5-La Paroi Gastrique
5-La Paroi Gastrique
5-La Paroi Gastrique
La paroi gastrique
1. Introduction :
L’estomac fait suite à l’œsophage. C’est un organe extensible, représentant le segment le plus dilaté
du tube digestif qui a la forme d'un J majuscule; il mesure environ 25 cm de haut sur 10 cm de
diamètre. A ce niveau le bol alimentaire s'accumule et est transformé chimiquement avant d’être
évacué vers l’intestin.
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2.2. La musculaire muqueuse :
- Elle est formée de fibres musculaires lisses réparties en deux couches : couche circulaire interne
et couche longitudinale externe.
- La couche interne émet de fines expansions remontant entre les glandes et délimitant les lobules
gastriques.
2.3. La sous muqueuse :
- Il s'agit d'une tunique conjonctivo-élastique.
- Elle contient d'abondants vaisseaux avec des anastomoses artério-veineuses régulant le débit
sanguin destiné à la muqueuse.
- On y trouve également de nombreux lymphatiques et des plexus nerveux de Meissner.
2.4. La musculeuse :
- Elle est formée de faisceaux de fibres musculaires lisses disposés en 3 plans :
Le plan interne oblique.
Le plan moyen circulaire.
Il est très développé au niveau de l'antre pylorique où il réalise le sphincter du
pylore.
Le plan externe longitudinal.
- Cette couche musculaire renferme entre les plans moyen et externe des plexus nerveux
d'Auerbach.
2.5. La séreuse :
- Il s'agit d'une couche conjonctive, très adhérente à la musculeuse, et qui est recouverte sur la
majeure partie de l'estomac par un mésothélium.
3. Les variations de la muqueuse gastrique : (Fig. 3) :
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d. Les cellules bordantes ou cellules pariétales : (Fig. 5) :
- Elles sont principalement situées dans la moitié supérieure des glandes fundiques. E
- lles sont intercalées entre les cellules principales.
- Ce sont des cellules globuleuses, ovoïdes, dont le pôle basal, renflé, déforme la membrane
basale.
- Le noyau est volumineux et sphérique, situé au pôle basal.
- Le pôle apical présente, en microscopie électronique, une profonde invagination qui se prolonge
par un réseau de micro-canalicules intra-cytoplasmiques pénétrant jusqu'au pôle basal de la
cellule.
- Le cytoplasme est acidophile ; il est riche en mitochondries.
- Les cellules bordantes élaborent l'acide chlorhydrique gastrique.
- Les cellules bordantes produisent également le facteur intrinsèque de Castle, glycoprotéine
nécessaire à l'absorption intestinale de la Vitamine B12.
e. Les cellules endocrines : (Fig. 5) :
- Elles sont peu nombreuses, situées isolement au fond des glandes, entre les cellules principales.
- Cellules pyramidales, n’atteignant pas la lumière reposant sur une memrane basale en rapport
avec les capillaires.
- Leur polarité est inversée par rapport aux cellules épithéliales voisines.
- Elles ont été appelées "cellules argentaffines" (ou chromo-argentaffines).
- Ces cellules endocrines appartiennent au "Système endocrinien diffus".
- Au niveau des glandes fundiques, on décrit :
Les cellules entérochromaffines (Ec), élaborant la sérotonine et la motiline (substances
ayant une action sur la motricité intestinale).
Les cellules D, très peu nombreuses, élaborant la somatostatine.
Les cellules A-like, élaborant du glucagon (ce qui les rapproche des cellules A du pancréas
endocrine).
3.2. La muqueuse pylorique: (Fig 6) :
- Les cryptes pyloriques plus profondes que dans la région fundique.
- Les glandes sont tubuleuses larges et à lumière large.
- Le revêtement de ces glandes comporte 2 types de cellules : (Fig. 5) :
a) Les cellules muqueuses à pole muqueux fermé.
b) Les cellules endocrines :
- Elles sont disséminées entre les cellules précédentes et comprennent :
Des cellules D élaborant la somatostatine.
Des cellules entérochromaffines (Ec) élaborant la sérotonine et la motiline.
Des cellules G : Ce sont les plus nombreuses.
Elles élaborent la gastrine. Cette hormone peptidique stimule la sécrétion d'acide
gastrique et de pepsine.
3.3. La muqueuse cardiale :
- Son organisation est similaires à celle de la muqueuse fundique mais les glandes cardiales sont
plus ramifiées et plus contournées, avec une lumière plus large.
- Les cellules épithéliales synthétisent du mucus.
4. Les particularités locales de la paroi gastrique :
4.1. La jonction oeso-gastrique : (Fig.7) :
- Passage brutal sans transition de l’épithélium pluristratifié de l'œsophage à l'épithélium
prismatique simple de l'estomac
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- Au niveau du chorion la transition est moins brutale (Progressive) des glandes œsophagiennes
aux glandes gastriques appelées "glandes oeso -gastriques". Ces glandes sont muqueuses pures.
- Les cellules lymphoïdes sont plus nombreuses sur le versant gastrique du cardia et forment à ce
niveau des follicules lymphoïdes qui s'intercalent entre les glandes.
4.2. Le passage gastroduodénal :
- C’est le passage d’une muqueuse gastrique à la muqueuse duodénale
- Apparition au niveau de la sous muqueuse duodénale des glandes de Brünner.
- La Musculeuse : épaississement de la couche musculaire circulaire inter pylorique formant ainsi
le sphincter.
5. Vascularisation :
- Les artères sont issues des trois branches de l’artère coeliaque; elles cheminent sous la séreuse
et alimentent un réseau sous-séreux, un réseau musculaire, un réseau sous-muqueux et un
réseau muqueux d’où naissent des capillaires qui forment un plexus périglandulaire.
- Les veines prennent naissance par un réseau de gros capillaires anastomosés autour des cryptes
où ils reçoivent les capillaires périglandulaires.
- Ce réseau muqueux est drainé par un réseau sous-muqueux.
- Les veines qui naissent de ce réseau traversent la musculeuse pour former un réseau sous-
séreux, d’où procèdent les racines des veines gastriques.
6. Innervation :
- Les nerfs sont issus du parasympathique et du sympathique. Les terminaisons de ces deux
systèmes se mêlent d’abord à un réseau sous-séreux et aboutissent aux deux importants plexus
(myentérique et sous-muqueux).
- Innervation sensitive : distension estomac.
- Innervation moteur : Contraction du muscle.
7. Histo-physiologie : (Fig. 8) :
7.1. La fonction digestive de l’estomac :
- L'estomac stocke les aliments qui y séjournent plus de 2 h
- Il a un rôle de digestion.
- Les aliments y sont soumis à l'action des enzymes et de l'acidité, assurant un morcellement
chimique, et subissent les effets mécaniques des mouvements de broyage.
- La musculeuse se contracte par ondes péristaltiques qui débutent à la partie haute du corps et se
dirigent vers le pylore.
- Une fois fluidifiés, les aliments sont en suspension dans le suc gastrique.
- L'ensemble forme le chyme et est évacué vers l'intestin par le pylore.
- La sécrétion gastrique totalise 500 à 1 500 ml par 24 h.
- Elle varie au cours de la journée avec des pics de sécrétion au moment des repas.
- Composition du suc gastrique : Acide chlorhydrique, Pepsinogène, Facteur intrinsèque ,Lipase
gastrique ,Mucus , Eau et électrolytes.
- Cette sécrétion est soumise à un double contrôle :
Contrôle nerveux :
Il est assuré par le nerf vague dont des rameaux rejoignent les plexus de Meissner, d'où
partent des fibres innervant la muqueuse.
La stimulation nerveuse aboutit entre autre à une libération accrue de gastrine par les
cellules endocrines G de l'antre.
Sous l’action de la gastrine ; les cellules bordantes élaborent l'acide chlorhydrique
gastrique, sous l'action de anhydrase carbonique: CO2 + H2O ----> H+ + CO3H- + NaCl -----
> HCl- + NaHCO3
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o Le CO2 provient du sang circulant. Les anions Cl- proviennent des chlorures
sanguins et sont l'objet d'un transport actif au pôle basal. L'énergie est produite
par les nombreuses mitochondries du cytoplasme.
o L'acide chlorhydrique est libéré dans les tubulo-vésicules intra-cytoplasmiques
puis passe dans les micro-canalicules intra-cellulaires d'où il rejoint la lumière de
la glande.
o Le bicarbonate est libéré au pôle basal de la cellule et gagne la vascularisation
capillaire de l'autre côté de la membrane basale. Il est responsable d'une
augmentation du pH durant la digestion.
Contrôle hormonal :
La sécrétion gastrique (sécrétion acide et production d'enzymes) et la motilité
gastrique sont stimulées par la gastrine, hormone produite par les cellules G de la
région pylorique (et également du duodénum) en réponse à un stimulus nerveux, à
une distension de l'organe et à certains aliments (protéines, substances alcalines,
caféine, alcool dilué,...).
Inversement la production de gastrine est soumise à un feed-back : Elle est inhibée
lorsque le pH descend en dessous de 2,0. D'autres hormones digestives, comme la
somatostatine, freinent la sécrétion gastrique.
7.2. La défense de la paroi gastrique :
- Le contenu gastrique est particulièrement agressif pour la paroi gastrique ; c’est pour ça il existe
des moyens de défense.
- Les moyens de défense de la paroi :
Le mucus, élaboré par l'épithélium de surface, par les cellules mucoïdes et par les glandes
pyloriques, recouvre la surface interne de l'estomac. Il a un pouvoir lubrifiant et protection.
La présence de jonctions serrées entre les cellules épithéliales.
Le renouvellement cellulaire de l'épithélium est rapide. Toutes les cellules épithéliales sont
renouvelées en 4 à 5 jours.
La vascularisation de la muqueuse participe au maintien de l'équilibre acido-basique de
l'épithélium.
La défense contre les organismes pathogènes qui peuvent être ingérés.
La protection est assurée par les éléments lymphoïdes de la muqueuse (principalement au
niveau de la couche sous glandulaire du chorion).
8. Les applications cliniques :
Les gastrites sont des inflammations aiguës ou chroniques de la muqueuse ; les causes en sont
multiples elles peuvent être médicamenteuses (anti-inflammatoires, corticoïdes…), liées à la
consommation d'alcool ou aux stress.
Les ulcères gastriques sont des plaies (des lésions) qui se forme au niveau de l'épithélium et du
chorion, attaqués par le suc gastrique lorsque les moyens de défense et de réparation sont
débordés. Il s'accompagne parfois de saignements. (Fig. 9)
Ils sont liés à l'infection de la muqueuse par Helicobacter pylori, et à une hypersécrétion d'HCl,
mais l'alcoolisme, le tabac et le stress sont des co-facteurs importants.
Une surveillance s'impose en raison d'un risque accru de cancer de l'estomac.
Les ulcères profonds peuvent s'étendre à la sous-muqueuse, à la musculeuse et même perforer
la paroi gastrique, entraînant une péritonite et des hémorragies importantes pouvant être
mortelles.
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Figure 1 : Anatomie de l’estomac
Figure 2
Figure 3
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Figure 4
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Figure 6
Figure 7
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Figure 8 : Histo-physiologie
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