Autisme Et Psychomotricite

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JULIEN PERRIN & THIERRY MAFFRE (ÉDS.

), AUTISME ET
PSYCHOMOTRICITÉ, BRUXELLES : DE BOECK-SOLAL, COLL. «
PSYCHOMOTRICITÉ », 2013, 510 P.

Jérôme Alain Lapasset

De Boeck Supérieur | Développements

2013/2 - n° 15
pages 44 à 48

ISSN 2103-2874

Article disponible en ligne à l'adresse:


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http://www.cairn.info/revue-developpements-2013-2-page-44.htm
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Pour citer cet article :


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Lapasset Jérôme Alain, « Julien Perrin & Thierry Maffre (Éds.), Autisme et psychomotricité, Bruxelles : De Boeck-Solal,
coll. « Psychomotricité », 2013, 510 p. »,
Développements, 2013/2 n° 15, p. 44-48. DOI : 10.3917/devel.015.0044
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Recension de Jérôme Alain LAPASSET
Julien Perrin & Thierry Maffre (Éds.), Autisme
et psychomotricité, Bruxelles : De Boeck-Solal,
coll. « Psychomotricité », 2013, 510 p.

Mention
Synthèse théorique, clinique et thérapeutique la plus
complète à ce jour. Cette publication lie sciences
et pratiques thérapeutiques dans une démarche
intégrative qui intéressera en tout premier lieu les
psychomotriciens, les orthophonistes, mais aussi les
médecins, au proit des personnes avec un trouble
du spectre autistique.
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Au cours des trois dernières décennies, nous (professeurs d’université, psychologues, neuro-
avons assisté, notamment en France (bien pédiatres, neuropsychologue, neurophysiolo-
qu’avec une certaine inertie), à une refonte com- gistes, directeurs de recherche, pédopsychiatres,
plète de la vision que l’on avait de l’autisme aussi orthophoniste et surtout des psychomotriciens)
bien du point de vue médical, social, politique profondément engagés et reconnus dans la cause
que thérapeutique, pour ne pas dire tout simple- de l’autisme. Ils témoignent de ce que la prise en
ment humain. Cela à la fois sous le coup des re- compte des spéciicités de chacun, dans la consi-
vendications légitimes des familles, des données dération constructive réciproque, est la seule
issues de la recherche, et surtout de la prise de façon d’œuvrer pour une compréhension et une
conscience de la nature même de ce trouble. aide globales, justes et concrètes des personnes
Depuis les premières descriptions indépendantes présentant un trouble aussi complexe. « Quand
de Léo Kanner en 1943 et de Hans Asperger en on bloque la différenciation, l’intégration ne peut
1944, son statut a connu bien des avatars. Ou- pas survenir. Sans le mouvement vers l’intégra-
bliant la inesse des descriptions des deux méde- tion, le système entier s’écarte de la complexité –
cins ou les interprétants à la lumière des seules s’éloigne de l’harmonie – choit dans la rigidité »,
théories psychodynamiques, certains se sont em- rappelait récemment D. J. Siegel (2011, p. 66).
pressés d’en donner une lecture singulière, sou- Les données probantes sont sufisamment nom-
vent détachée des faits les plus élémentaires de breuses aujourd’hui pour proposer une autre
ce que l’on connaît du développement de l’indi- vision que celles qui ont prédominé (notamment
vidu pendant l’enfance et tout au long de la vie, en France) au cours du vingtième siècle, sans en
pour inalement ne s’intéresser qu’à la dynamique négliger certains apports. Cet ouvrage fait le point
familiale ou à la fantasmatique inconsciente au sur les connaissances les plus actuelles dans le
nom d’une perspective prétendument « globale » domaine de l’autisme et les met en rapport avec
de l’enfant. les réalités concrètes des personnes souffrant de
Dans ce contexte, Autisme et psychomotricité ce type de dificultés. Il garde constamment en
propose une approche remarquable à plusieurs ligne de mire ces connaissances qui nous per-
égards : mettent de mieux comprendre et aider les per-
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• pour la cause de l’autisme, en le considérant sonnes avec un TSA. Il ne se complaît pas dans

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dans sa nature neuro-développementale déter- l’énumération de statistiques issues du traitement
minante tout au long de la vie, et en approfon- de données d’études rigoureuses, mais :
dissant la connaissance des réalités cliniques. • nourrit la rélexion clinique et thérapeutique ;
Les trajectoires de développement (Speranza • éclaire les observations et les conduites singu-
& Valeri, 2010) se caractérisent par des difi- lières éprouvées par les patients eux-mêmes,
cultés non seulement comportementales, mais les déis cliniques auxquels sont confrontés
aussi cognitives, perceptives et motrices, dont les divers thérapeutes engagés, et responsables
les manifestations symptomatologiques va- d’un mieux-être, de l’accession à un devenir
rient considérablement dans leurs formes, leur optimal de ces personnes et de leur famille ;
domaine d’actualisation et leur intensité ; • détaille les caractéristiques du développement
• dans le champ de la psychomotricité, en pré- de la personne avec autisme, y compris au plan
cisant les moyens, les méthodes et techniques neuropsychologique ;
de remédiation des troubles psycho-percepti- • illustre et spéciie la place et le rôle du psycho-
vo-moteurs, de la communication ou des rela- motricien dans les différents modèles d’inter-
tions sociales, et les spéciicités qui justiient sa ventions qui ont fait leurs preuves en termes
place dans les divers dispositifs de soin ; d’amélioration plus que signiicative de cette
• et enin, pour les acteurs du champ médico- condition, y compris dans le cadre d’un exer-
social et de la recherche, en témoignant de la cice privé.
complémentarité des différents intervenants Le premier chapitre dresse l’état des connais-
dans un cadre cohérent qui prend inement en sances dans le domaine de l’autisme. Comme il
compte les différents éléments identiiés et les se doit, l’introduction s’attache à l’évolution his-
mécanismes (y compris relationnels et affec- torique de la déinition de l’autisme, des concepts
tifs) mis en jeu dans les dificultés de réalisa- et des classiications. Thierry Maffre y résume de
tion des personnes avec un trouble du spectre manière claire, concise, mais néanmoins com-
autistique (TSA). plète, toutes les dimensions et les préventions à
Autisme et psychomotricité, sous la direction de Ju- prendre en compte pour parvenir à un diagnostic
lien Perrin (psychomotricien au CRA Midi-Pyré- clinique, y compris précoce, d’autisme.
nées) et Thierry Maffre (pédopsychiatre au CHU Patrice Gillet introduit de façon très synthé-
de Toulouse), rassemble 26  auteurs principaux tique les divers modèles de compréhension

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neuropsychologiques de l’autisme en nous per- grandement des particularités sur lesquelles les
mettant d’en comprendre la logique des concep- psychomotriciens peuvent s’appuyer ou que leur
tions et d’analyse jusqu’à la considération du cer- prise en charge peut contribuer à réduire.
veau sociale en développement. Différents types Pierre Gillet, neuropsychologue, présente ensuite
d’altérations neuropsychologiques dans l’autisme le développement cognitif particulier dans l’au-
et dans les TSA, plutôt qu’un déicit unique pri- tisme, les singularités du traitement de l’informa-
maire, seraient en cause (Valeri & Speranza, tion (notamment visuo-spatiale, l’identiication
2009), mais la question n’est pas déinitivement des visages, etc.) et les styles cognitifs (i.e. local
résolue. P.  Gillet discute les différents modèles versus global). Il nous donne à jauger à la fois ce
et leurs limites de manière lucide et non dogma- que les études scientiiques ont pu objectiver,
tique, propose des perspectives d’exploration très tout en les comparant avec d’autres troubles du
riches et fournit un cadre conceptuel clair. développement, et leurs effets comportementaux
Caroline Karsenty et Yves Chaix abordent les et relationnels (engagement et désengagement
bases neurobiologiques de l’autisme principale- attentionnel ; défaut de cohérence centrale ; sté-
ment sur le versant génétique dont l’implication réotypies, recherche d’immuabilité, exploration
est conirmée bien que marquée par une hété- et lecture des expressions des visages, etc.) à tra-
rogénéité signiicative  ; plusieurs gènes peuvent vers des illustrations de la clinique quotidienne.
être impliqués et interagir, en impliquant tou- Il ouvre sur le domaine thérapeutique et de prises
jours d’autres facteurs, épigénétiques et envi- en charge, notamment sur des protocoles de remé-
ronnementaux. Seuls quelques rares syndromes diation spéciiques sur lesquels nous sommes un
présentent une signature monogénétique bien certain nombre à travailler, pour les aider à déve-
identiiée. On mesure à la lecture de leur état des lopper des aptitudes adaptatives plus adéquates.
lieux combien le domaine est subtil, qu’il s’agisse Jacques Corraze pose la question des interfaces
des anomalies anatomiques, métaboliques ou des multiples entre la psychomotricité et le spectre de
anomalies fonctionnelles. l’autisme par le biais des capacités motrices, ou
Enin, en conclusion de ce premier chapitre, Oli- plus généralement de l’action.
vier Masson et ses collaborateurs (CRA du Nord- Tandis que Julien Perrin expose le tableau le plus
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Pas-de-Calais) esquissent l’évolution générale complet et précis, à ce jour, du développement

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de l’enfance à l’âge adulte de personnes avec un moteur dans les TSA, et ce depuis les étapes les
trouble envahissant du développement (TED), plus précoces  : rélexes, adaptations posturales,
terme préféré en ce qu’il rendrait mieux compte motricité globale et ine, latéralité et dextérité
du devenir de celles-ci. Après avoir résumé les manuelle, dyspraxie et trouble d’acquisition des
facteurs inluençant le développement (endo- coordinations, stéréotypies motrices, facteurs de
gènes  : nature et sévérité du TED, sexe, degré variabilité, intentionnalité, programmation exé-
d’eficience intellectuelle, syndromes génétiques, cution et contrôle moteurs, place des troubles
comorbidités, etc. ; exogènes : détection et inter- moteurs dans les TSA, autres entités morbides
vention précoces, acquisition de compétences, et, last but not least, les implications thérapeu-
intégration scolaire, traitements médicamenteux, tiques en termes d’enjeux praxique et social, de
etc.), ils abordent les âges de l’adolescence à la stratégies thérapeutiques et de hiérarchisation
personne adulte vieillissante en quête d’une qua- des objectifs, de stratégies d’apprentissage et du
lité de vie optimale. développement des capacités d’autocontrôle et
Le deuxième chapitre porte sur le développe- d’autorégulation.
ment de la sphère socio-communicative. Céline Céline Laranjeira et J. Perrin (psychomotriciens)
Garrigou (orthophoniste) y présente de manière détaillent le développement sensoriel dans le
détaillée les différentes phases du développement cadre de l’autisme. Ils précisent les particulari-
de la capacité à communiquer (dès la naissance) tés développementales chez ces enfants et les il-
et à interagir avec autrui dans ses dimensions lustrent de nombreux témoignages saisissants. Ils
aussi bien pragmatique que formelle, verbale montrent comment les modalités de traitements
et non verbale. Depuis les premières manifesta- des sensations et des perceptions et, in fine, d’in-
tions d’un autisme éventuel jusqu’aux manifes- tégration sont en lien avec «  des perturbations
tations les plus typiques dans le contexte d’un signiicatives dans le quotidien […] sur les plans
TSA avéré, avec ou sans déicience intellectuelle, émotionnel, attentionnel et comportemental et
cette synthèse met en exergue les implications constituent en ce sens un facteur de risque sup-
des ingrédients inhérents à l’usage du langage – plémentaire de dificultés d’adaptation ». Mais ils
réceptif, expressif – dans les interactions sociales, vont plus loin en ce qu’ils abordent la question
le développement des capacités cognitives et les de l’évaluation des troubles sensoriels et celle des
habiletés conversationnelles  ; enin, elle éclaire interventions spéciiques qui permettent dans un

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cadre épistémologique et éthique de respecter et atteints d’autisme, et en particulier le Early Start
d’améliorer les particularités de fonctionnement Denver Model (ESDM, Rogers & Dawson, 2010-
de ces personnes. 2013). Celui-ci s’adresse à des enfants de 12 à 48
Magali J. Rochat aborde la cognition motrice dans mois. La base de travail clinique est le jeu et une
son rapport à la cognition sociale en tant qu’expé- gestion de la relation de façon à favoriser l’enga-
rience partagée avec autrui. Elle montre l’impli- gement de l’enfant dans le cursus et à faciliter la
cation du mécanisme des neurones miroirs qui communication sociale en prenant appui sur des
peut sous-tendre les phénomènes de résonances schémas de développement des capacités cogni-
motrices, la compréhension des intentions et des tives, perceptives et motrices, largement partagés
buts d’autrui. Puis, elle propose de lier la cogni- par les pairs dudit enfant. L’objectif est de pré-
tion motrice, la cognition sociale, les stratégies de venir ou de corriger les déicits initiaux dans les
contrôle de la motricité et les habiletés sociales, domaines de l’imitation, du partage émotionnel
justiiant alors pleinement les approches psy- et du développement de l’intersubjectivité. Initia-
chomotrices, notamment par l’entraînement aux lement conçu en relation duelle, il se révèle éga-
habiletés sociales. lement porteur sous forme groupale.
Jacqueline Nadel se penche sur la question de Cindy Le Menn-Tipi (psychomotricienne) et ses
l’imitation, une psychomotricité partagée vue collègues de l’équipe de Catherine Barthélémy et
comme une forme de voie royale de la ren- Frédérique Bonnet-Brilhaut présentent la théra-
contre de l’autre et de soi-même. Elle permet de pie d’échange et de développement dans son rap-
comprendre en quoi sa prise en compte et son port à la psychomotricité. Le Menn-Tipi illustre
intégration dans les processus thérapeutiques son expérience au sein d’un groupe de jeunes en-
permettent la mise en place d’un processus rela- fants avec autisme suivant cette thérapie, décrite
tionnel et de compétences nouvelles. initialement par G. Lelord en 1978, en individuel.
Marie-Hélène Plumet dresse un panorama très Élise Miquel-Grenier détaille avec acuité le rôle
complet sur les fonctions exécutives dans le cadre de la psychomotricité dans le cadre de l’éducation
de l’autisme. Ces fonctions, souvent subtiles et structurée (TEACCH, ABA et autres méthodes)
luctuantes, regroupent l’ensemble des proces- dans une relation interféconde, avec le souci
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sus mentaux qui permettent de mener à bien des constant de la généralisation des acquis.

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activités orientées vers un but, déterminent les Le quatrième chapitre porte sur l’évaluation
capacités d’adaptation, de régulation et d’auto- psychomotrice, essentielle à la compréhension
contrôle du comportement au sens large, mais des réalités vécues de l’enfant et de l’adulte. Elle
non automatique (inhibition motrice-cognitive ; s’associe à une démarche diagnostique et fonc-
lexibilité attentionnelle, comportementale et tionnelle, permet de déinir des objectifs et les
conceptuelle ; mémoire de travail ; planiication ; meilleures stratégies, méthodes et moyens per-
capacités génératives). Nous recommandons tout mettant de favoriser ou de restaurer la meilleure
particulièrement la discussion et la conclusion, adaptation possible et de parvenir à une qualité
extrêmement bien documentées, notamment en de vie optimale des personnes dans le contexte
regard des implications pour l’évaluation et la familial et social :
prise en charge, intégrant notamment l’approche Le cinquième chapitre propose une série d’illus-
développementale. trations pratiques, en étroite relation de collabo-
Thierry Maffre et Julien Perrin concatènent les ration avec tous les intervenants (à commencer
conclusions de différents rapports gouverne- par la personne avec un TSA et sa famille) pour
mentaux (plans autisme, recommandations de la «  remettre régulièrement en question la perti-
Haute Autorité de Santé) et présentent les mu- nence des objectifs poursuivis au regard des be-
tations subséquentes des soins en France et les soins de la personne » à la recherche du « juste
contraintes organisationnelles dans l’objectif de point d’équilibre entre la volonté d’intervention
déterminer la place de la psychomotricité au sein voire de normalisation et le respect de ce qui fait
de différents modèles d’intervention. Cela justiie la singularité de la personne avec autisme » (Per-
non seulement la sélection des modèles présen- rin & Maffre, p. 379).
tés, mais également la place essentielle du psy- Cet ouvrage place la psychomotricité à la fois au
chomotricien dans la mise en œuvre d’un projet centre des différentes approches de l’autisme et
d’accompagnement des personnes autistes. comme un maillon nécessaire dans la recherche
Bernadette Rogé nous présente le modèle de et la prise en charge thérapeutique des personnes
Denver pour la prise en charge des jeunes enfants avec un trouble du spectre autistique.

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Références
Gillet, P. (2013). Neuropsychologie de l’autisme chez l’enfant, Bruxelles : De Boeck/Solal, 200 p.
Rogers, S. J. & Dawson, G. (2013). L’intervention précoce en autisme. Le modèle de Denver pour jeunes enfants,
Paris : Dunod, 432 p.
Siegel, D. J. (2011). Mindsight, New York: Bantam, 314 p.
Speranza, M. & Valeri, G. (2010). Trajectoires développementales en psychopathologie  : apprentissages et
construction de soi chez l’enfant et l’adolescent. Développements, 3, n° 6, 5-15.
Valeri, G. & Speranza M. (2009), Modèles neuropsychologiques dans l’autisme et les troubles envahissants du
développement, Développements, 1, n° 1, 34-48.
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