Thème: Faculté Des Technologie
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Thème
Promotion 2011-2012
(FSL)
.
Résumé
L’analyse énergétique du calcinateur (FLS)de cimenterie de Chlef a été étudiée par une
modélisation mathématique pour réaliser des études de simulation des systèmes de
combustion avec le gaz naturel au bruleur monocanal.
Ce modèle est validé par des analyses des produits de combustions, la composition chimique
et minéralogique de la farine calciné par rapport aux divers paramètres opératoires, en vue de
l’optimisation énergétique, environnementale et productive de cette installation.
Mots clés :
Abstract
The energy analysis of calciner (FLS) of cement factory of Chlef was studied by a
mathematical modeling to make studies of simulation of the systems of combustion with
natural gas with the burner monocanal.
This model is validated by analyses of the products of combustions, the chemical and
mineralogical composition of the flour calcined compared to the various operational
parameters, for energy optimization, environmental and productive of this installation.
Key words:
Cement, calciner, energetics, modeling, combustion.
Table des matières
Résumé
Nomenclateur
Liste des figures et des tableaux
Introduction générale 1
Chapitre I : La cuisson industrielle du clinker à ciment et Procédé de
précalcination
Introduction
Introduction
Introduction
Introduction
Conclusion générale
Annexe
Conclusion générale
43
Liste des figures
L’industrie cimentière est un grand secteur consommateur d'énergie et une source fortement
émettrice de gaz à effet de serre (CO2, NOx et les imbrûlés), provenant des besoins en énergie
calorifique pour la cuisson du clinker, de la production d’électricité consommée et de la
calcination du calcaire. La volonté affirmée de réduire les émissions de gaz à effet de serre
dans ce secteur, doit porter sur la maîtrise de l’énergie par des actions à entreprendre en
faveur de l’accroissement de l’efficacité énergétique. Ce qui permet de préserver
l’environnement et de prolonger la durée de vie des ressources fossiles au profit des
générations futures
Une approche réaliste de la conception des calcinateurs doit se baser sur une meilleure
efficacité énergétique et le minimum de génération des effluents, en particulier les gaz à effet
de serre. Pour résoudre l'optimisation du calcinateur peut être réalisée économiquement par
simulation numérique sans nécessiter des modifications successives de l'installation de
production.
Le travail utilise la modélisation mathématique pour réaliser des études de simulation des
systèmes de combustion avec le gaz naturel au brûleur monocanal dans le calcinateur de la
cimenterie de Chlef. L’approche consiste àdévelopper d’une modèle calcinateur, qui sera
validé par des analyses des produits de combustion, de la composition chimique et
minéralogique de la farine calcinée et des mesures de températures et de pression des gaz à la
sortie du système. Le modèle permet ainsi de réaliser l’étude paramétrique en vue de
l’optimisation énergétique, environnementale et productive.
1
Introduction
Dans ce chapitre nous présentons tout d’abord un résumé des principales étapes du procédé de
fabrication du ciment portland en voie sèche, en particulier la cuisson du clinker à ciment.
Nous décrivons ensuite, le procédé de précalcination de la farine crue.
Ajouts Eau
Fumées Air exhaure
Air
Energie Energie primaire Air Energie Air
2
Figure I.2. Etapes de fabrication du ciment par voie sèche [2]
3
minerais de fer (figure I.3). D'autres matières premières sont considérées comme principales
dans certaines cimenteries telles que le marne, le schiste, le laitier, la pouzzolane, le tuf, etc.
Les calcaires sont constitués, principalement, de carbonate de calcium titrant au minimum
90% de CaCO3, qui se présente sous forme de calcite ou d'aragonite. La calcite est la forme
cristalline la plus stable et la plus courante de CaCO3. Elle est souvent accompagnée de
petites quantités d'argiles, de sable, de limon et surtout de dolomite qui est un carbonate
double de calcium et de magnésium de formule [Ca, Mg] (CO3)2.
Les argiles sont formées essentiellement de silice, d'alumine et de fer. Leurs teneurs sont
variables d'une argile à une autre. Les argiles utilisées sont généralement constituées de
plusieurs minéraux en proportions variables. Les plus répandues sont la
montmorillonite (Al2O3, 4SiO2, H2O.nH2O), l'illite ([K2O, H2O] ,3Al2O3, 6SiO2), la kaolinite
(Al2O3, 2SiO2, 2H2O) et la chlorite (10[Mg, Fe] O, 2Al2O3, 6SiO2, 8H2O). L’utilisation des
ajouts correctifs est sans cesse croissante. Ils sont ajoutés au mélange de calcaire et d’argile
pour ajuster les teneurs en certains oxydes comme SiO2, Al2O3 et Fe2O3.
Si les matières premières permettent de réaliser un mélange cru pour la fabrication du ciment,
ces mêmes matières premières apportent souvent des impuretés dont les effets se manifestent
au niveau de la qualité du ciment et, éventuellement, au niveau du procédé de sa fabrication.
4
second concassage qui permet de réduire la granulométrie jusqu'à 30 mm. L’argile subit un
concassage unique qui réduit la taille des particules à 30 mm.
I.2.3 Préhomogénéisation
Le cru à partir duquel est fabriqué le clinker, est constitué par un mélange de matières
premières naturelles qui contiennent les éléments nécessaires à l’élaboration du ciment dans
les proportions qui conviennent à l’obtention d’un produit de qualité. Il est donc nécessaire de
créer un mélange optimisé de matières premières qui présentent la composition requise. Une
combinaison intime des différents matériaux préalablement concassés doit être réalisée, de
manière à disposer d’un mélange de caractéristiques chimiques et physiques uniformes dans
sa masse. Si la qualité des matériaux extraits des carrières est variable, la phase de pré
homogénéisation consiste à procéder à un pré-mélange en les disposant en couches
successives selon la longueur ou la circonférence du hall de stockage et en les prélevant
perpendiculairement à l’axe des couches (figure I.4). Quand la composition chimique des
matériaux extraits est relativement homogène, des systèmes plus simples de stockage et de
reprise sont suffisants
5
une bande entraînée par un moteur à courant continu à vitesse variable. La matière
première ainsi dosée, conformément aux analyses du laboratoire, est acheminée au moyen
d’une bande transporteuse vers une trémie, pour être ensuite déversée dans un convoyeur
d'alimentation du broyeur.Le mélange cru est broyé dans un broyeur à boulets à deux
compartiments (compartiment de dégrossissage et de finition) en poudre fine et séché
simultanément à l'aide des gaz chauds du four et/ou de l'air d'exhaure du refroidisseur. Un
four auxiliaire peut être nécessaire pour fournir le complément de chaleur nécessaire si les
matières premières contiennent une forte proportion d'humidité. Après broyage, le cru doit
être homogénéisé une nouvelle fois pour être parfaitement homogène, de caractéristique
chimique uniforme. L’homogénéisation pneumatique du mélange cru est réalisée par un
brassage intime par l’air dans des silos conçus pour contenir plusieurs heures de production de
farine crue.
Teneur % Oxyde
CaO SiO2 Al2O3 Fe2O3 MgO K2O, Na2O SO3
Limite 60-69 18-24 4-8 1-5 <5 <2 <3
Moyenne 65 21 6 3 2 1 1
Ce tableau indique les valeurs usuelles dans lesquelles s’inscrit la composition de cru de la
cimenterie dans son ensemble. Les composants secondaires de la farine crue peuvent influencer la
qualité du clinker, leur dosage ne doit pas être négligé. Des exemples de teneurs moyennes d’une
farine crue industrielle sont cités dans le tableau I.2.
Tableau I.2 : Teneurs moyennes des composants secondaires d’une farine crue [3]
Elément K2O Na2O Cl- SO3 MgO
Teneur (%) 0,5 – 1,3 0,05 -0,5 0,01- 0,02 0,1 – 0,5 ‹2
6
Finesse de la farine crue
La finesse optimale de broyage des crus se détermine expérimentalement, en fonction des
matériaux particuliers utilisés par chaque usine et compte tenu du coût des opérations de
broyage, il convient cependant de noter que les meilleurs clinkers sont obtenus à partir de crus
très fins. Lorsque les matériaux sont naturellement homogènes, comme le sont les marnes par
exemple, il n’est pas besoin de recherché une finesse extrême. Quand ils sont hétérogènes au
départ, et que le cru résulte de mélanges artificiels, il est par contre nécessaire de rechercher
une grande finesse pour rendre les matériaux homogènes à l’échelle microscopique, et ainsi
faciliter les réactions chimiques au cours de la cuisson. A l’échelle industrielle, la finesse de la
farine crue se caractérise par un refus au tamis 90 m de l’ordre de 5 à 20 % [3].Pliskin[2]
rapporte que la finesse de la farine crue utilisée dans l’industrie cimentière française, est un
refus de l’ordre de 1 à 1.5 % au tamis 160 m.
7
Figure I.6. Ligne de cuisson par voie sèche [2]
o La déshydratation
Un chauffage de la farine crue à 100 °C élimine l'eau libre non combinée. L'eau adsorbée par
les argiles est libérée et s'échappe entre 100 et 300 °C. La déshydratation proprement dite des
argiles, c'est à dire la libération de l'eau chimiquement combinée sous forme d'ionshydroxydes
-
OH , se produit entre 300 et 800 °C, selon la nature et la granulométrie de l'argile. Ainsi, la
Kaolinite (Al2O3, 2SiO2 .2H2O) se transforme en Metakaolin (Al2O3, 2SiO2) entre 500 et 700
°C. A ce stade, les différents composés tels que SiO2, Al2O3, Fe3O3 s'activent et deviennent
susceptibles de déclencher des réactions.
o La décarbonatation
Les carbonates de calcium, qui constituent près de 80 % du cru, sont décomposés lors du
chauffage en oxyde de calcium (CaO) et CO2 selon la réaction suivante :
CaCO3 CaO + CO2
8
Cette réaction de décomposition, hétérogène et réversible, est fortement endothermique.
L'enthalpie de la réaction, variable selon la nature du calcaire est d'environ 1672 kJ / kg de
CaCO3 entre 800 et 900 °C[2]. La décomposition du carbonate de magnésium en MgO et
CO2 est une réaction beaucoup moins intéressante pour la cuisson du clinker.
MgCO3 MgO + CO2
L’enthalpie de décomposition de MgCO3 est d’ordre de H298K = 1395 kJ / kg [3].
o Refroidissement
Une fois la zone de cuisson franchie, les caractéristiques du clinker ne sont pas toutes figées.
Pour cela ont procédé à la cristallisation de la phase liquide par un refroidissement rapide
(trempe) qui a un effet bénéfique sur sa qualité. Il permet la cristallisation des aluminates et
ferrites (C3A et C4AF) tout en évitant la décomposition du C3S en C2S et CaO. Ainsi, les
silicates C3S et C2S restent quasiment inchangés du point de vue composition et forme.
9
I.3.2 Impact de la cuisson sur l’environnement
La clinkérisation est la partie la plus importante du procédé de fabrication de ciment pour ce
qui concerne les émissions de gaz à effet de serre. Les émissions de dioxyde de carbone
(CO2), oxydes d’azote (NOx) et de soufre (SO2), générées dans ces fours de cuisson
contribuent notablement au réchauffement de l’atmosphère. Le CO2 provenant de la
combustion dépend de la consommation calorifique de l’installation. Les émissions sont
comprises entre 300 et 500 kg de CO2 par tonne de clinker pour tous combustibles confondus.
Les émissions de SO2 sont faibles de l’ordre de 0,6 kg / t de clinker. En fait, la majeure partie
du SO2 formé à partir du soufre du combustible, dont la teneur moyenne est de l’ordre de 3%
(le gaz naturel n’est pas pris en considération) se combine aux oxydes alcalins pour former
des sulfates qui sont fixés sur le clinker. Les émissions d’oxyde d’azote sont plus
difficilement maîtrisables ; elles atteignent 2 kg/t de clinker. Ces oxydes se forment à la sortie
des brûleurs du four aux hautes températures de flamme, nécessaires pour la cuisson du cru,
par oxydation de l’azote moléculaire de l’air et de l’azote contenu dans le combustible. De ce
fait, toute mesure de réduction de la dépense spécifique d’énergie calorifique, permettra de
réduire l’utilisation de combustibles fossiles primaires et donc de réduire les émissions de gaz
à effet de serre associées.
Par ailleurs, la décarbonatation du carbonate de calcium, contenu dans la farine crue,
contribue aussi aux émissions de CO2. En effet, le calcaire se décompose en CO2 qui
s’échappe à la sortie du préchauffeur et en CaO (chaux libre). Le CO2 émis lors de cette
décarbonatation est évalué à 520 kg/t clinker [4].
10
T ira g e
A lim en ta tion
C ycl on e PC : Précalcinateur
C ycl on e
P C
B r û leur
Air
F ou r r ota tif E xh aur e
R e fr oid isseu r
C lin k er
Calcination complète
La combustion de 60-65% du combustible dans le calcinateur conditionne un taux de
calcination élevé soit de l’ordre de 90-95% tout en assurant un accroissement des
performances du four.Les précalcinateurs alimentés d’air tertiaire (air chaud externe au four,
récupéré du processus de refroidissement du clinker) conduit à des capacités de calcination
très hautes avec faibles consommations thermiques.
Calcination partielle
La précalcination partielle est limitée à un taux de calcination de l’ordre de 60-65% avec
combustion de 25-30% de combustible dans les préchauffeurs. Dans ce cas, l’implantation du
calcinateur n'est pas nécessaire. Il suffit d’alimenter simultanément en combustible aussi bien
le four que le fond des cyclones. Cette technologie pourrait trouver des applicationsdans le
11
cadre de la modernisation ultérieure de la ligne de four existante, sans pour autant accroître sa
capacité lorsque l’alimentation est inadéquate et que l’extension de ligne n’est pas
économiquement garantie. Cette technologie a été développée principalement par la
compagnie Humboldt-Wedag et le procédé fut nommé Pyroclone[3].
12
Calcinateur RSP
Le calcinateur RSP se compose de deux chambres: préchauffage et calcination (Figure I.9).
La chambre est chauffée moyennant des brûleurs à buses où 55-70% du combustible (gaz
naturel) est consommé alors que seul 30-45% l’est dans le four. A ce niveau, le degré de
précalcination peut atteindre 90-95%. Dans ces fours, la consommation énergétique varie de
3050 à 3180 kJ/kg de clinker pour les grandes installations.
bruleurs Air
Cyclone
Farine crue
Courant gazeux
Vers le four
Calcinateur KVS
Le calcinateur KVS est un réacteur sous forme de bouteille qui constitue la chambre des
réactions, chauffée moyennant de deux brûleurs disposés de part et d’autre du calcinateur
(figure I.10) avec un canal de l’air tertiaire. Dans le calcinateur KVS, la matière première à
l’état granulée est presque totalement calcinée (90-95%).La consommation d’énergie est
d'environ 3240kJ/kg de clinker.
Vers Cyclone
Farine
Air tertiaire
Farine
Courants
13
Calcinateur F. L. Smidth
C'est le type de calcinateur installé à la cimenterie de Chlef l'ECDE et objet de notre étude.
Il se présente sous la forme d'un cylindre avec des surfaces de base en forme conique. (Figure
I.11)Il est alimenté par le bas avec de l'air chaud à la température 9000C. Le combustible est
livré dans une partie conique ducalcinateur tandis que la farine crue du troisième étage de la
tour de préchauffage se trouve géométriquement légèrement au-dessus. La distribution du
combustible est telle que le four est alimenté avec 1250 kJ/kg de clinker et le calcinateur à
1880 kJ/kg de clinker. Le taux de calcination atteint 80-95% et la température des gaz
d'échappement 9500C, tandis que celle de la consommation énergétique est de l’ordre de 2300
kJ/Kg de clinker. Il est bien connu, que la conduite de l'air tertiaire du calcinateur joue un rôle
dans la cuisson.
Farine crue
.
Brûleur
Air chaud
14
Introduction
Nous décrivons dans ce chapitre le procédé de fonctionnement du précalcinateur de la
cimenterie de Chlef et nous donnons les paramètres opératoires de son fonctionnement
mesurés et relevés.
15
Figure II.1.Ligne de cuisson de l’ECDE
1- farine issue de
broyeur
2- gaz issu de cyclone 4
3- gaz issu du four
4- clinker
5- brûleur du four
6- brûleur du
calcinateur
16
Figure II.3.Distribution de la
température dans le calcinateur
Dépression (mbar) -6 à -2
Température (0C) 830 à 970
Débit de gaz naturel (Nm3/h) 2250 à 2400
17
II.2 Mesures et relevés des paramètres opératoires
Les paramètres opératoires de fonctionnement du calcinateur ont été mesurés et enregistrés
sur une marge de 72h durant notre séjour à la cimenterie. Ainsi, nous donnons respectivement
aux tableaux II.2, II.3 et II.4, les valeurs moyennes de ces paramètres.Au cours de cette
période, la température et le degré hygrométrique de l’air ambiant sont restés stables aux
valeurs de 30°C et 50%. Ainsi, nous donnons au tableau II.3 la composition de l’air.
18
Tableau II.3 Composition massiquede l’air et des gaz de combustion
CaCO3 MgCO3 Al2O3 SiO2 CaO MgO CaSO4 K2O Na2O Fe2O3 K2SO4
Entrée 75.68 0 3.68 14.65 0 0.9 1.91 0.49 0.19 0.6 0.11
Sortie 8.90 0 3.68 14.65 66.33 0.9 1.91 0.49 0.19 0.60 0.11
Paramètres de
sanscalcinateur aveccalcinateur
comparaison.
Consommation du gaz
15000 Nm3/h 11500 Nm3/h
naturel brûleur principal
Taux de calcination de la
45% 80%
farine
Capacité de cuisson du
215 tonnes/h 270 tonnes /h
clinker
19
Consommation d'énergie
Avant l’installation du calcinateur, le four consommait beaucoup d’énergie pour produire du
clinker. Pour atteindre une température de 1600 0C, il fallait un débit de gaz de combustion
de 15000 Nm3/h. Néanmoins, cette température très élevée est à l’origine des pertes
thermiques considérables. Avec l’installation du calcinateur en amont du four, l’atelier de
cuisson consomme moins d’énergie. Ainsi, pour un débit de gaz de combustion de 11500
Nm3/h, la température de clinkérisation de la matière dans le four ne dépasse pas 1450°C
Augmentation du taux de calcination
Dans le processus de fabrication de ciment et avant l’installation du calcinateur, la réaction
endothermique de décarbonatation du calcaire, très consommatrice d’énergie, se produisait au
niveau du four rotatif. Le CO2 dégagé altère le revêtement du four constitué de briques
réfractaires tout en occasionnant:
20
Introduction
Le modèle du calcinateurque nous présentons (figure III.1), repose principalement sur une
représentation macroscopique des écoulements gaz-solide avec la connaissance des cinétiques
de réactions de décarbonatation du carbonate de calcium et de la combustion du méthane
pour ce type de procédé. L’utilisation du taux de reflux permet l’évaluation de la quantité de
poussières entraînée par le gaz à la sortie du calcinateur. Le modèle permet, à partir de
données facilement accessibles à la cimenterie et de lois fondamentales de la
thermodynamique, de calculer la température du gaz, du solide, et la composition des
différentes espèces de la charge de farine et du gaz.
Farine
Gaz
Calcinateur Naturel
Farine
Précalciné
e
Farine Gaz
Boite à sortie Four
fumée
21
Tableau III.1. Propriétés thermo physiques du méthane.
Masse volumique (g/dm3) 0,7168
Densité par rapport à l’air 0,554
Pouvoir calorifique supérieure (PCS) (Kcal/m3) 9510
3
Pouvoir calorifique inférieure (PCI) (Kcal/m ) 8570
Température d’auto inflammation (°C) 580
En considérant que l’air comburant est composé de 21% d’oxygène et 79% d’azote on aura la
réaction suivante :
Y 79 Y Y 79 Y
CX HY X O2 X N2 XCO 2 H 2O X N2
4 21 4 2 21 4
De point de vue bilan de matière, les gaz inertes en l’occurrence l’azote N2, pourraient ne pas
figurer dans l’équation réactionnelle stœchiométrique. Cependant, compte tenu de variation
de température entre les produits et les réactifs, le bilan enthalpique doit prendre en
considération la contribution des inertes.
Air utilisé
Air théorique
1
Y 79 Y Y 79 Y 79 Y
CXHY X O2 1 X N2 XCO 2 H 2O 1 X O2 1 X N2
4 21 4 2 21 4 21 4
23
limites d’inflammabilité ou profile de température). L’hypothèse la plus commune est de
considérer que les ordres partiels par rapport au méthane et à l’oxygène sont égaux aux
coefficients stœchiométriques considérés dans la réaction globale. Coffee et Coll[8] ont ainsi
établi une loi de vitesse de la réaction globale en supposant un ordre partiel égal à 1 pour le
combustible et 2 pour le comburant.
Log10A a B c E (kcal/mol)
18 0 1 2 29.1
Log10A = 8.7
rNO 8,52 *1011. exp 13500* 4,18 RTK ) .(C N2 ).(CO2 ) 0,5
(III.3)
24
III .2 Décomposition du carbonate de calcium
La chaux vive (CaO) se forme à partir de la décomposition thermique du carbonate de
calcium 44% de la masse s'en vont sous forme de CO2. Si la dissociation du CaCO3 s’en fait
environ 900°C le produit de cuisson conserve la forme extérieure et la dimension du grain de
calcaire primitif. La chaux vive obtenue fournit dans ce cas un corps de porosité élevée
(théoriquement 52%).Le carbonate de calcium (CaC03) se décompose au chauffage en oxyde
de calcium (CaO) et endioxyde de carbone (CO2) :
H S
Peq exp
RT R (III.4)
Ces grandeurs sont fonction de la température et sont influencées, entre autres, par la
nature du calcaire, le degré d'impureté et surtout par l'état du réseau de la calcite, de sorte
qu'en pratique chaque type de calcaire possède sa propre enthalpie de réaction et sa propre
fonction pression d'équilibre -température. Les valeurs données par la littérature pour les
enthalpies de réaction sont en partie considérablement différentes. Ces différences sont plus
grandes dans le domaine de 800 à 1000 °C, qui présente le plus d'intérêt. C'est pourquoi,
pour les calcules pratiques, on peut tabler sur H900 =1660 kJ/kg CaCO3 comme valeur
constante pour le domaine de température mentionné[11].
25
Réaction chimique dans la zone de réaction (avec utilisation de la quantité de
chaleur apportée, dégagement de CO2, germination et recristallisation du CaO
formé).
Diffusion du C02 à travers la couche de CaO vers la surface des particules.
Passage de matières de la surface des particules vers l'environnement.
La vitesse globale des réactions est une fonction des vitesses de ces 5 étapes. Dans la
mesure où ces vitesses se situent dans un même ordre de grandeur, il, s'établit un
équilibre entre elles, dans les conditions de température et de pression partielle de C02, à la
surface, ou plutôt sur le front de décomposition, de sorte que la vitesse globale de
réaction et la vitesse des diverses étapes acquièrent la même valeur. Si une étape se déroule
avec une lenteur extrême, elle détermine la vitesse de l'ensemble de la réaction.
La constante de vitesse est décisive pour la vitesse de décomposition chimique de CaCO 3 ;
à son tour elle dépend de la grosseur des grains d p de la pression partielle de CO2,
PCO2,envdu milieu et de la température TM,d de la zone de décomposition. Elle s’exprime
alors par l’équation (III.5) suivante :
1 1 1 EA
k . . A. exp
d p pCO2 , env p éq R.TM , d (III.5)
26
cinétique des réactions. Le modèle proposé est une série de deux mélangeurs parfaits avec
reflux du solide (R) supposé constant, permettant l’évaluation de la quantité de poussières
entraînée par le gaz. Cette configuration (figure III.4) semble la plus recommandée à ces
installations, compte tenu de l’uniformité du mélange entre le gaz (G) et la farine (S) . Le
calcinateur et sa conduite de liaison du gaz ascendant forment l’étage " K ". La boite à fumée
et la partie amont du four sont considérées comme étant l’étage (K+1) et N. AF sont les débits
massiques de l’air faux (air incontrôlable infiltré à cause de l’inétanchéité). Pour le calcul des
temps séjour des particules solides et du gaz dans le calcinateur, la géométrie de cette
installation est assimilée à celle d’un réacteur cyclone.
RSK S1 GK
Gc
K AF
SK
S2+RSK GK+1
S2
AF
K+1
RSK
GN
27
Figure III.5. Dimensions géométriques spécifiques du cyclone
:
4G
Re 0
d0 g (III.6)
4 H.B (III.7)
d0
2H B
4H
t0
9.81 (III.9)
Le temps de séjour moyen du gaz dans le réacteur cyclone est calculé par la corrélation de
Leith et al [15]:
1 V NL
g VS
(ab)u g 2 (III.10)
28
VNL : volume de cyclone à la longueur normale, m3
Pour la boite à fumée et pour une espèce i donnée, le bilan sur la matière s’écrit :
AF X i , 0 GN X i, N GK 1 X i,K 1
(III.12)
Pour le calcinateuret pour une espèce i donnée, le bilan sur la matière s’écrit :
S 2 X i ,K 1 Rs S K X i , K 1 S1 X i ,1 S K (1 Rs ) X i ,K r M s,K
i i, K
(III.13)
dX i 1 1 1
ri , K A. . . exp Ea RTK )
dt dp Pco 2 ,env Peq (III.14)
M SK S K . t SK
(III.16)
29
Comme pourla m atière, le bilan sur le gaz s’écrit:
AF X i , 0 GK 1 X i,K 1 G C X i ,C Gk X i ,K r V g M m ,t
i i r
i i , kCO 2 M g ,CO 2 s
(III.17)
G K 1 g
V g RT
Pk X iM m ,i
k
(III.18)
10 10
S 2 . X i,1 .H i,2 RS k . X i, K 1.H i, K 1
i 1 i 1
17
GN. X .H
i 11 i, N i, N
10 ' 10 17
S2 . X i,2 .H i,2 X .H ' G k 1. X .H
i 1 i 1
i, K i, K 1 i 11 i, K 1 i, K 1
Qp k 1
(III.19)
10 10 ' 10
S1 . X i,1 .H i,1 S 2 . X i,2 .H i,2 RS K X .H '
i 1 i 1 i, K i, K
i 1
17
HC G k 1. X .H (III.20)
i 11 i, k 1 i, k 1
10 10 17
Sk . X .H i, k RS k X .H Gk. X i, k .H i, k
i 1 i, k i 1
i, k i, k i 11
Qp k
30
III.4 Hypothèses simplificatrices
Certaines hypothèses sont prises en considération afin de simplifier les équations, à savoir :
La quantité de CO2 dégagée de la réaction de décarbonatation est faible devant le débit
massique du solide quittant le calcinateur.
La composition de la farine à l’entrée du calcinateur et de la boite à fumée est la même
Xi,1=Xi ,2
Le taux de reflux solide (R) est fixé à 15% [16]
Le débit d’air faux AF = 0,05GN
Les pertes thermiques du calcinateur et de la boite à fumée sont estimées à :
QpK =0.030kcal/kgclinker.m2, QpK+1 = 0.030kcal/kgclinker.m2
On suppose qu’il n’y a pas des réactions chimiques dans la boite à fumée.
Le débit du gaz naturel (Gc) à l’entrée du calcinateur est supposé celui du méthane
Peq =39,2.104Pa à T = 1000°C [12]
k'' A. exp Ea RTK ) = 272.10-3N/m.s[11]
La chaleur spécifique moyenne Cpi ( T ) d’un composé solide " i " et gazeux est calculée à
Tk
31
Hi,298 est l’enthalpie standard de formation du composé i. Elle est donnée en annexe
Pour le calcul des enthalpies, les composés gazeux seront pris à P =1atm, T 0 = 298 K et
considérés comme gaz parfaits, alors que tous les solides seront pris à T 0 = 298 K, les
enthalpies de référence H i , 298 de ces différents composés à T0 = 298 K son fournies par
Yaws[17].
Résolution des équations du modèle
La résolution des équations du modèle dans la zone de calcination se déroule en deux étapes
de calculs qui sont réduites jusqu’à convergence des températures et des fractions massiques
des différentes espèces. La première étape consiste en la résolution des bilans de matière, la
seconde résout les bilans thermiques sur le milieu réactionnel. L’organigramme de résolution
du modèle est représenté en figure III.6.
32
Données et paramètres du modèle
Non
Convergence des fractions
Oui
Non
Bilan thermique sur le milieu réactionnel
Convergence des
températures de calcinateur
Oui
Oui Non
33
Introduction
1150°C
2400 1050°C
950°C
850°C
fraction massiquue du NOx (ppm)
2000
1600
1200
0 1 2 3
t (s) du gaz
34
850°C
0,03 950°C
1050°C
1150
0,01
0,00
0 1 2 3
t(s) du gaz
850°C
950°C
0,004
1050°C
1150°C
fraction massique du CH4(%)
0,003
0,002
0,001
0,000
0 1 2 3
t(s) du gaz
35
CO
0 ,0 1 5 CH4
NO
0 ,0 0 9
0 ,0 0 6
0 ,0 0 3
0 ,0 0 0
800 900 1 0 00 1100 1200
T (° C )
Figure IV.4: Fractions massiques des gaz de (CO, CH4, NO) en fonction de température
La figure (IV.4) représente la variation de la fraction massique moyenne des gaz (CO, CH4,
NOX) en fonction de la température. Les fractions de ces gaz augmentent linéairement en
fonction de l’augmentation de la température. La fraction de CO reste très importante devant
celles de CH4 et NOx. Cette représentation montre que la cinétique de formation de ces gaz
est très influencée par la température de calcination.
36
100
80
40
20
0
800 900 1000 1100 1200
T °C
850°C
950°C
1050°C
1150°C
24
fraction massique du CO2 %
22
20
0 1 2 3
t(s) des gaz
37
Bibliographie
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[17] C.L.Yaws, Physical propreties a guide to the physical thermodynamic and transport
proprety data of industial important chemical compound, MCGraw Hill Publishing Compagny
(1977).
Nomenclature
D : diamètre du cyclone ( m )
dp : Diamètre moyen des particules solides ( m )
H : hauteur du cyclone ( m )
Hi,k : Enthalpie molaire de l’espèce i à l’étage k ( kJ .mol 1 )
k : Constante cinétique ( s 1 )
Tableau 1 : Les constantes spécifiques des capacités calorifiques massiques des composés
solides et gazeux (Perry 1980).
Composé CaCO3 Al2O3 SiO2 Fe2O3 CaO MgO CaSO4 Na2O K2O
Hi0 kcal/kg 0 0 0 0 757,8 700,7 -550,2 0 0
H2O 18 0.804
N2 28 1.250
O2 32 1.428
CO2 44 1.964
composé CaCO3 Al2O3 SiO2 CaO MgO CaSO4 K2O Na2O Fe2O3 K2SO4
Masse 100.09 101.96 60.09 56.08 40.31 136.14 94.2 61.98 159.69 178.2
molaire
(g/mole)