomas d’Alburcy a été lui-même sauvé de la noyade.
Croyant toute sa famille disparue, il a quitté Naples pour fuir les persécutions qui s’exercent contre
les familles nobles et est venu vivre à Paris sous le nom d’Anselme. Il n’a par ailleurs rien perdu de l’argent
qu’il portait lors du naufrage.

6 Le chantage de Cléante
a. b. Cléante se livre à un chantage auprès de son père : il retrouvera sa cassette à condition de renoncer
à Mariane. Harpagon reprendra donc possession de son bien. L’intervention de Cléante sauve en même
temps Valère qui était dans une situation préoccupante, car accusé de vol. La pièce se termine
par un double mariage : Valère épouse Élise et Cléante épouse Mariane.

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Deux figures de père


7 Harpagon et Anselme
Anselme ne prétend pas prendre une épouse par force. Il est généreux et donne de lui l’image
d’un homme empli de sagesse et de bonté, contrairement à celle que le spectateur avait imaginée
au début de la pièce, dans la scène 4 de l’acte I où il apparaissait comme le vieil époux fortuné
que l’on imposait à Élise.
Harpagon, au contraire, est avare, tyrannique et égoïste. Il n’hésite pas à imposer à ses enfants
un époux ou une épouse qu’ils n’ont pas choisi(e). Son rapport à l’argent est maladif.
En conclusion, l’amour apparaît comme un élément déterminant du bonheur. Molière défend les mariages
par inclination qui permettent aux individus de s’épanouir. Il dénonce l’autoritarisme des pères
qui imposent à leurs enfants un conjoint conforme à leurs vœux. Il souligne les dangers d’une trop grande
différence « d’âge, d’humeur et de sentiment ».

8 Un avare incorrigible
a. Harpagon demande à Anselme de pourvoir aux frais de noces de ses enfants et lui réclame même
un habit. Il est toujours aussi avare. Il ne débourse rien, Anselme paiera également le commissaire.
b. Le dernier mot de la pièce est celui d’Harpagon : « ma chère cassette », centre d’intérêt du personnage
durant toute la pièce. Sa passion pour Mariane s’est envolée. Les mots qui reviennent le plus souvent
dans sa bouche dans cette dernière scène appartiennent au champ lexical de l’argent (« ma cassette » ;
« frais » ; « payera » ; « payement » ; « payerez » ; « ma chère cassette »).
c. La pièce se termine dans la joie générale. Mais Harpagon reste isolé : ce qui provoque sa joie,
c’est d’avoir retrouvé sa cassette.
d. Le personnage semble figé dans son obsession, rien n’a pu le corriger, et il semble que rien
ne le corrigera.

RETENIR L’ESSENTIEL
9 Le dénouement repose sur un coup de théâtre : Anselme, qui est riche et généreux, se révèle être
le père de Mariane et de Valère.
La cassette est retrouvée, Cléante propose à son père de l’échanger contre la main de Mariane.
Harpagon n’hésite pas un instant, ce qui permet à la pièce de basculer définitivement dans la comédie.

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ACTIVITÉS

Bilan de lecture : faire le point sur la pièce


Qui suis-je ?
1

L’Avare, une comédie


2
• aparté → réflexion qu’un personnage prononce à l’écart et qui n’est entendue que du spectateur
• coup de théâtre → événement inattendu qui entraîne un retournement de situation
• répliques → paroles échangées entre deux ou plusieurs personnages
• quiproquo → malentendu qui consiste à prendre un personnage, un événement ou une chose pour une
autre.

3
a. comique de caractère → Harpagon obsédé par sa cassette
b. comique de situation → Cléante courtisant Mariane devant Harpagon
c. comique de gestes → Maître Jacques frappé par Valère
d. comique de mots → répétition de « Sans dot »

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Oral : jouer une scène de l’Avare


3 Sentiments exprimés :
• « J’enrage ! » → fureur
• « Votre père est amoureux ? » → étonnement
• Ah ! que cela est bien dit ! » → admiration
« Allons vite faire part de notre joie à votre mère. » → joie

Langue : étudier la langue de Molière


Vocabulaire : le conflit
1
Lexique de la réconciliation Lexique de la dispute
faire la paix se quereller
admettre ses torts fâcherie
céder du terrain altercation
accord mésentente
se serrer la main être en froid

Grammaire : le langage théâtral


2 a. Élise : « Je ne veux point me marier, mon père. » → type déclaratif
b. Frosine : « Montrez-moi votre main. » → type injonctif
c. Harpagon : « Cela est admirable ! » → type exclamatif
d. Cléante : « Comment va notre affaire ? » → type interrogatif

3 a. – Ah ! fille scélérate ! (Harpagon) → colère


b. – Ah ! mon père, prenez des sentiments un peu plus humains [...]. (Élise) → supplication
c. – Ah ! Frosine, quelle figure ! (Mariane parlant d’Harpagon) → dégoût
d. – Ah ! mon Dieu ! que vous vous portez bien ! (Frosine à Harpagon) → admiration

4 a. « sortant du jardin, avec une cassette » → participe présent (groupe participe)


b. « en le menaçant » → gérondif
c. « seule » → adjectif
d. « avec les mêmes grimaces » → groupe nominal
e. « Il fouille dans les poches de La Flèche. → phrase

5 a. Elle fait une révérence. → mouvement


b. Il regarde vers le jardin. → regard et lieu
c. Il prend un air sévère. → expression du visage
d. en sortant du jardin, avec une cassette. → lieu et objet
e. bas. → niveau de la voix
f. à son fils. → adresse à un personnage

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GROUPEMENT THÉMATIQUE :
LA FIGURE DE L’AVARE

1. Un être méfiant et cruel


Un avare au temps des Romains (Plaute)
QUESTIONS SUR LE TEXTE
1 a. Euclion chasse sa servante parce qu’il pense qu’elle l’espionne et qu’elle en veut à son argent
(« maudite espionne, avec tes yeux de furet », l. 3-4). Il craint qu’elle n’ait découvert l’endroit où il a caché
son trésor (« Je crains bien que la perfide ne me joue quelque mauvais tour et ne se doute de l’endroit
où mon or est caché », l. 24-26).
b. L’avarice le rend inhumain : il traite sa servante de « pendarde », de « scélérate » (l. 8 et l. 16),
parle d’elle comme d’une « vieille gueuse » (l. 27). Il menace de la frapper avec un « bâton » ou un « nerf
de bœuf » (l. 11), ou encore de lui arracher « les deux yeux » (l. 16) ou de la « mettre en croix » (l. 21-22).

2 Euclion, comme Harpagon, possédé par la fièvre de l’or, est enfermé dans sa monomanie.
Les deux termes « folie » et « fièvre », prononcés par Staphyla pour caractériser le comportement
de son maître, sont révélateurs.

Une représentation sculptée d’un avare au XIIe siècle


QUESTIONS SUR L’IMAGE
1 a. La sculpture est en pierre.
b. Elle orne une église, plus précisément la cathédrale Saint Caprais à Agen.
c. Le personnage tient dans ses mains un sac empli d’écus.

2 Le personnage est sombre, la tête rentrée dans les épaules. Il est recroquevillé sur lui-même
et sur son sac d’or, il craint de perdre son bien. Manifestement, l’argent ne lui apporte pas le bonheur.

Scrooge, un avare au XIXe siècle (Dickens)


QUESTIONS SUR LE TEXTE
1 a. Ebenezer Scrooge témoigne d’une avarice extrême. On relèvera les mots et expressions
« âpre au gain » (l. 1), « cupide », « avare » (l. 2), « vous extorquait et vous arrachait tout ce qu’il
pouvait vous prendre » (l. 3-4).
b. Son avarice n’a d’égale que sa cruauté.
Son cœur est comparé à un silex : « Dur comme la pierre. Un vrai silex » (l. 4-5).
c. Il est totalement dépourvu d’humanité (« impitoyable », l. 2), de générosité (« la moindre étincelle
de générosité », l. 5-6), de chaleur humaine.

2 Son physique est bien à l’image de la froideur de son cœur : ses traits sont figés, son nez est pincé,
sa démarche est engourdie (l. 7-9) ; ses yeux sont rouges, ses lèvres sont minces et bleuies (l. 9-10) ;
sa tête, ses sourcils et son menton « étaient poudrés de gelée blanche » (l. 11-12).
Même sa voix est froide (« Le froid crissait dans sa voix aigre », l. 10-11). Sa présence même
est réfrigérante (« Scrooge réfrigérait son bureau par sa seule présence », l. 14).

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2. Un être avide de posséder


L’avare qui enfouit son trésor (Ésope)
QUESTIONS SUR LE TEXTE
1 a. L’avare ne profite pas de son or puisqu’il l’a enfoui dans le sol pour le mettre à l’abri
et ne jamais y toucher.
b. Il advient qu’un homme lui vole son trésor. L’avare est au désespoir. Un passant le voyant gémir,
lui prodigue une leçon de sagesse : son argent ne lui servait finalement à rien puisqu’il n’en a jamais
profité, il n’a fait qu’aller contempler l’endroit où il était enterré (« tout en ayant de l’or, tu n’en avais pas.
Prends donc une pierre, mets-la à la place de l’or, et figure-toi que c’est ton or », l. 9-11) ».

2 Morale de la fable : Rien ne sert de posséder/d’avoir de l’argent, si on n’en profite pas.

L’épargnant (Daumier)
QUESTIONS SUR L’IMAGE
1 Épargner, c’est mettre son argent de côté. C’est aussi le placer pour en recevoir un intérêt.
Épargner est le contraire de dépenser.

2 a. « L’Épargnant » de Daumier porte dans ses mains une bourse emplie d’argent.
b. Il se rend à la Caisse d’Épargne pour placer son argent.
c. Il est ici caricaturé et ridiculisé : tout de noir vêtu, mine renfrognée, raide comme son parapluie
et serrant dans ses mains son bien précieux.

Picsou, le canard le plus riche du monde


QUESTIONS SUR L’IMAGE
1 Picsou compte ses pièces d’or, il en fait des tas.

2 a. b. Balthazar Picsou (Scrooge McDuck en anglais) a été créé en 1947 par le scénariste dessinateur
Carl Barks. Oncle de Donald Duck, Balthazar Picsou, est directement inspiré du personnage
d’Ebenezer Scrooge, héros du conte Un chant de Noël (A Christmas Carol) de l’auteur anglais
Charles Dickens (1812-1870).
c. Picsou est un raccourci de « pique-sou ».

L’avare, victime de sa cupidité (La Fontaine)


QUESTIONS SUR LE TEXTE
1 a. L’homme est fortuné car tous les jours une de ses poules pond un œuf en or.
b. Il décide de tuer la poule par cupidité en espérant trouver en elle un trésor et avoir encore plus d’argent.
c. Mais point de trésor dans le corps de la poule : une fois tuée, elle est semblable à toutes les autres
poules.
d. Le sens du vers est le suivant : Ayant, par sa faute, perdu toute sa fortune.

2 a. La morale de la fable est au vers 1, elle repose sur l’antithèse « perd », « gagner » : « L’Avare perd
tout en voulant tout gagner ».
On peut la reformuler ainsi : À vouloir trop par cupidité, on perd tout son bien.
b. L’expression « tuer la poule aux œufs d’or » passée dans le langage courant, signifie que, par désir
de posséder toujours plus, l’on détruit soi-même la source d’un profit important.

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3. Un tyran domestique
Un père avare : le père Grandet (Balzac)
QUESTIONS SUR LE TEXTE
1 a. Grandet se dispute avec sa fille à propos de l’or qu’il lui a donné au fil des années, et qu’elle n’a plus.
b. L’or, dans la vie de Grandet, tient la première place (« ce que j’ai de plus cher », l. 34), il le préfère
à sa fille et à toute sa famille.

2 Eugénie n’hésite pas à tenir tête à son père. Tout en le respectant, elle se montre « rusée » (l. 13)
et fait preuve d’une « logique » (l. 31) et d’une fermeté implacables (« C’est un secret inviolable », l. 9).
Elle invoque son âge, vingt-deux ans, elle est par conséquent majeure (elle le souligne par deux fois,
lignes 6 et 30), elle est donc libre de disposer de son argent comme elle l’entend.

3 a. Grandet est très en colère. Il hurle (« une voix qui alla crescendo et qui fit graduellement retentir
la maison » (l. 16-17). La syntaxe est émotionnelle : les phrases sont souvent courtes, comme haletantes,
de type exclamatif : « Comment ! ici, dans ma propre maison, chez moi, quelqu’un aura pris ton or !
le seul or qu’il y avait ! » (l. 17-18) et interrogatif (« et je ne saurais pas qui ? » (l. 19), « mais donner de l’or,
car vous l’avez donné à quelqu’un, hein ? » (l. 22-23).
b. Le mot « or » revient quatre fois dans sa bouche (l. 18, 19, 22).
c. Il exige de sa fille la soumission et la renvoie dans sa chambre (l. 35-36).
d. Réponse libre, on s’attend à ce que les élèves donnent tort à Grandet.

Le père Grandet au cinéma (Soldati)


QUESTIONS SUR L’IMAGE
1 a. Cette photo est extraite d’un film italien réalisé par Mario Soldati, en 1946.
b. On y voit Grandet et sa fille Eugénie.
c. Grandet regarde les pièces d’or qu’il a données à sa fille.
Il est concentré, son regard est avide.
Eugénie semble indifférente et détachée.
2 a. Cette image illustre un autre passage du roman.
L’extrait présente une dispute entre Grandet et sa fille à propos de l’or qu’il lui a donné et qu’elle n’a plus.
Sur l’image, Eugénie a encore son or, Grandet le compte devant elle.
b. Cependant, on voit bien ici que le père et la fille ont une conception opposée de l’argent :
intérêt maladif pour l’un, indifférence pour l’autre.

Une épouse avare (Maupassant)


QUESTIONS SUR LE TEXTE
1 a. Madame Oreille ne peut supporter le fait de dépenser son argent, c’est pour elle une véritable
« déchirure ».
b. Son mari ne partage pas son obsession pour l’argent, il se plaint des privations qu’elle lui fait subir.

2 a. Monsieur Oreille est la cible de moqueries de la part de ses collègues de bureau parce qu’il est affublé
d’un parapluie rapiécé qu’il n’a toujours pas remplacé depuis deux années (l. 20-21).
b. Sa femme lui achète donc un parapluie, mais au rabais et de mauvaise qualité.
c. Madame Oreille est devenue un véritable tyran domestique par avarice : elle dirige le ménage,
prive son mari de tout et n’hésite pas à lui faire subir des vexations.

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Questions de synthèse
Comparer les textes
1 Les genres des textes et leur époque
Personnages Époque Auteur Genre
Euclion 254-184 av. J.-C. Plaute théâtre
Scrooge XIXe siècle Dickens conte
VII-VIe siècle av. J.-C. Ésope fable
L’avare qui enfouit son trésor

Le propriétaire de la poule XVIIe siècle La Fontaine fable


M. Grandet XIXe siècle Balzac roman
Madame Oreille XIXe siècle Maupassant nouvelle

2 Des personnages types


• L’avare d’Ésope : On m’a volé mon trésor !
• Scrooge : J’ai le cœur dur comme la pierre.
• Euclion : Je crains que ma servante ne me vole.
• Madame Oreille : J’impose des privations à mon mari.
• M. Grandet : Pour moi, il est très grave de donner son or.
• Le propriétaire de la poule : J’ai tout perdu en voulant tout gagner.

Étudier la langue
3 Vocabulaire : les synonymes du mot « avare »
a. Le mot qui n’est pas synonyme d’avare est « prodigue ».
b. Les mots appartenant au registre familier sont : « radin », « rapiat ».
c. Les noms correspondant aux adjectifs sont : « radinerie », « mesquinerie », « ladrerie », « rapacité »,
« cupidité », « pingrerie ».

4 Vocabulaire : la richesse et la pauvreté


a. Les mots qui relèvent du lexique de la richesse sont : « richissime », « opulent », « prospère », « fortuné »,
« trésor », « aisé ».
Les mots qui relèvent du lexique de la pauvreté sont : « ruiné », « démuni », « dénuement », « désargenté ».
b.
• être sur la paille → être ruiné
• L’argent n’a pas d’odeur. → peu importe la provenance de l’argent
• jeter l’argent par les fenêtres → dépenser sans compter
• Le temps c’est de l’argent. → Le temps gaspillé peut mener à la ruine.
• être plein aux as → avoir beaucoup d’argent
Les expressions appartenant au langage familier sont : « être sur la paille » et « être plein aux as ».

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